(Treize heures cinquante-trois minutes)
M.
Cousineau
:
Alors, bonjour. Je suis accompagné des deux députés des Laurentides. Nous sommes
trois dans les Laurentides : M. Sylvain Pagé, le député de Labelle, M. Marc
Bourcier, le député de Saint-Jérôme, et moi-même, le député de Bertrand.
Nous sortons d'une interpellation de deux
heures avec la ministre responsable de la région des Laurentides, Mme Christine
St-Pierre. Nous voulions bien camper les positions du Parti québécois, évidemment
concernant les Laurentides, et en particulier les Basses-Laurentides, et puis
nous voulions aussi signifier que, dans les Laurentides, bien, c'est une région
qui peut paraître riche au départ, c'est une région où la pauvreté côtoie la
richesse.
Donc, nous voulions laisser savoir à la ministre,
pour qu'elle puisse interpeller ses confrères les ministres qui sont
responsables de différents dossiers, que la région des Laurentides est en
pleine croissance démographique, une croissance fulgurante dans les
Basses-Laurentides, dans plusieurs municipalités, ce qui engendre nécessairement
des pressions très, très, très fortes sur différents secteurs d'activité, on
pense à la santé, on pense au réseau routier. Alors, dans ce sens-là, nous
voulions laisser savoir à la ministre, pour qu'elle puisse prévenir les membres
de son gouvernement, que la région des Laurentides est en sous-financement présentement
dans beaucoup de secteurs d'activité. Et nous avons demandé à la ministre
d'être porte-parole pour laisser savoir que les gens des Laurentides, ce ne
sont pas des gens de seconde zone. On a besoin du réinvestissement et puis on a
besoin d'avoir un rattrapage concernant certains secteurs d'activité.
Je passe la parole à monsieur.
M. Bourcier : Oui.
Bonjour. Encore une fois, un plaisir de représenter les Laurentides en
compagnie de mes deux collègues. C'est, pour moi, une première expérience, en
tant que député de Saint-Jérôme, nouveau député à l'Assemblée nationale, justement,
de faire une interpellation par rapport aux besoins des Laurentides, et j'avoue
que je suis ressorti avec beaucoup de questionnements, une certaine déception
de ne pas avoir eu de réponses à mes questions, surtout déçu pour les citoyens
qui en attendent, eux, des réponses au sujet des Laurentides.
Un de mes sujets était le pipeline
d'Énergie Est, le pipeline qui, semble-t-il, va avoir probablement son cours à
travers les Basses-Laurentides, à travers trois villes qu'on connaît très bien,
nous, ici : Mirabel, Saint-André-Est et il y a également un bout du comté d'Argenteuil
qui est visité par ce tracé-là qui est vraiment une déchirure à travers le Québec.
Le pipeline, qui est appuyé par le Parti libéral, par la Coalition avenir
Québec, qui attendent des certaines redevances par rapport à ce pipeline-là,
alors que toute la population ainsi que le Parti québécois n'en veulent pas, c'est
clair. Le message a été très clair, il a été véhiculé par l'ensemble de la population
qu'on côtoie à tous les jours, et puis il ne semble pas entendre cet appel-là
des gens.
Une autre chose aussi était le réseau
autoroutier, qui est très inquiétant dans les Laurentides — vous
savez, il y a une croissance de la population qui est très forte — et
je leur ai parlé de l'autoroute 15, qui déborde les soirs la semaine, le
matin la semaine, les fins de semaine. Alors, c'est un classique que d'être
pris, d'être bloqué dans les embouteillages sur l'autoroute 15, et
semble-t-il qu'on n'a pas de plan pour ça. Nous, on a suggéré l'augmentation du
transport en commun, on voudrait avoir l'élargissement peut-être à quatre voies
de chaque côté de l'autoroute des Laurentides. Il n'y a pas de plan précis là-dessus.
On parle aussi de l'autoroute 19, qu'il
y a des promesses qui auraient été faites par le ministre des Transports. On va
avoir des réponses le 30 juin 2017, puisque cette date-là a été évoquée.
On espère que les bottines vont suivre les babines dans ce dossier-là.
La 13, aucune de ces réponses. Et
l'autoroute 13, pourtant, les gens de Mirabel voudraient bien voir la 13
être prolongée de la 640 jusqu'à la 50 parce que ça bloque là aussi le soir.
Quiconque a pris la 13 un soir de semaine vers 4 heures sait de quoi je
parle.
Et, pour ce qui est de la 50, où on a vu
le premier ministre faire des promesses incroyables d'élargissement à deux
voies de cette route-là, on a dit qu'on y allait par phases, par segments de
route. Et le premier segment, bien, il est à Buckingham, c'est très, très loin
des Basses-Laurentides, et un échéancier déjà de 24 mois pour Buckingham.
Alors, on est un peu comme dans une émission de mon enfance — peut-être,
Claude, tu as connu ça — Au coeur du temps, on est dans une
zone temporelle indéfinie pour l'élargissement de la 50, qui est la route de la
mort, qui est une des seules routes, d'ailleurs, où il y a des vibrateurs pour
dépasser au centre qui font vibrer le véhicule. C'est assez particulier, mais c'est
extrêmement dangereux comme route, très inquiétant. On suggère aux gens, même,
de ne pas la prendre.
