(Douze heures vingt-neuf minutes)
M. Roy
: Bonjour à
tous. Encore une fois, je remercie les élus qui se sont déplacés de la Gaspésie
pour venir assister à l'interpellation.
Conclusion : On est extrêmement
déçus. Écoutez, on vient d'assister, là, à du patinage artistique verbomoteur,
là, extraordinaire. Bon, le ministre a essayé de mettre le singe sur l'épaule
des préfets et des élus régionaux en disant qu'il n'y a pas de consensus, il
faut que ces gens-là s'entendent, etc. Donc, c'est ce qu'on appelle la
diffusion de la responsabilité. Le ministre ne prend pas ses responsabilités.
Il met la responsabilité sur le dos des élus, à savoir si les projets ne se
développent pas. C'est-à-dire, dans le dossier du train, il a invoqué à
plusieurs occasions le fait qu'il n'y avait pas de consensus, que le consensus
était dur à avoir. Mais, ce n'est pas compliqué, ils ont coupé les outils de
développement, ils ont coupé dans les institutions de concertation, puis après
ça ils disent aux élus : Vous ne vous entendez pas.
Donc, c'est une vieille stratégie, on divise
pour régner. Vous ne vous entendez pas, on n'ira pas de l'avant avec vos
projets. Donc, écoutez, déçu. Et de plus on dit : Bon, bien, c'est au MTQ
de nous fournir les données, les informations. Mais ils ont juste à aller voir
le MTQ et demander. Donc, pas de volonté politique pour la Gaspésie. C'est
clair ce matin, on vient d'assister à l'éloge de l'immobilisme. Je laisserais
la parole à mon collègue Gaétan.
M. Lelièvre : Oui, bonjour.
Comme Sylvain l'a mentionné, une interpellation de deux heures, on aurait pu
travailler positivement pour le développement de la région Gaspésie—Les Îles.
Malheureusement, aucun engagement concret. Puis j'invite les gens à visionner
l'interpellation, vous allez pouvoir constater que nos dossiers majeurs, c'est
clair que les transports sont parmi les priorités de la région, autant aux
Îles-de-la-Madeleine qu'en Gaspésie.
Mais le dossier du chemin de fer, hein,
est consensus. On ne peut pas reprocher à la région de ne pas être
consensuelle. On avait avec nous les représentants du service de train de passagers
qui appuient le consensus unanime du milieu à l'effet qu'on doit remettre
prioritairement le service des marchandises en place de Matapédia à Gaspé, et
bien sûr ne pas oublier le train de passagers, qui doit, le plus tôt aussi
revenir en place. D'ailleurs, jusqu'à New Carlisle, ce n'est pas vraiment
un problème de le remettre s'il y a une volonté de le remettre en fonction.
Donc, le dossier du train, très décevant parce qu'honnêtement, depuis décembre,
la région attend une réponse, et il y a un consensus unanime de toutes les MRC,
des chambres de commerce, de l'ensemble des intervenants. On nous dit qu'on est
encore à l'étape des études. Est-ce que c'est pour gagner du temps? Aucun
budget de prévu dans le programme triennal d'immobilisations du gouvernement du
Québec dans les infrastructures, c'est un signal inquiétant.
Maintenant, il y a toute la question du
développement régional aussi. Les coupures de budget, on avait
13,5 millions de budget en moyenne en Gaspésie et aux Îles. On va avoir,
dans le meilleur des mondes, là, un peu plus de 2 millions pour la région.
Donc, on a coupé de tout près de 80 % le budget de concertation et de
développement dans la région. Puis le ministre, à plusieurs égards, a fait
allusion au manque de concertation, à l'importance de la cohésion des acteurs
du milieu. Bien, moi, je peux vous dire, comme député, que la cohésion et la
concertation, tant les élus municipaux, les préfets, les maires que les
intervenants socioéconomiques, le monde communautaire, il y a une concertation,
il y a une cohésion. Ce qu'il n'y a pas, malheureusement, c'est une vision et
une volonté de développer la région Gaspésie—Les Îles, et ça, on le déplore
énormément.
Et c'est sûr qu'aujourd'hui on a réalisé
une étape importante, mais le combat n'est pas terminé. On va devoir s'asseoir
avec nos acteurs du milieu et voir comment on va diriger nos prochaines
offensives pour défendre la région dans les prochaines semaines et les
prochains mois. Merci.
Mme Ritchie Roussy (Délisca) :
Alors, moi, j'avais dit en partant que j'allais être très attentive à
l'interpellation puis je l'ai été, mais en fin de compte, quand j'ai sorti de
ça, je trouvais que je n'avais aucune réponse. Puis en plus ce que je n'ai pas
aimé, c'est qu'on nous mette la faute sur nous, la table des préfets, les
préfets de la Gaspésie et des Îles, de ne pas s'être entendus sur le consensus.
