(Douze heures quarante-deux minutes)
M. Péladeau : Alors, si vous
permettez, donc, je souhaiterais faire une intervention sur, donc, l'étude de
crédits de ce matin, mais je présume que vous souhaitez également, donc, que je
parle de l'annonce que je viens de faire à mes collègues députés au caucus.
Alors, j'ai décidé de donner suite au
souhait de notre collègue Pierre Duchesne d'alléger ses fonctions et je lui ai
offert le poste de conseiller principal. Et, à cet égard, il va maintenir, donc,
les relations que nous devons maintenir, par définition, avec les grands
partenaires, que ce soient les organisations agricoles, les organisations
syndicales, tous ceux et celles qui veulent entretenir un dialogue avec le chef
de l'opposition et le chef du Parti québécois. J'ai, dans la foulée, décidé de
nommer Annick Bélanger directrice de cabinet et j'ai informé également
donc le caucus que Manuel Dionne se joindrait très bientôt au département
de communications.
Alors, je souhaiterais aussi vous
entretenir, ce matin, de la caisse. Nous avons eu l'occasion et le privilège
d'interroger le président qui était présent avec son équipe de direction et
nous l'avons interrogé sur son souhait et sa vision de la caisse à l'égard de
cette mission économique du développement ainsi que du maintien des sièges
sociaux. Il a considéré qu'il avait rencontré et rempli ses fonctions. Or, nous
sommes quand même obligés de constater qu'il y a un exode des sièges sociaux
depuis les derniers mois et que, contrairement à l'époque où la Caisse de dépôt
investissait de façon massive, également aussi sous la direction de l'actuel
président de la Caisse de dépôt, donc Michael Sabia, que, depuis les deux
dernières années, malheureusement, ces investissements ont diminué de façon
sensible.
Alors, je vois mal comment on peut
maintenir une stratégie de maintien des sièges sociaux et, en même temps aussi,
désinvestir comme nous l'avons fait depuis les deux dernières années. Il y a
une incohérence de la part de la politique du gouvernement, et nous
souhaiterions voir le premier ministre et le chef du Parti libéral du Québec
préciser sa véritable intention concernant notre développement économique et
nos outils financiers.
Le Modérateur
: Merci,
M. Péladeau. Micro de droite, Alain Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) :
M. Péladeau, bonjour. Bon, vous avez dit que M. Duchesne vous a
demandé un allègement de tâche, mais on savait très bien que son style de
gestion était très contesté et qu'il y avait énormément de grogne à l'intérieur
du caucus et chez les militants. Est-ce que ce n'est pas ça qui a plutôt
justifié votre décision, là? Vous sentiez que ça n'allait pas très bien.
M. Péladeau : Il a demandé un
allègement de ses tâches. Pierre est quelqu'un qui a une expérience indéniable,
Pierre est un militant de toujours, Pierre a d'énormes talents, et c'est la
raison pour laquelle je lui ai confié la tâche, après avoir donné ouverture à
son souhait de voir alléger ses fonctions, cette tâche de conseiller principal
auprès du chef de l'opposition officielle.
M. Laforest (Alain) : Est-ce
qu'il vous a demandé d'alléger ses tâches parce qu'il n'était plus capable de
tenir la pression venant du caucus?
M. Péladeau : Il m'a demandé
d'alléger ses tâches, et c'est ce que j'ai fait.
M. Laforest (Alain) :
Concernant le passage de M. Sabia, il a quand même dit que, cette année,
avec l'investissement de Bombardier, on avait un investissement au Québec à
hauteur de 4,3 milliards de dollars. Vous trouvez que ce n'est pas suffisant?
M. Péladeau : Oui, mais il l'a
dit lui-même, il considère donc que la forme de la transaction Bombardier
Transport, que ce n'est pas une transaction au Québec, c'est une transaction...
Et d'ailleurs le premier ministre, le chef du Parti libéral du Québec le dit
fréquemment en Chambre, il considère que Bombardier Transport n'est pas une
entreprise québécoise parce que le siège social est en Allemagne. Ça ne veut
pas dire qu'il n'y a pas d'activités au Québec, bien au contraire. Il y en a
d'importantes, dont notamment à La Pocatière.
