Point de presse de M. André Boisclair, député de Pointe-aux-Trembles et chef du deuxième groupe d'opposition
Version finale
Le mardi 27 mars 2007, 14 h 01
Salle Bernard-Lalonde (1.131),
hôtel du Parlement
(Quatorze heures une minute)
M. Boisclair: Alors, mesdames et messieurs, bonjour. Les résultats de l'élection d'hier sont évidemment décevants. C'est un cliché de dire que les électeurs ont parlé, que la démocratie s'est exprimée. C'est aussi peut-être un autre cliché pour tout politicien de dire qu'il a entendu le message de la population, mais je pense que ce qui est moins cliché, c'est d'en tirer les conséquences et d'agir en conformité avec celles-ci.
J'ai évidemment longuement réfléchi hier sur le rôle et la place qu'occupera le Parti québécois à la fois à l'Assemblée nationale et dans l'espace politique québécois. D'abord, nous avons une équipe très forte à l'Assemblée nationale. Je dirigerai une équipe de joueurs expérimentés, mais j'ai de nouvelles recrues aussi très prometteuses.
Je pense que c'est aussi important de constater que nous avons balayé le Saguenay-Lac-Saint-Jean, l'Abitibi, la Côte-Nord, une bonne partie de la Gaspésie et du Nord-du-Québec. Le Parti québécois, donc, demeure un parti avec de profondes racines dans les régions et qui jouit aussi d'un soutien important dans les grandes villes, et il dispose d'une représentation assez importante sur l'île de Montréal.
D'autre part, le nombre de sièges que nous occuperons, soit presque le tiers, signifie que nous aurons à notre disposition des moyens parlementaires importants. Le Parti québécois pourra continuer de faire rayonner ses idées, celles d'un Québec ouvert, celles d'un Québec plus prospère, plus riche et plus libre. Et nous le ferons de l'Assemblée nationale du Québec. Par ailleurs, comme troisième parti, il jouira d'un rapport de forces important.
L'Assemblée nationale sera dorénavant composée en majorité de députés représentant une majorité d'électeurs pour qui la tenue d'un troisième référendum sur la souveraineté ne constituait pas, à l'évidence, une priorité. Par ailleurs, la montée de l'Action démocratique du Québec signifie que la population souhaite un vrai changement, tant sur les façons de faire des politiciens que sur la question nationale. En ce sens, presque le deux tiers de l'Assemblée nationale est représenté par des gens qui estiment que le statu quo constitutionnel n'est pas acceptable.
Nous, du Parti québécois, devons prendre acte de ce fait et en tirer les conséquences. Pour ma part, j'entends faire tout ce qui doit être fait pour que les péquistes ne sombrent pas dans le déni. La souveraineté est toujours souhaitable mais, à l'évidence, à court terme, elle n'est pas réalisable.
Je constate également, malgré une feuille de route que je croyais attirante, sérieuse et rigoureuse, que nous n'avons pas su convaincre les électeurs. Est-ce que c'est parce qu'elle était trop à droite, trop à gauche, est-ce qu'elle n'incluait pas suffisamment de mesures pour les familles ou, encore, pour l'environnement? Ce sont des choses dont nous devrons discuter dans les prochaines semaines.
En tout état de cause, comme chef du Parti québécois, j'assume la responsabilité des résultats d'hier et je n'entends pas chercher de faux-fuyants. Ce que j'entends faire dans les prochains jours et dans les prochaines semaines, c'est de réunir le caucus des députés, de réunir les instances du Parti québécois afin de planifier la stratégie de la prochaine année et faire ce qui est nécessaire pour que, dès la prochaine élection, le Parti québécois puisse aspirer à nouveau à former le gouvernement.
Dans l'immédiat, il me fait plaisir de vous annoncer que Mme Diane Lemieux occupera les fonctions de leader en Chambre et que M. Stéphane Bédard occupera les fonctions de whip. Pour le reste, je ferai connaître mon cabinet fantôme dans les prochains jours. Je vous remercie et suis disponible pour répondre à vos questions.
Journaliste: M. Boisclair, êtes-vous un chef en sursis?
M. Boisclair: Je suis un chef qui a les deux pieds bien ancrés dans son parti.
Journaliste: Serez-vous celui qui sera à la tête du Parti québécois à la prochaine élection?
M. Boisclair: Je le pense bien.
Journaliste: Une dernière, s'il vous plaît. Avez-vous mis la table pour une défaite au Bloc québécois pour la prochaine élection fédérale?
