Sujet : Projet de réseau de
transport structurant à Québec
(Treize heures deux minutes)
M.
Caire
:
Alors, bonjour, tout le monde. D'abord, merci de vous être déplacés aujourd'hui
pour ce point de presse. Vous me permettrez de souligner la présence de mes
collègues : Mme Guilbault, députée de Louis-Hébert; M. Paradis, député de Lévis,
et monsieur... Voyons, comment est-ce qu'il s'appelle, lui, déjà? M. Picard,
député des Chutes-de-la-Chaudière, mon ami que je n'hésite pas à taquiner à l'occasion.
Aujourd'hui, on voulait s'adresser à vous
en réaction au projet qui a été déposé par la ville de Québec vendredi dernier,
projet de transport collectif. D'abord, préciser que la Coalition avenir Québec
n'a jamais fait de secret, à savoir l'importance du transport collectif dans le
développement de la ville de Québec, en fait de la Communauté métropolitaine de
Québec. Nous avons toujours affirmé être favorables à un système de transport
collectif qui visait l'efficacité du transport de nos concitoyens sur la Rive-Sud
et sur la Rive-Nord.
Nous ne faisons pas de secret non plus de
l'importance que nous donnons à construction d'un troisième lien, dont l'objectif
sera de relier évidemment les deux villes, notamment par l'interconnexion de
ces deux réseaux-là. La Coalition avenir Québec voit, dans la définition d'un
projet de transport structurant, trois volets importants. Le premier volet,
c'est le transport collectif. Le deuxième volet, c'est la mise à jour de
nos infrastructures routières. On parle de l'élargissement de l'autoroute
Laurentienne, l'autoroute Henri-IV et la réfection de la tête des ponts, qui
sont des projets qui tardent toujours à voir le jour sous la gouvernance
libérale. Et le troisième élément est la construction de ce troisième lien dont
je viens de vous parler.
Lorsque la ville de Québec a parlé de son
projet de transport collectif, nous avons établi trois demandes. La première
demande était... ou je devrais plutôt dire des exigences, en fait, le terme
serait plus exact. Nous avions trois exigences, la première étant
l'augmentation de la desserte des banlieues. Le transport collectif à Québec,
du point de vue des banlieues notamment, était et est toujours inefficace. Le
projet de la ville de Québec devait corriger cette grave lacune. Le deuxième
élément était évidemment une capacité à l'interconnexion de la Rive-Sud et de
la Rive-Nord, notamment par le biais du troisième lien, qui était notre dernière
exigence, donc cette capacité à connecter les deux réseaux à travers un troisième
lien.
Du point de vue de la desserte des
banlieues, le projet de la ville de Québec est, à nos yeux, intéressant. Avec
les services de métrobus qui sont ajoutés, nous pensons que les banlieues
seront bien desservies. Évidemment, à travers les consultations qui ont été
annoncées, il y aura possiblement une bonification de ces services-là, mais ce
qui a été présenté par la ville, vendredi dernier, nous apparaît intéressant.
Du point de vue de l'interconnexion avec la Rive-Sud, il y a une manifestation
d'intérêt qui a été présentée par le projet. Ceci étant, nous pensons qu'on
devra le bonifier au moment de la construction du troisième lien, et
l'engagement que nous prenons aujourd'hui évidemment est de s'assurer de cette
interconnexion-là entre les deux projets de transport collectif de la Rive-Sud
et de la Rive-Nord via le troisième lien.
Mais essentiellement je pense que le
projet qui a été proposé par M. le maire Labeaume, vendredi dernier, est
intéressant et recevra notre appui pour le financement qui a déjà été précisé à
hauteur de 60 % des 2,9 milliards. Évidemment, si on réduit le coût
suite aux consultations, bien, évidemment, ce sera 60 % de ce coût-là.
Nous serons extrêmement vigilants sur la
gestion qui sera faite de ces fonds-là. Il faut bien comprendre que notre
engagement est à 60 % de 2,9 milliards maximum. C'est le montant
maximum que nous mettrons sur ce projet-là. Notre objectif est de sécuriser
notre capacité et aussi non seulement d'appuyer le projet, mais aussi de
sécuriser notre capacité à réaliser ce qui est notre projet à nous,
c'est-à-dire la réalisation du troisième lien. Parce qu'il faut bien comprendre
que le projet de transport collectif qui a été présenté par la ville, ce n'est
pas le projet du Parti libéral, ce n'est pas le projet du Parti québécois, ce
n'est pas le projet de la Coalition avenir Québec. C'est le projet de la ville
de Québec pour lequel nous serons partenaires dans les proportions que je viens
de vous mentionner.
Beaucoup de critiques ont été entendues à
savoir est-ce que ces montants-là étaient trop élevés, est-ce qu'on serait
capable de faire et le projet de transport collectif et le troisième lien?
L'engagement que nous prenons est d'abord de donner à Québec sa part. Je n'ai
jamais entendu personne se poser la question : À Montréal, est-ce que le
REM c'est trop, alors qu'on a le pont Champlain, alors qu'on a l'échangeur
Turcot, la ligne bleue, la ligne rose? Je pense que Québec mérite sa part des
investissements, je pense que Québec a besoin d'un système de transport
collectif qui est efficace et je pense que ce système de transport collectif là
doit être connecté à un troisième lien et que le projet de troisième lien est
tout aussi incontournable que l'amélioration du transport collectif.
Et pour ces raisons-là, oui, nous croyons
que Québec n'a pas à rougir de ses demandes par rapport à Montréal. Qu'on aille
chercher notre part des investissements, c'est tout à fait normal et c'est même
souhaitable, et les députés et éventuels candidats de la Coalition avenir
Québec prendront cet engagement de défendre les intérêts de la ville de Québec,
des citoyens de la ville de Québec et des citoyens de la ville de Lévis pour
recevoir notre part du gâteau, ce qui est tout à fait logique et souhaitable.
Donc, sur cette déclaration, si vous avez
des questions, bien, on sera prêts à y répondre.
Le Modérateur
: On va
commencer...
M.
Caire
: Excusez,
excusez, j'allais oublier. Six secondes.
M. Paradis (Lévis) : Il n'y
avait vraiment pas de souci. Six secondes. Non, mais je prends deux secondes
pour vous dire, j'en prendrai un petit peu plus que ça probablement, je pense
que l'explication a été très claire par mon collègue député de La Peltrie,
Éric Caire. Je veux rien que vous rappeler que... et je comprends la réaction
du maire de Lévis dans ce dossier-là, de se demander : Puis nous, est-ce
qu'on existe? C'est tout à fait légitime. Comprenons que ce dont on parle aujourd'hui,
c'est vraiment aussi l'aboutissement du deux poids, deux mesures, dans la
mesure, vous comprenez, que le projet de troisième lien, on est à trois ans
sans rien avoir, à six ans de réponses potentielles avec des études à venir et
qu'on aura réussi, en l'espace de trois moi,s à mener un projet comme celui du
tramway où il est rendu aujourd'hui et faisant en sorte qu'on en parle.
Alors, il y a du deux poids, deux mesures.
Il y a des délais qui sont questionnables, qui sont inquiétants. On continuera
à demander évidemment des bénéfices pour les citoyens de la Rive-Sud également,
de Québec également, mais surtout de faire en sorte que les automobilistes ne
souffrent pas de quelque action que ce soit dans un dossier comme celui-là. Et
je pense que de répéter que la desserte des banlieues est une chose, mais que
l'obligation et la condition de l'interconnectivité est absolument essentielle,
interconnectivité qui passe aussi par un troisième lien.
Alors, considérez que le projet de
troisième lien fait aussi partie de ce grand visage d'un projet structurant
d'amélioration des problèmes de congestion routière. Ça a toujours été, pour
nous, un élément essentiel. Surprenant qu'on aille aussi vite dans un cas que
dans l'autre… dans un cas par rapport à l'autre. Puis je dirai également en ce
sens-là que du côté de la ville de Lévis, qui s'inquiète sur aussi sa volonté
d'améliorer son projet de transport structurant, bien, nous agirons avec
célérité et équité en ce qui concerne les demandes qui seront formulées. Mais
force est de constater que, dans ce dossier-là, la vitesse à laquelle on agit
dans un projet de troisième lien réclamé par la population des deux côtés, tant
nord que sud, par la population de la grande région de Québec, c'est très lent
par rapport à ce qu'on a comme résultat maintenant dans un dossier que l'on
appuie, mais qui aurait été mené de façon beaucoup plus rapide que celui dont
je vous parle, celui du troisième lien.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup. On va passer à la période de questions. On commence avec Marc-André
Gagnon, Le Journal de Québec.
