L'utilisation du calendrier requiert que Javascript soit activé dans votre navigateur.
Pour plus de renseignements

Accueil > Actualités et salle de presse > Conférences et points de presse > Point de presse de M. Alain Therrien, porte-parole de l’opposition officielle pour les dossiers touchant le Réseau électrique métropolitain et l’industrie du taxi

Recherche avancée dans la section Actualités et salle de presse

La date de début doit précéder la date de fin.

Point de presse de M. Alain Therrien, porte-parole de l’opposition officielle pour les dossiers touchant le Réseau électrique métropolitain et l’industrie du taxi

Version finale

Le jeudi 8 février 2018, 11 h 15

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures dix-sept minutes)

M. Therrien : Alors, bonjour à tous. J'aimerais réagir aujourd'hui, au nom du Parti québécois, sur l'annonce que la Caisse de dépôt a faite au sujet du REM aujourd'hui. J'aurais trois constats à faire, trois sujets, là, qui impliquent, justement, cette annonce-là.

Première des choses, on a parlé du tunnel mont Royal, du fait qu'on ne pouvait pas avoir le TGF et en même temps le REM parce que les deux devaient cohabiter dans ce tunnel-là. Pendant des semaines, les libéraux, qui sont pour le REM et pour le TGF, ont à peu près nié ça. La CAQ, qui était pour le REM et pour le TGF, ont aussi nié cette évidence. Nous, on n'arrêtait pas de dire : Si vous voulez avoir le REM, il va falloir condamner le tunnel mont Royal, et le TGF ne pourra pas passer dans ce tunnel-là, c'est impossible. Alors, ce qu'il faudrait faire pour un train qui est censé être rapide et efficace qui partirait de Windsor pour aller à Québec, il faudrait que les gens qui sont à l'intérieur du train fassent deux correspondances, soit une correspondance au centre-ville de Montréal pour prendre le REM et ensuite une correspondance pour quitter le REM et reprendre un train. C'est un non-sens.

Aujourd'hui, on a finalement avoué qu'on avait raison, que le REM et le TGF ne pouvaient cohabiter et ils devaient, les deux, passer par le tunnel. Mais ils sont arrivés avec une solution. Ils ont dit qu'avec une technologie on va être capables de faire entrer les deux. Sauf que le problème, c'est que la technologie n'existe pas. Ils nous ont dit que, d'ici 10, 15 ans on aurait cette technologie-là.

Écoutez, c'est un non-sens, on fait tout simplement, là... on fait un rêve collectif. D'abord, combien va prendre de temps pour réaliser ce rêve-là, est-ce que c'est 10, 15, 20, 25 ans? Quand on aura réalisé cet objectif-là, comment on aura mis dans l'expérience, combien de milliards de dollars, soit la Caisse de dépôt et placement, soit Via Rail ou soit les contribuables québécois, pour que cette technologie-là voie le jour? On n'a aucune idée. On prend les Québécois, ce matin, pour des valises. À un moment donné, là, ça suffit de conter des histoires aux Québécois. Cette technologie-là, elle ne sera pas présente avant possiblement 10, 15 ans, si ça se fait. Si jamais ça se fait, combien de temps il va falloir fermer le tunnel mont Royal? Quelles seront les mesures de contingence pour que les gens puissent contourner ce tunnel-là qui est absolument essentiel au transport collectif québécois? Pas de réponse.

Deuxième des choses, Bombarbier. Écoutez, le gouvernement, depuis quelques mois, est en train de saccager Bombardier. Ils ont donné la série C à Airbus. L'expertise, tout le fruit de l'ingénierie de Bombardier a été mis dans la série C, et le gouvernement et Bombardier ont donné cette expertise-là, sans rien en retour, à Airbus, une Européenne. En plus, on a appris que les emplois qui seront créés pour les ventes de la série C aux États-Unis vont être créés aux États-Unis, avec les fonds publics québécois, en Alabama. Et là on apprend ce matin, le gouvernement est très content de ça, de savoir que, finalement, ce n'est pas Bombardier qui va hériter du contrat du transport du REM. Alors, ça, c'est un autre échec pour Bombardier, et le gouvernement, bizarrement, s'est mis à applaudir cette chose-là.

Dernier point très important. Quand on a fait le REM, au départ, quand on a remis l'ébauche du projet du REM, le gouvernement a dit que ce serait un investissement, que le gouvernement du Québec mettrait de l'argent dans ce projet-là et qu'il aurait, en contrepartie, un rendement. Et donc, depuis le début, il nous dit : Ce n'est pas une dépense, c'est un rendement qu'on recevra. Et donc, à ce moment-là, on pouvait exclure ce montant d'argent là des dépenses courantes du gouvernement parce que c'est un investissement. En plus, on apprenait que la Caisse de dépôt et placement, avec le P.D.G. qui était, en 2015, Sabia, qui est encore M. Sabia... M. Sabia disait, en commission parlementaire, qu'ils n'accepteraient pas que le projet, pour eux, n'atteigne pas un seuil de rentabilité de 8 %. Et donc ça veut dire qu'on assurait 8 % de rendement pour la Caisse de dépôt et placement, et après ça le Québec, le gouvernement du Québec aurait un rendement sur l'investissement.

Aujourd'hui, en Chambre, le ministre Coiteux nous dit très clairement qu'il est impossible de rentabiliser un transport en commun, que c'est ridicule de penser ça. Il nous dit ça en Chambre, mais nous, on dit depuis le début : C'est quoi, les conséquences? Première conséquence, ça veut dire que l'investissement du gouvernement n'est pas un investissement. Ça, ça veut dire qu'en plus d'avoir subventionné, le gouvernement et Hydro-Québec, au-dessus de 1 milliard à la construction, cet investissement-là, dans le fond, se retrouve à être une dépense de 1,3 milliard qu'il devra mettre dans son budget et qui deviendra un déficit des opérations courantes. On n'est plus dans la même game, là.

Deuxièmement, qu'est-ce que ça dit aussi? Ça dit que le 8 % de rendement espéré par la caisse, qui va le financer si le projet n'est pas rentable, selon Martin Coiteux? Ça sera les Québécois qui vont, en plus de subventionner 1 milliard à la construction, en plus de subventionner 1,3 milliard qui était censé être un investissement — là, on apprend que c'est une autre subvention — bien, à chaque année, la population québécoise, les contribuables québécois devront mettre un montant de 240 millions minimum pour que la Caisse de dépôt puisse empocher son rendement espéré de 8 %. C'est ce qu'on a appris aujourd'hui, à la fois dans ce que la Caisse de dépôt nous a présenté au sujet du REM et à la fois avec les réponses de Martin Coiteux.

Alors, moi, je vous le dis depuis le début, ce projet ne vaut pas la peine d'être fait et il coûte trop cher. Et savez-vous la fin de l'histoire? C'est que la congestion routière du Québec… pas du Québec, pardon, de Montréal va diminuer, à cause du REM, de 0,2 %. Imaginez, là, sur le pont Champlain, il y a 1 000 voitures. Grâce au REM, il y aura deux voitures de moins sur le pont Champlain. Est-ce que c'est ça, une solution de mobilité durable? Moi, je pense qu'avec tout cet argent-là les Québécois auraient mérité mieux. Voilà.

(Fin à 11 h 23)

Participants


Document(s) associé(s)