(Treize heures vingt-neuf minutes)
Le Modérateur
:
Mesdames et messieurs, j'ai le plaisir de vous présenter l'équipe de députés du
Parti québécois, de l'opposition officielle, et de vous présenter le chef de l'opposition
officielle, M. Jean-François Lisée.
M. Lisée
: Au cours des
prochains jours, il va y avoir beaucoup de mots, d'intentions, de promesses, et
puis le monde vont dire, sur plusieurs points, à peu près la même chose. On est
pour la jeunesse, on est pour les enfants, on est pour l'éducation, l'économie,
l'immigration, la langue, la nation. Les Québécois vont se dire : Mais
comment est-ce qu'on distingue, là, qui dit vrai? Ils disent, c'est toutes des
priorités, mais pour qui c'est vraiment une priorité?
Bien, comme c'est le bilan de la session, on
s'est dit : On va regarder les votes puis on va regarder les chiffres qui
parlent. Lorsque le Parti québécois, la CAQ et le Parti libéral ont eu à se
commettre, qu'ont-ils fait?
Et je pense que le sujet qui incarne le
mieux la distinction entre le Parti québécois et les deux autres partis de gouvernement,
c'est l'enfance et la jeunesse.
Le 30 mai, Véronique Hivon, ayant entendu
Éric Caire, de la CAQ, dire que les études sur la qualité des services de garde
n'avaient aucune importance, n'en est pas revenue. Elle a dit : Sûrement
que ça doit être un égarement. Ça ne se peut pas qu'un parti politique qui veut
gouverner le Québec dise que les études ne doivent pas guider nos actions en ce
qui concerne nos enfants. Alors, elle a soumis une motion qui demande aux
partis politiques de tenir compte des conclusions des études lors de la
confection de leur politique en matière de services de garde. La CAQ a refusé
de voter cette motion, les libéraux aussi.
Et là on a appris que dans des services de
garde non régis, où il y a 40 000 de nos enfants, la qualité, en plusieurs
cas, pas tous, n'est pas au rendez-vous. Il y a eu un projet de loi où
Véronique et plusieurs députés du Parti québécois ont dit : Ça n'a pas de
sens. Il faut ajouter des amendements à cette loi pour garantir la qualité des
services de garde à ces 40 000 enfants du Québec. Les caquistes ont
refusé, les libéraux ont refusé. Et là on a appris dans Le Devoir qu'il
y a des cas où c'était tellement désastreux, l'hygiène, que des enfants étaient
maltraités. Alors, Véronique a dit : Bien, il faut faire quelque chose.
Elle a soumis une motion qui demandait, le 5 juin, au gouvernement d'enquêter
sur ce phénomène et de s'assurer que les services de garde en question cessent
leurs activités. Les libéraux ont voté contre.
Alors, en éducation, ah, c'est des
priorités pour tous les partis. Mais là on s'est rendu compte que dans leurs
promesses, alors que la moitié des écoles du Québec sont vétustes, alors qu'on
sait qu'il manque aujourd'hui de techniciennes, d'orthophonistes, de
psychoéducateurs, nous, on s'est dit, au Parti québécois, ça n'a pas de sens de
se priver de centaines de millions de dollars de revenus scolaires si c'est
vrai que ta priorité, c'est de répondre aux besoins des enfants.
Alors, on l'a testé. Carole Poirier, 22
mars, une motion disant qu'on doit rénover les écoles souffrant un déficit
d'entretien, rendre acceptable le ratio élèves-enseignants avant d'envisager
une réduction de revenus de 1,3 milliard de dollars pour le réseau. Les
caquistes ont dit non, les libéraux ont dit non. Elle n'en est pas revenue,
Carole, elle a dit : Ils n'ont sûrement pas compris que moins d'argent
dans l'éducation, ça ne pouvait pas montrer qui était prioritaire pour l'éducation.
Ça fait que le 26 avril, elle leur a donné une deuxième chance : Que l'Assemblée
nationale demande aux partis de s'engager à rénover toutes les écoles avant de
procéder à une baisse de la taxe scolaire. Les caquistes ont dit non, les
libéraux ont dit non.
Et puis là Carole, c'est quelqu'un qui est
résilient. Elle est revenue le 1er mai, puis là on avait une pile de témoignages
de professeurs des dernières semaines, expliquant comment la vétusté et
l'absence de ressources nuisaient à la réussite de milliers d'enfants et à leur
propre santé à eux et à elles. Alors, Carole a dit : Écoutez, que
l'Assemblée accueille positivement le manifeste des profs en mouvement et
qu'elle demande aux partis de s'engager à améliorer les conditions
d'enseignement avant toute réduction de la taxe scolaire. La CAQ a dit non, les
libéraux ont dit non.
Bien là on s'est dit : C'est
dangereux, là. S'il fallait que, par malheur, les libéraux ou la CAQ soient au
pouvoir — c'est un scénario qui est évoqué par certains
observateurs — bien là, ça pourrait aller mal pour nos enfants dans
les écoles parce qu'ils s'engagent à réduire les revenus scolaires. Alors,
Alexandre Cloutier a déposé une motion et un projet de loi qui dit qu'il faut
protéger les services et les budgets des services à l'éducation, à l'enfance et
à la protection de la jeunesse, une loi bouclier anticompressions de protection
de la jeunesse. Bien, les caquistes et les libéraux ont voté contre la motion
puis les libéraux n'ont pas appelé notre projet de loi.
On a dit : On va peut-être avoir plus
de chance en santé, de faire voir le bon sens aux deux autres partis, parce que
nous, nos propositions, on sait qu'elles sont bonnes, elles sont ancrées dans
le réel, elles sont crédibles, elles sont applicables. Alors, le 6 février,
vous vous en souviendrez, c'était le moment où l'épuisement professionnel des
infirmières est devenu un sujet de débat national. Alors, Diane Lamarre a
déposé cette motion : Que l'Assemblée dénonce la surcharge de travail des
infirmières, qu'elle demande au gouvernement l'ajout immédiat d'effectifs pour
régler cette crise. Les libéraux ont dit non. Les caquistes n'ont pas eu le
temps de parler, les libéraux ont dit non d'abord.
