(Huit heures dix-sept minutes)
M. Legault
: Oui.
Bonjour, tout le monde. Je pense, avec tout ce qu'on a vécu hier puis au cours
des derniers jours, M. Couillard devrait écourter son voyage au Maroc. Actuellement,
c'est la débandade gouvernementale. On le voit actuellement, là, le diable est
aux vaches. Il est temps que M. Couillard revienne.
Je comprends, il est à 25 degrés à Marrakech
au Maroc, puis ce n'est pas tentant de revenir à Québec, là, mais actuellement
le ministre de la Santé a contredit M. Couillard, le ministre Arcand s'est
contredit lui-même, le ministre des Finances prend à la légère des baux qui ont
été signés avec des bandits, la ministre de la Justice a contredit le premier
ministre sur la burqa. Donc, ça fait trois jours, là, que Philippe Couillard
joue de la diplomatie verte sous les palmiers. Je pense, c'est assez. Après
trois jours, là, il a fait ce qu'il avait à faire. Donc, qu'il revienne au Québec.
Au Maroc, actuellement, c'est le début de l'après-midi, donc, je suis certain
qu'il y a un vol de disponible pour qu'il revienne dès aujourd'hui. Je pense, c'est
important de le faire.
Je veux revenir sur la désinvolture de Carlos
Leitão hier. Écoutez, c'est assez évident, il me semble, là, pour un
gestionnaire, qu'à partir du moment où il y a un scandale puis des gens ont
reçu des commissions importantes suite à la signature de baux, il me semble que
la première question qu'on a à se poser, c'est : est-ce que ces baux-là
ont été signés à la valeur du marché? Or, hier, M. Leitão a badiné, a dit :
Ça va coûter deux millions de faire une enquête, donc c'est aussi bien de
garder ça dans nos poches, là. Je n'en reviens pas. Je n'en reviens pas, puis
d'ailleurs, bien, on a vu qu'il y a quelqu'un qui lui a parlé depuis hier parce
qu'il a fait complètement volte-face.
Dernier sujet que je veux vous parler, projet
de loi n° 62. Vous avez vu le vote hier, la CAQ est le seul parti qui a
voté contre le projet de loi n° 62. Donc, la CAQ est le seul parti qui dit :
Ça prend un encadrement des accommodements religieux. Il faut empêcher ce qu'on
a vu entre autres à la Société d'assurance automobile, là, de passer des tests
de conduite en burqa. Même le PQ a voté pour le principe du projet de loi.
Pourquoi? Parce que Jean-François Lisée leur a dit qu'il fallait faire de la
tactique, puis, même s'il n'y avait à peu près rien dans le projet de loi
n° 62, il y en a peut-être assez pour faire une grosse chicane avec
Ottawa.
Donc, l'objectif de Jean-François Lisée,
ce n'est pas de défendre les intérêts des Québécois, c'est de faire une grosse
chicane avec Ottawa pour mousser la souveraineté du Québec. Je trouve ça
désolant, la position du PQ. Moi, je pense que les Québécois s'attendent à ce
que leurs représentants défendent l'identité québécoise, interdisent les
accommodements qui ne sont pas raisonnables, s'assurent qu'on encadre comme il
faut que les services doivent être donnés et reçus à visage découvert. Moi, je
n'en reviens pas que Jean-François Lisée ait réussi à convaincre tout son
caucus de voter pour le projet de loi n° 62.
La Modératrice
: Merci.
On va commencer la période de questions par Alain Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) :
Bonjour, M. Legault. Concernant la commission d'enquête sur les journalistes,
la semaine passée on s'en est parlé, là, est-ce que vous avez eu des
communications avec le Parti libéral? Parce qu'il y a des noms qui circulent,
là, puis il semble que le choix est fait, là, pour celui qui va présider.
