(Quatorze heures seize minutes)
M. Fournier : Alors, merci
beaucoup d'être venus. Je veux vous présenter le plan d'action qui découle de
notre Politique d'affirmation du Québec et de relations canadiennes qui a été,
en fait, lancée il y a 11 mois maintenant. Ça s'oriente... ça s'articule autour
de trois orientations, ce plan d'action, que vous connaissez, là, parce que
c'est les orientations du plan : d'abord, le dialogue entre le
gouvernement du Québec et les milieux politiques au Canada, le dialogue entre
le gouvernement et la société civile canadienne et le dialogue de la société
civile entre les citoyens et les organisations du Québec et d'ailleurs au
Canada, en fait, de la société civile et les citoyens, entre eux.
Le gouvernement se donne les moyens au
sein même de son appareil gouvernemental pour mieux faire connaître le Québec
et sa spécificité, pour accroître son rayonnement dans les sphères économiques,
sociales, universitaires, culturelles et en matière de francophonie, pour
assurer la défense de ses compétences et pour améliorer la connaissance
mutuelle et le vivre-ensemble dans la fédération canadienne.
La Politique d'affirmation du Québec et de
relations canadiennes reconnaît que les modifications constitutionnelles sans
crise ne seront possibles que lorsque les Québécois et les autres Canadiens se
connaîtront mieux et auront multiplié leurs liens de solidarité. C'est ce à
quoi nous les invitons.
Rapidement, un bilan, je dirais, très
succinct des 11 derniers mois. Je vous le rappelais, le 11 juin dernier, on a
dévoilé la politique. J'ai pris part à près d'une centaine d'activités de présentation
et de discussion sur la politique. Dans les milieux universitaires, la politique
est reconnue comme un document d'intérêt. Elle fait partie du curriculum de
certains cours à McGill, Queen's, Saint-Boniface, Ottawa et la l'UQAM. La première
ministre Wynne est venue ici, vous l'avez entendue en parler. Le Parti
conservateur du Canada, le NPD démontrent un intérêt pour la reprise du
dialogue sur nos relations canadiennes.
Dernièrement, l'UQAM, avec quatre autres
universités canadiennes, ont créé le Centre d'analyse politique :
Constitution et Fédéralisme, qui vont donc mettre ensemble des universitaires d'un
peu partout. Des unités de relations canadiennes ont été créées dans chacun des
ministères au gouvernement. Et, avec l'ENAP, nous avons convenu d'un programme
de formation sur les relations canadiennes à l'ensemble de nos fonctionnaires,
enfin, ceux qui surtout, au départ, ceux qui sont dans les unités de relations
canadiennes.
En annexe, vous devriez avoir avec vous les
trois orientations avec les montants ventilés d'un ajout de 2,4 millions
au secrétariat québécois aux relations canadiennes. Ils se divisent en trois
selon les trois orientations dont je vous ai parlé. La première qui est, je
dirais, nos relations du gouvernement du Québec avec la sphère politique. En
fait, il s'agit de 965 000 $, la plupart évidemment étant reliée
surtout aux nouveaux effectifs qui se retrouvent au secrétariat pour faire la
veille et améliorer nos représentations du Québec au Canada. Il y a 90 000 $
aussi pour la formation, j'en ai parlé, avec l'ENAP, formation donc de notre
administration.
Dans l'orientation 2, qui vise à
améliorer le dialogue entre le gouvernement du Québec et les représentants de
la société civile ailleurs au Canada, entendez ici, entre autres, les médias
sociaux, ou les médias traditionnels, ou les interventions qui peuvent être
faites de notre part sur les sujets d'importance, mais aussi et surtout des
représentations gouvernementales sur place, un peu, je dirais, à l'image de ce
que fait le ministère des Relations internationales. C'est-à-dire, donc, des
missions, vous le voyez dans le document qui vous est soumis, quatre missions
du premier ministre ailleurs au Canada, des missions du ministre des Relations
canadiennes, des missions d'autres ministres du gouvernement, des
représentations de fonctionnaires de la fonction publique québécoise qui vont
ailleurs. Dans ces montants de 460 000 $ pour ce deuxième volet, il y
a une augmentation, un ajout pour le programme… On a deux programmes en
francophonie canadienne. On va donc hausser ces programmes-là.
175 000 $ pour le programme de coop et 100 000 $ pour le
programme d'appui.
Et en fait, dans la troisième orientation,
et je m'arrête là-dessus pour prendre vos questions, celle qui est de favoriser
les liens de… les interrelations entre les citoyens, je dirais, qui est à
hauteur de 975 000 $. Alors, d'une part, il s'agit de lancer un
programme de relations canadiennes qui vise à créer, justement, à favoriser des
liens entre les citoyens. Aussi celui de la recherche, dont je ne vous ai
peut-être pas encore parlé, mais il existe déjà un programme de recherche, qui
s'appelle le PSRAIIQ, qui est un nom assez compliqué — il va
s'appeler le PAR maintenant, c'est plus simple — mais qui vise à
favoriser la recherche québécoise et sa diffusion en matière de relations canadiennes,
de fédéralisme, et de l'autre, qui est le programme d'appui aux relations
canadiennes, qui favorise des dialogues, des échanges, et évidemment aussi la
diffusion de l'expertise québécoise dans différents domaines.
