(Seize heures)
M. Rochon : Alors, je
viens réagir à ces règlements sur les hydrocarbures que le gouvernement nous
annonce, sa proposition d'un encadrement qu'il dit rigoureux afin d'assurer la
protection de la population et de l'environnement.
Eh bien, moi, ma première réaction, là,
c'est : Comment faire confiance à un gouvernement qui dit, depuis des mois — et
je n'invente rien, là — qui dit, depuis des mois, que sa réglementation,
ses quatre règlements, là, sont les plus sévères en Amérique du Nord. Je ne
compte pas le nombre de fois, là, que le ministre Moreau m'a dit ça, que son
prédécesseur, Pierre Arcand, m'a dit ça, qu'Isabelle Melançon a répondu ça à
nos questions, là. Alors, on s'inquiétait, là, comme les Québécoises et les Québécois,
comme les mairesses et puis les maires des municipalités québécoises, là, de
ces règlements qui allaient permettre la fracturation hydraulique, notamment,
là.
Ce sont les plus sévères en Amérique du
Nord, nous ont répété Moreau, Arcand, Melançon pendant des mois. Eh bien, aujourd'hui,
là, ils avouent, ils avouent que ce n'était pas vrai, que ce n'était pas vrai, que
les Québécoises et puis les Québécois, ils n'avaient pas du tout tort d'être
inquiets. C'est un méchant aveu, ça. À quatre mois des élections, ils viennent
dire aux Québécoises et aux Québécois : Écoutez, vous n'aviez pas tort
d'être inquiets.
Alors, qu'est-ce que fait le gouvernement?
Alors, le gouvernement, il décide, dans ses règlements qu'il soumet, parce
qu'il a 45 jours, là, de commentaires, là, qui suivent le dévoilement
d'aujourd'hui, il dit : Fracturation interdite dans la vallée du
Saint-Laurent. Bon! Bien, ça, c'est une bonne chose. Dans la vallée du
Saint-Laurent, la fracturation sera interdite. On réclame ça, là, depuis des
mois, depuis des mois. La CAQ dit : Non, non, non, la fracturation hydraulique,
c'est correct, ça; le gouvernement, la même chose. Bon, ce sera interdit, ce
sera interdit. C'est dangereux. Ils avouent que la fracturation hydraulique
représenterait un danger dans la vallée du Saint-Laurent. En Gaspésie? Bah! En
Gaspésie, bien non. En Gaspésie, ce serait moins grave. Elle sera permise, la
fracturation hydraulique, en Gaspésie.
Est-ce qu'il y a quelqu'un qui comprend?
Moi, je ne comprends pas. Une interdiction à géométrie variable selon la formation
géologique. Ça, c'est la dernière trouvaille du gouvernement libéral, puis c'est
toute une trouvaille, parce qu'on a beaucoup cherché, là, il n'y a aucune
juridiction dans le monde qui a imaginé une pareille affaire. Alors, on va
faire courir des risques aux Gaspésiens, on n'en fera pas courir aux habitants
puis aux habitantes de la vallée du Saint-Laurent. C'est très, très, très
étrange.
Ensuite, les distances séparatrices, hein,
on va doubler, on va doubler les distances séparatrices : 1 000 mètres,
1 000 mètres entre la tête du puits et la source d'eau, la tête du
puits. Parce que vous savez que les forages sont verticaux, mais ils peuvent
aussi, suite à ce premier forage vertical, être horizontaux. Alors, le
1 000 mètres du puits, là, du puits, de la tête du puits, là, il
n'existe plus, là, dans le sous-sol, quand on fore à l'horizontale, alors c'est
n'importe quoi, ça.
Écoutez, un gouvernement du Parti
québécois, il abrogerait ces règlements. Le gouvernement du Parti québécois, il
abrogera ces règlements, plus aucun nouveau projet d'hydrocarbures au Québec.
Je pense que c'est clair, plus aucun nouveau projet d'hydrocarbures au Québec.
Et, pour les projets en cours d'autorisation, essentiellement en Gaspésie, il y
aura trois conditions : acceptabilité sociale...
