(Treize heures six minutes)
M. Lisée
: Bien,
écoutez, je suis entouré de plusieurs artisans des victoires qu'on a connues
hier, des gens qui étaient parrains de comté : Dave Turcotte, Stéphane
Bergeron, Claude Cousineau, qui a travaillé énormément dans Saint-Jérôme,
Véronique et Mathieu, Mathieu, député organisateur, Véronique, qui est ma
lieutenante politique pour le parti, évidemment Maka, qui représente l'effort
collectif des députés.
Je dois vous dire que la tâche que m'ont
donnée les membres du Parti québécois il y a maintenant deux mois, c'était une
tâche de rassemblement, de rassemblement d'abord dans le parti lui-même. Et je
pense que ça, ça a été accompli assez rapidement et que les partielles ont été
une tâche commune qui a soudé notre équipe de façon encore plus forte. Et donc
c'est en rangs serrés et en rangs unis que nous avons été à la rencontre des
électeurs pour leur porter un message, un message de changement, un message de gouvernement
en attente.
Et évidemment ce résultat, où on a vu une augmentation
au global de 5 % de notre proportion de votes sur les quatre partielles,
alors que le Parti libéral a baissé de 9 %, qu'est-ce que c'est? Bien,
c'est la rencontre d'une forte insatisfaction envers le régime libéral et d'une
reconnaissance que le Parti québécois est le gouvernement de remplacement en
attente. La qualité des candidats que nous avions, qui représentaient à la fois
la jeunesse, le renouveau, comme Catherine Fournier dans Marie-Victorin, Marc
Bourcier, qui est un enseignant très ancré dans sa réalité, ont fait en sorte qu'il
y ait des victoires éclatantes. Lorsqu'on augmente de 10 points sa victoire
dans deux comtés, un qu'on a presque toujours eu, Marie-Victorin, mais un qui a
été contesté avec la CAQ ces dernières années, c'est qu'il y a une vraie
connexion entre notre message, nos candidats, et la base, et l'électorat.
Certains d'entre vous disaient : Ah! mais
c'est bizarre que, dans des comtés, aussi prenables on n'ait pas mis de
vedette. Mais ce sont des vedettes, hein? Comme Dave est une vedette locale,
Claude est une vedette locale, Mathieu, ce sont des vedettes locales qui se
sont construites par leur enracinement. Et je ne dis pas qu'il n'y aura pas de
candidat vedette en 2018, bien sûr qu'il y en aura, mais moi, j'ai un penchant
pour les membres du Parti québécois qui, localement, désignent quelqu'un qui
est complètement connecté avec sa réalité et qui deviendra, au cours des années,
un porte-parole efficace à la fois pour son comté et pour nos enjeux nationaux.
Alors, je pense que, ce matin, on s'est
réveillés, on a regardé les chiffres finaux et on voit que le parti qui a
progressé le plus hier, c'est le Parti québécois, et ça, ce n'était pas donné
d'avance. Il fallait donc faire cette connexion-là. Et je pense que le message
que nous portons, qui est un message qui est équilibré... on dit : On veut
réinvestir pour l'enfance, on veut soulager les familles sur les CPE, sur le
coût de la scolarité au primaire et au secondaire, on veut appuyer nos petites
et moyennes entreprises. On a été très présents sur les questions agricoles
aussi ces dernières semaines, et ça, ça me touche particulièrement parce que c'est
une réalité économique qui est forte, on est sérieux sur nos propositions
identitaires et on est sérieux dans notre volonté d'intégrer les Québécois de
diverses origines.
