Point de presse de M. Mario Dumont, député de Rivière-du-Loup , et de M. François Bonnardel, député de Shefford
Version finale
Le mercredi 14 janvier 2009, 14 h
Salle Bernard-Lalonde (1.131),
hôtel du Parlement
(Quatorze heures)
M. Dumont: Alors, bonjour à tous. Je suis accompagné, aujourd'hui, par M. François Bonnardel, porte-parole en matière d'économie et de finances, pour parler de cet énoncé.
Commentaire général, hein, d'abord. Si cet énoncé est aussi mince, ça nous rappelle à quel point le Québec n'a pas de marge de manoeuvre, à quel point le Québec, dans ses politiques économiques des dernières années... Et pour nous c'est quelque chose qu'on a souvent discuté. Le Québec a vécu, de façon générale, les dernières années au-dessus de ses moyens. La fable de La cigale et la fourmi nous place certainement dans la position de la cigale, c'est-à-dire que les Québécois... Dans les plus belles années de croissance économique, les plus fortes années de croissance économique, il arrivait deux choses au Québec:
1° notre croissance à nous n'était pas aussi forte que celle des autres provinces ou des États américains environnants; et
2° on dépensait au-dessus de nos moyens, on vivait au-dessus de nos moyens, de telle sorte que, le jour où arrivent des difficultés économiques, le jour où on aurait besoin de marge de manoeuvre pour poser, comme gouvernement, des gestes de relance, on n'a pas les marges de manoeuvre qui seraient espérées, et donc on doit agir avec beaucoup plus de parcimonie. Et pour l'essentiel le seul geste qui est majeur, c'est un geste au niveau des infrastructures, qui était déjà annoncé depuis longtemps et qui est essentiellement financé totalement par des emprunts.
L'autre élément qu'on veut mettre un peu en valeur aujourd'hui, c'est que c'est évident que, dans cette semaine parlementaire, la conclusion de l'absence de marge de manoeuvre, la conclusion de l'incapacité du gouvernement du Québec d'aller très loin dans ses actions, c'est qu'on se place en position attentiste par rapport au gouvernement fédéral, hein, on se croise les doigts. J'écoutais même la ministre des Finances... bon, que, tu sais, pour le Québec, on se repose largement sur le gouvernement fédéral, on repose aussi sur le plan de M. Obama. Puis je comprends très bien les effets domino d'un à l'autre, mais il y a là-dedans pour le Québec un certain aveu de faiblesse de dire: Bon, bien on espère que d'autres gouvernements qui ont des marges de manoeuvre plus grandes indirectement vont nous aider parce que, nous, comme gouvernement du Québec, on n'a pas ces outils puis on n'a pas les marges de manoeuvre souhaitées. Commentaire général qui va ouvrir sur un point plus précis que M. Bonnardel va mettre en valeur: il n'y a vraiment rien pour la classe moyenne. Je veux dire, le travailleur, le couple, le ménage, qui gagne chacun... le couple, le monsieur puis la madame qui gagnent chacun 40 000 $ par année, pour eux, là, il n'y a pas eu de session parlementaire spéciale, il ne s'est rien passé cette semaine pour l'ensemble des gens au salaire minimum, pour lesquels il y a une annonce qui va entrer en application.
Il y a des secteurs très spécialisés de l'économie, mais pour l'ensemble de la classe moyenne disons qu'il ne s'est rien passé, parce que, je veux dire, on regarde les six mesures puis on n'en voit aucune, là, qui va s'appliquer, d'une façon large, à l'ensemble des contribuables. Et je vais permettre à M. Bonnardel de parler d'une mesure puis vous laisser...
M. Bonnardel: Merci, M. Dumont. Vous savez tous que le secteur de la construction a un impact considérable sur l'économie. Quand on regarde le plan qui est un des énoncés de Mme Jérôme-Forget, qui est nous amène à voir qu'il y aurait 2 500 $ qui seraient offerts en crédit aux familles qui désireraient faire des rénovations - il y a une question qui a été posée par quelqu'un d'entre vous tantôt - vous vous imaginez que 170 000 familles, pour avoir accès à ce 2 500 $ là, elles devront dépenser 15 000 $. Et, le 2 500 $ au complet, ce sera 20 000 $ de rénovation.
