(Huit heures quatre minutes)
M. Lisée
: Comme vous
le savez, en ce moment, il y a des reculs sur les productions francophones québécoises.
Le CRTC a décidé qu'il n'était plus nécessaire d'avoir autant de contenu
francophone sur des séries... sur des chaînes spécialisées comme Historia et
Séries+. On sait aussi que le CRTC est en train de remettre en question les
quotas de chanson francophone sur les radios québécoises. Donc, il est possible
qu'il décide que ce n'est plus nécessaire ou plus au même niveau, et ce que ça
démontre, c'est que des décisions structurantes essentielles sur la culture québécoise
sont prises ailleurs par le CRTC, dans des organismes où le Québec n'a pas de
voix prédominante, d'où la nécessité absolue, pour le Québec, d'avoir la
maîtrise d'oeuvre sur l'ensemble des dossiers culturels, et c'est une
revendication qui fait consensus entre les fédéralistes et les souverainistes
au Québec depuis très longtemps.
En 1970, Robert Bourassa avait fait de la souveraineté
culturelle sa priorité, une priorité qui a été reprise dans les documents
successifs des gouvernements du Québec. Ça a fait l'objet d'ailleurs de la négociation,
en 1992, sur l'entente de Charlottetown de façon très intense. Liza Frulla,
dans son document de politique culturelle, en 1994, oui, en a fait état. En
2008, Jean Charest indiquait que c'était une de ses demandes prioritaires.
Alors, on se rend compte aujourd'hui que le gouvernement Couillard a abandonné,
dans son document, cette revendication-là. Donc, un abandon d'un élément
central, historique et d'actualité du Québec sur sa capacité de contrôler
l'aide à sa culture.
On a d'ailleurs vu, dans le document de consultation
de la politique culturelle du ministre actuel, qui a été déposé l'an dernier,
que cet élément est absent, et donc cette politique culturelle qui doit être
déposée sous peu n'avait même pas, dans ses prémisses possibles, le fait de
répéter cette revendication-là. Alors donc, on a vu cette semaine la faiblesse
absolue du premier ministre Couillard face au refus de Justin Trudeau de même
discuter de questions constitutionnelles, de dire que c'était de la sémantique,
que ce n'était pas important. Mais ce n'est pas de la sémantique, la culture du
Québec.
Ce n'est pas de la sémantique d'avoir moins de
réalisateurs, d'auteurs, de comédiens qui travaillent en français. Ce n'est pas
de la sémantique d'aggraver la situation difficile des chanteurs, des
auteurs-compositeurs du Québec en musique.
Et là nous demandons au premier ministre,
au ministre de la Culture, de revenir à la raison et de dire : Oui, la
maîtrise d'oeuvre, par le Québec, de sa culture, c'est une priorité. On demande
à M. Couillard d'être fidèle à Jean Charest, à Liza Frulla et à Robert
Bourassa. Il me semble que ce n'est pas trop demander.
Mme
Maltais
: Je
n'ai rien à ajouter.
M. Lisée
: Très bien.
Le Modérateur
: On va
aller aux questions. M. Laforest, TVA, micro de droite.
M. Laforest (Alain) : M.
Lisée, êtes-vous en train de tomber dans le piège constitutionnel? On en parle,
c'est un débat qui existe depuis 30 ans, les gens ne veulent plus en entendre
parler, puis M. Couillard a amené ça, puis depuis une semaine et demie on parle
de constitution, mais on ne parle plus d'autre chose.
M. Lisée
: Bien, hier,
je vous ai parlé d'aide alimentaire, on vous a parlé avant-hier de la
découverte des urgences. On parle de toutes sortes de choses importantes pour
les Québécois et...
M. Laforest (Alain) : Mais ce
n'est pas ce qu'on entend parler dans les médias d'information, là. On parle de
constitution. Est-ce qu'on est en train de tomber dans le piège?
M. Lisée
: Moi, je suis
toujours au rendez-vous pour défendre les Québécois et défendre la culture
québécoise. Je serai toujours au rendez-vous, et effectivement, le fait que
nous n'ayons pas le pouvoir de décider notre politique culturelle affaiblit la
culture québécoise et affaiblit le Québec. Alors, oui, je serai toujours en
rendez-vous et quand je vois que le gouvernement du Québec refuse de défendre
la revendication du Québec sur la culture, alors que c'est un sujet d'actualité,
où on a des artistes, des créateurs qui perdent leur emploi en ce moment à
cause du fait qu'on n'a pas de pouvoir sur la culture, oui, je serai au
rendez-vous.