Elle dit : Qu'elle exige du
gouvernement qu'il consacre toutes les sommes disponibles en santé, à
l'amélioration, à l'accès des soins, à la réduction de la charge de travail des
infirmières plutôt qu'à une hausse injustifiable de la rémunération des
médecins. Les libéraux ont dit non.
Puis là il y a eu jusqu'à 500 médecins,
omni et spécialistes, qui ont dit : Ça n'a pas d'allure, les hausses de rémunération
que vous nous envoyez, quand on voit le délabrement et l'épuisement dans le système
de santé. Ça fait qu'on s'est dit : Bien, tout le monde va être content de
voir ces médecins qui ont une telle conscience sociale et qui refusent de se
faire verser, tenez-vous bien, 7 milliards de dollars au cours des huit
prochaines années. Ils ont dit : Ces 7 milliards-là, là, prenez-les
pour les soins.
Alors, Diane a déposé, le 13 mars, une
motion qui dit que l'Assemblée salue les médecins qui demandent l'annulation de
leur hausse salariale et le réinvestissement de ces sommes pour l'amélioration
des soins de santé. Les libéraux ont dit non. Ils ne voulaient même pas saluer
les 500 médecins qui disaient : On ne veut pas les hausses de
salaire, mettez ça dans les soins.
Alors, on a dit : Écoutez, on va
faire la totale, parce que nous, on en a, des propositions, puis là on va
voter. On a dit, le 21 février : Il faudrait geler la rémunération des
médecins, réinvestir les sommes dans les besoins, notamment en soins à domicile,
en protection de la jeunesse, donner une vraie autonomie aux 200 000
professionnels en santé, notamment les infirmières et les pharmaciens, mettre
en place un réseau de cliniques d'infirmières spécialisées en CLSC ouverts les
soirs et les fins de semaine. Moi, je pensais que tout le monde voterait pour
ça. Bien, non seulement les libéraux ont voté contre, mais les caquistes ont
voté contre. Il faut le savoir.
On a parlé d'économie. On a parlé
d'économie, puis nous, sortir le crime organisé du cannabis, on trouve c'est
une bonne idée, mais on veut le sortir complètement. Alors, le 8 février,
Nicolas Marceau a soumis une motion : Que l'Assemblée demande au
gouvernement d'interdire à la future société du cannabis de s'approvisionner
auprès de producteurs ayant reçu du financement en provenance des paradis fiscaux.
Les libéraux ont dit non. Puis si vous n'avez pas catché, là, tout ce pour quoi
ils ont dit non, nous, on va le faire. Nous, on va le faire.
Alors, Martin Ouellet, le 10 avril, a dit
que, bien, ça prendrait 25 % de contenu local dans l'acquisition de matériel
de transport roulant. Et là on sait que c'est le refus des libéraux et de la
CAQ de mettre cette clause dans les deux lois du REM qui explique pourquoi il y
a des ouvriers, en ce moment, en Inde qui construisent notre train électrique,
à deux dollars de l'heure. Et ce fiasco économique, fait par les libéraux,
applaudi par la CAQ, est une indication de ce qui distingue ces deux partis des
vrais nationalistes économiques au Québec, c'est-à-dire le Parti québécois.
Nicolas a aussi déposé un projet de loi
pour dire que la Caisse de dépôt devrait revenir à la mission que Jean Lesage lui
avait indiquée, d'investir dans l'économie québécoise, et on ajouterait un
élément nouveau, de permettre aux Québécois de pouvoir investir une partie de
leurs épargnes à la Caisse de dépôt. La CAQ n'a montré aucun intérêt, le gouvernement
a refusé d'appeler notre projet de loi.
Le 24 avril, Alain Therrien, en pleine
période des impôts, a dit : C'est bien compliqué, ça. Même pour Alain
Therrien, c'était trop compliqué, tous ces rapports d'impôt. Alors, on a
demandé à ce que Revenu Québec préremplisse la déclaration d'impôt de tous les
contribuables qui ont une situation fiscale le permettant, simplifier la vie
des gens. Les libéraux ont dit non.
Mireille Jean qui, avec Alain et Martin
Ouellet, ont fait le tour du Québec pour parler aux entrepreneurs, ont dit :
Une chose facile qu'on pourrait faire immédiatement pour rendre la vie plus
facile aux entrepreneurs, c'est d'obliger les grandes compagnies qui ont acheté
des services à ces entreprises de les payer dans 30 jours. Payez-les dans 30
jours. Ils ne le font pas. Ça nuit à la liquidité de milliers de petites
entreprises au Québec. Alors, lorsque Mireille a déposé son projet de loi, moi,
je pensais qu'on l'adopterait en trois jours tellement c'est quelque chose de
simple, de facile, d'immédiatement efficace. Non, les libéraux ont refusé. Ils
ont refusé, imaginez, d'aider les petites entreprises.
Alors, il y a des grands travaux au
Québec. Le troisième lien, le troisième lien... peut-être qu'un jour il y aura
un troisième lien. Il y a un bureau d'étude qui fait une étude d'opportunité.
Ça, ça veut dire : Est-ce que c'est opportun, oui ou non, de dépenser des
milliards dans un troisième lien. Alors, nous, on dit : On va attendre de
savoir si les experts trouvent que c'est opportun. Mais les caquistes puis les
libéraux, eux autres, ne veulent pas attendre. Ils affirment le savoir déjà.
Ils ont fait des études, mais je pense que c'est des études électorales de
nombre de comtés que ça pourrait leur donner s'ils faisaient semblant de savoir
que c'est opportun.