M. Gagnon (Marc-André) :
Juste pour clarifier, il y a une information qui a circulé en partant. Je
comprends que, pour vous, il n'est pas question de demander un référendum sur
la réalisation de ce projet de réseau de transport structurant.
M.
Caire
: Bien,
c'est-à-dire que ce que j'ai compris, c'est que le maire s'était déjà engagé à
des consultations publiques. Donc, on n'a pas l'intention de s'immiscer dans la
façon dont la vile de Québec va administrer son projet, incluant les
consultations. Mais ce que je comprends, c'est que ça fait déjà l'objet d'un
engagement très ferme du maire de Québec d'aller de l'avant, et nous sommes
extrêmement contents et favorables à cette démarche-là. Oui, nous pensons que
la population de Québec doit avoir une tribune pour s'exprimer.
M. Gagnon (Marc-André) :
Vous dites que ce n'est pas le projet du Parti libéral du Québec. Je comprends
qu'ultimement, bon, c'est un projet qui relève de la ville de Québec, mais
reste que, de ce que le premier ministre et le maire nous ont raconté, hein,
c'est M. Couillardqui a dit à M. Labeaume : Il faut voir gros, il
faut voir grand. À partir de là, l'ampleur du réseau de transport structurant,
de ce que ça va devenir dans les prochaines années, portera clairement la
signature de Philippe Couillard et de Régis Labeaume.
M.
Caire
: Bien,
écoutez, moi, j'ai entendu mon chef dire depuis des années qu'il fallait être
ambitieux. Alors, je ne sais pas si, à ce moment-là, ça nous autorise à
revendiquer une partie du projet nous autres aussi. Mais ce que je comprends,
c'est que le projet a été élaboré du commencement jusqu'à la fin qui nous a été
présentée par la ville de Québec. Alors, sur le fait que le premier ministre
ait dit au maire de Québec : Soyez ambitieux, écoutez, sincèrement, je ne
vois pas en quoi ce projet-là porte la signature du Parti libéral du Québec,
là, sincèrement, là.
Puis aujourd'hui, en autant que moi, je
suis concerné, tu sais, on dit à la ville de Québec, dans les proportions que
je viens de vous indiquer, selon le budget qui a été établi par la ville de
Québec, nous serons partenaires de ce projet-là, si tant est que les Québécois
nous font confiance au mois d'octobre prochain.
M. Gagnon (Marc-André) : Vous
vous engagez donc à bonifier le projet de transport structurant, au fond, en
empruntant l'éventuel troisième lien pour réaliser l'interconnexion avec Lévis.
Donc, ce signal-là que vous envoyez aux gens de Lévis, c'est qu'il va falloir
attendre encore longtemps avant que les deux villes soient reliées, parce que
le projet de troisième lien n'est pas aussi avancé, visiblement, que celui de
transport structurant.
M.
Caire
: Oui.
Bien, écoutez, moi, je suis content de vous présenter ça aujourd'hui, parce que
cette étude-là, qui s'appelle Tunnel Québec-Lévis, qui a été faite par
un dénommé Lucien Martin, qui était ingénieur-chef au ministère des Travaux
publics, donc au gouvernement du Québec, est plus vieille que moi. Bon, vous
allez me dire que je suis encore jeune, je vous en remercie, mais pour une
étude, avoir plus de 53 ans, c'est quand même significatif.
Et là je vous fais grâce des autres qui
ont été faites depuis, cycliquement, en 1972, en 1999, en 2003, en 2015, qui
sont extrêmement détaillées, qui sont extrêmement sérieuses. Donc, le débat sur
le troisième lien, là, on a l'impression qu'il se fait depuis quelques années,
mais la vérité, c'est qu'on en parle depuis plus de 50 ans, à Québec, de ce
fameux troisième lien. Alors, le débat de troisième lien, il est bien antérieur
à celui du tramway ou du réseau de transport structurant.
Et donc quand nous, on vous dit... puis
comprenez bien, là, quand on dit : On s'engage à ce que la construction
commence avant la fin d'un premier mandat, on n'a pas sorti ça d'un chapeau,
là, en se disant : Les gens vont être contents, ils vont voter pour nous
autres. On a rencontré des experts, on en a parlé à plusieurs personnes qui ont
une énorme expertise en matière de grands travaux, de travaux d'infrastructure,
que ce soit tunnels, ponts, gestion de projets en général. Et on sait que notre
promesse, elle est extrêmement réaliste. Elle est très réaliste, notre
promesse, et donc, à partir de là, je ne vois pas pourquoi, là, on dirait aux
gens de Lévis : Bien, vous allez attendre encore bien, bien, bien
longtemps avant que le projet soit réalisé.
Ce qui est indécent, ce qui est indécent,
et là où le maire Labeaume a publiquement humilié le premier ministre du
Québec, c'est quand on voit que, d'un côté, le premier ministre du Québec,
malgré une promesse ferme, en 2014, a pris trois ans à trouver une adresse pour
installer un bureau de projet qui ne s'est pas réuni, qu'il a donné en
direction à un ami du Parti libéral. Ça, c'est indécent. Parallèlement à ça, on
a le maire de Québec qui, le 4 novembre, nous dit : Moi, je n'avais pas de
projet en poche, là, mon projet, il n'était pas élaboré, le 4 novembre, là,
c'était à faire; et le 21 décembre suivant, présentait au premier ministre du
Québec le projet qu'il nous a présenté collectivement vendredi dernier.
Donc, en un mois et demi, là, il a été
capable de faire ça. Bien, ça, c'est la preuve que quand, en politique, on veut
quelque chose, ça peut avancer très vite. Et Philippe Couillard, lui, est la
preuve qu'en politique, quand on ne veut pas quelque chose, ça peut prendre,
bien, bien, bien du temps.
M. Gagnon (Marc-André) : Une
petite dernière, rapidement, avant de passer la parole à mes collègues. La
ministre Tremblay, ce matin, a dit, en entrevue à LCN, que selon elle, lors de
la dernière campagne électorale municipale, les gens de Québec, en accordant
majoritairement leur appui au maire Labeaume ont, en quelque sort, signé un
chèque en blanc, puis je reprends ses mots, pour le projet de
transport structurant.
M.
Caire
: Elle
a-tu vraiment dit ça? O.K. Bien, écoutez, moi, ce que j'entends, depuis
quelques jours, ce n'est pas exactement ça, là. Vous savez, en politique, je
pense qu'on n'a jamais de chèque en blanc, là. Il faut s'entendre, là, la
population... tu sais, le résultat d'une élection, on peut lui donner toutes
sortes d'interprétations, mais je pense que ce n'est jamais un chèque en blanc,
là. Un chèque en blanc n'est pas la bonne interprétation à donner à quelque
élection que ce soit.
Maintenant, ce que je comprends, c'est que
le maire s'est engagé à tenir des consultations. Il va consulter la population
sur son projet avant d'aller de l'avant, il va aller chercher l'aval des
citoyens de la ville de Québec avec son projet. Et je comprends que ces
consultations-là ne sont pas tenues pour la forme, ces consultations-là seront
tenues dans l'objectif, oui, de faire valoir le projet, mais j'imagine qu'il
est possible aussi que, conséquemment aux commentaires, et aux suggestions, et
aux remarques qui seront faits, le projet pourrait être appelé à être modifié.
Le Modérateur
: Nicolas
Vigneault, Radio-Canada.
M. Vigneault (Nicolas) : M.
Caire, votre chef a dit que les travaux seraient très avancés à la fin d'un
prochain ou d'un premier mandat. Là, vous dites «débutés». Votre position
là-dessus, à savoir est-ce que vous vous engagez encore à faire avancer le
projet et qu'il soit très avancé à la fin d'un premier mandat.
M.
Caire
: Oui,
on s'engage à ce que le projet de troisième lien aille aussi rapidement que
possible et la démonstration que M. le maire Labeaume vient de faire avec son
propre projet, c'est que, quand il y a une volonté politique de faire,
d'avancer et d'aller de l'avant rapidement, les choses bougent rapidement.
Ce que je comprends, c'est que l'obstacle
à un projet, c'est l'incurie des politiciens et, dans le cas du troisième lien,
c'est l'incurie libérale. C'est le fait que le Parti libéral n'a jamais cru à
ce projet-là. Soyons clairs, là, souvenons-nous de Robert Poëti qui a ri des
gens de Québec en disant : Vous ne savez pas ce que c'est le trafic, à Québec,
hein? Souvenez-vous, là, de cette déclaration de Philippe Couillard, qui s'en
va rencontrer Justin Trudeau, à qui on demande : Est-ce que vous allez
aborder la question du troisième lien avec le premier ministre du Canada?
