(Quinze heures onze minutes)
M. Lisée
: Alors,
les producteurs laitiers du Québec sont en alerte et devraient l'être parce que
le premier ministre Trudeau, et le premier ministre Couillard, et le chef de la
CAQ, M. Legault, jouent sur les mots. Ils disent qu'ils sont en faveur de
la gestion de l'offre, mais le problème, ce n'est pas la gestion de l'offre, c'est
l'augmentation des importations étrangères de lait, qui coûte des centaines de
millions de dollars de pertes par année à nos fermes.
Alors, aujourd'hui, le premier ministre a
soumis une motion en disant qu'on était favorables au maintien de la gestion de
l'offre. Alors, nous, au Parti québécois, André et moi, on a dit : Oui,
oui, ça, ça va, mais est-ce que vous pouvez dire aussi que vous êtes opposés à
toute nouvelle augmentation des importations de lait? Et là le premier ministre
a refusé d'insérer ça dans la motion.
On donne un préavis : on revient
demain, seulement avec ça, parce que dire qu'on est pour la gestion de l'offre
sans dire qu'on est contre l'augmentation des quotas d'importations, c'est ne
rien dire, c'est ne rien dire.
La CAQ a déposé une motion pour féliciter
Justin Trudeau. Alors, on s'est dit, André et moi : Bien, féliciter,
attention, Justin Trudeau a dit qu'il voulait faire preuve de flexibilité sur
la question du lait. Ça, ça veut dire augmenter les importations de lait
américain. Alors, on a dit à la CAQ : Bien, écoutez, pour qu'on soit d'accord
avec votre motion, il faut ajouter qu'on est contre l'augmentation des importations
de lait. Ils ont refusé.
Alors là, s'il y a quelqu'un qui défend
l'industrie laitière ici, à l'Assemblée nationale, c'est le Parti québécois.
Parce que, pour l'instant, le PLQ et la CAQ ont été favorables à l'entente avec
l'Europe, qui coûte 250 millions par année à nos fermes laitières. Nous,
on disait : On sera d'accord seulement s'il y a une compensation pleine et
entière, puis qu'on va ratifier l'accord seulement lorsque ça arrivera. La CAQ
était contre, les libéraux étaient contre, ils ont dit : On va signer puis
on verra. Bien là, on voit, ça coûte 33 000 $ par ferme laitière, les
pertes qui ont été imposées à nos fermes à cause du refus des libéraux puis de
la CAQ de montrer un peu de colonne vertébrale sur la compensation.
Et là, dans l'accord
transpacifique — puis on apprend aujourd'hui que le gouvernement
canadien veut accélérer la ratification — bien, ça, c'est un autre
250 millions de dollars par année pour nos fermes parce que l'accord
transpacifique inclut une augmentation des quotas d'importations. Et on n'a
jamais entendu ni la CAQ ni le gouvernement libéral dire quoi que ce soit
contre ça. Ça fait que notre industrie laitière a raison d'être très
suspicieuse des belles déclarations de M. Legault puis de M. Couillard
quand ils disent qu'ils sont pour la gestion de l'offre.
Nous, on pose la question qui tue, là :
Est-ce que vous êtes contre toute nouvelle augmentation des quotas
d'importations? Ils refusent de mettre ça dans leur motion. Alors, ça, ça veut
dire qu'ils sont prêts à larguer des fermes québécoises pour signer ces
accords-là. Bien, pas au Parti québécois. Alors, on donne un préavis, là :
demain, on dépose une motion qui va demander au Parti libéral, à la CAQ, à
l'Assemblée nationale de s'opposer résolument à toute augmentation des
importations de lait dans le cadre de nouveaux accords commerciaux, et là ça va
être le moment de vérité. Qu'est-ce que tu en penses, André?
M. Villeneuve
:
C'est excellent.
M. Lisée
: Bon.
M. Villeneuve
:
Alors, les masques doivent tomber, et les gens doivent dire clairement s'ils
vont défendre la gestion de l'offre ou non... mais pas la gestion de l'offre
comme telle, mais cesser de donner des importations de lait, donc, ici, au
Québec. Voilà.
Mme Plante (Caroline) :
M. Lisée, vous avez discuté, en caucus, du projet de loi sur LaPresse.
Qu'est-ce que vous avez décidé? Est-ce que vous allez voter pour le projet de
loi?
M. Lisée
: Notre
porte-parole, Pascal Bérubé, va exprimer notre position cet après-midi. Je vais
lui laisser l'exclusivité.
Mme Plante (Caroline) :
Vous ne voulez pas le scooper, donc.
M. Lisée
: Je ne
veux pas scooper... même si on parle de LaPresse, je ne
veux pas scooper.
Mme Plante (Caroline) :
Et puis, sur Pierre Paradis, donc, avez-vous également discuté de cette
question?
M. Lisée
: On n'a
pas eu le temps d'en discuter aujourd'hui. On va en discuter demain.
Mme Plante (Caroline) : D'accord.
Merci.
M. Lisée
: Merci.
(Fin à 15 h 15)