(Dix heures quarante-huit minutes)
M. Legault
:
Évidemment, je veux vous parler du dossier de Bombardier. Rappelez-vous,
lorsque le gouvernement de M. Couillard a injecté 1,3 milliard dans
Bombardier, j'ai tout de suite dit que c'était une mauvaise entente, que le gouvernement
s'était fait avoir, le gouvernement prenait tous les risques, entre autres dans
la CSeries, qui est toujours une division très à risque chez Bombardier. Et, en
échange, le gouvernement de M. Couillard n'a demandé aucune condition, donc
aucune garantie d'emploi, aucun siège sur le conseil d'administration de
Bombardier. Donc, vraiment, Philippe Couillard a donné un chèque en blanc à
Bombardier, puis on voit ce qui se passe maintenant.
La semaine passée, bien, première chose
qu'on a apprise, c'est que Bombardier, pour l'année se terminant le 31 décembre
2016, a subi une perte de 1 milliard de dollars, 981 millions US,
1,3 milliard canadiens. Essentiellement, cette perte vient de la division
de la CSeries, mais ça veut dire aussi que toutes les autres divisions n'ont
aucune rentabilité. On est dans une situation où, en même temps qu'on apprenait
cette perte importante, inquiétante, chez Bombardier, bien, on apprenait que,
pour la même année 2016, les hauts dirigeants proposaient, dans la circulaire
d'information, des hausses de salaire importantes pour 2016.
Je vous donne un exemple. Alain Bellemare,
président et chef de la direction, proposait d'augmenter sa rémunération de
8,5 millions de dollars canadiens, pour 2015, à 12,5 millions de
dollars canadiens pour 2016. Pour moi, c'est indécent. C'est indécent, et, dès
jeudi dernier, vous l'avez vu, on l'a dit... et moi, j'ai été très surpris de
la réaction de Philippe Couillard et de Dominique Anglade qui jouaient, tous
les deux, à Ponce Pilate en disant : Ce n'est pas notre responsabilité, on
ne peut pas rien faire, c'est aux actionnaires et au conseil d'administration
de gérer la rémunération.
Donc, vraiment, là, Philippe Couillard,
encore une fois, a été extrêmement passif devant un dossier qui touchait les
Québécois au plus profond de leurs coeurs. Ça a pris quatre jours, entre jeudi
matin et dimanche soir, avant que le gouvernement commence à se rendre compte
de la colère des Québécois. On a vu d'abord, dimanche après-midi, Jean-Marc
Fournier essayer de se pointer à une manifestation devant le siège social de
Bombardier avec le résultat qu'on connaît. On a vu M. Philippe Couillard sur
Twitter, dimanche soir, dire : J'ai parlé avec la direction de Bombardier
pour exprimer les inquiétudes des Québécois, puis, dans les minutes qui ont
suivi, Bombardier a donné sa réponse.
Bombardier a dit : On va garder les augmentations
de salaire de 2016, mais on va transférer une partie du versement à 2020 au
lieu de 2019. Très important, là, que tout le monde comprenne, là, on n'est pas
en train de dire : En 2019 ou en 2020, s'il y a des profits, on donnera
des bonis. On dit : On va donner des bonis rétroactifs à 2016, même s'il y
a eu une perte d'un milliard en 2016, si certaines conditions sont remplies. Ça
n'a pas de bon sens. C'est indéfendable. Moi, je ne peux pas comprendre qu'une
entreprise qui fait une perte d'un milliard en 2016 va donner des bonis puis
des augmentations de salaire à ses hauts dirigeants. C'est indéfendable. Puis
pourtant, dans les minutes qui ont suivi, Philippe Couillard, toujours sur
Twitter — on voit le courage — toujours sur Twitter, dit :
Je suis satisfait de l'entente, je suis satisfait de ce qui est proposé par
Bombardier.
