L'utilisation du calendrier requiert que Javascript soit activé dans votre navigateur.
Pour plus de renseignements

Accueil > Actualités et salle de presse > Conférences et points de presse > Point de presse de M. Pierre Karl Péladeau, chef de l'opposition officielle

Recherche avancée dans la section Actualités et salle de presse

La date de début doit précéder la date de fin.

Point de presse de M. Pierre Karl Péladeau, chef de l'opposition officielle

Version finale

Le jeudi 24 mars 2016, 8 h 40

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures quarante-deux minutes)

M. Péladeau : Alors, bonjour à tous et à toutes. Oui, je vois que, quand je m'absente... qu'à l'Assemblée nationale il y a quelques mouvements qui s'opèrent. Écoutez, j'ai eu l'occasion de le dire hier, mais j'ai également eu l'occasion de le mentionner la semaine dernière, également aussi à Chicoutimi, dans un déplacement, et je dirais qu'aujourd'hui, ce matin, bien, cette conviction est encore d'autant plus renforcée... que le sondage concernant, donc, l'appréciation des Québécois et des Québécoises à l'égard de la politique apparaît de plus en plus clair. Et il m'apparaît aussi de la responsabilité du premier ministre de faire en sorte que ce cynisme qui, donc, est dorénavant répandu... cette attitude qui est celle des citoyens et des citoyennes à l'égard de la sphère politique, bien, doit revenir à la responsabilité du premier ministre de protéger la démocratie, parce que, lorsque nous nous engageons et nous ne posons pas les gestes appropriés pour combattre le cynisme, c'est la démocratie également qui s'affaiblit.

Alors, je le réitère, je l'ai mentionné, M. Couillard, le premier ministre, doit absolument faire le nécessaire pour le dissiper. Et, afin de le dissiper, ce cynisme, il doit s'expliquer devant la population et faire en sorte que les Québécois et les Québécoises puissent bien appréhender, puis puissent bien apprécier, et puissent bien connaître la façon dont le financement du Parti libéral du Québec était organisé. Et, bon, c'est son devoir de protecteur de la démocratie et de nous expliquer également ce qu'il entend faire véritablement pour que ces pratiques, prétend-il, qui ont existé, sont véritablement aujourd'hui dorénavant derrière lui comme chef du Parti libéral du Québec ainsi que comme premier ministre. Et n'en déplaise au premier ministre, eh bien, c'est mon collègue Bernard Drainville et mon ex-collègue Stéphane Bédard qui ont posé les gestes appropriés, les gestes législatifs appropriés pour assainir, une fois de plus, le financement des partis politiques, et je pense que la population québécoise les remercie. Voilà.

Le Modérateur : Merci. M. Laforest, TVA, micro de droite.

M. Laforest (Alain) : Bonjour, M. Péladeau. Est-ce que vous considérez vous aussi, comme M. Legault, que le Parti libéral est un parti pourri?

M. Péladeau : Écoutez, je n'utiliserai pas les mots, mais je vous dirai bien honnêtement que je n'en pense pas moins.

M. Laforest (Alain) : Ce que dit M. Couillard comme explication, depuis des semaines, là, que le financement a été revu, que ce n'est plus le même Parti libéral, parce que vous lui demandez de façon répétée de s'expliquer devant la population, ça ne vous satisfait pas? Qu'est-ce que vous réclamez de plus?

M. Péladeau : Ce n'est pas satisfaisant parce qu'il ne l'a pas expliqué. Tu sais, il y a quand même une série d'événements qui se sont produits, dont notamment des perquisitions au siège du Parti libéral du Québec, où il était présent. Alors, ce n'est pas rien. Et je réitère le fait qu'on ne peut pas, comme ça, du revers de la main, balayer le fait que, pour la première fois dans l'histoire de notre nation, de notre pays, une vice-première ministre... ce n'est pas un député d'arrière-ban, là, c'est une vice-première ministre qui a été accusée de complot, de fraude, de corruption et d'abus de confiance, ce n'est pas rien, que son chef de cabinet est également accusé, et que son chef de cabinet était le proche de Marc-Yvan Côté, banni à vie du Parti libéral du Canada.