M. Laforest (Alain) : Est-ce
que vous croyez que c'est votre appel hier matin qui a fait en sorte que ça a
désamorcé un petit peu ce qui s'est passé à Ottawa hier et que tout le monde a
compris que ce n'était peut-être pas une bonne chose d'imploser?
M. Lisée
: Je ne sais
pas.
Le Modérateur
: Merci.
M. Laforest (Alain) : Vous ne
voulez pas vous attribuer...
M. Lisée
: Bien, non.
J'espère que ça a aidé, mais ça leur appartient. Le fait qu'ils soient sortis
unis de ce caucus-là, ça leur appartient, et je salue le fait qu'ils aient
réussi à surmonter leurs différences et à sortir unis. C'était un beau moment
dans l'histoire du Bloc québécois hier.
M. Laforest (Alain) :
Avez-vous eu une communication...
M. Lisée
: J'ai
félicité Martine Ouellet pour...
M. Laforest (Alain) : Vous
l'avez appelée personnellement?
M. Lisée
: On a échangé
par écrit. Je l'ai félicitée pour cette sortie de crise très élégante.
Le Modérateur
: Merci.
On va y aller avec M. Boivin, ensuite.
M. Laforest (Alain) : Comment
vous prenez la réponse de Québec solidaire, ce matin... On n'est pas beaucoup. Comment
vous prenez la réponse de Québec solidaire qui vous dit qu'il n'y aura pas
d'excuse?
M. Lisée
: Ah! Mes
attentes sont tellement basses.
Le Modérateur
: Merci.
M. Boivin, micro de gauche.
M. Boivin (Mathieu) : Toujours
dans le dossier de Québec solidaire, hier, leur nouveau député de Gouin a
renvoyé dos à dos vous-même et M. le premier ministre. Vous étiez, semble-t-il,
en discutant de constitution à la période de questions, la même vieille toune
sur «repeat». M. Couillard a l'air plus séduit par l'argumentaire de M. Nadeau-Dubois
que par le vôtre.
Est-ce que ça vous agace, là, cette façon
d'être pris un peu par le nouveau venu pour presque quantité négligeable, une
toune sur «repeat»?
M. Lisée
: Bien, ce qui
est très clair dans l'attitude du chef libéral, c'est qu'il est très, très
content de la présence de Québec solidaire et, pour lui, Québec solidaire est
un marchepied pour assurer la réélection des libéraux. C'est la stratégie de M.
Couillard. M. Couillard, tous les jours, montre qu'il a besoin de Québec
solidaire pour maximiser ses chances de rester au pouvoir.
M. Boivin (Mathieu) : J'ai
bien entendu votre réponse. Ma question, c'était : Comment vous trouvez
ça, vous, d'être renvoyé dos à dos comme une vieille toune qui se répète?
M. Lisée
: Moi, je n'ai
pas d'état d'âme là-dessus. Ce que je vois, c'est le danger pour tous les
progressistes de cette alliance objective entre les libéraux et Québec
solidaire, et M.Couillard n'est même pas subtil à cet égard.
Le Modérateur
: Merci. Une
dernière, s'il vous plaît.
M. Boivin (Mathieu) : Une
question pour Mme Maltais, s'il vous plaît. Je vous ai entendue en commission
parlementaire, un peu plus tôt cette semaine, réagir au fait que le maire de
Québec, M. Régis Labeaume, s'est en quelque sorte attribué le mérite d'une
accélération du processus législatif pour l'adoption du projet de loi
n° 122, comme si M. Labeaume était celui qui avait botté un peu les
parlementaires pour que ça aille un peu plus vite. Est-ce qu'effectivement les
parlementaires sont, comment, susceptibles d'être influencés par ce genre d'appel
du pied?
Mme Maltais : Je vous invite à
aller sur mon site Facebook, tiens, où j'ai pris l'extrait de ce que j'ai dit
hier de façon très respectueuse envers les maires des municipalités et envers
le maire Labeaume qui m'a interpellé sur cette loi et de façon très claire.