M. Legault
: Oui, c'est
très inquiétant, parce qu'on avait demandé d'être consulté. Le sujet est
tellement grave que, si j'étais premier ministre, je m'assurerais d'avoir
l'appui des partis d'opposition pour la nomination des trois personnes qui vont
faire cette enquête sur les sources journalistiques. Donc, non, on n'a pas été
contactés, puis je laisserais la parole à Simon qui va vous en dire un peu
plus.
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, la première des choses, en Chambre, vous l'avez vu, le premier ministre
Couillard avait dit que les partis d'opposition allaient être consultés. Ils
n'ont pas de parole, les libéraux.
Manifestement, au début du processus, on a
rencontré la ministre de la Justice, elle nous a dit les approches, avec qui
elle avait fait ces approches-là. On lui a soumis deux noms, on n'a jamais eu
de retour par rapport à ces noms-là. Le Parti québécois a fait la même chose de
son côté. C'est déplorable, cette attitude-là du gouvernement Couillard de dire
une chose et de faire son contraire. Pour avoir de la crédibilité au niveau de
la commission d'enquête, c'est important que les choix fassent consensus, et la
moindre des choses, c'est de consulter et d'avoir un consensus quant aux
nominations pour un sujet aussi important.
Et, encore une fois, on apprend
aujourd'hui que le gouvernement va décréter lui-même. On n'en a pas contre la
qualité de l'individu qui serait désigné pour la présidence. Ceci étant dit,
les libéraux n'ont pas de parole lorsqu'ils affirment qu'ils vont consulter les
partis d'opposition.
M. Laforest (Alain) :
Concernant Marrakech... puis, dans le fond, ce que vous reprochez au premier
ministre, c'est : il est parti, puis là tout le monde dit à peu près
n'importe quoi. Entre autres, hier, le ministre Arcand a laissé entendre qu'il
y avait possiblement, avec le projet de loi sur les hydrocarbures, une possibilité
qu'il y ait de la fracturation dans les terres du Bas-Saint-Laurent. Est-ce que
vous trouvez que c'est contradictoire avec le discours du premier ministre?
M. Legault
: Bien, totalement.
Le diable est aux vaches. Pierre Arcand, deux fois, Pierre Arcand sur le gaz de
schiste, Pierre Arcand sur réouvrir l'entente sur Churchill Falls. Deux fois,
il dit une chose et son contraire. Il est temps que le premier ministre
revienne au Québec puis mette de l'ordre dans sa gang de ministres.
La Modératrice
: Merci.
Patrick Bellerose, Huffington Post.
M. Bellerose (Patrick) :
Bonjour, M. Legault. Vous avez dit que M. Couillard pratique la diplomatie
verte à Marrakech. On sait que c'est un... en fait, c'est le seul chef du gouvernement
canadien qui est présent sur place. Est-ce que c'est pertinent que M. Couillard
soit présent personnellement sur place à la COP22?
M. Legault
: Je pense
que trois jours, c'est assez, là, hein? Puis je rappelle effectivement que
c'est le seul premier ministre de province qui est là. C'est une entente qui
est d'abord signée par le gouvernement du Canada. La ministre fédérale est là. Je
pense que trois jours, c'est assez, là, au soleil. Il serait temps que M.
Couillard revienne ici, au Québec, surtout avec la débandade qu'on voit, là,
dans son équipe ministérielle.
M. Bellerose (Patrick) :
J'aimerais aussi vous entendre sur la plainte qui a été déposée par le PQ à la
SQ. Quelle est votre réaction, en fait, au fait que le PQ va de l'avant avec
une plainte?
M. Legault
: Écoutez,
les deux femmes qui ont été visées par Agnès Maltais sont deux femmes exceptionnelles.
Puis je vous le dis puis je vous le répète, là, la CAQ va aller jusqu'au bout
pour poursuivre Agnès Maltais et le PQ, et j'espère que les dommages qui vont
être décidés par le juge, que ces dommages vont être payés personnellement par Agnès
Maltais, parce que c'est très grave, là. Ces deux femmes-là ne méritent pas ça,
et c'est clair que, suite au reportage, leur image, leur crédibilité a été
ternie de façon totalement injustifiée.
