(Treize heures trente-cinq minutes)
M.
Spénard
:
Merci beaucoup. Alors, bienvenue à tout le monde. Alors, je suis en compagnie
de mes collègues de travail, Sylvie D'Amours, députée de Mirabel; Benoit
Charrette, député de Deux-Montagnes, ainsi que plusieurs sinistrés des
dernières inondations. La mise à jour du ministre de ce matin est décevante.
Non seulement le ministre refile le problème aux municipalités, mais il ne
propose rien de concret pour les sinistrés à court terme.
Le 11 juillet dernier, le ministre Coiteux
a promis au monde qu'il aurait leurs rapports d'évaluation des dommages dans le
courant des cinq prochaines semaines. On est rendu à huit semaines et on
assiste ce matin, non pas à la remise des rapports, mais à un autre report
d'une séance de consultation qu'ils vont avoir droit plus tard. On est au mois
de septembre, il y a encore beaucoup de sinistrés qui n'ont pas eu de nouvelles
et il y a encore 278 familles qui demeurent à l'hôtel. Le ministre n'a donc
visiblement pas tenu ses promesses.
M. Coiteux n'est pas capable de livrer la
marchandise. Que le premier ministre fasse sa job et prenne ses responsabilités
si son ministre de la Sécurité publique n'est pas capable de la faire. Dimanche
dernier, Philippe Couillard a dit avec raison : On va aller chercher notre
monde, en parlant des sinistrés de l'ouragan Irma. On est bien d'accord avec
lui, mais il oublie que notre monde, il a aussi été inondé au printemps dernier
et qu'il attend encore.
C'est le parfait exemple ici de la
technocratie à son meilleur et de son chef technocrate, M. Coiteux : belle
photo avec des bottes dans l'eau, belles promesses, on envoie le tout dans la
machine à saucisses gouvernementale. Le résultat comme ici, évidemment :
promesses brisées, non-respect des sinistrés, et on recommence. Vraiment, vraiment
décevant, l'attitude de ce gouvernement-là lorsqu'on parle de notre monde qui
ont des problèmes.
Là-dessus, je passerais la parole à ma collègue
Mme D'Amours.
Mme D'Amours : Merci. Suite
aux inondations du printemps dernier, des centaines de sinistrés vivent des
conditions extrêmement difficiles. Dans certains cas, ils n'ont pas encore reçu
la visite d'évaluateurs du gouvernement plus de quatre mois après les
inondations. Et là il y a des familles entières qui voient venir l'hiver et qui
commencent à perdre espoir.
La réalité est que l'hiver s'en vient et
que les délais sont dépassés. Le ministre l'a mentionné lui-même ce matin, le
manque de communication est un problème. C'est déjà décevant qu'il le constate
plusieurs mois plus tard, mais, comme l'a dit mon collègue, repousser le
problème dans la cour des municipalités est encore pire.
Ce que les sinistrés veulent, ce n'est pas
réexpliquer leur dossier une quatrième fois à un nouveau fonctionnaire. Ce
qu'ils veulent, c'est que le dossier avance et avance rapidement.
Malheureusement, le calvaire des sinistrés ne semble pas terminé puisque
plusieurs trouvent des erreurs flagrantes dans leurs rapports, d'autres veulent
contester ou ont toujours des questions sans réponse. Il est temps pour le
ministre de la Sécurité publique de rendre des comptes aux familles sinistrées
du Québec.
Le gouvernement avait pourtant promis
d'accélérer les choses, mais tout se fait avec une lenteur exaspérante. C'est
bien beau de venir promettre mer et monde aux sinistrés quand une catastrophe
se produit, mais ensuite il faut livrer la marchandise, et là le gouvernement
de M. Couillard ne livre pas la marchandise, comme il l'a fait pour
Pohénégamook. Je vous rappelle qu'à Pohénégamook il y a eu une situation où il
y a eu des inondations en 2015. Depuis 2015, les promesses qui avaient été
faites par le ministre D'Amour à l'époque n'ont toujours pas été comblées. De
grandes promesses, mais on ne fait rien. Pohénégamook attend depuis 2015, je
vous le rappelle.
