(Onze heures dix-sept minutes)
M. Legault
: Oui.
Bonjour, tout le monde. Écoutez, ce matin, je veux revenir sur le dossier de
Bombardier. Vous avez vu, jeudi dernier, j'ai demandé à M. Couillard ce qu'il
faisait pour accélérer la participation du gouvernement fédéral dans
Bombardier, parce qu'il y a quand même raison de s'inquiéter. Au cours du
dernier mois, les actions de Bombardier ont baissé de 25 %, ce n'est quand
même pas rien, là, a perdu le quart de sa valeur. Et donc on est dans une
situation où, comme vous l'avez vu, M. Couillard ne semble pas prendre ça au
sérieux. Il s'est plutôt attaqué à l'opposition en disant qu'on avait refusé
d'appuyer l'entente avec Bombardier.
M. Couillard ne peut pas réécrire
l'histoire, là. Si vous regardez les écrits, depuis plus d'un an, je demande à
M. Couillard d'aider Bombardier qui est une, sinon la plus belle compagnie
manufacturière québécoise. Par contre, ce qu'on aurait souhaité, c'est que M.
Couillard négocie de façon beaucoup plus serrée avec la direction de Bombardier
pour avoir des garanties, des garanties sur les emplois de Bombardier. J'étais
encore récemment dans le Bas-Saint-Laurent, puis les gens de La Pocatière, par
exemple, sont choqués du fait qu'ils n'ont eu aucune garantie de protection des
emplois à La Pocatière.
Or, malgré le fait que M. Couillard est
nonchalant sur le dossier de Bombardier, donc n'a pas répondu vraiment à ma question
jeudi, le lendemain, vendredi, on a appris que la firme de cotation Standard & Poor's
a abaissé la cote de crédit de Bombardier. Et c'est important aussi de bien
lire ce que Standard & Poor's dit. Il dit qu'il n'exclut pas de
rebaisser à nouveau la cote de crédit. À ce moment-là, on tomberait à ce qu'il
y a de plus bas, là, c'est-à-dire CCC. Donc, effectivement, ça met la dette de
Bombardier à risque. Il semble y avoir certaines incertitudes autour des
liquidités, c'est ce que dit Standard & Poor's. Ils vont évaluer,
au cours des prochains mois, les liquidités de Bombardier. Quand vous lisez les
rapports des analystes, là, il y a plusieurs analystes qui suivent le stock de
Bombardier, on voit que certains sont rassurés, certains ne sont pas rassurés
sur les liquidités.
Or, quand il est arrivé des problèmes dans
le secteur de l'automobile en Ontario, le gouvernement fédéral est venu rapidement
à la rescousse, à la demande de l'Ontario, du secteur de l'automobile. Bien,
c'est aussi important, l'aéronautique au Québec que l'automobile en Ontario. Et
actuellement l'incertitude nuit à Bombardier. Vous avez remarqué que, depuis
les commandes d'Air Canada et de Delta, il n'y a pas eu d'autre commande.
Évidemment, là, quand un acheteur se pose des questions sur les liquidités ou
sur l'avenir à long terme d'une entreprise, ce n'est pas incitatif pour acheter
des actions.
Puis je veux qu'on se comprenne bien, là.
On a un rôle à jouer, le gouvernement a un rôle à jouer, parce que, quand vous
regardez la capitalisation boursière de tout Bombardier aujourd'hui, ça vaut à
peu près 3 milliards. Au prix, là, de 1,60 $, ça donne
3 milliards. Or, le gouvernement du Québec, par Investissement Québec, a
investi 1 milliard, puis la Caisse de dépôt a investi 2 milliards.
Donc, ce que la caisse et le gouvernement ont investi au cours de la dernière
année, c'est, au total, la valeur de Bombardier. Donc, les propriétaires de
Bombardier, ce sont beaucoup les Québécois, et donc, dans ce sens-là, M.
Couillard a une responsabilité, un devoir.
Moi, je voudrais savoir, de la part de M.
