Point de presse de M. Jonathan Valois, député de Joliette
Version finale
Le mercredi 22 novembre 2006, 15 h 39
Salle Bernard-Lalonde (1.131),
hôtel du Parlement
(Quinze heures trente-neuf minutes)
M. Valois: Alors, bonjour tout le monde. Je viens ici réagir au discours tenu par le premier ministre du Canada, M. Stephen Harper, réagir au nom de l'opposition officielle ici, du Parti québécois.
Alors, ce que je comprends des propos de M. Harper, c'est que le premier ministre du Canada, le gouvernement du Canada entre dans le débat de façon assez officielle maintenant. On a un premier ministre du Canada qui répond à ce débat qui fait cours depuis... bien on pourrait dire depuis plus de 25 ans, si on parle du rapatriement de la constitution, mais mettons qu'on le cadre plus, là, dans la course au leadership du Parti libéral du Canada et aussi à la déclaration ici de M. Pelletier qu'il nous avait faite lors d'une interpellation un vendredi.
Alors, là, on a une première prise de position du gouvernement fédéral et qu'est-ce qu'on comprend de ça, bien c'est que le débat que nous avions ici notamment au Québec avec M. Pelletier, avec M. Charest, bien qu'on doit comprendre que M. Pelletier, pour sa part, est considéré comme un méchant souverainiste par M. Harper, parce que lui-même parlait de la reconnaissance de cette nation-là, la nation québécoise. On doit comprendre aussi que lorsque M. Charest est allé en France et a donné une entrevue au journal L'Express pour nous parler que le Québec était une nation, bien, que lui aussi ça doit être un méchant souverainiste, parce qu'essentiellement, ce sont là deux fédéralistes au Québec pourtant qui ont apporté cette idée de la nation québécoise et même, M. Pelletier, de dire que cette reconnaissance-là de la nation était nécessaire et inévitable.
Alors, c'est quand même des fédéralistes ici de l'Assemblée nationale qui portent notamment le débat sur la nation québécoise. Le Bloc québécois se fait le porte-parole des volontés du gouvernement du Québec, de M. Pelletier et de M. Charest qui, eux, sur certaines tribunes, vont nous parler de la reconnaissance de la nation québécoise, amène ce débat-là en Chambre des communes et qu'est-ce qu'on entend du premier ministre du Canada? On nous dit que finalement ce n'est pas un débat entre Québécois et Canadiens, ce n'est pas une reconnaissance de la nation québécoise par des autorités canadiennes, mais bien un débat de souverainistes. Et toute personne qui demande finalement la reconnaissance de la nation québécoise sont partie prenante d'une méchante stratégie de souverainistes et jamais on ne tombera là-dedans.
Moi, ce que j'ai compris du débat qui avait cours ici, c'est que jamais nous n'avons sous-tendu la question de la nation et de la reconnaissance de la nation à une option. Le débat sur chacune de nos options, que ce soit l'option de M. Pelletier, de M. Charest, de faire évoluer le Québec dans le Canada, ou la nôtre, celle du Parti québécois, celle de mon chef, de faire en sorte que cette reconnaissance et cette évolution de la société québécoise et de la nation québécoise se fasse, mais sur la scène internationale et de façon indépendante, n'a jamais été conditionnelle à la reconnaissance de la nation. Je nous ramène au débat que nous avions lors de cette interpellation et là, aujourd'hui, on rajoute une variable, cette variable-là, c'est que finalement, le débat de la nation, c'est un débat qui est porté supposément par des méchants souverainistes.
Autre chose. Très rapidement, vous dire aussi que, lors de cette déclaration-là non seulement au texte, mais aussi... ce que nous avons vu, c'est aussi le chef de l'opposition officielle à Ottawa réagir. Et on voit bien que, lorsqu'il est question de parler du Canada et de son avenir, bien, le Canada fait front commun, et tous les partis, à part peut-être évidemment le Bloc québécois, font front commun pour donner une réponse très forte aux demandes du Québec et qu'il n'y a pas de couleur politique lorsque nous parlons de l'avenir du Canada. Et je pourrais même vous dire aussi qu'il n'y a même pas de couleur politique et qu'on ne regarde pas la couleur politique du Québec lorsqu'il est temps de réagir, que les demandes de reconnaissance de la nation, que les demandes d'avancement viennent du Parti québécois ou du Parti libéral ici, de Québec, on fait peu de cas de la couleur politique non plus du gouvernement du Québec, la réponse est toujours en un bloc et nous est venue encore une fois très clairement de la part du gouvernement fédéral.
M. Brunet (Claude): Si je comprends bien, vous êtes très heureux que le premier ministre Harper reconnaisse le Québec comme étant une nation?
