(Huit heures seize minutes)
M. Lisée
: Bien, je
suis avec mes collègues de la Montérégie aujourd'hui pour vous dire combien
nous sommes inquiets de la façon dont le gouvernement libéral a abandonné la
Montérégie à son triste sort, et son sort, c'est la congestion. Et là on est
vraiment dans un cas où un gouvernement avait non seulement des
responsabilités, mais des raisons de savoir qu'une situation allait s'aggraver,
parce que c'est par ses propres projets que la situation allait s'aggraver.
Donc, on sait que la 30 est déjà congestionnée en temps normal, en ce moment,
et le gouvernement a annoncé deux projets.
D'abord, en 2015, on a su que le REM
allait se rendre au Dix30 et donc on a su qu'il y aurait une pression
supplémentaire sur la 30, considérable. 3 000 places de stationnement
nouveau à un bout... enfin, à une jonction de la 30. Ils ont annoncé aussi, en
mai 2017, qu'il y aurait des travaux, à partir de l'an 2000, sur le pont-tunnel
Louis-Hippolyte-La Fontaine, qui va créer un enfer pendant deux ans. Donc,
ils le savaient.
Donc, voici un gouvernement qui dit :
La situation va s'aggraver à un bout de la 30 et la situation va s'aggraver à
un autre bout de la 30, où il y a la 20. Alors, évidemment, les députés du
Parti québécois, les élus de la Montérégie, ont dit : La seule chose qu'on
pouvait dire, bien, il va falloir élargir la 30. Il va falloir faire du
transport collectif sur la 30, sur les voies d'accotement. Bien, la réponse du
gouvernement, ça a été : Québec dit non à l'élargissement de la 30.
Je veux dire, la question a été posée au
moment où elle devait être posée, alors qu'on avait le temps d'agir à temps. On
avait tout à fait le temps, en deux ans, d'utiliser les accotements pour donner
des voies réservées pour des autobus sur la 30, mais la réponse du gouvernement,
officiellement, c'était non. Et ça, c'est un article qui date de février 2017.
On a continué à le réclamer, les élus locaux
ont continué à le réclamer et Stéphane Bergeron a posé la question, en décembre
dernier, en lui disant : Ça n'a quand même pas d'allure que vous ne faites
rien en sachant, en connaissant cette catastrophe annoncée. Et le ministre André
Fortin, qui, vous le savez, est l'étoile montante de l'équipe libérale,
l'étoile montante, a répondu : La 30, comme les autres projets à Montréal,
s'inscrit dans une perspective qui doit être une perspective globale,
régionale, qui doit être réfléchie et qui doit répondre aux besoins du citoyen.
On croirait lire du Mélanie Joly.
Alors, ce gouvernement avait la responsabilité
d'agir à temps pour empêcher une congestion qui dégrade la qualité de vie des citoyens
de la Montérégie, pose des problèmes à l'économie de la Montérégie et crée des problèmes
de qualité de l'air en Montérégie. Alors, hier, plusieurs de mes collègues
étaient présents à cette troisième demande globale des élus de la Montérégie
d'agir en urgence. Nous, on demande au gouvernement aujourd'hui de nous donner
un calendrier rapide de réalisations pour des voies rapides sur la 30, avant
que le REM arrive à l'été 2021, avant que le tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine
soit entravé à partir de 2020.
Donc, il y a urgence, ils sont déjà en
retard. Nous sommes prêts à les appuyer dans toute mesure d'accélération des
travaux pour qu'ils réparent leur erreur.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup, M. Lisée. On va aux questions. Micro de gauche, M. Dion, Radio-Canada.
M. Dion (Mathieu) : Ce n'est
pas un peu contradictoire au développement durable, de dire : On va
élargir des autoroutes?