Donc, nous, on va aller au bout, là. Si
eux autres veulent faire des poursuites ou voir les policiers, parfait, là. Nous
autres, on n'a rien à se reprocher là-dedans, mais elle, elle a quelque chose à
se reprocher.
M. Bellerose (Patrick) : Est-ce
que le PQ utilise la SQ pour des gains politiques?
M. Legault
: Écoutez, je
pense que c'est des tactiques politiques, encore une fois, là, mais, bon, ils
ont le droit de faire ce qu'ils veulent, là, mais moi, je sais ce que je vais
faire.
La Modératrice
: Merci.
Alexandre Robillard, LaPresse canadienne.
M. Robillard (Alexandre) :
Bonjour, M. Legault. Ça va?
M. Legault
: Oui.
M. Robillard (Alexandre) : Excellent.
M. Legault, j'aimerais ça savoir... Hier, M. Marceau disait que le coût du
kilowattheure de Muskrat Falls est à 0,22 $.
Est-ce que, dans ce contexte-là, vous
voyez, vous, un avantage à céder du terrain ou à assouplir l'accord sur
Churchill Falls pour intégrer la production de Muskrat Falls dans une
éventuelle entente Québec—Terre-Neuve?
M. Legault
: Soyons
bien clairs, là. Contrairement à Pierre Arcand, là, soyons bien clairs. L'entente
de Churchill Falls est excellente pour le Québec. On a un prix très bas, puis
nous, on peut revendre à meilleur prix, puis ça, c'est jusqu'en 2041. Ça, c'est
dans notre poche, c'est un acquis, puis on a des jugements sur notre côté.
Maintenant, Terre-Neuve est mal prise avec
Muskrat Falls, puis effectivement le coût semble excéder les prix du marché. Je
vous dis une chose, là, il n'est pas question de rouvrir l'entente à moins que,
pour 1 $, on reçoive 2 $. Mais M. Arcand semble plus viser une bonne
entente dans le cadre d'un beau fédéralisme de statu quo. Ce n'est pas ça que
je vise. Moi, je vise une entente d'affaires. Si, effectivement, Terre-Neuve
est mal prise avec Muskrat Falls, puis on peut les aider, bien là, il y a peut-être
moyen de regarder l'ensemble du dossier, mais il n'est pas question de donner
un sou à Terre-Neuve.
M. Robillard (Alexandre) :
2 $ pour 1 $, c'est quoi, ça? C'est votre taux de rendement ou c'est
le... C'est quoi, ce calcul-là?
M. Legault
: Bien, c'est
de dire... Non, ce que je veux dire, là, c'est qu'actuellement tous les profits
de Churchill Falls sont garantis pour le Québec. Donc, si on est pour faire un
deal avec Terre-Neuve, là, il faut qu'on ait plus que ces profits-là.
M. Robillard (Alexandre) :
Depuis toute l'histoire de l'appropriation de documents, vous n'avez jamais
accusé M. Plante ou qui que ce soit de vol. On ne vous a jamais entendu dire ce
mot-là. Par contre, concernant MM. Rondeau et Fava, ça, là-dessus, vous n'avez
pas eu de doute.
Est-ce que vous pouvez expliquer comment
vous analysez les allégations qui sont dans la sphère publique pour tirer des
conclusions différentes comme ça?
M. Legault
: Bien, écoutez,
d'abord, dans le cas de MM. Fava et Rondeau, là, je vous invite à réécouter l'émission
Enquête.
M. Robillard (Alexandre) : Ça
va, je l'ai vue.
M. Legault
: Oui, O.K.
Vous allez voir qu'il y a une démonstration qu'il y a des centaines de milliers
de dollars qui ont été versés dans des comptes de banque à l'étranger pour des commissions.
