(Onze heures trente-six minutes)
La Modératrice
: Alors,
bonjour à toutes et à tous. M. Alexandre Cloutier, porte-parole du Parti
québécois en matière d'éducation, va faire une déclaration. Ensuite, c'est M. Antoine
Côté, qui est porte-parole de la Campagne de revendications et d'actions
interuniversitaires pour les étudiants et les étudiantes d'éducation en stage,
ensuite, Mme Annie-Jade Samson, qui est également porte-parole, et ensuite
Mme Manon Massé, députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques pour Québec
solidaire.
M. Cloutier, la parole est à vous.
M. Cloutier : Alors, je
vous remercie. Nous sommes réunis aujourd'hui pour mettre l'emphase sur le
dépôt de la pétition qui réclame une compensation financière pour les stages
finaux des étudiantes ainsi que des étudiants en éducation. Je tiens à
remercier ma collègue de Québec solidaire, qui travaille avec nous tous pour la
reconnaissance de cette compensation pour les étudiants en éducation. Je tiens
à souligner la contribution des deux porte-parole de la campagne qui nous
accompagnent aujourd'hui, Annie-Jade Samson ainsi qu'Antoine Côté. Sont
également présents avec nous M. Émile Grenier-Robillard de la CRAIES,
Simon La Terreur de la CADEUL, Xavier Bessonne de l'UEQ, Catherine Grondin
de l'UEQ, ainsi que Matis Allali de la FAECUM. Alors, c'est un travail de
longue haleine qui a été porté par les étudiants.
Maintenant, si on souhaite, au Québec,
valoriser le rôle de nos professeurs, l'éducation en général, encore faut-il
aussi soutenir nos enseignants qui décident de s'investir dans le milieu de
l'éducation, nos professeurs de demain qui ont à prendre leur place. On sait
que le métier est déjà très précaire, que c'est un métier qui est difficile. On
se rappellera qu'un jeune enseignant sur cinq, malheureusement, décidera de
quitter la profession dans les cinq premières années du mandat, le secteur de
l'éducation, qui a été durement touché dans les dernières années par les
coupures et par l'austérité.
Ceci étant dit, la moindre des choses, c'est
de soutenir ceux et celles qui ont envie de travailler avec nos jeunes. Nous avons
mené par le passé plusieurs combats similaires d'importance, entre autres pour
la formation des jeunes psychologues. Nous considérons que l'État québécois
doit reconnaître à sa juste valeur le travail qui est fait par les enseignants
pour leur permettre évidemment de gagner leur vie, de poursuivre leurs
obligations matérielles et, je dirais, leurs obligations plus personnelles,
tout en occupant une tâche au sein des écoles par le stage obligatoire.
Alors, ceci étant dit, je vais maintenant
céder la parole à M. Antoine Côté, mais c'est une initiative que nous
avons l'intention de poursuivre, comme opposition officielle, et de soutenir
les enseignants, pour qu'une fois pour toutes ils puissent voir leur stage être
reconnu à sa juste valeur, avec une compensation financière.
La Modératrice
: M. Côté.
M. Côté (Antoine) :
Merci beaucoup. Donc, bonjour à tous. Merci beaucoup. Les étudiants, les
étudiantes en éducation ont un minimum de 700 heures de stage à compléter pour
pouvoir obtenir leur brevet d'enseignement. Donc, tout au long du bac en enseignement,
on retrouve plusieurs stages d'une durée variable. Et, selon les universités,
ça passe de quelques jours d'observation jusqu'au stage 4, le stage final
où les stagiaires doivent prendre en charge l'ensemble des tâches d'un
enseignant régulier.
Lors de ce stage final, évidemment, le
reste de la vie continue, les obligations envers l'université sont toujours
présentes également, ce qui rend très, très difficile, pour un stagiaire, le
fait d'occuper un emploi à temps partiel. En plus de planifier les cours,
d'enseigner pour une des premières fois de manière autonome, de corriger et
d'assister à toutes les réunions où la présence d'un prof est requise, il faut
aussi continuer à remplir tout plein de paperasse et de rapports pour
l'université.
Les stagiaires finaux consacrent en
moyenne 60 heures par semaine à leur tâche à l'école. Avec une telle
responsabilité, les étudiants et les étudiantes n'étant pas en mesure d'occuper
un emploi à temps partiel font face à une précarité financière qui est inacceptable.