Couillard : Est-ce que, depuis la décote de vendredi, est-ce qu'il a parlé
à Justin Trudeau? Quels sont les gestes qui ont été posés par M. Couillard pour
dire fermement, avec passion... M. Couillard aime ça nous regarder de haut puis
monter le ton à l'Assemblée nationale contre l'opposition. Est-ce qu'il
pourrait faire la même chose avec Justin Trudeau? Il a le devoir de le faire pour
les employés de Bombardier, pour les fournisseurs de Bombardier — il
y en a certains qui sont inquiets — puis pour les actionnaires de
Bombardier, c'est-à-dire tous les Québécois.
Donc, moi, je souhaiterais évidemment, là,
que M. Couillard soit beaucoup plus combatif avec le gouvernement fédéral. On
est ouvert, par exemple, à ce que tous les partis d'opposition fassent front
commun. Moi, si c'est nécessaire d'aller moi-même à Ottawa avec M. Couillard
pour rencontrer M. Trudeau, je suis prêt à le faire. C'est très important puis
très préoccupant, la situation de Bombardier.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. On va tenter de se limiter à deux questions par journaliste, en
commençant par Alain Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) :
Bonjour, M. Legault. Vous n'êtes pas un peu responsable de ce qui se passe actuellement?
Parce que vous avez torpillé le projet de la CSeries pendant des mois.
M. Legault
: Absolument
pas, parce que ce qu'on dit depuis le début, c'est que M. Couillard aurait dû
demander des garanties, des garanties sur l'ensemble du groupe Bombardier,
parce que le secteur transports, par exemple, est un secteur prometteur :
les wagons de métro, les trains, les tramways. La majorité des emplois au Québec
ne sont pas dans la CSeries.
Donc, moi, je pense qu'on aurait dû avoir
des garanties sur les emplois, on aurait dû avoir des garanties. On a mis 3
milliards, là. Comment ça se fait qu'on n'a pas plus d'actions, hein? Pour
l'instant, on a, je pense, c'est 25 % de la section transports puis
50 % de la section CSeries. Dans le reste, on n'a rien. Bien, comment ça
se fait qu'on n'a pas mieux négocié? Comment ça se fait qu'on n'a même pas de
garantie que Bombardier va garder son siège social au Québec?
Ce qu'on dénonce depuis le début, c'est le
fait que M. Couillard a négocié avec la direction de Bombardier un petit peu
comme un petit gars en culottes courtes, là. Il n'a pas exigé quoi que ce soit.
C'est ça qu'on lui reproche. Mais évidemment qu'il faut aider Bombardier puis
il faut qu'Ottawa aussi participe, là. C'est une question d'équité.
M. Laforest (Alain) :
Concernant le dossier de M. Dufresne et M. Plante, est-ce que vous allez vous
dégonfler?
M. Legault
: Pas du
tout. Écoutez, actuellement, les négociations continuent avec les avocats de
Yan Plante. Donc, ils nous font des contre-contre-contre-propositions, donc évidemment
on va poursuivre les discussions avec Yan Plante puis, par la suite, on va
prendre les mesures nécessaires regardant M. Schautaud, M. Plante et M.
Dufresne.
M. Laforest (Alain) : M.
Dufresne n'a pas respecté, là, le...
M. Legault
: Non, M.
Dufresne, lui, n'a pas respecté.
M. Laforest (Alain) : Donc, vous
faites quoi avec ça? Qu'est-ce que vous en pensez, là?
M. Legault
: Bien, je
veux avoir les documents...
M. Laforest (Alain) : Mais il
n'a pas respecté.
M. Legault
: Oui, mais,
regardez, je vous donne un exemple, là. On a appris, hein, puis je sais qu'il y
a eu plusieurs versions, là, mais que M. Plante a envoyé une lettre à
Jean-Louis Dufresne. Bien, on peut-u l'avoir, cette lettre-là, avant de décider
quelles poursuites on prend contre Jean-Louis Dufresne? Je pense qu'il y a
des informations qu'on a besoin...
M. Laforest (Alain) : Non,
mais il ne vous a rien donné. Il n'a pas respecté votre mise en demeure.
M. Legault
: Non, mais peut-être
que M. Plante va nous les donner.