Le manque de leadership du gouvernement,
là, est flagrant. Ce n'est plus une question de gestion avec les
fonctionnaires, c'est une question de leadership avec le ministre Coiteux. Il
est maintenant grand temps que M. Coiteux, que M. Heurtel, que les ministres
responsables des régions touchées s'assoient avec les sinistrés, qu'ils
arrêtent de s'asseoir avec leurs fonctionnaires. Ce n'est plus le temps. Maintenant,
on doit s'asseoir avec les sinistrés, et il faut régler le problème, il faut
régler leur situation.
Du côté de ma circonscription, juste à
côté, on a une circonscription qui est tenue par le gouvernement libéral, qui
est Argenteuil, dont le député est Yves St-Denis. Bien, croyez-le ou non, des
sinistrés de son comté viennent à mon bureau pour qu'on puisse gérer leur
dossier. Quand on est rendu à gérer les dossiers des comtés voisins, il y a un
grand problème, et je pense que le ministre Coiteux doit prendre ses
responsabilités et être en avant et non pas en arrière de ses fonctionnaires.
Maintenant, je laisse la parole à mon
collègue M. Charette.
M. Charette : Merci. Bon après-midi.
J'écoutais ce matin le ministre Coiteux et je ne pouvais pas m'empêcher de me
dire : Quelle incompréhension du dossier, malgré qu'il soit le ministre
responsable, et quel manque d'humanité et de sensibilité. Il ne prend même pas
la mesure de l'angoisse qui se vit chez les sinistrés. Ils sont nombreux, mes
collègues ont eu l'occasion de le mentionner. Certains sont à l'hôtel depuis
quatre mois. Moi, j'ai des gens dans ma circonscription qui ont été touchés dès
les premières inondations, soit un mois plus tôt, et qui sont encore dans une situation
précaire, n'ayant pas eu leur rapport d'évaluation.
Donc, ce manque de sensibilité là, il est
effarant. On a connu, en 2011, sur le côté du Richelieu, des inondations
importantes. On aurait espéré que le gouvernement apprenne de cette
expérience-là. On aurait espéré que cette fois-ci le traitement des demandes,
l'accompagnement des sinistrés soient plus adéquats, mais non. On est en
présence d'un gouvernement libéral qui malheureusement n'a pas pris la mesure
de ces catastrophes humanitaires, parce qu'il y a de l'humanitaire là-dedans, il
y a des sentiments, il y a des familles qui sont prises au dépourvu par leur situation.
Donc, on est en présence d'un gouvernement qui malheureusement n'a pas su
s'adapter au sérieux de la situation et qui se montre tout simplement incapable
de trouver des solutions.
On aura éventuellement à se pencher... et
là on s'entend, aujourd'hui, notre réaction, c'est pour dire : Il faut
arrêter les études, il faut arrêter les consultations, il y a des gens qui
urgemment ont besoin d'une évaluation lorsque ce n'est pas fait, et, pour
celles et ceux qui ont eu leur évaluation, on s'attend urgemment à ce qu'ils
reçoivent leur rapport pour qu'ils puissent commencer les travaux, hein? On est
en septembre, à quelques semaines de l'hiver, et on a des gens dont la maison
est encore complètement inhabitable et qui devra être reconstruite dans
certains cas.
Donc, dans un premier temps, on répond
urgemment à ces gens et ultimement il faudra réfléchir aussi, et on demande au
bureau du Protecteur du citoyen de se pencher sur la situation qui s'est
produite, les ratés gouvernementaux qui sont nombreux, qui ont, mes collègues
l'ont dit, qui ont reporté plusieurs fois les échéanciers. Donc, on espère qu'à
terme le Protecteur du citoyen pourra se pencher sur la situation de sorte
qu'on apprenne de ces erreurs, et manifestement, encore une fois, ce n'est pas
le gouvernement libéral qui a démontré la sensibilité nécessaire. On parle de
familles — d'ailleurs on a un porte-parole de ces familles sinistrées
qui va s'adresser à vous dans quelques instants — une situation
humaine insoutenable, et malheureusement, on a un gouvernement qui n'a pas su y
faire face, et les mois passent.