Alors, ce n'est pas aussi, peut-être,
flamboyant que certains qui utilisent des arguments, disons, encore plus
clivants, mais je pense que cet équilibre-là, être à la fois des porteurs de
changement mais être pragmatiques, ça colle à la réalité québécoise
d'aujourd'hui et c'est de très bon augure pour la suite des choses. Et, au
cours des mois qui viennent, vous allez voir que nous voudrons passer de plus
en plus d'opposition à proposition parce que le signal qui a été envoyé aux
libéraux hier, c'est que les gens seraient prêts à changer maintenant. Les gens
en ont assez de ce gouvernement empêtré dans des scandales permanents, de cette
mauvaise gestion, de ces mauvais choix économiques et sont prêts à passer à
autre chose. Et donc notre préférence... on va mettre plus d'importance à
l'avenir à faire des propositions, comme nous en avons fait, ces derniers
jours, sur le droit à l'oubli ou, hier, sur des mesures de rétention et de
création d'emplois au Québec, parce qu'on sent cet appel-là. Qu'est-ce que le
Parti québécois fera lorsqu'il sera au pouvoir? C'est à cette question-là qu'on
voudra répondre dans les semaines et les mois qui viennent. Merci.
La Modératrice
: On va
passer à la période de questions. Merci de vous en tenir à la question et
sous-question. On va commencer avec le micro de gauche, monsieur, ici.
M. Vigneault (Nicolas) :
M. Lisée, quand même, Québec solidaire a aussi fait un bon score, de façon
générale, dans deux circonscriptions avec des taux qui ont surpris plusieurs
personnes. Est-ce que, dans une élection générale, une bonne performance de
Québec solidaire ne pourrait pas, finalement, vous faire mal?
M. Lisée
: Bien,
il faut additionner les forces du changement. C'est clair que le message que
les électeurs ont donné hier, c'est : Nous voulons changer. Il y a des
forces progressistes qui sont considérables, maintenant il faut les
additionner.
Je pense que ce qui s'est passé dans
Verdun hier, comme ce qui s'est passé dans Saint-Henri—Sainte-Anne l'an dernier
où il y a deux candidats libéraux qui ont été élus malgré le fait qu'une très
forte pluralité et, dans un cas, une majorité de gens étaient plutôt en faveur
du PQ et de QS, nous montre la nécessité de combiner nos forces. Pour la
première fois en 10 ans, Québec solidaire, à son conseil national, a décidé de
tenir cette conversation-là. C'était trop tard pour Verdun, c'est derrière
nous, la démonstration statistique a été faite hier, mais maintenant il nous
incombe, à nos amis de Québec solidaire et à nous-mêmes, de trouver les moyens
de ne plus faire élire de libéraux lorsque nos forces combinées feraient en
sorte que ce ne soit pas le cas.
M. Vigneault (Nicolas) :
Vous vous dites satisfait par votre performance, mais, quand même, dans
Saint-Jérôme, ça a été une chaude lutte, là, et ça a déjà été un comté
caquiste, et, dans Arthabaska, c'est complètement francophone, et on a vu évidemment
une domination de la CAQ, suivie des libéraux. Est-ce que ce n'est pas
inquiétant en vue d'un scrutin général, ces deux situations-là?
M. Lisée
: Dans
Saint-Jérôme, on a eu 10 points de plus qu'à la dernière élection, malgré un investissement
de la CAQ massif dans Saint-Jérôme. Et c'était, pour eux... ils ne le disent
plus aujourd'hui, mais, pour eux, c'était le test de leur progression. Non seulement
ils n'ont pas gagné, nous avons progressé de 10 points sur la dernière élection.
Alors, c'est vraiment une victoire éclatante pour Saint-Jérôme.
Dans Arthabaska, vous avez raison. Je
pense qu'on avait des déficits d'organisation qui nous ont nui dans Arthabaska.
On a maintenu notre vote parce qu'on avait un bon candidat, mais il faudra
faire mieux la prochaine fois.
Mais, dans l'ensemble quand vous prenez
les quatre, lequel des partis a progressé le plus, c'est de loin le Parti
québécois, y compris nos amis de Québec solidaire. En fait, ils sont restés,
dans l'ensemble, à égalité avec ce qu'ils avaient en 2014 ,ce qui n'est pas
notre cas à nous.
