(Neuf heures vingt minutes)
Mme Anglade : Alors,
rebonjour, rebonjour à tous. Alors, on est ici pour vous parler d'économie, on
voulait faire un point à ce sujet-là, l'économie et l'immigration.
Alors, la semaine dernière, on a vu les
chiffres de l'emploi qui sont sortis qui confirment la bonne position
économique du gouvernement de la société québécoise, de l'économie québécoise
de manière générale avec le fait qu'on s'approche de l'atteinte de l'objectif
de 250 000 emplois qui vont être créés depuis 2014.
Et, s'il y a un enjeu important aujourd'hui
en matière économique, c'est définitivement l'enjeu de la pénurie de
main-d'oeuvre. On a un besoin criant de travailleurs dans le domaine même de
l'immigration. Et, sans vouloir commenter les sondages d'hier, on peut quand
même faire le constat qu'il y a une majorité de personnes qui sont d'accord
avec le fait que nous avons besoin d'avoir une immigration qui soit soutenue.
Parallèlement à ça, on a la CAQ, qui a
clairement dit qu'elle voulait atteindre la péréquation zéro et que, pour
atteindre la péréquation zéro, ça nécessiterait une croissance économique
décuplée, alors que la croissance économique se... l'économie se porte bien,
mais voudrait l'avoir de manière encore plus accentuée. Cependant, dans les
propositions qui sont amenées par la CAQ, rien, rien ne fait en sorte qu'on va
aller vers une croissance économique qui va être accélérée.
Depuis 2006, 52 % des emplois qui ont
été créés ont été créés... ont été créés, mais ils ont été comblés par les
immigrants. 52 % des emplois qui ont été créés ont été comblés par des
immigrants. Or, ce que propose la CAQ en termes de réduction des immigrants,
10 000 personnes en moins en termes d'immigration, ça signifie que,
année 1, 6 000 postes ne pourraient pas être comblés dans
l'économie du Québec, année 1. Donc, cette position-là va à l'encontre du
développement économique du Québec, va à l'encontre de notre croissance, va à
l'encontre de la création d'emplois qui sont payants. Et la question que l'on
a, c'est : Quelles sont les mesures économiques réelles qu'ils proposent
pour continuer la croissance économique du Québec? On ne les voit pas, puis ce
n'est pas certainement avec une réduction du nombre d'immigrants qu'on va y
parvenir. David.
M. Heurtel : Merci,
Dominique. J'ajouterais à cela : les chiffres ne mentent pas. Nous sommes
en situation de pénurie de main-d'oeuvre, 1,3 million d'emplois à combler
d'ici les 10 prochaines années, et nécessairement l'immigration va faire
partie de la solution. Moi, j'ai fait le tour du Québec depuis que je suis
ministre de l'Immigration, que ce soit le manufacturier, manufacturier
innovant, que ce soit la restauration, le tourisme, que ce soit l'informatique,
les entreprises ont besoin de main-d'oeuvre. Les entreprises refusent des
contrats ou décident d'aller s'installer ailleurs pour remplir les contrats
qu'ils reçoivent parce qu'ils n'ont pas la main-d'oeuvre ici.
Alors, nous, ce qu'on préconise comme
gouvernement, c'est de maintenir les niveaux d'immigration actuels, qui se
situent autour de 49 000 à 54 000 par année. D'ailleurs, c'est la
pluralité du sondage d'hier, c'est 38 % des Québécoises et des Québécois
qui sont d'accord avec cette proposition-là. Puis, si on ajoute ceux qui
veulent augmenter l'immigration, bien, c'est 53 %, comme Dominique le
disait, qui appuient une immigration soutenue.
Mais ces entreprises-là à travers le
Québec ont besoin d'immigration, veulent de l'immigration, veulent des
travailleurs. Et nous, comme gouvernement, ce qu'on a mis de l'avant dans le
budget, c'est 200 millions de dollars pour accompagner davantage les
entreprises, les organismes communautaires, les municipalités, les MRC pour
favoriser cette intégration, favoriser la francisation en entreprise.