On le mentionnait, moi, ça me dépasse. J'ai
des gens... on pourrait chacun, autant André et Sylvie que moi, vous parler de
cas en circonscription. J'ai plusieurs familles qui sont encore à l'hôtel, mais
une en particulier, hein, et c'est absolument inconcevable, les coûts de
réparation auxquels on s'attend sont moins élevés que le coût que le
gouvernement a dû assumer jusqu'à maintenant au niveau de l'hôtel. Quatre mois,
facture mensuelle d'environ 7 500 $ par mois, donc une méconnaissance
des fonctionnements minimaux de la bonne gestion publique.
Et je vais, pour vous en parler davantage,
laisser la parole au porte-parole justement des... le représentant des
sinistrés.
M. Beauchamp (Steve) : Bon après-midi,
tout le monde. Steve Beauchamp, porte-parole du regroupement des sinistrés. Je
suis personnellement un sinistré de la région de Pierrefonds.
Nous, le 7 mai au matin, on s'est
réveillés les deux pieds dans l'eau, puis pas juste les deux pieds, on en avait
jusqu'aux genoux. Il y avait trois pieds d'eau dans ma maison au rez-de-chaussée.
Depuis le 7 mai dernier, je suis un de ceux qui attend toujours son rapport
d'évaluation des dommages, croyez-le ou non.
Alors, quand j'entends M. Coiteux ce
matin, là, de parler de vouloir faire à l'accéléré, je pense qu'il est temps
puis je pense qu'on se réveille un peu trop tard, là, ce matin. En ce moment,
ce que M. Benoit Charette est en train de parler, l'exemple, j'ai un exemple,
moi, de famille à Rigaud, en fait, qui a un puits qui est infecté. On parle de
faire un puits artésien qui est d'un coût de 10 000 $ à
15 000 $. En ce moment, si la famille est logée à l'hôtel, ça fait un
cinq mois qu'ils sont à l'hôtel pour finalement avoir un puits contaminé. Si le
gouvernement vraiment aurait mis ses culottes dès le début, c'est le genre de
famille qui serait déjà rentrée à la maison, ça. Ils ne seraient plus à l'hôtel
à l'heure où on se parle.
Il y a une grande proportion des rapports
d'évaluation des dommages qui ne sont pas reçus à l'heure où on se parle, et
j'en suis l'exemple. Malgré qu'on a un rapport d'évaluation des dommages, on
doit courir après une fiche technique par la suite. Encore une fois, des
délais.
On a des gens ici qui sont présents avec
nous. J'ai Claire L'Heureux, qui fait partie de la région de Rigaud, qui est
une des membres de notre regroupement. J'ai M. François Fex et Annette Hébert
ici qui sont des sinistrés de la région de Pointe-Calumet. Ces gens-là, à
l'heure où on se parle, sont encore à l'hôtel aujourd'hui, n'ont pas de rapport
d'évaluation des dommages et n'ont pas non plus de fiche technique. La situation,
en ce moment, fait qu'on a l'impression qu'on est dans la maison qui rend fou
parce que tous les gens, en ce moment, sont complètement... Ils sont à bout,
les gens. Les gens n'ont plus de ressources, en fait, et on a plusieurs de nos
sinistrés qui ont même fait des tentatives de suicide depuis quelques mois.
Alors, la situation est telle que les
conséquences sont graves, O.K. Puis c'est pour ça que je suis là pour en
parler, parce que le travail que j'ai fait depuis le début, de créer mon
regroupement, de faire un rassemblement en fin de semaine et tout ça, on voit
que la population du Québec a besoin de se faire entendre. Alors, là-dessus, je
vous remercie et je remercie mon équipe ici. Merci.
La Modératrice
: On va
passer à la période de questions, s'il y en a, messieurs. Pascal Dugas Bourdon
de QMI.
M. Dugas Bourdon (Pascal) :
Oui. C'est suffisant, ce que M. Coiteux a annoncé ce matin?
M.
Spénard
:
Pardon?