Donc, il s'agit pour nous, donc, de
définir et d'utiliser la définition qu'ils utilisent eux-mêmes, et, lorsqu'on
retient cette définition, nous sommes obligés de conclure que, depuis les deux
dernières années, c'est-à-dire les deux années où le gouvernement libéral est au
pouvoir, qu'il y a une diminution des investissements de la caisse au Québec.
Le Modérateur
: Merci.
M. Robillard, La Presse canadienne.
M. Robillard (Alexandre) :
Bonjour, M. Péladeau. Est-ce que M. Duchesne vous a dit pourquoi il souhaitait
que ses tâches soient allégées?
M. Péladeau : Il a souhaité
voir ses tâches allégées, et j'ai donné ouverture à son souhait.
M. Robillard (Alexandre) :
Mais est-ce qu'il vous a dit pourquoi il souhaitait que ses tâches devaient
être allégées?
M. Péladeau : Il considérait
qu'il était au moment où ses tâches devaient être allégées, et je réitère ce
que je disais à votre collègue : Pierre est un militant, Pierre est un
homme de talent, est un homme de qualité, et nous souhaitons le garder auprès
du chef de l'opposition officielle, du chef du Parti québécois. Il y a beaucoup
de travail devant nous, et je suis personnellement convaincu qu'il va pouvoir
s'acquitter de sa tâche avec tout le talent et le brio que nous lui
connaissons.
M. Robillard (Alexandre) :
O.K. Vous avez évoqué à plusieurs reprises l'automne dernier des tensions à la
suite de votre arrivée, des changements que vous aviez effectués au sein du
caucus. Est-ce qu'avec le départ de M. Péladeau il y aura moins de tensions au
sein du caucus?
M. Péladeau : Le départ de M.
Péladeau? Je ne suis pas parti encore, là, M. Robillard. Souhaitez-vous que je
parte? C'est un lapsus intéressant, ça, là, là.
M. Robillard (Alexandre) :
Je vous laisse analyser, je ne sais pas quoi en penser moi-même. Mais je
voulais simplement vous dire... Donc, est-ce qu'on doit penser qu'avec le
départ de M. Duchesne ces tensions vont diminuer?
M. Péladeau : Écoutez, c'est
une interprétation que vous faites, je pense qu'au caucus les choses vont très
bien. Maintenant, est-ce qu'il y a des débats? Je vous l'ai déjà dit, c'est
normal qu'il y ait des débats. Au Parti québécois, il y a des débats. C'est une
formation politique qui a toujours, justement, mis en valeur les débats. Est-ce
qu'il y a une uniformité, une homogénéité? Non, ce n'est pas le cas, et c'est,
je pense, dans, justement, le débat que le Parti québécois se définit et c'est
la raison pour laquelle c'est une formation politique pour laquelle j'assume la
direction.
M. Robillard (Alexandre) : Sur
un autre sujet, on apprend que, dans la campagne à la direction du Parti
libéral, M. Couillard a accepté des dons plus élevés que la limite de
500 $ qu'il s'était volontairement fixée. Qu'est-ce que vous pensez de ça?
M. Péladeau : Bien, écoutez,
j'ai écouté un petit peu, là. Je pense que c'est des erreurs. Il ne semble pas
que ce soit particulièrement, je dirais, significatif, là. De ce que j'ai
compris, il y avait peut-être eu trois erreurs. Je n'en ferais pas une
montagne, là.
Le Modérateur
: Merci.
M. Bélair-Cirino.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Oui, bonjour. Tout d'abord, une précision : Quand avez-vous demandé… En
fait, quand M. Duchesne vous a-t-il demandé d'alléger ses tâches?
M. Péladeau : Dans les
derniers jours.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Merci. Quel mandat confiez-vous à Annick Bélanger et en quoi elle est la
personne la plus apte à remplir les responsabilités de directeur de cabinet,
qui est un poste stratégique, donc important?