Et je termine avec des montants d'argent
de 275 000 $ pour le Centre de la francophonie des Amériques, essentiellement
pour soutenir le Réseau des villes francophones et francophiles, dont vous avez
déjà entendu parler, pour lequel il y avait un lien entre le Centre de la
francophonie et la ville de Québec. Et avec les développements, le Centre de la
francophonie va en prendre un peu plus large dans ce réseau qui est, à mon avis,
très important pour animer la vie en français, essentiellement, dans mon cas
qui m'intéresse, au Canada, mais évidemment ça se fait aussi dans les
Amériques.
Alors, voilà un peu... vous avez le document
qui, en façon plus complète, je dirais, même si c'est succinct, relate un peu
ce qu'il en est. Et je vous remercie d'être présents et je vais prendre vos questions.
M. Bellerose (Patrick) : M.
Fournier, comment définiriez-vous le travail qui a été accompli depuis un an?
M. Fournier : Par rapport à ce
qu'il reste à faire?
M. Bellerose (Patrick) : Non,
non. En fait, vous avez énuméré les grands faits saillants. Comment
définiriez-vous cette première étape que vous avez accomplie?
M. Fournier : Bien, essentiellement,
il s'agissait, avant le 1er juin, de réfléchir, de déposer une politique qui
allait être la mieux reçue possible. Elle a été, sur le fond, très bien reçue.
Je veux dire, même les partis d'opposition ici, à Québec, n'ont pas trouvé à
redire sur cette politique, ce qui n'est pas une évidence, là, je tiens à vous
le dire. Il y a donc une partie historique très importante qui n'a pas été
contestée, et vous et moi, on connaît assez la politique québécoise pour savoir
que, dès qu'on vient toucher à l'histoire, il y a toujours des éléments de
controverse qui peuvent être soulevés.
Je pense que, sur le fond... D'ailleurs, à
peu près tous les universitaires québécois et canadiens sont à peu près cités
dans notre politique, ce qui démontre qu'elle est, oui, une politique gouvernementale,
mais, dans le fond, c'est aussi l'écho d'un courant de pensée des 20 dernières
années, de ce qu'on retrouve dans nos universités et des tendances vers les
prochaines années. Donc, ça, ce travail-là a été bien fait.
Il s'agissait ensuite de le présenter.
Elle a été... dès le départ, a été reçue comme étant une politique
constitutionnelle. Il y a un volet constitutionnel, comme je viens de le dire, c'est-à-dire
qui dépend d'une meilleure compréhension pour que, par la suite... mieux
compris, mieux connus, on pourrait être mieux reconnus, et qui pourra se faire
sans crise. Mais c'est loin d'être le seul élément. Au contraire, je dirais, c'est
une étape dans la suite de cette politique, parce que ce qu'elle vise, c'est de
développer... d'abord, de réaliser que nous avons déjà des solidarités, d'en
faire plus, de se comprendre entre nous... que nos relations canadiennes ne
sont pas que juste deux solitudes. Il y a des éléments de solitude, dans la
mesure où il y a des particularismes importants du Québec, mais il n'y a pas
que ça, et on a tendance à croire qu'il n'y a que ça. On ne voit que ça.
Et donc la présentation que j'ai faite au
cours de la dernière année m'a amené à beaucoup prendre contact avec, comme je
le disais, avec les universitaires. Ça a été l'essentiel de mes rencontres, des
chambres de commerce et autres, mais l'essentiel dans le monde académique, et
elle est non seulement très bien reçue, mais il y a des échos. Je fais
souvent... Dans les présentations que je fais, je relate un livre que je vous
encourage à lire, de Peter Russell, Canada's Odyssey, qui parle des
appartenances plurielles, qui parle de l'importance de la diversité collective,
donc des fondements qui nous amènent à prendre appui là-dessus pour faire
reconnaître la nation québécoise, mais qui est un courant de pensée qui trouve
une place de plus en plus importante.
Donc, conclusion, je dirais qu'on a a
présenté la politique, elle reçoit un accueil intéressé, et il nous reste
encore beaucoup de travail à faire pour favoriser plus de relations pour qu'on
soit encore mieux compris mutuellement.
M. Bellerose (Patrick) : Justement,
les relations Québec-Ottawa ont démontré aussi qu'il reste beaucoup de travail
à faire, mais ça n'a pas toujours été facile. Le fédéralisme de coopération que
vous souhaitez n'était pas au rendez-vous cette année.