Devant l'inaction du gouvernement, les associations étudiantes de partout au
Québec ont décidé de se coaliser dans la CRAIES, dont moi et Annie-Jade sommes
porte-parole, pour faire progresser l'enjeu et demander la compensation
financière des stages de prise en charge. Aujourd'hui, on demande donc, avec la
pétition que M. Cloutier dépose, de prendre... à la ministre David,
pardon, de prendre acte de la situation et d'agir dès maintenant pour enrayer
cette précarité financière qui accompagne les Merci.
La Modératrice
: Merci.
Mme Samson.
Mme Samson (Annie-Jade) :
Je ne pourrais pas mieux expliquer qu'Antoine pourquoi le dépôt de cette
pétition est important pour le quotidien des étudiantes et étudiants en
enseignement. Ce dépôt marque l'entrée de nos revendications dans l'enceinte de
l'Assemblée nationale, où la décision ultime doit se prendre.
Merci à Alexandre Cloutier et Manon Massé
de leur appui dans nos revendications. Nous avons bien senti le soutien du
Parti québécois et de Québec solidaire. L'attention portée à ce dossier est
d'une importance capitale pour nous, et vos partis respectifs ont su nous accompagner
dans l'édification de cette pétition.
De plus, on a bien senti la volonté de
l'ensemble des partis politiques qui ont à coeur l'amélioration de la condition
des stages en enseignement. À souligner, l'apport de Jean-François Roberge de
la CAQ, qui à l'occasion d'une sortie, la semaine dernière, nous donnait son
appui. On ose espérer que le Parti libéral du Québec se rappellera de sa
position déjà prise en congrès à cet effet.
Maintenant, il serait tout naturel de voir
l'ensemble des partis politiques se lever en Chambre pour appuyer un tel
projet. Au tour du Conseil des ministres de se prononcer. Il doit aujourd'hui
faire preuve de leadership et faire du ministère de l'Éducation un modèle en
offrant une compensation financière aux stagiaires oeuvrant dans les écoles.
Voici donc la suite logique à donner à la pétition déposée aujourd'hui en
Chambre par Alexandre Cloutier.
La Modératrice
: Merci.
Mme Massé.
Mme Massé : Merci.
Bonjour, tout le monde. Merci, Alexandre, d'être là avec nous, d'avoir déposé
ça ce matin. Quand même, 7 000 signatures, ce n'est pas rien. Alors, je
suis ici ce matin pour Québec solidaire, pour donner notre appui aux demandes
de la CRAIES, aux demandes extrêmement légitimes des étudiants, étudiantes en
éducation, de voir leur dernier stage soutenu financièrement. Et, dans les
faits, je ne veux pas répéter tout ce qui a été dit, sinon que de nous rappeler
collectivement que, lorsque tu te retrouves en fin de parcours, ton dernier
stage, le poids que représente, d'une part, le stress, hein — je
pense qu'Antoine en a bien parlé — de bien réussir ce rêve que tu as,
c'est-à-dire devenir enseignant, enseignante, quand s'ajoute à ça le stress
financier, puisque le stage occupe un espace important dans ton temps-semaine
puis qu'il n'est pas rémunéré, bien, ça fait en sorte que, de façon, à mon
sens, inacceptable, les jeunes futurs enseignants et enseignantes portent sur
leurs épaules un poids inacceptable.
Alors, c'est sûr qu'il y a une chose qui
me frappe parce que, quand on regarde les stages rémunérés versus les stages
qui ne le sont pas, ça me frappe, comment, dans le secteur public, les emplois
très majoritairement féminins, d'ailleurs... comment ces stages-là, on a de la
misère à les faire reconnaître et à les faire financer. D'ailleurs, c'est ce
qui a fait dire à Aurélie Lanctôt l'an dernier : Les libéraux n'aiment pas
les femmes. Alors, voilà un moment où le Parti libéral pourrait respecter sa
parole et, en plus, envoyer un signal comme quoi, oui, les enseignants et
enseignantes, c'est important, on veut les soutenir là-dedans, mais je dirais
même donner espoir aux autres femmes qui travaillent et qui sont en stage dans
les services publics de voir peut-être un jour leur stage rémunéré.
Alors, bravo à la CRAIES! Et, oui, c'est
une lutte qu'on va poursuivre. Et je suis certaine qu'on va trouver des voies
de passage parce que c'est d'une évidence crasse. On n'arrête pas de dire, dans
cette enceinte, comment l'éducation est au coeur de nos préoccupations. Une
façon de le démontrer, c'est de soutenir financièrement les stages de nos
stagiaires.
La Modératrice
: Merci.
On va maintenant passer à la période de questions. Pas de questions. Merci à
tous.
(Fin à 11 h 46)