Alors, nous, on a des propositions
concrètes pour aider les entreprises, pour aider les économies locales à
travers le Québec et poursuivre le développement économique du Québec.
François Legault propose de réduire l'immigration,
puis en plus de ça il maintient son test d'exclusion qui pourrait faire en
sorte que des employés en entreprise soient expulsés au terme d'un an, deux
ans, trois ans.
Alors, où se cache-t-il, François Legault?
Parce qu'on ne l'entend pas sur comment il va maintenir le développement
économique du Québec. Et ses propositions, notamment en matière d'immigration,
vont nuire à l'économie québécoise.
Alors, nous, ce qu'on demande, c'est :
Où est François Legault là-dessus? Il doit être ailleurs que dans les
environnements contrôlés puis il doit répondre concrètement à comment il va
atteindre péréquation zéro et comment il va maintenir la croissance économique
du Québec alors que ses propositions vont clairement à l'encontre d'un développement
économique québécois.
M. Laforest (Alain) : François
Legault, c'est le parti des familles blanches?
M. Heurtel : François
Legault, c'est... François Legault, c'est le parti qui propose des solutions
qui n'en sont pas. Ce sont des fausses solutions, ce sont des propositions qui
ne sont pas étoffées. Ce matin, dans Le Soleil, un autre article, deux
leaders de deux grandes compagnies d'assurance québécoises qui disent
clairement que l'immigration fait partie de la solution. Hier, dans Le Devoir,
le FMI qui dit clairement qu'il va falloir avoir recours à l'immigration dans
les pays comme le Canada et un État comme le Québec pour poursuivre le développement
économique. Je pourrais vous sortir des références continuelles. Vous étiez
avec moi il y a quelques semaines, on était dans une entreprise ici, à Québec,
où on dit clairement qu'on a besoin de l'immigration pour poursuivre le
développement économique. François Legault veut diviser les Québécois en
proposant des mesures comme un test d'exclusion, mais ne propose rien de
concret pour permettre le développement économique des entreprises.
M. Laforest (Alain) : Ma
question était, Mme Anglade : Est-ce que vous cautionnez les propos
de votre collègue Mme Vallée sur les familles blanches hier?
Mme Anglade : Ce que je
dis — là, je vais revenir au message parce que je veux compléter ce
que David a dit : Lorsque l'on dit qu'on veut faire du développement
économique pour faire la péréquation zéro, encore faut-il avoir les mesures qui
vont soutenir ça.
Quand on dit 10 000 personnes en
moins pour l'immigration, ce que ça veut dire concrètement, il y a 6 000 emplois,
année 1, qu'on ne sera pas capables de combler; année 2, c'est
12 000; année 3, c'est 18 000. 18 000 personnes, là, qui sont en
emploi, bien, c'est la grandeur de villes au Québec que nous avons, là. C'est
ça qu'on est en train de dire.
Donc, il faut bien comprendre que ce que
l'on propose, c'est des mesures qui ralentissent le développement économique et
ralentissent la croissance. Aujourd'hui, si on n'est pas capables... on a une
belle croissance économique, mais s'il y a un enjeu que l'on a puis des
entreprises qui sont limitées, c'est parce qu'il n'y a pas suffisamment de
main-d'oeuvre.
M. Laforest (Alain) : Ma
question sur les familles blanches : Est-ce que vous cautionnez les propos
de Mme Vallée hier?
Mme Anglade : Bien, j'ai
très bien entendu les propos de Mme Vallée, je les ai trouvés très
appropriés... Vous parlez du salon bleu, ce qu'elle a fait comme commentaire?
M. Bellerose (Patrick) :
Donc, que la CAQ représente seulement les familles blanches francophones et
qu'on tape sur les minorités depuis quatre ans.
