(Treize heures quarante-six minutes)
Mme Anglade : Bon, alors,
bonjour à tous. Au cours des dernières semaines, vous avez vu que l'on a
détaillé davantage la vision économique du gouvernement, qui est basée sur
trois piliers importants que sont le manufacturier innovant, les exportations
et l'entrepreneuriat. Il y a deux semaines, je déposais les plans de mon
ministère, le plan stratégique de mon ministère de même que celui du CRIQ, du
Centre de recherche industrielle du Québec, et de celui d'Investissement
Québec, avec la même volonté, en fait, de réexpliquer les piliers que nous
avons que sont le manufacturier innovant, les exportations et l'entrepreneuriat
et en annonçant, particulièrement, 500 millions de dollars pour le
manufacturier innovant.
Un des éléments que je mentionnais lors de
la présentation de ces plans-là, c'était la volonté, pour nous, de poursuivre
la transformation qui a été entamée par Pierre Gabriel Côté à l'intérieur
d'Investissement Québec et de nous assurer qu'Investissement Québec soit une
organisation qui soit plus proactive, plus agressive sur le terrain, en train de
démarcher des projets, et que moi, j'allais faire tout ce qui était en mon
possible pour nous assurer qu'on allait bien accompagner Pierre Gabriel Côté
dans cette transition-là, dans l'accélération, donc, de cette
transformation-là.
Et c'est pour ça qu'aujourd'hui je suis
donc très heureuse d'annoncer l'arrivée, à la tête d'Investissement Québec, de
Mme Monique Leroux. C'est une annonce qui est importante et qui s'inscrit
dans la volonté du gouvernement de poursuivre le travail entamé par Pierre
Gabriel Côté et d'accélérer la transformation au niveau d'Investissement Québec.
Deux éléments que j'aimerais souligner par
rapport à Monique Leroux en termes de ses qualités intrinsèques de leader :
le premier, c'est bien sûr le fait que c'est une femme qui a un CV remarquable,
qui a énormément d'expérience et qui a su, au fil des années, transformer une
grande organisation au Québec, qui s'appelle Desjardins; le deuxième, c'est
aussi la capacité de Monique Leroux à mobiliser les acteurs économiques. Et il
est évident qu'on veut toujours assurer une plus grande cohérence entre les
différents acteurs économiques et que Monique Leroux aura un rôle important à
jouer là-dedans.
Donc, je pense que nous avons, avec
l'équipe que je qualifierais de «Leroux-Côté», une excellente dynamique, un
beau tandem qui va permettre, encore une fois, à Investissement Québec de
rencontrer les objectifs, qui sont exigeants par rapport à la suite des choses
et par rapport aux prochaines années.
Vous me permettrez de terminer en disant
que je souligne l'engagement qu'a eu M. Louis Roquet pendant deux ans avec
Investissement Québec. Ça nous prend des gens qui décident de s'impliquer en
politique, ça nous prend des gens qui décident de s'impliquer au niveau du
service public. C'est ce qu'il a fait à plusieurs reprises, mais notamment dans
les deux dernières années, avec Investissement Québec, et j'aimerais souligner
l'apport qu'il a eu au niveau du conseil d'administration. Voilà.
M. Bergeron (Patrice) :
Pourquoi il fallait que M. Roquet soit remplacé?
Mme Anglade : Bien, écoutez,
premièrement, lors de ma rencontre avec M. Roquet, il m'avait mentionné le
fait qu'il souhaitait démissionner pour poursuivre d'autres opportunités, et donc
c'est ce qui a été fait. Et, dans les discussions que... dans les échanges que
j'ai eus avec lui par la suite, on a convenu qu'on lui trouverait un
remplaçant. C'est ce qui a été fait.