M. Péladeau : Bien, c'est mon
choix. J'ai décidé qu'elle soit directrice de cabinet. J'ai eu l'occasion de
travailler déjà très étroitement avec elle. Je pense que nous formons une bonne
équipe, mais cette équipe est également aussi accompagnée de Jean-François
Gibeault. Donc, ça va très bien.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Puis est-ce que vous avez consulté certains membres de votre députation avant
de procéder à la désignation de Mme Bélanger comme directrice de cabinet?
M. Péladeau : C'est, j'allais
dire, ma prérogatoire… non, c'est ma prérogative, et je l'utilise à bon
escient.
Le Modérateur
: Merci.
M. Vigneault, Radio-Canada.
M. Vigneault (Nicolas) : M.
Péladeau, est-ce que vous souhaitez, compte tenu que vous dites : C'est un
homme de talent, qu'il se présente aux prochaines élections générales dans
Borduas?
M. Péladeau : Écoutez, on
n'est pas là, là. On est en 2016. On verra très bien… Il y a deux ans devant
nous. On aura le temps amplement d'en discuter. Pour l'instant, je pense qu'on
doit faire notre travail parlementaire, et c'est ce à quoi nous allons
effectivement nous concentrer.
M. Vigneault (Nicolas) :
Souhaiteriez-vous qu'il soit candidat?
M. Péladeau : Je pense que c'est
prématuré de répondre à votre question. Je pense qu'on doit attendre en 2018. C'est
à ce moment-là qu'on va être en mesure de pouvoir parfaire notre stratégie
électorale. Pour l'instant, je réitère le fait qu'on doit se concentrer sur les
travaux parlementaires. Il y a énormément de travail à faire, je pense que nous
le faisons bien, et nous allons continuer à bien le faire.
Le Modérateur
: Merci.
M. Salvet.
M. Salvet (Jean-Marc) :
Bonjour, M. Péladeau. Sur la convergence, si vous permettez, M. Khadir propose
ce matin, dans une lettre ouverte, une espèce de test dans une partielle où un
libéral… qu'un libéral détiendrait, et donc il y aurait une espèce de primaire
entre vous. Est-ce que c'est une idée à laquelle vous pouvez agréer?
M. Péladeau : Écoutez, je n'ai
pas eu l'occasion de lire ce à quoi vous faites référence. Je pense que ce que
je peux dire, à l'heure actuelle, c'est que nous allons, et c'est le sens de ma
communication avec ma collègue Véronique Hivon, dans ce que nous souhaitons
aussi faire en sorte de bien solidifier, par le biais des groupes de la société
civile et notamment par le OUI Québec, que nous nous rassemblions, les forces
souverainistes, pour que nous puissions faire en sorte d'assumer le pouvoir,
assumer le pouvoir pour nous engager dans la direction de réaliser
l'indépendance. Alors, toutes ces conversations, ces discussions vont avoir
lieu. Je dirais, pour l'instant, que nous ne sommes fermés à rien du tout. Nous
avons et nous adoptons une perspective d'ouverture.
M. Salvet (Jean-Marc) : Comment
réconcilier cette volonté de converger avec QS — on verra la forme
que ça pourra prendre — avec les plans qui ont été concoctés à
l'interne, qui veulent qu'on aille recruter le plus possible de sympathisants
caquistes, là? On souhaite, au Parti québécois, aller recruter… bien,
c'est-à-dire faire des sympathisants caquistes des sympathisants péquistes.
Est-ce que les deux sont réconciliables?
M. Péladeau : Bien là, vous
m'apprenez ça, là. Je ne sais pas d'où est-ce que vous...
M. Salvet (Jean-Marc) : Le
parti a dit, dans...
M. Péladeau : Bien, toute formation
politique souhaite avoir davantage de militants, je pense que c'est sa nature même.
Mais de la façon dont vous vous exprimez, là, qu'il y aurait une opération pour
aller à la chasse des électeurs caquistes, je n'ai pas entendu parler de ça.
M. Salvet (Jean-Marc) : Merci.
M. Péladeau : Je vous en prie.
Le Modérateur
: Merci, M.
Salvet. M. Croteau.