M. Laforest (Alain) : C'est
ça, vos négociations?
M. Legault
: Bien, écoutez,
on a des négociations actuellement avec les avocats de M. Plante. Il y a
une collaboration de la part des avocats de M. Plante. Est-ce qu'on va
avoir des réponses à toutes nos questions ou est-ce qu'ils vont faire comme les
avocats de Jean-Louis Dufresne puis ils vont dire : Non, on ne vous
donne rien? Par la suite, on va prendre les mesures nécessaires.
M. Laforest (Alain) :
Écartez-vous le criminel? Écartez-vous le criminel?
M. Legault
: On
n'écarte rien. On va rencontrer la police à nouveau, pour la troisième fois,
jeudi.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Louis Lacroix, Cogeco.
M. Lacroix (Louis) : Mais,
quand on envoie une mise en demeure puis on menace de poursuivre au civil,
etc., là, la réparation est monétaire, hein? Je veux dire, au civil, la
réparation est monétaire forcément. Elle est où la... Vous l'évaluez à combien,
le dommage monétaire, là? Parce que, s'il n'y a pas de dommage monétaire, si...
le simple fait d'avoir la lettre de M. Dufresne, ça, ça rentre dans la
joute politique, mais est-ce qu'il y a un dommage monétaire que vous êtes
capable d'évaluer? Il est à combien, ce dommage monétaire là?
M. Legault
: Écoutez, il
y a encore des questions sans réponse, là. Quelles sont les informations qui
ont été prises par Yan Plante? Quelles sont les informations qui ont été
transmises à Jean-Louis Dufresne ou à quelqu'un d'autre au bureau de
M. Couillard? Et, quand on aura ces réponses-là, ou si on ne les a pas,
bien, à ce moment-là, ça sera à nous de nous faire une idée et de prendre les
poursuites nécessaires. Mais actuellement les avocats de M. Plante nous
ont demandé un délai additionnel, puis, de bonne foi, on l'a accepté.
M. Lacroix (Louis) : Mais qu'est-ce
que vous demandez précisément, outre la lettre, la supposée lettre du
9 septembre, là? Vous demandez quoi à M. Plante?
M. Legault
: Bien, on
demande à M. Plante de nous dire quels sont les documents qui ont été
pris, est-ce qu'ils ont été détruits, quand ils ont été détruits, à qui ils ont
été donnés. C'est tout ça qu'on a besoin de savoir, là, mais on sait qu'il y a
des informations ont été prises. Maintenant, qui les a utilisées? C'est ce
qu'on essaie de savoir de la part de M. Plante puis, par la suite, on va
prendre les recours nécessaires.
M. Lacroix (Louis) : O.K. Est-ce
que vous êtes en train de négocier avec M. Plante le fait de ne pas porter
plainte, par exemple, au criminel?
M. Legault
: Non.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
que vous être en train de dire à M. Plante : Si vous nous donnez les
informations dont on a besoin, on ne vous poursuivra pas au criminel?
M. Legault
: Non, pas
du tout. On est en train d'essayer avec lui de minimiser les dégâts pour lui.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Alexandre Robillard, LaPresse canadienne.
M. Robillard (Alexandre) : Est-ce
que c'est possible que tout ça ne donne lieu à aucune poursuite judiciaire?
M. Legault
: Écoutez,
on n'est pas encore rendus là. On veut voir avant qu'est-ce qui va nous être
donné comme information puis après on va prendre notre décision.
M. Robillard (Alexandre) :
Mais ça se pourrait qu'il n'y ait aucune poursuite judiciaire dans ce
dossier-là.
M. Legault
: On n'est
pas encore rendus là.
M. Robillard (Alexandre) :
Est-ce que vous avez déjà, vous, reçu des mises en demeure qui n'ont pas donné
lieu à des poursuites judiciaires? Je pense à celle de M. Péladeau.
M. Legault
: C'est très
grave, ce qui est arrivé.
M. Robillard (Alexandre) : Ça
veut dire quoi, ça?