M. Lessard (Denis) : Investissement
Québec, ça fonctionne beaucoup avec l'appui… ça appuie les banques ou, en tout
cas, ils interviennent dans les garanties de prêt auprès des entreprises avec
les banques, très souvent. Quelle opinion vous pensez que les autres
institutions bancaires — je ne sais pas, la Banque Nationale, la
Banque Royale — vont avoir maintenant qu'ils voient quelqu'un qui est
biaisé, en tout cas, qui est très «Desjardins» à la tête de l'organisation, là?
Ce n'est pas…
Mme Anglade : Deux volets à
votre question. Au niveau des banques, je vous dirais qu'au-delà du fait que
Mme Leroux a été présidente de Desjardins, c'est d'abord et avant tout une
grande leader d'un point de vue économique au niveau québécois. Et je pense à
tous les dirigeants de banque que je connais, et je pense qu'ils vont
reconnaître la qualité intrinsèque du leader que nous avons en avant de nous
qu'est Monique Leroux, et je ne pense pas qu'il y ait quelqu'un qui va penser
qu'il y a un problème par rapport à ça. Premier volet de la réponse.
Deuxième volet de la réponse, c'est qu'au
niveau des Emplois supérieurs on s'est assurés qu'il n'y ait pas de conflit
d'intérêts qui soit en lien avec les conseils d'administration de Mme Leroux.
Donc, il y a eu tout un travail exhaustif qui a été fait de ce côté-là, et
c'est ce qui me permet aujourd'hui, donc, d'annoncer sa nomination.
M. Bergeron (Patrice) :
Est-ce que vous avez examiné d'autres candidatures?
Mme Anglade : On a regardé, on
a considéré d'autres candidatures, mais notre premier choix, c'était Monique
Leroux.
M. Lessard (Denis) :
M. Roquet, puis M. Bazin avant lui, c'étaient comme des fins de
carrières, puis ils passaient l'essentiel de leur temps à Investissement Québec.
Est-ce qu'on attend la même chose de Mme Leroux ou…
Mme Anglade : En fait, ce n'est
pas dans ces termes-là que je le verrais. Je pense que c'est en termes d'objectifs
qu'il faut regarder ça. Mme Leroux va certainement passer passablement de
temps à Investissement Québec, mais, dans les discussions que nous avons eues
toutes les deux, ça a été vraiment sur les objectifs de la transformation à
accélérer chez Investissement Québec, la nécessité d'être sur le terrain de
manière systématique, la nécessité de rencontrer les trois piliers importants
de la vision économique au niveau du manufacturier innovant, des exportations
et de l'entrepreneuriat, et là-dessus on est très, très, très alignées.
M. Lessard (Denis) : Ce n'est
pas exclusif, elle peut cumuler d'autres conseils d'administration?
Mme Anglade : Oui, oui, vous
avez raison.
M. Lessard (Denis) : Ce n'est
pas évident, les conseils d'administration qui ne sont pas en... comment
dire... porter de l'ombre à sa tâche à Investissement Québec...
Mme Anglade : D'un point de
vue conflit d'intérêts?
M. Lessard (Denis) : Oui, c'est
ça.
Mme Anglade : C'est pour cette
raison que nous avons pris plusieurs semaines avec les Emplois supérieurs... J'ai
demandé particulièrement aux Emplois supérieurs de regarder la candidature et
d'évaluer tout risque potentiel de conflit d'intérêts. Ils nous sont revenus et
ils nous ont dit qu'il n'y avait pas de problème.
Mme Lajoie (Geneviève) :
Donc, elle ne se retire d'aucun C.A. sur lequel elle était jusqu'à maintenant?
Mme Anglade : Pardon?
Mme Lajoie (Geneviève) : Elle
ne se retire d'aucun conseil d'administration qu'elle avait jusqu'à maintenant?
Mme Anglade : Non, elle va se
retirer d'un certain nombre de conseils d'administration — je n'ai
pas la liste en avant de moi, spécifiquement — et elle va en garder
un certain nombre également. Donc, elle va siéger sur le conseil d'administration
d'Investissement Québec, et il y aura également d'autres conseils d'administration.