Quand on travaille à un projet de loi, on
le fait... et qu'on est rendu en commission parlementaire, on le fait dans
un mode collaboration. Nous avions toujours dit, d'ailleurs M. Lisée avait
sorti, l'UMQ l'avait dit, on veut absolument... on ne veut pas filibuster, mais
on a des valeurs, au Parti québécois. Le déblocage s'est fait la journée où le
ministre Martin Coiteux a décidé de répondre à nos demandes, et le déblocage
s'est fait, et ensuite, on est en train de finir les derniers articles du projet
de loi. Mais si on avait eu de la pression pour aller vite, et il y avait de la
pression pour aller vite, mais si on avait plutôt écouté la pression pour aller
vite, trop vite, il y a des éléments du projet de loi qui ne seraient pas
dedans à l'heure actuelle.
Il y a des changements importants qui ont
été apportés, la présence du logement; on s'en va vers la protection du territoire
agricole, on sait qu'on a eu des choses; la politique de participation
publique; le fait que c'est maintenant au niveau des conseils de ville que ça
va se décider, ça s'est décidé autour de la table, entre gens raisonnables et
matures qui avaient à prendre une décision pour l'intérêt du Québec.
Quand on fait une loi, ce n'est pas pour
deux mois, c'est pour 10, 15 ans. C'est ça que j'ai essayé de rappeler. Voilà.
M. Boivin (Mathieu) : Est-ce
que les gens ont raison de penser que
M. Labeaume a fait une différence là-dedans, Mme
Maltais?
M. Lisée
: Bien, moi,
je vous dirai non, parce que j'ai suivi ça de près et j'ai eu des discussions directement
avec M. Labeaume, avec M. Coderre, avec M. Sévigny, le président de l'UMQ, et
on leur a dit : Écoutez, on va faire notre travail. On est pour
l'autonomie municipale, mais est pour l'autonomie de l'Assemblée nationale
aussi.
Et Agnès est trop modeste. Agnès et Martin
Ouellet ont été les artisans du déblocage, lorsqu'ils ont trouvé une solution à
la question de la consultation publique, en ont parlé avec M. Labeaume, M.
Coderre, M. Sévigny, et Carole Poirier aussi, et ont fait en sorte qu'il y a maintenant
un consensus autour de la table sur la consultation publique et les référendums
qui n'existait pas avant. Alors, les artisans de l'accélération du déblocage,
ça a été le Parti québécois, parce qu'on prend notre travail au sérieux.
Le Modérateur
: Merci.
Mme Plante.
Mme Plante (Caroline) :
Bonjour, M. Lisée. Les omnipraticiens, ce matin, disent être en retard sur
leurs cibles, donc la cible qui est 85 % des Québécois qui devraient être
inscrits d'ici le 31 décembre 2017. Ils demandent un délai supplémentaire.
Est-ce que le gouvernement devrait leur accorder un délai supplémentaire?
M. Lisée
: Le
gouvernement est en train de faire la démonstration qu'après trois ans de
réformes Barrette, rien ne va mieux. Rien ne va mieux. Alors, toute la
responsabilité est sur le Dr Barrette. Il disait, lorsqu'il a introduit ces
cibles, que c'était le plus grand machiavélisme de son histoire. Il a dit ça en
commission parlementaire — j'étais critique, Services sociaux,
pendant ces commissions parlementaires — et que ça allait marcher,
que c'était certain. Ça ne marche pas. Les médecins de famille, ça ne marche
pas; les urgences, ça ne marche pas; la première ligne, ça ne marche pas. Il y
a des découvertures dans les urgences, les régions sont en colère contre la
dévitalisation de la santé en région, contre Optilab. Claude Castonguay, encore
la semaine dernière, parlait de l'échec des réformes Barrette.
Alors, les questions de délais et tout ça,
je lui laisse se dépatouiller avec son échec. Nous, on a hâte d'être au
gouvernement pour faire une vraie réforme, geler la rémunération des médecins,
ce qui va dégager 600 millions de dollars par année pour mettre au bon
endroit, faire un big bang dans les actes cliniques pour que les pharmaciens,
les infirmières, les autres professionnels de la santé puissent avoir plus de
responsabilités et désengorger le système.
La réforme Barrette ne marche pas maintenant,
elle ne marchera pas d'ici un an. On a hâte de changer, puis c'est le Parti
québécois qui va le faire.
Mme Plante (Caroline) : Sur
un autre sujet. Donc, M. Nadeau-Dubois, hier, si je ne me trompe pas, a fait
allusion à une possible alliance gouvernementale entre QS et le PQ. Est-ce que
c'est quelque chose qui vous intéresserait?
