(Huit heures trente et une minutes)
M. Fournier : Merci beaucoup
d'être là. Je voudrais vous donner des informations concernant le déroulement
de la journée. Comme vous savez, la session approche de la fin, qui sera
demain, et donc il faut un peu organiser nos travaux. Et, dans ce cadre-là,
nous avons obtenu le consentement du Parti québécois, de la CAQ et de Québec
solidaire pour compléter aujourd'hui les étapes d'étude du projet de loi
n° 400 concernant LaPresse. Cependant, Martine Ouellet,
la députée de Vachon, n'a pas offert de consentement à terminer ces étapes aujourd'hui.
Considérant que ce projet est de l'essence
d'un projet de loi privé; considérant qu'il reçoit l'appui de l'entreprise, des
travailleurs et des retraités; considérant qu'il replace LaPresse
dans une situation légale semblable aux autres médias; considérant que les
études, les étapes de l'adoption de principe et de l'étude détaillée article
par article, en commission parlementaire, sont terminées, nous avons décidé
d'utiliser les règles de l'Assemblée qui nous permettront de convoquer, plus tard
aujourd'hui, une séance spéciale avec une autre période de questions et du
temps suffisant pour délibérer sur les étapes de la prise en considération du
rapport et de l'adoption finale.
C'était la déclaration que je voulais vous
faire. Avez-vous des questions?
Mme Plante (Caroline) :
...vous adoptez... vous utilisez le bâillon.
M. Fournier : En fait, la
vraie expression dans ce cadre-là, c'est d'utiliser les règles qui nous
permettent de compléter l'étude.
Mme Prince (Véronique) : Mais
là est-ce que vous avez un message... est-ce que Martine Ouellet a le temps de
renverser ça? Au moment où on est, est-ce que, si Martine Ouellet vient vous
voir et dit : Bien, j'y ai réfléchi puis...
M. Fournier : Il est bien
évident que, si elle nous offrait le consentement que les autres partis nous
ont offert, nous pourrions, dès ce matin, compléter les études, les étapes.
Mais, de toute évidence, on a capté que, plusieurs fois, relancée, alors que
les autres ont rapidement offert leur consentement à terminer les étapes, avec
des consentements pour le faire aujourd'hui, sans séance spéciale, elle n'a pas
offert ces consentements-là.
Mme Prince (Véronique) :
Comment vous qualifiez son attitude?
M. Fournier : À ce moment-ci,
je me réserve tout commentaire sur le sujet. J'essaie de le faire de la façon
la plus froide possible. On a des obligations, des responsabilités. Ça va se
terminer demain. Normalement, on doit prendre nos responsabilités, et je prends
les miennes.
Mme Plante (Caroline) : Y
a-t-il urgence d'agir?
M. Fournier : Dans ce cas-là,
nous connaissons le dossier, il a été explicité notamment lors d'une séance
privée. Vous savez que, dans ce projet de loi, à l'égard de ce projet de loi, il
y a d'abord eu une séance avec tous les partis et les représentants de LaPresse
et syndicaux qui s'est tenue le 29 mai, donc avant le dépôt du projet de loi.
Il a été exposé alors que si le projet de
loi, qui, dans le fond, normalement, aurait dû être un projet de loi privé,
mais les décisions prises par LaPresse ont été prises
tardivement, en mai, et donc on était très loin des délais de février pour un projet
de loi privé, et donc on procède avec une loi d'intérêt public.
Si elle n'était pas adoptée en ce moment et
qu'il fallait aller vers la prochaine étape, donc la prochaine session, bien là,
il y a une élection, à ce moment-là, et encore le délai des projets de loi
privés repose le même problème, et donc conséquemment ça nous reportait d'un
an. Donc, on considère qu'il y a urgence, ce qui a été plaidé d'ailleurs par le
syndicat des journalistes de façon très forte.
Mme Plante (Caroline) : Est-ce
que les emplois sont menacés à cause de...
M. Fournier : Ce qui nous a
été exprimé dans des rencontres, d'ailleurs publiques, parce qu'il y a eu une
rencontre privée le 29 mai, mais vous savez aussi que le 6 juin il y a eu une
séance où syndicats et patrons étaient présents et ont exposé l'urgence, c'était :
Adoptez et adoptez maintenant, qui est l'appel unanime qui a été fait.