M. Lisée
: Bien, nous,
au Parti québécois, on est très clairs, nous n'appuyons les élargissements
d'autoroute que si ces élargissements sont entièrement consacrés au transport
en commun et au covoiturage. C'est la condition. On l'a dit pour 19, on l'a dit
pour la 15, on l'a dit pour la 13, on le dit pour la 30. Il n'est pas question
pour nous de faire des voies nouvelles pour ajouter des voitures. Ça, c'est la
théorie de la CAQ, plus de voies, plus de voitures et de la nouvelle congestion,
pire, dans quelques années.
Pour nous, l'idée... et, en ce moment, ce
que demandent les gens de la Montérégie et le caucus du Parti québécois de la
Montérégie, c'est d'utiliser immédiatement les accotements pour pouvoir faire
ce transport en commun rapidement, en attendant d'élargir, pour que
l'élargissement soit entièrement consacré au transport en commun et au
covoiturage.
M. Dion (Mathieu) : Allez-vous
faire souvent des alliances comme ça avec le gouvernement pour vous en prendre
à la CAQ, comme hier à la période de questions?
M. Lisée
: Bien, ce matin,
on est plutôt contre le gouvernement et contre son inaction, puis je suis
content de dire que, sur ce sujet-là, la CAQ n'a pas été très présente. Mais je
suppose que vous vous référez à ma question d'hier, oui. Ça va arriver.
Maintenant, ce que j'ai dit hier au
premier ministre, c'est que, bon, bien c'était très bien de critiquer la CAQ
sur le test des valeurs, mais que je le trouvais un peu mou sur la question de
la langue et que lui-même... et que j'ai beaucoup posé de questions au premier
ministre depuis un an et demi sur le fait que sa politique d'immigration en
matière linguistique était un échec et que je trouvais que ça n'avait pas l'air
à le déranger que la CAQ propose un échec encore plus grand.
Et, si vous relisez mes questions, à
chaque fois, je renvoie sur le premier ministre le fait qu'il est top mou en
matière d'immigration, et que ce serait pire avec la CAQ, bien sûr, et que je
crains que la pression combinée de la CAQ et du patronat fasse en sorte que le
gouvernement libéral lui-même devienne moins rigoureux dans la sélection d'une
immigration francophone, où il n'atteint, lui-même, même pas ses objectifs. Et
je crains qu'il utilise cette pression-là pour dire : Bien, écoute, si la
CAQ ne demande plus le français pour les immigrants, le patronat demande qu'on
ne demande plus le français pour les immigrants, bien, le Parti libéral va
aller dans ce sens-là.
Le Modérateur
: Merci. M.
Laforest,TVA.
M. Laforest (Alain) : Je vais
utiliser un mot neutre ce matin : Bonjour à vous. Concernant hier, le
gouvernement du Québec a envoyé une facture pour les migrants à Ottawa, le
gouvernement du Québec demande un assouplissement des règles pour les travailleurs
étrangers temporaires. Il n'y a pas de réponse, même pas d'accusé réception.
Comment vous qualifiez ça?
M. Lisée
: Bien,
d'abord, je suis très, très, très heureux que, sept mois après que j'en ai fait
la suggestion, le gouvernement libéral me donne raison, me donne raison. Alors,
j'avais demandé ça l'été dernier, ça avait été mal reçu par M. Couillard.
Je me souviens qu'il n'avait pas trouvé que c'était une bonne suggestion. J'ai
comme le souvenir, là, qu'il ne fallait pas demander ça.
Mme Fournier : J'avais demandé
à Heurtel aussi en février, et c'est là qu'il avait acquiescé à notre demande.
M. Lisée
: Tout à fait.
Alors donc, la pression du Parti québécois...
M. Laforest (Alain) :
…parlez de quoi, la demande, là...
M. Lisée
: Pardon?
M. Laforest (Alain) : Vous
ne voulez pas le répéter?
M. Lisée
: Les quoi?
M. Laforest (Alain) : Qu'on
devait payer pour les…
M. Lisée
: Bien, je
pense qu'effectivement le fait que le gouvernement libéral fédéral a lancé une
invitation générale à beaucoup de gens, a créé une pression sur le système
québécois, qui génère des frais, et que c'est au gouvernement fédéral de payer.