La Modératrice
: M. Lecavalier.
M. Gagnon (Marc-André) :
Gagnon, Marc-André. Mes cheveux sont moins longs, j'ai des lunettes aussi, mais
ce n'est pas le même. Alors, hier, quand vous avez regardé les résultats dans
Verdun, M. Lisée, ceux du Parti québécois puis ceux de Québec solidaire,
est-ce que vous avez trouvé ça frustrant? Vous vouliez vous mordre les doigts
quelque part?
M. Lisée
: Bien,
moi, j'ai fait tout ce que je pouvais, hein? Ce n'est pas mes doigts à moi qui
doivent être mordus. On est dans un processus positif pour la suite des choses.
Je pense que les électeurs ont fait une démonstration. Ils ont fait une
démonstration aussi de dire : Bien, les électeurs péquistes aiment le PQ,
les électeurs de QS aiment QS. Nous sommes deux partis différents, distincts.
Nous avons des différences. Nous allons garder nos différences, et il faut
s'unir au-delà de nos différences sur ce qui nous unit. Et donc on a toujours
pensé que QS était là pour rester. Le PQ est là pour rester aussi. Alors donc,
il faut trouver des moyens de ne pas aider les libéraux.
Verdun nous a dit clairement, il dit... Regardez,
là, c'est indéniable. Vous regardez les chiffres, là, on ne peut pas débattre
de cette question. La question est réglée par Verdun. Encore une fois, lorsque
je dis que mon devoir, c'était de rassembler, pour la première fois en 10 ans,
Québec solidaire accepte de discuter de ça. Je trouve que c'est une avancée
remarquable. Maintenant, il faut le mettre en musique, et c'est ce que les gens
de Verdun nous ont dit de faire, essentiellement.
M. Gagnon (Marc-André) :
Vous avez dit, tout à l'heure, que vous souhaitez passer d'un rôle d'opposition
à celui où vous ferez davantage de propositions. Avez-vous des exemples pour
nous aujourd'hui de propositions qui pourraient être faites ou de thèmes? Je
sais que vous aimez parler de thèmes.
M. Lisée
: Oui.
Oui, bien, écoutez, par exemple, la semaine dernière, lorsqu'on est sortis,
avec Diane Lamarre, sur le droit à l'oubli, c'est une proposition qu'on ne peut
pas réaliser seuls, il faut que le gouvernement soit d'accord avec nous. On l'a
fait parce qu'on pense que c'est la bonne chose à faire. Ça a eu des
répercussions très importantes dans l'opinion publique. Des gens qui ne suivent
pas nécessairement l'ensemble des débats nous ont dit ça. Ça répond à un besoin
réel immédiat, et ce n'est pas nécessairement une controverse politique. Bien,
très bien parce que c'est le genre de chose qu'on va continuer à faire. Tant
mieux si on arrive à voter un projet de loi là-dessus d'ici juin prochain,
sinon ce sera dans notre programme électoral.
Hier, à Montréal, j'ai dit : Bien,
face à la fermeture de l'usine de biscuits, bien, qu'est-ce qu'on ferait, nous,
et qu'est-ce qu'on pourrait faire tout de suite? Bien, c'est de faire en sorte
d'aider les salariés et les cadres à reprendre les entreprises qui ferment,
lorsque c'est possible, ou leur donner les outils pour ouvrir cette
possibilité, faire un programme d'achats chez nous qui est respectueux de nos
accords de libre-échange, mais on peut faire beaucoup plus en termes de contenu
québécois. Par exemple, on achète pour 1,5 milliard de dollars
d'alimentaire juste dans les institutions. Avoir du contenu québécois là-dessus,
ça peut se faire maintenant. Alors, si le gouvernement libéral veut le faire et
prendre notre idée, tant mieux, sinon ce sera dans notre proposition en 2018.
C'est ce genre de choses là pour que les
gens, petit à petit, voient comment, concrètement, dans nos vies, un
gouvernement du Parti québécois ferait beaucoup mieux que ce qu'on vit en ce
moment.