En situation économique comme on la vit aujourd'hui, je pense que la famille, le papa, la maman, les conditions avec lesquelles on va vivre, là... je ne pense pas qu'on sera capable d'aller chercher le 250 millions ou de le dépenser au complet. Selon moi, ça va être très, très difficile dans la prochaine année - premier aspect - de dépenser autant d'argent pour avoir accès à ce 2 500 $ là. Je crois pertinemment, on croit pertinemment que ce 2 500 $ là doit être applicable au premier dollar, au premier dollar que la famille, les parents décideront... Écoutez, s'il y a un toit qui coule, puis que le toit coûte 4 000 $, puis qu'on a le droit de réclamer 40 $, qu'est-ce qu'on fait avec ça? Je ne crois pas qu'avec une ouverture où les familles devront dépenser au-dessus de 15 000 $ pour avoir accessibilité à ce 2 000 $ là... c'est complètement ridicule. Je pense qu'il faut l'ouvrir plus ouvertement, directement pour que ces familles-là, papa, maman aient une accessibilité à ce montant-là plus adéquatement que de dépenser 15 000 $. C'est complètement ridicule de s'imaginer que, dans une situation comme on la vit aujourd'hui... Il y a des choses énormément pressantes. On ne souhaite pas que le toit nous coule sur la tête quand on est à la maison, mais il y a des autos, il y a quelque chose que... Il va falloir que les gens survivent, puis face à ça je pense qu'il faut ouvrir plus large ce point-là.
M. Chouinard (Tommy): M. Dumont, rembourser la dette, ça a toujours été une priorité pour vous. Est-ce que, pour éviter un déficit... Puis vous n'en voulez pas, de déficit. Vous le répétez: Il ne faut pas faire de déficit. Est-ce que, pour éviter un déficit, il faut suspendre temporairement les versements au Fonds des générations?
M. Dumont: Bien, en fait, je pense que le Fonds des générations, déjà, là, si vous regardez... Il s'est passé tellement de choses horribles sur la situation financière puis la situation à la Caisse de dépôt qu'on n'a pas regardé les plus petites comme le Fonds des générations, mais vous savez qu'il y a eu des retraits assez spectaculaires du Fonds des générations.
Les pertes à la Caisse de dépôt, là, un des fonds qu'on dit être les plus touchés... Mais c'est parce que les chiffres sont gros, mais ils sont petits. Quand on le compare avec le Régime des rentes du Québec ou avec d'autres grands régimes, les chiffres sont beaucoup plus petits, mais il y a déjà eu des pertes considérables. Alors, comme mesure pour résorber la dette, moi, je n'ai jamais tellement cru au Fonds des générations. Donc, dans ce cas-ci, on s'entend tous que rembourser la dette, c'est quelque chose qui doit se faire durant les bonnes années, hein? C'est ce que le gouvernement fédéral a fait, là. Après un certain nombre d'années de prospérité, on dégage de la marge de manoeuvre, ce que le Québec n'a jamais fait. Qu'est-ce qui va arriver? C'est sûr que c'est moins pire. À choisir, là, c'est moins pire de suspendre des paiements au Fonds des générations que de réemprunter. Si on a à ordonner la liste des mauvais choix, quand on est extrêmement mal pris, c'est ça. Est-ce que le Québec va devenir extrêmement mal pris? La ministre des Finances semble quand même d'un certain optimisme, mais disons qu'elle souffle le chaud et le froid.
Moi, je suis plutôt inquiet, là, de ce qui s'en vient comme situation. Puis je regarde ce qui arrive partout autour de nous, je regarde ce qui arrive à nos voisins, je regarde l'ampleur des pertes d'emploi de nos voisins du Sud, les emplois, la situation des emplois à temps plein au Québec. L'idée qu'on va avoir une reprise, là, à la mi-2009 puis qu'on n'aura jamais d'impact réel sur les finances publiques du Québec, ça ne me paraît pas tellement réaliste.
M. Ouellet (Martin): M. Dumont, compte tenu de toute l'enflure verbale qui a précédé cette session spéciale là... On disait que les temps sont graves, et il y a une catastrophe qui nous pend au bout du nez, il faut faire quelque chose. Bon. Ce qu'on a vu dans l'énoncé, c'est simplement les engagements électoraux moins... D'ailleurs, il y en a un petit peu moins du gouvernement libéral. Alors, est-ce que les gens ont été dupés dans cet exercice-là?