Alors, c'est ce que j'ai dit à l'époque, c'est ce que je redis aujourd'hui. Et
ces gens-là sont victimes d'une invitation trop large du gouvernement fédéral,
et d'ailleurs l'estimation dont vous faites état aujourd'hui, ils disent que
90 % de ces gens vont être retournés chez eux. C'est beaucoup plus que ce
qu'on croyait à l'époque, et donc c'est tellement une injustice qui est commise
envers ces demandeurs d'asile, de leur avoir fait croire qu'ils pouvaient
refaire leur vie ici aussi facilement.
Alors donc, oui, j'avais fait la
proposition que ce soit le gouvernement fédéral qui paie. Je suis content
qu'après sept mois le gouvernement québécois soit d'accord avec moi. Maintenant,
on va attendre de voir ce qui se passe du côté fédéral. D'habitude, ils ne
répondent pas aux demandes du Québec en 24 heures, hein? Moi, je n'ai jamais vu
ça. Alors, on va leur donner quand même 48 heures avant de commencer à
s'impatienter.
M. Laforest (Alain) : Vous ne
trouvez pas ça un peu inacceptable que depuis le mois d'octobre il y ait des
demandes répétées pour régler le problème des travailleurs étrangers? Puis vous
l'avez vous-même constaté dans des entreprises. Il n'y a pas d'accusé
réception, là, ça ne bouge pas.
M. Lisée
: Pour les
travailleurs étrangers, sur lesquels, donc, la demande est plus... est
antérieure parce que la demande de remboursement, si on a bien compris, elle
date d'hier. O.K.? Alors, vous voyez comme je suis patient avec le fédéral. Je
me dis : Quand même, on ne peut pas réagir en 24 heures.
Mais, oui, effectivement, sur les
travailleurs temporaires étrangers, c'est une politique fédérale qui est
appliquée sans aucun égard aux demandes québécoises généralisées dans un moment
de pénurie de main-d'oeuvre. Moi, je pense qu'il faut avoir une politique de rétention
des travailleurs temporaires. Ceux qui reviennent constamment, on peut faire en
sorte qu'il y en ait qui soient ici pour une plus longue période, mais c'est
clair que le gouvernement fédéral imagine sa politique d'immigration sans aucun
égard envers les besoins du Québec.
Le Modérateur
: Merci.
Mme Plante, La Presse canadienne.
Mme Plante (Caroline) :
Bonjour. Donc, en toute transparence, pouvez-vous nous dire, nous expliquer
comment vous entendez utiliser les données des Québécois lors de la prochaine
campagne électorale? Il y a beaucoup de questions qui se posent en ce moment
sur l'utilisation des données. Pouvez-vous nous expliquer un peu comment ça va
se passer pour vous au Parti québécois lors de la prochaine campagne
électorale?
M. Lisée
: Bien, je
sais que les directives qu'on a données au parti, et qui les applique, c'est :
Aucune donnée personnelle, que des données génériques. Alors, justement, on m'a
fait une présentation la semaine dernière sur mon comté et on m'a montré
comment, dans chacune des sections de vote, il y avait une évolution du nombre
de femmes ou d'hommes, de personnes âgées ou moins âgées, de langues parlées,
etc. Aucune information personnelle, mais des indications qui nous permettent
de savoir que dans tel type de population, par exemple, il y a plus de
personnes âgées dans ce coin-là qu'avant, et donc on va leur parler un peu plus
de nos propositions pour les soins à domicile. Et, dans ce coin-là, il y a plus
de jeunes familles, on va leur parler un peu plus de nos propositions pour les
CPE.
C'est les données dont on a besoin. On n'a
pas besoin de plus que ça, on ne veut pas plus que ça. Il n'est pas question
d'utiliser des données personnelles.
Mme Plante (Caroline) : À
votre connaissance, est-ce que tous les partis fonctionnent de la même façon ou
c'est seulement que vous?