Alors, nous, on a demandé, avec Martin
Ouellet, le 21 février, que l'Assemblée demande aux partis politiques du Québec
d'attendre les conclusions de l'étude d'opportunité avant de s'engager à
réaliser ce projet. Les caquistes et les libéraux ont dit non. Ils ont dit :
On est tellement des mauvais gestionnaires puis on est tellement électoralistes
qu'on ne veut même pas s'engager à attendre le résultat de l'étude avant de
faire des promesses inconsidérées et non crédibles.
Et on est très, très, très préoccupés par
l'accès aux régions par les vols aériens. On sait qu'Air Canada est en position
de monopole et que les prix sont 55 % plus élevés pour des trajets à
l'intérieur du Québec par rapport à des trajets en Ontario ou en
Colombie-Britannique. Et on a proposé la seule solution que le gouvernement du
Québec peut appliquer, dans ses compétences, pour casser le monopole d'Air
Canada. C'est un programme de prix plancher qui ferait en sorte qu'un
concurrent qui essaie de se faire sortir du marché par Air Canada serait
compensé pour maintenir sa présence contre une guerre de prix d'Air Canada.
Bien là, non seulement les libéraux ont voté contre, mais la CAQ a voté contre
aussi. La CAQ a voté contre. J'avais dit que M. Couillard était l'employé du
mois d'Air Canada, bien, François Legault n'est pas loin derrière, pas loin
derrière.
En justice, Véronique a déposé une motion
disant très simplement qu'on veut une instance spécialisée dédiée
spécifiquement aux violences sexuelles et conjugales au sein de la Cour du
Québec. Dans l'année de #moiaussi, dans l'année de la prise de conscience
planétaire des problèmes d'agressions sexuelles, on dit : Écoutez, ça se
fait ailleurs, ça devrait se faire ici. Les libéraux ont dit non.
Alors, il y en a tellement, puis je sais
que vous voulez tous les entendre, mais j'en passe quelques-uns. Sur
l'immigration, le chemin Roxham, ce scandale quotidien, Catherine Fournier a
demandé encore et encore au gouvernement d'accepter de demander la suspension
de l'entente avec les États-Unis qui fait de ce point d'entrée irrégulier un
scandale permanent. Au début, les libéraux ont dit : Ça n'a pas de sens,
ça ne peut jamais arriver. Ensuite, on s'est rendu compte qu'ils en parlaient
en privé, mais ils n'ont jamais voulu agir là-dessus, ils n'ont jamais voulu
permettre à l'Assemblée de lui donner le rapport de force de le demander à
Justin Trudeau. Donc, clairement, ils ont peur.
On a demandé, pour nos agriculteurs...
André Villeneuve a dit : Écoutez, ça n'a pas de sens. L'augmentation de la
spéculation fait que les taxes foncières agricoles augmentent considérablement.
Il y a un programme de remboursement qui est plafonné par le gouvernement du
Québec, ce qui fait que nos agriculteurs, qui sont déjà en situation précaire
pour plusieurs d'entre eux, ça va être pire. Alors, il a fait une motion pour
demander de déplafonner le remboursement des taxes foncières. Les libéraux,
eux, ont dit : Non, ça ne nous intéresse pas.
Puis là on sait bien, là, que le
gouvernement canadien est à la veille de céder à Donald Trump sur le lait, sur
les quotas d'importation de lait. Alors, on sait que les libéraux ont accepté
de signer l'accord européen sans compensation, donc perdre tout le rapport de
force, sous les applaudissements de la CAQ. La CAQ était d'accord pour qu'on
perde notre rapport de force face à Ottawa pour la compensation de l'industrie
laitière. La CAQ puis le Parti libéral n'ont rien dit lorsque, dans le Transpacifique,
on a encore donné des centaines de millions qui sont imposés en baisses de
revenus à nos industries laitières.
Alors, le Parti québécois, qui a toujours
été du côté de notre industrie agricole et laitière, a proposé, le 12 juin, dans
une motion que j'ai déposée : Que l'Assemblée s'oppose et ne ratifie aucun
accord international nouveau concédant une augmentation des quotas. Ils ont dit
non. Ils ont dit non, et les faits montrent clairement qu'ils étaient prêts à
laisser tomber l'industrie laitière.
Alors, imaginez, on est obligés de faire
deux motions spéciales pour la CAQ tellement ça posait problème. Alors, lorsque
leur candidat vedette, Youri Chassin, a déclaré que lui, candidat de la CAQ, ne
croyait pas au bien commun, on s'est dit : Bien, c'est original et
dangereux, original et dangereux. Alors, on a déposé une motion. On a été
obligés de déposer une motion disant que l'Assemblée nationale se prononce en
faveur d'un État québécois au service du bien commun. Aïe! c'est fou, on est
obligés de faire dire ça par l'Assemblée parce qu'un des partis qui veut
gouverner a un candidat vedette qui dit le contraire.
Et cette semaine, bien, cette semaine,
c'était la semaine du rappel de l'éthique. On termine la semaine, on termine la
session avec un cas où le gouvernement libéral a décidé de faire la
démonstration qu'il y avait vraiment une immunité libérale lorsque les libéraux
sont au pouvoir. On savait déjà que, de réorganisation de la justice en
coupures de budget, les procureurs n'arrivent pas à la tâche de préparer les
dossiers et de mettre en accusation tous ces organisateurs libéraux qui sont
soupçonnés de crimes importants, et on doit constater que, malgré toutes les
enquêtes, on va se présenter aux urnes le 1er octobre sans qu'un seul libéral
ne soit derrière les barreaux malgré la très longue liste de suspects et de
gens qui sont sous enquête.
Mais là on a vu que même un député libéral
qui avait été reconnu coupable par la Commissaire à l'éthique d'avoir dépensé
22 000 $ de trop, les libéraux l'ont protégé pour 22 000 $.
Une voix
: ...
M. Lisée
: Près de
25 000 $. Pas grave. Et là ils ont démontré, oui, oui, il y a une
immunité libérale, on va tout faire pour défendre les libéraux contre quelque
accusation que ce soit.