Mme Anglade : Ce n'est pas
ce que j'ai entendu dire Mme Vallée. Je pense que ce que Mme Vallée a
très bien précisé, c'est qu'on divise la population alors qu'il n'y a pas
besoin d'avoir de division. Au contraire, on est là pour gouverner pour
l'ensemble des Québécois.
M. Bellerose (Patrick) :
Est-ce que la CAQ tape sur la tête des minorités depuis quatre ans?
Mme Anglade : Vous pouvez
répondre à la question, mais il est clair qu'avec les politiques divisives que
l'on amène, ça ne favorise pas une politique d'inclusion. Et ce dont on a
besoin aujourd'hui, au Québec, c'est d'avoir des politiques d'inclusion.
L'immigration réussie, je sais de quoi je parle, ça marche, ça peut très bien
fonctionner. C'est ça dont nous avons besoin au Québec.
Mme Cloutier (Patricia) :
Au sein même de votre caucus, Michel Matte, lui... Bien, il y a des discussions
au sujet de l'immigration, Michel Matte, notamment, qui dit : Écoutez, il
faudrait clarifier notre position sur le port des signes religieux. Ça crée
quand même des divisions au sein de votre caucus. J'aimerais vous entendre
là-dessus, M. Heurtel.
M. Heurtel : Moi, ce que
je sais, c'est que notre caucus est clairement uni. Moi, j'ai fait une tournée
du Québec avec les membres de notre caucus. Et même Michel Matte m'a demandé… D'ailleurs,
je dois visiter le comté de Portneuf sous peu avec Michel Matte pour rencontrer
des entreprises qui vivent la situation qu'on voit partout au Québec, c'est que
ces entreprises-là vivent un essor économique, puis ça, c'est dans tous les
domaines, là, de l'économie québécoise, mais ils sont prêts à avoir plus
d'immigration, en veulent plus, veulent être accompagnés, et c'est ce que nous
avons mis de l'avant dans le budget, des mesures sans précédent, là. 200 millions,
là, en immigration pour aider les entreprises, les municipalités, les
organismes d'intégration à mieux faire de l'accueil et de l'intégration, là,
économique des immigrants, on n'a jamais vu ça. Alors, moi, ce que je vois, c'est
un caucus, au contraire, qui veut voir réussir les entreprises dans toutes les
régions du Québec. Moi, je suis allé, là, de Val-d'Or à Rivière-du-Loup, de
Saint-Félicien jusqu'à Sherbrooke, et tout le monde est unanime là-dessus, on a
besoin de plus de travailleurs, l'immigration est une solution. Et ce que
François Legault propose, lui, c'est de réduire l'immigration. Puis, même avec
l'immigration réduite, il veut en plus avoir un test pour en exclure d'autres.
M. Croteau (Martin) :
Mais convenez-vous avec M. Matte que la position de votre parti sur les
signes religieux n'est pas claire?
M. Heurtel : La position
sur les signes religieux a été expliquée par le premier ministre, par Mme Vallée.
Moi, je m'en tiens à ça.
M. Croteau (Martin) :
Donc, il a tort de dire que la position du parti n'est pas claire?
M. Heurtel : Bien, je
vais laisser les propos de Michel Matte à Michel Matte.
M. Lavallée (Hugo) :
Êtes-vous en train de dire que l'immigration, c'est la seule solution pour la
pénurie de main-d'oeuvre?
Mme Anglade : Absolument
pas.
M. Heurtel : J'ai dit «une
solution».
Mme Anglade : Absolument
pas.
M. Lavallée (Hugo) :
Vous ne parlez pas d'autres solutions.
M. Heurtel : Oui, il y en
a d'autres.
