(Onze heures vingt et une minutes)
M. Legault
:
Bonjour, tout le monde. Écoutez, d'abord, je voudrais féliciter chaleureusement
tous les élus municipaux partout au Québec. C'est une belle victoire. Dans
certains cas, il y a eu des changements, dans d'autres cas, les gens sont
restés. Je voudrais en profiter aussi pour saluer ceux qui quittent, ceux qui
ont tiré leur révérence, en particulier Denis Coderre.
(Interruption)
M. Legault
: M. Lessard
fait du bruit aujourd'hui.
Donc, je voudrais saluer Denis Lessard...
je voudrais saluer Denis Coderre. Donc, je recommence. Je voudrais saluer Denis
Coderre pour sa contribution à Montréal.
Je voudrais bien sûr aussi saluer
l'élection d'une première mairesse à Montréal, Valérie Plante, avec qui j'ai eu
l'occasion de discuter hier. Je pense, c'est un bon signal qui est envoyé. J'espère
que ça va nous aider puis ça va inspirer beaucoup de candidates à se présenter
aux élections l'année prochaine ici, à Québec. On a besoin de plus de femmes en
politique.
Maintenant, il y a un sujet sur lequel je
veux revenir, qui est un peu passé sous le radar la semaine dernière, une
nouvelle financière importante. La semaine dernière, le gouvernement du Québec
a déposé les états financiers du gouvernement pour le mois d'août 2017. Et,
malgré une augmentation importante des dépenses, on a noté, seulement pour le
mois d'août, un surplus budgétaire de 1,2 milliard de dollars. Quand on
regarde pour les cinq premiers mois de l'année, ça donne un surplus accumulé de
1,7 milliard de dollars. C'est beaucoup plus que l'année dernière à la
même date. Puis rappelons-nous que, l'année dernière, on a terminé avec un
surplus de 2,5 milliards.
Donc, je pense, ça envoie un signal très
fort que le gouvernement Couillard impose actuellement une charge fiscale
beaucoup trop grande aux Québécois, aux familles. Et je comprends que Philippe
Couillard est en train de se garder une cagnotte pour faire des cadeaux
électoraux l'année prochaine, mais ça devient indécent, ce cynisme libéral. Ce
surplus n'appartient pas au Parti libéral du Québec, il appartient aux
Québécois.
Donc, je demande, encore une fois, à
Philippe Couillard de respecter les Québécois, de ne pas attendre les élections
pour redonner cet argent qu'il a pris dans les poches des Québécois. Donc, je
demande à Philippe Couillard de réduire les impôts pour l'année civile 2017.
Il n'y a aucune raison pourquoi Philippe Couillard ne réduirait pas les impôts
pour l'année 2017. On sait que le ministre des Finances doit déposer, dans
les prochains jours, une mise à jour économique. Il doit en profiter pour
réduire les impôts, comme on le mentionnait, comme on le suggérait, de
500 $ par personne, de 1 000 $ par famille. Je pense que c'est
normal qu'on s'attende à ce que l'argent qui a été pris dans les poches des
Québécois soit retourné dans les poches des Québécois maintenant qu'un surplus
s'est accumulé et pour l'année 2016‑2017 et, de toute évidence, pour
l'année 2017‑2018.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. On va passer à la période de questions, en commençant par Mathieu
Dion, Radio-Canada.
M. Dion (Mathieu) : Ça ne
serait pas plus responsable de réinvestir davantage dans les services à la
population?