M. Gagnon (Marc-André) :
Vos candidats gagnants, pourquoi ils ne sont pas avec vous en ce moment? La CAQ
vient de faire une grande célébration, là, ce matin.
M. Lisée
: Bien,
ils vont être avec nous demain et ils vont être avec nous vendredi.
La Modératrice
: M. Laforest.
M. Laforest (Alain) :
...le plaisir.
M. Lisée
: Pardon?
M. Laforest (Alain) :
Faire durer le plaisir.
M. Lisée
: Il faut
faire durer le plaisir, absolument.
M. Laforest (Alain) :
Bon, parlant de plaisir, il y en a un qui n'en a plus : Bernard Gauthier,
souverainiste, péquiste déçu. Il dit que le Parti québécois fait partie de
l'élite, l'establishment, il ne règle pas les problèmes de la population.
M. Lisée
: Je
pense que, si on avait, comme nous le souhaitons, un mode de scrutin
proportionnel mixte, M. Gauthier pourrait trouver sa niche. Je ne sais pas
s'il passerait le seuil minimal de 5 % qu'on applique généralement
là-dedans, mais, dans le système politique actuel, toute division dans les
forces du changement aide le Parti libéral au pouvoir. C'est ça, le message
actuel. Quelle que soit la qualité des propositions des uns et des autres, ou
leur personnalité, ou leur capacité de communication, diviser le vote
antilibéral, c'est aider Philippe Couillard à rester au pouvoir.
M. Laforest (Alain) :
Donc, vous dites à M. Gauthier, qui veut mettre Philippe Couillard dehors parce
qu'il dit qu'il y a une possibilité de guerre civile, qu'il est en train de
l'aider.
M. Lisée
: Exactement,
objectivement. Je ne dis pas que c'est sa volonté, mais, objectivement, diviser
le vote, faire passer des libéraux, comme dans Verdun hier, ce n'est pas aider
le changement.
La Modératrice
: M. Robillard.
M. Robillard (Alexandre) :
Bonjour, M. Lisée. Mme Vallée doit déposer, cette semaine, un projet
de loi pour modifier la Loi sur les tribunaux. Est-ce que ça vous étonne que ce
projet de loi là, qui semble lié à l'ajout de ressources dans le système
judiciaire, soit présenté à la toute dernière semaine de la session
parlementaire?
M. Lisée
: Bien,
écoutez, je vais demander à Véronique de compléter, mais ça fait un an qu'on
demande des mesures rapides. Depuis plusieurs semaines, on dit qu'on comprend
qu'elle veuille analyser la plomberie dans la maison de la justice, mais le feu
est pris, et donc il faut éteindre le feu. Et on s'est dits disposés à
collaborer pour éteindre l'incendie. Alors, si ce projet de loi permet de faire
entrer plus de ressources, bien sûr, nous serons au rendez-vous. C'est tard.
Mieux vaut tard que jamais. On va agir positivement pour essayer de sauver ce
qu'on peut sauver maintenant, mais évidemment ils ont eu 15 ans pour se
préparer.
Une voix
: …
M. Lisée
: Bien,
ça m'étonne. Véronique, ça t'étonne?
Mme
Hivon
:
Bien, je pense que ce que ça dénote, c'est une grande improvisation. C'est-à-dire
que, malgré toutes nos questions depuis un an, malgré l'arrêt Jordan depuis
bientôt six mois, ça veut dire qu'on n'a pas pris les moyens pour endiguer la
crise. On l'a laissée s'établir, prendre de l'ampleur. Elle n'est plus gérable,
cette crise-là, tellement qu'à trois jours de la fin de session il va falloir
qu'il y ait un dépôt de projet de loi. C'est ce qu'on demandait vendredi, là.