Souvenez-vous ça a été quoi, sa réponse. Sa réponse, ça a été non, parce
que la priorité à Québec, c'est le SRB. Vous savez, le projet qui est mort, là,
récemment; ça, pour Philippe Couillard, il était tellement bien connecté, ses
députés, là, son équipe, là, dans la grande région de Québec était tellement en
phase avec les gens de Québec, là, qu'eux autres, ils pensaient que la
priorité, c'était le SRB et non le troisième lien.
Alors, la volonté affirmée de Philippe
Couillard vendredi dernier, là, bien, c'est de la mystification. Les libéraux
n'ont jamais rien voulu savoir de ce projet-là. Alors, c'est pour ça que ce
projet-là avance puis, avec nous, il va avancer puis il va avancer aussi rapidement
que possible.
M. Vigneault (Nicolas) :
Votre siège est encore en jeu?
M.
Caire
: Tout
à fait.
M. Vigneault (Nicolas) : Si
vous avez le choix entre les deux projets... parce qu'il y a des gens qui vont
dire qu'un programme quinquennal d'infrastructures, ce n'est pas élastique. Ça
a un début et ça a une fin, on ne peut pas... Si on met quelque chose, on
ajoute quelque chose, il va falloir retirer quelque chose. Si vous avez le
choix entre les deux projets, lequel vous priorisez.
M.
Caire
: Quand
vous me parlez des deux projets, vous parlez de la ville de Québec?
M. Vigneault (Nicolas) : Si
vous avez le choix entre le projet structurant de transport en commun ou le
troisième lien.
M.
Caire
: Oui,
bien, écoutez, deux volets à la réponse. D'abord, c'est drôle parce qu'on ne
pose jamais ces questions-là aux députés de Montréal. Si vous avez le choix
entre le pont Champlain puis le REM, lequel vous prenez? Si vous avez le choix
entre Turcot puis le pont Champlain ou la ligne bleue, lequel vous prenez? C'est
drôle, parce qu'à Montréal c'est toujours acquis que tous les projets sont
bons, tous les projets doivent être financés puis il y aura toujours assez
d'argent pour financer ces projets-là, alors qu'à Québec, là, on se fait
toujours dire : Bien là, peut-être qu'on n'aura pas assez d'argent puis
peut-être que vous autres, Québec, vous êtes trop petit pour avoir un système
de transport collectif de cette ampleur-là ou un troisième lien. Vous n'avez
pas vraiment de problème de congestion routière. Regardez, nous autres, à
Montréal, ça nous prend deux heures pour avancer d'un kilomètre, donc, tu
sais...
Tu sais, moi, je vous dis, là, puis je
pense que, s'il y a quelque chose que la Coalition avenir Québec a démontré
dans les dernières années, avec François Legault à sa tête, c'est qu'on était
assez rigoureux quand on prenait des engagements, c'est parce qu'on était
capables de les tenir.
Alors, l'engagement qu'on prend versus le
financement du projet qui a été présenté par la ville de Québec, c'est de dire :
60 % du projet, 2,9, puis cet argent-là, c'est ce qu'on met. On met ça
puis on ne met pas plus. Pourquoi? Parce que justement, on veut être capables
de sécuriser cet autre engagement extrêmement important de notre projet. Parce
que tantôt je disais : Le projet de la ville de Québec, ce n'est pas
notre projet, c'est le projet de la ville de Québec, on est partenaires. Mais
le projet de troisième lien, c'est notre projet. On n'est pas partenaires, on
est le leader. On est celui qui va s'assurer de la réalisation. Et là-dessus
j'ai un engagement, nous avons un engagement très ferme de notre chef François
Legault que les sommes seront au rendez-vous et que ce projet-là va aller de
l'avant.
Donc, les gens de Québec n'auront pas à
choisir entre deux projets. Ils auront à choisir entre des formations
politiques qui tentent la mystification puis une formation en politique qui met
son coeur puis ses tripes sur la table pour que ce projet-là avance.
Le Modérateur
:
Isabelle Porter, Le Devoir.
Mme Porter (Isabelle) : Bien,
une petite question à M. Paradis. Dans le communiqué, on vous cite en disant
que M. Couillard, donc, ne croit pas au trafic à Québec. C'est pour ça qu'il a
privilégié, dans le fond, un projet de tramway au projet de troisième lien.
Est-ce à dire que vous ne pensez pas que
le projet de réseau structurant puisse avoir un impact sur la congestion
automobile?
M. Paradis (Lévis) : Il y
aura un impact sur la congestion automobile. En fait, c'est le but de
l'exercice, sauf que, dans un pareil exercice, il ne faudrait pas non plus
qu'on tente encore une fois de démoniser l'utilisation de l'automobile. Il y a
des réalités des citoyens, je pense qu'ils l'ont exprimé clairement, qui font
que certains continueront à utiliser une automobile. Le projet structurant dont
on parle, celui dont on débat aujourd'hui, ne devrait pas faire en sorte que
des gens soient obligés ou qu'on commande à des gens de laisser maintenant
l'utilisation de l'automobile. On se l'est fait dire. Au salon bleu, on a déjà
dit, à travers des questions qui étaient posées : Bien, que les gens
vendent leur voiture. Ce n'est pas ça, le but de l'exercice.
On a toujours dit qu'un projet de
troisième lien et un projet de transport structurant étaient complémentaires
l'un à l'autre. Il n'y aura pas d'individus qui seront forcés d'accrocher leur
clé par rapport aux autres. Cependant, les deux projets doivent s'arrimer, mais
il est vrai de dire que régulièrement, au gouvernement, on a fait semblant que
la congestion routière n'existait pas. J'ai même invité, du temps, le ministre
des Transports Laurent Lessard à venir faire l'expérience, matin après matin,
de ce que vivent les Québécois et les Québécoises, les gens de la région de
Québec, Rive-Sud et Rive-Nord confondus.
Alors, aujourd'hui, ce qu'on se dit, là,
ce n'est pas : Accrochez vos clés, devenez des adeptes de... D'un côté ou
de l'autre, on ne démonise rien. On prend un projet puis on constate que
l'arrimage est possible et qu'en ce sens-là tout ça mis ensemble on aura un
impact sur la congestion routière et la fluidité du transport.
Mme Porter (Isabelle) : Une
petite dernière. Ce que je comprends, dans le fond, c'est que, d'ailleurs
le titre de votre communiqué le dit bien, on parle du fait que le projet
de réseau structurant se connecte au troisième lien. Ce n'est pas le troisième
lien qui se connecte au projet de réseau structurant. Là, vous voulez faire
atterrir le projet de troisième lien avant la fin d'un premier mandat. Est-ce
que vous pourriez revoir l'échéancier...
M.
Caire
: Juste
un petit... On n'a pas dit qu'on construirait le troisième lien avant la fin
d'un premier mandat, là. Je veux juste...
Mme Porter (Isabelle) : Vous
alliez l'avancer, en tout cas.
M.
Caire
: Oui. O.K.
Mais juste qu'on soit clairs parce que ça, malheureusement, la démagogie
libérale tend à envoyer ce message-là dans la population. Je veux dire, on n'est
pas des génies, mais on n'est pas complètement stupides non plus, là. On sait
qu'un troisième lien, ça ne se bâtira pas en quatre ans, là. Je m'excuse, là,
je voulais juste corriger ça tout de suite.
Mme Porter (Isabelle) : Pas de
problème. Ma question, c'est de savoir : Est-ce que vous pourriez revoir
l'échéancier qui a été prévu dans le cas du tramway de manière à pouvoir peut-être
avancer le troisième lien pour que ça avance plus tôt, si vous voulez?
M. Paradis (Lévis) : Bien, écoutez,
on est dans l'avenir des plans et devis. Chose certaine, c'est que l'échéancier
dont on parle pour l'instant ferait en sorte que, dans la mesure ou dans le
meilleur des mondes, un projet structurant tel que présenté, le tramway et tout
ça, serait potentiellement disponible 2025, 2026. C'est à peu près ce qu'on
nous dit.
Dans la mesure où on considère que la
réalisation du troisième lien se débute dans un premier mandat, il est
potentiellement envisageable que les échéanciers, finalement, se chevauchent
quelque part. Ce n'est pas une vue de l'esprit de penser que, menés de front,
ces deux projets-là puissent à peu près aboutir en même temps, mais là c'est
toute la notion des plans, devis, comment ça se fait, de quelle façon ça
avance.
Chose certaine, qu'un avance avant l'autre
ou après l'autre, à plus ou moins brève échéance, hein, c'est le café dans le
lait, là. Si je mets mon lait avant le café ou mon lait après le café, ce qu'on
souhaite, c'est que les deux se mélangent puis que ça soit buvable, là.
Alors, ce n'est pas une question, là, de
dire : On fera en sorte à tout prix qu'un se finisse avant un par rapport
à l'autre. Suivre les travaux, suivre l'avancement de façon extrêmement
vigilante, mais, dans le meilleur des mondes, les deux pourraient aboutir
sensiblement en même temps pour que l'arrimage soit possible.