M. Lisée
: Québec
solidaire avait une occasion historique de démontrer qu'ils étaient un
interlocuteur valable sur des questions d'alliance. Ils ont fait la
démonstration qu'ils ne l'étaient pas.
Le Modérateur
: Merci.
Dernière, s'il vous plaît.
Mme Plante (Caroline) :
Dernière petite question sur le salaire des chefs de cabinet. Vous avez vu l'article
de M. Lessard ce matin. Alors, qu'est-ce qu'on en pense au PQ, cette augmentation
de salaire des chefs de cabinet?
M. Lisée
: Au moment où
on est en train de couper dans l'aide alimentaire des enfants qui ont faim,
dans des écoles partout au Québec, je trouve ça indécent.
Mme Plante (Caroline) : ...
M. Lisée
: Je n'ai rien
d'autre à dire, c'est indécent. Qu'on prenne cet argent-là puis qu'on le donne
en aide alimentaire aux enfants qui ont faim dans les écoles du Québec.
Le Modérateur
: M.
Dion.
M. Dion (Mathieu) : Vous avez
voulu reporter la question du référendum à il y a quatre ans. Je veux
rebondir... je veux revenir sur la question, un peu plus tôt, pour parler de
vos idées.
Aujourd'hui, je vous vois avec les deux
livres de Philippe Couillard sur le podium ici. Est-ce que M. Couillard, d'une
certaine façon, est en train de vous mettre dans un coin pour vous forcer à
parler du référendum et mettre de côté les idées que vous voulez mettre de
l'avant avec cette stratégie?
M. Lisée
: Bon, il faut
faire une distinction entre le référendum et l'indépendance. Il n'y aura pas de
référendum dans le premier mandat du Parti québécois, c'est une certitude. La
nécessité de l'indépendance, on en a parlé pendant la course au leadership,
j'en ai parlé depuis que je suis chef, j'en parle chaque semaine, je vais en
parler jusqu'en 2022, où je vais demander un mandat de la réaliser, et on va
faire un référendum dans le deuxième mandat. L'indépendance est indispensable,
que ça soit dans le cas de Bombardier, que ce soit dans le cas des transferts
en santé, que ce soit dans le cas de la banque d'infrastructure ou de la
culture et qu'il y ait plus d'indépendantistes pour voter pour nous, en 2018,
pour un premier mandat où on va réparer les erreurs des libéraux puis redonner
de la fierté à la nation, plus d'indépendantistes en 2022 et plus encore au
référendum. C'est ce que nous allons faire.
Alors, évidemment, M. Couillard, qui a une
très piètre opinion des Québécois, va penser qu'ils ne feront pas la
différence. Moi, j'ai une bonne opinion des Québécois. Les Québécois savent que
nous sommes indépendantistes, mais qu'il n'y aura pas de référendum dans le
premier mandat.
M. Dion (Mathieu) : Qui gagne
au change avec ce livre-là? Vous ou les libéraux?
M. Lisée
: Je pense que,
quand les libéraux nous aident à faire la démonstration que les Québécois sont
en exil dans leur propre pays, c'est les indépendantistes qui gagnent.
M. Dion (Mathieu) : Une
question sur les Îles-de-la-Madeleine. Je ne sais pas si vous avez lu un peu ce
qui s'est dit sur le CISSS là-bas. Est-ce que ça vous inquiète de voir... Est-ce
que c'est fondé, selon vous, les inquiétudes qui sont véhiculées par Me Ménard?
M. Lisée
: Bien, c'est extrêmement
inquiétant. Me Ménard n'a pas l'habitude de dire des choses sans avoir bien
documenté ses allégations. Nous, on pense qu'il faut absolument une enquête
indépendante sur la délivrance des services médicaux essentiels aux Îles. Donc,
on appelle le ministre, le CIUSSS, à annoncer, dans les heures qui viennent,
une enquête indépendante. Ça ne peut pas être laissé à ceux qui sont
responsables de la découverture des services.
Le Modérateur
: Merci.
Dernière en français.
M. Dion (Mathieu) : ...trop
loin, une enquête indépendante? C'est beaucoup. C'est beaucoup demandé, quand
même, là, pour...