On a dit : Pour augmenter le nombre de juges, on espère qu'il y a quelqu'un
au gouvernement qui a réalisé que ça prend une modification à la Loi sur les
tribunaux judiciaires. Là, on nous annonce ça pour cette semaine. Il aurait
fallu y penser avant. Mais bien sûr que nous, on veut un état de situation.
L'autre chose qui est excessivement
inquiétante, c'est : Où est la transparence? La semaine dernière, Mme Vallée
nous parlait de 222 procès à risque; hier, on était rendus à 288. Ça va être
quoi, l'état de situation dans une semaine, dans un mois, dans trois mois, dans
six mois? On a besoin de ça pour savoir ce qui va peut-être finir par être
annoncé, parce que, là, depuis vendredi qu'on attend, va répondre adéquatement.
Et cette loi-là, évidemment qu'on va collaborer pour qu'elle puisse être
adoptée très rapidement.
M. Robillard (Alexandre) :
Au-delà de l'ajout de juges, est-ce que les modifications législatives
pourraient toucher d'autres aspects? Parce que, pour l'instant, on n'a pas
vraiment de détails, étant donné que… pour éviter un outrage au tribunal. Mais,
d'après vous, qu'est-ce que ça pourrait modifier d'autre dans la loi?
Mme
Hivon
:
Bien, la modification législative, elle est requise pour augmenter le nombre de
juges parce que c'est prévu statutairement dans la loi. Pour le reste, c'est
une injection de ressources que ça prend — lundi dernier, on
l'interpellait formellement pour un état de situation — l'ajout de
greffiers parce que d'avoir des juges, s'ils ne peuvent pas siéger parce qu'ils
ne sont pas outillés, qu'ils n'ont pas de greffier qui les assiste, d'huissier…
Est-ce qu'on peut avoir plus de procureurs de la couronne? C'est rendu qu'il y
a un tel engorgement qu'il y a une équipe dédiée de procureurs de la couronne
qui ne fait que gérer les requêtes en arrêt de procédures. Ça vous donne une
bonne idée. Et finalement de tout regarder la question des heures, les heures
pendant lesquelles les palais peuvent être ouverts. Est-ce qu'on doit avoir
recours à d'autres salles? Est-ce qu'on doit augmenter les heures? Siéger la fin
de semaine? Il y a beaucoup de questions qui se posent, et on doit avoir des
réponses dès maintenant. On pensait qu'on les aurait hier, bien honnêtement. Donc,
on les attend.
Mme Vachon (Laurence) :
Bonjour. Laurence Vachon pour le Montréal Campus. C'est dommage parce
que Catherine Fournier n'est pas là aujourd'hui, mais je me demandais c'est
quel rôle que vous pensez lui donner, en fait, dans le parti puis quel rôle est-ce
qu'elle pourrait jouer dans le renouveau du parti, en fait, pour amener plus de
jeunes à voter pour le Parti québécois.
M. Lisée
: Bien,
un rôle, oui, c'est certain. Je l'entendais, ce matin, dire qu'elle voulait
aussi travailler avec Paul St-Pierre Plamondon dans cette opération Oser
repenser le Parti québécois. Je pense que c'est une très bonne idée. Elle fait
valeur de symbole, mais elle doit être à l'ouvrage pour... Justement, elle
disait aussi qu'elle voulait faire le tour des cégeps, d'universités. On va lui
donner une tâche à la mesure de son talent lorsqu'on aura rencontré Marc, elle,
et on va... J'ai déjà quelques idées. Je ne l'annoncerai pas aujourd'hui, elle
sera la première informée. Mais c'est sûr que Catherine a un talent énorme, est
un symbole en soi, et donc vous allez l'entendre sur un dossier important dès
la rentrée.
Mme Vachon (Laurence) :
Est-ce que c'est possible de savoir à quoi va ressembler ce dossier?
M. Lisée
: Non.
La Modératrice
: M. Croteau.
M. Croteau (Martin) :
Bonjour à tous. Bonjour, M. Lisée.
M. Lisée
:
Bonjour.