Mme Porter (Isabelle) : Vous
ne tenez pas à ce que les plans et devis d'un troisième lien, par exemple,
soient complétés avant ceux du projet de réseau structurant.
M. Paradis (Lévis) : Ce qu'on
veut, en tout cas, c'est que les plans et devis d'un troisième lien apparaissent
et ne soient plus qu'une vue de l'esprit. Moi, ce que je vous ai dit tout à
l'heure, c'est que c'est assez étonnant. Et c'est ce qu'on a déjà dit,
d'ailleurs, hein? Quand quelqu'un veut, en principe, il peut, quand la volonté
est là, volonté politique, volonté des organisations. Dans le cas de ce
projet-là, vous le savez comme moi, en l'espace de trois mois, on est
maintenant pas mal avancés, davantage que sur le projet de troisième lien, où
on a un bureau de projet qui existe depuis trois ans, des aboutissements
probablement dans encore trois ans. Bien, on vous l'a déjà dit et on le répète,
ça va aller plus vite avec un gouvernement de la CAQ.
Le Modérateur
:
Patricia Cloutier, Le Soleil.
Mme Cloutier (Patricia) : Oui.
M. Caire, j'aimerais juste préciser, il me semble avoir entendu votre chef
François Legault dire que vous allez débuter la construction d'un troisième
lien avant la fin d'un premier mandat caquiste. C'est bien ça?
M.
Caire
: Tout
à fait. Puis je vous réitère...
Mme Cloutier (Patricia) :
Parce que là on parlait des mots «atterrir», là...
M.
Caire
: Non,
non, non. Je vous réitère, notre engagement, c'est de débuter la construction
du troisième lien avant la fin de notre premier mandat. C'est bien ce qu'il a
dit et c'est ce que je vous réitère, c'est ce que nous vous réitérons aujourd'hui.
Mme Cloutier (Patricia) :
Parfait. Et comment vous allez faire? Dans le fond, je ne sais pas, là, mais
avez-vous une idée comment on peut connecter vraiment le troisième lien et le
réseau de transport de Québec? Vous voudriez qu'il y ait des autobus qui
partent, là, si on veut, qui traversent le troisième lien puis que tout ça soit
connecté avec Lévis, qu'ils fassent le tour? Expliquez-nous un peu mieux
comment vous voulez faire?
M.
Caire
: Bien,
le problème technique, pour répondre à votre question, c'est qu'il reste des
choses à valider. Par exemple, dans l'hypothèse où le troisième lien est, en
tout ou en partie, un tunnel, quelle sera notre capacité à faire passer des rails
là-dessus? Jusqu'à quel point, donc.... puis vous comprenez que le tramway, ça
lui prend des rails. Donc, est-ce qu'on peut passer des rails, oui ou non? Ça,
c'est des questions pour lesquelles on recherche la réponse, au moment où on se
parle, pour être bien certains de vérifier nos hypothèses.
Maintenant, quand on aura les réponses à
ces questions-là, bien, on pourra vous dire quel type de véhicule pourra passer
par le troisième lien, donc quel type d'espace on va réserver pour les
véhicules du transport collectif, et, à ce moment-là, évidemment, ça va avoir
une incidence sur comment on le connecte avec le reste du réseau.
Mme Cloutier (Patricia) : Si
vous souhaitez que le tramway, par exemple, passe à travers... dans le troisième
lien, est-ce que, dans ce cas-là, la position du troisième lien devrait être un
peu plus vers le centre-ville de Québec, si vous me comprenez bien, parce que
le tramway, la carte qu'on a eue, dans le fond, là, il n'allait pas nécessairement,
là...
M.
Caire
: Pas directement.
Mme Cloutier (Patricia) : Pas directement,
là, vers le pont de l'île, ou, en tout cas, où passerait un troisième lien, là.
Est-ce que vous pensez que le troisième lien devrait être un petit peu vers le
centre-ville de Québec?
M.
Caire
:
Encore là, c'est difficile de répondre à votre question, parce que, si on
optait, par exemple, pour un pont et un tunnel, ce qui est une hypothèse,
on s'entend, bien, c'est sûr qu'à ce moment-là on regarde du côté de la
pointe de l'île d'Orléans. Si on parle d'un tunnel, tout simplement, bien là, c'est
sûr qu'on a un petit peu plus de flexibilité pour jouer avec les points
d'entrée et points de sortie, notamment quand on regarde l'autoroute de la
Capitale qui s'en va vers le fleuve, on peut comprendre que ça a été dessiné là
pour ça.
Maintenant, ce qui est certain, c'est
qu'on va mettre fin à la folie des libéraux en cette matière. Bien, écoutez,
là, actuellement, le bureau de projets, qui, soit dit en passant, ne travaille
pas fort, fort, là, si mes sources sont exactes, là, évalue l'hypothèse d'un
troisième lien de Saint-Augustin à la Côte-de-Beaupré, là. Ce n'est pas
sérieux, là, c'est ridicule. Tu sais, quand on ne veut pas faire quelque chose,
on fait ça.
Alors, nous, déjà en partant, on va
resserrer le mandat qui a été donné, dire : Le troisième lien, il est à
l'est, puis vous avez pas mal, là... Quand on regarde toutes les études qui ont
été écrites, qui ont été rédigées là-dessus, tu sais, le secteur, là, ça jouait
oui, effectivement, mais on ne parle pas de sur un horizon de 15 kilomètres,
là, on s'entend.
Donc, on va resserrer ce mandat-là, on va
arriver avec des hypothèses très rapidement et éventuellement, avec ces hypothèses-là,
on va être en mesure... plus les hypothèses du type de véhicules qu'on va
pouvoir faire traverser sur cedit troisième lien, bien là, on va être en mesure
d'arriver avec une solution plus précise, et là le bureau de projet du
troisième lien et les gestionnaires des deux projets de transport collectif de
la Rive-Sud et de la Rive-Nord vont travailler ensemble pour arrimer tout ça.
Mme Cloutier (Patricia) : Et
dites-moi qu'est-ce que vous pensez de la sortie du maire de Lévis, Gilles
Lehouillier, vendredi dernier, alors qu'on apprend, là, ce matin qu'en fait,
depuis mercredi dernier, il aurait eu son O.K. du gouvernement, là, pour
l'étude, si on veut, l'étude de son projet de transport à Lévis?
M. Paradis (Lévis) : Écoutez,
vous savez, c'est un peu étonnant, ce qu'on apprend ce matin. Bien, on apprend
ce matin, vous venez de nous le dire, là... on lit ça ce matin.
Alors, de un, moi, je n'ai pas l'essence
même de cet échange-là, mais manifestement le premier ministre n'était pas au
courant lui-même, vendredi passé, qu'il avait déjà donné son accord, parce que
de la façon dont on a parlé, ce n'était pas ça. J'imagine qu'à la lumière de la
sortie du maire de Lévis, lui non plus n'était peut-être pas au courant.
Alors, tu sais, il y a une problématique,
là. On nous dit : Bien oui, c'est déjà dans la malle, mais les principaux
intéressés ne semblent pas être au courant. Il faudra aller plus loin, mais déjà,
en ce sens, c'est troublant. Il n'y a pas d'autres réponses à donner que ça.
Mais c'est étonnant que les deux principaux intéressés, en tout cas, n'aient
pas fait mention de ça, et on a l'impression qu'ils n'étaient pas eux-mêmes au
courant. Il y a un problème manifestement de communication.
Le Modérateur
: Hugo
Pilon-Larose, La Presse.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Si
j'ai bien compris ce que vous avez dit, donc vous appuyez le projet, tel qu'il
est présenté en ce moment, au niveau du montage financier, là, 60 % de
quelque 3 milliards. Mais, si j'ai bien compris, vous avez dit : Pas
plus que ça, là. Ça, c'est le maximum qu'on va.
Au niveau du troisième lien, à moins
d'erreur, vous n'avez jamais pris, là, position face au coût maximum? Ça
ressemble à quoi aujourd'hui? Est-ce que c'est deux poids, deux mesures ou bien
est-ce que vous avez une meilleure idée de... on peut aller jusqu'à combien
pour un troisième lien?
M.
Caire
: Non.
C'est parce que, dans le cas du projet de transport collectif, là on a un
montage financier très clair. Donc, on peut prendre un engagement sur ce
montage financier là, en mettant un plafond, comme on vient de le dire, en
disant : Voici le montant, on ne met pas plus que ça.