M. Dugas Bourdon (Pascal) : C'est
suffisant, ce que M. Coiteux a annoncé ce matin?
M.
Spénard
:
Écoutez, ils ont dit... Premièrement, il est hors délai. Ça, c'est la première
des affaires. La deuxième des choses, c'est qu'il faut qu'il... Le moyen pour
mettre fin à tout ça, il faut que le politicien débarque puis qu'il dise réellement
à tous les fonctionnaires qui agissent souvent en silo, le ministère de
l'Environnement, le ministère des Affaires municipales, le ministère de la
Sécurité publique : Regardez, là, on va enlever les silos, on va mettre ça
là, là, puis on règle aujourd'hui, là.
L'important, ce n'est pas : Est-ce
que M. Coiteux en a fait assez ou pas assez? Il n'a rien fait. Ce n'est pas
compliqué, il n'a rien fait. Il annonce, il annonce, il annonce, des belles
photos, ça va bien, le ministère de la Sécurité publique, mais concrètement,
qu'est-ce qu'il a fait? À part des délais normaux dans une situation anormale,
à part des délais normaux, qu'on s'entend qu'il y en a quelques-uns qui ont été
réglés, mais il y a encore 278 familles à l'hôtel, et là on parle de, la
semaine prochaine, on va essayer de rencontrer ce monde-là avec tout notre
monde, avec tous les intervenants pour voir si on ne peut pas accélérer les
choses. Ça fait quatre mois que ça dure, quatre mois. C'est incompréhensible.
M. Dugas Bourdon (Pascal) : Peut-être
une question pour monsieur là-bas. Je m'excuse, j'oublie votre nom.
M. Beauchamp (Steve) : Steve
Beauchamp.
M. Dugas Bourdon (Pascal) :
M. Beauchamp. Vous répondez quoi à M. Coiteux, là, qui sous-entendait, je
pense que c'est la semaine dernière, que le retard était dû aux citoyens
qui n'avaient pas fait leur demande à temps?
M. Beauchamp (Steve) : Je suis
très content que vous me posiez cette question-là cet après-midi. Merci.
Une chose est claire, là, puis il faut que
M. Coiteux comprenne, c'est que tous les sinistrés ont été très proactifs dans
leur demande de réclamation. Nous, on a été inondés le 7; la date de création
de ma réclamation au gouvernement, c'est le 10 mai. Alors, j'ai pris trois
jours, là. Il faut être honnête, là, j'étais inondé, j'avais de l'eau jusqu'aux
genoux. Ça fait que j'ai été proactif. Ça fait que moi, quand j'entends des
choses comme ça, je dis à M. Coiteux : Il y a des devoirs qui n'ont pas
été faits de son côté, c'est certain.
M. Dugas Bourdon (Pascal) :
Est-ce que ça vous insulte de...
M. Beauchamp (Steve) : Tout à
fait. Je suis très insulté puis je ne suis pas le seul, là. Tout le
regroupement que je présente et puis les gens de toutes les régions que je
représente ici aujourd'hui sont derrière moi, puis on entend M. Coiteux dire
que les gens ont déposé justement leur rapport en retard. Pour avoir vu les
gens réagir rapidement à la situation, je n'y crois pas.
La Modératrice
: Hugo
Pilon-Larose, LaPresse.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Mme
D'Amours, vous dites : Il faut s'asseoir avec les sinistrés pour régler la
situation. C'est ce que le ministre a annoncé ce matin qu'ils vont faire,
municipal, provincial, tous les paliers de gouvernement, s'asseoir, avec des
rencontres personnalisées. Qu'est-ce qu'il peut faire de plus?
Mme D'Amours : Bien, il aurait
dû le faire il y a longtemps, il aurait dû le faire dès le début. Vous savez,
on a eu des rencontres dans les régions et on les a eues tous en même temps. Je
ne sais pas si vous vous souvenez, là. Puis les journalistes ont fait une
nouvelle une fois parce que les gens étaient mécontents. Puis ils ne voulaient
pas éterniser ça, ils ne voulaient pas faire de région en région, pour que vous
puissiez faire votre travail, puis de voir que dans toutes les régions
sinistrées, qu'il y avait du mécontentement.