M. Valois: Moi, ce que je suis... et ce que je déplore aujourd'hui, c'est que le premier ministre du Canada semble mettre une condition à cette reconnaissance-là. C'est que le Québec sera reconnu comme nation, mais au sein du Canada. Le Québec n'est pas une nation parce qu'il est au sein du Canada. Le Québec est une nation parce que c'est ce que nous sommes, et nous voulons être reconnus comme nous sommes. Évidemment, pour ce qui est des fédéralistes, ce désir de se faire reconnaître au sein du Canada comme nation, c'est un débat qui perdure. Évidemment que nous, pour les souverainistes, se faire reconnaître comme nation, nous avons d'autres moyens pour ça, la souveraineté du Québec notamment. Et je trouve déplorable qu'on semble mettre cet élément-là du fédéralisme et de la souveraineté au coeur de cette reconnaissances-là. Donc, nous voterons simplement... Ce que M. Harper nous dit, c'est: Je voterai en faveur de cette reconnaissance de la nation seulement si elle confère aussi le tout fédératif. Donc, à en conclure, le Québec n'est pas une nation si le Québec ne reconnaît pas non plus qu'il n'en est un qu'au sein du Canada.
M. Boivin (Mathieu): M. Valois, votre position tend à démontrer qu'effectivement vous ne serez jamais content d'une reconnaissance de la nation si ça ne s'accompagne pas de la souveraineté, puisque là, on vous offre la reconnaissance de la nation au sein du Canada uni. Il peut difficilement aller plus loin que ça, lui. Mais là, votre position tend à démontrer que vous ne serez jamais content de ça.
M. Valois: À la limite, ce qu'on nous dit aujourd'hui... et la question qu'on doit se poser, c'est: Pourquoi est-ce que le premier ministre du Canada n'a pas tout simplement dit: Oui, je prends acte du fait que le Québec forme une nation, votez cette motion-là tel que proposée par le Bloc québécois, et par la suite aussi nous dire ce qu'il entend faire pour ces choses-là arrivent? C'est bien, là, de faire un premier geste à la Chambre des communes de cette reconnaissance-là mais de nous dire comment cette reconnaissance-là prendra acte à l'intérieur de la Constitution qui fera en sorte que le Québec, lui, pourrait continuer. Alors là, il y a déjà un premier pas qui était somme toute important mais encore une fois, aucune portée légale lorsqu'on parle d'un geste de voter une motion. Ce qu'on doit... et là, ce premier geste-là qui n'a aucune portée légale, on voit déjà qu'on tente de vouloir l'encadrer, de baliser.
Alors moi, pour ce qui est de la suite des efforts de M. Pelletier, de M. Charest de faire reconnaître non seulement la nation, mais que cette reconnaissance-là puisse aussi aboutir sur des pouvoirs et des moyens pour développer la société québécoise, je leur dis: Bonne chance, juste à voir comment le débat s'ouvre.
M. Chouinard (Tommy): Pourquoi est-ce légitime pour vous de dire que le Québec forme une nation qui est actuellement, bon, une province au sein d'un pays qui n'est pas le sien, là, c'est un peu le discours que vous avez, l'extension de votre reconnaissance de la nation, c'est ça. Pourquoi est-ce que ce n'est pas légitime pour M. Harper de dire: Bien moi, je la reconnais comme vous, la nation québécoise. Mais moi, je la vois dans un Canada uni. Pourquoi lui, il n'a pas le droit de dire ça, puis vous, vous avez le droit de dire que...
M. Valois: La reconnaissance de la nation est, il me semble, ne doit pas se limiter à sa position géographique, mais bien au fait de ce qu'il est, de son histoire, de sa composition sociale, de ses désirs, de son désir de vivre ensemble et de se prendre en charge. Alors, en ce sens-là, à partir du moment où est-ce qu'on la limite de façon géographique, parce qu'il faut voir aussi qu'il y a toute cette façon de l'option politique et de dire «le Canada uni», mais il y a aussi de dire que cette nation-là, moi, je la reconnais, mais en l'encadrant au sein du Canada. Il y a donc une limitation qui est offerte là. Moi, ce que je dis de ça, c'est que oui, certaines personnes pourraient voir ça comme une avancée parce que là, il y a déjà une reconnaissance de la nation qui est là, qui existe, si cette motion-là est votée, mais la suite des choses, c'est quoi quand même?