Mme Plante (Caroline) :
Est-ce que les emplois sont menacés à court terme?
M. Fournier : Les
représentants de LaPresse nous ont fait des représentations
à l'effet que si nous ne faisions pas maintenant ce processus-là, il y avait un
péril.
Mme Prince (Véronique) :
Est-ce qu'ultimement ce n'est pas la faute, en fait, des dirigeants de LaPresse
qui savaient très bien qu'en faisant appel à vous après le 15 mai on se
retrouverait dans une situation comme ça?
M. Fournier : C'est sûr que
moi, j'aurais préféré qu'ils prennent leur décision avant, mais moi, je n'ai pas
à être dans leurs souliers.
Le point majeur de LaPresse
ici, c'est quand même difficile de leur jeter le blâme, ils sont le seul média
au Québec, au Canada qui est dans la situation où, s'il veut vendre ou changer
sa structure, il doit demander l'autorisation de l'Assemblée nationale. Il n'y
a personne d'autre qui a cette barrière ou cette camisole de force.
Alors, l'objectif qu'ils visent, c'est
d'être dans la même situation que les autres. Alors, quand on regarde tout ça,
on se dit : Est-ce que c'est notre travail d'empêcher qu'il y ait une
équité et qu'on puisse aider, lorsqu'une entreprise et un syndicat viennent
nous dire : Il y a une difficulté réelle? C'est notre travail. C'est notre
responsabilité.
M. Cormier (François) : Est-ce
qu'il y a des conditions que vous exigez à LaPresse, comme,
par exemple, que ce ne soit pas vendu à l'étranger?
M. Fournier : Comme vous allez
voir, le projet de loi, tel qu'il est sorti de commission, prend acte, dans le
préambule, des éléments qui ont été mentionnés par LaPresse,
ce qu'ils ont déclaré, là, leur objectif, est pris en considération dans le
préambule. Mais, pour le reste, nous ne formulons pas de conditions comme on
n'en formule pas à aucun autre média au Québec. Ce n'est pas le rôle,
croyons-nous, à l'Assemblée nationale, de diriger les entreprises des médias.
M. Cormier (François) : Est-ce
qu'il n'y avait pas une crainte, au départ, dans le fameux testament, que ce
soit vendu à l'étranger? Donc, par conséquent, c'est pour ça que l'Assemblée
nationale en avait été saisie? Je pose la question.
M. Fournier : Oui, votre
question est intéressante. Dans le testament, pas du tout. Le testament...
Votre question est intéressante parce qu'on est ici en train de parler de cette
séance spéciale, alors que tout commence en 1913, parce qu'il y a un testament
et qui, donc, identifie des héritiers.
Il y a eu des... et il n'y avait, à ce
moment-là, aucun lien sur le lieu de La Presse, mais les héritiers... il
y a eu quelques difficultés, ce qui a amené des projets de loi privés, pas
juste un, plusieurs, dont le dernier dans les années 60, où il y a eu... allégué,
entre autres, par La Presse, il y a eu des préoccupations, je dirais, de
résidence au Québec, mais il n'y a aucune contrainte faite à aucun média au
Québec sur le sujet.
Mme Prince (Véronique) :
Est-ce que, à votre avis, c'est la démocratie quand tous les députés ont le
consentement sauf un?
M. Fournier : La démocratie,
dans une Assemblée comme la nôtre, c'est de permettre la délibération et
l'adoption. Voyez-vous? Je sais que c'est que c'est quelque chose que j'ai
répété souvent, la délibération, pour servir une fin, c'est-à-dire de prendre
une décision, ça ne peut pas être la délibération pour s'assurer qu'il n'y ait
jamais de décision.
Et dans ce cas-ci, il y a eu présentation,
il y a eu une rencontre avec les gens... de tout le monde, et Mme Ouellet était
là, avant même le dépôt du projet de loi, avec les gens de La Presse, le
syndicat. Il y a eu le dépôt du projet de loi, il y a eu l'adoption du
principe, les gens sont intervenus. Il y a eu des groupes, huit groupes. On a
accepté d'ajouter à la liste des invités tous les groupes que la députée de
Vachon demandait. On les a tous convoqués pour qu'ils puissent venir, et il y a
eu ensuite... pour deux articles, il y a eu deux journées d'étude article par
article.