Donc, la preuve est faite que cet argent-là, là, c'est de l'argent qui
appartient aux Québécois...
M. Robillard (Alexandre) :
Est-ce que la preuve est plus forte...
M. Legault
: ...puis c'est
de l'argent qui a été volé aux Québécois.
Maintenant, dans le cas de Yan Plante, il
peut essayer de prétendre que c'est de l'information qu'il avait dans son
ordinateur puis qu'il avait oublié de remettre ou... bon, ce qu'on sait, là, c'est
qu'il est parti avec de l'information stratégique de la CAQ puis qu'il a
téléchargé par hasard, dans les jours avant de partir, beaucoup de documents
stratégiques.
La Modératrice
: Merci.
M. Robillard (Alexandre) :
Après la fin de semaine — une petite dernière, je m'excuse — est-ce
qu'il reste encore des souverainistes à la CAQ, après l'adoption de l'article,
en fin de semaine?
M. Legault
: Bien,
écoutez, en fin de semaine, la question m'a été posée trois fois, hein :
Est-ce que vous êtes fier d'être Canadien? Je suis fier d'être Canadien, mais
je suis encore plus fier d'être Québécois. Et ça semble avoir surpris des gens.
Pourtant, c'est depuis au moins un an, tant des votes qui ont été passé à des
conseils nationaux du PQ...
M. Robillard (Alexandre) :
Mais est-ce qu'il reste des souverainistes à la CAQ?
M. Legault
: ...que le
projet de la CAQ est à l'intérieur du Canada. Et, écoutez, quand je regarde
l'économie du Canada et de l'Ontario, quand je regarde ce qui se fait en
Alberta, je pense qu'il y a une certaine fierté d'être Canadiens. Puis en plus,
bien, écoutez, on est un des fondateurs de ce pays-là.
La Modératrice
: Merci.
Philippe-Vincent Foisy, Cogeco.
M. Robillard (Alexandre) : Ça
fait qu'il ne reste plus de souverainistes à la CAQ ou...
M. Legault
: Je ne dis
pas ça, là. Il y a des... Je pense qu'à la CAQ il y a peut-être des
souverainistes qui se disent : Ça n'arrivera pas pendant longtemps, on est
aussi bien de travailler avec Legault puis la CAQ à un Québec fort à
l'intérieur du Canada.
La Modératrice
: Merci.
Philippe-Vincent Foisy, Cogeco.
M. Foisy (Philippe-Vincent) :
J'ai 10 questions pour vous. Non, mais, sur le projet de loi n° 62,
j'essaie de comprendre. Le PQ dit : C'est un premier pas, le projet de loi
n° 62, c'est vraiment un pas imparfait, mais c'est un premier pas.
Avec le gouvernement qui est en place,
quel genre de pas vous espérez, autre que celui-là?
M. Legault
: Bien,
écoutez, même les libéraux ont dit, à un moment donné : Tous les services
devraient être donnés et reçus à visage découvert. Quand vous lisez le projet
de loi, c'est marqué «sauf si quelqu'un demande une exception». Bien, c'est
rire du monde, là. Comment ça se fait que le PQ accepte si peu? Puis le
gouvernement est majoritaire, là. Donc, s'il veut faire un petit pas, moi, je
n'ai pas à les appuyer. Moi, j'aimerais qu'il fasse un grand pas.
M. Foisy (Philippe-Vincent) :
Puis, par rapport au voyage de M. Couillard, c'est quoi qui est si pire dans le
fait que certains ministres ne semblent pas être exactement sur la même
longueur d'onde?
M. Legault
: Bien, le
diable est aux vaches actuellement. Écoutez, on est rendus à quatre ministres
qui contredisent soit un autre ministre, soit le premier ministre, en quelques
jours. Bien, écoutez, à un moment donné, il faut que le message soit clair sur
le gaz de schiste, sur Churchill Falls, sur les services donnés à visage
découvert, sur l'analyse des baux qui ont été signés avec M. Gantcheff,
sur l'histoire de la banlieue musulmane.