M. Lisée
: C'est la
santé des gens des Îles. Si les gens des Îles, de façon systématique et répétée,
ne peuvent pas avoir accès à des services de santé essentiels, on ne peut pas
demander à ceux qui sont responsables de ne pas avoir donné ces services
d'enquêter sur leurs propres manquements.
Le Modérateur
: Merci.
M. Dion (Mathieu) :
...dernière question, Mme Maltais, au sujet du Commissaire au lobbyisme,
hier...
Le Modérateur
:
Allez-y, M. Dion, ensuite, on va y aller en anglais...
M. Dion (Mathieu) : ...qui a
évoqué... parce qu'une réforme avec le projet de loi n° 56... Le
Commissaire au lobbyisme, hier, en conférence de presse, a indiqué... Il vous a
mentionné en disant : un des problèmes avec la loi actuelle, c'est que les
OBNL ne sont pas soumis à la loi du Commissaire au lobbyisme. Il a dit : Par
exemple, Mme Maltais est venue nous dire : Si vous enlevez les OBNL, bien,
ça va passer. Je ne sais pas... Puis il déplorait énormément ça. Il trouvait qu'il
y avait un manque de volonté politique de tous les partis dans ce cas-là. Il
vous a mentionné à cet égard-là.
Mme
Maltais
:
Nous avons la volonté politique de voir la loi d'accès à l'information
renouvelée. Nous l'avons demandé. J'ai eu beaucoup de discussions avec
Jean-Marc Fournier. Le seul os, c'est notre compréhension de ce qu'ils veulent
dire par OBNL. On trouvait que la définition du Commissaire au lobbyisme était
trop large. Jean-Marc Fournier nous avait dit qu'il fait des travaux là-dessus
et qu'il déposait l'automne dernier... On attend toujours le résultat des
travaux de M. Fournier.
Mais honnêtement, il y avait eu une vraie
discussion là-dessus, et Jean-Marc Fournier nous avait dit qu'il avait trouvé
une solution. Là, maintenant, on n'entend plus parler de lui depuis des mois.
Je ne comprends pas. Actuellement, c'est le gouvernement libéral qui retarde.
On est capables de passer à travers cette loi-là.
M. Lisée
: Je vais quand
même ajouter, parce que c'est important, cette volonté d'origine de soumettre
tous les organismes communautaires du Québec, toutes les associations du Québec,
à la rigidité de la loi sur le lobbyisme, c'était absurde. Je veux dire, on ne
peut pas obliger des organisations qui sont fragilisées, qui sont en train d'aider
des itinérants ou parfois des jeunes à faire du sport, de se lancer dans... de
les traiter comme s'ils étaient lobbyistes pour Boeing ou pour Loblaw. Ça n'a pas
de sens.
Alors, on s'est battus contre ça. Le Commissaire
au lobbyisme trouve que c'était une bonne idée. Bien, il a tort. Ce n'est pas
une bonne idée. Ce ne sont pas des lobbyistes. Les gens, les bénévoles, partout
au Québec, qui se désâment pour de la qualité de vie, ce ne sont pas des
lobbyistes.
Le Modérateur
:
Dernière en français, M. Bélair-Cirino.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Une précision, Mme Maltais ou M. Lisée. Le projet de loi n° 56 sera étudié
par la Commission des institutions, sauf erreur.
Mme Maltais : 56, c'est
l'information... le lobbying.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Sur le lobbyisme, oui. Alors, il y a vraiment une congestion présentement à la Commission
des institutions, les projets de loi font littéralement la file. Plusieurs
s'inquiètent que certains d'entre eux ne soient pas adoptés d'ici la fin de la législature.
Il y a le projet de loi n° 62 qui sera examiné. On peut penser qu'il ne
sera pas adopté, deux coups de cuillère à pot.
Qu'est-ce qu'on doit faire? Est-ce qu'on
doit revoir les... créer une nouvelle commission parlementaire? Il semble y
avoir un problème, non, dans la gestion des travaux et...
Mme Maltais : Je sais que le
leader me fait des grands signes.
M. Lisée
: Oui, bien,
viens, Pascal. Viens parler de la gestion des travaux.
Mme Maltais : Mais clairement,
écoutez, je pense qu'il va vous dire la même chose que moi. C'est que tout ça
est le problème du leader du gouvernement. Ça fait un an et demi, par exemple,
un an qu'on parle de renouveler la loi sur le lobbyisme, sur l'accès à
l'information. Il ne l'amène pas. C'est son... Il y a vraiment des problèmes de
gouvernance au leader du gouvernement.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Mais, en même temps, ce n'est pas comme si la Commission des institutions
attendait. Il y a toujours des travaux à la Commission des institutions.