Je l'ai dit, moi, je suis allée à cette
rencontre-là et j'ai attendu à la fin pour laisser la chance aux sinistrés de
prendre la parole. À la fin de cette rencontre, j'ai pris la parole et j'ai dit
aux fonctionnaires qui étaient là que je les plaignais, parce que, pauvres eux
autres, ils ont été au bâton avec aucune annonce à faire, aucune proposition à
faire aux citoyens, ils étaient là seulement pour les écouter. Puis ce qu'il y
a de déchirant quand tu es député, puis tu écoutes ça, puis que tu vois qu'il
n'y a aucun membre du gouvernement qui est assis avec eux pour écouter ce qu'on
disait... Je trouvais ça aberrant parce que ce qu'on nous expliquait, c'était
un décret, un règlement, puis ce que les citoyens parlaient, c'était un cri du
coeur, c'étaient des sentiments, c'était de la perte de souvenirs, des enfants,
là... Au moment où on se parle, il y a des enfants qui sont séparés de leurs
parents parce que l'école a débuté, les parents restent chez des oncles,
tantes... c'est-à-dire les enfants, et les parents restent ailleurs.
Dès le départ de cette rencontre-là, je me
serais attendue à ce que le gouvernement soit présent, qu'il écoute la détresse
de ces gens-là, qu'il soit avec eux et non pas en avant d'eux, ailleurs, dans
un autre bureau. Donc, quand je dis que le gouvernement doit être avec les
sinistrés, c'est qu'il doit aller les rencontrer comme il a fait quand il y
avait trois pieds d'eau. On leur demande de... Ils ne sont pas obligés de
remettre leurs bottes d'eau, mais ils peuvent aller rencontrer les citoyens,
aller les voir, aller voir leur détresse, aller voir les maisons qui sont maintenant
toutes détruites, qu'il reste un toit, souvent, avec des poteaux qu'on voit à
travers la maison, où les gens ont dû tout enlever et là ils attendent. Ils
attendent puis là ils sont à la maison, ils chassent les moineaux, ils chassent
les vermines. C'est rendu d'un ridicule.
Pourquoi je veux que le ministre Coiteux
soit là? Pour qu'il voie de ses yeux ce qui se passe. Moi, je suis sept jours
sur sept sur le terrain depuis le mois de mai et je peux vous dire, ce que je
vois, c'est alarmant et c'est inquiétant. À la ville de Pointe-Calumet, on a
une digue qui est fragilisée. On a rencontré des ministères, je leur ai dit :
J'espère que ça va aller plus vite de qu'est-ce qu'on a vécu maintenant, parce
que la digue, si on a un coup d'eau comme on a eu ce printemps, elle ne tiendra
pas le coup. J'espère qu'ils ont un plan de communication pour dire pourquoi ça
a pris tant de temps.
Et je ne veux pas en arriver là. Depuis le
tout début, je dis aux gens que je ne veux pas faire de politique avec ça et
j'ai maintenu ma promesse. Aujourd'hui, je ne veux pas en faire plus. Je veux
que le gouvernement prenne ses responsabilités, et, s'ils sont ministres...
comme je dis toujours, les limousines, ce n'est pas un privilège, c'est un
outil de travail, puis qu'il prenne sa limousine, puis qu'il débarque chez les
gens, qu'il vienne faire le tour comme il a fait quand il y avait de l'eau,
qu'il prenne le temps, qu'il vienne voir son monde. Puis quand il va
s'apercevoir ce que les gens vivent réellement, probablement qu'il va arrêter
de parler aux fonctionnaires, puis il va descendre en bas, puis il va dire :
On travaille tous ensemble pour que ça se règle maintenant.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Est-ce qu'il y avait d'autres questions? Merci à tous. Excusez-moi,
j'ai oublié Raquel Fletcher, Global. Questions en anglais, peut-être.
Mme Fletcher (Raquel) :
Est-ce qu'il y a un député... M. Charette, O.K. What exactly
is the problem or why is the Government not able to deal with this issue
promptly? Is it incompetence? Is it lack of will? Is there a problem with the
bureaucracy? What is it?