Mme Anglade : Non, non, mais
il y a plusieurs autres solutions en termes de pénurie de main-d'oeuvre. Et
d'ailleurs, lorsque vous regardez dans le budget, ce qui a été présenté, il y a
toute une stratégie par rapport à l'éducation, par rapport à la formation, par
rapport aux personnes qui sont plus âgées qui peuvent rester sur le marché du
travail. Il y a plusieurs solutions. Mais on ne peut pas faire fi de la
question de l'immigration quand on sait que 50 % des emplois qui ont été
créés depuis 12 ans sont occupés par des gens qui sont issus de
l'immigration, 50 %. Vous faites quoi, à ce moment-là, si vous ne
considérez pas ça comme un des éléments de… une des recettes? Moi, j'étais à
Saint-Hyacinthe hier, puis, je peux vous dire, les gens qu'ils recrutent sont
issus de l'immigration. Alors, il faut que l'on reconnaisse ça. Et puis on ne
peut pas dire que l'on est contre ça, mais, parallèlement à ça, dire qu'on est
pour le développement économique de manière agressive. Un est à l'encontre de
l'autre.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Comment expliquez-vous, Mme Anglade, qu'encore aujourd'hui, malgré cette
pénurie de main-d'oeuvre que vous appréhendez, le taux de chômage des personnes
issues de l'immigration est nettement supérieur à celui des personnes nées au
Québec?
Mme Anglade : Bien, je
veux dire, il y a clairement des enjeux auxquels on fait face et qu'il faut
régler, mais vous conviendrez avec moi également que le taux de chômage a
diminué pour tout le monde. Maintenant, il y a encore des enjeux en termes
d'entrepreneuriat, c'est la raison pour laquelle nous avons lancé Entreprendre
ici il n'y a pas longtemps, justement pour nous assurer qu'il y a plus
d'entrepreneuriat qui est issu de la diversité, parce qu'on a besoin de réduire
les taux de chômage dans certaines communautés. Mais ça, ça... un n'empêche pas
l'autre, encore une fois. Il reste qu'on a des pénuries de main-d'oeuvre
partout au Québec.
M. Heurtel : Je peux
ajouter à ça, il y a aussi la question qu'auparavant l'immigration, puis encore
aujourd'hui, se concentre principalement à Montréal, et les besoins en
main-d'oeuvre sont plus criants en région. Alors, un des fers de lance des
mesures qui ont été annoncées dans le budget et que j'avais annoncées avec le
premier ministre le 5 décembre lors du forum, c'était aussi d'accentuer
sur la régionalisation de l'immigration. C'est-à-dire que les besoins... c'est
de s'assurer qu'il y ait un maillage entre les besoins des entreprises en
région et les personnes, notamment à Montréal. Ce n'est pas juste l'immigration
de l'extérieur, c'est l'immigration qui est prise à Montréal, qui est au
chômage, s'assurer que cette immigration-là rencontre les besoins en région.
M. Lacroix (Louis) : Mme Anglade,
est-ce que vous croyez Jacques Daoust, dans ce qu'on appelle son testament
politique, quand il écrit, entre autres choses, que lui, là, il ne voulait pas
vendre les actions de RONA? Est-ce que vous croyez Jacques Daoust?
Mme Anglade : Bien,
écoutez, premièrement, je pense même qu'il y a le fils de Jacques Daoust qui a
dit qu'il n'était pas au courant de cette lettre-là. Alors, vous savez, je peux
parler... Ce que je veux dire...
M. Lacroix (Louis) :
Alors, qu'est-ce que vous pensez de ça?
Mme Anglade : Ce que je
peux vous dire... Moi, je ne peux pas parler avec Jacques Daoust, il est
décédé, vous le savez comme moi, M. Lacroix. Je peux parler de mon
expérience à moi, je ne peux pas parler de l'expérience de quelqu'un qui est
décédé. Je m'en excuse.
M. Laforest (Alain) :
Est-ce que Pierre Ouellet est revenu à votre cabinet?
Mme Anglade : Pardon?
M. Laforest (Alain) :
Est-ce que l'ancien chef de cabinet de M. Daoust est revenu travailler dans
votre cabinet, à l'Économie?