M. Legault
: Moi,
je pense que c'est possible de faire les deux. On le voit dans les états
financiers du mois d'août, il y a une augmentation importante des dépenses, là,
on parle de 9 %. C'est important aussi de réduire les impôts. Je pense
qu'on peut faire les deux. Évidemment, il y a aussi des gains d'efficacité à
faire, hein? Je ne veux pas revenir sur ce qu'on propose avec les médecins de
famille, là, mais le budget le plus important, c'est le budget en santé, puis
le plus gros changement qu'il faut faire, c'est de s'assurer que les médecins
de famille prennent en charge les patients lorsqu'ils sont malades. Ça, ça
donnerait plus de services, ça ne coûte pas un sou de plus. On a déjà augmenté
les salaires de façon importante pour les médecins. Maintenant, il faut rendre
le réseau efficace. Mais, avec les milliards de surplus, on peut à la fois bien
financer les services et réduire les impôts des Québécois.
M. Dion (Mathieu) : Vous
disiez 1 000 $ par famille en réduction d'impôt dès la mise à jour
économique qui s'en vient prochainement. Là, vous demandez quoi, là?
M. Legault
: Pour
l'année civile 2017. Ce qu'on demande, c'est pour l'année 2017. Donc,
ça veut dire, quand les Québécois vont faire leur rapport d'impôt au mois
d'avril, qu'ils reçoivent 1 000 $ de retour d'impôt par famille, et
donc ça serait pour l'année 2017. Les trois premiers mois jusqu'au mois de
mars, on sait qu'on avait un surplus de 2,5 milliards pour l'année
financière. Là, on voit que cette année le surplus est encore plus élevé après
cinq mois. Donc, il n'y a pas de raison, là, qu'on ne soit pas capables. Le
1 000 $ coûte 1,7 milliard, c'est possible de le financer à même
les surplus, ça doit être annoncé. Il n'y a pas de raison, là, que M. Couillard
dise : Ah! je vais garder ça pour les élections l'année prochaine. C'est
maintenant que les familles ont besoin de cet argent.
La Modératrice
: Merci.
Jean-Marc Salvet, Le Soleil.
M. Salvet (Jean-Marc) :
Bonjour. Il n'y a pas si longtemps, on parlait de déficit structurel. Est-ce
que, bientôt, on parlera de surplus structurel? Je dis ça en me demandant si la
situation ne demeure pas fragile quand même, si ces surplus, apparus depuis un
an ou deux, seront toujours de même ampleur dans un an ou deux. Est-ce qu'on ne
joue pas avec le feu en y allant trop vite dans les baisses d'impôt, de taxes, et
tout ça?
M. Legault
: Non.
M. Salvet (Jean-Marc) :
Bref, pensez-vous que la situation est porteuse pour longtemps?
M. Legault
: Oui,
moi, je crois qu'elle est porteuse pour longtemps, puis elle le sera d'autant
plus avec un gouvernement de la CAQ parce qu'avec un gouvernement de la CAQ on
va accélérer la croissance économique. On a un rattrapage à faire d'environ
20 % au niveau du PIB par rapport à l'Ontario. Donc, quand on va faire ce
rattrapage, les revenus vont augmenter encore plus vite. Mais, on le voit, là,
pour deux années financières, 2016‑2017 et 2017‑2018, il y a des surplus de
disponibles. C'est possible de réduire les impôts. On a le devoir de le faire.
La charge fiscale, là, est dans le plafond. On a la charge fiscale la plus
importante, au Québec, comparativement aux autres provinces. Il est temps qu'on
la rajuste à la baisse.
M. Salvet (Jean-Marc) :
Est-ce que, politiquement, vous ne seriez pas, au fond, déçu que M. Leitão
annonce, donc, à la mise à jour, des baisses d'impôt? Ça ne vous fera pas… Ça
ne va pas vous retirer un argument, en même temps?
M. Legault
: Non.
Moi, j'essaie toujours de travailler pour le bien des Québécois, et je pense...
Ça fait deux ans qu'on le demande. On pense qu'il y aurait pu y avoir un bout
de fait l'année dernière. Mais, pour l'année civile 2017, là, la dernière
chance, c'est la mise à jour qui devrait être déposée dans les prochains jours.
Donc, je ne vois pas pourquoi on garderait ça pour l'année prochaine.