M. Dumont: Bien, c'est-à-dire que c'est un exercice qui est, d'abord et avant tout... Le gouvernement avait fait une campagne électorale, plaidant une certaine urgence par rapport à l'économie, alors il fallait, sur le plan de la communication, il fallait pour le gouvernement aller en cohérence avec ça, puis convoquer la Chambre à ce moment-ci faisait partie de ce plan-là. Mais le projet de loi qu'on va adopter n'est pas inutile, là, sur les régimes de retraite. D'ailleurs, nous, on le réclamait...
M. Ouellet (Martin): Bon. Ça aurait pu se faire en mars.
M. Dumont: ...dès le mois d'octobre dernier. Ça aurait sans doute pu se faire en mars. Il y a certaines mesures. Comme, au niveau de la rénovation résidentielle, nous, on ne pense pas que c'est une mauvaise mesure. Soit dit en passant, personne ne l'a mentionné encore, ce n'est pas impossible qu'une partie soit financée, on ne sait jamais, mais peut-être que certains travaux de rénovation se feront au noir et peut-être qu'une partie de ça, en donnant un crédit d'impôt, peut-être qu'une partie de cette mesure-là va se financer par des travaux qui vont devenir déclarés, avec tous les revenus nouveaux que ça signifie pour le gouvernement.
Alors ça, pour nous ce n'est pas une mauvaise mesure, ce n'est pas une mauvaise idée, au contraire. D'ailleurs, au débat des chefs, je l'avais souligné. C'est juste que, dans les critères de mise en application actuelle, je pense que M. Bonnardel l'a bien expliqué, c'est beaucoup d'argent, là. Tu sais, tu ne touches pas à un sou avant 7 500 $, le maximum est à 20 000 $. Tu sais, pour les gens qui gagnent un salaire moyen, une année difficile au niveau économique, une année de mauvaises nouvelles économiques, dépenser 15 000 $, 20 000 $... Alors, là-dessus, là, nous, on fait des suggestions pour bonifier les mesures. Mais, cette semaine-ci, je pense que le... c'est sûr que, pour la moyenne des contribuables, pour l'ensemble des citoyens, elle ne sera pas à la hauteur de ce que les gens auraient pu s'attendre, c'est bien évident, puis surtout d'un gouvernement qui vient de faire une élection en réclamant d'avoir tous les pouvoirs pour s'occuper pleinement de l'économie.
Mme Biron (Martine): M. Dumont, vous avez dit: La ministre souffle le chaud et le froid. Vous soufflez quoi, vous? Alors que le Québec n'est quand même pas en récession actuellement, vous vous situez où, vous?
M. Dumont: Bien, c'est-à-dire que ce que... quand je dis que la ministre souffle le chaud et le froid, c'est que, si on remonte trois mois en arrière, Jean Charest avait promis que la récession... et ce n'est pas qu'un petit engagement, il avait promis que la récession ne frapperait pas le Québec. Ça, je pense que c'est en septembre qu'il a dit ça. Ça fait que, même si elle frappait autour, là, que, lui, il ne frapperait pas le Québec. Après ça, il a dit: J'ai besoin d'un gouvernement majoritaire pour arriver à ça, puis la ministre avait promis qu'il n'y aurait pas de déficit. Donc, il y avait quand même eu des engagements assez nombreux concernant la protection du Québec. Et l'énoncé économique du 4 novembre, là, c'était un peu comme la pièce maîtresse pour ramasser toutes les bonnes nouvelles puis toute la vision en rose.
Là, on sent un gouvernement qui, une fois que l'élection est passée, prépare les gens, d'une façon progressive, là, à l'arrivée des vraies affaires puis des mauvaises nouvelles, qui ne veut pas que les mauvaises nouvelles déboulent d'une façon trop abrupte, là. Puis donc, quand je disais: Elle souffle le chaud et le froid, je pense qu'il y a un peu de ça : elle prépare les gens à la possibilité d'un déficit sans l'annoncer maintenant, elle prépare les gens... Tout à l'heure, elle a ouvert la porte à la possibilité d'une récession. Donc, on sent qu'ils sont en train de déverrouiller toutes les mauvaises nouvelles pour préparer progressivement les esprits à une vérité, une vérité qui va être pas mal plus dure que le portrait qu'ils ont donné dans l'énoncé économique du 4 novembre puis dans les semaines avant et après.