Mais on se disait : Mais au moins,
avec François Legault, il l'a dit, en éthique, c'est tolérance zéro. Il nous
l'a dit, ça. Vous l'avez entendu quand il avait dit ça, c'était tolérance zéro.
Et là on l'a... et là il avait un test, ces dernières 48 heures, quand il s'est
rendu compte que le président de son parti avait fait en sorte de charger
jusqu'à 90 % d'intérêt à du pauvre monde en Ontario. Et là François
Legault a réfléchi quelques heures : Qu'est-ce que ça veut dire, tolérance
zéro? Bien, pour la CAQ, c'est tolérance 90 %, parce qu'il l'a gardé comme
chef de son parti. Alors, M. Legault a échoué à son propre test des valeurs et
à son propre test de l'éthique.
Alors, dans cette campagne, il y a trois
choses qui vont être en jeu finalement : l'oubli, le changement à tout
prix et la conviction. Les libéraux comptent sur l'oubli. Ils veulent que les
Québécois ne se souviennent pas qu'ils ont mis à la porte des centaines de
professionnels en éducation, qu'ils ont largué des dizaines de milliers
d'enfants en difficulté, qu'ils ont réduit les soins à domicile de Québécois
handicapés, ils ont réduit de 500 000 heures de soins à domicile pendant
une année sur les aînés. Ils veulent qu'on oublie ça. Ils comptent sur l'oubli.
C'est leur chance de succès, les libéraux, c'est l'oubli.
Les caquistes, leur seule chance de
succès, c'est le changement à tout prix. Ne regardez pas les détails, on n'a
jamais gouverné, pensez juste à ça, ne regardez pas les détails.
Puis nous, notre chance de succès, c'est
les convictions et la crédibilité. On vous dit : Regardez les détails, parce
que la vérité des convictions puis des priorités n'est pas dans les
déclarations de principes, elle est dans les budgets, les votes, les combats
qu'on a menés. Et je pense que tout ce qu'on a fait ces dernières années et
dans cette dernière session témoigne que le Parti québécois est fidèle à ses
convictions, montre des solutions crédibles et que nous, on ne table pas sur
l'oubli ou le changement à tout prix, on table sur les convictions et la
crédibilité. Merci.
(Applaudissements)
Le Modérateur
: Merci
beaucoup, M. Lisée. Nous passons maintenant à la période de questions. Je vous
demanderais, s'il vous plaît, étant donné votre nombre, d'abord une question et
une sous-question. Je débuterais par le micro de droite, M. Lacroix, Cogeco.
M. Lacroix (Louis) : Mesdames
messieurs, M. Lisée, bonjour. Dans les deux bilans qui ont été présentés ce
matin, celui du Parti libéral, celui de la CAQ, ni M. Couillard ni M. Legault
n'ont mentionné le Parti québécois ou Jean-François Lisée. Vous avez été complètement
exclus, mis de côté, comme si vous n'existiez pas.
Est-ce que ça démontre que vous êtes un
peu les ignorés dans cette future campagne là?
M. Lisée
: Bien, ça
démontre qu'ils sont très mal conseillés, peut-être par la même personne, parce
que des fois on a de la difficulté à distinguer l'original de la copie, hein? C'est
eux-mêmes qui disent : On est l'original et la copie. On n'arrive pas à
les distinguer, et ils ont peut-être les mêmes stratégies.
Moi, ce matin, j'ai entendu Mario Dumont
dire que j'étais le lapin Energizer de la politique québécoise. J'aime ça.
M. Lacroix (Louis) : Quel
thème va occuper la souveraineté, M. Lisée, dans la prochaine campagne? En
2014, ça avait été le thème central, là, ça avait même été l'espèce de point
tournant de la campagne. Quel thème ça va occuper pour vous dans cette
campagne-là? Est-ce que vous allez parler de souveraineté? Est-ce que vous
allez parler des enjeux de la souveraineté, ce que ça pourrait représenter,
être un Québec indépendant, etc.?
M. Lisée
: Ça va faire
partie, bien sûr, de notre message. Nous avons un plan pour réussir
l'indépendance du Québec. Ça passe par ne pas avoir des fédéralistes au pouvoir
à compter du 1er octobre. Ça, c'est la première chose à faire. Si vous voulez
faire l'indépendance, là, n'élisez pas des fédéralistes.
Deuxièmement, on veut mettre à jour les
études sur l'indépendance et on va préparer, pour l'élection de 2022, l'offre
indépendantiste, et l'élection de 2022 se fera directement, frontalement, sur
la question de l'indépendance. Mais on a considéré, par volonté de réussite et
par respect pour le rythme des Québécois... On a entendu leurs priorités. Ils
ont dit : Les libéraux ont rendu notre système de santé malade, notre
système d'éducation vétuste et pas à la hauteur, notre système de justice avec
des délais scandaleux. Il faut réparer le fondamental. Ils ont laissé la langue
décliner à Montréal. Il faut réparer le fondamental pour être solides, pour
faire l'indépendance. C'est ce qu'on dit, c'est ce qu'on va continuer à dire.
Le Modérateur
: Merci. M.
Dion, Radio-Canada.
M. Dion (Mathieu) : Bonjour à
tous. En 2015, quand PKP avait le vent dans les voiles, vous avez dit :
Les gens veulent vivre leur moment PKP. Avez-vous l'impression que les gens
veulent vivre leur moment François Legault?
M. Lisée
: Bien, ils le
vivent en ce moment, puis ça va se terminer au moment de l'élection. Vous ne
vous attendiez pas à celle-là, hein?
M. Dion (Mathieu) : Vous avez
l'habitude d'élaborer davantage, mais avez-vous l'impression que les gens ne
vous écoutent plus?
M. Lisée
: Non, je
pense que… Écoutez, il y a une volonté de changement qui est très réelle, O.K.,
et l'argument… puis on parle aux Québécois puis on fait même des groupes, etc.,
puis le seul argument qui porte, disons, la lune de miel de François Legault, c'est
qu'il n'a jamais gouverné. Les gens ne se souviennent même pas qu'il était ministre
de la Santé puis qu'il est responsable du fiasco du salaire des médecins.