Il y a eu suffisamment de temps et il y
aura encore du temps, mais lorsqu'on procède avec une séance spéciale, il y a
une autre période de questions, mais il y a aussi du temps prévu pour prendre
en considération le rapport, faire l'adoption finale.
Donc, le temps pour délibérer, là... ce
que cette séance spéciale permet, c'est que la délibération serve une fin,
adoption, et non pas qu'on joue l'horloge pour éviter le moment de décision.
Mme Prince (Véronique) :
Est-ce que vous sentez un enjeu partisan?
M. Fournier : Je ne veux pas
faire de commentaire autre pour mettre de l'huile sur le feu. Je veux
simplement dire qu'il nous semble qu'il est le moment de procéder à l'adoption,
considérant l'urgence qui a été mentionnée par l'entreprise et le syndicat et
que les délibérations ont eu lieu.
Donc, pourquoi empêcher de servir au moins
des mesures de précaution pour éviter qu'il y ait des difficultés notamment
pour les journalistes de La Presse?
Mme Plante (Caroline) : Il
n'y a rien dans le projet de loi qui va empêcher La Presse de garder sa
ligne éditoriale, par exemple, empêcher les dirigeants actuels de nommer le
C.A.?
M. Fournier : Il n'y a rien
dans aucune loi au Québec qui contrôle les médias. Dans le cas de La Presse,
votre question... je sais que ce n'est pas ça votre question, mais elle
pourrait être : Pourquoi vous ne le faites pas?
Parce que c'est ce qui nous est soulevé.
On ne le fait pas parce qu'on ne le fait
pour personne d'autre. Pourquoi l'État viendrait se mêler des médias, des
commentateurs qu'ils y invitent, des journalistes qui y sont ou des prises de
position éditoriale? Depuis quand est-ce que ça devient la politique de
l'Assemblée nationale? Ce n'est pas le cas pour aucun média. Pourquoi ça
devrait l'être pour un? C'est le dossier de ma collègue Mme Montpetit, qui
pourrait vous en dire plus, là. Moi, je suis ici pour vous parler des processus
d'adoption. Mais franchement, je suis un peu surpris. Je ne me poserai pas
comme ça, mais je suis un peu surpris des questions là-dessus.
Mme Plante (Caroline) : ...question
des oppositions, là…
M. Fournier : Oui, oui, tout à
fait. Tout à fait, oui, mais ça me permet de répondre à ça. En vertu de quoi,
maintenant, il faudrait cibler un média pour dire : On va décider des
commentateurs que vous y invitez dans vos pages, on va scruter les articles,
comment ils sont écrits, on va regarder les positions éditoriales? Ça ne relève
pas du gouvernement dans une démocratie comme les nôtres?
M. Cormier (François) : Vous
aviez l'accord de la CAQ et du PQ pour aller de l'avant. J'imagine que vous
n'avez pas leur accord pour aller avec les règles spéciales ou le bâillon?
M. Fournier : C'est bien
possible qu'ils ne le souhaitent pas, mais, comme ils consentaient à ce que
nous puissions faire toutes les étapes aujourd'hui, c'est ce que nous allons
faire. Mais pour le reste, moi, je vais prendre mes responsabilités. Alors,
vous leur poserez la question à eux.
Journaliste
: In
English...
Mme Plante (Caroline) : Non,
juste une dernière question. Combien a coûté l'avis juridique externe que vous
avez commandé sur…
M. Fournier : Je vous
répondrai un peu plus tard durant la journée, si vous voulez. Vous pouvez aller
vérifier.
M. Lacroix (Louis) : Mais
pourquoi vous teniez absolument à avoir cet avis juridique…
M. Fournier : Je vais terminer
sur l'autre sujet avant. In English, yes?
Mme Fletcher (Raquel) : Yes. Can you explain for our viewers, in English, why LaPresse
is the only media company in Canada that finds itself in this situation?
M. Fournier :
What's your question? The beginning..
Mme Fletcher (Raquel) : Why this newspaper is the only media company…
M. Fournier :
Ah! well, in fact, it's because of a debt in 1914 and a «testament», how is
that in English?
Mme Fletcher (Raquel) : A will.