Est-ce qu'il faut être assez déconnecté
des préoccupations des Québécois? Est-ce qu'il faut être assez déconnecté du
gros bon sens? Philippe Couillard est même allé plus loin, a accusé tous ceux
qui s'opposent à cette proposition de Bombardier de nuire à Bombardier. Écoutez,
ceux qui nuisent à Bombardier, ce ne sont pas les Québécois, c'est Philippe
Couillard et son équipe. Puis plus M. Philippe Couillard va attendre pour
régler ce problème-là, plus ça va nuire à Bombardier.
Donc, il y a une urgence d'agir. Moi, je
le répète, là, Bombardier, c'est une des plus belles entreprises au Québec.
Moi, ça me fait mal au coeur de voir ce qui se passe actuellement. Il faut que
le gouvernement redresse l'image de Bombardier face au public, parce que, là,
ça risque d'avoir un effet à très long terme sur l'image de Bombardier, pas
seulement dans le monde, mais aussi au Québec, auprès des Québécois.
Donc, je vais maintenant passer la parole
à Éric Lefebvre pour qu'on vous fasse des propositions concrètes, constructives
dans le dossier.
M. Lefebvre : Merci beaucoup.
Bonjour à tous. Premièrement, comme mon chef vient de le mentionner, pour moi
aussi, Bombardier est un fleuron québécois, et on se doit de rapidement mettre
des choses en place pour justement redorer l'image de Bombardier avec les Québécois
et Québécoises. Et il y a trois gestes importants que le gouvernement doit
faire, et le premier, c'est d'annuler les hausses qui ont été proposées par les
hauts dirigeants. Alors, ça, c'est la première chose. Deuxièmement, on se doit
de renégocier l'entente avec Bombardier. Et, troisièmement, le gouvernement
doit, au minimum, exiger d'avoir un représentant au conseil d'administration de
Bombardier. On ne peut pas injecter 1,3 milliard dans une entreprise et ne
pas avoir au moins un représentant au conseil d'administration de Bombardier. C'est
inacceptable.
Vous savez quoi? Moi, je pense aux
familles, aux familles des gens qui ont perdu plusieurs emplois chez
Bombardier. On parle de plusieurs milliers d'emplois. Ça, c'est inacceptable.
On pense aux travailleurs de Bombardier, en 2015, à qui on a dit de se serrer
la ceinture parce qu'on disait que l'entreprise était au bord de la faillite.
Et 2015, là, on ne parle pas de 10 à 15 ans passés, là, on parle de deux ans.
Et aujourd'hui, ce qu'on voit, c'est inacceptable.
Avant de se montrer satisfaits, le premier
ministre et les ministres du gouvernement Couillard devraient penser à ces
familles-là. Puis il ne faut pas oublier que ces familles-là sont aussi, par le
choix que le gouvernement a fait, maintenant des associés, des partenaires de
Bombardier. Alors, si le gouvernement pense vraiment aux familles, il devrait peut-être
comprendre la colère des Québécois et agir rapidement avec les trois recommandations
qu'on vient de faire là, que je répète : demander l'annulation immédiate
des bonis; deuxièmement, rouvrir l'entente pour renégocier; et troisièmement,
d'avoir quelqu'un au conseil d'administration de Bombardier. Merci.
La Modératrice
: Merci.
On va prendre les questions.
M. Laforest (Alain) : M.
Legault, est-ce que vous considérez que Daniel Johnson, qui est actuellement
sur le conseil d'administration de la CSeries est un représentant du gouvernement?
M. Legault
: Bien, on
sait que Daniel Johnson, c'est un ancien chef du Parti libéral du Québec, on
sait qu'il a été souvent impliqué dans l'ombre au Parti libéral. Donc, on voit
que, même si on est passés de Jean Charest à Philippe Couillard, c'est encore
les mêmes personnes. La semaine passée, on parlait de Marc-Yvan Côté; cette
semaine, on parle de Daniel Johnson. On parle d'un paiement, pour l'année 2016,
là, rémunération plus options, de 900 000 $ à Daniel Johnson. Donc,
je pense qu'on est en droit, puis les Québécois sont en droit de se demander
si, encore une fois, il ne s'agit pas d'un passe-droit à des petits amis du Parti
libéral.