M. Boisclair: Je pense qu'il y a bien du ressort dans le Bloc québécois et dans le Parti québécois et j'ai bien confiance dans la capacité de M. Duceppe de faire les choses correctement pour la prochaine campagne électorale fédérale.
Journaliste: M. Boisclair, comment expliquez-vous que, dans un contexte où le gouvernement Charest faisait face à des sommets d'impopularité, vous étiez l'alternative et que vous n'avez pas su réussir à faire ce qui vous semblait promis de toute évidence depuis des décennies dans le système parlementaire québécois, c'est-à-dire simplement entrer comme alternative? Est-ce que c'est vous, le problème, monsieur?
M. Boisclair: Ce qui aurait été l'exception, c'aurait été de battre un gouvernement après un mandat. Elle est là, l'exception, dans la démocratie québécoise. Et je pense que la population nous a envoyé un message important. Nous allons travailler correctement avec les instances du Parti québécois, mais, à moins de 24 heures des résultats de l'élection, il serait prématuré pour moi de tirer des conclusions.
Journaliste: Mon collègue vous posait une question pertinente. Êtes-vous effectivement conscient que vous êtes en sursis, M. Boisclair?
M. Boisclair: Je pense que j'ai les deux pieds bien ancrés dans le Parti québécois. Les membres me l'ont bien montré pendant cette campagne électorale.
Journaliste: Les membres vous l'ont montré. Qu'est-ce qui arrive... Comment allez-vous faire pour éviter qu'il y ait des guerres intestines et qu'il y ait des gens à l'intérieur de votre équipe qui réclament votre tête? Il y a déjà des gens sur la place publique, ce matin, qui ont mentionné que peut-être que c'était le temps de changer de chef. Qu'est-ce que vous leur dites?
M. Boisclair: Je pense qu'ils ont quelqu'un devant eux qui va faire tout ce qui doit être fait pour réfléchir intelligemment avec les gens du Parti québécois. J'ai les deux pieds bien ancrés dans la réalité et je vais tout faire pour éviter que le Parti québécois ne sombre dans le déni, et c'est clair qu'il y a des changements importants à apporter dans notre stratégie. J'ai témoigné de courage pendant la campagne électorale, j'en ai encore beaucoup, de courage, à revendre pour les prochains mois.
Journaliste: N'avez-vous pas fait preuve de déni justement en disant jusqu'au bout que vous alliez faire même un gouvernement majoritaire, alors que là on voit les résultats?
M. Boisclair: Bien, je pense que tout le monde s'est fait prendre, même les sondeurs et les meilleurs analystes.
Journaliste: Mais tout le monde dit, là, que vous êtes un chef en sursis, là. Comment vous allez essayer de démontrer que vous êtes l'homme de la situation...
M. Boisclair: Comme je l'ai fait depuis le début, faire preuve de rigueur, de courage, d'honnêteté et aussi de lucidité.
Journaliste: M. Boisclair, vous prenez acte du fait que la tenue d'un troisième référendum n'est pas une priorité manifestement pour beaucoup de Québécois. Est-ce que vous avez l'intention de réviser votre programme, votre stratégie en conséquence dans l'avenir?
M. Boisclair: Voilà, cette discussion devra être faite avec les membres du caucus, avec les membres du Parti québécois.
Journaliste: Vous aviez aussi l'intention dès le départ de moderniser le discours du Parti québécois, c'était un élément important de votre mandat, à votre avis. Est-ce que vous avez le sentiment de ne pas avoir su le faire suffisamment justement jusqu'à cette élection?
M. Boisclair: Je partage effectivement cette opinion. Je suis arrivé dans un contexte assez particulier, élu au lendemain d'un congrès. Je pense qu'il nous reste encore beaucoup de travail à faire au Parti québécois.
Journaliste: Vous sentez-vous coincé devant un autre «beau risque»?
M. Boisclair: Moi, je pense qu'il y a de la belle politique, là. Pour ceux qui comparent la politique et le sport, là, il y a de la belle politique à faire dans les prochains mois, énormément d'opportunités de faire de vrais débats à l'Assemblée nationale, de voir aussi comment les gens de l'Action démocratique du Québec vont se comporter à l'Assemblée nationale. Je suis très fier, moi, de voir qu'on a une équipe, là, qui sera costaude à l'Assemblée nationale, de l'expérience, des recrues très prometteuses. Je pense qu'il y a encore de bons débats à avoir à l'Assemblée nationale.
Journaliste: Vous dites qu'il ne faut pas faire de déni. Est-ce que, dans la plateforme autonomiste de Mario Dumont, il y a des possibilités d'alliance?