M. Fournier :
A will. Making a transition to those who «héritent» from the will, and, many
years after that, problems have occurred. And it's often the case that at that
time, private bills are adopted to try to settle the thing.
So LaPresse
is in this situation because of a private bill. It's a private matter. It's not
a matter of this Assembly other than private matter. At every end of session,
we adopt private bills. This is what we are going to do at this one, but,
because of the delay, it wasn't possible to use the «processus» of private
bills, so we used the other «processus». But we are doing it in a clear
pattern, so it's OK.
Journaliste
:
M. Fournier, concernant l'urgence…
Mme Fletcher (Raquel) : Sorry. Is it unusual for the National Assembly to change a will,
maybe not for a media company, but for another private company?
M. Fournier :
We are not changing any will.
Mme Fletcher (Raquel) : Sorry, but passing a bill to change that…
M. Fournier :
There was a private bill before. I cannot tell you what it... I think it was
three private bills, different, after that will. So I'm not the specialist of
those private bills.
The only thing I know is
that the consequences of those private bills bring a situation to LaPresse
to be the only media to ask for the National Assembly an authorization when they
want to change their structure, their corporative structure. So what we are
doing is putting them in a situation like every other media, after a request from the company and the
workers. So the unions are… it's unanimous, and they are all saying : If
we don't do that now, we're going to have a problem.
So what's the kind of
responsibility we would have if we don't do something? We have the rules to do
things, we're going to do those things. M. Lacroix.
Mme MacKinnon (Catou) : Mr. Fournier, why are you fast-tracking…
M. Fournier : Sorry. So, on the same topic?
Mme MacKinnon (Catou) : Yes. Why are you fast-tracking the interest of a private company?
M. Fournier : Well, I'm not fast-tracking, I'm just making a conclusion. When we
table bills, we have got to study them, deliberate on them and adopt them. And,
if the rules provoke the fact that we cannot make a decision, we use the rules
that allow us to make a decision. And, if you deliberate and are not able to make
the decision, why do you deliberate?
The finality of a
deliberation is to take a decision, this is something we are going to do today.
If I accept the process that Mme Ouellet is proposing by refusing this consent…
is to have a deliberation and not make a decision. Not making a decision is a
risk for the workers at LaPresse.
Mme MacKinnon (Catou) : What is the rush?
M. Fournier : Well, if we do it while the session is…
Mme MacKinnon (Catou) : Why now? Why can't you wait?
M. Fournier : Yes. The session is ending tomorrow, we won't have time tomorrow. So
it's important to do it today
because, if we don't do that, time in the next legislature… I'm not sure we're going to have it, there's an election, and
time for a government to be
formed, so the beginning of the session will be later than normal. And, as you
probably know, when you start a new legislature, well, there are Throne Speech and many things like that,
so you cannot start to study.
So, if we don't do
nothing, we're in 2019. Workers and LaPresse have told us : If
you don't do that, we're going to have a problem. There's a risk. So why do we
do that? It's to avoid the risk. If I'm not in front of you today, if I accept
the position of Mme Ouellet, well, we are putting them at risk. I won't do
that.
Mme Porter (Isabelle) : On the same topic, precisely, M. Fournier… Je vais le dire
en français.
M. Fournier : C'est parce que
M. Lacroix, il a bien hâte, là.
Mme Porter (Isabelle) : Non,
mais c'est vraiment précisément là-dessus. Il y a Paul Gilbert, qui a dit au Devoir,
je le cite : «On préférerait que ça se règle maintenant, mais si ça ne se
règle pas maintenant, on peut très bien vivre avec cela». Je veux dire,
visiblement, LaPresse n'a pas de problème avec le fait que
ce soit réglé seulement à l'automne. Alors, pourquoi accélérer?
M. Fournier : Vous pouvez me
citer qui vous voulez, on a eu des représentations ici, en privé, avec tous les
députés des oppositions, et en public aussi, et moi, ce que je peux vous dire,
c'est que je suis convaincu qu'on doit agir parce qu'il y a un risque. J'ai
aussi entendu. M. Lacroix.
M. Lacroix (Louis) : Pourquoi
est-ce que vous avez utilisé l'argent, en fait, de l'Assemblée nationale pour
vous faire faire une contre-expertise sur un rapport qui avait été fait par, déjà,
une experte en éthique, Mme Mignolet?