Dans le cas du troisième lien, on a une étude
du professeur Massicotte qui dit : Voici, moi, l'hypothèse qu'on m'a
demandé de valider, elle coûterait plus ou moins, à 30 % de marge
d'erreur, 4 milliards. Mais, dans l'étude, il est aussi mentionné, on
pourrait trouver une solution autre pour un troisième lien qui coûterait moins
cher. Alors, nous, on a dit : Bien, on adopte la solution moins chère, sauf
qu'elle n'est pas encore chiffrée.
Donc, tant qu'à vous dire un chiffre que
sort de nulle part… Tu sais, je pourrais, moi, vous dire un chiffre qui sort de
nulle part, dire : Bon, bien, ça va coûter 10 milliards. Mais ça ne sort
de nulle part. Ça fait que nous, on va vous donner des chiffres qui sont
validés par les experts. Ce qu'on sait, c'est que ça va être moins de
4 milliards. Mais combien moins de 4 milliards? On ne le sait pas.
Puis à ce moment-là, quand on aura ce chiffre-là, on le présentera à la
population puis on dira : Voici ce que ça coûte, puis maintenant, on va
faire des démarches pour aller chercher des contributions du fédéral, puis
voici le montage financier, puis on va présenter ça à la population.
M. Pilon-Larose (Hugo) :
Mais, si je comprends bien votre réponse, le plafond, au final, c'est
4 milliards.
M.
Caire
: Bien,
c'est-à-dire que…
M. Pilon-Larose (Hugo) :
Ça ne sera pas plus que ça, là.
M.
Caire
: Bien,
la dernière étude en lice d'un expert, dont on ne conteste pas la crédibilité,
nous dit : Le pire, le scénario le plus coûteux, il est à
4 milliards, mais il existe d'autres solutions tout aussi efficaces, mais
pour moins cher. Il ne nous dit juste pas moins cher comment.
Donc, on va aller chercher la réponse à
cette question-là : Moins cher, c'est moins cher comment? C'est-u 3? C'est-u
2? C'est-u 2,5? Je ne sais pas. C'est pour ça que je ne peux pas
aujourd'hui vous dire : On va mettre 2,5 puis la solution est à 2,
mettons, ou 2,5, puis la solution est à 3. Mais ce qu'on sait, là, c'est que ça
va être moins que ça puis ça va être tout aussi efficace. Puis ça, bien, c'est,
le dernier expert en lice consulté qui nous le dit.
M. Pilon-Larose (Hugo) :
Vous appuyez donc ce projet du maire Labeaume, avec meilleure interconnexion et
etc. Par contre, je vous regarde en ce moment puis je vous trouve très, très
sérieux. Est-ce que vous êtes enthousiaste face à ce projet-là?
M.
Caire
:
Écoutez, c'est parce que…
M. Pilon-Larose (Hugo) :
Oui? C'est emballant ou pas?
M.
Caire
: C'est
parce que, écoutez, dans l'expectative où on serait mandaté pour gouverner le
Québec, c'est quelque chose de très sérieux, vous savez.
M. Pilon-Larose (Hugo) :
Mais êtes-vous emballé du projet? Est-ce que vous êtes enthousiaste face à ce
projet-là?
M.
Caire
: Bien,
moi, sincèrement, oui, je trouve que c'est un projet qui est très intéressant,
je l'ai dit d'entrée de jeu, qui répond à nos demandes. Je sens qu'il y avait
une volonté de tenir compte des demandes et des exigences de la Coalition
avenir Québec. Parce que souvenez-vous des deux premières moutures, tramway,
SRB, il n'y avait rien pour les banlieues en partant. Donc, dans ce projet-là,
on voit qu'il y a une desserte des banlieues qui est sérieuse, qui est
efficace.
Souvenez-vous les critiques que j'ai
faites, au niveau du SRB notamment, je disais : Bien, écoutez, là, sur le
parcours, on a l'impression que ça fait plus de la valorisation immobilière que
du transport collectif. Bien, le maire a reconnu que cette critique-là, il
l'avait entendue, il l'avait intégrée. Et aujourd'hui, on voit le secteur
Saint-Sacrement, le secteur cégep Garneau qui vont être desservis de façon beaucoup
plus efficace. Ma collègue ici, Geneviève, qui a pris un engagement très ferme
dans le secteur Legendre, connecter avec Pie-XII pour décongestionner ce
secteur-là, bien, le projet du maire prévoit cette route-là et c'est lui qui va
la réaliser à ses frais. Donc, le maire Labeaume va concrétiser une promesse de
ma collègue à ses frais. Puis je pourrais vous donner différents exemples comme
ça, là, qu'on retrouve dans le projet.
Donc, oui, c'est un projet qui est intéressant.
Maintenant, comme j'ai dit, ce n'est pas notre projet. Nous, on est partenaires,
on met des sous là-dedans puis on va être vigilants sur la façon dont tout ça
va être administré, mais sur l'ensemble du projet, si on ne le trouvait pas
intéressant, on ne le financerait pas. J'aurais dit non, là. Tu sais, le
tramway, on ne le trouvait pas intéressant, on a dit non. SRB, on ne le
trouvait pas intéressant, on a dit non. Aujourd'hui, on le trouve intéressant,
on dit oui.
Le Modérateur
:
Jocelyne Richer, Presse canadienne.
Mme Richer (Jocelyne) : Oui,
bonjour. Le but d'un troisième lien, c'est désengorger la circulation.
M.
Caire
: Entre
autres.
Mme Richer (Jocelyne) : Je me
demandais sur quelles études la CAQ s'est appuyée pour conclure qu'un troisième
lien aurait cet impact-là?
M.
Caire
: O.K.
D'abord, vous devez savoir qu'il y a à peu près, je dirais, depuis 1956, à peu
près une dizaine d'études et de rapports qui ont été faits, certains puis la
plupart, en fait, très, très complets, notamment des études origine-destination,
et notamment c'est l'étude de 1972, si ma mémoire est exacte, qui prévoit les
problèmes de congestion routière qu'on vit actuellement, si on ne va pas de
l'avant avec un projet de troisième lien. Donc, l'origine du projet de
troisième lien, pour cette étude-là, c'est d'éviter ces problèmes de congestion
routière que nous vivons actuellement. Vous avez dit : Le projet de
troisième lien, il vise la décongestion routière. Vous avez raison, mais c'est
plus que ça. C'est plus que ça.
Je pense que maintenant la Communauté
métropolitaine de Québec doit réfléchir en termes de communauté. Et ce qui
était autrefois le lien entre les deux rives, c'est-à-dire le fleuve, est
aujourd'hui un obstacle. Et cet obstacle-là, on doit faire en sorte qu'il n'en
soit plus un pour faire en sorte que la Communauté métropolitaine de Québec,
dans son développement économique, soit capable de bénéficier de la masse
critique que tout cet ensemble-là représente. Puis le troisième lien, pour ça,
est un acteur majeur. C'est une pièce pivot de cette philosophie-là qu'on veut,
avec les collègues de la Rive-Sud, de la Rive-Nord, imprégner dans notre
discours qu'il faut réfléchir maintenant. Québec doit réfléchir en termes de
communauté métropolitaine.
Donc, oui, la congestion routière, oui,
l'amélioration de la fluidité des échanges entre les deux rives et oui, le fait
que, oui, ça demeure deux municipalités, mais c'est une communauté.
Mme Richer (Jocelyne) : Mais
ma question, en fait, c'est : Est-ce que la CAQ s'appuie sur une étude sérieuse,
récente — on ne parle pas des années 50 ou 70, là — une
étude d'experts sérieuse, récente, pour affirmer : Ça prend un troisième
lien qui aurait pour effet de décongestionner? On parle d'un projet de peut-être
4 milliards. Est-ce que vous avez cette étude-là pour affirmer qu'un troisième
lien aura cet impact-là?
M.
Caire
: Écoutez,
il y a deux réponses à votre question. Premièrement, je ne me risquerais pas à
dire que les études qui ont été faites dans le passé n'étaient pas sérieuses. Je
ne me risquerais pas à ça parce que c'est les mêmes personnes qui ont bâti le
pont de Québec, qui ont bâti le pont Laporte.
Mme Richer (Jocelyne) : Écoutez,
M. Caire, on est... On est en 2018, M. Caire.
M.
Caire
:
Pardon?
Mme Richer (Jocelyne) : On
est en 2018.
M.
Caire
: Oui,
oui. Non, je suis d'accord avec vous, sauf que, quand une étude vous dit :
Si vous ne faites pas ça, il va vous arriver ça dans 20 ans, et que ça se
produit, tu dis : O.K., de toute évidence, lui, il savait de quoi il
parle. Je dis ça comme ça.