M. Croteau (Martin) :
J'ai entendu votre commentaire sur M. Gauthier, l'impact qu'il pourrait
avoir sur la dynamique politique. Mais, au-delà de ça, j'aimerais vous entendre
sur le principe, là, qu'un homme qui brigue les suffrages brandisse la menace
d'une guerre civile et évoque des violences si un parti politique reste au
pouvoir, s'il n'y a pas quelque chose d'un peu préoccupant pour ça.
M. Lisée
: Je dois
vous avouer que j'étais en rencontre, là, toute la matinée, donc je n'ai pas pu
prendre connaissance de ses paroles, alors je ne les commenterai pas.
La Modératrice
: M. Authier.
M. Authier (Philip)
:
You missed something good.
M. Lisée
:
Hey?
M. Authier (Philip)
:
You missed something good.
M. Lisée
:
Okay. Okay. I'll read it in The Gazette tomorrow, then.
M. Authier (Philip)
:
It's already there.
M. Lisée
:
All right.
M. Authier (Philip)
:
Tomorrow, you know. That's how we used to talk.
I just want to ask you… What
seems to have emerged in the by-elections yesterday is that Quebeckers are kind
of splitted over whether the PQ or the CAQ is the best alternative because you
both did solid performances yesterday. So, what's your take on that and how are
you going to convince Quebeckers that the PQ is a better alternative government
than the CAQ is? Because they're using the same arguments. It seems to me that
both opposition parties are in a difficult spot now.
M. Lisée
:
Well, let's look at the facts. So, the CAQ gained 2% yesterday on 2014, we
gained 5%. So, that's more than double, in French or in English. So, I think we
did much better and I think this gives us a clear indication for the future.
Saint-Jérôme is in the 450 area, where the CAQ used to believe that they were
masters. They are not masters there. I think it bodes well for the Parti québécois
and I think this is just a first step. I mean, they've been very present in
Saint-Jérôme, they had someone who was very well known, they had the tacit
support of the mayor of Saint-Jérôme, and, despite that, we grew by 10 points,
which is significant. So, I think we're very much on our way, we have the
momentum on our side on a number of issues. I agree with you that the debate
over the election will be who is best to replace the Liberals.
And I will say to
François Legault : Well, you are in favor of the pipeline. In principle,
you are in favor. We are against in principle to protect 860 waterways. That's
a big shift. We are in favor of minimum wage at $ 15 by supporting our
small and mid-sized companies in our rural entrepreneurs, you are against it.
So it's a vision of
Québec that will be placed before the people in 2018. And I think, of course,
the other big argument will be who can form the best government in terms of the
team? And, despite Mr. Legault's best efforts, some of his best people are
leaving for the Liberal Party, or for the Caisse de dépôt, or for the Federal
Parliament. So I think that that will be a major advantage that we have, that
we're ready, on day 1, to govern Québec in a new way.
La Modératrice
:
Mme Johnson.
Mme Johnson (Maya) : Well, Mr. Lisée, is Mr. Gauthier's decision to jump into politics
damaging to the opposition?
M. Lisée
: Well, you know, I cannot presume of a success or lack of success if
he goes through with his proposal. What I know for sure is that, if you're
unsatisfied with the current Liberal Government, the
best favor you can give the Liberal Government is to divide the forces of
change. And, if we were in a proportional electoral system, he could have his
niche, but we're not in that system. We propose it, we want to change it, but, for
the next election, any new element that would divide the vote who wants change
is a help to the current Liberal Government.
Mme Johnson (Maya) : And what do last night's results mean for discussions of
convergence between the PQ and Québec solidaire going forward? I don't know whether
you want to respond or whether, Mme Hivon, you would like to respond.