M. Laforest (Alain) : Donc,
vous considérez que ce n'est pas celui qui était sur le comité de transition de
Philippe Couillard... vous ne considérez pas qu'il peut être un représentant du
gouvernement actuellement.
M. Legault
: Bien, écoutez,
ce que je vous dis, c'est que les apparences sont à l'effet qu'il y a une
proximité entre Daniel Johnson, Bombardier et le Parti libéral. Maintenant, on
n'a pas de preuve. Est-ce que c'est pour ça qu'on a signé une entente qui n'a
pas de bon sens de 1,3 milliard? Est-ce que c'est pour ça qu'on a donné
des bonis qui n'ont pas de bon sens en 2016? Bien là, moi, je n'ai pas de
preuve plus que vous, mais disons que les apparences n'aident pas à contrer le
cynisme des Québécois face à tout ce qui se passe dans l'entourage des
libéraux.
M. Vigneault (Nicolas) : L'argument
du gouvernement disant qu'on ne veut pas intervenir dans le milieu des
affaires et gérer les entreprises, est-ce que ça envoie un mauvais signal? Et
vous, à l'époque, ici, quand vous étiez chez Transat, est-ce que vous...
comment vous auriez réagi si le gouvernement était intervenu dans vos affaires?
M. Legault
: Bon, d'abord,
si vous voulez parler de mon exemple, nous, on avait un actionnaire important
qui s'appelait le Fonds de solidarité. Je peux vous dire que le Fonds de
solidarité... nos salaires devaient être approuvés par le Fonds de solidarité.
Deuxièmement, toutes les décisions importantes devaient être approuvées par le
Fonds de solidarité.
Quand on fait le choix, comme entreprise,
d'aller chercher un partenaire public ou semi-public, on sait, on connaît les
conséquences. On ne peut plus gérer l'entreprise de la même façon. Bombardier
ne peut pas dire : Une entreprise, là, qui vaut 2,5 milliards à
3,5 milliards, dépendamment quel prix de l'action on prend, qui va
chercher 1,3 milliard du gouvernement, de penser qu'ils n'auront pas
besoin de respecter certains critères sociaux si on veut, là, sur, entre
autres, la rémunération... Bien, voyons donc! Voyons donc!
Et ça n'a pas de bon sens, là... Si je
reviens à mon exemple, le Fonds de solidarité avait des représentants sur le
conseil d'administration de Transat. Ça serait juste normal au moins que le
gouvernement ait des représentants sur le conseil d'administration de
Bombardier. Ça n'a rien à voir avec l'accueil des entreprises privées, là, qui
veulent venir investir au Québec, mais quand on demande une somme aussi grande
au gouvernement, on doit s'attendre en échange à ce que le gouvernement soit
consulté sur toutes les décisions importantes.
M. Dion (Mathieu) : Est-ce que
M. Beaudoin et M. Bellemare ont le jugement qu'il faut pour rester en poste?
M. Legault
: Bien, moi,
je pense que le premier qui a manqué de jugement, c'est Philippe Couillard.
M. Dion (Mathieu) : Oui, mais
je vous parle de...
M. Legault
: Oui, mais,
écoutez, moi, ce que je vous dis, là, pour avoir été en affaires, hein, on a
une compagnie qui s'est retrouvée devant un gouvernement en culottes courtes
puis qui en a profité. Est-ce qu'on doit blâmer l'entreprise ou le gouvernement
qui était en culottes courtes? C'est ça, la question qu'il faut se poser. Ils
ont signé une entente, eux autres, sans condition. Ils peuvent faire ce qu'ils
veulent. Ils pourraient, demain matin, tout transférer les emplois à
l'extérieur du Québec, puis le Québec, bien, il se retrouverait avec son
placement de 1,3 milliard dans une entreprise qui n'est plus québécoise.
C'est le gouvernement, c'est Philippe Couillard puis Jacques Daoust qui ont mal
négocié.
M. Dion (Mathieu) : Mais quand
même, c'est M. Beaudoin et M. Bellemare qui ont élaboré le package de rémunération.