Puis on a eu un consensus en ce qui concerne le train, puis un consensus unanime,
là, tout le monde était d'accord, alors, pour le train de marchandises, qu'il
se rende jusqu'à Gaspé, mais le train de passagers aussi. Alors, jamais que
personne d'entre nous n'a divisé les deux.
Et je n'ai pas eu ce qu'on appelle, là, le
son de cloche d'un ministre régional. Il dit qu'il est à l'écoute, il l'a dit
souvent, mais je pense qu'il n'est pas nécessairement à l'écoute parce que,
s'il était à l'écoute, il brasserait son gouvernement pour dire : Écoutez,
là, il y a un consensus régional. Ensuite, il y avait une enveloppe qu'il était
supposé de venir annoncer, parce qu'on a fait des pressions pour avoir le train
jusqu'à Gaspé, de marchandises, puis le train — comme je vous dis,
qu'on ne divise pas le train — de passagers. Ça a été tout arrêté,
puis, depuis ce temps-là, c'est silence radio.
Alors, automatiquement, moi, je ne suis
pas d'accord avec ça. Puis, tous partis confondus, moi, je pense que, quand on
travaille pour une région, qu'on soit péquiste, caquiste ou bien libéral, on se
doit de travailler pour l'ensemble. Alors, moi, je suis très, très déçue de
cette rencontre-là aujourd'hui, mais je félicite nos deux députés puis même je
félicite les députés de la CAQ d'avoir fait le travail qui a été fait
aujourd'hui. Alors, chapeau à eux! Merci beaucoup.
M. Cormier (Allen) :
Bonjour. Délisca m'a dit : On va te garder pour la fin, ça risque d'être
plus long. Vous savez, j'aime la Haute-Gaspésie, j'aime ma Gaspésie du plus
profond de mon coeur. Quand je me suis engagé en politique, c'était pour le
bien commun, pour faire rayonner notre région, pour qu'elle puisse aspirer à
des jours meilleurs. La Gaspésie souffre, mais je peux vous dire qu'à partir
d'aujourd'hui elle ne souffrira plus en silence. Nous allons dénoncer les inéquités.
La Haute-Gaspésie et la Gaspésie a le droit d'obtenir sa place, a le droit
d'obtenir du développement social, du développement économique, des infrastructures
tout comme les autres régions du Québec.
Tout comme Mme Délisca Ritchie
Roussy, je tiens à féliciter les députés Sylvain Roy et Gaétan Lelièvre qui ont
organisé l'événement. Également, un coup de chapeau à Mme D'Amours, de la CAQ,
qui, dans ses interventions percutantes et précises, je sentais vraiment, là,
qu'elle avait une volonté, qu'elle avait à coeur de développer notre région. Je
l'ai félicitée, d'ailleurs. Et je pense que c'était vraiment un exercice… Mme
Roussy le disait tout à l'heure, aujourd'hui, moi, je n'étais pas avec une
affiche Parti québécois, ou Parti libéral, ou la CAQ, ou Québec solidaire,
j'étais le parti de la Gaspésie, le parti de la Gaspésie qui a des droits et le
parti de la Gaspésie qui a besoin d'une place au soleil, qui a besoin d'avoir
des actions complémentaires, d'avoir une volonté, d'avoir des centres d'appel
qui seront implantés chez nous, d'avoir des entreprises qui soient implantées
chez nous, d'avoir des mesures pour favoriser l'immigration, d'avoir des
mesures pour favoriser le développement économique, d'avoir des mesures pour
améliorer l'offre de formation professionnelle en enseignement.
Écoutez, j'espère que l'analyse
d'aujourd'hui, là, l'exercice d'aujourd'hui... On a entendu énormément d'intentions.
Bien, des intentions, c'est beau, mais à un moment donné les intentions, il
faut qu'elles se concrétisent, il faut qu'elles se réalisent, et il ne faudrait
pas attendre... Avec les chiffres que l'on assiste présentement, avec une forte
dévitalisation au niveau du développement économique puis au niveau de la
démographie, vous savez, on se sent comme entraînés présentement dans la
spirale de la dévitalisation. Sauf qu'à un moment donné il va falloir que
quelqu'un mette le pied sur le frein et qu'il dise : Ça suffit. On se met
en mode action, puis on va aider les régions du Québec, puis on va aider la
Gaspésie, puis on va aider particulièrement la Haute-Gaspésie. J'ai oublié de
mentionner mon nom au début. Je suis Allen Cormier, préfet de la MRC de La
Haute-Gaspésie.