M. Lisée
:
We'll do both. I think it gives us a clearer impetus. I mean, the result in
Verdun is clear : that was the Liberals to lose. And the only reason that
Ms. Melançon is elected is because we were divided. Now, QS has already decided
to open a dialog for this kind of event not to happen
anymore. We're glad they made this decision. We have to now work towards a
mutually beneficial solution to that quandering. It's not gonna be easy, but
what is new this fall is that there's clear political will on the side of the Parti québécois and on the side of Québec solidaire to achieve this goal, and this is a major
achievement.
La Modératrice
:
M. Hicks.
M. Hicks (Ryan) : Chief Justice Fournier said last week that the crisis in the
justice system had been brewing for six to seven years and that the Jordan
principle was kind of the tipping point. When the PQ was in power, during that
short time, was there anything that you were planning on doing to alleviate the
brewing crisis?
M. Lisée
:
We had one of the most productive Minister of Justice of all time in 18 months.
Now, let Véronique complete.
Mme
Hivon
:
We just didn't have things that were in the workings, but we did things. Mr.
St-Arnaud appointed the most judges that had never been appointed. Furthermore,
he really put forward different reforms for access of justice, including legal
aid ceilings that were upgraded. So, he did a lot in 18 months.
And, you know, you have
to differentiate two things. For sure, you know, there has to be a change of
culture, there has to be changes that have to be brought. But what we're facing
now, the impact of this crisis, the importance of this crisis, is created by
also the fact that the Jordan case was rendered last July, and nothing has been
done concretely since then. So, there was just improvisation. There was no
answer whatsoever, even though we asked a lot and a lot of times to have those
answers. So, I don't think we can be blamed for that.
M. Hicks (Ryan) : And, just on that Verdun result, you talked about the Québec
solidaire result, but what did that also tell you about the work that the PQ
needs to do in diverse communities? Because that's also a very diverse
community.
M. Lisée
:
You know that I'm very committed to opening a stronger and more consistent
dialogue with communities within the party and outside the party. We started
that in the last month or so. We have now clips, video clips in French and in
English. I'm doing a lot of interviews in English and Spanish as well. And this
is part of our outreach. We have two years to show that this is significant, we're
serious about this, and to show results. And one of the big impacts that I want
to see is that, if we have a more diverse membership in the party itself, it brings the conversation elsewhere, you know. It enriches the conversation within the party and it makes the
party more tuned to that reality and more able to reflect the aspirations and
the ambitions of the whole diversity.
M. Hicks (Ryan) : Would you ever... I'm not sure how this works for the PQ, actually,
but, within a riding when you're choosing the candidate, would you ever
consider appointing someone, for example, from a diverse community... someone
who is from a diverse community within a diverse riding in order to pump up
that diversity?
M. Lisée
: Well, we already did that and we'll keep doing that. And the
problem is to get ridings that are winnable. And, clearly, we have... I really
thought, in 2014, to have the more diverse group of candidates and I think we
achieved that. We didn't expand the number of ridings that we had, so we
couldn't get as many new MNAs as we could, but, certainly, the candidates must
reflect this outreach that we're in. Merci.
Mme Fletcher (Raquel) : On December 6th, this horrific anniversary, the Premier said a few
words, he made a statement saying that we can never let this happen again. He
also mentioned the gun control Bill as a mean to protect women, I guess. But is
there any statement that you would like to make and is there more that the government can be doing to protect women
from violence in Quebec?
M. Lisée
: Well, I think the impetus we've been giving against violence per se
in our society is important as
a backdrop. Tools like the new gun law, investments in organisms that fight
against sexual violence, conjugal violence and all kinds of violences, this is
all part of a change of mentality that must always be pushed.
I mean, there will never
be a respite from the Government's role and the civil society's role to foster an attitude of peaceful resolution of conflict in
the home, in the city, in the school, to make sure that reverting to crime,
reverting to guns is the last possible possibility. And so, we have a
collective duty to that, and December 6th, every year, brings us back to this
duty and asks us : Have we done enough? What could we do more to make sure
that this ethos of peaceful resolution of conflicts, even in personal
relations, is predominant. Alright? Thank you.
(Fin à 13 h 33)