Le Modérateur
: M. le
leader.
M.
Bérubé
:
Quelques mots. L'initiative législative appartient au gouvernement du Québec.
C'est lui qui décide d'inscrire au feuilleton, d'appeler ou non les projets de
loi, et, lorsqu'on regarde le bilan législatif prévisible pour cette session
parlementaire, un peu comme le dernier et l'autre avant, c'est plutôt mince.
Les travaux se portent très bien. On
collabore dans l'ensemble des projets de loi tout en affirmant nos valeurs et
on pose les questions que se pose le public. Mais lorsqu'on regarde des choix
qui sont faits par exemple... Je vais vous donner un seul exemple. Au ministère
de la Sécurité publique, on a décidé d'appeler le projet de loi n° 62,
trois articles, et plein d'autres projets de loi qu'on voulait appeler sur les
pantalons de policiers, sur les chiens dangereux, sur l'indépendance de l'UPAC.
On a dit ça l'année passée et cette année, puis finalement il n'y a rien qui se
passe. Alors, le gouvernement est responsable de ce qu'il appelle. Il est
majoritaire, et nous, on est responsables de bien représenter le public à
travers les travaux.
Et le problème, ce n'est pas la congestion
dans une commission parlementaire en particulier, c'est l'organisation des
travaux, la planification et la priorisation par le gouvernement, et c'est ce
que je réalise chaque jour. J'ai un bilan, après chaque journée, des travaux
qui ont été faits, et ce que reconnaissent l'ensemble des groupes et l'ensemble
des observateurs, c'est que l'opposition officielle fait son travail de façon
professionnelle, avec beaucoup de célérité, et ce qui est en cause, c'est
vraiment comment on organise ça.
On a une impression de fin de régime
lorsqu'on regarde la planification. M. Fournier et son équipe a une grande
responsabilité; qu'il l'assume. Je n'avais pas mis de cravate, je n'avais pas
prévu...
Mme
Maltais
: Je
peux ajouter que sur, précisément, la Commission des institutions, on a passé
un an et demi sur une idiotie, c'est-à-dire le projet de loi n° 59.
Le Modérateur
: Merci.
Mme Fletcher.
M.
Bérubé
:
Bonne journée.
Mme Fletcher (Raquel) : Good
morning.
M. Lisée
: A cameo appearance by Pascal Bérubé.
M.
Bérubé
:
A special guest appearance.
Mme Fletcher (Raquel) : On Bill 122, can you explain in English, for our English viewers,
what is the solution that you found and how that led to the unblocking of the
commission?
M. Lisée
:
Well, the first draft wanted to take away all possibilities of referendums by
citizens for a project. We thought that was a bit much. So we made sure that
every city that decides not to use the referendum tool will have to have a
basic public consultation policy. Not any consultation policy, the one that is
enshrined in the law. And it's going to be incumbent on every city to make that
decision. So, if the voters in that city disagree with the decision, then they
can express themselves at the election, at the ballot.
And so the first draft,
which would have had the National Assembly take away the tool, has been put
aside, and this new, more civilized way of doing things brings about the
consensus of very many of the groups and opposition parties in the cities that
wanted to hold the tool of referendum. And so it's Agnès, Martin Ouellet,
Carole Poirier who came up with this solution, discussed it with the mayors of
Montréal, of Québec City, Mr. Sévigny of the UMQ, and came to that consensus,
and that really put the 122 on a faster track to resolution.
Mme Fletcher (Raquel) : So you're replacing the referendum process with a standardized
public consultation process. Is that fair?
M. Lisée
:
It's going to be incumbent on every city to decide to keep the referendum or go
to the consultation process. So there's a floor, but there's no taking away the
referendum tool for the cities who still want it, and the city will have to
explain to its citizens why it's taken it away. And so the autonomy of the
municipalities is being protected. We're sending this back to them, it's their
responsibility, and there are discussions with their own citizens.
Mme Fletcher (Raquel) : What did the minister say to this solution and what is your
reaction to his comments on this solution?
M. Lisée
:
Well, I think, at first, he was more reticent and then he saw that we were in a
solution mode. When, and you can correct me if I'm wrong, when he saw
that we gathered the support of the municipalities, he saw that it was the
right way to go.