M. Fournier : Tu sais, il faut
faire la différence entre des cas d'actualité pour dire quelle est la tendance
générale. Il est évident qu'on souhaite toujours que la coopération soit
totale, mais tout le monde le souhaite, et il y a toujours des agendas ou des
enjeux qui sont vus de part et d'autre. Il ne faut pas avoir peur de dire, lorsqu'on
constate qu'il n'y a pas la coopération au niveau où on veut l'avoir, mais ça
ne veut pas dire qu'on doit baisser les bras puis on dit : C'est
impossible.
Prenons l'exemple de l'immigration. On a
fait une sortie dernièrement. On avait fait une lettre précédemment, il n'y
avait pas eu d'écho. On a fait une sortie. Bon, est-ce qu'on était obligés de
la faire? On aurait peut-être souhaité que ça aurait été plus simple plus rapidement
dès la première lettre. Mais bon, après ça, les portes s'ouvrent, puis on
commence à se parler. Je veux dire, ce n'est pas... je n'en tiens pas rigueur
au fait que parfois il faille le dire deux fois ou trois fois, ça fait partie
de la gouverne. Il y a des gens ici, au Québec, qui... les municipalités, par
exemple, ou différents groupes qui peuvent regarder le gouvernement puis dire :
On s'est pris à deux ou trois fois pour convaincre le gouvernement. Ça fait
partie de la vie de la gouvernance. Oui.
M. Robitaille (Antoine) :
Mais, pour le cannabis, vous êtes allés le dire à Ottawa. Pour aussi la crise
entre l'Alberta et la Colombie-Britannique, là, il y avait vraiment un
raidissement du fédéral qui était prêt à imposer ses vues d'une manière qui ne
s'était pas vue depuis longtemps. Est-ce qu'il n'y a pas justement une
centralisation ou une vision centralisatrice de la fédération qui est en train
de s'installer à Ottawa?
M. Fournier : Entre les
menaces sectorielles dans certains dossiers, pour lesquels je vais revenir, notamment
pour la question du pétrole... Et prenons la question du cannabis parce que
c'est une illustration de l'application de la politique.
Vous savez que la politique, antérieurement,
était : On agit de gouvernement à gouvernement, et donc on était le
Secrétariat aux affaires intergouvernementales. Et on a changé le titre parce
que je crois qu'on doit s'exprimer dans toutes les sphères. Dans la sphère
politique, pas juste au gouvernement, aux oppositions. Si on est à Ottawa, ça
inclut aussi le Sénat. Alors, je suis allé au comité sénatorial pour exposer ce
que je crois est l'ordre des juridictions des uns et des autres, et je ne pense
pas de me tromper, et je crois que c'était important de le faire pour défendre
nos compétences. Je suis heureux de constater que le comité sénatorial a fait
un rapport unanime sur l'importance de respecter les compétences provinciales.
Alors, on peut bien dire : Il y a un raidissement, mais là il y a un sénat
qui fait une constatation comme celle-là.
Alors, il va toujours y avoir des conflits
dans différents dossiers. L'important, c'est de pouvoir exposer comment on le
voit et d'espérer qu'au fur et à mesure on finit par mieux se faire comprendre.
J'ai dit, dans la politique, puis je l'avais dit l'année passée lorsqu'on a
lancé le document, je dirais, le moment où commence à se faire la brisure sur
la compréhension du sens de la fédération, c'est autour des années 30, au
moment de la crise économique, le gouvernement fédéral intervient plus. Il y a
l'idée, ailleurs qu'au Québec, de voir le Canada comme le Canada d'une nation,
un bloc, puis au Québec, on n'est jamais allés là. La distance s'est faite un
peu... a commencé à se faire là, consacrée dans le rapatriement.
Et donc on regarde les années 1930, là,
c'est quoi? C'est 90 ans depuis ce temps-là. Ça ne va pas être en 90 jours
qu'on va revenir à un sens commun sur l'interprétation qu'on donne à notre
fédération puis à comment on la voit pour l'avenir. Il faut prendre parole, il
faut participer, il faut espérer que les milieux académiques vont continuer de
s'intéresser à la question. Tantôt, vous m'avez demandé comment je vois la
dernière année. On part de la période du tabou et du silence à une période où,
dans la dernière année, il y a eu un multiplication de forums, on pourra
vous donner la liste, d'ailleurs, ou je vais en parler pendant mes crédits,
mais la liste d'une multiplication de forums qui ont parlé de ça.
D'ailleurs, j'étais à l'UQAM, il y a deux
ou trois semaines, et c'est Johanne Poirier de McGill qui m'a allumé, parce que
moi, je ne l'avais pas vu comme ça, et qui a dit : Depuis un an, il y a
vraiment une multiplication de forums de discussion. Donc, si on voulait,
c'était dégelé... vous vous souvenez de la formule que j'avais utilisée. On
était passés du fruit n'est pas mûr à je décrète que le printemps est arrivé. Bien,
le printemps a permis un dégel, et il y a comme une reprise d'intérêt pour la
chose. Maintenant, il reste encore beaucoup de temps avant l'automne qui
n'arrivera pas dans un calendrier d'un an.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Oui, mais est-ce que le fruit a mûri un tant soit peu au cours des 11 derniers
mois?
