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Point de presse de Mme Diane Lamarre, porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé et d’accessibilité aux soins, et porte-parole de l’opposition officielle en matière de soutien à domicile, et M. Harold LeBel, porte-parole de l’opposition officielle responsable de la région du Bas-Saint-Laurent

Version finale

Le mardi 15 mai 2018, 10 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Dix heures trente-trois minutes)

La Modératrice : Alors, bonjour à toutes et à tous. M. Harold LeBel, député de Rimouski, est accompagné aujourd'hui de Mme Lamarre, porte-parole du Parti québécois en matière de santé et d'accessibilité aux soins. Ensuite, M. Jean Martin va prendre la parole, Mlle Lilou Cottinet et Mme Anne Marie Labbé. M. LeBel, la parole est à vous.

M. LeBel : Bonjour, tout le monde. C'est un point de presse qui est important. Le Québec est grand. Le Québec, c'est un Québec de régions. On a besoin de services dans toutes les régions du Québec. Il n'y a pas une région qui doit être traitée comme une région de second ordre. Chaque région doit avoir des services de santé adéquats. Chaque région du Québec, chaque sous-région du Québec doit avoir des soins de santé de proximité. C'est important.

Puis dans le Bas-Saint-Laurent avec Kamouraska, les MRC du Bas-Saint-Laurent, c'est une région qui est vieillissante, une personne sur quatre a 65 ans et plus. On a besoin des services. Ce n'est pas vrai qu'on va déménager, qu'on va aller dans les centres urbains parce qu'on n'a pas de services de santé dans nos communautés. On a le droit de vivre dans nos communautés. On est né dans nos communautés et on a le droit de vieillir dans la dignité, dans nos communautés, avec des services. C'est que les gens ici vont vous passer comme message et c'est ce qu'on va supporter ici, au Parti québécois. Je vous laisse la parole.

La Modératrice : Merci. M. Jean Martin.

M. Martin (Jean) : Bonjour à tous. Bonjour. Mon nom est Jean Martin, citoyen du Kamouraska. Le comité Mes soins restent ici remercie le Parti québécois pour l'invitation à une conférence de presse sur les diminutions de soins de proximité en région. Même si notre comité se veut apolitique, nous sommes très heureux de votre invitation.

Aujourd'hui, le comité Mes soins restent ici, comité citoyen, souligne non seulement le triste anniversaire de la grande marche de mobilisation ayant rassemblé 5 000 personnes au Kamouraska, mais surtout la centralisation inefficace de la gouvernance en matière de soins de proximité car rien n'est réglé. Tout s'oriente vers une fermeture subtile de notre hôpital. Nous assistons à des délais qui s'allongent, à des déplacements qui se multiplient, ce qui complique notre accès à des soins de proximité.

La Modératrice : Merci. Maintenant, Mme Cottinet.

Mme Cottinet (Lilou) : Je m'appelle Lilou, j'ai 13 ans et je souffre de polyarthrite rhumatoïde depuis l'âge de deux ans. Cela fait donc 11 ans que je vais au CHUL à Québec régulièrement pour voir les spécialistes et recevoir mes traitements. J'habite au Kamouraska, dans le Bas-Saint-Laurent. J'ai un médecin de famille que j'adore, mais j'ai besoin de spécialistes.

Normalement, avec des centres de santé mieux organisés, on pourrait me faire des prises de sang et des injections dans ma région, mais c'est souvent compliqué de recevoir ces soins-là au CLSC, à l'hôpital près de chez nous. Si je suis ici, c'est pour représenter tous les enfants qui manquent de services dans leur région et qui ne sont pas entendus.

La Modératrice : Merci. Maintenant, Mme Labbé.