M. Charette :
I don't think it's a lack of will, but certainly a lack of competence, of
course. And it's obvious because we had the occasion to learn in 2011 and we
didn't learn anything from that experience with the Richelieu River. And it's
like it's the first time it happens in Québec, but it's not the first time.
So, we have to deal with a
government with no accountability, no… I don't know. I don't even know how to
explain that situation. And, in fact, I listened, this morning, the press
conference of the Minister Coiteux and, for me, it was totally improvisation.
Yesterday, we asked for this meeting with you, and a few minutes after, the Minister
sent an invitation. For me, for us, it's quite obvious that he didn't have
anything to say, but he decided to ask the press to come this morning just to
make sure he's not alone against all the citizens in this situation.
So, for me, this morning,
it was totally improvisation, nothing new and, for the people affected by this
flooding, nothing new. And we hope that they will understand the situation they
live through, the big impact on physical health, mental health, and this impact
is quite real. We have people in hotels for a few months now and we know that
the cost of the reparation will be lower than the cost of their lodging at the
hotel. That doesn't make any sense.
Mme Fletcher (Raquel) : I heard you also mentioned suicide attempts. I think Mr. Beauchamp
said that. Is there anything that was in the plan or that should be promised in
terms… You mentioned mental health. What should the Government be doing to
address people's mental health?
M. Beauchamp (Steve) :
Good afternoon. Right now, at this point, what the Government has done, it's
pretty much to share the number 811 for us to call in case of an emergency.
Mme Fletcher (Raquel) : That's it?
M. Beauchamp (Steve) :
That's it. OK? So, when we have people thinking about suicide and stuff like
that, we have offices… We were able to gain offices opened seven days a week. My
«regroupment» did a press conference back in July. The next day again, a bit
like what happened this morning, the Liberals decided to announce that the
offices for the 8-1-1 psychological support was going
to be opened seven days a week, but which wasn't opened seven days a week at the
beginning of this crisis. So again I think we see that there's no preparation
from their side again.
Mme Fletcher (Raquel) : What is the reality that you guys have been living over the last
five months?
M. Beauchamp (Steve) : The reality? Honestly, if I get into it too much, I think I'm going
to start crying, because the reality is… it's bad, it's a humanitarian crisis
right now that we're going into in Québec. OK?
We have people from my
group that went to do door-to-door last week in Rigaud. The situation in Rigaud... Obviously, it's a
rural area, the houses are far from each other. The people that did
door-to-door, they came back to me and did a little report, OK, saying that we have some grandpas and
grandmas that live alone in some houses that they shouldn't be in right now.
Why? Because no one went to their house and see what's going on. If you see
what's going on right now in the United States, you have the emergency people
going door to door. Here, that's not what happened. They actually asked us to
leave our house, which I can understand, but now we're stuck with damages, and
now those people, they have no way to communicate. Why? Because nobody is going
to see them. Most people don't have even TV or Internet at home right now at
this point, so it's even hard for us to communicate with them, so imagine for
the Government.
Mme Fletcher (Raquel) : And you said vermin and rodents as well. Sometimes their houses are
not safe?
M. Beauchamp (Steve) : Exactly. The roads just to get to the houses are not even safe. I
have examples in Rigaud. The mayor in Rigaud is actually asking the MAMOT right
now for the road next to the water to be repaired so he can give access to the
home that needs to be repaired. So, imagine.
Mme Fletcher (Raquel) : Can you introduce yourself in English, with your title?
M. Beauchamp (Steve) : I have no problem. I'm the spoken... My name is Steve Beauchamp,
I'm the spokesperson for a group that I intended to create. In English, we
would say Flood Victims 2017. So I did a gathering last weekend as well, and
we've been on the «terrain» with the people, which matters and makes the
difference, I think.
Mme
Fletcher (Raquel) : Est-ce qu'il y a des autres sinistrés qui parlent
anglais ou non? Non? O.K.Thank you. Merci beaucoup.
Des voix
: Merci.
(Fin à 14 heures)