M. Fournier : Alors, le fruit
constitutionnel, c'est quelque chose qui va découler d'une meilleure
compréhension, de meilleures relations canadiennes. Je ne suis pas sur un
agenda d'un an ou de 90 jours. Je suis dans un agenda de compréhension que pour
améliorer notre vie collective, que ça se passe par l'économie, par le social,
par l'environnement, par une meilleure implication, par un meilleur
développement et peut-être par de meilleures interrelations Québécois et
Canadiens. On va mieux se faire comprendre et ça va nous donner une destination
constitutionnelle aussi.
Alors, on n'est pas demain matin, le jour
où on peut dire : On se comprend mieux puis on va changer la Constitution.
On est loin de là.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Mais est-ce que le fruit a mûri même un tant soit peu au cours des 11 derniers
mois?
M. Fournier : Bien, le fruit,
pour qu'il apparaisse sur la plante, il faut d'abord que la plante reprenne de
la vigueur, et le dégel permet au moins à la plante de commencer à prendre de
la vigueur.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Ah! il n'y a pas encore de fruit.
M. Fournier : La plante
commence à reprendre son soleil.
M. Vigneault (Nicolas) :
Le fruit, c'est ça, c'est que toute démarche, à un certain moment donné, il
faut ça aboutisse, M. Fournier.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Mais il n'y a pas de fruit.
M. Vigneault (Nicolas) :
Est-ce que vous avez...
M. Fournier : Pour que
cela aboutisse, il faut d'abord le dégel, et je crois pouvoir dire que, pour la
première année, il y a eu dégel.
M. Lavoie (Gilbert) :
M. Fournier, est-ce que vous pensez que c'est... On est quand même à cinq
mois des élections. Est-ce que c'est compatible avec ce que vous connaissez des
politiques canadiennes de la Coalition avenir Québec? Est-ce que vous croyez
qu'un gouvernement Legault serait à l'aise avec ça?
M. Fournier : Aucune
idée. Ce n'est pas parce que je ne veux pas faire de la politique partisane, je
n'en ai aucune idée. Je vous suggère de leur demander. Je ne le sais pas.
M. Bellerose (Patrick) :
...c'est plutôt «soft power», là, on veut convaincre un peu la société civile
d'amener ça jusqu'au gouvernement, tandis que M. Legault veut aller
«bargainer» de nouveaux...
M. Fournier : Ah! le
couteau sur la gorge?
M. Bellerose (Patrick) :
Oui.
M. Fournier : On a déjà
essayé, ça n'a pas marché. C'est des solutions du passé. Si c'est sa solution,
c'est une solution du passé.
M. Lavoie (Gilbert) : Je
comprends que... C'est un petit peu comme au hockey, il faut rester jusqu'à la
fin de la troisième période, même quand on tire de l'arrière. Est-ce que vous
croyez que c'est crédible d'arriver avec ça si près de la fin du mandat? Au
fond...
M. Fournier : Arriver
avec quoi?
M. Lavoie (Gilbert) :
Avec cette politique-là à cinq mois des élections.
M. Fournier : Oh! la
politique, ça fait déjà... Bien, la politique, ça fait déjà un an.
M. Lavoie (Gilbert) :
Oui, je comprends...
M. Fournier : Et le plan
d'action et des mesures qui découlent de cette politique-là, que je crois très
utiles pour le Québec... Écoutez, personnellement, je pense que le gouvernement
va gagner les prochaines élections. Ceci étant, le gouvernement ne va pas se
limiter, parce qu'il arrive, dans des mandats de quatre ans, à la troisième
année, de poser les gestes qu'ils croient qu'ils doivent poser. Je pense que
c'est tout à fait logique de le faire.
Les politiques et le plan d'action qui est
là sert la défense des intérêts du Québec. Vous savez, ce que je vais dire puis
je le dis à peu près partout, puis à peu près personne ne le sait : On
vend plus au Nouveau-Brunswick qu'à la France, on vend plus à la
Colombie-Britannique qu'à la Chine, qui est notre deuxième marché de
l'exportation. 40 % des produits qui sont vendus, qui sortent du Québec,
c'est au Canada, et le 60 %, c'est dans le reste du monde. Il y a
30 millions de Canadiens puis 8 milliards sur la planète.
Alors, le Canada, c'est quelque chose qui
existe et qui est très utile, rentable au plan économique, social. On peut
faire des liens environnementaux. Dans la politique, là, on relate que Steven
Guilbeault était sur la plateforme avec Mme Notley lorsqu'elle a fait une
annonce environnementale dans le domaine de l'énergie, il y a deux ou trois
ans. C'est un Québécois qui, avec d'autres groupes environnementaux au Canada,
influence les politiques publiques.