M. Boisclair: Bien, il est clair qu'il y a deux tiers des députés de l'Assemblée nationale ou presque qui rejettent le statu quo constitutionnel, alors il va falloir mettre le gouvernement de M. Charest à l'épreuve.
Journaliste: Sur quel point en particulier, M. Boisclair?
M. Boisclair: Bien, il s'agit de regarder les différentes propositions qui ont été débattues pendant la campagne.
Journaliste: M. Boisclair, quelle est votre part de responsabilité dans l'échec d'hier?
M. Boisclair: Ah, j'en ai une et je l'assume, monsieur.
Journaliste: Laquelle? Comment vous la manifestez, comment vous l'avez vécue... ou comment vous l'identifiez, cette part de responsabilité?
M. Boisclair: Je ferai ce genre d'analyse avec mes collègues.
Journaliste: M. Laviolette a dit sur nos ondes ce matin... votre ancien candidat, M. Laviolette, a dit sur nos ondes ce midi que des gens où il travaille, tous lui ont dit: il faut changer de chef. Comment vous allez faire pour permettre à ces gens-là de... comment vous allez faire, vous, pour rester en poste?
M. Boisclair: Je vais travailler avec mes collègues députés. Et puis je reçois des signaux très nombreux qui vont dans la bonne direction pour mon leadership. Les gens ont vu quelqu'un qui a mené une bonne campagne, quelqu'un de solide, quelqu'un de courageux, quelqu'un qui a gagné l'estime de la population. Je ne les ai pas convaincus à majorité de voter pour moi, mais j'ai très certainement gagné en estime. Et tout ce que j'ai d'expérience et d'estime, je vais le mettre à contribution pour revoir le programme du Parti québécois. Comptez sur moi. Du courage, j'en ai à revendre, et je vais m'assurer que le Parti québécois ne sombre pas dans le déni.
Journaliste: Bonjour, M. Boisclair.
M. Boisclair: Bonjour, Martine.
Journaliste: Qu'en est-il de l'option souverainiste, avec 28 % d'appui? Jamais le Parti québécois n'a obtenu un si pauvre résultat. Est-ce que c'est le début de la fin de l'option souverainiste?
M. Boisclair: Je ne le crois pas. Je continue de penser que la souveraineté est souhaitable. Mais ce qui apparaît comme une évidence, c'est qu'elle n'est pas réalisable à court terme.
Journaliste: Vous voyez... Qu'est-ce que vous voyez dans votre horizon, si vous dites «à court terme», est-ce que c'est un moyen terme? Ça s'étire, le court terme, là.
M. Boisclair: Oui. On va discuter de ça avec nos collègues députés.
Journaliste: Oui, M. Boisclair, vous étiez très confiant, en début de campagne, d'emporter plusieurs comtés dans la région de Québec. Ça ne s'est pas réalisé.
Est-ce que, compte tenu du fait que vous étiez particulièrement impopulaire dans la région de Québec, est-ce que vous pensez que ça a pu influencer le vote? Et qu'est-ce que vous comptez faire pour vraiment relever le Parti québécois dans la région de Québec, qui traîne de la patte, tout comme le Bloc québécois?
M. Boisclair: Vous savez les difficultés que j'ai eues à réunir l'équipe dont j'aurais eu de besoin, l'équipe dont je rêvais pour la région de la Capitale-Nationale. Je pense qu'elle a une responsabilité partagée. Nous devons tous l'assumer, nous allons l'assumer collectivement. Nous aurons entre nous de bonnes discussions.
Journaliste: ...terme à ces chicanes intestines au PQ dans la région de Québec, qu'est-ce qu'il faut faire? Faire un nettoyage complet ou...
M. Boisclair: Non, je ne crois pas dans ce genre de solution. Mais, à l'évidence, vous le savez, je me suis exprimé sur cette question en tout début de campagne, je n'ai pas, malgré mon désir, réussi à réunir l'équipe dont j'avais besoin dans la Capitale-Nationale. Je pense qu'avec les membres du Parti québécois de la Capitale-Nationale nous devons ensemble tirer des conclusions et nous devons partager un certain nombre de responsabilités.
Journaliste: Mais votre grande impopularité dans la région de Québec, est-ce que c'est aussi relié au fait que vous soyez Montréalais et qu'il semble y avoir une résistance dans la région de Québec?
M. Boisclair: Quand je vois les gains que nous avons eus en Abitibi-Témiscamingue, quand je vois les gains que nous avons eus au Saguenay-Lac-Saint-Jean, quand je vois la place que le Parti québécois occupe dans le Nord-du-Québec, en Gaspésie, aux Îles-de-la-Madeleine, je pense qu'il serait prématuré de tirer des conclusions comme celle-là.