Alors, ils ne s'en sont pas rendu compte? Il n'y a pas de fumée sans feu et il avait l'obligation, pour ne pas dire la prudence élémentaire, de faire en sorte que M. Côté n'assume pas des responsabilités officielles au sein du Parti libéral du Québec.

Le Modérateur : M. Robillard, La Presse canadienne.

M. Robillard (Alexandre) : M. Péladeau, pour quelle raison vous ne voulez pas utiliser le même mot que vos adversaires? Est-ce que vous...

M. Péladeau : J'ai répondu, je n'en pense pas moins.

M. Robillard (Alexandre) : Oui, oui, mais est-ce que vous trouvez que ça va trop loin quand on utilise des mots comme ça en politique ou...

M. Péladeau : Écoutez, clairement — mais je ne voudrais pas non plus reprendre, par ailleurs, le propos du leader du gouvernement — oui, nous nous sommes engagés, comme parlementaires, de faire en sorte d'assumer un certain respect, et c'est sûr que, lorsqu'on tombe dans les invectives ou des mots qui peut-être apparaissent exagérés, bien, ce n'est certainement pas le meilleur environnement ou la meilleure façon, justement, de faire en sorte de continuer à s'engager vers le respect.

Alors, je pourrais vous en parler longuement parce qu'il s'agit aussi d'une attitude, mais la contrepartie, c'est d'avoir des réponses aux questions légitimes que nous posons comme membres de l'opposition, que nous soyons l'opposition officielle ou la seconde opposition. Et j'ai encore eu l'occasion, donc, de m'alimenter, si je peux dire, dans ma vie politique, hier, des préoccupations et des inquiétudes des citoyens, hein?

On n'arrive pas ici avec des idées préconçues ou qui nous ont traversé l'esprit le matin. Nous sommes alimentés par les citoyens et les citoyennes, et ce que nous disons et posons comme questions à l'Assemblée nationale sont des préoccupations légitimes, et je pense que c'est la responsabilité du député de le faire.

Alors, que le gouvernement réponde à ces questions. Et, si on prend toujours de la distance et éventuellement, là aussi, on tombe dans l'inflation sémantique avec toutes sortes de termes, là... J'ai entendu schizophrénie ce matin. Alors, je ne vois pas en quoi la schizophrénie est présente lorsque nous posons des questions tout à fait légitimes.

M. Robillard (Alexandre) : D'accord, mais, en même temps, hier, justement, vous parliez du leader du gouvernement, M. Fournier, il rappelait qu'à une certaine époque, au Parti québécois, il y avait des objectifs de 100 000 $ de financement par ministre, notamment à l'époque où M. Legault était là. Donc, est-ce que c'est pour cette raison-là qu'au Parti québécois vous vous gardez une petite gêne concernant les qualificatifs que vous utilisez envers les libéraux?

M. Péladeau : Non. Je pense que nous avons volontairement tenté... C'est vrai que des fois la tentation dérape un peu, parce que, tu sais, dans, je dirais, le bouillonnement des débats au salon bleu, durant la période de questions... Bon, nous sommes des hommes et des femmes et puis nous sommes également aussi...

M. Robillard (Alexandre) : ...au Parti québécois, comme ça?

M. Péladeau : Bien, écoutez, moi, je n'étais pas au Parti québécois à cette époque. J'ai compris que François Legault en avait comme ministre de l'Éducation. Écoutez, c'est à lui de répondre à cette question en ce qui concerne, donc, le financement du Parti québécois outre... Mais c'est sans commune mesure. Et nous allons aller également, de notre côté, du côté du parti, au fond des choses et nous allons dénoncer quelque dérapage que ce soit.

Mais je pense qu'il ne faut pas tout confondre, là. Lorsque vous êtes vice-première ministre, corruption, abus de confiance, fraude, complot, ce sont des accusations très graves et qui d'ailleurs, donc, sont reflétées dans le sondage publié ce matin dans Le Devoir.

M. Robillard (Alexandre) : Je m'excuse auprès de mes collègues, j'aurais peut-être juste une question sur l'article 35. Est-ce que vous pensez que M. Chagnon subit des influences partisanes quand il interprète les limites dans les débats en Chambre?