Ceci étant, vous savez, quand six médecins
différents vous donnent le même diagnostic, vous pouvez aller en voir un
septième, si vous voulez, mais les chances sont bonnes qu'il va vous donner le même
diagnostic. Donc, on est un peu dans cette dynamique-là, à savoir : Est-ce
que, pour nous, il fait le moindre doute que le troisième lien va avoir un
impact positif sur la décongestion routière? La réponse à cette question-là,
c'est : Non, ça ne fait aucun doute.
Maintenant, si le Parti libéral avait
respecté son engagement de 2014, les études récentes, dont vous parlez, on les
aurait en main, ce qui n'est pas le cas. Et je suis à peu près convaincu... pas
à peu près, je suis convaincu que ces études récentes là vont arriver aux mêmes
conclusions que les dizaines d'études qu'on fait cycliquement, depuis à peu
près 70 ans, parce que, de décennie en décennie, les mêmes études sur le même
sujet en arrivent aux mêmes conclusions.
Mme Richer (Jocelyne) : Mais
c'est que ça laisse croire que vous prenez des engagements sans vous appuyer
sur des faits réels ou des études, parce qu'il y a certains experts qui disent
qu'au contraire un troisième lien, qu'est-ce que ça va faire, ça va encourager
l'étalement urbain, plus de gens qui vont en banlieue, qui achètent plus de
voitures et qui encouragent la congestion. Alors, ça ne règle pas
nécessairement le problème.
M.
Caire
: Oui.
Bien, c'est drôle que vous disiez ça parce que les études dont vous me parlez
ont exactement les mêmes caractéristiques que celles dont je vous parle,
c'est-à-dire qu'elles ne sont ni récentes, ni d'actualité. Et, en plus, les
études dont vous parlez, pour en avoir consulté quelques-unes, n'adressent pas
la situation de Québec. Ce sont des études qui font des généralités, à
l'exception d'une seule qui a été faite à l'Université Laval.
Mme Richer (Jocelyne) : ...des
engagements en s'appuyant sur du vent.
M.
Caire
: Bien,
en s'appuyant sur 70 ans d'expertise qui en arrivent à la même conclusion.
Mais, écoutez, vous pouvez, puis c'est votre droit, je ne le conteste pas, vous
pouvez nier la compétence de tous ceux qui ont fait ces études-là de 1956 à
2015. Moi, je ne fais pas ça, puis ce que je vous dis, c'est que la mise à jour
de ces études-là, qui va nous amener vers le projet de troisième lien, ça sera
fait, parce qu'on ne tournera pas les coins ronds, on l'a dit, mais je ne vois
pas en quoi ces études-là pourraient en arriver à la conclusion que...
Mme Richer (Jocelyne) : ...fait
croire ça.
M.
Caire
: Bien
là, je m'excuse, je ne sais pas comment vous le dire, là, mais...
Mme Richer (Jocelyne) : Mais,
si un expert dit : Un troisième lien, ce ne serait pas profitable, est-ce
que la CAQ changerait sa position?
M.
Caire
: O.K.,
mais c'est parce que moi, je n'ai aucun expert qui est venu à Québec, qui a
étudié la situation de la ville de Québec puis qui m'a écrit, noir sur blanc,
que le troisième lien n'aura aucun impact sur la congestion routière. Moi, j'ai
un expert norvégien qui a fait des études à travers le monde, d'un paquet de
projets, puis qui est en lien... est arrivé avec des conclusions générales.
J'ai des études qui sont faites par des experts américains sur des projets aux États-Unis,
qui en arrivent à des conclusions générales, que je respecte, soit dit en
passant. Je ne nie pas leur compétence, je ne nie pas leur expertise, mais je
n'ai en main aucune étude qui me dit que le troisième lien n'aurait pas
d'impact sur la congestion routière. Ce que je vous dis, par contre...
Mme Richer (Jocelyne) :
...contraire.
M.
Caire
: C'est
ça. Ce que je vous dis, c'est que, quand on prend le temps d'analyser tout ce
qui s'est écrit, depuis 1956 jusqu'à nos jours, cycliquement, ces mêmes études
sur le même sujet en arrivent à la même conclusion : oui, c'est pertinent
et, oui, ça aura un impact.
Bon, libre à tout le monde de dire :
Oui, mais, tu sais, la dernière en liste, qui date de 2015, ou celle qui a été
faite en 2003, ou celle qui a été faite en 1999, tout ça n'est pas bon. On peut
balayer ça du revers de la main, c'est correct, mais moi, je pense que le même problème
est adressé de la même façon et, techniquement, devrait nous amener aux mêmes
conclusions.
Le Modérateur
: Louis
Lacroix, Cogeco.
M. Lacroix (Louis) : Bonjour.
D'abord, sur le financement du projet de tramway, là, est-ce que vous
garantissez qu'il n'y aura pas d'obstruction si jamais un gouvernement de la
CAQ est élu l'année prochaine? Les fonds, les crédits vont être débloqués pour
que le projet se développe, le maire Labeaume n'a pas à se stresser avec ça,
là.
M.
Caire
: Oui,
Écoutez, d'abord, deux choses. Vous parlez du projet de tramway; moi,
j'aimerais ça qu'on parle d'un projet de transport collectif, parce que, si ce
n'était que le tramway, on ne serait pas assis ici aujourd'hui, parce que,
comme on l'a dit, le fait qu'il y ait un volet transport collectif des
banlieues est extrêmement important pour nous, et ça fait en sorte... ça change
la donne de façon significative.
Maintenant, non, le maire Labeaume n'a pas
à se stresser, dans la mesure où le projet qui nous est présenté est respecté
quant à son contenu, quant à ses échéanciers et quant au financement qui nous
est proposé. Non, le maire n'a pas à se stresser, nous respecterons l'engagement
que nous prenons aujourd'hui.
M. Lacroix (Louis) : Le 21
avril de l'année passée, on était en plein coeur de toute l'histoire du SRB,
là, et vous aviez dit, M. Caire, je me souviens, j'étais à la conférence
de presse, puis vous aviez dit textuellement : «Il faut arrêter
d'enfoncer dans la gorge des gens des projets dont ils ne veulent pas. Je ne
jouerai pas dans ce mauvais film du SRB ou du tramway».
Alors, pourquoi aujourd'hui vous acceptez
de jouer dans ce film-là?
M.
Caire
: Non,
je ne joue pas dans ce film-là. Le projet, O.K. souvenez-vous, initialement, le
premier projet qui a été proposé par le maire, c'était un tramway qui partait
de la colline Parlementaire, qui faisait sept kilomètres en surface pour s'en
aller à Place Laurier et pour lequel M. Hamad, alors responsable de la capitale
nationale, avait estimé qu'il coûterait entre 2 et 3 milliards de dollars.
Puis j'ai les citations, là. À ça, j'ai dit non puis je n'étais pas tout seul,
parce que le gouvernement libéral aussi a dit non, et, si on nous avait proposé
ça dans la dernière mouture, j'aurais dit non.
Mais vous comprendrez, là, qu'on passe de
sept à 23 kilomètres. On s'en va au Trait-Carré jusqu'à Le Gendre, donc on
dessert les banlieues, Saint-Augustin et Cap-Rouge, les banlieues de
Charlesbourg puis, en satellite, Beauport et pour une fraction du prix, parce
que, si on ramène ça au coût du tramway, vraiment, on est en deçà du milliard,
là, significativement. Donc, cette portion-là du projet, ce n'est pas la même.
Pour le SRB, comme je vous ai dit, ça non
plus, ce n'est pas la même chose, parce que, souvenez-vous, le projet de SRB
initial, c'était 1,6 milliard. Alors, vous comprendrez que ce qu'on nous
propose aujourd'hui, c'est bien en deçà de ce montant-là, parce qu'on est à 2,9
total. L'ensemble du projet est à 2,9. C'est sûr que le volet SRB est moindre
que 1,6, d'une part. D'autre part, j'avais dit, dans ce cas-là, le projet de
SRB, il y a deux graves lacunes. La première, c'est qu'il y a volet important
qui ne sert qu'à la valorisation immobilière. Le maire lui-même a admis qu'il
avait enregistré cette critique-là, qu'il l'avait modifié et qu'il s'assurait
maintenant que le parcours, dans sa totalité, soit d'abord et avant tout un
système de transport collectif.
Et l'autre chose, souvenez-vous, puisque
vous me citez, j'avais aussi dit : Si le SRB, on le fait passer par le
troisième lien puis qu'on l'amène à Lévis, ça, ça pourrait être un projet
intéressant. Mais là on veut le passer par le pont de Québec, ce qui veut dire
qu'il faut baisser le tablier du pont, alors qu'on n'est même pas capable de le
peinturer. J'ai dit : Voyons, ça n'a aucun sens. Techniquement, ça n'a
aucun sens.