M. Legault
: Bien, c'est
très grave, puis on va prendre les mesures nécessaires, mais on n'est pas
rendus là. Donc, je vous demande, là... je suppose que les négociations avec
l'avocat de M. Plante ne devraient pas durer des semaines, ça devrait peut-être
durer encore peut-être quelques jours, maximum, puis après on va pouvoir
répondre à vos questions.
M. Robillard (Alexandre) : C'est
quoi, votre délai maximal?
M. Legault
: ...pas
donner. Pour l'instant, les discussions sont faites de bonne foi des deux côtés.
Donc, tant qu'il continue d'y avoir des négociations de bonne foi, on va
continuer d'avancer.
La Modératrice
: Merci.
Martin Croteau, LaPresse.
M. Legault
: Bonjour.
M. Croteau (Martin) :
Bonjour, M. Legault. Quelles sont les mesures nécessaires, pour reprendre votre
expression, qui s'imposent à l'endroit de M. Dufresne en date d'aujourd'hui?
M. Legault
: Bien,
écoutez, là, il y a tout lieu de croire que M. Dufresne a été mis au courant de
certaines informations, était au courant que M. Plante avait des informations,
a gardé M. Plante à l'emploi du bureau du premier ministre, donc sûrement au
moins un problème de jugement, mais aussi un problème, je crois, selon nos
avocats, qui est aussi légal.
M. Croteau (Martin) : Mais,
je m'excuse, vous n'avez pas tout à fait répondu à ma question. Quelles sont
les mesures, de votre part, qui s'imposent à l'égard de M. Dufresne en date
d'aujourd'hui? Vous avez parlé de... Vous avez dit : On va prendre les
mesures nécessaires à l'endroit de ces gens-là. Quelles sont les mesures
nécessaires qui s'imposent face à M. Dufresne, de votre point de vue?
M. Legault
: Bien, les
mesures qui s'imposent, on va prendre... on vous le dit, là, les mesures, on va
décider, après les discussions avec l'avocat de M. Plante, quelles sont les
mesures qu'on va prendre à l'égard de M. Schautaud, à l'égard de M. Plante et à
l'égard de M. Dufresne. Mais il y a de l'information, pour l'instant, qui est
discutée, négociée avec l'avocat de M. Plante. Donc, tant que je n'ai pas toute
l'information, je ne peux pas répondre à votre question.
M. Croteau (Martin) : Donc,
l'information vient de M. Plante. Donc, tout dépendra de ce que M. Plante acceptera
ou pas de vous fournir.
M. Legault
: Bien,
écoutez, là, pour l'instant, là, ce qu'on a, c'est quelle information a été
prise par Frédéric Schautaud, quelle information a été prise par Yan Plante. Ça,
on le sait, là, on le voit sur notre serveur. Maintenant, à qui ont servi ces
informations? Elles ont été détruites à quelle date? Puis il y a des questions
aussi, bien honnêtement, là, qu'on se pose sur des sujets qui, par hasard,
étaient connus du bureau du premier ministre.
M. Croteau (Martin) : Si vous
me permettez une question sur un autre sujet, je serais curieux de savoir ce
que vous pensez de ce projet politique qu'envisagent de lancer Gabriel
Nadeau-Dubois et Jean-Martin Aussant. Qu'en pensez-vous et qu'est-ce que ça
vous dit sur l'état du mouvement indépendantiste quand deux indépendantistes
convaincus envisagent de lancer leur propre projet?
M. Legault
: Écoutez, c'est
une rumeur qui circule depuis plusieurs semaines, hein, que M. Nadeau-Dubois, M.
Jean-Martin Aussant puis Laure Waridel travaillent ensemble pour faire une
tournée du Québec. Je pense que ce sont tous des souverainistes, là, donc ils
ne doivent pas être satisfaits des deux partis souverainistes qui sont là, je
suppose, là. Mais je n'en sais pas plus que vous sur ce que veulent faire ces
trois personnes.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Mathieu Dion, Radio-Canada.
M. Dion (Mathieu) : Les
libéraux ont refusé ce matin qu'il y ait un mandat pour la Commission de l'économie
et du travail sur la question du salaire minimum. Je ne sais pas quelle est
votre position là-dessus. Est-ce que vous trouvez que c'est une façon de
bâillonner la population, comme dit Québec solidaire?