M. Péladeau : Écoutez, nous avons confiance au président Chagnon. Je le croise tous les matins au salon bleu. Ceci étant, il va amener des précisions ce matin que nous allons évidemment écouter avec intérêt.

Le Modérateur : Merci. M. Lecavalier, Journal de Québec.

M. Lecavalier (Charles) : Bonjour, M. Péladeau. Pour être bien sûr de comprendre. M. Legault a dit que le Parti libéral est un parti pourri. Vous dites : Je ne veux pas le répéter, mais je le pense.

M. Péladeau : Je n'en pense pas moins. C'est clair.

M. Lecavalier (Charles) : Vous n'en pensez pas moins. Pourquoi vous ne voulez pas le répéter? Si vous le pensez, pourquoi ne pas le dire?

M. Péladeau : Bien, c'est clair. Je viens de répondre à votre question.

M. Lecavalier (Charles) : Non, mais j'aimerais ça comprendre pourquoi vous ne voulez pas le dire.

M. Péladeau : Je n'en pense pas moins... pour les raisons que j'ai indiquées un petit peu plus tôt.

M. Lecavalier (Charles) : Concernant le sondage, bon, vous dites que les libéraux ont perdu des points. Vous attribuez ça à l'arrestation de Mme Normandeau?

M. Péladeau : Ce n'est pas ce que j'ai dit. J'ai parlé du sondage à l'effet que la population est de plus en plus cynique à l'endroit des politiciens. Et le premier ministre a cette obligation de restaurer la démocratie, de restaurer la confiance envers la politique et les citoyens. Et, s'il ne fait pas le nécessaire, notamment en s'expliquant sur les méthodes de financement du Parti libéral du Québec, alors qu'il était membre du Conseil des ministres, ne l'oublions pas, donc de 2003 à 2008, bien, je pense qu'il ne s'engage pas dans cette direction du combat contre le cynisme en politique.

M. Lecavalier (Charles) : Mais le fait que les libéraux obtiennent quand même le plus d'appuis parmi la population — je fais référence au sondage de ce matin — est-ce que ça ne démontre pas finalement que ce n'est pas un enjeu qui est si important que ça pour les Québécois?

M. Péladeau : Écoutez, là, les sondages, là, on doit les interpréter dans une tendance, là. Et ce que je constate, c'est qu'il y a un taux de satisfaction de moins en moins important, un taux d'insatisfaction de plus en plus important. Je pense que c'est une tendance qui, justement, fait en sorte que… et, en parallèle avec ce que j'ai dit tout à l'heure concernant le cynisme, tu sais, ce sont des éléments dont on… je pense, ne pas oublier, là.

M. Lecavalier (Charles) : Dernière petite question. Est-ce que vous croyez que M. Legault, en faisant cette déclaration, a créé du cynisme dans la population?

M. Péladeau : Bien, je pense que ça ne participe pas nécessairement à un climat sain et serein, mais je vous ai expliqué à votre collègue un petit peu plus tôt que, oui, tu sais, dans les débats, dans l'émotivité, il existe, au salon bleu... Il peut peut-être y avoir des dérapages, mais je ne souhaite pas qu'il y en ait. Nous sommes des êtres humains, des hommes et des femmes dotés de sensibilité, dotés de personnalités. Alors, ça peut se produire, mais je ne souhaite pas que ça se produise.

Le Modérateur : Dernière en français, M. Lavallée, Radio-Canada.

M. Lavallée (Hugo) : Vous parlez des tendances dans les sondages. Une tendance qu'on observe, c'est que les intentions de vote à l'égard du Parti québécois sont pas mal stagnantes depuis un an. Bon, on gagne un point, un mois, on perd un l'autre mois. Comment vous expliquez cette difficulté de remonter malgré des circonstances plutôt favorables, où le gouvernement a eu quand même un certain nombre de difficultés ces dernières semaines?

M. Péladeau : Bien, la tendance est plutôt favorable. Alors, je ne peux pas faire autrement que m'en réjouir.

M. Lavallée (Hugo) : ...vos intentions de vote n'ont pas vraiment augmenté.

M. Péladeau : Bien, elles sont plutôt favorables que défavorables. Donc, je pense qu'il y a lieu davantage de s'en réjouir que d'en être peiné.