Mais je peux vous sortir la citation de
moi-même — je n'aime pas me citer moi-même, mais je
peux — où je dis : Si vous le faites passer, le même SRB,
d'abord, vous lui donnez un volet transport collectif à 100 %. D'autre
part, vous le faites passer par un troisième lien puis vous l'amenez à Lévis
par un troisième lien, j'ai dit : Ça, ça pourrait être intéressant. Ça,
c'est ce que j'ai dit à l'époque, donc, compte tenu du fait que, oui, ces deux
moyens de locomotion là se retrouvent dans le projet actuel, mais ce qui est
proposé, ça n'a rien à voir, là.
M. Lacroix (Louis) : Ce que vous
disiez, d'enfoncer dans la gorge des gens des projets dont ils ne veulent pas, il
n'y a eu aucune consultation faite encore sur le projet actuel.
M.
Caire
: Vous
avez raison. Vous avez raison.
M. Lacroix (Louis) : Comment
faites-vous pour savoir qu'ils en veulent?
M.
Caire
: Bien,
je ne le sais pas s'ils en veulent, mais je comprends que le maire a pris un engagement
formel de consulter la population de Québec. Alors, ce n'est pas moi qui le
dit, c'est le maire de Québec qui dit : Moi, je vais aller vendre mon
projet, puis je vais écouter ma population, puis je vais consulter ma population.
Donc, visiblement, le maire n'a pas l'intention d'enfoncer son projet dans la
gorge des gens. En tout cas, ça ne m'apparaît pas être le discours de quelqu'un
qui dit : Moi, je n'écoute personne, je fais mon affaire, j'ai mon argent
puis j'avance. Il le dit lui-même qu'il va les consulter. Il ne dit pas sous
quelle forme, mais il dit qu'il va les consulter, puis, mieux que ça, je vous
annonce que nous avons l'intention de participer à cette consultation-là. On va
y aller, nous autres, dire ce qu'on en pense.
M. Lacroix (Louis) : Peut-être
juste une dernière, parce que vous aviez dit... On parle beaucoup du troisième
lien, évidemment, puis de l'échéancier de construction. Dans Le Soleil,
vous aviez dit, il y a quelque... En fait, c'est M. Legault qui parle. Il dit :
«Là, on a perdu trois ans. Il faut que les études soient faites rapidement et
que ça soit réalisé dans le prochain mandat.» On parle d'une réalisation dans
le prochain mandat.
M.
Caire
: Oui.
Il parlait des études.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
que ça ne contredit pas un peu ce que vous dites?
M.
Caire
: Non,
mais relisez, là, les études... il parlait des études réalisées dans le
prochain mandat. On est allés plus loin que ça, en fait. Dans les faits, non
seulement je réitère ça, mais on va plus loin en disant que ce n'est pas juste
les études qui vont être réalisées dans le prochain mandat, on va aussi débuter
la construction. Donc, on va plus loin que ce que M. Legault avait promis
initialement.
M. Croteau (Martin) : Juste
une précision, parce qu'il y a des collègues qui souhaitaient faire un deuxième
tour de questions.
M.
Caire
: Ah!
il n'y a pas de problème.
M. Croteau (Martin) : J'en
avais peut-être juste une petite, précision, à vous poser avant de procéder.
Juste pour faire du pouce sur la question de Jocelyne, M. Caire, est-ce que je
comprends que l'étude la plus récente que vous avez en main, qui justifie la
construction d'un troisième lien, date de 1972?
M.
Caire
: Non,
non, non.
M. Croteau (Martin) : C'est
la plus récente que vous avez évoquée dans vos...
M.
Caire
: Bien,
en fait, j'ai évoqué celle de 1972 parce que je trouvais ça intéressant de voir
que déjà, en 1972, on était capable de dire : Si on ne fait pas ce
troisième lien, les ponts de Québec et le pont, le tout nouveau pont Laporte, parce
qu'à ce moment-là il était tout frais construit, ne seront pas capables de
suffire à la demande, et on va vivre un problème de congestion routière.
Donc, tout ce que je disais de l'étude de
1972, c'est que déjà, à cette époque-là, on savait qu'on vivrait les problèmes
de congestion routière qu'on voit actuellement avec plus ou moins un décalage
dans les années où on prévoyait que ça aller arriver, là.
M. Croteau (Martin) :
Donc, l'étude la plus récente qui démontre les bénéfices de la construction d'un
troisième lien pour la circulation à Québec date de quand?
M.
Caire
: Elle
date des années 2000
M. Croteau (Martin) : De
quelle année précisément?
M.
Caire
: 1999
très exactement. 2003, vous avez une autre étude qui a été faite, mais elle ne
concerne pas un troisième lien. Elle concerne la mobilité à Québec de façon
générale. C'est celle-là qui conclut entre autres à l'élargissement d'Henri-IV,
du tronçon Charest et qui conclut aussi que le prolongement de l'autoroute de
la Capitale serait une mauvaise idée. Mais elle ne concernait pas le troisième
lien à proprement parler.
M. Croteau (Martin) :
Elle ne concernait pas le troisième lien.
M.
Caire
: Non.
Elle concernait la fluidité.
M. Croteau (Martin) :
Donc, l'étude la plus récente pour le troisième lien…
M.
Caire
: C'est
celle de Massicotte. Sur un troisième lien, c'est celle de Massicotte.
M. Croteau (Martin) :
Qui date de?
M.
Caire
: 2015.
Le Modérateur
:
Marc-André Gagnon.
M. Gagnon (Marc-André) :
Oui. Bien, une question pour Mme Guilbault. De votre côté — ça
va vous donner l'occasion de prendre la parole également — de votre
côté, êtes-vous satisfaite pour, je ne sais pas, les gens de
Saint-Augustin-de-Desmaures? Ou il y a aussi des gens, si je ne me trompe pas,
dans une bonne partie de votre comté, qui seront aussi très bien desservis par
le projet. Je crois que le garage, entre autres, des tramways sera situé dans
votre comté, sauf erreur.
Mme Guilbault : Oui.
Bien, c'est ça, un peu comme l'évoquait mon collègue... excusez-moi, comme
l'évoquait M. Caire, et d'ailleurs moi-même je l'ai évoqué à plusieurs reprises
l'automne dernier, durant ma campagne électorale dans Louis-Hébert, le gouvernement
libéral a largement et depuis toujours sous-estimé le problème de congestion
routière dans l'ouest de la ville, le développement, la croissance de la population
dans l'ouest de la ville, incluant, sans pour autant s'y limiter, Louis-Hébert.
Alors, oui, je suis heureuse que le
tramway parte du IKEA, qui va pouvoir donc desservir tout ce secteur de
Cap-Rouge et même Saint-Augustin, là, parce qu'on va avoir un stationnement
incitatif qui va permettre… Et même j'irais jusqu'à dire Portneuf, à la limite,
là. Tu sais, si vraiment tout l'ouest de la ville souhaite prendre le tramway, ça
va être près de chez eux.
M. Caire évoquait aussi, et je crois bon
de le rappeler, moi, j'avais amené l'idée de désenclaver le secteur de
Cap-Rouge, de Le Gendre, en le reliant à Sainte-Foy. J'avais parlé de connecter
Blaise-Pascal avec Versant-Nord. Maintenant, le projet, lui, propose en fin de
compte de relier Pie-XII avec Versant-Nord, ce qui, à toutes fins pratiques,
atteint le même objectif, là, et qui va permettre vraiment une belle fluidité
dans ce secteur-là.
Donc, oui, pour moi, c'est une idée bien
concrète et bien précise de la CAQ qui a été prise en compte dans le tracé qu'on
nous a proposé vendredi dernier. Alors, oui, j'en suis heureuse.
M. Gagnon (Marc-André) :
Et M. Picard, de votre côté, dans Chutes-de-la-Chaudière, ce projet-là de
transport structurant à Québec, là, en rien il ne va venir aider vos citoyens
qui sont pris dans le trafic le matin à être plus fluide, là.
M. Picard
: Bien,
en rien… Sauf qu'on demande d'avoir le même sérieux du gouvernement libéral
pour les demandes qui sont faites par M. Lehouillier, là. La
route 116, un boulevard urbain va permettre d'améliorer l'accès, là, va permettre
de désengorger l'ouest de la ville.
Le Modérateur
: Nicolas
Vigneault.
M. Vigneault (Nicolas) : Rapidement,
deux petites. M. Caire, ce qu'a dit M. Legault, c'est clairement :
On pense qu'on est capables d'en faire un bon bout dans un premier mandat. Il
n'a pas dit : Débuter les travaux. C'était sur les ondes, d'ailleurs, de
notre émission matinale. Est-ce que votre engagement, c'est de débuter ou d'en
faire un bon bout?
M.
Caire
: Oui,
oui.
M. Vigneault (Nicolas) : Un
bon bout ou débuter?