M. Fournier : Parce qu'à sa
lecture même il me semblait utile de le faire pour éviter d'avoir comme
interprétation de nos arguments et des miens notamment, qu'ils étaient des
arguments partisans. Il me semblait important de mettre sur la place publique
l'avis d'un tiers qui allait faire ses commentaires et qu'il l'explique
abondamment, si vous l'avez lu. Et donc, à partir de là, la conclusion, c'est
que ce serait injuste de procéder à un vote favorisant ou appuyant
l'intégralité du rapport.
M. Lacroix (Louis) : Je ne
suis pas sûr de comprendre, là. Vous dites que Mme Mignolet n'est pas
impartiale?
M. Fournier : Je parle de
l'avis du tiers. Moi, on aurait dit : Moi, si je n'avais pas eu un avis de
tiers, on a dit à M. Fournier, on sait bien, lui, c'est un libéral; M. Paradis,
c'est un libéral; et on n'aurait pas tenu compte de l'avis que j'émettais comme
étant un avis objectif et impartial. On aurait qualifié mon avis de partisan,
de libéral.
M. Lacroix (Louis) : Donc,
c'est pour justifier le fait que...
M. Fournier : C'est simplement
pour avoir un éclairage non partisan, objectif et tiers, indépendant, sur notamment
la décision, mais aussi les remarques du collectif en appui à M. Paradis, de
manière à ce quelqu'un puisse nous dire : Qu'en est-il donc de ce
rapport-là? Et c'est ce qu'on a eu, c'est ce que j'ai déposé.
M. Lacroix (Louis) : Alors, à
la lumière de ce que vous avez comme rapport maintenant, là, vous avez votre
contre-expertise et le rapport de Mme Mignolet, qu'est-ce qui ne va pas, à
votre avis, dans le rapport de Mme Mignolet?
M. Fournier : Je l'ai dit
hier, j'ai répondu à toutes ces questions-là hier.
M. Lacroix (Louis) : Oui,
mais pouvez-vous le répéter?
M. Fournier : Je n'ai pas
toutes les notes d'hier, mais je peux quand même vous rappeler que ce que cet
avis nous indique, c'est que notamment les ajouts qui ont été faits ou libellés
par l'interprétation de la commissaire, notamment aussi la question de ne pas
avoir tenu compte de l'arrêt Kienapple dans la question du ou des manquements,
je vous réfère à l'opinion qui a été déposée hier, vous allez y trouver la
substance, et je dirais, l'élément majeur, c'est que l'opinion nous rappelle
que le vote sur 103, en vertu de l'article 103, est un vote sur l'intégralité.
On ne peut pas amender le rapport. Alors, conséquemment, l'opinion dit :
Si vous le faites ainsi, puisque vous n'avez pas le choix, vous ne pouvez pas
l'amender, ce serait commettre une injustice. Et donc on ne va pas commettre
une injustice.
Je rappelle, je l'ai dit hier, je le
rappelle encore ce matin, vous me donnez l'occasion, il est prévu, dans la loi,
c'est fait comme ça, hein, que la commissaire ou le commissaire fait un
rapport. Et, lorsqu'il y a lieu d'avoir... il y a des sanctions, il revient à
l'Assemblée de faire un vote. Donc, ce n'est pas un vote qui est contre la
personne qui a rédigé ou l'institution qui fait... c'est prévu comme ça, c'est
le vote sur le rapport.
Alors, tous ceux qui voudraient laisser
entendre que ce vote sur le rapport est un vote sur l'équipe qui l'a fait n'ont
pas compris comment était faite la loi.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
que vous ne vous trouvez pas à affaiblir le Commissaire à l'éthique?
M. Fournier : Non, je le fais
dans... La réponse à ça, c'est clairement non. Il y a une loi, et c'est l'Assemblée...
Puis je peux même vous dire, M. Lacroix, on a été deux, là, deux
gouvernements, à l'époque, sur ce projet de loi du code d'éthique. J'étais le
deuxième, lorsque je suis revenu en 2010, et c'est la substance... c'est de
demander à une équipe, qui s'appelle celle du commissaire, de faire des
rapports, et il revient à l'Assemblée d'en disposer.