Mme Labbé (Anne Marie) : Bonjour. Alors, nous sommes venus rencontrer les représentants des partis politiques pour vous exposer les conséquences directes de la centralisation vécue au Kamouraska. Pour ma part, j'ai dû, à deux reprises, me rendre à l'extérieur de la région pour accoucher. Quand j'ai accouché, il y a deux mois, il y avait une triple découverture à La Pocatière, alors il n'y avait ni chirurgien, ni anesthésiste, ni infirmière en obstétrique.

Derrière moi, j'ai d'autres exemples concrets. J'ai M. Beaulieu, qui a dû parcourir, à la suite d'une fracture, l'équivalent d'un aller-retour La Pocatière-Montréal pour recevoir des soins de spécialiste en orthopédie. J'ai également M. Roger Ouellet, qui a eu un accident de vélo à un kilomètre seulement de l'hôpital de La Pocatière, mais depuis environ un an, un peu plus d'un an, les paramédics ont eu la consigne d'amener directement les traumas, donc, au centre hospitalier de Rivière-du-Loup. Alors, M. Ouellet a été très surpris quand les paramédics lui ont annoncé qu'il devait se rendre à l'hôpital de Rivière-du-Loup, à environ 60 kilomètres de l'hôpital de La Pocatière. On a aussi M. Mailloux qui, malheureusement, pour des raisons de santé, est absent aujourd'hui, qui n'a plus de cardiologue depuis un certain temps parce que les privilèges du cardiologue de l'hôpital de La Pocatière n'ont pas été renouvelés.

Depuis janvier, plus de 70 organismes de notre région, représentant 25 000 personnes, ont appuyé les démarches de notre comité pour le maintien des soins de proximité. Se sont ajoutées à nos voix celles du comité SOS Urgence de la MRC de L'Islet ainsi que des messages de support de plusieurs régions du Québec qui vivent une situation semblable à la nôtre.

Alors, cet après-midi, nous rencontrerons Amir Khadir de Québec solidaire. Nous avons également une rencontre de prévue avec Mme Lamarre et également une rencontre avec Dr Barrette, donc le ministre de la Santé et des Services sociaux. La CAQ, nous les rencontrerons en marge de la rencontre d'aujourd'hui, avec M. François Paradis.

Alors, le maintien des soins de santé de proximité passera par une réelle volonté d'implication du prochain gouvernement afin de mieux connaître leur position. Alors, nous rencontrerons les représentants que j'ai énumérés précédemment. Nous comparerons ce qu'ils ont à offrir en matière de soins de proximité.

Faisons de nos soins de proximité un enjeu de la prochaine campagne électorale. Le 1er octobre prochain, au Kamouraska comme ailleurs au Québec, nous voterons pour que nos soins restent chez nous.

La Modératrice : Merci. Maintenant, Mme Lamarre, pour conclure.

Mme Lamarre : Bonjour. Donc, on constate, un an après… Il y a un an, j'étais à vos côtés pour Mes soins restent ici. Vous avez rencontré le ministre, j'étais présente. Il y a eu des engagements qui ont été pris à l'effet de garantir un meilleur accès aux soins, entre autres les spécialités, donc chirurgie, anesthésie, cardiologie.

On voit que le résultat n'est pas là. Et pourtant, entre l'année dernière et cette année, le gouvernement, le ministre et… le gouvernement libéral, avec M. Couillard, ont, selon eux, complété une négociation avec la Fédération des médecins spécialistes du Québec qui devait, devait, dans le 4 milliards d'augmentations prévues, contenir des garanties d'accès de soins dans les régions du Québec.

Alors, où sont-ils, ces services? Où est la garantie des services et des soins attendus? Il y a déjà des ruptures... des découvertures de services qui sont prévues en chirurgie cet été. On sait déjà qu'il y a deux semaines où il n'y en aura pas de chirurgien disponible dans la région de La Pocatière. Alors, comment est-ce que tout l'argent qui a été donné peut ne pas donner des garanties de services aussi essentiels que ceux de chirurgie, que ceux d'un cardiologue? C'est complètement manquer à sa parole.