Mme Anglade : Ah! M. Ouellet
n'a pas travaillé à mon cabinet.
M. Lacroix (Louis) : La
question que je vous pose, c'est : Est-ce que vous croyez ce qu'a écrit M. Daoust?
La Modératrice
:
Dernière question, s'il vous plaît, on va passer en anglais. On va passer en
anglais, s'il vous plaît.
M. Bellerose (Patrick) :
Est-ce que le gouvernement Couillard et le Parti libéral ont du travail à faire
pour mieux représenter les francophones?
Mme Fletcher
(Raquel) : Four years ago, you promised 250,000
jobs, and now you're saying that there's a labor shortage. So, is it that you
just created too many jobs?
Mme Anglade :
Sorry?
Mme Fletcher (Raquel) : Four years ago, you promised to create 250,000 jobs, and now we
have a labor shortage. So, maybe it's just that you've created too many jobs.
Mme Anglade :
You know, the economy that's running with such a low unemployment rate is a
very positive thing. We haven't seen this in Québec for decades, so it's very
positive. But we have to be forward-looking in thinking about the fact that, if
we go at an unemployment rate of 4%, of 3%, it's going to be hard to sustain.
So, I think we've done what we said we were going to do. We also have to
recognize that to continue the growth that we have, we need to create more
opportunities and we need to have more people meeting these… It's a fine
balance, but no, we cannot say that having created more jobs is a problem. It's
a positive thing.
M. Heurtel : The challenge is based on two things, remember. Yes, there's the
growing economy, but there's also the aging population. So, those are the two conditions that are creating this labor
shortage. So, one of the solutions is clearly immigration. It's not the only
solution, but it's one of the solutions. And what François Legault is doing,
he's actually proposing to reduce immigration and add an exclusion test.
So, while everybody
across Québec, and you saw it
in yesterday's survey… poll, I should say, while everybody's saying we need
more sustained economic development and immigration is part of the solution, François Legault wants to
reduce immigration. So, that's going to directly hurt Québec's economy and that's going to hurt companies all across Québec that, right
now, need immigration to pursue their development, because, right now, you have companies that may move
or lose business because they don't have employees.
Mme Anglade : And one thing I would like to add is a company that has been hiring
people, great, but a lot of them are saying : If I could add 20 more
people, I would, and I can't.
So, the growth that we're seeing in the economy is positive, but the potential
is even higher if we had the manpower that we need. So, although we are really
performing right now, I think
we could be performing even more if we were more aggressive on manpower.
Mme Fletcher (Raquel) : You mentioned that number, 6,000…
Mme Anglade : 6,000, yes.
Mme Fletcher (Raquel) : …and I'm just wondering, because what the problem seems to be is
that we have this labor shortage around Québec and then we have these new immigrants here who are unemployed. So,
are there enough unemployed new immigrants? Are there more than 6,000 that could
fill these jobs?
Mme Anglade : No, you know, it's a very… When you say that you have people that
are unemployed, the vast majority of immigrants are working, the vast majority.
Like, we look at the unemployment rate, it's so low, that, like, 90% of them are working right now. So, and there are other reasons
that could explain why the people have higher unemployment rate, and that's why
we're also targeting certain communities to make sure that everybody contributes
to its fullest potential.
So, concretely speaking,
if you reduce 10,000 immigrants today, there are — so, this was done
by the Finance Department — 6,000 jobs that we will not be able to fulfill,
day 1… year 1, 6,000 jobs. So, how do you maintain growing economy if already
the position that you're taking is reducing the…
Mme Fletcher (Raquel) : I guess I just don't understand…
M. Authier (Philip)
:Do you think… Sorry.
Mme Fletcher (Raquel) : Sorry, one more question. I don't understand the numbers, because it's 6,000 jobs, but
you're going to take 10,000 people, so that means 4,000 people won't have jobs.