Journaliste: Est-ce que ce constat vous rend amer un peu?
M. Dumont: Pas du tout. Pas du tout. Je pense qu'on a eu durant la campagne toutes les occasions. Sur la Caisse de dépôt, sur plusieurs enjeux, on a eu toutes les occasions d'exprimer aux Québécois notre façon de voir les choses, et les gens ne nous ont pas crus ou pas pensé meilleurs ou plus compétents pour prendre les décisions.
Donc, les électeurs, aujourd'hui, ont fait leur choix, et notre devoir, nous, comme opposition, c'est de pousser le gouvernement dans le sens de l'action, et ce qui conduit, aujourd'hui, par exemple, sur la question de la rénovation, à dire: C'est une mesure. Dans l'ensemble des mesures, c'est peut-être une de celles, là... Parce qu'il y a quand même... sur le cinéma, il y a des mesures, là, qu'ils ont incluses pour en faire six, pour arriver au chiffre de six. Mais, tu sais, sur le plan macroéconomique, là, 6 % de crédit d'impôt à l'industrie du cinéma, tu sais, tu ne refais pas les grands équilibres financiers du continent avec ça, là. C'est très bien pour les gens que ça touche, mais c'est quand même très, très spécifique, très ciblé. Une mesure où, nous, on pense qu'on pourra toucher plus de monde dans la classe moyenne, c'est la rénovation résidentielle, mais à condition de définir des critères qui ouvrent la porte à toucher l'ensemble des gens puis pas juste une classe privilégiée.
Journaliste: M. Dumont...
Des voix: ...
Journaliste: Deux dernières en français.
Journaliste: Avez-vous l'impression que vous allez avoir une oreille attentive sur les mesures, sur la bonification que vous entendez apporter?
M. Dumont: Bien, je ne sais pas. Par contre, j'ai écouté des échanges que vous avez eus tout à l'heure avec Mme Marois. Je veux dire, tout le monde doit faire, en bon anglais, un «reset», là.
Je veux dire, on n'est plus dans une situation de gouvernement minoritaire. Les Québécois ont choisi un gouvernement majoritaire. Alors, ça ne lui donne pas le droit de ne pas écouter les autres, il y a toujours une responsabilité, sur le plan parlementaire, de collégialité, d'ouverture d'esprit, mais on est quand même en présence d'un gouvernement majoritaire, là. S'ils n'écoutent pas nos propositions, on ne renversera pas le gouvernement la semaine prochaine. Bon. Mais on le fait de bonne foi puis on le fait en sachant que la population regarde ce qui se passe, la population écoute ce qui se passe et que le gouvernement, en ce sens-là, quand des bonnes suggestions sont formulées, le gouvernement est interpellé de toutes sortes de façons. Puis les membres du gouvernement, quand ils sont en tournée dans les régions ou dans leurs comtés, se font redire que les suggestions de l'opposition ont du bon sens.
Alors, c'est ça, le travail parlementaire puis le travail politique, mais en se rappelant tous que les Québécois cette fois-ci ont eu un gouvernement majoritaire - on n'est plus en situation de gouvernement minoritaire - puis qu'il n'y a plus de compromis, à la veille du budget, qui sont nécessaires.
Le Modérateur: ...Le Soleil.
M. Corbeil (Michel): Avec votre formation d'économiste, qu'est-ce que vous pensez de la méthode de Mme Monique Jérôme-Forget pour prédire la situation économique? Elle nous a dit qu'elle lisait surtout The Economist et elle ne semble pas s'en remettre à ses économistes non plus.
M. Dumont: Bien, en fait, non, parce que quand même je pense que c'est correct, il faut avoir une vision large, il faut regarder un peu ce qui se prévoit un peu partout. La vérité, là, comme économiste, la vérité, c'est qu'il n'y a personne qui le sait, ce qui va arriver. C'est ça. Tu sais, les météorologues ont l'habitude de dire que la météo est beaucoup plus facile à prédire l'hiver que l'été parce que, l'hiver, les températures froides amènent beaucoup plus de stabilité dans l'air, puis, l'été, tu sais, s'il y a des orages... puis, dans l'espace de deux, trois heures, ça change.