Et moi, je veux vraiment qu'on ait un retour du ministre et de la FMSQ sur les engagements qui ont été pris. Qu'est-ce que ça veut dire concrètement pour Lilou? Qu'est-ce que ça veut dire concrètement pour chacune des personnes qui sont ici, pour tous les citoyens des régions du Québec? Cette garantie de services, c'est un engagement. Si c'est comme ça qu'ils respectent leur engagement, bien, on ne peut pas se fier beaucoup à eux. Et je pense que ce qu'on a vécu dans les dernières années a prouvé plutôt la découverture et des actions qui ont conduit à une perte de services qui a été répétée.

On note aussi le temps supplémentaire obligatoire comme ailleurs pour les infirmières, pour les infirmières auxiliaires, pour les préposés. Ça aussi, ça décourage les gens de choisir d'exercer leur profession dans les régions, et c'est dramatique. Le Québec est grand, il est beau. Chacune de ses régions mérite d'être habitée, de grandir, de prospérer, et, pour ça, ça prend des soins de santé autant pour les jeunes comme Lilou, qui doivent avoir accès à des services spécialisés, que pour les aînés qui ont besoin d'avoir accès à une garantie de services.

Alors, j'appelle le ministre et les fédérations médicales à nous dire qu'est-ce que, dans le 4 milliards pour les spécialistes, dans le 3 milliards pour les médecins de famille, il y a comme garanties pour la région du Kamouraska et pour l'ensemble des régions du Québec, parce que les soins sont essentiels et ils représentent un droit que les gens de toutes les régions du Québec doivent avoir.

La Modératrice : Merci beaucoup. On va maintenant passer à la période des questions. Oui, micro de droite, M. Bergeron.

M. Bergeron (Patrick) : Patrick Bergeron, pour Radio-Canada au Bas-Saint-Laurent. Peut-être un commentaire de la part des gens du comité Mes soins restent ici. Vous vous attendez à quoi, concrètement, de la part de ces rencontres-là? Parce qu'on était ici, en effet, il y a un an. Il y avait des dates qui avaient été avancées par le ministre Barrette, et on se retrouve sensiblement au même point. Donc, vous vous attendez à quoi exactement?

Mme Fromentin (Marie-Ève) : Bonjour. Je m'appelle Marie-Ève Fromentin, je suis médecin de famille au Kamouraska.

Donc, nos attentes, aujourd'hui... bien, en fait, c'est le contexte qui est différent. Il y a un an, bien, on vivait ces découvertures-là. Aujourd'hui, bien, on est à l'aube d'une campagne électorale, donc on sait qu'il va y avoir plusieurs sujets chauds lors de la prochaine campagne électorale. Nous, on veut que, pour l'ensemble des régions du Québec, mais surtout pour le Kamouraska, les soins de proximité fassent partie des discussions. C'est important que tous aient accès à des soins de santé proches de leur milieu de vie. D'avoir à voyager plusieurs kilomètres pour avoir des services, bien, ce n'est pas supposé être comme ça.

Donc, c'est pour ça qu'on est ici aujourd'hui, et c'est pour ça qu'on va rencontrer tout le monde, pour essayer de voir qu'est-ce qu'ils ont à nous proposer. Ils devraient être en mode séduction, donc on est prêts à se faire séduire aujourd'hui.

M. Bergeron (Patrick) : Pour Mme Lamarre, justement, qu'avez-vous à proposer, au Parti québécois?

Mme Lamarre : Oui, exactement. Bien, moi, quand je fais le bilan, le ministre Barrette, il a eu un an, là, pour donner les garanties. Il ne les a pas données. La CAQ, c'est silence complet. On n'a pas de plan d'action, on n'a pas de plan de soins en santé. Et nous, depuis le mois d'août dernier, on a rendu publics notre plan d'action et notre plan solide en santé, et, depuis février, il est même sur notre site. Et j'invite les gens à aller voir sur le site du Parti québécois; plan santé, calendrier. On a un calendrier. Clairement, les soins de proximité y sont vraiment nommés, et c'est une priorité.