Qu'on soit pour ou qu'on soit contre,
c'est des gestes qui sont posés. Et je pense que, pour l'avenir du Québec,
qu'on puisse prendre notre place et multiplier les gestes de solidarité, c'est
bon pour l'ensemble des Québécois. Si, en même temps, on peut mieux faire
connaître notre réalité collective, essayer de partager l'idée qu'un
fédéralisme qui faita place à une pluralité d'appartenances est une voie
d'avenir, ce que les académiques d'à peu près partout dans le monde proposent
depuis une vingtaine d'années... Lorsque je vais dans d'autres juridictions,
comme en Belgique, puisque vous y faisiez référence dans un article récent,
c'était de ça dont on parlait, des appartenances plurielles, qui sont une
réponse notamment à la quête québécoise, mais aussi à ce qui est la quête
autochtone, d'être reconnue comme une collectivité, une communauté particulière.
Et, si on veut développer une appartenance
commune à un plus grand ensemble, il faut qu'il y ait l'appartenance
particulière, qu'elle soit reconnue. Ça s'appelle, dans des vieux termes,
reconnaître la société distincte. Le dire dans des termes plus universels qui
sont ceux qui sont repris avec les académiques un peu partout dans le monde, c'est
celles de la pluralité d'appartenance, de la diversité collective.
M. Robitaille (Antoine) : Je
vous écoute, M. Fournier, ça a l'air à tellement vous passionner qu'on peut
vous imaginer, dans une prochaine carrière, poursuivre cette politique-là à
l'université ou...
M. Fournier : Je ne suis pas
encore au stade de la prochaine, je suis encore les deux pieds dans celle-ci.
Et je crois honnêtement, parce que ça reprend un peu la question de M. Lavoie,
à quoi ça sert de faire... à quoi ça sert de gouverner dans la dernière année
d'un gouvernement. Quand on croit à quelque chose, on le propose. Il a fallu
pas mal de temps pour le faire, parce que, je pense, le résultat, c'est qu'elle
n'est pas contestée sur le fond, sur la force de cette politique-là et de la
recherche qui s'y trouve. Ça prend un certain temps. Après ça, bien, on y croit
puis on la présente. C'est ce que j'ai fait depuis un an, puis on voit qu'il y
a de l'attraction.
Et puis, bon, je dis, en parlant avec tout
le monde, qu'est-ce qu'il nous manque? On voit bien que ce qu'il faut, c'est
cultiver, là. Même s'il y a eu le dégel, il va falloir arroser la plante, il va
falloir engraisser la terre, il va falloir s'assurer qu'on s'occupe toujours de
ces relations canadiennes et de multiplier nos interrelations les uns avec les
autres. C'est à ça que ça sert, et je pense que quelque parti que ce soit
devrait aller dans ce sens-là.
M. Robitaille (Antoine) :
Mais finalement, il y en a-tu un fruit ou il n'y en a pas? Dans votre
métaphore, là... Tout à l'heure, les questions de Marco étaient assez claires.
M. Fournier : Oui, dans mes
métaphores, mais Marco souhaitait que le fruit soit déjà apparu. Et, comme je
l'ai déjà dit...
M. Bélair-Cirino (Marco) : On
nous parle d'un fruit depuis 15 ans, M. Fournier.
M. Fournier : Je le sais,
mais...
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Vous nous dites aujourd'hui qu'il n'y a pas de fruit. C'est quand même
déconcertant, non?
M. Fournier : Non, ne soyez
pas déconcertés. Je vous propose que le fruit apparaisse, mais, pour qu'il apparaisse,
encore faut-il qu'il ait une plante qui le soutienne. Et, pour que cette plante
puisse prendre de la vigueur, encore faut-il qu'il y ait dégel. Vous avez
attendu un fruit dans le silence; depuis un an, on entend le dialogue qui
reprend. Vous devriez voir comme moi cette pousse arriver.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Et
comment pourra-t-on évaluer le succès ou l'échec de votre plan d'action en
2022?
M. Fournier : Ah, bien... 2022
ou 2023, ou 2018, 2019, 2020, ce n'est pas... il n'y a pas un échéancier à ça.
C'est vivre ensemble.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
2018‑2022, monsieur...
M. Fournier : Ah oui! notre
plan d'action, notre plan d'action.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Oui. Comment on va pouvoir évaluer son succès ou son échec en 2022?
M. Fournier : Ah! bon,
d'accord, je pensais que vous étiez encore dans le fruit puis la
Constitution... on a une tendance à aller toujours là-dedans, je m'excuse
d'avoir présumé...
M. Robitaille (Antoine) :
Bien, c'est parce que c'est concret, tu sais.
M. Fournier : Je vous ai prêté
des intentions.
M. Robitaille (Antoine) : La
Constitution, au moins, c'est concret, parce que souvent, ce dont vous parlez,
ce n'est pas très concret, là. C'est des métaphores, c'est des... si c'est du
dialogue...