C'est leur jugement qui est, au premier chef, placé sous les projecteurs. On
les a vu réagir, ils ont eu la chance de réagir, ça a été relativement timide.
Je pense que tout le monde...
M. Legault
: Bien, je
pense qu'on peut dire...
M. Dion (Mathieu) : Est-ce
qu'ils peuvent rester en poste?
M. Legault
: Bien, moi,
je pense qu'il y a eu un manque de jugement de leur part. Bon, écoutez, Alain
Bellemare a fait ses preuves chez Pratt & Whitney. Je pense que c'est
une personne compétente. Bon, est-ce qu'il mérite 8,5 millions ou 12,5
millions, là? Je pense qu'à 8,5, ça commence à être bien payé. Pierre Beaudoin,
qui reçoit 5 millions pour être président du conseil d'administration, moi, je
n'ai jamais vu ça, hein, pour gérer 10 ou 11 réunions. Pierre Beaudoin a été
chef de la direction pendant huit ou neuf ans et a amené l'entreprise près de
la faillite. On l'a tassé, on a mis Alain Bellemare à sa place, mais son père
lui a donné sa place comme président du conseil. Moi, je pense qu'il faut se
poser des questions, effectivement.
M. Dion (Mathieu) : ...donc il
doit quitter son poste?
M. Legault
: Bien, il
faut se poser des questions, mais, à partir du moment où la famille
Beaudoin-Bombardier est l'actionnaire majoritaire, qu'il y ait quelqu'un pour
représenter leurs intérêts puis qu'ils choisissent que ça soit Pierre Beaudoin,
c'est difficile de s'opposer à ça. Bon, Pierre Beaudoin et le conseil
d'administration ont choisi un très bon gestionnaire, Alain Bellemare. Donc,
bon, moi, j'avoue que le bout que j'ai un petit peu plus de difficulté, là, c'est
la rémunération de Pierre Beaudoin.
M. Lecavalier (Charles) : C'est
anormal, ça, 5 millions pour un président de C.A.?
M. Legault
: Absolument.
Écoutez, là, si vous prenez les entreprises, je ne sais pas... Héroux-Devtek ou
les autres compagnies Québécoises, 100 000 $, 200 000 $,
300 000 $ que ça vaut, un président de conseil d'administration, là.
Écoutez, on gère une réunion par mois. Ça ne vaut pas 5 millions, là.
M. Bellerose (Patrick) :
...de Bombardier, donc, pour éviter les actions multivotantes et la présence de
cinq membres de la famille Beaudoin-Bellemare?
M. Legault
: Bien, oui,
là-dessus, il faut être prudent parce que vous savez comment je tiens à garder
les sièges sociaux au Québec. Donc, les actions multivotantes, c'est une façon
de protéger le siège social québécois. On aurait dû, par contre, le gouvernement,
s'assurer que la famille Beaudoin-Bombardier protège le siège social. Là, on
est obligés de tenir compte de leur bonne foi.
Moi, je ne suis pas contre les actions
multivotantes pour garder les sièges sociaux, mais à partir du moment où les
actionnaires de contrôle ne profitent pas de la situation pour donner des bonis
qui sont indécents ou pour garder en place des personnes qui ne sont pas
compétentes. Je vous répète, pour moi, Alain Bellemare, c'est quelqu'un de
compétent. Donc, de ce côté-là, ils ont fait un bon travail d'avoir le courage
de tasser Pierre Beaudoin.
Maintenant, ils ont manqué de jugement
dans les annonces de rémunération, puis j'inclus même après leur ajustement du
dimanche soir, là. Dimanche soir, tout ce qu'ils ont dit, je le répète, c'est :
Si la direction atteint certains objectifs... puis là il y en a beaucoup, d'objectifs.
Moi, ce que je comprends, c'est qu'on pourrait même avoir une entreprise qui ne
fait pas de profit en 2020 mais qui atteint certains objectifs. Mais on est en
train de dire : On va donner un boni pour l'année 2016. L'année 2016, c'est
une année où l'entreprise a perdu 1 milliard.