M. Lisée
: Moi, je ne
peux parler que pour le Parti québécois. Les autres, je ne sais pas.
Mme Plante (Caroline) : Pour
l'assurance parentale, est-ce que vous êtes d'accord avec l'esprit, l'essence
du projet de loi qui va être déposé aujourd'hui, je crois, là, sur, bon,
ajouter de la flexibilité au régime?
M. Lisée
: Nous, on
veut donner du temps aux parents, c'est certain. On va attendre de voir les
détails de la proposition. Nous travaillons nous-mêmes sur une proposition
assez ambitieuse à ce sujet-là. On veut à la fois que les parents aient davantage
de temps, mais on veut aussi ne pas alourdir le fardeau des PME.
Alors, on a hâte de voir comment cette
combinaison-là va être satisfaite par le gouvernement, parce qu'en ce moment on
a la colonne «coûts», mais on n'a pas la colonne «réduction des coûts». Est-ce
que dans le budget de la semaine prochaine, le gouvernement va effectivement
abaisser la pression fiscale sur les PME? Nous, on le veut, dans la mesure
qu'on fait des mesures supplémentaires pour les salariés et pour les familles.
Il faut alléger le fardeau de façon équivalente pour les PME. On craint que ce
ne soit pas le cas, mais on attend, il y a un budget la semaine prochaine.
Le Modérateur
: Merci.
M. Pilon-Larose, La Presse.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Les
auditions publiques sur le projet de loi n° 128 se terminent aujourd'hui.
De votre côté, au Parti québécois, après avoir entendu, donc, l'ensemble des
intervenants qui sont venus en commission parlementaire, jugez-vous, à ce
stade-ci, maintenant, qu'il faut bannir les pitbulls du territoire du Québec?
M. Lisée
: Nous avons
une discussion à avoir en caucus là-dessus. Comme vous savez, c'est un sujet
délicat. Nous n'avons pas encore déterminé notre position.
M. Pilon-Larose (Hugo) :
Craignez-vous que ce sujet-là, puisqu'il est si polarisant, pourrait, d'une
façon ou d'une autre, vous nuire politiquement, peu importe la position que
vous pourriez prendre?
M. Lisée
: On est en
politique pour prendre des décisions difficiles, trouver des points
d'équilibre. Alors, pas plus là-dessus que sur un autre sujet.
Le Modérateur
: Merci.
M. Lecavalier, micro de gauche.
M. Lecavalier (Charles) :
Bonjour, M. Lisée. Pouvez-vous m'expliquer pourquoi le Parti québécois a appuyé
le projet de loi n° 164 sur l'accès à l'information?
M. Lisée
: Bon, alors
là, le sujet, là, c'est les cigarettiers. Alors, les cigarettiers voulaient
avoir accès à des informations pour essayer de ne pas payer 60 milliards
de dollars au Québécois pour la dégradation de leur santé, dont ils sont
responsables. Alors, on est au centre, là, d'une question qui est assez
compliquée, où les cigarettiers voulaient renverser une jurisprudence qui était
établie pour pouvoir avoir accès à des informations qui allaient les aider à ne
pas réparer les dommages qu'ils ont causés.
Alors, le gouvernement nous a dit :
Si on veut empêcher les cigarettiers d'aider leur cause, il faut cet
amendement-là. Ce n'est pas nous qui avons rédigé l'amendement, nous n'avions
pas de capacité de faire autre chose que de dire : Bien, effectivement,
les cigarettiers ne doivent pas avoir accès à cette information-là, et donc on
a voté pour pour cette raison-là. Moi, j'étais le responsable du Parti
québécois dans le dossier de la lutte antitabac. J'ai eu les cigarettiers
devant moi, j'ai eu leur lobby devant moi, j'ai été extrêmement dur avec eux,
je ne veux pas leur faire de cadeau. De la même manière, on n'a pas arrêté de
dire que le gouvernement libéral n'était pas transparent, en général, sur l'accès
à l'information.