M. Fournier : Je vais prendre
celle-ci. Parmi les éléments qu'on veut, on veut renforcer nos relations, notamment
entre autres les ententes bilatérales ou les forums bilatéraux. Il y en a un
qu'on veut faire, entre autres, avec les Maritimes, aussi avec les territoires
du nord. Pourquoi je dis les Maritimes? On vend plus à Terre-Neuve qu'à
l'Italie, on vend plus au Nouveau-Brunswick qu'à la France.
Alors, quand vous me dites que c'est que
la Constitution qui est le résultat, qui est ce qui démontre une relation
canadienne, je dois... obligé de vous dire que je ne partage pas votre point de
vue du tout. Ce sont nos relations sociales, nos relations économiques. C'est
le travail que les gens font, les emplois qu'on crée avec ça. Et on a toujours
la tendance à voir... au Canada, c'est la Constitution, puis, si on fait des
ententes avec la France, ou avec la Chine, ou avec le Japon, ça, c'est des
relations commerciales. Mais dans nos solidarités, au Canada, il y a des
éléments d'économie, et je veux les renforcer. Et si on les renforce, il va y
avoir une meilleure compréhension. Ce n'est pas présenté ici comme étant un
projet constitutionnel.
M. Robitaille (Antoine) : Si
j'ai bien lu votre document, le grief fondamental de la non-reconnaissance du Québec
dans la Constitution est encore là, là.
M. Fournier : Oui. Alors, le
chemin...
M. Robitaille (Antoine) :
Donc, c'est pour ça qu'on revient à ça.
M. Fournier : Ah non! mais
non, monsieur. C'est justement, si vous ne venez que pour le grief, ça, c'est
votre choix à vous, mais je ne vis pas que pour les griefs, M. Robitaille. Moi,
mon travail, ce n'est pas que les griefs, c'est de faire progresser la société québécoise.
Ça ne peut pas être que les griefs.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Juste deux petites questions.
Une voix
: ...
M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui,
mais...
M. Fournier : Mais je suis sûr
que vous allez vous intéresser à ça, pas juste les griefs, quand même.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Je
suis désolé de revenir, mais comment on va pouvoir évaluer si, dans quatre ans,
ça va être un succès ou un échec, ce plan d'action là?
M. Fournier : Bien, par exemple,
si on est capables de multiplier nos relations commerciales, d'aller encore
plus loin dans nos relations sociales, si on est capables d'avoir des ententes
renouvelées. On en a fait avec...
L'Ontario est une bonne démonstration. Si
on peut aller plus loin que l'Ontario, multiplier ce qu'on a fait avec
l'Ontario, avec d'autres provinces, si nos professeurs d'université ou... même
si les groupes syndicaux qui veulent faire le 15 $ de salaire minimum
découvrent qu'il y a d'autres groupes syndicaux ailleurs qui peuvent le plaider
puis qu'ils pouvaient travailler ensemble.
C'est ça, le succès. C'est de montrer
qu'on peut faire des relations canadiennes, pas juste le Québec dans le monde,
puis le Canada, il n'existe pas. Il y a, à côté de chez nous, un tremplin pour
le monde. Je vais vous dire, sur chaque million de dollars qu'on exporte du
Québec, quand on l'exporte au reste du Canada, ça crée 8,5 jobs. Quand on
l'exporte ailleurs qu'au Canada, c'est sept jobs. Ça, ça veut dire qu'on
devrait aller encore plus loin, surtout qu'au sud c'est toujours un peu
délicat. On devrait aller plus loin.
Alors, je n'ai pas un grief
constitutionnel, mais, si je multiplie ces bons coups là, peut-être qu'on va
mieux se comprendre et, si on se comprend mieux, je vais être capable de régler
un vieux grief.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Serait-il souhaitable rapidement qu'un ministre soit nommé par Justin Trudeau
pour être responsable des relations intergouvernementales avec le Québec? Par
exemple, M. Garneau.
M. Fournier : Bien, ce que
vous voulez dire, c'est s'il y avait un leader... un lieutenant. C'est ça que
vous voulez dire?
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Oui, ou un ministre en titre, comme vous, qui agissez au nom de M. Couillard
pour entretenir des relations...
M. Fournier : Bien,
traditionnellement, il y avait des lieutenants, là. Honnêtement, ce serait
utile qu'il y ait un responsable politique de ces relations avec le Québec. Je
le crois.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Très
bien. Puis, comme leader parlementaire, pouvez-vous assurer qu'il y aura
suffisamment de temps pour déposer et adopter la loi sur la réforme de l'accès
à l'information?
M. Fournier : Moi, pour savoir
combien de temps il reste pour les adopter, je commence par me demander quand
ils sont déposés. Alors, je vais attendre qu'elle soit déposée.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Vous
n'avez pas la réponse? Vous ne savez pas quand ça va être déposé?