Maintenant, on a les moyens. C'est maintenant qu'il faut donner cet argent,
surtout quand on sait que cet argent-là, via les tarifs de garde, les tarifs
d'électricité, les taxes scolaires, vient de la poche des Québécois.
Le Modérateur
: Merci.
Mathieu Boivin, Cogeco.
M. Boivin (Mathieu) : M.
le chef de l'opposition, Jean-François Lisée, nous disait récemment qu'il
allait déposer de toute urgence un projet de loi musclé pour interdire le
visage couvert dans tout l'espace public. Il vient tout juste de nous dire
qu'il y a une fronde dans son caucus qui fait en sorte que, très à l'écoute, finalement,
il ne déposera rien. Commentez.
M. Legault
: Il est
dur à suivre. Il est dur à suivre, Jean-François Lisée. Écoutez, nous, on a la
même position depuis 2013, là. Nous, on veut interdire les signes religieux
pour les personnes en autorité, incluant les enseignants. On n'a pas changé de
position. Jean-François Lisée change de position à tous les six mois, là. Il
est vraiment dur à suivre.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup. Charles Lecavalier, Le Journal de Québec.
M. Lecavalier (Charles) :
Bonjour, M. Legault. Est-ce qu'un gouvernement caquiste de François
Legault appuierait le projet de ligne rose de Valérie Plante?
M. Legault
: Bon,
il est beaucoup trop tôt, il faut analyser le projet. Il faut analyser
l'ensemble des projets, hein? On sait qu'il y a la ligne bleue, il y a des
projets aussi de transport en commun vers ce qu'on appelle le 450, il y a des
lignes aussi à Laval qu'on souhaiterait améliorer. Donc, il faut regarder
l'ensemble du portrait. Il faut regarder les coûts des différents scénarios,
rose, bleue, ou peu importe la couleur, évaluer le trafic, donc le volume, voir
aussi quelle sera la contribution du gouvernement fédéral, parce que ce sont
des projets qui sont très coûteux. Donc, il faut analyser. Moi, je ne suis pas
fermé à l'idée, mais il faut analyser l'ensemble des projets de transport en
commun dans la grande région de Montréal et dans l'ensemble du Québec.
M. Lecavalier (Charles) :
On entend beaucoup la question du transport portée par la CAQ dans la région de
Québec. Vous êtes favorables au troisième lien. Il y a eu un communiqué de
presse qui a été émis pour se réjouir de l'abandon d'une voie réservée, là, sur
une autoroute. Mais est-ce que la CAQ... Par exemple, ce que le maire de
Longueuil, qui a demandé... la mairesse de Longueuil, qui a demandé une
prolongation de la ligne jaune, le maire de Laval aussi qui demande une
prolongation du métro à Laval, est-ce que la CAQ serait d'accord avec des
projets de transport collectif? Puis aussi à Québec, parce que M. Labeaume
veut un projet structurant, collectif.
M. Legault
: Bien,
il faut regarder l'ensemble des projets, que ça soit à Longueuil, que ça soit à
Laval, que ça soit la ligne rose, que ce soit la ligne bleue, il faut regarder
l'ensemble des projets. Il faut regarder le nombre de citoyens qui seraient
mieux servis par ces projets.
Pour ce qui est de Québec, notre position
a toujours été la même. Nous, on est favorables au troisième lien, mais ça ne
nous empêche pas d'être pour le développement, aussi, du transport en commun à
Québec. Mais on ne va pas développer le transport en commun à Québec en
pénalisant, en faisant souffrir les automobilistes. Il faut bien servir les
deux.
La Modératrice
: Merci
beaucoup.
M. Lecavalier (Charles) :
...du transport collectif et jusqu'à quel point?
M. Legault
: Bien,
il faut regarder l'ensemble des dossiers partout au Québec.
La Modératrice
:
Claudie Côté, TVA.