M. Croteau (Martin) :
Bonjour, M. Péladeau. Une question sur Pierre Duchesne, si vous permettez. Vous
avez eu des bons mots pour lui tout à l'heure. Comment évaluez-vous le travail
qu'il a fait comme directeur de cabinet?
M. Péladeau : Écoutez, moi...
on vit en avant, là. Je pense que ce qui est important, c'est de donner suite,
effectivement, à ce qu'il a souhaité, et c'est ce que j'ai fait, et nous
regardons en avant,parce que je ne pense pas que ce soit bien, bien utile de
regarder en arrière. Il y a eu des changements, oui, c'est normal. Maintenant,
on regarde, parce que c'est... là, je pense, où on doit mettre l'accent et là
où on doit mettre les efforts, en avant, et se concentrer sur nos travaux
parlementaires.
M. Croteau (Martin) : Il y en
a qui pourraient penser qu'il s'agit d'une rétrogradation pour M. Duchesne.
M. Péladeau : Ah! bien, ça, je
ne pourrai pas empêcher qui que ce soit d'opiner de la façon dont vous le
faites, mais je tiens à vous réitérer le fait qu'il a souhaité... Pardon.
Excusez-moi, j'ai une grippe. Donc, à trouver... alléger ses fonctions, et je
lui ai donné suite, et il va continuer à travailler dans le cercle de proximité
du chef de l'opposition officielle.
M. Croteau (Martin) : Mais
plusieurs penseraient qu'un conseiller spécial, par exemple, aurait un salaire
moins intéressant qu'un directeur de cabinet, aurait peut-être des
responsabilités moins importantes. Donc, qu'est-ce que vous diriez à ceux qui
disent qu'il s'agit d'une rétrogradation pour M. Duchesne?
M. Péladeau : C'est
l'ouverture à son souhait. On ne peut pas rétrograder quelqu'un si
éventuellement quelqu'un souhaite effectivement donc voir alléger ses
fonctions. Et honnêtement je ne pense pas que ce soit pour le salaire que nous
nous engagions en politique.
Le Modérateur
: Merci.
M. Lacroix.
M. Lacroix (Louis) : Bonjour,
M. Péladeau.
M. Péladeau : M. Lacroix,
bonjour.
M. Lacroix (Louis) : Ça
marque quand même une transition, en fait, dans... vous êtes arrivé comme chef
du Parti québécois, M. Duchesne était votre premier chef de cabinet. Quel est
le bilan que vous faites de votre action, dans cette première partie de mandat,
à titre de chef du Parti québécois? Quel est votre bilan de ça?
M. Péladeau : Bien, vous avez
raison de poser la question. Effectivement, ça va faire effectivement bientôt
un mois, là, donc le 15 mai... pardon, un an, où j'aurai été choisi par les
militants du Parti québécois, les militants et les militantes, pour diriger
cette grande formation politique. Écoutez, je pense que nous faisons notre
travail, nous continuons à le faire et nous allons continuer à questionner. Et
je pense que c'est ça qui est intéressant, du côté de notre députation, c'est une
équipe. Le Parti québécois est une équipe, contrairement peut-être aux autres
formations politiques qui vont mettre en avant leurs joueurs-vedettes, là. Mais
le bénéfice que nous avons, nous, c'est d'avoir un spectre très élargi de
compétences, de personnalités, de régions aussi, autant, tu sais, dans la
région montréalaise que dans les régions du Québec. C'est une formation
politique qui est idéale, selon moi, et je persiste à penser, parce que c'est
comme ça également que j'ai agi dans mon parcours professionnel antérieur, que
nous gagnons en équipe et je vais continuer à m'appliquer à ce qu'il en soit
ainsi.
M. Lacroix (Louis) : Et, pour
revenir sur Mme Bélanger que vous venez de nommer comme chef de cabinet, vous
avez dit que c'est votre prérogative. C'est tout à fait vrai, mais qu'est-ce
qu'elle va apporter à votre travail, au travail de votre cabinet, à votre avis?
Parce qu'elle doit avoir des qualités importantes si vous l'avez nommée à ce
poste-là. Alors, qu'est-ce que vous attendez d'elle? Qu'est-ce qu'elle va
apporter?