Et terminant mon interpellation, c'était à
propos de la mine d'Oka, où là il y a du niobium qui pourrait être extrait de
cette mine-là, et la ministre ne semblait pas au courant de ce problème-là. Et pourtant
l'UPA, évidemment, les élus de la région sont contre le forage à cet
endroit-là, il y a des dangers pour l'eau potable. Alors, on attend des
réponses de la ministre à ce sujet-là, mais ils n'étaient vraiment pas au
courant qu'il y avait des possibilités d'extraction à cette mine d'Oka là dont tout
le monde ne veut pas voir la présence. Alors, je laisse la parole à mon
collègue Sylvain Pagé, député de Labelle.
M. Pagé
: Alors,
merci, Marc, merci, Claude. Alors, on a pu le voir ce matin, on a l'impression
que les Laurentides n'existent à peu près pas pour ce gouvernement parce que
non seulement il y a un manque à gagner par rapport à la population qui
augmente sans cesse, mais il y a un rattrapage qui ne se fait pas. Marc
parlait, il y a un moment, de réseau routier. Quand j'ai rappelé à la ministre
que le 18 avril 2011 on a annoncé des sommes importantes — et là
c'était le Parti libéral qui était en place — pour régler les problèmes
sur la 117, qui a 60 kilomètres, qui est une des routes les plus
meurtrières au Québec, de Labelle jusqu'à Mont-Laurier, tout ce que j'ai eu comme
réponse : Bien, vous allez aller voir le ministre des Transports, j'espère
qu'il va bien vous écouter. Et pourtant tout ce qu'on demande, c'est de
réaliser ce que le gouvernement avait annoncé lui-même, le gouvernement
libéral, le 18 avril 2011. Donc, plutôt décevant.
Deux autres sujets sur lesquels on voulait
tabler, on voulait parler... On sait que tous les gouvernements se font, la
plupart du temps, élire sur le projet de régler les problèmes de santé. Il y a
un problème, qui est majeur partout à travers le Québec, mais particulièrement
dans la région des Laurentides. En fait, c'est la pire région, la plus mal
financée de tout le Québec. On vient de passer le cap de 600 000 de
population. D'ici 12 à 14 ans, nous allons être rendus à 800 000. Et
d'année en année ce qu'on se rend compte, c'est que sur les 17 régions
administratives, la plus mal financée c'est celle de la région des Laurentides.
Puis ce que ça veut dire, c'est que le gouvernement, qui, depuis de nombreuses
années, nous promet de régler ce problème d'inéquité, de manque à gagner pour
que les services se rendent aux citoyens, bien, ce que ça veut dire, c'est que,
que ça soit en santé mentale, que ça soit pour les soins à domicile, que ça
soit pour les services divers ou encore la santé publique, en dépendance, dans
tous ces secteurs d'activité, quand on fournit les enveloppes, les
10 enveloppes compartimentées, dans la région des Laurentides, neuf sur
10, nous sommes déficients, il y a un manque à gagner. Donc, si vous êtes
citoyen de la région des Laurentides, malheureusement vous êtes un citoyen de
seconde zone en ce qui a trait aux traitements à la santé.
Maintenant, on voulait parler aussi
d'Internet haute vitesse. Surprise! La ministre nous dit : C'est vrai qu'il
faut investir en Internet haute vitesse dans les régions éloignées. Mais dans
les Basses-Laurentides, à Rivière-du-Nord, Argenteuil, dans ces régions, nous
sommes à quelques kilomètres de Laval et de Montréal, on n'est pas dans les
régions éloignées, et ce que l'on a constaté, c'est que la plupart de ces MRC
sont non desservies. Entre 20 % à 25 % des citoyens qui n'ont
toujours pas la desserte d'Internet haute vitesse. Et pourtant, rappelons-nous,
au discours du budget de 2011, ce gouvernement annonçait 900 millions de
dollars. Aujourd'hui, on nous parle d'un 100 millions plus un autre
100 millions qui va venir du fédéral sur cinq ans. Et on sait que c'est
nettement insuffisant. On a fini par nous dire : Il y a 25 projets
dans la région des Laurentides. Pour un seul projet, celui de la MRC d'Antoine-Labelle,
les besoins, c'est presque de 30 millions. Alors, en vous disant
25 projets, vous savez très bien que la population de la région des
Laurentides, que ça soit pour l'Internet haute vitesse, que ça soit pour la santé
ou ailleurs, malheureusement on devra attendre encore. Je vous remercie.
M.
Cousineau
:
Alors, je terminerais en parlant des organismes communautaires. Vous savez que,
dans une région comme les Laurentides... puis, lorsque j'ai mentionné d'entrée
de jeu que nous sommes en pleine croissance démographique et puis...
nécessairement ça entraîne des services supplémentaires. Les organismes
communautaires, qui sont au nombre d'à peu près 140 organismes
communautaires sur le territoire des Laurentides, sont sous-financés
présentement au niveau de leur mission. Alors, c'est à peu près 58 % du
financement par rapport à leur mission globale, ce qui fait qu'en réalité, dans
les Laurentides, il manque à peu près 11 millions de dollars pour financer
les organismes communautaires, qui, eux, travaillent sur le terrain dans les
différentes sphères d'activité pour aider les gens.
Puis l'augmentation cette année,
imaginez-vous, ça représente à peu près 0,7 %. C'est en dessous du coût de
la vie. Alors, ces gens-là font un travail incommensurable sur le territoire
des Laurentides. Ce sont des gens sur qui on compte pour faire arriver les
choses et s'occuper des gens. Alors, étant donné l'augmentation de la
population, la croissance démographique dans les Laurentides, on demande au
gouvernement rapidement de revoir leur investissement au niveau des organismes
communautaires des Laurentides. Alors, je vous remercie.
(Fin à 14 h 3)