Alors, très bien, il est porté par ça. Et
c'est pour ça qu'on dit : Ne regardez pas juste la couverture, lisez le
chapitre. Quand vous allez voir les détails, vous allez déchanter, parce que ce
qu'on dit sur l'éducation, les gens savent qu'on a raison. On ne peut pas
baisser les revenus puis augmenter les dépenses. Ce qu'on dit sur la santé, il
faut arrêter que les médecins soient hégémoniques. Mais la CAQ puis les
libéraux continuent à dire que les médecins doivent être hégémoniques, on veut
faire les choses autrement. On le sait que nos propositions, elles sont au
diapason de la crédibilité puis de ce que les gens connaissent dans le réseau.
Puis je pourrais continuer sur la langue
puis sur les autres choses. Donc, on n'a pas de doute qu'au moment de la
conversation nationale qu'est une campagne électorale, où il y a des vraies
comparaisons, où il y a des vrais débats... parce que, si ça avait été François
Legault au lieu de Philippe Couillard devant moi tous les jours à répondre à
des questions, là, il ne serait pas où est-ce qu'il est maintenant. Alors, on
est très confiants.
Le Modérateur
: Merci.
On va aller à M. Lavoie ensuite. M. Dion, allez-y, allez-y, allez-y.
M. Dion (Mathieu) : On est à
l'heure des bilans. Pascal Bérubé avait dit que ce serait difficile d'accéder au
pouvoir s'il n'y avait pas de fusion avec Québec solidaire. Beaucoup d'eau a
coulé sous les ponts depuis. On est à l'heure des bilans. Avec le recul,
pensez-vous qu'effectivement ça n'a pas aidé d'avoir de fusion avec Québec
solidaire, que ça vous a nui et que ça vous place dans cette mauvaise posture
aujourd'hui?
M. Lisée
: Bon,
d'abord, il s'agissait d'un pacte électoral, O.K., et puis ça dit quelque chose
sur Québec solidaire qui était plus intéressé à se battre contre le parti
progressiste qu'est le Parti québécois que contre des partis de droite que sont
le Parti libéral et la CAQ.
Donc, ça dit beaucoup de choses sur eux,
et on sent un peu partout au Québec beaucoup d'électeurs de Québec solidaire
qui nous parlent encore de ce moment manqué, qui sont encore très amers face
aux décisions de Québec solidaire et qui sont des électeurs du Parti québécois
maintenant à cause de ça.
Le Modérateur
: Merci.
M. Lavoie, Le Soleil.
M. Lavoie (Gilbert) : Oui. Bonjour,
M. Lisée. Vous avez été journaliste à La Presse pendant quelques années.
M. Lisée
: Oui.
M. Lavoie (Gilbert) : Sept,
huit?
M. Lisée
: Cinq.
M. Lavoie (Gilbert) : Enfin,
je pense qu'on était même là à la même période, vous à Washington, mais enfin,
écoutez, je... Vous savez comment ça marche, donc, un journal. J'ai été un
petit peu surpris cette semaine de vous entendre, pas vous mais Pascal,
questionner la liberté éditoriale d'un journal. De la part d'un ancien
journaliste, c'est un peu surprenant.
M. Lisée
: Il n'était
pas question... et Pascal n'a pas questionné la liberté éditoriale. Il a
demandé si l'indépendance de cette nouvelle structure allait vraiment permettre
au quotidien d'être indépendant pour la suite des choses, parce qu'à partir du
moment où l'actionnaire de contrôle, fédéraliste, M. Desmarais, n'est plus en
contrôle de l'OBNL, est-ce que l'OBNL était libre ou non pour la suite? C'est
la question qu'on a posée, tout simplement.
M. Lavoie (Gilbert) : Je
comprends ça, mais la prémisse à cette question-là, ça a été une espèce de
procès du journal, en disant : Depuis 1970, vous avez toujours voté pour
le Parti libéral. Ça, ça ressemblait, dans mon esprit, avec respect, à une
espèce de procès de la politique éditoriale de ce journal-là pendant 40 ans.
M. Lisée
: Bien, c'est
une question qui est posée. Alors, vous nous dites que vous vous retirez. Vous
avez été extraordinairement constants dans vos décisions, et c'était votre
droit, c'était votre argent. Mais maintenant, ce ne sera plus votre argent.
Est-ce que vous allez laisser l'équipe éditoriale de LaPresse
indépendante, faire ses propres choix ou non, et quelles sont les garanties de
la liberté de LaPresse? Je pense que c'était la bonne
question à poser, et nous sommes contents de voir que l'indépendance de la
structure de l'OBNL, telle qu'elle existe maintenant, est plus grande qu'au
début du débat, il y a trois semaines. Et je pense que nous y sommes pour
quelque chose.
Le Modérateur
: Merci. Mme
Lévesque, Huffington Post.
Mme Lévesque (Catherine) :
Bonjour. J'ai une question le fun et une question plate. Tout d'abord, Philippe
Couillard a dit la chose suivante ce matin : Pour le renouveau, ça prend
de la continuité. Qu'est-ce que ça vous inspire?
M. Lisée
: Je ne sais pas
s'il pensait à lui, ou à la CAQ, ou aux deux en même temps, mais il est clair
que, oui, l'interchangeabilité des candidats caquistes et libéraux au cours des
dernières années montre qu'il y a énormément de continuité entre la CAQ et le
Parti libéral, hein? Dans un premier temps, ça a été des caquistes qui sont
devenus des ministres importants du Parti libéral, puis maintenant, c'est des
gens qui auraient voulu être ministres libéraux qui sont candidats de la CAQ.
Alors, je pense que là, le seul changement
qu'on aurait, libéral-CAQ, ce serait du renouveau dans la continuité, mais la
continuité dans le même type de gouvernement qu'on a eu jusqu'à maintenant.
C'est comme ça que je le comprends, mais il y a peut-être d'autres façons de le
décoder, je ne sais pas.