Journaliste: M. Boisclair, vous vous retrouvez dans une position où vous détenez, bon, la balance du pouvoir, si on peut dire. C'est assez ironique, comme position.
Je voudrais savoir, sur des choses spécifiques, ce que vous comptez faire, notamment sur la promesse des baisses d'impôt de M. Charest, qui promet quasiment un milliard de baisse d'impôt. Vous allez devoir trancher là-dessus.
Et autre question: Sur le parc du Mont-Orford, qu'allez-vous faire aussi?
M. Boisclair: Alors, sur le parc du Mont-Orford, j'entends faire la même chose. Et c'est clair que je déposerai un projet de loi public sur cette question. On va forcer le jeu. Il y a de très, très belles joutes parlementaires, là, à l'Assemblée nationale. Comme le dit l'émission, il va y avoir du sport à l'Assemblée nationale. Et, moi, j'espère être capable de forcer le débat sur ces questions.
Là, sur le budget, je vous rappelle que ce budget-là n'est pas encore adopté. Est-ce qu'il y aura un nouveau budget? Est-ce que M. le premier ministre va faire le choix de poursuivre le budget et son énoncé sans faire de modifications? Je pense qu'il est un peu tôt pour répondre à cette question.
Journaliste: J'aimerais ça vous entendre sur les baisses d'impôt, M. Boisclair.
M. Boisclair: Bien, il s'agit de voir ce que le premier ministre va proposer, quels sont ses échéanciers, quelles leçons, lui, le premier ministre, tire des leçons de la campagne électorale. Et, moi, je pense que le premier ministre va vouloir apporter certaines modifications à sa stratégie. Il ne peut pas avoir fait le discours qu'il a fait hier disant qu'il a entendu la population et tout simplement poursuivre sur la même stratégie. Là ce serait à son tour de faire du déni.
Journaliste: Mr Boisclair...
M. Boisclair: How are you?
Journaliste: At this point, do you think your presence is helping or hurting the sovereignty movement?
M. Boisclair: I think that my presence is helping. I've gained in credibility, I'm very happy with the campaign I've done and I feel that I'm very connected with the members of the Parti québécois.
Journaliste: But already today, in Ottawa, federalists are declaring victory because of what happened to you and your party last night. So where does the sovereignty movement go from here giving the disastrous results last night?
M. Boisclair: You know, when I see this kind of declarations I feel it's much too early to take any conclusion. What I see in the Québec National Assembly now is that we have about two choices of the Assembly. They do reject the constitutional status quo so that's a kind of a challenge, not only for the members of the Québec National Assembly, but also for the members of the House of Commons and for Mr Harper in particular.
Journaliste: Could you water down a little bit or dilute your program in order to build some sort of, you know, compromise with the ADQ about a constitutional reform?
M. Boisclair: It is clear that we will have to review our platform. It is clear to me that it was... On a short term, sovereignty is impossible.
Journaliste: What sort of options are you going to be open to look at in terms of sovereignty? Mr Dumont proposes autonomism. What are you going to be willing to look at?
M. Boisclair: I still feel that sovereignty is the best thing to do for Québec. But when I look at the situation, it's an evidence that, on the short term, it's impossible to achieve sovereignty and I will respect the mandate that I've been given by the population, and it's clear to me and with the members of the Parti québécois and with my colleagues that it will reflect on our next strategy.
Journaliste: What ways do you think that you would be able, your party would be able to work with Mr Charest? Are there issues that you feel that you may have common ground versus Mr Dumont we may consider to be even farther right wing than Mr Charest?
M. Boisclair: Well, we'll see what will be the agenda of the Government. I think that Mr Charest himself has to review his strategy. He must learn something from this election. The two thirds of the members of the Québec National Assembly don't support the constitutional status quo. So, to paraphrase Mr. Charest: Le fruit est maintenant plus mûr.
Journaliste: Mr. Boisclair, hello. There are many members of the Parti québécois today trying to figure out what happened; one of them is Yves Michaud. And he said that the problem is not just one of leadership, but also it's across the party, all the leaders in the party, that they might have lost touch with the roots and the original principles of the Parti québécois. Do you think that's true or what do you see is the problem? Are you out of touch with Quebeckers, your party?
M. Boisclair: I think that we have our own problems and we need to face the reality and I will show some courage in the weeks to come, a lot of courage. I've shown courage in the past, and I will show a lot of courage in the weeks to come. And it's clear to me that the members of the Parti québécois, the members of our caucus won't fall in denial. That let me tell you that we won't fall in denial. I understood the message of the population, and we'll do whatever is necessary to change some of our strategies.