M. Lavallée (Hugo) : Concernant les recommandations de la commission Charbonneau , lesquelles devraient être appliquées de façon prioritaire, selon vous?

M. Péladeau : Bien, la première chose que nous devons dire, je dirais, il y en a deux choses. La première, c'est que, dans le budget Leitão, là, nous avons constaté que malheureusement les moyens procurés, donc, à l'administration judiciaire, n'en déplaise au premier ministre et n'en déplaise aux réponses très évasives où laconiques de la ministre de la Justice, ils sont diminués, ces moyens-là.

Alors, comment pourrons-nous véritablement... Parce que dire quelque chose et agir... C'est facile, parler, mais encore faut-il l'exécuter. Alors, si vous n'avez pas les moyens pour exécuter, et c'est ce que nous retrouvons dans le budget, bien, tout ce que va dire... ne sera, excusez-moi l'expression, qu'idée platonique, là. Il faut systématiquement avoir des outils et des moyens.

Alors, un, du côté du DPCP, il y a des effectifs en moins, n'en déplaise encore une fois à ce qu'en dit Mme la ministre de la Justice. Et du côté de la commission Charbonneau, nous allons écouter et entendre ce que le gouvernement a à dire, mais j'ose espérer... parce que sinon, encore une fois, ça va être, comme à l'accoutumée, un gros show de boucane du Parti libéral et du gouvernement. S'il n'y a pas de moyens qui sont associés pour véritablement les mettre en oeuvre, bien, ce ne sera encore une fois que des paroles.

M. Lavallée (Hugo) : Dernière question, concernant le budget fédéral, cette fois-ci. Qu'est-ce que vous avez pensé de la hausse des crédits parlementaires à la Société Radio-Canada?

M. Péladeau : Écoutez... et j'étais en région, je pense que c'est très important que nous ayons une information régionale. Vous connaissez le rôle historique des régions et de Radio-Canada en région. J'ose espérer, là où, effectivement, il y a eu des coupures significatives... bien, évidemment, la décision ne m'appartient pas, mais que, parce que les régions sont au coeur de l'action politique, et ce sont également évidemment les citoyens et les citoyennes qui ont le droit d'avoir une couverture médiatique qui... pour nous aussi, les parlementaires, mais pour les autres citoyens, en être informé... que nous allons déployer, donc, des moyens pour continuer à avoir une information régionale de qualité, et c'est malheureusement ce qui s'était produit antérieurement, c'est-à-dire une diminution significative des effectifs et des moyens.

Le Modérateur : Merci. Mme Plante, The Gazette.

Mme Plante (Caroline) : Good morning, Mr. Péladeau. What are the most important recommendations from the Charbonneau report you think the Liberals should put in place?

M. Péladeau : Well, we'll find out. I should understand that there will be a press conference later, in a few minutes, I guess, and we'll be able to come back with that. I think that we should wait what the Government will say.

Mme Plante (Caroline) : But what do you think should be done? You've probably read the Charbonneau report. What do you think are the most important recommendations? What do you think should be done?

M. Péladeau : Well, I guess that, as a general statement, as I said earlier, I think that it's very important regarding, you know, what also «le commissaire Lafrenière» said regarding the systemic nature of the financing of the Parti libéral du Québec, that we should have a complete examination and a complete explanation from the Premier about what were the practices there. I guess that we should say that, you know, what we're seeing today… you know, there was a Léger poll in the paper saying that there's a distance now, a greater distance between the citizens and politics. If we want to live, and I guess that it's the most important thing, in a very strong and kicking democracy, then it's, for me, the responsibility of the Premier to make sure that he will fight in this direction, and I guess that his responsibility is to explain what was done previously under the…

Mme Plante (Caroline) : So you don't have any specific expectations?

M. Péladeau : Well, you know, we'll find out. I think it's important and I guess that, you know, it's early or premature, you know, to mention something before what we will hear from the Government.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

(Fin à 8 h 56)

Participants


Document(s) associé(s)