M. Legault
: Oui, je
pense que c'est un sujet important, c'est un sujet qui a été discuté dans
plusieurs États américains, donc ce n'est pas farfelu. Maintenant, quand on
augmente trop rapidement le salaire minimum, ça peut avoir des impacts sur
l'emploi, entre autres l'emploi des jeunes. Ça peut avoir un impact aussi sur
les prix aux consommateurs. Donc, il faut regarder ça attentivement.
Par contre, on souhaite tous que le salaire
minimum augmente, puis je pense qu'il y a une étude qui devrait être faite en
bonne et due forme, puis ça aurait été un bon forum, à la commission, de le
faire. Mais là les libéraux nous disent qu'ils veulent le faire, mais en
cachette. Je ne vois pas pourquoi, encore une fois, les libéraux manquent de transparence.
M. Dion (Mathieu) : Pour ce
qui est des loteries de jeux vidéo, vous avez déjà commenté, mais juste vous
entendre là-dessus. Est-ce que vous avez l'impression qu'on essaie ici de
profiter auprès des classes où c'est un peu plus difficile ou...
M. Legault
: Écoutez,
moi, je déteste les appareils de loterie vidéo. On le sait, là, c'est un cancer
pour une partie de la population. Il y a des gens, là, pour qui ça a détruit
leur vie, puis on le sait, quand il y a plus que cinq appareils, ça créé un
effet d'entraînement chez d'autres personnes, là, d'avoir ces endroits-là.
Donc, moi, ce que je souhaiterais éventuellement, c'est qu'on les élimine tous,
ces appareils-là. Donc, que le Parti libéral dise : On va permettre maintenant,
au Québec, d'avoir, dans un bar, plus que cinq appareils de loterie vidéo, là,
je trouve que c'est un manque de sens moral de la part du gouvernement libéral.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Geneviève Lajoie, Le Journal de Québec.
Mme Lajoie (Geneviève) :
Bonjour, M. Legault.
M. Legault
: Bonjour.
Mme Lajoie (Geneviève) : Peut-être
revenir un instant sur Yan Plante. Est-ce que vous soupçonnez M. Dufresne
d'avoir demandé à M. Plante de ramener avec lui des documents de la CAQ?
M. Legault
: On
n'exclut pas ça. On n'exclut pas ça.
Mme Lajoie (Geneviève) : Vous
avez dit tout à l'heure que c'est très grave, cette situation-là. Quels impacts
sur la CAQ, le fait qu'on ait obtenu et donné aux libéraux des informations
stratégiques, quels impacts sur vous?
M. Legault
: Écoutez,
comme vous savez, on est comme en précampagne électorale, étant donné qu'il y a
une campagne à date fixe pour le 1er octobre 2018. À la CAQ, vous savez, on a
toujours été constructifs. Donc, on a fait beaucoup de propositions puis on a
l'intention de faire beaucoup d'autres propositions d'ici le 1er octobre 2018.
De savoir que peut-être les libéraux
connaissent certaines de nos sorties prévues dans les prochains mois,
évidemment que ça remet en question. Est-ce qu'on attend? Est-ce qu'on les fait
plus rapidement? Est-ce qu'on les modifie? Ça pose des questions importantes
pour nous.
Mme Lajoie (Geneviève) :
Est-ce que ça pourrait influencer le résultat des prochaines élections?
M. Legault
: On espère
que non, là. Écoutez, je pense que, déjà, M. Couillard a beaucoup copié des
idées de la CAQ. Donc, écoutez, s'ils veulent en copier plus, il y a quelque
chose de pas mauvais là-dedans. L'important, c'est que le Québec avance.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Marco Bélair-Cirino. Le Devoir.
M. Bélair-Cirino (Marco) : M.
Dufresne s'est refusé de donner suite à votre mise en demeure vendredi dernier.
Comment qualifiez-vous son attitude?