Écoutez, on ne le sait plus où est le
Parti libéral, là. Il est temps qu'il y ait un leader qui vienne mener un peu
la parade, là. Pour l'instant, ça s'en va dans toutes les directions.
M. Foisy (Philippe-Vincent) :
Mais même M. Couillard se fait contredire par ses ministres et vice versa, là.
M. Legault
:
Exactement. Même M. Couillard... On dirait que je ne sais pas si c'est à cause
du soleil là-bas, il fait 25 degrés au Maroc actuellement, mais lui-même, ça
fait deux fois qu'il se contredit, là.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Mathieu Dion, Radio-Canada.
M. Dion (Mathieu) : Sur Val-d'Or,
pas d'accusation pour les policiers, est-ce qu'on pourrait vous entendre
là-dessus?
M. Legault
: Oui. Bien,
écoutez, on n'a pas lu le rapport, on devrait l'avoir vendredi. Donc, j'ai hâte
de voir le rapport, là, mais je n'ai pas vu le rapport. Donc, on va attendre de
voir le rapport avant de le commenter.
M. Dion (Mathieu) : Est-ce que
vous pensez qu'il devrait y avoir un autre type d'enquête, par exemple, enquête
publique ou...
M. Legault
: Bien, on
va lire d'abord le rapport.
La Modératrice
: Merci.
Marc-André Gagnon, Le Journal de Québec.
M. Gagnon (Marc-André) : Mais,
juste pour faire du millage sur sa question, vous ne croyez pas que, par
exemple, le dossier aurait dû être confié au Bureau des enquêtes indépendantes,
là, qui est en fonction maintenant, qui donnerait peut-être une couleur plus
transparente, si on peut dire, à toute cette affaire-là?
M. Jolin-Barrette : Oui, bien,
à moins que je me trompe, à l'époque, le Bureau des enquêtes indépendantes
n'était pas encore en activité. Donc, il manquait d'enquêteurs, et donc ça a
été la méthode traditionnelle pré BEI, donc de confier ça au Service de police
de la ville de Montréal pour faire enquête.
M. Gagnon (Marc-André) : Mais
le ministre a le pouvoir de demander au BEI d'enquêter, peut-être pour rétablir
la confiance du public.
M. Jolin-Barrette : Effectivement,
mais présentement, le SPVM a fait enquête. Vendredi, il va y avoir le rapport,
et, suite au rapport, on pourra réévaluer si on demande ce genre d'intervention
là. Mais aujourd'hui on va attendre le rapport de vendredi.
M. Gagnon (Marc-André) : O.K.
M. Legault, vous dites que le diable est aux vaches et sur les missions du
premier ministre, bon, en ce moment, il est au Maroc, mais il doit aller aussi
à Madagascar dans quelques jours pour le Sommet de la Francophonie. Est-ce
qu'il devrait remettre en question sa participation à ce deuxième voyage?
M. Legault
: Bien,
écoutez, actuellement, là, c'est la débandade, hein? On ne sait pas où se situe
le gouvernement sur les accommodements raisonnables, que ça soit la banlieue à
Brossard ou les tests de conduite. On ne sait pas où se situe le gouvernement
sur le gaz de schiste, on ne sait pas où se situe le gouvernement sur l'entente
sur Churchill Falls. On ne sait pas où se situe le gouvernement sur la
vérification des loyers à la SIQ, on ne sait pas... Écoutez, il y a plein de
dossiers, à un moment donné, là, qui, actuellement, on ne sait pas où s'en va
le gouvernement.
Donc, il est temps qu'il y ait un leader
qui revienne au Québec et puis... Je comprends que ça peut être important, ce
qui se passe ailleurs, mais, à un moment donné, c'est grave, là. Le diable est
aux vaches au Québec.