M.
Caire
: Bien,
c'est parce qu'un bon bout, ça...
M. Vigneault (Nicolas) :
Bien, il y a une marge entre les deux, on s'entend là-dessus, là.
M.
Caire
: Oui,
écoutez, on peut avoir chacun notre interprétation, mais les gens de Québec
doivent savoir qu'on commencera les travaux de construction sous un
gouvernement de la CAQ dans son premier mandat.
M. Vigneault (Nicolas) :
Autre précision importante, évidemment, le lien, vous le voyez à l'est, c'est
ce qu'on comprend de votre position.
M.
Caire
:
Clairement. Clairement.
M. Vigneault (Nicolas) : Bon,
vous le voyez à l'est. L'interconnexion, est-ce que vous voyez ça aussi à
l'est? Parce que, présentement, dans tous les scénarios qui sont évoqués, c'est
clairement à l'ouest, là, que la connexion se fait, parce qu'il y a
Saint-Rédempteur et Saint-Nicolas, il y a les gens de la Beauce. C'est là que
ça connecte.
M.
Caire
: Oui.
Bien, écoutez, il faut comprendre... d'abord, la connexion à l'ouest, moi, je
pense que c'est souhaitable, là. Comment on peut faire ça sans retirer de voie
de circulation sur les deux ponts? Bien, on laissera les gens qui élaborent des
projets nous proposer des pistes de solution, mais... alors que, dans le cas du
troisième lien, écoutez, là, on construit un projet, donc tout est à faire,
donc tout est possible. Donc, si on arrive déjà avec nos spécifications et nos
besoins, bien, c'est beaucoup plus... bien, en fait, c'est extrêmement facile
de les intégrer au projet, alors que la connexion à l'ouest, bien, il y a des
contraintes.
Comme je vous disais tout à l'heure, par
exemple, dans le cas du trambus, bon, techniquement, je ne sais pas de quoi a
l'air le véhicule, mais est-ce que ça nécessite de baisser le tablier du pont?
Si c'est ça, ça devient un peu compliqué. Dans le cas d'un tramway, on comprend
que ce n'est pas possible. Alors, vous comprendrez que là ça va dépendre aussi
des contraintes techniques qui vont évacuer des options à toutes fins utiles.
Mais, dans le cas du troisième lien, comme tout est à faire... là, comme je vous
dis, il y a des validations. On doit valider la possibilité de, par exemple,
avoir un chemin de fer dans un tunnel. Est-ce que c'est possible? Si oui,
quelle est la pente nécessaire pour réaliser ça?
M. Vigneault (Nicolas) :
L'interconnexion, vous la voulez...
M.
Caire
: Mais
l'interconnexion que nous, on va gérer, que nous, on va réaliser, dont nous, on
va s'assurer qu'elle est faite, c'est celle qui passe par le troisième lien à
l'est, et on sera ouverts aux suggestions pour l'ouest, parce qu'effectivement
ce n'est pas bête de le faire là aussi. Mais techniquement, les contraintes à
l'ouest sont beaucoup plus grandes et donc la marge de manoeuvre est plus
mince.
Le Modérateur
: Julie
Couture, TVA. Je m'excuse de ne pas vous avoir vue.
Mme Couture (Julie) : Bonjour,
M. Caire. Juste pour savoir, vous, vous n'aimez pas quand la population se
fait enfoncer un projet dans la gorge, vous l'avez déjà dit, là, dans le passé,
pour d'autres projets. Pourquoi ne pas avoir attendu de voir ce que la
population en pense avant de vous prononcer? Il va y avoir des consultations. La
population, là, les gens veulent aussi se prononcer là-dessus. Il y en a qui
demandent un référendum. Vous n'allez pas vous immiscer dans le processus, mais
pourquoi vous n'attendez pas de voir ce que les gens en pensent avant de
prendre cette position-là?
M.
Caire
: Bien,
écoutez, parce qu'on reproche toujours aux politiciens de se mettre le nez dans
le vent pour voir dans quel sens il va, puis, après ça, on va décider de notre
opinion en fonction de...
Nous, on le dit à nos concitoyens, puis
comprenez-moi bien, là, tous les quatre ici, là, on est très, très, très
conscients que ce qu'on dit ne plaira pas, en tout cas, dans un premier temps,
à des gens qui seraient favorables à la Coalition avenir Québec, là, mais on en
est très conscients, là. Mais, en même temps, je pense que, comme élus, on a ce
devoir de faire connaître notre opinion puis on a pris le temps d'y réfléchir.
On n'a pas réagi à chaud vendredi, on a pris le temps d'y réfléchir, on a pris
le temps de penser à notre affaire, mais on en arrive à la conclusion que, bien
que perfectible, et nous nous assurerons qu'il l'est, perfectionné, le projet,
il est intéressant pour la ville de Québec.
Alors, moi, je le dis aux gens, à mes
électeurs, à mes concitoyens, moi, Éric Caire, Geneviève, François, Marc, on
pense, avec tout ce qu'on vous a dit, là, dans le point de presse, on pense que
ce projet-là, il est intéressant, puis on pense qu'on devrait aller de l'avant.
Mme Couture (Julie) : Mais
qu'est-ce que vous voulez dire par le fait que vous dites : Ça ne plaira
pas à des gens de la Coalition avenir Québec?
M.
Caire
: Bien,
écoutez, je ne vous cacherai pas, là, qu'il y en a, des gens, qui nous sont
signifié que, si on appuyait ce projet-là, ils nous tourneraient le dos. Il y
en a, mais c'est correct. Quand on prend position en politique, on comprend
qu'on va plaire à des gens, on va plaire à d'autres gens, ça fait partie de
notre travail. Mais nous, on ne voulait pas se mettre le nez dans le vent puis
dire : Bon, bien, on va attendre à la veille de l'élection pour prendre
position puis garder ça bien caché. Je pense que le courage en politique, c'est
de dire ce qu'on pense au moment où c'est requis de le dire, puis là, bien,
nous, on pense que c'était requis de le dire aujourd'hui pour que nos
concitoyens sachent à quelle enseigne on se logeait.
Maintenant, comme je l'ai dit, une
consultation publique, si tout ça est fait sérieusement, bien, la finalité, ça
peut vouloir dire des modifications au projet aussi, là. Si on consulte les
gens, c'est parce qu'on veut avoir leur opinion, c'est parce qu'on est ouvert,
on est perméable à cette opinion-là, puis c'est parce qu'on est ouvert et
perméable au fait qu'on pourrait modifier le projet en fonction de ce que la
population nous a dit. Et ça, nous, on sera très démocratiques là-dessus. Si la
population de Québec amène des modifications mineures ou majeures au projet,
bien, c'est son projet ultimement, c'est le projet de la population qui est
porté par le maire, qui est porté par la ville, mais c'est le projet de la
population, puis nous, on sera à l'écoute de ça.
Le Modérateur
: En
conclusion, Isabelle Porter.
Mme Porter (Isabelle) : Oui. Je
dois revenir sur votre échange tout à l'heure, M. Croteau et vous, là, sur les
études.
M.
Caire
: Vous
étant...
Mme Porter (Isabelle) : Vous,
M. Caire et M. Croteau. Vous avez parlé de l'étude de M. Massicotte, de 2015,
mais la question portait sur l'impact d'un troisième lien sur la circulation.
Or, si je ne m'abuse, l'étude de M. Massicotte n'abordait pas l'impact sur
la congestion automobile.
Donc, si celle de 2003 ne parlait pas d'un
troisième lien, ça veut dire qu'on remonterait au moins à 1999 avant qu'une
étude ait élaboré sur l'impact du troisième lien sur la circulation.
M.
Caire
: Bien,
on a quand même fait des études origine destination depuis, là, mais, vous avez
raison, l'étude du professeur Massicotte ne portait pas sur les éventuels
changements de comportement chez les automobilistes qui empruntent les ponts.
Ceci étant dit, c'est clair que, si moi,
je pars de Beauport, de Charlesbourg, puis que je veux aller sur la Rive-Sud,
qu'il y a un troisième lien, tu sais, je n'ai pas besoin d'une étude très
élaborée pour comprendre que le troisième lien va m'intéresser, à moins que je
m'en aille à Montréal, vous comprendrez, là. Mais, comme je vous dis, de tout
temps, ces études-là qui ont été conduites en sont arrivées à la même
conclusion. Et, pour moi, là, il ne fait beaucoup de doute que, oui, le volume
de trafic a augmenté, donc la congestion est plus importante, mais les besoins,
la nécessité qui commandait la réalisation d'un troisième lien, je ne crois pas
que ça ait changé beaucoup.
Le Modérateur
: Merci à
tous.
M.
Caire
:
Merci.
(Fin à 14 h 2)