Mme Côté-Chabot (Claudie) :
Quelle est la principale leçon que vous tirez de l'élection de Valérie Plante?
Et est-ce que c'est une bonne ou une mauvaise chose pour la Coalition avenir
Québec?
M. Legault
:
Écoutez, moi, je ne veux pas jouer aux analystes, là. On pourrait analyser
Montréal, on pourrait analyser Québec, probablement on n'arriverait pas aux
mêmes conclusions, si vous faites allusion au changement. Je pense que ce qui
est important, c'est d'être authentiques, authentiques. Et moi, je ne changerai
pas, là. Je n'irai pas dire, comme M. Couillard, que je vais commencer à
plus faire ci ou faire ça, là. Vous allez me prendre avec mes qualités, mes défauts,
puis je ne changerai pas.
Mme Côté-Chabot (Claudie) :
C'est quand même un parti qu'on associe plus à la gauche. Est-ce que ça vous
fait craindre pour la prochaine élection, pour l'an prochain?
M. Legault
: Moi,
je suis quelqu'un de pragmatique, hein? La CAQ, moi, j'ai toujours refusé qu'on
la définisse comme étant à droite. C'est vrai que, quand on parle d'éducation,
on a toujours été le parti qui fait le plus de propositions en éducation, donc
on pourrait associer ça à la gauche. Par contre, pour la bonne gestion puis
l'économie, on pourrait associer ça à la droite. J'entendais Valérie Plante
dire qu'elle voulait réduire le fardeau fiscal des familles montréalaises. Aïe!
On peut-u être assez d'accord avec ça, à la CAQ? Donc, il faut prendre les
dossiers un par un, être pragmatiques. Je pense, aujourd'hui, les vieilles
définitions gauche-droite, ça existe beaucoup moins.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Gilbert Lavoie, Le Soleil.
M. Lavoie (Gilbert) :
Bonjour, M. Legault. Écoutez, vous avez donné une réponse hypothétique à
mon collègue Salvet à savoir qu'un gouvernement caquiste, l'économie irait
mieux, «fair enough». Vous allez me permettre une question hypothétique
également?
M. Legault
: Oui.
Je vous l'ai expliqué d'ailleurs en détail, hein?
M. Lavoie (Gilbert) : Vous
allez me permettre une question hypothétique. Est-ce que, sous un gouvernement
caquiste, advenant un ralentissement de l'économie — à cause des
cycles économiques, ça peut survenir — vous miseriez sur... vous
seriez prêts à revenir à une augmentation des impôts pour éviter de retomber en
déficit, en d'autres mots, ou est-ce que vous accepteriez un déficit à cause
d'une période de ralentissement économique? C'est hypothétique, mais ça peut
arriver.
M. Legault
: Bon,
bien, c'est ça, puis vous avez assez d'expérience pour savoir qu'on répond
rarement à des questions hypothétiques...
M. Lavoie (Gilbert) :
Vous l'avez fait tout à l'heure avec mon collègue Salvet.
M. Legault
:
...mais ce que je veux vous dire, c'est qu'il faut regarder, à moyen terme, que
le Québec, en termes de PIB par habitant, a un rattrapage de 20 % à faire.
Donc, sur une période... disons qu'on oublie les soubresauts conjoncturels, de
façon structurelle, il faut augmenter de 20 % l'économie du Québec, le PIB
au Québec. Donc, moi, je pense qu'il faut regarder à long terme.
Évidemment, quand il y a des
soubresauts... bien, moi, je suis un keynésien puis je pense que, quand ça ne
va pas bien, on aide, puis, quand ça va mieux, bien, on travaille à faire
augmenter encore plus la croissance. Mais, nous, au Québec, il faut réaliser
une chose, on a un rattrapage économique à faire. Puis notre premier ministre
jovialiste, lui, il pense que tout va bien puis qu'il est content de recevoir
11 milliards de péréquation par année. Moi, je ne suis pas content de ça.
