(Douze heures trois minutes)
Mme Massé : Alors, bonjour, tout
le monde. Je viens, cet après-midi, vous parler des sites d'injection
supervisée. On a lu ce matin, dans les journaux, la préoccupation de parents
concernant le développement d'un nouveau site d'injection dans ma circonscription.
Je comprends tout à fait les préoccupations
de parents qui ont appris, dans les dernières semaines, l'existence de ce
projet-là. Je comprends leurs préoccupations, je comprends leur inquiétude. D'ailleurs,
je m'applique, depuis quelques semaines, avec les gens de mon bureau, à faire
en sorte que l'information circule le plus possible, mais je tiens, d'entrée de
jeu, à les rassurer, à vous rassurer, en vous disant que jamais je n'aurais
accepté qu'un projet comme celui-là s'installe dans ma circonscription si la
démarche n'avait pas été sérieuse, comme l'exige d'ailleurs n'importe quelle
ouverture d'un site d'injection supervisée à travers le Canada. C'est une
démarche très, très pointue, et je pense que le ministère de la Santé et des
Services sociaux a fait leurs devoirs.
Ceci étant dit, je pense qu'il y a de la
méconnaissance par rapport à la question du site dont on parle. D'une part, ce
site-là, bien sûr qu'il est à 200 mètres d'une école, mais, entre vous et moi,
à Montréal, des écoles, il y en a justement un peu partout sur le territoire, à
moins d'un kilomètre, à moins de 500 mètres. L'enjeu est surtout du fait que ce
site-là, l'endroit où sera situé le site, est un endroit qui déjà accueille les
utilisateurs de drogues injectables pour de l'échange de matériel. Alors, déjà,
les usagers et usagères sont dans l'environnement, et, à ma connaissance, le
plus grave problème que nous avons actuellement dans ce coin-là n'est pas des
comportements que j'ai entendus ce matin. Je suis désolée qu'on voie les gens...
Je pense qu'on ne connaît pas le profil des personnes qui sont des injecteurs,
qui s'injectent des drogues, parce que, comment on les décrivait, ce n'était
pas la réalité.
Ceci étant dit, ce qui est le problème dans
mon comté, dans mon quartier, c'est que les gens, après qu'ils aient été
échanger leur matériel pour une question de santé publique, vont dans les rues,
les ruelles, les parcs et les cours d'école pour s'injecter. Alors, c'est tout
un intérêt pour la population de cet environnement-là de voir, au contraire,
arriver les cubicules qui vont permettre, d'une part, de sortir les seringues
de la rue, d'une autre part, permettre d'assurer une santé... bien, pas une
santé, mais de permettre d'assurer aux gens qui s'injectent des drogues de
pouvoir le vivre en contexte sécuritaire, qu'on puisse avoir des liens avec eux
autres et nous assurer que, lorsqu'ils sortent, ils ne sont pas sur le bord
d'une overdose et que finalement on retrouve ces gens-là, dans le coin d'une
ruelle, morts.
Alors, je tiens à redire que je comprends très
bien les inquiétudes des parents, des gens. Il y a eu des rencontres, il y a un
comité de bon voisinage qui d'ailleurs s'est mis sur pied. Hier, la Santé
publique, la Sécurité publique, le SPVM ont rencontré le conseil d'établissement.
Je pense que justement dans cette perspective de dialogue, de compréhension, de
partage d'information, je pense que la Santé publique, la police, en fait les
porteurs de ce dossier-là doivent maintenant tout mettre en oeuvre pour
s'assurer que les parents aient réponse à leurs questions et de faire en sorte
qu'on puisse, dès l'automne, mettre en branle le nouveau site d'injection
supervisée dans Sainte-Marie—Saint-Jacques. Merci.
(Fin à 12 h 7)