Mme Lévesque (Catherine) : On
ne la comprend pas trop nous-mêmes. Pour la question un peu plate, vous aviez…
bon, le PQ avait le vent dans les voiles, quand même, au début de l'année.
Après, il y a eu la crise du Bloc québécois. En rétrospective, à quel point ça
vous a fait mal au PQ, toute cette crise qui s'est passée au Bloc?
M. Lisée
: On ne le
saura jamais. On ne le saura jamais. On n'arrive pas à identifier, là, dans les
variables.
Alors, est-ce que ça a aidé? Non. Dans
quelle mesure? Puis on ne le saura jamais, puis ça ne sert à rien. Nous, on est
tournés vers l'avenir. On est tournés vers l'avenir. On sait qui on est, on
sait ce qu'on a à proposer. Les distinctions entre nous et les deux autres
partis sont extrêmement claires. Alors, on se tourne vers l'avenir de façon
très confiante.
Mme Lévesque (Catherine) :
Mais ça n'a pas fait mal à l'image des souverainistes?
M. Lisée
: Comme je
vous dis, ça n'a pas aidé, mais je ne peux pas le quantifier.
Le Modérateur
: M.
Laforest, micro de droite.
M. Laforest (Alain) :
Messieurs dames, une précision. Est-ce que vous avez peur de manquer de piles?
M. Lisée
: Non, non,
non. L'énergie que nous avons dans l'équipe... Écoutez, écoutez, c'est une très
bonne question. Les autres aussi étaient bonnes, hein? Ils m'ont dit : Ne jamais
dire que c'est une bonne question sans dire que les autres étaient bonnes, O.K.?
Bon.
Écoutez, d'où vient l'énergie du Parti
québécois? Bien, elle vient de ses convictions, mais elle vient aussi de son extraordinaire
empreinte militante. On a 80 000 militants, et, si vous voulez savoir
s'ils sont contents, regardez le financement populaire. Depuis janvier, mois
après mois, on ramasse presque autant d'argent que tous les autres partis
réunis, hein? Je le disais tout à l'heure, il y a les mots, il y a les
déclarations de principe, il y a les faits puis il y a les sommes. Les gens, du
Parti québécois et au-delà, disent : On est tellement confiants dans ce
parti, on aime tellement ce qu'il dit, on aime tellement l'équipe qu'on est
prêts à débourser des sous plus que jamais. Puis ça, ça nous donne de
l'énergie, puis on n'en manquera pas pour le 1er octobre, pour le premier
mandat puis pour le deuxième.
M. Laforest (Alain) : C'était
une précision qui était assez longue. Je vais y aller avec ma question.
M. Lisée, vous êtes un stratège. Que
dites-vous aux souverainistes mous qui, selon les sondages, vont à la CAQ et
vous délaissent, alors que le Parti québécois est à son 50e anniversaire cette
année?
M. Lisée
: Alors, je
leur dis que la pire façon d'aborder les choses, c'est de voter pour des
fédéralistes. Si vous voulez faire l'indépendance, ne votez pas pour des
fédéralistes. Si vous voulez faire l'indépendance, votez pour des
indépendantistes, des indépendantistes qui ont un plan méthodique, réaliste,
pragmatique pour se rendre au succès de l'indépendance, puis ça, c'est le Parti
québécois.
M. Laforest (Alain) : Est-ce
que Jean-François Lisée est prêt à retenir l'idée que le Parti québécois
pourrait se désintégrer le 1er octobre?
M. Lisée
: Non.
Le Modérateur
: Mme
Prince, micro de gauche.
Mme Prince (Véronique) : Oui.
Bonjour à tous. Philippe Couillard, ce matin, se présente en le protecteur de
l'économie. François Legault offre l'espoir. Si on résume en une pensée,
qu'avez-vous à offrir?
M. Lisée
: Les gens, on
offre les services aux gens. On offre nos convictions, on offre notre
crédibilité, mais prendre soin des gens, vraiment, pas juste dans le discours,
prendre soin des enfants quand c'est le temps de les protéger, prendre soin des
élèves quand c'est le temps de décider si on a des revenus ou non pour eux,
prendre soin des régions quand on décide que, oui ou non, ils vont avoir des
liaisons aériennes qui ont de l'allure, tu sais, à chaque fois, les
entrepreneurs, qu'ils soient remboursés dans les 30 jours.
On s'occupe de notre monde de façon
crédible, immédiate, puis je pense que personne ne peut douter de la conviction
de chaque candidat du Parti québécois et candidate du Parti québécois. Nous, on
est des vrais. Puis on le sait, là, que les changements entre les libéraux puis
les caquistes laissent douter de la conviction de ces deux équipes-là. Il y a
des gens remarquables, mais le doute s'installe sur la conviction de ces deux
équipes-là, mais pas au Parti québécois.
Nous, on croit à ce qu'on dit, on dit ce
qu'on fait, on est des vrais. Alors, la vérité, peut-être, si vous cherchez
seulement un mot.
Mme Prince (Véronique) :
En politique, pour tous les partis, il y a des hauts et des bas. Est-ce qu'à ce
moment-ci vous sentez l'indifférence par rapport au Parti québécois?
M. Lisée
: Non,
parce que je sens que les gens adorent une mesure du Parti québécois, qui est
l'élection à date fixe, et ça a donné à un certain nombre de gens qui
s'intéressent plus ou moins à la politique la permission d'attendre à la fin
avant de s'en mêler vraiment. Et on le voit, de toute façon, à chaque cycle
politique, de plus en plus de gens se décident à la dernière minute.
Alors, je pense que c'est une occasion qui
nous est donnée, mais à chaque fois qu'on teste nos propositions puis qu'on la
compare aux autres, les Québécois nous disent : C'est vous qui avez
raison, c'est vous qui avez la bonne proposition sur l'immigration, sur la
santé, sur l'éducation, sur l'enfance.