Mme Anglade : Oh! so, 4,000… you have children, you have people that… When you
take 10,000 immigrants, it's not 10,000 working adults.
M. Heurtel : They're not all working.
Mme Anglade : They're not all adults and all working.
M. Heurtel : There are some children, there are some elders.
Mme Anglade : Yes, you know, there is a combination. So, it's about 6,000 out of 10,000.
M. Authier (Philip)
: Do you think the recent discussions about
immigration, ethnic nationals and various things that have been said in the
last few weeks are a factor in the increase to the Liberals in the
non-francophone vote in the poll?
M. Heurtel :
I think that what's been going on over the last few weeks has been… we've been
putting forward what the CAQ really means, what François Legault's proposals really
mean for the future of Québec, the economic future of Québec and the future of
Québec society. And, when you look at the expulsion test, that's a measure that
divides Quebeckers, and I think Quebeckers, fundamentally, don't want division.
And, sure, they'll support parties and they look at… they follow politics, but
politics is not about dividing and pitting people one against the other.
And, when you look at,
right now, what the CAQ is doing, they're talking about immigration in a very
negative light, they want to reduce it while we're making the clear
demonstration that we need immigration to continue to grow the economy. It's
not the only solution but it's one of the solutions that we need. And so,
they're against that, so… But, yes, they refuse to explain how they're going to
keep growing the economy even with a reduction in immigration. We never hear
François Legault on this.
And he wants to go to
zero «péréquation», transfer payments, he want to get to zero. How do you grow
an economy when you reduce our opportunity to get workers that our companies,
our businesses all over Québec need? And on top of that, some of these employees
might get kicked out of Québec, with this expulsion test, within three years
after they started working here, in Québec.
Mme Fletcher (Raquel) : Is it wrong to be choosy about the immigrants that we want? What if
we said : We want Francophones, we want…
M. Heurtel :
We already have criteria, we already do, there's a selection grid when… For the
whole economic side of immigration, we already have criteria, we already have
selections based on competence, knowledge of French. We already have this.
Mme Fletcher (Raquel) : But even your party doesn't like women who cover their face, you
don't want them to cover their face for public services, that's, you know, a
Québec value, so why accept those people into Québec if we're just going to say
that they can't cover their face? Do you know what I mean? It's like… Should we
be choosier about the immigrants? Because there seems to be two problems…
M. Heurtel :
The criteria to immigrate are fundamentally based on what? Respect of the charter,
the Québec Charter of Rights and Freedoms, they're based on the fact that this
is a French society. Those are the main criteria, this is what the criteria are
based, but there are already criteria for bringing economic immigration to Québec
and they're followed very closely.
Mme Johnson (Maya) : You suggested that the CAQ is being divisive, but some might argue
that Mme Vallée's comments yesterday in question period are divisive as well by
portraying the CAQ as a party that only sees white Francophones as true Quebeckers.
Is that a fair comment?
Mme Anglade :
Seriously, I think Mme Vallée was responding to a question that was being asked. And I don't think that any policies that we bring forward are
divisive. In fact, we are really all about inclusion. And anybody that is not
inclusive today… and I'm looking at it from an economic
perspective as well, but the situation right now in economy, we need to have
every single person contributing to its fullest potential. Doesn't matter where
they're from, doesn't matter what's their background, we need to have this
contribution, men, women, people from diverse backgrounds. So, I cannot see
anything in what Stéphanie Vallée said that was divisive.
Mme Johnson (Maya) : But the CAQ is interpreting that comment as an accusation of
racism. So, is labelling the party in that particular way not contributing to
this sort of very divisive or acrimonious environment?
Mme Anglade : I don't believe that anything that we've said is really divisive. I
don't know if you have… like, honestly, I don't have…
M. Heurtel : We're responding to the CAQ's positions. Merci. Thank you.
Mme Anglade : Thank you.
(Fin à 9 h 40)