M. Gagnon (Marc-André) : Mais
donc, Madagascar, pour répondre à ma question, il ne devrait pas y aller.
M. Legault
: Bien, écoutez,
moi, je pense qu'il doit le considérer, là. Il faudrait voir, là. Je ne sais
pas ce qu'il était supposé de faire là-bas, mais, en tout cas, pour ce qui est
de Marrakech, je pense que trois jours, là, c'est assez, là, surtout que ce
n'est pas lui qui négocie ça, c'est la ministre fédérale. Puis c'est le seul premier
ministre provincial qui est là.
M. Gagnon (Marc-André) :
Alors, comme je ne suis pas encore rendu à 10 questions, je vais m'en
permettre une dernière.
La Modératrice
: Rapidement,
s'il vous plaît.
M. Gagnon (Marc-André) : Et,
comme M. Caire est là, on voit qu'il y a toujours beaucoup de patients qui
attendent, là, pour avoir un médecin de famille, plus de 51 000 personnes,
donc, dans la région de Québec. Votre réaction à ça en tant que porte-parole de
la Capitale-Nationale?
M.
Caire
: Bien,
je trouve ça désolant, mais, on l'avait dit, la réforme qui a été proposée par Gaétan
Barrette va créer plus de confusion dans le réseau que d'apporter des
solutions. Puis aujourd'hui, bien, les gens de Québec paient le prix de cette
réforme bâclée de Gaétan Barrette qui n'a pas voulu nous écouter dans les amendements
qu'on a apportés au projet de loi. Il a voulu faire des espèces d'organisations
surdimensionnées, loin des gens. Encore là, dans le réseau, pour utiliser
l'expression de M. Legault, le diable est aux vaches, et c'est encore une fois
les patients qui paient.
M. Legault
: Peut-être
juste ajouter quelque chose. D'abord, là, M. Barrette a donné tous les pouvoirs
aux syndicats jusqu'au 31 décembre 2017, hein? Puis pendant ce temps-là, il
allume des lampions, là, il a tout cédé ses pouvoirs aux syndicats en espérant
qu'ils vont faire la job d'ici le 31 décembre 2017. Il me semble que c'est un
mauvais choix.
Deuxièmement, on le dit depuis le début, on
n'arrivera pas à changer le mode de travail des médecins de famille si on ne
change pas le mode de rémunération. Il faut qu'il y ait une partie beaucoup
plus importante de la rémunération qui soit payée par patient plutôt qu'à
l'acte.
Et puis troisièmement, le problème le plus
grave, ce n'est même pas le fait qu'il y ait beaucoup de patients qui n'ont pas
de médecin de famille, c'est que les patients qui ont des médecins de famille,
leur médecin de famille n'est pas disponible sept jours sur sept, travaille
trois, quatre jours par semaine de 9 à 5. Donc, ces patients-là, quand ils ont
besoin de voir un médecin de famille, ils vont à l'urgence.
Donc, ce qu'a fait M. Barrette, essentiellement,
là, depuis qu'il est là, c'est qu'il s'est croisé les bras puis en disant aux
syndicats : J'espère que ça va marcher. Bien là, il va lui rester, là, du
31 décembre 2017 jusqu'au 1er octobre 2018 pour travailler. Je ne vois pas pourquoi
il s'est gardé juste cette fenêtre-là pour travailler.
La Modératrice
: Une
dernière mini-question en français. Après ça, on passe en anglais.
M. Foisy (Philippe-Vincent) : Ce
n'est vraiment pas long. Il y a huit mots, je pense. Espérez-vous qu'Ottawa, avec
son enquête sur les femmes autochtones assassinées et disparues, se penche sur
le cas de Val-d'Or?
M. Legault
: Oui. Écoutez,
je pense que c'est un problème grave, et puis on doit le regarder dans son
ensemble et puis pas seulement le travail des policiers.