Ceux qu'elle a décidé de conserver ont été validés par les Emplois supérieurs.
M. Bergeron (Patrice) : Vous
avez dit qu'elle allait passer passablement de temps, donc, à Investissement
Québec. Est-ce que vous avez la garantie ou la confirmation que ça va être sa
priorité au cours des prochaines années, Investissement Québec?
Mme Anglade : Oh! je crois qu'il
est très clair, dans les discussions que nous avons eues, que ça allait être
une priorité pour Mme Leroux. C'est un engagement important aussi, puis
elle l'interprète également de cette manière-là. C'est un engagement important
non seulement pour Investissement Québec et pour la transformation de
l'organisation, mais aussi pour la mobilisation des acteurs économiques du
milieu. Donc, c'est ces deux pans-là, et je pense qu'elle est très enlignée.
Encore une fois, on a eu de très bonnes
conversations. C'était notre candidate... la candidate que l'on privilégiait,
mais également il fallait qu'il y ait une volonté de sa part de le faire. Et
elle a réfléchi à la question pour revenir puis dire, de manière très positive
et très assurée, comme on la connaît, de nous dire que c'est ce qu'elle
souhaitait faire pour les trois prochaines années.
Mme Dufresne (Julie) : Est-ce
que, dans son mandat, il y aura, en partie, d'essayer de s'assurer de maintenir
au Québec certains fleurons, des entreprises d'ici, des sièges sociaux?
Mme Anglade : Aujourd'hui,
avec Investissement Québec, ces discussions-là ont lieu. On a une veille qui
s'effectue au niveau des... ce que vous appelez les fleurons... les sociétés
importantes au Québec, les sièges sociaux importants au Québec, il y a déjà une
veille. Donc, il est évident que ça fait partie des discussions que nous avons
eues et que nous allons continuer à avoir avec Investissement Québec par
l'intermédiaire et de Pierre Gabriel Côté et de Monique Leroux.
M. Lessard (Denis) : Avant de
faire le saut en politique, P.K.P. avait fait un premier pas avec... au conseil
d'administration d'Hydro-Québec. Est-ce que vous pensez que... vous souhaitez
que ce soit un premier pas vers une vie politique active?
Mme Anglade : Alors, voilà,
M. Lessard, une question que nous n'avons absolument pas abordée avec
Mme Leroux, mais je vous invite à lui poser la question. Ce n'est pas du
tout dans cette optique-là que...
M. Lessard (Denis) : Vous n'avez
pas discuté...
Mme Anglade : Non, aucunement,
aucunement.
M. Lessard (Denis) : Est-ce
que vous souhaitez ou est-ce que vous...
Mme Anglade : Non, bien, moi,
je n'ai rien à souhaiter, à ne pas souhaiter. Je pense que c'est... Honnêtement,
à l'étape où elle est rendue dans sa carrière, je pense que cette contribution-là
lui tenait à coeur, c'est la raison pour laquelle elle a accepté. Mais en aucun
cas nous n'avons discuté d'autre chose que le mandat d'Investissement Québec.
M. Boivin (Simon) :
Pouvez-vous nous rappeler, juste question technique, là, la rémunération,
comment ça fonctionne à la présidence du C.A. d'Investissement Québec?
Mme Anglade : Pour le
président du C.A., la rémunération est d'environ 37 000 et peut-être 157
exactement, je n'ai pas les chiffres. C'est 37 000 quelque chose par
année. Il y a un jeton de présence, pour chacun des conseils d'administration
de 857 $, si ma mémoire est bonne. Alors, c'est la même rémunération que
Louis Roquet avait, à la différence près que Louis Roquet était également un...
il avait déjà une pension du secteur public, donc elle avait été ajustée à la
baisse à cause de ça. Mais c'est la même rémunération, autrement, donc c'est
37 000 $ par année environ.