Alors, qu'est-ce qu'on a de concret? On a dit qu'on gelait la rémunération des médecins, qu'on se rassoyait avec eux et qu'on exigeait des garanties de services de soins, de continuité, de non-interruption de services pour les gens de La Pocatière, du Kamouraska, de toutes les régions du Québec. On est capables. On a des médecins spécialistes compétents. Il y a des façons de fonctionner, soit par des équipes de dépannage ou soit par des ententes préalables, pour que les soins et les services soient assurés.

Mais là c'est encore laissé à la merci de la bonne volonté des gens, et ça ne peut pas fonctionner. Quand on est un gouvernement responsable, là, bien, on s'engage, on est le porte-parole de nos citoyens. Et nos citoyens, ils ont le droit et vraiment on doit leur offrir ces services-là. C'est un droit auquel ils ont... vraiment, qu'ils méritent d'avoir, donc oui, clairement.

Pour les infirmières, là aussi, on dit : Il faut vraiment favoriser une plus grande autonomie des infirmières praticiennes spécialisées, des infirmières, pour permettre plus d'autonomie, plus de capacité d'agir par elles-mêmes, de régler des situations. Mais il faut aussi faire en sorte que les infirmières arrêtent de faire du travail clérical. Répondre au téléphone, c'est une réceptionniste qui fait ça, ce n'est pas une infirmière. Et, à ce moment-là, on va en avoir plus de temps, on va avoir des conditions gagnantes pour l'ensemble des professionnels de la santé de la région.

Alors, nous, on y croit beaucoup. Il y a aussi toute la centralisation à outrance qui fait... quand je suis allée dans la région, il y a deux mois, les gens nous disent : On a à faire, pour du soutien à domicile, des distances de 100 kilomètres. Écoutez, c'est sûr que ce n'est pas efficace, là, quand on est obligés de déplacer des gens sur des distances... On voit deux, trois patients dans une journée. Alors, il faut reconstituer des directions régionales avec une reconnaissance par sous-territoire des besoins et une disponibilité de professionnels pour chacun de ces sous-territoires là.

La Modératrice : Merci. Micro de gauche, Caroline... Oh!

M. LeBel : ...rajouterais quelque chose, deux secondes. Juste, regardez, des médecins en région, il faut aussi les former en région. Actuellement, il y a un débat dans le Bas-Saint-Laurent parce que... il y a la même situation dans la Matapédia. Est-ce qu'on pourrait former nos médecins dans notre région, dans le Bas-Saint-Laurent, dans la Gaspésie, dans l'Est du Québec.

Les médecins sont d'accord à la faire, la formation. Ça permettrait d'avoir de l'externat, des médecins qui seraient déployés dans tous les hôpitaux, donner des services partout, donner ces services de proximité là, qu'on veut. Il y a un débat là-dessus, on ne l'échappera pas. Il ne faut pas échapper ça, c'est la présence des médecins dans nos régions.

La Modératrice : Merci. Micro de gauche, Caroline Plante, LaPresse canadienne.

Mme Plante (Caroline) : Oui, bonjour. Vous avez rencontré les partis politiques aujourd'hui. Vous souhaitez repartir avec quoi au juste? Est-ce que vous allez vous contenter de promesses, d'engagements? Est-ce que ça va être suffisant?

M. Martin (Jean) : Écoutez, je pense que des engagements, ce serait... Bonjour. Jean Martin. Les engagements... ce serait intéressant, là, d'avoir des engagements, mais on n'a pas d'attente, vraiment. C'est surtout de voir est-ce qu'ils ont un plan, là. Mme Lamarre en a décrit un pour le Parti québécois, on espère de voir ce que les autres ont à nous apporter et surtout ce que M. Barrette a à nous apporter, parce que la situation actuelle, ça a été créé par la formation des CISSS, la loi n° 10 et tout ça, qui a causé des problèmes. On a l'impression qu'en région les extrémités sont privées de services, de soins, pour que le centre ait tout ce qu'il faut, alors que ça devrait être le contraire, ça devrait aller vers les extrémités.