La Modératrice
: Merci.
On va passer aux questions en anglais, commencer par Raquel Fletcher, Global.
Mme Fletcher (Raquel) : You said that the Premier should cut his trip to Morocco short. Why
is that?
M. Legault
: Because, right now, we don't know any more the position of the Government on many subjects. First, on
schiste gas; second, on religious accommodation in Brossard, at the SAAQ. We
don't know also what's the position of the Government regarding rent paid to people related to the SIQ affair. And I
think he was there for three days. He's the only Premier of a province there.
It's mainly a discussion with the federal Government. After three days, I think it's enough, and he's got… We need a
leader here. You cannot have, like we saw yesterday, one, two, three, four
ministers contradicting others.
Mme Fletcher (Raquel) : Do you think he's avoiding what's going on here, in Québec?
M. Legault
: At least, there's not a clear road right now. So he's got to show
his leadership, and I think he needs to come back and I think it's not too late
today to come. I know that it's 25 degrees in Marrakesh but I think his place
right now is here.
Mme Fletcher (Raquel) : On Bill 62, which was past yesterday, is this the end of the
conversation then for a little bit? Do you think?
M. Legault
: I hope not. I hope not, but we had a demonstration yesterday with
what happened with the road test. Mr. Couillard first said that he was open to
have a road test with a burqa and today he's saying the opposite. So it
confirms that the bill is not clear, and, in fact, when you read the bill, it
is said that you can ask for an exception anytime. So it doesn't mean anything.
Mme Fletcher (Raquel) : OK. So, you want to keep … just a…
M. Legault
: We'll continue. We'll continue to have a real follow-up on the
Bouchard-Taylor report.
La Modératrice
: Maya Johnson, CTV.
Mme Johnson (Maya) : Good morning, Mr. Legault.
M. Legault
: Good morning.
Mme Johnson (Maya) : First of all, yesterday we learned that there won't be any charges
against the police officers who were allegedly involved in the abuse scandal in
Val-D'Or. How do you react to that?
M. Legault
: We haven't read the report. We'll get the report Friday, so I want
to first read the report before having any comment.
Mme Johnson (Maya) : OK. Yesterday, Mr. Lisée said that you've
called yourself a proud Canadian this weekend, you've
adopted article 1, and he claims the CAQ is no longer a coalition. He's calling
you neoliberals. What's your response to that?
M. Legault
:
First, CAQ is not corrupted. Second, we have an economic plan. Third, we have a
program on healthcare, on education. The Liberals are in power since 2003. And
ask people : Is it better today than in 2003? They will tell you :
No, it's not better.
So I understand that Mr.
Lisée is a bit feared because he knows like me that two thirds of Quebeckers,
they don't want to hear about the sovereignty of Québec. So he's going nowhere,
he tries and saying that there will be no referendum before 2022, but that's
not enough. You really have to discard this project of sovereignty. That's what
we did. He's unhappy because now we're competitive and he's not.
Mme Johnson (Maya) : But has the CAQ strayed from its original idea or intention as a
coalition? Because this is something that Premier Couillard has said as well,
that people are leaving the CAQ to go to the Liberals because they don't feel
welcome there. They say the same thing. What does it
mean in terms of the identity of the party?
M. Legault
: Some people will always be attracted by power, by money. But right now, we need changes in Québec, and I really don't think that Mr. Couillard
can offer these changes. We've seen, since he's there, two years and a half,
he's the same as Mr. Charest, and the Québec is not better than it was in 2003.
Mme Johnson (Maya) : And Mr. Lisée says several Anglophones have told him that they are
considering voting for the Parti québécois, given that they decided to shelf the referendum for the time
being. Do you believe that?
M. Legault
: I don't believe him, no.
La Modératrice
:
Merci beaucoup.
M. Legault
: Thank you.
(Fin à 8 h 41)