M. Lavoie (Gilbert) :
Mais, si je vous lis bien, si je vous entends bien, M. Legault, ça veut
dire que, dans ces soubresauts-là, advenant un ralentissement, qui est un
soubresaut...
M. Legault
: Ce
n'est pas le temps d'augmenter les impôts.
M. Lavoie (Gilbert) : Alors,
vous accepteriez momentanément d'aller en déficit.
M. Legault
:
Écoutez, vous êtes beaucoup trop dans l'hypothétique, malheureusement. Il n'y
en a pas de prévu, là, à court terme.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Marc-André Gagnon, Le Journal de Québec.
M. Gagnon (Marc-André) :
Bonjour, M. Legault. Mme Maltais et même Jean-François Gosselin
semblent prendre acte du résultat électoral à Québec, et ils disent :
Bien, on va peut-être devoir mettre le projet de troisième lien de côté et
s'intéresser davantage à un projet de transport en commun structurant. Vous
n'êtes pas de leur avis?
M. Legault
: Bien,
écoutez, le PQ, c'est clair, eux, ils sont contre le troisième lien, pour le
transport en commun. À la CAQ, on est pour les deux, pour le troisième lien et
pour le transport en commun. C'est le choix de Mme Maltais, puis elle
vivra avec cette position-là.
M. Gagnon (Marc-André) :
Mais donc vous êtes à la même page que le gouvernement de M. Couillard parce
qu'au fond ils disent la même chose. Mme Tremblay dit : On peut mener
les deux en même temps. Donc, aux prochaines élections générales, comment
allez-vous faire pour vous différencier, sur cette question-là, de la position
du Parti libéral? Parce que de ce que je comprends, c'est la même.
M. Legault
: Bien,
écoutez, il y a trois ans et demi, là, M. Couillard avait promis le
troisième lien, il avait promis un chantier, là, un bureau de chantier. Il n'a
rien fait. Il vient de le faire, là. Il n'y a rien qui s'est fait en trois ans
et demi. Donc, la différence entre M. Couillard puis la CAQ, c'est que
nous, on va agir.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Marco Bélair-Cirino, Le Devoir.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Oui. Considérant l'état des finances publiques, est-ce qu'on pourrait bonifier
grandement le Plan québécois des infrastructures, augmenter le nombre de
projets et la valeur des projets qui y sont inscrits?
M. Legault
: Bien,
moi, je pense que la priorité, c'est d'augmenter le PIB, donc d'augmenter la
croissance économique. Donc, c'est plus important de viser ça comme objectif. On
a commencé, depuis quelques années, à faire un certain rattrapage dans les infrastructures.
Est-ce qu'on doit aller encore plus loin? Je pense que c'est quelque chose qu'il
faut regarder, mais il faut regarder l'ensemble des projets, des besoins dans l'ensemble
du Québec — pas seulement à Montréal, dans l'ensemble du Québec — avant
de répondre à cette question-là.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
On s'interroge sur comment décoder les résultats électoraux, notamment à Québec,
qui s'avérera sans doute un terrain... en fait, un champ de bataille important
lors de la prochaine élection québécoise. Qu'est-ce que vous, vous décodez des
résultats ici, à Québec? Et comment les conciliez-vous avec l'élection de Mme Guilbault,
toute récente? Qu'est-ce que les gens de Québec veulent, selon vous? Et qu'est-ce
que vous êtes prêts à leur donner?
M. Legault
: Moi, je
pense que les gens de Québec puis les gens du Québec cherchent des politiciens
qui sont authentiques, qui leur disent exactement ce qu'ils pensent, qui ne les
prennent pas pour acquis non plus, hein? C'est très important. Puis moi, malgré
le résultat de Louis-Hébert, je ne prends pas les gens de Québec pour acquis.