Mais on veut vraiment voir c'est quoi qu'ils ont à nous offrir. Si on a des bonnes réponses, tant mieux. On ne s'attend pas à des miracles, là, on est ici pour écouter. On n'est pas ici pour donner des trucs ou donner des solutions, on est ici pour entendre les solutions qu'ils ont à nous apporter.

Mme Plante (Caroline) : Vous rencontrez aussi la CAQ? C'était moins clair, là. Vous avez dit une rencontre en marge de la rencontre.

Mme Labbé (Anne Marie) : Donc, la CAQ n'est pas disponible aujourd'hui pour une rencontre, mais nous les rencontrerons éventuellement. C'est M. François Paradis que nous rencontrerons dans les prochaines semaines.

Mme Plante (Caroline) : Est-ce qu'il y a une date de fixée?

Mme Labbé (Anne Marie) : D'ici deux, trois...

Mme Fromentin (Marie-Ève) : On n'a aucune confirmation sur la date. On nous dit qu'il était indisponible pour le moment. Par contre, il se dit intéressé à nous rencontrer. Nous, c'est sûr qu'on a fait les invitations, ils ont été au courant de notre venue ici. On espérait beaucoup les rencontrer. Malheureusement, bien, semblerait-il que ça ne pourra pas se faire aujourd'hui.

La Modératrice : Est-ce qu'on a d'autres questions...

Mme Lamarre : Écoutez, on est à quatre semaines de la fin de la session parlementaire. C'est le moment où on peut débattre, où on peut se rencontrer, où on peut beaucoup bénéficier de la couverture médiatique que vous nous offrez, et la CAQ est incapable de nous fournir le moindre renseignement sur son plan en santé, qui occupe la moitié du budget du Québec.

Il va quand même falloir qu'à un moment donné la CAQ s'ouvre et qu'elle le dise qu'est-ce qu'elle veut faire, parce que l'association avec M. Chassin, ça ne nous donne pas confiance vers le déploiement de services vraiment publics, ça nous oriente beaucoup vers le privé. Alors, si on veut vraiment réparer, corriger cette présentation-là et cette impression-là, je pense que, clairement, la CAQ doit sortir son plan, des engagements fermes pour les régions, pour les grands centres avec, vraiment, des solutions.

Nous, on est très concrets. On dit : Ça prend une première ligne beaucoup plus forte et ça prend du soutien à domicile de façon massive si on veut désengorger les urgences. L'urgence est la conséquence du fait qu'on ne fait pas ce qu'il faut en première ligne et qu'on ne fait pas ce qu'il faut en soutien à domicile. Et nous, on a des engagements très précis, très concrets. Alors, je pense que, si la CAQ refuse de les donner avant la fin de la session, c'est un signe qu'elle est ou bien pas prête ou bien qu'elle ne veut pas transmettre et s'exposer à une critique appropriée au sein, ici, du Parlement.

La Modératrice : Dernière en français, Jean-Frédéric Moreau, Le Soleil.

M. Moreau (Jean-Frédéric) : Oui, bonjour. Sur un plan strictement comptable, là, qu'est-ce qui coûte le plus cher? Est-ce que c'est d'offrir des soins de proximité, d'avoir des spécialistes en région, ou c'est de payer l'avion, du service aérien gouvernemental, par exemple, pour amener un patient de Rimouski vers Québec ou Montréal? Puis, dans une situation comme dans l'autre, seriez-vous prêts, vous, de votre côté, au Parti québécois, à miser sur couverture, c'est-à-dire, de soins surtout de professionnels en région même si ça coûte plus cher que l'inverse?