Journaliste: There is also... In Ottawa, there are a lot of people saying that the rise of the ADQ in Québec, ... well for the federal Conservative Party. Can I get you analysis on that? What do you think that means? Can you translate the provincial results into possible federal results?
M. Boisclair: I think, it's much too early to make any kind of conclusions like these. But Mr. Dumont will have to show what does he mean when he talks about autonomy. And that will be the biggest challenge: Will we or not reopen the constitutional debate? And that is the real question now: Will we, yes or no, reopen the constitutional debate? Because two thirds of the members of the Québec National Assembly do reject the constitutional statu quo. So, that will be a real challenge for Mr. Dumont to tell Quebeckers what he really means when he talks about autonomy, what kind of proposals he'll put on the table.
Journaliste: Mr. Boisclair, some people think that the Parti québécois has not learned the lessons from 2003 yet, if you add 2007 to that, that's a fairly large hill to climb, isn't it?
M. Boisclair: It is, and you know in what kind of circumstances I became the leader of the Parti québécois. After that the program was adopted, let me tell you that I will show a lot of courage in the weeks to come and a lot leadership also.
Journaliste: You suggested last night that, because there is a minority Government, you may be facing the electorate much sooner than people would anticipate, is it you intention to bring down the Government, short or medium-term?
M. Boisclair: I'll act very responsibly. I think that we need to think twice about taking that kind of decision. I think that Quebeckers now are looking for stability, but we'll see also what will be the agenda of the Government. And that is to Mr. Charest to decide what kind of dialogue he will have with the members of the opposition.
Journaliste: Good afternoon.
M. Boisclair: Hi, Phil.
Journaliste: Mr. Boisclair, you came back into politics. You turned down an excellent job in Toronto.
M. Boisclair: Yes.
Journaliste: You came back. You made a lot of important personal life decisions in choosing to dive back into the PQ. Did you consider, in the hours since the results came in, did you consider at any moment resigning because of the results?
M. Boisclair: The answer is no.
Journaliste: The other question is: By staying on, do you fear, Mr. Boisclair, the same fate as Pierre Marc Johnson? If you stay on, and the party starts to crumble, is there not a risk of you being killed by a death of a thousand cuts?
M. Boisclair: I think that the worst thing that could happen is for the Parti québécois to stay as it is. And now we have a great opportunity to show leadership to Quebeckers, and this is what I intend to do in the coming weeks. It's clear that we will have to adjust our platform, adjust our strategy, and I will show a lot of leadership.
You know, Phil, that I became the leader of the Parti québécois after the general council or the congress of the Parti québécois. The program was already adopted. I felt, at the time, that it would have been impossible, before an election, to go back and have a new congress. Now, we'll have time to really, really exercise leadership.
Journaliste: When... Since, as you said, sovereignty is not possible now, there are a lot of people in your party that will ask this question: When? When will Québec be ready for a referendum or for sovereignty?
M. Boisclair: Very clearly to me, on the short term, impossible.
Journaliste: When?
M. Boisclair: Well, time, you know... «L'avenir dure longtemps, en fait.»
Journaliste: If sovereignty is impossible on the short term, what will your party demand as far as changes in that short term, then?
M. Boisclair: This is the heart of the discussion I have with the members of the party and with the caucus.
Journaliste: That means that, if you're not going to fight for sovereignty, you're going to fight for reforming the Canadian Federation.
M. Boisclair: We'll do everything that is needed to respect the will of the population.
Journaliste: ...I mean, are you going to demand changes to the Canadian Federation, yes or no?
M. Boisclair: We will make what is necessary to make sure that the people are heard, not only in Québec, but in Ottawa also.
Two thirds of the members of the Québec National Assembly do reject the constitutional status quo, so that's a challenge now for the autonomists. They're very happy to be the official opposition. It is time for them to show what they really mean by «autonomy» and what kind of proposal they'll put on the table. They now have, they now have the burden of the proof. I'm not the one, in the political situation I am right now, I'm not the one who has the burden of the proof. Mr. Dumont has the burden of the proof, and it's gonna be very, very interesting to see him go.
Journaliste: Will you fight for greater autonomy alongside the ADQ?
M. Boisclair: I'll do whatever is in the best interest of Québec.
Journaliste: M. Boisclair, peut-être juste une question. M. Harper vient d'émettre un communiqué...
M. Boisclair: Je vous remercie...
(Fin à 14 h 21)