Ça fait quatre ans qu'on demande une réforme,
une mise à jour de cette grande loi du Parti québécois sur la transparence, et
nous ne l'avons pas, et je ne fais pas confiance aux libéraux pour qu'ils nous
la donnent. Nous, au gouvernement, le 1er octobre, nous allons mettre à jour la
grande loi du Parti québécois sur l'accès à l'information.
Dans ce cas-ci particulier, nous ne
voulions pas faire de cadeaux aux cigarettiers.
M. Lecavalier (Charles) :
Mais est-ce que vous comprenez aussi que ce projet de loi là va empêcher les
orphelins de Duplessis de savoir pourquoi ils ont obtenu moins que les enfants
qui ont passé par les pensionnats autochtones? Il semble que ce soit bien le
cas, là.
M. Lisée
: Bien, je
comprends qu'il y a des effets collatéraux comme à chaque fois qu'on prend une
décision. Mais, pour moi, les 60 milliards de dollars qui sont en jeu pour
la santé au Québec, je considérais que c'était important de ne pas donner une
victoire possible aux cigarettiers.
Le Modérateur
: Merci. Mme Sioui,
micro de droite.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Bonjour. Je veux juste faire un suivi sur la
question de mon collègue. Il y a un article dans la loi qui vous permet de ne
pas donner accès aux cigarettiers, c'est l'article 145. Pourquoi vous
adoptez un nouveau projet de loi qui, comme vous venez de le dire, a des
dommages collatéraux plutôt que de faire appliquer la loi telle qu'elle existe
déjà?
M. Lisée
: Le
gouvernement nous a présenté les options telles que ses avis juridiques
l'entrevoyaient. On peut avoir un débat effectivement : Est-ce que tel
article pouvait être utilisé, tel autre article pouvait être utilisé? Le
ministère de la Justice du Québec, la ministre responsable nous ont dit :
Avec nos avis juridiques, le risque est grand que, sans cet article, les
cigarettiers vont avoir accès à cette information. Ont-ils raison? Ont-ils
tort? Nous ne le savons pas. Nous n'avons pas eu accès aux avis juridiques du
gouvernement. C'est toujours le cas. Mais, dans le doute, nous avons préféré
nous assurer que les cigarettiers n'allaient pas avoir des informations qui
pouvaient les aider à ne pas réparer leurs dommages.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Ça n'aurait pourtant pas été la première fois
que vous ne vous seriez pas fiés aux avis juridiques du gouvernement. Là, ils
en avaient pour le projet de loi n° 62 aussi, par exemple.
M. Lisée
: C'est
toujours...
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Vous avez pris le risque de faire des dommages
collatéraux en faisant confiance aux avis juridiques du gouvernement.
M. Lisée
: Notre
volonté de rendre responsables les cigarettiers pour le dommage qu'ils ont
causé à la santé de millions de Québécois nous a conduits à prendre cette
décision. J'aurais aimé être au gouvernement, lire les avis juridiques,
peut-être proposer une solution différente. Ça sera le cas après le
1er octobre, mais, dans ce cas-ci, je ne voulais pas que, dans deux ou
trois mois, vous soyez à ce micro pour nous dire qu'on a donné des arguments
aux cigarettiers qu'on aurait pu empêcher de donner.
Le Modérateur
: Merci.
Ensuite, à gauche, en anglais.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Oui. Si je peux me permettre, vous avez aussi
parlé de l'intention des cigarettiers de renverser la jurisprudence, mais
habituellement les tribunaux se fient à la jurisprudence pour rendre des
décisions. Vous n'avez pas confiance aux tribunaux? Pourquoi adopter un projet
de loi qui a des effets collatéraux quand il existe des tribunaux qui
appliquent déjà la jurisprudence?