Mme Lamarre : Il faut avoir des services en région. C'est important, c'est essentiel. Votre exemple, là, on ne peut pas toujours promener les gens en ambulance. Quand une femme est sur le point d'accoucher, ça veut dire qu'il faudrait la déplacer, comme ça se passe actuellement, trois semaines avant. On ne peut pas attendre que son travail soit commencé pour dire : On va la déplacer en avion.

Alors, le choix qu'on fait au Québec, c'est d'offrir, dans chacune de nos régions, un éventail de choix pour que les services essentiels soient assurés en tout temps et pour que la population ait envie de rester dans ces régions. C'est une partie du développement économique, c'est une partie du développement du Québec de favoriser la présence des gens sur place.

Alors, nous, quand on parle de soutien à domicile, on ne parle pas juste de 100 millions pour l'an 1, on parle de 200 millions pour l'an 2, 300 millions de plus, 400 millions pour l'an 4. Alors, ça, ce sont des engagements fermes parce qu'on pense qu'il y a effectivement un investissement, parce que les gens veulent rester à domicile — j'arrive du forum sur le soutien à domicile — mais il y a même des enjeux économiques dans ça, parce qu'à chaque fois que quelqu'un reste à domicile et qu'on retarde d'un an ou deux son admission en CHSLD, par exemple, c'est 80 000 $ à 100 000 $ qu'on peut répartir en déploiement de services à domicile près des gens. Mais encore faut-il donner cette assurance-là.

Donc, c'est tout à fait rentable, je vous dirais, de déployer les services localement et de garantir. Mais on ne peut pas demander à ces gens-là de partir en avion à chaque fois qu'il y a un potentiel pour le besoin d'une intervention. C'est impossible et ce n'est pas la bonne façon de faire les choses. Les gens vont quitter, et, pour Lilou, ce n'est pas toujours une chirurgie dont elle a besoin, c'est de voir un spécialiste. Alors, je pense que les spécialistes peuvent très bien se déplacer. Tantôt, j'ai fait référence à des groupes de dépannage. Ça existe, des spécialistes qui sont spécialisés dans le dépannage et qui vont, donc, déployer des services, avec une certaine constance quand même, dans des régions données, pour connaître les patients, pour connaître aussi les installations et les autres organismes de référence.

Donc, c'est tout à fait possible, mais ça prend une volonté, et c'est ça qu'on n'entend pas actuellement du gouvernement et c'est ça non plus qu'on n'a pas eu d'affirmé du côté de la CAQ.

M. LeBel : Je m'excuse, mais il faut que je réagisse. Quand on parle au plan comptable, est-ce que ce serait mieux de déménager le monde des régions? Dans les années 70, au début des années 70, on nous a dit ça, dans le Bas-du-Fleuve : Au plan comptable, on serait mieux de fermer des villages. Puis on en a fermé, des villages, mais il y en a d'autres qui ont résisté, puis ce discours-là, de nous revenir... Au plan comptable, on devrait tout fermer les régions. On devrait dire, là : Kamouraska, c'est juste bon pour les beaux couchers de soleil, l'été; le reste du temps, au plan comptable, ce n'est pas payant. C'est ce discours-là qu'on ne peut pas laisser passer.

On doit avoir nos services en région. On doit pouvoir élever nos enfants en région, puis vivre en région, puis les régions, c'est important pour l'ensemble du Québec. On n'est pas juste un coin où on vient chercher nos ressources premières pour faire vivre les autres. On est capables de vivre chez nous, exploiter nos ressources puis faire vivre notre monde.

La Modératrice : Merci. On va maintenant passer en anglais avec Raquel Fletcher de Global, micro de droite.

Mme Fletcher (Raquel) : Est-ce qu'il y a quelqu'un parle anglais entre vous?

Mme Fromentin (Marie-Ève) : I'll try.