Puis je reviens sur... Pourquoi on a
embauché Alain Bellemare? Pour faire un redressement de la division CSeries.
Or, les seuls avions qui ont été vendus de la CSeries en 2016, ce sont des
avions qui ont été vendus à Air Canada et à Delta à perte. On a enregistré une
provision pour perte de 500 millions sur ces deux ententes-là avec Air
Canada puis Delta. Donc, c'est facile de vendre des avions quand on les vend à
perte, mais là est-ce qu'en 2017, en 2018, ils vont finir par vendre des avions
au vrai prix, des avions avec un bénéfice? Est-ce qu'ils vont en vendre assez
pour que la division devienne rentable? La division CSeries n'est pas sortie du
bois.
Donc, Alain Bellemare, n'a pas complété
son travail. Je souhaite qu'il ait du succès, mais d'aller se battre contre
Airbus puis Boeing, d'aller se battre contre l'Airbus 319 puis le Boeing 737,
là, c'est très, très, très risqué. Puis nous, comme contribuables, le seul
argent qu'on a, le 1,3 milliard, c'est cette division-là, alors qu'il y a
des belles divisions, comme transport ou jets d'affaires, qui vont relativement
bien. Je ne comprends pas que Philippe Couillard ait investi seulement dans
cette division-là puis qu'il ait accepté de prendre tous les risques.
M. Croteau (Martin) : Est-ce
que c'est acceptable que Denis Coderre ait encaissé un chèque de
25 000 $ d'un homme d'affaires, qu'il ne l'ait pas divulgué et qu'il
ait ensuite menti à propos de ça? Qu'est-ce que vous pensez de...
M. Legault
: Bien, ce
n'est pas acceptable, c'est inquiétant, c'est une erreur de jugement.
M. Croteau (Martin) : Est-ce
que ça appelle une réponse de la part du gouvernement?
M. Legault
: Bien, il y
a des enquêtes, là. On va laisser aller les enquêtes.
M. Croteau (Martin) :
Pensez-vous que le gouvernement devrait agir d'une manière ou d'une autre à
l'égard...
M. Legault
: Bien là,
pour l'instant, il y a des enquêtes. Pour l'instant, il y a des enquêtes,
laissons aller les enquêtes... savoir exactement qu'est-ce qui est arrivé.
M. Lecavalier (Charles) : M.
Coderre a dit une première fois que ce chèque-là n'existait pas. Quelques
semaines plus tard, il disait : Ah! finalement, il existait, c'est parce
que j'avais de la douleur, je ne m'en souvenais plus. Est-ce que vous croyez M.
Coderre?
M. Legault
: Bien, je
pense qu'il a avoué que c'est une erreur de jugement d'avoir, entre autres, dit
une chose puis son contraire, là.
M. Lecavalier (Charles) : Sur
un autre sujet, sur l'état des routes au Québec, M. Legault, comment expliquer
que le parc routier est toujours de pire en pire, malgré les investissements
qu'on fait? Est-ce qu'on met assez d'argent dans les routes?
M. Legault
: Bien,
d'abord, rappelons-nous, hein, l'accident du viaduc de Laval, où tout devait
régler sur un certain nombre d'années. Les libéraux sont au pouvoir depuis
2003. Ça va faire 15 ans. C'est le bilan des libéraux, 50 % des
routes qui sont avec des problèmes, qui ne sont pas en bonne condition. C'est
un échec libéral clair. On a beau faire un feu d'artifice, là... Moi, je n'en
reviens pas de voir les ministres, à chaque jour, faire un feu d'artifice avec
des nouvelles annonces. Écoutez, ça fait trois ans qu'ils sont là. Ça ne marche
pas en santé, ça ne marche pas sur les routes, il n'y a rien qui s'est fait
dans les écoles, on n'arrive pas à créer des jobs de qualité, puis eux autres,
ils font un feu d'artifice. J'espère que les Québécois ne seront pas dupes.