M. Péladeau : Bien, c'est vrai
que le directeur de cabinet a des fonctions différentes de celles des
communications, donc... mais, en même temps aussi, lorsqu'on fait des
communications, on est toujours attentif à d'autres fonctions, c'est-à-dire les
fonctions de direction, dont notamment, je pense, en ce qui concerne les
comités sur lesquels nos collègues députés travaillent, la santé,
l'environnement, l'éducation, donc de bien faire en sorte que tout soit
adéquatement coordonné. Et je travaillais déjà... parce qu'on travaillait en
équipe, Pierre, Annick, Jean-François et moi. C'est ce qu'on pourrait effectivement
conclure, que c'est l'entourage immédiat, là, du chef de l'opposition
officielle. Donc, nous allons continuer à travailler dans la même direction
avec des modifications de fonctions, mais pas des modifications majeures.
M. Lacroix (Louis) : Et sa
plus belle qualité à Mme Bélanger, ce serait quoi, à votre avis, pour le
travail que vous lui offrez?
M. Péladeau : Bien, elle
travaille fort. Je pense qu'en politique, vous savez, parce que vous aussi,
vous êtes logés à la même enseigne, c'est 375 jours par année, hein? Alors,
elle n'a pas peur aux défis.
Le Modérateur
: Merci.
M. Bellerose.
M. Bellerose (Patrick) :
Bonjour, M. Péladeau. Juste une petite précision sur M. Duchesne :
Étiez-vous personnellement satisfait de son travail?
M. Péladeau : Oui.
M. Bellerose (Patrick) :
Merci. C'est clair. Pourquoi avoir publié votre lettre ouverte en fin de
semaine? Est-ce qu'il y a un échéancier dans lequel ça s'inscrit? Est-ce qu'il
y a une urgence de créer la convergence souverainiste?
M. Péladeau : Non, il n'y a
pas de, je dirais, de positionnement temporel en tant que tel, là, il y a la
nécessité de le faire. Alors, ça aurait pu être la semaine précédente ou la
semaine suivante. Ça s'est fait parce que ça s'est fait ce week-end. Et, des
fois, c'est aussi en fonction de la disponibilité des pages dans les journaux.
Vous savez, ce n'est pas nous qui dirigeons les emplacements à l'intérieur des
quotidiens.
M. Bellerose (Patrick) :
Justement, dans votre lettre, vous dites que les partis d'opposition, en fait
les autres partis et la société civile vont pouvoir influencer le programme du
PQ au congrès de 2017. Est-ce que ça va être un processus formel qui va
permettre aux autres partis et aux sociétés civiles d'influencer le programme?
M. Péladeau : Non. Je pense
qu'un processus informel, c'est une réalité politique à laquelle les Québécois
et les Québécoises vont dorénavant… dans lequel ils évoluent, et faire
l'économie de cette réflexion m'apparaîtrait en détachement avec cette
réalité-là. Et j'ai confiance, justement, à la capacité d'apprécier
adéquatement ce qu'on pourrait considérer être la réalpolitique de la part des
sympathisants et des militants du Parti québécois concernant cette
reconfiguration pour justement faire en sorte de… Je ne veux pas dire qu'on va
avoir une dialectique entre les deux formations politiques, mais il va y avoir
des échanges, et je suis convaincu que ces échanges vont être fructueux de part
et d'autre.
Le Modérateur
:
…dernière, M. Bellerose.
M. Bellerose (Patrick) : …ouvert
à des compromis importants pour satisfaire Québec solidaire en vue d'une
convergence.
M. Péladeau : Pardon?
M. Bellerose (Patrick) : Vous
dites que vous êtes ouvert à des compromis importants pour satisfaire Québec
solidaire en vue d'une convergence.
M. Péladeau : Je pense que les
militants du Parti québécois et les militantes vont avoir une attitude
d'ouverture à l'endroit de cette nécessité de rassembler les forces
souverainistes.
Le Modérateur
: Merci.