M. Lessard (Denis) : Louis
Roquet finissait l'année avec 50 000 $... 48 000 $, sa
dernière...
Mme Anglade : Ça devait
comprendre les jetons, à ce moment-là, les jetons de présence, les 850 $
que vous devez additionner à ça, mais le total de la rémunération, c'est
vraiment 37 000, comme je vous dis... 157, c'est de mémoire, là, mais...
et 857 $ pour les jetons de présence.
M. Hicks
(Ryan) : Can you explain a little bit what her
role would be? What does that involve?
Mme Anglade :
So the role of the… well Chairman of a… Chairwoman of the board, for starters,
so… manages the board, but beyond that is really the idea that she could
accelerate the transformation of Investissement Québec that has started with
Pierre Gabriel Côté. So, the transformation, what we mean by that is we want to
have the people at Investissement Québec on the ground meeting companies,
meeting entrepreneurs and making sure that they are heard, that we have
programs supporting what they want to do, and for that we need somebody that
can support Pierre Gabriel Côté in… with the right vision and somebody with the
right level of energy as well. That's definitely her first and most important
role.
The other element of her
role is the ability to mobilize the business community, if you will. We need to
make sure that we have consistency in the business community as we think about
the economy of Quebec. That's something that is really important to me as that
we can again mobilize the people in one direction, and I think she is going to
be playing a key role in that.
M. Hicks (Ryan) : What does that mean, «consistency»? What do you mean when you say «consistency»?
Mme Anglade :
We need to align, we need… We have a number of «chambres de commerce», of… «Conseil
du patronat», a number of organizations that are involved in the business
sector and I believe that there is more coherence or more… that's what I mean
by «consistency», more coherence that we need to have between all those organizations to move forward. And, again, I believe that she
can play that role, she can mobilize those people around a common goal. This is
something that I have in mind that we need to do more consistently across Québec, and I think she's going to be a good
person to do that or to help with that.
M. Authier (Philip) : Is she a useful person in your strategy to create 250 000 jobs, your electoral promise, of the Liberals? Is
this a key part of your strategy to create more jobs?
Mme Anglade :
Well, the most important thing for me is really to focus on the three pillars
that I have talked about around the economy, so… the first pillar being
advanced manufacturing, the second one being the exports and the third one
being entrepreneurship, and everything has to be aligned according to these
three pillars. And that's where she comes in, and she needs to play a role and
support that strategy.
Ultimately, what we want
is that those three pillars do create jobs and that we reach the objective, the
ambitious objective that we have. And, in that sense, she's totally instrumental
to make it happen.
M. Authier (Philip) : And do you think this will help the Government's image on the
economic front? We have a Government that's being beat up all the time by the
opposition, everyday. Do you think it's a good strategy to change your image?
Mme Anglade :
So, I didn't see a lot of beat-up recently in the last few days…
M. Authier (Philip) : Not physical beating, as you understand, I'm talking about…
Mme Anglade :
But, what I would say, is : You have a Government that's in front of you
that has balanced the budget, something that hasn't happened in a very long
time in Québec. You have a Government that has created jobs in 2015, is really
working actively on this. And what we want to do is to be a team and attract
people that can make a difference, and we believe that Monique Leroux is the perfect
person to join the team.
M. Hicks (Ryan) : Does part of her job… Will part of her job involve coming up with a
strategy to keep headquarters in Québec?
Mme Anglade :
This is something that we do on a regular basis because we have… we're watching
what's going on right now with our companies. And a good example of that is
St-Hubert, where we were involved, we had conversations, it didn't happen. But
we are following headquarters, in general, with Investissement Québec. This
will continue and this could, indeed… well, it's not that «it could», it will,
by definition, be a conversation that we will have because I already have those
conversations with Pierre Gabriel Côté. Merci à vous.
(Fin à 14 heures)