Alors, notre défi, ce n'est pas
l'indifférence. Notre défi, c'est, au moment de la conversation électorale, de
bien faire comprendre ça, puis de dire... on dit aux gens, là : Regardez
bien, comparez bien, soyez des électeurs avertis parce que, si vous n'êtes pas
des électeurs avertis, vous allez vous en faire passer une, là. Puis on ne
souhaite pas ça pour le Québec.
Le Modérateur
: Merci.
M. Croteau, LaPresse.
M. Croteau (Martin) :
Bonjour, M. Lisée. Ma question porte un peu indirectement sur les
sondages, mais je parle plutôt des prochains mois. Qu'est-ce que vous devez
changer cet été pour convaincre les Québécois de vous élire comme premier
ministre dans trois mois et demi?
M. Lisée
: On ne
doit pas changer. On ne doit pas changer, on doit rester vrais et authentiques.
Ce qu'on a à proposer aux Québécois, là, c'est ce qu'on leur dit depuis un an
et demi que je suis chef et au-delà. C'est les propositions qu'on fait, c'est l'attitude
qu'on a, c'est le rassemblement qu'on réussit avec
Paul St-Pierre Plamondon, puis Jean-Martin Aussant, puis
Diane Lavallée cette semaine, puis Lisette Lapointe qui revient, puis
des candidats et des candidates de qualité pas encore assez connus un peu
partout au Québec. On ne changera pas, c'est le Québec qu'on veut changer.
M. Croteau (Martin) : Il
ne faut pas changer, mais dans l'état actuel des choses, les Québécois ne
semblent pas très réceptifs aux idées proposées par votre parti. C'est un
portrait du moment, vous me direz. Mais qu'est-ce qui fait que ce que vous
faites actuellement ne semble pas connecter avec les Québécois?
M. Lisée
: Soyez
patient.
Le Modérateur
: Merci.
Micro de gauche, je crois que c'est M. Bellerose.
M. Bellerose (Patrick) :
Bonjour, M. Lisée. Même question : Qu'est-ce qui explique votre
troisième position dans les sondages? Il y a sûrement un facteur qui explique
ça. Est-ce que c'est votre personnalité, vos idées, le report du référendum, la
convergence ratée? Qu'est-ce qui explique votre troisième position?
M. Lisée
: Ça n'aura
tellement aucune importance le soir de notre victoire. Tu sais, c'est comme de
dire : M. le premier ministre Justin Trudeau, comment expliquez-vous que
vous étiez troisièmes jusqu'à trois mois de l'élection? On s'en fiche. On s'en
fiche, hein? Le nombre d'équipes qui étaient troisièmes au classement général
dans la saison régulière puis qui ont gagné la coupe, allez les compter.
M. Bellerose (Patrick) :
Donc, ce sont les Québécois qui n'ont pas encore compris votre message?
M. Lisée
: Je ne dis
pas ça. Je dis qu'on verra le 1er octobre. Soyez...
M. Bellerose (Patrick) : Qu'est-ce
que vous devez changer?
M. Lisée
: Je ne veux
pas changer, on est authentiques. Soyez patients.
M. Bellerose (Patrick) : D'accord.
Donc, juste une petite raison pour comprendre...
Le Modérateur
: Une
dernière, s'il vous plaît, M. Bellerose.
M. Bellerose (Patrick) : Qu'est-ce
qui fait que ça n'a pas réussi à percoler encore?
M. Lisée
: Soyez
patients.
M. Bellerose (Patrick) :
Est-ce que c'est l'environnement plus global? Est-ce que c'est M. Legault...
M. Lisée
: Je suis allé
au bout de mes réponses là-dessus. Je m'excuse.
Le Modérateur
: Mme
Porter.
Mme Porter (Isabelle) : Oui,
bonjour. J'ai remarqué que certains des députés qui quittent, comme Mme Léger,
sont présents parmi vous, même s'ils ne vont pas participer à la prochaine
campagne. Par contre, M. Cloutier, Mme Maltais ne sont pas là, pourquoi?
M. Lisée
: M. Cloutier
est sur un vélo, en ce moment, avec Sylvain Pagé et des députés d'autres partis
pour faire Le Grand Défi Pierre Lavoie. Agnès...
Une voix
: ...
M. Lisée
: Ah oui!
C'est ça. En ce moment, il y a les discours, en Chambre, des gens qui quittent,
et, je pense, c'est le moment du discours d'Agnès.
Mme Porter (Isabelle) : Puis
sinon, quel serait le pire scénario, à vous yeux : la réélection des
libéraux ou l'arrivée au pouvoir de la CAQ?
M. Lisée
: Ça, c'est
difficile à dire, hein? Que c'est difficile à dire. Moi, je vais travailler
pour que ce soit ni un ni l'autre, puis qu'on n'ait jamais de réponse à cette question-là.
Le Modérateur
: Merci.
On est en anglais, je crois. Mme Fletcher, micro de droite.
Mme Fletcher (Raquel) : Good afternoon. Mr. Lisée, just simply, what do you say to the
people out there who are looking at the poles and say : The PQ is
completely irrelevant in... and the party is going to lose the majority of its
seats come October 1st?
M. Lisée
: I would say, they have learned nothing of recent history of poles
and electoral results. And the number of teams that were third in the regular
season and that won the cup is innumerable.
Mme Fletcher (Raquel) : You said «on s'en fiche, en français», so I was hoping that you'd
say like : Just watch me.
Une voix
: Non, c'est Trudeau qui a déjà dit ça.
Mme Fletcher (Raquel) : Sorry. Earlier this week, I challenged Mr. Leitão, because he has passed Bill 141, which
was a bill of 500 pages and 2,000 articles, and I said : Can you give me
15 seconds of what this bill is, so I can put in my package? So I'm going to
give you the same challenge : Can you give me a 15 second clip of why Quebeckers should vote for you on October 1st?
M. Lisée
: Because we are straight shooters, because what we promised, we will realize, because we think you should put people
first. We're not saying that education is a priority and promising, like the
CAQ and the Liberals, to cut funding revenues from… Can I start again?