M. Gagnon.
M. Gagnon (Marc-André) :
Bonjour, M. Péladeau. Justement, à l'heure où vous appelez donc à l'union, à la
convergence des forces souverainistes, est-ce qu'il n'était pas, pour vous,
opportun en quelque sorte de procéder à ces changements, donc, à la direction
de votre cabinet, ne serait-ce que pour évacuer certaines tensions dont il a
été souvent question?
M. Péladeau : Non, il n'y a
pas de relation, il n'y a pas de rapport.
M. Gagnon (Marc-André) :
Donc, il n'y a aucun lien entre…
M. Péladeau : Il n'y a pas de
lien entre…
M. Gagnon (Marc-André) :
…cette modification-là et votre appétit pour la convergence des forces
souverainistes? Alors, à ce moment-là, pouvez-vous, à tout le moins,
reconnaître que, sous la direction de Pierre Duchesne, il y avait des tensions
au sein…
M. Péladeau : Je ne
reconnaîtrai rien. Je n'ai pas à reconnaître ce que vous nous dites, là. Vous
me posez des questions, là, des…
M. Gagnon (Marc-André) : Mais
c'est qu'il y a des faits qui parlent, M. Péladeau. Il y a eu plusieurs…
M. Péladeau : Pardon?
M. Gagnon (Marc-André) : Il y
a des faits qui parlent. Il y a eu plusieurs départs successifs au sein de
votre aile parlementaire qui ont été associés au comportement de votre maintenant
ex-directeur de cabinet. C'est quelque chose que vous niez?
M. Péladeau : Non, il y a eu
des changements, mais ces changements-là, je l'ai dit, se font dans le cours
normal, entre guillemets, des affaires, pour employer une expression populaire,
là. Maintenant, est-ce qu'il y a eu des départs à la direction des communications?
Oui. Mme Yaccarini a souhaité, donc, aller au privé. Il y a Mme Fournier qui a
souhaité, donc, considérer la perspective de se présenter à la direction d'une formation
politique. Moi, je dirais que c'est dans le cours normal des choses que ce
genre de situation là arrive et je n'accréditerais pas la thèse qui est la vôtre
à cet égard-là.
M. Gagnon (Marc-André) :
Donc, vous évacuez tout lien entre ces départs et le comportement de M.
Duchesne au sein de votre aile parlementaire.
M. Péladeau : Oui. Tout à fait,
oui.
Le Modérateur
: Merci.
Dernière en français, je crois, M. Gentile.
M. Gentile (Davide) : M.
Péladeau, est-ce que la convergence est une condition essentielle à une
victoire des opposants aux libéraux en 2018?
M. Péladeau : Je pense que la
convergence est un élément essentiel à la victoire. C'est un élément que nous
devons considérer prioritaire si nous souhaitons réaliser l'indépendance.
Encore une fois, il y a une reconfiguration du paysage politique, et ce n'est
pas uniquement au Québec que cette reconfiguration a eu lieu. C'est, je dirais,
généralisé dans un grand nombre de pays. Je pense à l'Espagne, je pense à la
Catalogne, évidemment plus particulièrement à la Catalogue avec le résultat des
dernières élections. Donc, dans ce sens-là, ce rassemblement a été réalisé
ailleurs, et, à certains endroits aussi, il ne l'a pas été.
Donc, c'est la preuve par l'inverse, si je
puis dire, que le rassemblement m'apparaît essentiel et c'est la raison pour
laquelle je l'ai déjà dit dès mon arrivée quand même à la tête et que nous
formalisons encore davantage la perspective à laquelle nous croyons.
M. Gentile (Davide) : Donc, ce
serait une convergence plus axée vers Québec solidaire, ou vers la CAQ, ou
plutôt du côté de Québec solidaire?
M. Péladeau : Bien, aujourd'hui,
ça nous apparaît essentiel de faire le nécessaire pour rassembler les forces
souverainistes, et c'est le fil directeur sur lequel nous allons travailler.
Le Modérateur
: En
anglais, Mme Fletcher.
Mme Fletcher
(Raquel) : Good morning. On another subject, a
study came out this morning talking about the rate of violence in school which
has decreased slightly over the last two years.