D'ailleurs, ça, c'est curieux, il aime ça,
le ministre Moreau, nous parler d'acceptabilité sociale. D'ailleurs, à un
moment donné, il a dit : Il n'y en a pas, d'acceptabilité sociale pour la
fracturation. Euh, O.K., il n'y en a pas. Ça, il l'a réalisé dans la vallée du
Saint-Laurent, mais il ne semble pas réaliser qu'il n'y en a pas non plus en
Gaspésie, puisqu'encore une fois elle sera permise là-bas.
Alors, pour les projets en cours, sous un
gouvernement du Parti québécois, trois conditions : acceptabilité sociale,
avec un BAPE générique sur la filière des hydrocarbures en Gaspésie pour
informer puis consulter la population; ensuite, réduction de l'empreinte
écologique; et interdiction de la fracturation hydraulique et des procédés
chimiques similaires partout au Québec.
On ne divisera pas le Québec selon qu'il
s'agit de la vallée du Saint-Laurent ou de la Gaspésie, ce sera partout le même
état de fait : la fracturation hydraulique et ses procédés similaires seront
interdits.
Alors, voilà ce que je souhaitais vous
dire aujourd'hui. Un gouvernement qui passe aux aveux à quatre mois des
élections, un gouvernement qui disait : On a les règlements les plus
sévères en Amérique du Nord, qui nous a répondu ça pendant des mois et des
mois, qui a rigolé quand on lui partageait les inquiétudes des citoyennes et
des citoyens du Québec et qui aujourd'hui a décidé d'arrêter de rire de ces
inquiétudes-là pour ce qui est des résidentes et résidents de la vallée du
Saint-Laurent. Quant aux Gaspésiens et aux Gaspésiennes, bien, il faudra
attendre un gouvernement du Parti québécois. Voilà.
M. Dugas Bourdon (Pascal) :
Vous dites que le Parti québécois dirait non à toute nouvelle exploitation
pétrolière au Québec, c'est ce que vous avez dit?
M. Rochon : Plus aucun
nouveau projet d'hydrocarbures au Québec sous un gouvernement du Parti
québécois.
M. Dugas Bourdon (Pascal) :
Mais après ça vous avez dit : Là, il y aurait des consultations, ça
dépendrait de l'acceptabilité sociale.
M. Rochon : Pour les
projets en cours d'autorisation... Il y a des projets en cours
d'autorisation...
M. Dugas Bourdon (Pascal) :
O.K. Mais pourquoi on ne les arrête pas, eux?
M. Rochon :
...essentiellement en Gaspésie, trois conditions : acceptabilité sociale,
alors lancement d'un BAPE générique sur la filière, là, des hydrocarbures en
Gaspésie, réduction de l'empreinte écologique, interdiction de la fracturation
hydraulique et des procédés similaires partout au Québec.
M. Dugas Bourdon (Pascal) :
Pourquoi ne pas simplement dire non à ces projets-là en Gaspésie?
M. Rochon : Parce qu'il
y a actuellement des projets qui sont en cours d'autorisation en Gaspésie.
M. Dugas Bourdon (Pascal) :
Ça ne s'arrête pas? Est-ce que ce n'est pas possible de les arrêter?
M. Rochon : Cette
question-là, vous voyez, elle doit aussi s'adresser au gouvernement...
M. Dugas Bourdon (Pascal) :
Non, mais c'est à vous que je la pose, parce que vous dites que vous êtes
contre toute exploitation pétrolière, vous leur reprochez de continuer en
Gaspésie, mais en même temps vous n'êtes pas prêt à dire non à ce qui se passe
en Gaspésie.
M. Rochon : Pour les
projets qui sont en cours d'autorisation en Gaspésie, vous avez une réponse claire,
nous estimons qu'il faut remplir trois conditions, hein, d'entrée de jeu :
l'acceptabilité sociale vérifiable par un BAPE générique sur la filière des
hydrocarbures pour informer et consulter la population, qui doit avoir son mot
à dire et qui n'a pas actuellement son mot à dire; réduction de l'empreinte
écologique; et, je vous le disais, il n'y en aura pas, de fracturation
hydraulique et de ces procédés chimiques sous un gouvernement du Parti
québécois. Merci.
(Fin à 16 h 8)