(Treize heures une minute)
M. Lelièvre : Bonjour. Aujourd'hui,
on considère extrêmement important, mon collègue Sylvain Roy, député de Bonaventure,
et moi-même, de faire le point sur l'état du dossier du rail gaspésien, un
dossier extrêmement important.
La région de la Gaspésie a de plus en plus
besoin de mettre à niveau ses moyens de transport, et le rail en fait partie.
Plusieurs entreprises ont vraiment besoin d'améliorer l'offre de service pour
leurs transports pour poursuivre leurs activités, qu'on pense à LM Wind Power à
Gaspé, où 400 emplois sont en jeu. Un contrat très important pour les prochaines
années a été débloqué, malheureusement le transport est déficient dans la
région, et l'usine est menacée s'il n'y a pas amélioration des moyens de
transport. Et le train est le mode de transport visé.
On sait que le dossier a fait couler beaucoup
d'encre l'automne dernier, notamment. Il y a eu une prise de position unanime
de la part de tous les intervenants municipaux, les intervenants économiques
ainsi que les industries à l'effet que le rail, pour le transport des
marchandises entre Matapédia et Gaspé, était un outil essentiel non seulement
pour assurer le développement de la région, mais aussi pour assurer la continuité
des entreprises qui oeuvrent, notamment, dans le domaine de l'éolien. On peut
penser aussi à la cimenterie de Port-Daniel et plusieurs autres dossiers qui,
pour le moment, ne veulent pas être dévoilés au public au niveau des
promoteurs.
Donc, le gouvernement a été interpellé
l'automne dernier, en novembre. En Chambre, nous avons eu une motion unanime de
l'Assemblée nationale, de tous les partis, qui reconnaissaient l'importance de
remettre en opération le chemin de fer. Mais depuis ce temps, c'est silence
radio. On sait que le gouvernement avait, apparemment, un projet d'investissement
pour le rail gaspésien, mais disons que le scénario retenu par le gouvernement
n'était pas le même que celui retenu par les intervenants municipaux et
économiques de la région, donc le gouvernement a dû refaire ses devoirs. Mais
il y a plus de trois mois d'écoulés depuis ce temps-là, et le développement de
la région dépend grandement, je dirais, de l'action du gouvernement.
Donc, on demande au gouvernement du Québec,
notamment au ministre des Transports ainsi qu'au ministre responsable de la
région Gaspésie—Les Îles, Sébastien Proulx, de s'assurer que le Conseil des
ministres débloque, dans les meilleurs délais, les fonds requis pour remettre
en opération notamment, minimalement, le chemin de fer au niveau du transport
des marchandises entre Matapédia et Gaspé et également ne pas oublier
l'importance du transport des passagers, qui devra, dans une prochaine phase,
si ce n'est pas immédiatement, aussi être mis de l'avant.
Donc, c'est le message qu'on avait à
transmettre aujourd'hui, l'importance et l'urgence que le gouvernement,
propriétaire du chemin de fer depuis près de deux ans et qui n'a pas investi
dans son rail, prenne au sérieux le cri du coeur qui a été lancé par les
industriels, le monde municipal ainsi que les intervenants économiques
notamment de la région de Gaspésie—Les Îles. Et là-dessus je laisse mon
collègue Sylvain Roy poursuivre. Merci.
M. Roy
: Merci,
Gaétan. Bien, écoutez, en complément d'information, peut-être de rappeler que
le gouvernement du Québec a abandonné, d'une certaine manière, la filière
éolienne. Et on a dit aux entreprises : Écoutez, développez-vous des
marchés extérieurs. Et ils ont fait leurs devoirs. Comme mon collègue le
disait, l'entreprise de Gaspé a trouvé des marchés extérieurs, mais avec à peu
près pas de moyens de transport, si ce n'est que par la route, avec toutes les
problématiques que ça peut amener d'utiliser la 132. Donc, de permettre au rail
de se rendre à Gaspé, c'est d'une cohérence qui n'est pas à démontrer, là. Les
entreprises le nécessitent.
Et, pour ramener ça dans un contexte un
peu plus global, on a beaucoup de projets de transport, actuellement, au Québec,
on a le REM à Montréal. Puis là je ne parlerai pas, bon, des enjeux, mais ce
qu'on peut dire, c'est que c'est un projet qui va coûter entre 6 et
7 milliards. Nous, on a besoin de 1 % de ce budget-là pour mettre en
opération le rail en Gaspésie. Ça fait qu'on ne demande pas la lune. Tout ce
qu'on demande, c'est qu'en 2017 on ait un moyen de transport efficace, fiable,
sécuritaire pour le développement économique de notre région.
Et puis on n'a pas parlé de la 132 aussi,
qui, bon, sur le côté nord, est problématique. Donc, on n'a même pas un réseau
routier qui est efficient d'un bout à l'autre, on n'a pas le train. Donc, on a
le droit d'exister. Les Gaspésiens veulent se développer. Il y a beaucoup
d'entrepreneurs qui ont des opportunités d'affaires importantes. Donc, je pense
que le message est clair, on demande au gouvernement de prendre ses responsabilités
et de soutenir la Gaspésie dans son développement. Merci beaucoup.
(Fin à 13 h 6)