M. Lecavalier (Charles) : Sur
un autre sujet, vous avez reconnu finalement que le pont de Québec avait une
valeur patrimoniale. Est-ce qu'on devrait fêter ses 100 ans?
M. Legault
: Nous
souhaitons garder le pont de Québec.
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Lecavalier (Charles) :
Oui, mais est-ce qu'on devrait le fêter, M. Legault?
M. Legault
: Écoutez,
je laisse ça à M. Labeaume, là. Nous, à la CAQ, nous souhaitons garder le pont
de Québec.
Mme Fletcher (Raquel) : In English, please. We've seen this before in the auto industry,
after their bail out, that the executives gave themselves raises. So, when you
say that it was a bad agreement and that there should have been conditions
imposed on Bombardier, when Couillard and his government signed this agreement, is that one of the conditions that you would
have liked to see?
M. Legault
: We said it, right at the beginning, that it was a bad agreement
with Bombardier. First, there were no conditions regarding jobs in Quebec;
second, no representative on the board of Bombardier. And what happened last
week is unacceptable, it doesn't make sense. Bombardier announced that they
will have a loss of a billion dollars for 2016, but, for the same year, they
proposed some major salary increases for the top management.
It doesn't make sense, and
what happened Sunday night is not enough. Bombardier's management said that a
part of the increase of 2016 will only be paid in 2020. It doesn't make sense.
What we say is not that, if they make profits in 2020, they will have a bonus
in 2020. They say that, retroactively, they would have this bonus and salary
increase for 2016. I don't understand how Mr. Couillard can say that he agrees
with this new proposal. And it took four days to Mr. Couillard to understand
the anger of Quebeckers. Last Thursday, he said that he had nothing to do, but
Sunday night, he said that he spoke, finally, with the top management of
Bombardier, and now he's happy. Come on! This guy is not in the reality, and I
think he lost common sense.
M. Hicks (Ryan) : So are you going to support the PQ motion today?
M. Legault
: Sure.
M. Hicks (Ryan) : Because this does go back to the Bombardier investment, the
Bombardier deal, would you have been prepared to let Bombardier go bankrupt or
fail?
M. Legault
: No.
M. Hicks (Ryan) : So what would you have… what kind of investment would you have
wanted to see?
M. Legault
: OK. We said it right at the beginning. I think that in Bombardier
you have three divisions. Two are going well, transportation and jets, but the
one who's very high at risk is the CSeries. They try to sell an aircraft of a
150 seats competing with Boeing 737 and with the Airbus 319. It's a major risk.
I wouldn't have taken this risk, I think. But, in putting $1.3 billion in the
company, why didn't we ask for shares or a participation in the three divisions of Bombardier and why didn't we ask for a
representative on the board of Bombardier? I don't understand. I think that it
was badly negotiated by Mr. Couillard.
M. Hicks (Ryan) : Are you worried that this whole controversy, what's happening right
now, politicians weighing in on how Bombardier should be managed, that this
sends a negative signal to other companies that want to invest in Québec? Maybe it sends a signal that :
Well, if you decide you want to come here, the Government might try to, you know, manage your affairs.
M. Legault
: First, we have to make the difference between a 100% private
company where the Government must not get involved and a company where we
invested something like half of the market value of the company with Government
participation. You have to
expect that it will change your way of managing the company. I had the same situation when I was in Transat. When we
accepted a major investment from the Fonds de solidarité, we knew that our
salaries would now needed to be accepted by the Fonds de solidarité. We knew
that all major decisions would need to be accepted by the Fonds de solidarité.
So it must be the same
for Bombardier. Now that they have accepted $1.3 billion, they have to accept
that the Government has something to say. And, come on, it doesn't make sense.
I never saw a president of the board making $5 million for managing 11
meetings a year and I've never seen a CEO saying : For a year where we
lost a billion dollars, I will increase my salary from $8.5 million to
$12.5 million. Come on! I think he must be reasonable, and $8.5 million is
not that bad for a guy.
Des voix
:
Merci.
(Fin à 11 h 13)