Lorsqu'arrive l'événement comme celui
qu'on a, nous — les autres font ce qu'ils veulent — nous,
on est allés chercher une opinion indépendante, parce que c'est sérieux, c'est
l'institution, et on ne pouvait pas faire ça à la légère. Donc, on est allés
chercher une opinion indépendante. On l'a offert à tous les députés de
l'Assemblée pour qu'ils prennent leur décision. C'est sur le rapport que ça se
passe et non pas sur la personne, ou l'autorité, ou l'institution qui l'a fait.
M. Cormier (François) : Puisque
vous avez fait faire une étude pour tous les députés de l'Assemblée, est-ce que
vous allez laisser le vote libre?
M. Fournier : Faites-vous-en
pas, de toute façon, ils sont toujours libres. Alors, ce n'est pas une
difficulté.
M. Lecavalier (Charles) :
Mais M. Poëti, hier, je lui ai posé la question, puis il semblait dire que les
discussions au caucus n'étaient pas terminées, que la décision n'était pas
prise puis qu'il allait y avoir d'autres discussions aujourd'hui pour savoir
comment le parti allait voter.
M. Fournier : Je pense qu'il
est normal qu'au caucus, où je vais aller, qu'il y ait des sujets qui soient
discutés. On verra bien s'il sera question de celui-là, mais...
M. Lecavalier (Charles) :
Pour vous, la décision est claire, là, le parti va voter contre...
M. Fournier : On a déjà eu
beaucoup de discussions sur le sujet. Je ne discarte pas qu'il peut y en avoir
d'autres, là, mais ça me semblait plutôt assez clair lorsqu'on expose ce qu'il
y a dans cet avis-là.
Mme Plante (Caroline) : Pour
le coût, vous allez nous revenir?
M. Fournier : Oui, oui, oui,
excusez-moi. Je vais vous revenir sur le coût, là. Je ne peux pas vous le dire
pour l'instant.
M. Lecavalier (Charles) :
Mais en même temps, est-ce que ça... vous allez demander que les règles soient
modifiées?
M. Fournier : Je l'ai dit
hier.
M. Lecavalier (Charles) :
C'est ça.
M. Fournier : Je l'ai dit
hier. Là, j'ai l'impression d'être au jour de la marmotte. J'étais ici hier, je
disais exactement ça. Je me trouve à me répéter, je m'en excuse, mais hier,
j'ai affirmé que c'est une chose, donc, de voter sur le rapport, parce que, sur
l'intégralité, il y a dans ce rapport-là, des éléments qui sont irréguliers.
Alors, ces éléments irréguliers... C'est fait comme ça, la loi, on ne peut pas
l'amender. Si on pouvait l'amender, là, ce serait d'autres choses, mais les
éléments irréguliers se trouvent à contaminer les autres éléments. Il y a des
éléments qui sont bons dans le rapport. L'opinion juridique le dit, d'ailleurs.
Alors donc, ça, d'une part, on va faire
ça, mais j'ai dit aussi : Il faut noter que, dans le rapport, la
commissaire dit : Il y a incohérence entre les règles de l'Assemblée puis
les règles... puis le code d'éthique. Alors donc, bien, oui, mais c'est comme
ça peut-être que la conclusion aurait dû être, c'est de s'assurer qu'il y ait
cohérence, et on est tout à fait d'accord pour faire qu'il y ait cohérence. Il
y a du travail à faire là-dessus, c'est sûr. Yes, last one.
Mme MacKinnon (Catou) :
Do you wish the commissioner had come to a different conclusion? You just
mentioned that…
M. Fournier :
The fact that the «commissaire», by herself, said : There's confusion or
incoherence between rules of the Assembly and the «code d'éthique» and she
asked the Assembly to make correction, I think certainely it's one of the
propositions she could have made, but she decided otherwise. Thank you very
much.
Mme MacKinnon (Catou) :
Would you do the same thing if it was a member of a different party?
M. Fournier :
I'm sorry. It's the last one. I'm sorry for you. You
have got one?
Journaliste
: Well, yes, but...
M. Fournier :OK, just to make an opportunity for you to
ask it, what's yours?
La Modératrice
:
Non, mais ils ont déjà fait l'anglais.
Journaliste
: Oh! je
m'excuse.
M. Fournier : O.K. Merci
beaucoup. Bonjour.
(Fin à 8 h 51)