Mme Fletcher (Raquel) : OK. Can you just say your name and title and then tell us what you're asking here today?

Mme Fromentin (Marie-Ève) : So I'm Dr. Fromentin. I'm here from Kamouraska. We are here today because we think that being healed in our house, in our community is what's best for us.

So in Kamouraska, we had a lot of problems having our surgeries in our hospital because we didn't any anesthesiologist. We have the less doctors in speciality, like cardiology, that come... They do not come anymore since January because their privilege hasn't been renewed. So we want to be able to have some health services in our community, not having to travel to have them.

Mme Fletcher (Raquel) : You said the context has changed because we're on the eve of an election campaign. So you're deliberately coming here, I guess, to make your plea to all of the political parties?

Mme Fromentin (Marie-Ève) : Exactly. We want that health issues be one of the topics we hear about during the campaign because too many people are impacted from those decisions. So we're here to hear about the four «partis politiques»… from each of the political parties, so that we could…

Mme Fletcher (Raquel) : Mme Lamarre, you said that you were just over the other side at the conference for best practices. Dr. Barrette is going to have a press conference this afternoon. What would you like to hear him announce that he is taking away from that conference?

Mme Lamarre : I don't know. I will let him announce what he would like. I know what I want to say to people who want to listen to us and understand what the Parti québécois really is engaged in his offer as home healthcare. It's real home healthcare starting October 2nd, and we will increase really, very quickly the subventions we have to give in home healthcare.

What I heard this morning was very interesting in kind of many examples, but, at a certain time, we have to implement… you know, for many years, for the last 20 years, I heard in some of this forum, a lot of people coming with their experience. You know, there are good experiences, but never a government implement some of them all over the Québec, you know, not exactly the same but at least being sure, for example, you will be… you will have access after an cardiovascular accident, you will be sure that you will have readaptation treatments close to home, you know, at home.

This is one clear message, and, for that, you must invest a lot of money, prioritize, you know, this, and all the money we gave to physicians make very complicated to estimate how we will be able to, you know, invest as much as we have to do to homecare. So we have to work with that. That's the reason why we say : Just stop because, as we can see today, all the money that has been promised to the physicians, we don't have, you know, we don't any return, guarantee of return.

We were here last year asking for guarantee to have access to anesthesiologists, to surgeons, to cardiologists. We are back here this year even with a promise of $4 billion for specialists and we are still having no guarantee that we will have the specialists available for Kamouraska people. This is not the way we have to do. We have, you know, to be sure that we will implement home healthcare and that we will also offer first-line treatment, first-line availability to everybody. And that will make emergency rooms used only when they are supposed to be used, with a guarantee that specialists will be available.

Mme Fletcher (Raquel) : One last question, if I can. The Ombudsman released a report today saying that the system that the Government has put in to match patients with family doctors has seen a number of failures. What is your reaction, quickly, to that report?

Mme Lamarre : If you listen to all the questions I asked to our Health Minister during the last six months, it was really on this issue, because we were sure that the «guichet d'accès» was not correctly applicated and that it caused some discrimination to some people, because they are not selected at the right time. For example, you have an intervention, that the Ombudsman described, that TDAH and autism were not criteria to be put… to be updated in the rank to the access of the guichet. This is really… We cannot understand that, you know.

So there are also a lot of delays. Even when people are chosen, they don't know that they are chosen, and a physician can take as long as seven months before, you know, making back this patient. I cannot understand how we can allow so many physicians to choose their patients, you know. A physician must… and at the homecare forum, Dr. Deschênes said : Physicians must choose people, patients who are unstable, who are complex. That is their mission. And other people with minor ailments, they should be treated by other health professionals. But with creating this guichet, the Health Minister allowed physicians to pick and choose some patients, and this is not correct, really.

La Modératrice : Merci beaucoup. Merci à tous.

(Fin à 11 heures)

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