La Modératrice
: Merci.
Questions?
M. Sergerie (Nelson) : Oui,
deux questions. La première, je suis surpris de voir qu'il n'y pas personne de
la Société du chemin de fer de la Gaspésie ici aujourd'hui alors que l'enjeu
principal est une question de transport.
M. Lelièvre : Effectivement,
je pense que vous n'êtes pas le seul à être surpris. J'irais même plus loin, je
vais être honnête, là, on est déçus. On est déçus que la Société du chemin de fer
de la Gaspésie ne soit pas ici. Je parle en mon nom. Quand je dis «on», là, c'est
Gaétan Lelièvre, député de Gaspé, mais beaucoup de personnes, effectivement,
là, je pense, sont déçues de l'absence, parce que vous avez pu constater dans
nos interventions, une grande partie de nos interventions d'aujourd'hui
portaient sur le chemin de fer. Et on avait quand même tenté de rejoindre la
Société du chemin de fer. On a fait des efforts pour avoir leur présence, mais,
bon, finalement, pour des raisons qu'on ignore, on n'a pas eu leur présence ici
avec nous aujourd'hui.
M. Sergerie (Nelson) : Peut-être
une question à tous, celui ou celle qui voudra répondre, mais on sent que c'est
un véritable cri du coeur que la Gaspésie lance aujourd'hui à l'échelle du Québec?
Mme Ritchie Roussy (Délisca) :
Moi, je voudrais te répondre pour ce que tu as demandé, là, en ce qui a trait à
la Société du chemin de fer. Je suis administratrice à la Société du chemin de
fer. Je m'attendais que mon président soit ici aujourd'hui, et il devait être
ici.
M. Sergerie (Nelson) :
Pourquoi il ne l'est pas?
Mme Ritchie Roussy (Délisca) :
Pourquoi il ne l'est pas? Peut-être qu'il a eu des pressions. Alors, je te
laisse là-dessus. Tu peux, en fin de compte, lui demander personnellement
pourquoi il n'est pas venu. Parce que moi, je sens que, quand tu es le
président de quelque chose, surtout d'un dossier aussi important que le chemin
de fer, qu'on ne soit pas ici comme président puis qu'on devait être là, parce
qu'il avait dit qu'il venait, alors, ça, là, on peut lui demander pourquoi.
M. Cormier (Allen) : Je
vais te répondre pour le cri du coeur. Écoutez, on l'a vu avec les chiffres qui
ont sorti avec l'Institut de la statistique au niveau de la démographie, là,
c'est catastrophique au niveau de la chute de la population. Au niveau du
développement économique, M. Lelièvre l'a dit tout à l'heure dans son
allocution, là, la MRC de La Haute-Gaspésie et la MRC Le Rocher-Percé affichent
au sommet d'un palmarès qui est un peu... on ne se fait pas un point d'honneur
d'afficher d'être numéro un, numéro deux au niveau de la dévitalisation
économique. Et nous, élus — je tiens à souligner la présence de mon
maire de la municipalité de Marsoui, Dario Jean, qui représente, comme moi, la
Haute-Gaspésie — écoutez, malheureusement, on a comme l'impression
que les nouvelles qui touchent la Gaspésie, la Haute-Gaspésie, ne franchissent
pas la barre de Rimouski. On a l'impression que notre message ne porte pas,
notre message n'est pas entendu à Québec. Et c'est pour ça qu'on voulait
participer à l'activité d'aujourd'hui, pour que notre message soit entendu à
Québec par les médias de Québec, par les gens de Québec, par le ministre
régional qui représente la Gaspésie, mais qui siège, je crois, pour le comté de
Trois-Rivières ou les environs de...
Une voix
: ...
M. Cormier (Allen) :
Québec? Alors, c'est important pour nous, là, vraiment, là, de porter la voix,
là. À un moment donné, là, c'est fini le temps où on va souffrir en silence,
là. Ça ne va pas bien, ça prend des intentions, oui, mais ça prend de la
volonté, puis pas dans deux ans, pas dans trois ans, pas dans 10 ans,
maintenant, à partir d'aujourd'hui. Il faut que le gouvernement bouge avec des
actions, des gestes concrets, pas nous dire : Oui, ça chemine, oui, ça
avance, oui, on se parle, on regarde pour des choses. C'est assez, ça, les
cassettes, là. Quand on ne sait pas quoi répondre, là, on dit : Ça
chemine. Bien, c'est exactement ça qu'ils font : Ça chemine, ça chemine,
ça chemine. Mais à un moment donné il faut arriver à destination.
(Fin à 12 h 40)