Là, au niveau de l'économie, on est dans ce genre d'instabilité là, tu sais, une journée estivale où le temps est très humide et très chaud puis qu'on ne sait pas trop ce qui s'en vient dans six heures ou dans 12 heures. L'économie, elle a un peu l'air de ça à l'heure actuelle. On peut tous faire des estimés, on peut tous essayer de prévoir, mais, moi, ce qui m'a plus surpris, c'est de s'en remettre au plan du président Obama, qui n'est pas encore assermenté. Bon. Je comprends qu'il s'est donné un bon programme électoral. On se croise tous les doigts, on espère tous que ces mesures... D'ailleurs, il a ajouté... c'était 3 millions d'emplois, il est rendu à 3,5. Il a fait une nouvelle annonce aujourd'hui pour encore plus de création d'emplois. Mais, tu sais, jusqu'à ce jour, c'est toujours un programme électoral, là. Est-ce qu'on peut s'appuyer là-dessus, nous, au Québec pour dire que c'est ça qui est l'assise de notre relance? J'ai été assez... en fait, ce que j'ai senti, c'est qu'au fond Mme Jérôme-Forget sait que la situation va être très différente de celle qu'elle a annoncée l'automne dernier, dans le cadre d'une campagne électorale, puis qu'il y a une préparation progressive des esprits, parce que, là, il faut qu'elle fasse un rattrapage vers la vérité.
Journaliste: M. Dumont, rapidement. Mme Marois a confirmé tantôt que certains de ses collègues avaient quitté l'Assemblée nationale ce matin pour ne pas être partie à la motion concernant Jean Pelletier. Vous étiez sur le comité du Oui en 1995. Est-ce que vous êtes resté pour la motion?
M. Dumont: Notre caucus... sont tous restés.
Journaliste: Qu'est-ce que vous pensez de cette décision individuelle de certains députés péquistes de quitter?
M. Dumont: Bien, je vais... dans l'ensemble de ma carrière politique, je vais vous dire, je pense qu'il y a un point - puis, quand je dis : Il y a un point, le décès étant minimalement ce point, la maladie aussi, là, jusqu'à un certain point - où la divergence des idées, la divergence des opinions doit céder le pas à la mesure puis à l'appréciation d'une contribution aux services publics. Puis, à partir du moment où on accepte de vivre dans une démocratie et non pas dans une dictature avec une seule vision, bien on accepte le fait que les contributions valables aux services publics puis à la chose publique ne sont pas les seules qui sont dans le sens de notre point de vue puis qui correspondent à nos visions. Alors, je me serais attendu, par rapport à pareille motion, à ce genre de comportement là.
Ce qui m'a surpris, si vous me permettez d'ajouter un commentaire, c'est qu'il y avait là-dessus plusieurs nouveaux députés qui en étaient à leur première période de questions à vie, qui ont quitté dans les secondes suivantes. Vous conviendrez avec moi que, quand on sort avec autant de discipline puis que c'est sa première session à vie, il faut que quasiment que quelqu'un te l'ait dit.
Une voix: En anglais.
M. Grant (John): Mr. Dumont, the Premier spent the entire election campaign telling Quebeckers that there was a terrible storm on the horizon and they needed him to get them through it. Is this week's session in any way going to reassure Quebeckers that they are going to get through the storm?
M. Dumont: Certainly, that session is not going to reassure anybody. Actually, for most people, most workers, most retired people, the middle class, there's not much happening this week. In reality, the vast majority of the people will in no way be touched, and the middle class will in no way be touched by any of the measures that are proposed. The one that might be interesting in terms of renovation, we have made proposals, Mr. Bonnardel has made proposals to improve it, to make it more accessible to more people, because I don't think it is so realistic to imagine that, in circumstances like the economic circumstances we are going through, that middle class people will spend $10 000, $15 000, $20 000 in home improvement in the upcoming year.
Une voix: ...
M. Dumont: So this is a parliamentary session that was... for most people, it was designed, it was imagined as a key moment. Beginning 2009, knowing the economic reality ahead of us, I think a lot of people will be disappointed.
Une voix: Merci beaucoup.
M. Dumont: Merci beaucoup.
(Fin à 14 h 17)