M. Lisée
: L'inquiétude
du gouvernement québécois et du ministère de la Justice, c'est que, sans cet
article, il y aurait eu un renversement de jurisprudence, et donc c'est
l'inquiétude qu'ils ont exprimée. Là-dessus, je préférais, nous préférions être
certains que les cigarettiers n'auraient pas des armes supplémentaires contre
les Québécois. Je serais très heureux d'avoir un débat d'experts avec des avis
juridiques pour dire si c'était nécessaire ou non, mais, dans l'information
disponible au moment où nous l'avions, il nous semblait que protéger la santé
des Québécois face aux cigarettiers était la variable la plus importante.
Encore une fois, nous comptons revenir
avec une vraie réforme de cette grande loi du Parti québécois. Nous sommes très,
très critiques de la façon dont le gouvernement libéral a traficoté avec l'accès
à l'information. Ce cas-là est très particulier, il y a un élément de santé
publique important.
Le Modérateur
: Merci.
Mme Montgomery.
Mme Montgomery
(Angelica) : Yes. Would offering the parents
extra flexibility when it comes to their parental leave or an extra 10 days off
that's paid, are these the kinds of things that might be likely to persuade
voters in the next election?
M. Lisée
: Well, probably so, because these are issues that go to our daily
lives. I think, the pressure of work, family and everything is weighing heavily
on every family in Québec. We
are in the process ourselves of developing a proposal on that issue. And so
it's normal that parties, in 2018, are trying to give families more time.
The question that we
asked also is that the right way to go. Now, we'll see about the specifics, the
Liberals will have theirs, we will have ours. But what is the way on small
businesses? We think that large businesses, either they already give these
kinds of benefits and they can shoulder the extra weight, but small businesses
cannot, if we don't simultaneously give them some relief in terms of fiscality
or otherwise.
So we are a bit worried
that the budget will not give small businesses enough to compensate for these
extra rights. We are asking for the next budget to make sure that small
businesses have this help and, if not, we will do more to make sure that there
is equilibrium.
Mme Montgomery (Angelica) : You say that this is something that's likely to persuade voters. So
how confident are you that you are going to be able to offer something that is
better than what the Liberals are offering?
M. Lisée
:
Well, because we are good at that. We are the ones that created the CPE. We are
the ones that created equity pay. We are the ones that created the family leave
program and the parental leave program. So we know a lot about that. Véronique
Hivon is our spokesperson on that issue. Camil Bouchard, who is the prominent
thinker on these issues, is an advisor of mine and of Véronique. So we are
pretty confident.
Le Modérateur
:
Merci. Mme Fletcher.
Mme Fletcher (Raquel) : Good morning. While you're on that train of
thought, I just want you to go a little bit deeper on that, because earlier
this week you announced a plan to get rid of the REM and replace it with
something else. Yesterday, you talked a lot about immigration. We're still
seven months away from the election, but it definitely feels like you're in
campaign mode.
Is there a greater
strategy beyond that? Do you need more time to kind of delve into some of these
issues and explain your platform to Quebeckers? Is that kind of the thought behind it?
M. Lisée
: Well, certainly during the last year and a half of an Opposition
party, we go from opposition to proposition. And with Diane Lamarre in
particular on health issues, we've been starting to roll out our proposals as
early as last September. We rolled out, during all the fall, proposals on
health and then, in January, we explained the calendar of implementation during
the first year of our government. We also rolled out our proposal for childcare
and, this week, our proposal on congestion in the Montréal area.
And so, yes, we are in
proposal mode. There's going to be more specifics during the campaign, but now
we see that two thirds of Quebeckers have already decided that they don't want the Liberals anymore, a
lot of Anglos as well, and I think that's a right mindset. And so they're
looking at what are the alternatives. And we feel confident that our proposals
are bold and serious at the same time, where the CAQ's proposals are very
sketchy, and they keep changing, and they're not well explained. And so we're
confident that as we go along, month after month, proposal after proposal, the Quebeckers will see that we're the better
alternative.
Le Modérateur
:
Une dernière, s'il vous plaît.
Mme Fletcher
(Raquel) : Is that… because traditionally the
campaign is, you know, 30 days. So when you say that the CAQ's plan is vague,
isn't it normal that it's vague at this point and then it will be more specific
during that campaign, the actual days of the campaign?