M. Legault
: Bien,
écoutez, c'est le choix qu'il a fait, hein, et, pour lui, je pense, ça le met à
un plus grand risque de poursuite. Il a refusé finalement de minimiser les
conséquences, de minimiser les dégâts de ses gestes.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Jeudi, vous avez dit, vous allez rencontrer la Sûreté du Québec. De quoi
va-t-il être question durant cette rencontre-là?
M. Legault
: Bien, de
la situation où des documents de la CAQ ont été pris par des employés juste à
la fin de leur travail avec la CAQ puis même après avoir quitté la CAQ. Donc,
pour voir, avec les policiers, quels sont les recours.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Mais écartez-vous aujourd'hui la possibilité de porter officiellement plainte
jeudi?
M. Legault
: Non, on
n'exclut rien, ni au civil ni au criminel.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Même pour jeudi, là. Jeudi, il pourrait y avoir une plainte.
M. Legault
: Oui, oui.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Concernant
le salaire minimum, est-ce que votre formation politique a une position sur une
cible qui serait adéquate pour le Québec?
M. Legault
: Ouvert à
discuter. Je pense qu'il y a une bonne idée de regarder pour augmenter le salaire
minimum plus que l'inflation. Maintenant, l'augmenter à 15 $, il faut
d'abord avoir une analyse d'impact. Moi, j'étais content de voir que les
libéraux étaient ouverts à faire les analyses parce que c'est certain que le
gouvernement est mieux équipé pour faire ces analyses-là qu'un parti
d'opposition. Mais là ce que je comprends aujourd'hui, c'est que les libéraux
refusent d'étudier ce dossier en commission.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais,
a priori, est-ce que 15 $, c'est trop?
M. Legault
: Bien, moi,
je pense, là, avant de pouvoir répondre à la question, il faut avoir une
analyse d'impact sur les emplois puis sur les prix aux consommateurs.
La Modératrice
: Merci beaucoup.
On va passer aux questions en anglais. Maya Johnson, CTV.
Mme Johnson (Maya) : Good morning, Mr. Legault.
M. Legault
: Good morning.
Mme Johnson (Maya) : I'm picking up on comments you made earlier in French about video
lottery terminals. You described them as a cancer on Québecsociety?
M. Legault
: Yes.
Mme Johnson (Maya) : Why such strong language?
M. Legault
: I don't like those lottery video… How do you call that?
Mme Johnson (Maya) : Video lottery terminals, VLTs.
M. Legault
: VLT, let's call it VLT. I don't like those VLTs, because some poor
people sometimes put a good part of their budget in those…
Mme
Johnson (Maya) : VLTs.
M. Legault
: ...VLTs. So I think… Of course, I understand that it brings a lot
of money to the Government, but I think we should face them out and, right now,
I really don't understand how the Liberal Party can accept to increase the VLT.
They say, right now, that, in a bar, you would be able to have more than five
VLT, and I think that those terminals, when you have more than five, there's…
the specialists would tell you that it may put an indirect pressure on some
people to do what other people are doing wrongly, and I think right now,
personally, I think it's not moral to increase those terminals.
Mme
Johnson (Maya) : OK. And switching gears now, what do
you make of Mr. Lisée's comments yesterday on immigration and the ideal
immigrants?
M. Legault
:
I don't want to get involved in fight between Mr. Lisée and Mr. Cloutier. Our
positions are clear : we want to have tests of language and values for new
immigrants; we want that the religious signs be forbidden for people in
authority, including teachers; and, because of the unemployment rate of 18%, we
would like to decrease the number of immigrants from 50,000 to 40,000 to have a
better integration of immigrants.
Mme Johnson (Maya) : But do you think it's problematic when someone who is running for
the leadership of a party suggests that certain immigrants from particular
countries, European ones, are better than other immigrants coming from
elsewhere?
M. Legault
:
I think that the immigration is positive, has been always positive for Québec.
It's not only an economic question. They bring a lot to Québec, but, in order
that they be happy and we be happy, we need to have a better integration, and I
think right now it's too much, 50,000, to have a good integration. And I repeat
that it's a lot more than what they have in United States or in France. Thank
you.
(Fin à 11 h 39)