Mme Fletcher (Raquel) : Yes.
M. Lisée
:
I think the key word is credibility. What we're saying is credible. The others
are saying they will cut revenues for school and invest more. It can't happen.
It doesn't exist. We say we're going to keep the money we have and prioritize
schools and children. The others say that they will still have a health system
all built around doctors. We say no. We are going to have to give much more
autonomy to nurses, pharmacists and others that can give direct services. We
say we won't hold a referendum in a first mandate. We will stick to that, but
we will be strong defenders of the Québec nation and we will not, like the
Liberals or the CAQ, just give up on our dairy industry and let Ottawa a cave
to Trump.
Le Modérateur
:
Merci. Mme Senay.
Mme Senay (Cathy) : Mr. Lisée, Mr. Legault already left the National Assembly. He had
to meet voters in the Espace Québec at 1 :30. Mr. Couillard is about
to meet voters or start his summer tour at 4 :00. You're still here,
behind the desk. Don't you feel a bit, you know, behind actually?
M. Lisée
:
Well, actually the others are one month behind because we started our summer
tour in late May with the Véronique mobile and we've been in most regions of
Québec already and that's what we do all the time. And so, really, they're a
month behind, so we're just signaling them way back with whatever mode of
transportation they have.
Mme Senay (Cathy) : How do you feel about the fact that this morning Mr. Legault and
Mr. Couillard never mentioned your name or the PQ?
M. Lisée
:
I love being the underdog. I think people love underdogs. There is Mario Dumont
that said this morning that I was the Energizer bunny of Québec politics. I
have plenty of energy to get to power on October 1st.
Le Modérateur
:
Merci. Mme Johnson, CTV.
Mme Johnson (Maya) : Good afternoon, everyone. Mr. Lisée, François Legault appears to
have been inspired by the Obama's. He is campaigning on hope and change and he
has said repeatedly, along with other members of his caucus, when they go low,
we'll go high. What do you think of that?
M. Lisée
:
Well, you know, go back and see what he said after Donald Trump was elected and
then say : Does this guy look like Obama? I mean,
he made statements after the election of Donald Trump that didn't remind you of
Barack Obama.
Mme Johnson (Maya) : Can you give us an example?
M. Lisée
: Go and see the… he was prudent in the way he framed it, but he
decided to make a great show of being against the elite. That's what he said.
Mme Johnson (Maya) : So essentially you're saying that François Legault is not to be
trusted.
M. Lisée
: Oh! I mean, I question his sincerity. I do question his… I think François Legault has great qualities and he's sincere
when he talks about the economic development of Québec. And clearly he's fit to
be Minister of the Economy or to head the Caisse de
dépôt or Investment Québec, and he would be great.
But the other things, I
mean, shifting his position on a number of other issues, trying to convince you
that he's proud of being Canadian, I mean, it's painful to listen to him. He's
so insincere. So, yes, I think that, you know, he has his qualities. On the
economy, I know… I'm sure he believes what he says. But what he wanted is to be
Premier of Québec. He couldn't do it in the Parti
québécois, so he created his own party to get to that
goal.
Le Modérateur
: Merci. M. Authier, The Gazette.
M. Authier (Philip)
: Hello. In your remarks in the Legislature, you were quite generous,
kind to Mr. Legault, earlier at the… you said he's been around… he's now going
to be the new vice-dean or…
M. Lisée
: Elder, yes.
M. Authier (Philip)
: Yes, the vice-elder, and you said he's now part of the furniture. Are
you trying to remind voters of his past? Is there any message there?
M. Lisée
: Yes, absolutely. You did decode me, you did decode me.
Une voix
: …
M. Lisée
: Yes, with humor, I was trying to say that, you know, this guy has
been elected 20 years ago for the first time, so he does not embody
change. His ideas are not fresh. When he talks about new dams in the North, I
mean, that's been there, done that, you know. What's fresh about that? When he
says : New immigrants will wait three years before we know if we keep them
or we throw them away, I mean, that's troublesome, you know. So, listen, this
guy has been around for 20 years. Look at him on his merits, but he does
not embody change.
Le Modérateur
: Merci. Madame, micro de droite.
Mme MacKinnon (Catou) : Catou MacKinnon for CBC Radio. M. Lisée, just for the record, this
is not a question, but can you just go through what the Liberals stand for,
what the CAQ stands for, what your party stands for?
M. Lisée
: Well, I think the Liberals stand for forgetfulness. They want us to
forget how deep their cuts were and how hurtful they were for students, for
youth, for the elderly and for the handicapped. I think the CAQ stands for
change at any cost and don't look at the details. And the Parti québécois stands for conviction and
credibility.
Mme MacKinnon (Catou) : Now, there's the question : What is that mean exactly in
concrete terms for voters?
M. Lisée
: Well, let the others make their own pitch, but clearly, I mean, the
two examples that are most telling is : we think education and youth is a
priority. So how do we prove it? Well, we have to… a legislation to make sure
that there is quality for daycare everywhere. The CAQ and the Liberals fought
against that. We say : You shouldn't take away a billion dollars a
year in revenue for schools, you should put that money in schools. The CAQ and
the Liberals want to cut the revenue for schools. So we're credible when we say :
Education and youth is a priority. They are not.
Mme MacKinnon (Catou) : I don't know how that links up to your message of conviction.
M. Lisée
: It's that we really mean it. We really mean it. They say they're
for education, they don't mean it. When it's time to vote, they don't vote it.
When it's time to budget, they don't budget it. We voted, we budgeted.
Le Modérateur
: Dernière, s'il vous plaît. Merci.
Mme MacKinnon (Catou) : ...last one. If you wanted to see a party make a major gaffe that
would lose them a ton of support, would you prefer it to be the CAQ or Québec solidaire?
M. Lisée
: Well, why leave out the Liberals? I want to be equitable. Let them
all do that. I won't choose. Merci beaucoup.
(Fin à 14 h 17)