M. Lisée
: Well, if you don't talk about an issue and say we're going to tell
you about it during the campaign, that's fine. But when you come up with the
idea of a values test and you don't show what it would be, you don't document
it, then you're just putting, you know, the issue in disarray and you're putting
yourself in disarray. I think the CAQ is very incompetent in the way it's
approaching its own proposals. In the case of the values test, either you
propose it or you shut up.
And now they say, and I
have a quote here from the Huffington Post, Micheline Labelle, who's a
researcher on these issues, asked the CAQ what would be the test, and she was
answered : «Nous vous remercions de votre intérêt. Nous n'avons pas encore
rédigé ce test des valeurs et c'est pour cela que vous ne pouvez le trouver sur
notre site Web. Nous ne le rédigerons que si nous avons l'immense privilège de
servir les Québécois en étant au pouvoir.»
So the CAQ is saying you
won't see it until and unless you elect us. You won't even see it during the
campaign. I mean, this is a very bad way to make policy proposals of this
importance.
Le Modérateur
: Merci. Mme Johnson.
Mme Fletcher (Raquel) : If I can just one… Yesterday, I asked about pitbulls…
Le Modérateur
:
Très rapidement, s'il vous plaît.
Mme Fletcher
(Raquel) : …and you said you would get back to
me.
M. Lisée
: Yes, we will get back to you.
Le Modérateur
: Mme
Johnson.
Journaliste : Est-ce qu'on
peut avoir une dernière réponse en français...
M. Lisée
: Sur les
pitbulls? We will get back to you. Nous allons vous
revenir.
Le Modérateur
: Mme
Johnson, micro de gauche.
Journaliste : Non, mais sur
le test des valeurs...
M. Lisée
: Sur le test
des valeurs. Bon, bien, écoutez, sur le test des valeurs de la CAQ, je veux
dire, ce n'est vraiment pas de la compétence politique d'introduire un sujet
sans donner les détails, et un sujet aussi difficile qu'avoir un test des
valeurs, alors on veut savoir quand on aura exactement ce que la CAQ propose.
Micheline Labelle, qui est une chercheure
dans ce domaine, a posé la question à la CAQ et, dans un texte au Huffington
Post ce matin, elle cite la réponse de la CAQ par courriel. Elle dit :
«Mme Labelle, nous accusons réception de vos deux messages laissés sur le
répondeur de la permanence ainsi que de votre courriel du 16 mars 2018. Nous
vous remercions de votre intérêt. Nous n'avons pas encore rédigé ce test des
valeurs et c'est pour cela que vous ne pouvez le trouver sur notre site web.
Nous ne le rédigerons que si nous avons l'immense privilège de servir les Québécois
en étant au pouvoir.»
Ça fait qu'ils disent : Vous ne
l'aurez même pas pour la campagne électorale, on va seulement le rédiger quand
on sera au pouvoir. Alors, franchement, pas fameux.
Le Modérateur
: Mme
Johnson, cette fois-ci.
Mme Johnson
(Maya) : Good morning, Mr. Lisée.
M. Lisée
:
Good morning.
Mme Johnson (Maya) : This morning, we learned in LaPresse a little
bit more about a few of the proposed locations for the sale of legalized
marijuana, including the Berri-UQAM metro station. Do you have any particular
concerns or expectations about where these outlets will be located?
M. Lisée
:
Yes, we do. I think, we want to see what are the proposals, how close these
outlets will be to schools, CEGEPs, universities. I think, you know, it is not
the best idea to make sure that you are as close as possible to places where
people should be focused on learning. And so, yes, we want to debate these
issues.
Mme Johnson (Maya) : So the Berri-UQAM proposal is something that concerns you because
it is so close to university settings.
M. Lisée
:
It is worrisome.
Mme
Johnson (Maya) : OK. Merci.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup, tout le monde.
(Fin à 8 h 42)