M. Fournier : Bien, c'est
parce que... Je peux vous dire une chose, elle n'est pas au feuilleton
aujourd'hui. Vrai? Elle ne sera pas déposée demain. O.K.?
M. Bellerose (Patrick) :
Pourquoi avoir tant tardé à déposer un projet de loi?
M. Fournier : Bien, vous posez
la question au leader, là, je ne vous répondrai pas à cette question-là.
M. Bellerose (Patrick) : Non,
on pose la question au gouvernement quand même.
M. Fournier : Bien, allez
relire le document que j'avais déposé. Allez, à vous.
Mme Fletcher (Raquel) : Just going back to what some of my colleagues have pointed out, is
that you're presenting this policy or this action plan after you've already
told us that you're planning on passing down the torch, which has now led to
some speculation about who will take over in Saint-Laurent. That could be your
colleague Mme David, that could be someone else. Us, in the Anglophone
community, are talking about maybe there being more space for Anglophone
candidates. This seems like a plan that might be really suitable to an
Anglophone candidate, to take over for you or to present themselves in… And
have you thought about that? Is that something…
M. Fournier :
It's a multidirection question.
Mme Fletcher (Raquel) : Yes.
M. Fournier :
OK. I'll try to have a multidirection answer.
Mme Fletcher (Raquel) : I guess what I'm getting at is, would you see the benefit of having
more Anglophones, first of all, in the Liberal Party,
and, second of all, to back this kind of a plan to create relationships with…
M. Fournier :
We work for having more Quebeckers supporting us in our party. That's the only
thing. We are not working to divide between : you're French, or English,
or something like that. We want to have the support of the larger number of
Quebeckers that we can, knowing that we are in a democracy, and it's a good
thing that there's different parties, and there's not just one way of looking
in the future.
So that being said, about
this policy, it's not the Jean-Marc Fournier's policy. It's a government
policy, and I hope that this policy will give result on a day-to-day basis for
citizens, as job, as social measure, are environment in the gain that we can
have, because Quebeckers take their place in the rest of the country, have
linked with other Canadians. That is what I believe in, and I think that
everybody who make politics, whatever, what party is in it, he will fight to
have better relations with the rest of the country.
I know that the predecessor
that I had has, in his own title, the responsibility
for intergovernmental affair and «gouvernance souverainiste». Well, of course,
it's not the same thing, and I think that it was a contradiction, but this is
their proposition to Quebeckers. This is not ours, and, if a party have in mind
to define the interest of citizens, I think that this policy will be there, even
if I'm doing something else. That's normal.
Mme Fletcher (Raquel) : And regardless of what language group the new candidates…
M. Fournier : I don't have in mind… because I'm leaving and because I never had
in mind to be Premier. I don't have to answer that, because I think that's a
question for a Premier. That is the person who decides who is in this Government.
Mme Johnson (Maya) : So you believe this action plan could be implemented even if
Liberals don't form the next Government?
M. Fournier : Well, I really believe, that's my belief, I really believe that
we should take our place in the rest of the country. Certainly since 20 years
now, there's a taboo about our Canadian relation. We don't talk about that, we
don't go there. We have a policy of, you know, making missions around the
world, but there's ally, just as our neighbors, and we should try to do that, not
just in the politic field. In the politic field, we can do more, but, in fact,
the message I'm sending is : In civil society, there are things that we
can do.
I'm going to give you the
example of the minimum wage of $15 per hour that, let's say, Québec solidaire
is proposing and… Well, I'm always amazed that union that proposed that in
Québec don't talk to others. Now, they have started a little bit since Ontario
have proposed it. But that's just the beginning, and I hope that this will open
a light for the rest. If you want to change things in Québec, sometimes you've
got to talk to your neighbor. So this is the basis of what we've got in this.
And, if we do that, if we know more about the needs of others and they know
more about our needs, I think that, at a point, we'll be in a position to
change the Constitution without any crisis, without any question, because we
will understand what we are talking about. You know, about distinct society,
it's already there in a judgment of the Supreme Court, but people don't know
that. So, if we don't have to tell : Read the judgment of the Supreme
Court; we could say : That is the thinking of Quebeckers, how do you think
yourself? And, if we do that, maybe we're going to have better solutions for
the future.
You know, it's not just
about Québec. Take a look at Alberta and B.C.. I'm pretty sure that they don't
look at the problem the same way. They need a dialog. They need to know what's
the problem, they need to try to find a solution, and I think that it is
important. I will give a long answer. Environics made a
pole in 2014, made a survey, about the regions of Canada, who was the most privileged. In Atlantic and Québec, the answer was Alberta and Ontario.
In the West, they were saying it was Ontario and Québec. In Ontario, they were saying it's Ontario.
But the point is, if
every region thinks that they are losing, maybe we've got a problem. Let's have
a dialogue. It's not just about Québec, it's about all the country. Why not do that? I'm saying that for a
year now, 11 months, and that's working. That's what people say : Oh!
that's interesting, we should do that. That's where we are.