Le Modérateur
:
Merci. Dernière, s'il vous plaît.
Mme Fletcher
(Raquel) : Mme Maltais, do you want to add
anything? Would you like to…
Mme
Maltais
:
I'll add that it's the Parti québécois who found the
solution and made consensus, made a consensus between the mayors. So we're
quite proud of it.
Le Modérateur : Merci. Mme Johnson.
Mme Johnson (Maya) : Good morning. M. Lisée, Grand Prix weekend is here and, as is the
case every year, there are concerns about women being exploited, about juvenile
prostitution. The CAQ asked for a parliamentary commission to study the issue of juvenile prostitution, especially in light of
the wave of runaways that we saw from Laval youth centers last fall. Where do
you stand on that?
M. Lisée
: Well, I had this brief until recently, I think much too little is
done to prevent the surge of sexual exploitation during the F1 weekend. We were
dismayed in the first years of this Liberal Government, when they cut the funding for the youth centers, for the
organizations who fight sexual exploitation. They have refunded partly some of
these ventures since, but we don't have a good review of what works and what
doesn't work, if the years that were lost have been a catch up.
I think the record of
this government on this issue
is dismal. They lost two years and then they haven't been forceful enough
around the case of the F1. You know, Montréal has a reputation of being a fun city, and that's great, but of
being a sin city which is not as great and there's a lot of work to do to make
this right.
Mme Johnson (Maya) : So you think a parliamentary committee, a commission is the solution?
M. Lisée
: Shedding light on an important issue is always a good idea. I would have preferred and we had
asked for more funding for the youth centers, more funding for police, more
funding for the organizations that, on the ground, everyday, are helping women
to not fall in the traps of pimps.
Mme Johnson (Maya) : I see you have a copy of the the Liberal's constitutional document
there, on the podium, still talking about it. Yesterday, I had an opportunity
to see Prime Minister Justin
Trudeau, and he responded to a question about the constitutional document
saying that, yes, he and his Government have read it, they've studied it very carefully and they're open to
conversations with Québec about
how they can better work together but that does not require constitutional
negotiations. So, again, a rejection of the Liberal
Government's ultimate goal it seems. How do you
interpret that? How do you respond to that?
M. Lisée
: Well, Mr. Trudeau's stance about Québec is — Québec and
Canada — is love it or don't leave it. And it's really… what happened
in the last few days is the impasse, total impasse. The most federalist and
benevolent Premier of Québec towards Canada is saying politely : There is a big problem in the non-recognition of the nation of Québec within Canada, let's look at that. And Mr. Trudeau, his Ministers, Premiers from
the rest of Canada are saying :
No way! So the level of disrespect for a federalist Premier just shows how
there is only on way out of that problem, and that's the independence of Québec.
Mme Plante (Caroline) : M.
Lisée, sur le Grand Prix, en français, alors qu'est-ce que ça prend pour
réduire l'exploitation sexuelle surtout durant le Grand Prix?
M. Lisée
: Bien, d'abord,
ce n'est pas une action qui doit se faire dans les semaines avant le Grand
Prix. C'est une action concertée, permanente, pour faire en sorte que les
proxénètes soient moins actifs, sur la défensive, en prison.
Les trois premières années de ce gouvernement,
ils ont démantelé, ils ont réduit les budgets des organisations qui luttent
contre la traite des femmes, ils ont réduit les budgets d'une escouade sur la
Rive-Sud qui avait des grands succès dans la lutte contre le proxénétisme, ils
ont réduit les budgets des centres de protection de l'enfance, et donc on a
perdu des années, à cause des libéraux, dans la lutte contre le proxénétisme et
l'exploitation sexuelle.
Ils ont réintroduit un peu de budget cette
dernière année, très tardivement, et je pense qu'ils n'ont pas été à la hauteur
du problème. Alors, nous, on pense qu'il faut réinvestir de façon beaucoup plus
systématique dans les organisations terrain, dans les escouades mixtes
policières, autour des écoles où les proxénètes viennent rôder pour essayer
d'attirer des jeunes. On n'en fait pas assez, et je pense que, dans le temps
qui précède la F1, plus on en fera pendant toute l'année, plus ce sera
productif d'essayer de réduire ce problème au moment de la F1.
Le Modérateur
: Merci.
(Fin à 8 h 32)