M. Péladeau : I am sorry, can you talk a little bit
louder? Because I don't get it.
Mme Fletcher (Raquel) : Yes, OK. A study came out this morning talking about violence in
schools…
M. Péladeau : Who?
Mme Fletcher (Raquel) : A study.
M. Péladeau : Study?
Mme Fletcher (Raquel) : Yes, new research that showed that violence in schools has decreased
a little bit since 2013. What is your perception of violence in Québec schools?
M. Péladeau : Well, there's certainly something that, you know, we need to be
aware of and certainly something that we need to fight. I guess that, you know…
What will be the definition of violence? Is it, you know, physical violence? Or
also, could take, you know, the shape of intimidation. These are things that
certainly will, you know, get our attention open.
Mme Fletcher (Raquel) : There was also a finding that there was a slight increase in the
number of ethnic conflicts and… I mean, not substantial, but there was a slight
increase in ethnic conflicts. What do you think that the Government should do in order to decrease
that number?
M. Péladeau : I'm sorry, I'm not going to be able, you know, to give details on
this because, you know, it's something that I didn't have the chance to look
at. Sorry about that.
Le Modérateur
: Merci. M. Hicks.
M. Hicks (Ryan) : Mr. Péladeau, how would you describe Mr.
Duchesne's job performance as chief of staff?
M. Péladeau :
How should I describe?
M. Hicks (Ryan) : How would you describe Mr. Duchesne's
job performance as chief of staff?
M. Péladeau : Well, you know, I
mentioned to you that, you know,
he asked to have his job, you know, reduced, and I was opened to that, but I think Pierre, you know, had a great contribution. So then,
therefore, I asked him to be, you know, advisor. He will be a principal advisor and making sure that we
will keep, you know, a strong
relationship with the different groups, I think, you
know, what we call «grands partenaires», so unions,
organizations in the education and health, and that's very important for, you know, the leader of the Opposition to
make sure that, you know, we
keep in touch with them and that we have the proper vehicle to make sure that, you know, we are in relation with them.
M. Hicks (Ryan) :And why do you think he would be good in
that job?
M. Péladeau : Because he is dedicated.
Le Modérateur
:
Ah! Oui, Mme Johnson.
Mme Johnson (Maya) : Oui,
merci. Hello, Mr. Péladeau. There had been speculation as
far back as January, at the caucus in Jonquière, about Mr. Duchesne's
future, and today appears to be a confirmation that perhaps maybe there was
some tension behind the scene. How else can you explain this change?
M. Péladeau : Well, you're just right, you know, you say «speculation», and today there is the announcement, so I
guess that speculations are just off.
Mme Johnson (Maya) : So there is no truth to comments that we've heard that there were
tensions behind the scenes whether have…
M. Péladeau : Well, we heard so many comments, and unfortunately I guess that I
should need an hour or two hours, you know, to be able to line up all those comments. What I can say today is
that he is part of, you know,
the cabinet and we look forward to continue to work with him.
Mme Johnson (Maya) : On another topic, Mr. Legault has suggested that students
should be going to school from the ages of 4 to 18. Do you agree with that?
M. Péladeau : Well, first of all, we should say that, you
know, four years old was a proposal of the Parti québécois. You
know, we really believe in this and we always said that
socialization as early as possible will be one of the good tools that we should
use regarding, you know, «le
décrochage scolaire». So we believe that we need to make sure that we will have
all the appropriate ingredients to make sure that we will move in this
direction.
You
know, 16 to 18, we need to think about this, because
that certainly, you know, will
create an environment… You know,
we don't want to have black market labor, things like that. Because who's going
to be in the position to check : Are you 17 or 18, you know, are you 15 or 19? Well, that will be certainly highly complicated.
We understand, because we
share his perspective regarding, you know, the importance of education, but we think that to… we will,
instead of going in the kind of forcing the issue, that we need, you know, to help instead of force.
So, this is, you know, the kind of philosophy that we'll
get and we will continue to move on.
Le Modérateur
:
Merci beaucoup.
M. Péladeau : Merci. Au revoir.
(Fin à 13 h 7)