Mme Johnson (Maya) : So you think reopening the Constitution is a realistic end-goal?
M. Fournier : It's one end-goal at a point where we will not have to fight for
it, to make a crisis of it. You know, everybody, you, journalists, you think
it's just about Constitution, and politicians think it's just about
Constitution. I understand, we come from a past where talking about relations
was talking about Constitution. OK, it's like that.
What I think is we have
to get out of the, I say in French, «la psychose de la crise». We've
got to get out of that. Canada has changed, Québec has changed. Now, it's time
to talk, it's time to understand what are the needs of each other, try to solve
problems. And, if we arrive at a point where we understand, we get out of the
«préjugés»… I'm always having problems with the «préjugés», it's the…
Journaliste
: Preconception.
M. Fournier : Preconception? When we get out of preconception and we look at the
real thing, like the things that we are not just two solitudes, everybody
thinks that. I'm sure, you all think that : Oh! Québec,
Canada, it's two solitudes, they don't talk together. How come we sell more to
New Brunswick than to France if we are two solitudes? How come many artists of
New Brunswick are coming here and us are going there, if we are two solitudes?
We've got to go the real
facts, and, at a point, well, I think that we will understand ourselves and
we'll be able to open the Constitution without having in mind that the other
party is trying to pass a bad deal for me. Trust, this is what we have to fight
for, and trust come with dialogue.
Mme Fletcher (Raquel) : Do you think though, if the Québec Government pass the $15 an hour
that that they would not be a stronger sign, that $15 an hour is a good policy
and have Québec solidaire work with others several groups across the country? I
mean, as the Government, you can send a strong message.
M. Fournier :
That's not the point. My point was about…
Mme Fletcher (Raquel) :…what I'm saying is you could send a strong
message.
M. Fournier : Yes. I'm trying to tell you it's not just Government, so let's get out of that. You're going back to Government. I'm not saying that the Government is not there. The governments are there and they do things,
but it's not just Government
who make Canadian relation, people… so why not union start to make Canadian relation?
That's just the point.
I'm not in favor of the
$15, but I hope that people who don't share my view make their voice heard. This
is democracy, and I think that, if they want to fight for that and they are
confident that they have good reason to do it, they should have people who help
them and favorize that in other jurisdiction. Why not? So it's not about if the
Government do the same thing as
Ontario. Government will do different things. One
thing that I have learned from our joint meeting with Ontario… And what's the hour now? What's the hour?
Des voix
: Il est moins 10.
M. Fournier : Moins 10, so it's going to be the end. One thing I've learned from
our joint meeting with Ontario
is that sometimes we agree, but sometimes we don't agree. But we have time to
discuss about it and we say : Well, on that, we cannot agree. And you know
what? We trust each other, even if we don't agree. Why? Because we understand
why that's their position, and they understand why it's our position.
There's a tool there to
start building trust. We must develop more tools like that. This is one of the
messages that I give to academics in different universities :
Help us define new institution to bring trust in our relations. Last, thank
you.
Mme Johnson (Maya) :
Yes, speaking of disagreements, one of the issues
that has caused friction between the Québec Government and Ottawa is this issue
of asylum seekers. And I know, of course, there was a meeting with Mr. Heurtel,
and there's a positive outcome, you're now getting money to help deal with
those asylum seekers. But what about the Safe Third Country Agreement? Should
the Québec Government be putting more pressure on Ottawa to suspend that agreement?
Cause that what's the Opposition parties are saying.
M. Fournier :
I'll let Mr. Heurtel give you more answer on that, because this is his file. For
myself, as Canadian relations Minister, what is important for me is that we can
have a channel to discuss this issue about asylum seekers, and this is what we
obtain.
Now, there are two
different committees, one for, let's say, the compensation for resources that
we put in there own jurisdiction, and the other is looking at the future. So
this is what I think we had to do and we had an agreement on that, so it's a
good sign.
Mme Johnson (Maya) :
So Ottawa is listening.
M. Fournier :
Oh! Participating in the two issues that we raised. It's
not just listening, they are participating. We've got people represent
ourselves, they've got people represent themselves, and we try to resolve the
compensation and look in the future.
I would just give you to
answer… giving a part of the answer for myself, I think the point that is very important would be to respect the 60 days
delay to look at a demand and give the decision. If you change the three to
four years time to find the conclusion to 60 days, like the law is saying,
you'll have no more problem.
So you need the resources, federal resources for that. At this moment, they are
looking at teaching resources, health resources, everywhere in Canada, to find
how we can give those services with those resources to asylum seekers. But, if
we can treat or solve their demands in 60 days, you won't have to go to that.
So why not, and I'm just saying that as a proposition, why not put more energy
in finance, in having those resources to decide about the demand that are made.
Merci beaucoup. Thank you
very much. Merci d'être venus.
(Fin à 14 h 52)