On va continuer de travailler fort, on va continuer de les écouter et on va
continuer d'aller dans le sens de leurs préoccupations. Je pense que c'est
très... Je ne veux pas jouer à l'analyste, là, puis de comparer les résultats,
puis... Non. Moi, je suis pas mal content des résultats de Louis-Hébert, là, c'est
pas mal mon baromètre.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
...leurs préoccupations, c'est essentiellement avoir, quoi, plus de temps en
famille, passer moins de temps sur les routes, avoir plus de...
M. Legault
: Des
jobs mieux payées, plus d'argent dans le portefeuille des familles, plus de
services plus efficaces en santé, en éducation. C'est ça que les gens veulent
entendre parler.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Questions en anglais. Phil Authier, Montreal Gazette.
M. Authier (Philip)
: Good morning. There has been considerable reaction to the election
of Mme Plante in Montréal,
and there are many analysts who are saying that there is a message there to the
elites, to political leaders
that it's time for a new approach to politics, and she
incarnates this, and this could be difficult for the CAQ, for example. Do you
have a reaction to that?
M. Legault
:
I think, right now... I don't want to play the role of an analyst, you can look
at the results in Montréal, but also the results in Québec city, it's different.
In a case, you have a change; in the other one, you didn't have any change, so
you have to be careful. I think that people are looking for leaders that can be
close to their priorities. And I don't want to be an analyst today.
M. Authier (Philip)
:
You just said that you would not change, that you are authentic. What matters
is to there be authentic. I won't change. Is that...
M. Legault
:
Yes. I heard, yesterday, Mr. Couillard saying that, in the future, he will
smile more. I won't change. I'm François Legault and I'll stay François Legault. And I think what people
want is to have the truth, to have somebody who's not playing games like...
Right now, Mr. Couillard is playing games with the money of Quebeckers. He's
got important surpluses and he
refuses to cut taxes right now for 2017 in order to have something to announce
next year for the general election. Quebeckers, they don't like these kinds of
games.
La Modératrice
: Thank you. Maya Johnson, CTV.
Mme Johnson (Maya) : Hello, Mr. Legault. I have to be honest, I was just over there
in another scrum, so I hope I'm not repeating questions that Phil already
asked. I would like to ask for your reaction to the legal challenge to
Bill 62. Did you already address that?
M. Legault
: Yes. Bon. Of course, you know our position. It's still the same. And
I expect that the Government
fight against this group who's challenging the Bill 62. Of course, we
voted against the Bill 62, but I guess they would do the same with our
bill regarding religious signs. So, I think the Government has to fight, to defend the Bill 62.
Mme Johnson (Maya) : The Transport Committee just next door is listening to experts who
are talking about potentially increasing penalties for distracted drivers,
drivers who text behind the wheel. This was a CAQ initiative. So, you would
like to see increased demerit points, increased fines for offending drivers?
M. Legault
: We will look at the proposals. But of course, if we can reduce the
number of accidents, we would like to see that. So, we're open to all kinds of
suggestions.
La Modératrice
: Merci. On va prendre une dernière petite question en
français. Charles Lecavalier.
M. Lecavalier (Charles) :
Qu'est-ce que vous pensez, justement, de la stratégie de M. Couillard, qui
veut vous faire passer pour un grincheux, quelqu'un qui est tout le temps
fâché, qui ne sourit pas? Est-ce que ça pourrait vous nuire?
M. Legault
: Non.
Écoutez, moi, je... Non. Les gens qui me connaissent savent que je suis un gars
ambitieux, je ne suis pas jovialiste. Moi, je pense qu'on peut faire mieux avec
l'économie du Québec. Philippe Couillard pense que, quand on dit qu'on veut
faire mieux en économie, on est grincheux. Bien, je ne suis pas d'accord avec
lui. Lui, c'est un jovialiste. Moi, je préfère être réaliste et ambitieux.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Merci.
(Fin à 11 h 42)