À partir du moment où ce premier geste là est posé, bien, la balle retourne encore une fois ici entre les mains des fédéralistes du Québec, en train de dire: Bon, bien, maintenant que vous avez institué ça, maintenant que vous avez statué là-dessus, comment est-ce qu'on passe à d'autres choses? Comment est-ce que ce premier geste de la Chambre des communes doit être interprété par les fédéralistes du Québec? Est-ce qu'on vient d'ouvrir la porte à une ronde constitutionnelle qui dit: Nous sommes prêts à reconnaître finalement, non seulement que vous êtes une nation, mais aussi, à aller dans le sens où est-ce que ce premier geste n'est finalement qu'un premier geste là pour fermer le jeu, pour la suite des choses, la suite des choses qui, pour les fédéralistes du Québec, je rappelle les propos quand même de M. Pelletier, quelque chose de nécessaire et d'inévitable. S'il y a nécessité, c'est parce que ça doit aussi s'accompagner de certains pouvoirs. Donc, d'une reconnaissance au sein de la constitution et de la suite des choses. Aujourd'hui, là, ce qu'on semble nous dire, c'est qu'il y a un jeu qu'on reconnaît tout le monde, qui est très politique à l'intérieur de ça ici, on est sur un échiquier politique très complexe. Moi, ce que j'attends de voir, c'est qu'au-delà, là, de cette joute-là qui se joue à la Chambre des communes, quels seront les gestes concrets pour faire en sorte que, 25 ans après le rapatriement de la constitution, on commence à avancer à quelque chose du côté des fédéralistes.
M. Chouinard (Tommy): ...avec ça, il faut déclencher des négociations constitutionnelles parce que là, il y a comme... ça crée un... c'est le départ, là. Ça prend...
M. Valois: Bien moi, ce que je vois de... là, on est rendu quand même assez loin, là, on est rendu avec un premier ministre du Canada qui lui-même, là, se prononce sur cette question-là. On avait ici, nous, un ministre des Affaires intergouvernementales canadienne, Benoît Pelletier, qui se prononçait sur cette question-là en disant que c'était nécessaire et inévitable. On a un premier ministre du Canada qui est allé... bien, évidemment le Journal L'Express, mais qui est allé dire que le Québec était une nation. On a un débat qui a cours présentement au sein du Parti libéral du Canada puis qui est au coeur de la course à la chefferie. Il y a donc plusieurs choses qui se mettent en place en termes de mettre les choses au clair sur le débat de la nation, mais encore rien qui se met en place pour ce qui est du concret.
Moi, j'aimerais ça qu'un jour au-delà d'un vote qui se fait à la Chambre des communes encore d'une autre motion qu'on pourrait ramener nous autres aussi ici, à cette Assemblée nationale là, voir quel est le plan de match des fédéralistes pour que ces choses-là, qu'on voit aujourd'hui, cet échiquier politique là qui bouge, nous amènent à quelque part. Est-ce que de cette main tendue que les fédéralistes peuvent voir du premier ministre du Canada, est-ce qu'il va déboucher quelque chose de concret pour le Québec ou est-ce que encore une fois, ce ne sera que les souverainistes du Québec qui auront quelque chose de concret?
M. Plouffe (Robert): ...même insatisfait, M. Valois. Finalement, vous dites: Il faut que ça débouche sur du concret. Est-ce que le concret pour vous ne se limite qu'à la souveraineté? Et à partir du moment où on tomberait dans une ronde constitutionnelle, justement, puis on reconnaîtrait la nation québécoise à l'intérieur de la fédération, même là, vous ne seriez pas encore satisfait?
M. Valois: Moi, ce que je dis, il est clair, il est clair que pour les gens, pour les souverainistes du Québec, après avoir vu la réponse de notre premier référendum, ce rapatriement unilatéral de la Constitution qui n'a pas été signée même par les fédéralistes, après ce désir de réconciliation de 1992 avec l'entente de Charlottetown où le Canada a dit non au Québec et le Québec a dit non au Canada, après ce deuxième référendum où tout ce qu'on a eu, c'était le plan B puis le scandale des commandites, essentiellement, moi, ce que j'attends de voir, c'est des gestes concrets. Mais, depuis 1992, depuis cet effort de Meech et par la suite de Charlottetown, depuis même le dernier référendum où la balle était dans notre camp, celui des souverainistes, et ce sont les fédéralistes qui ont gagné le référendum, et ça, on peut en revenir sur ce référendum-là, mais je tairai ce côté-là.
Mais quand même, depuis 1995, est-ce qu'on convient tout le monde que la balle n'est pas dans le camp des fédéralistes pour encore une fois suggérer qu'ils sont capables justement de cette reconnaissance-là et de faire nécessaire aux yeux des fédéralistes si donc que cette reconnaissance-là doit aussi s'accompagner de pouvoirs. Moi, ce que je dis, ce n'est pas d'être l'éternel insatisfait, mais c'est certainement un certain scepticisme de la capacité des fédéralistes de vouloir régler cette question-là et d'être capable de régler cette question-là. Essentiellement, c'est un débat qui fait rage partout et tout ce qu'on a présentement, c'est encore une fois des gestes très, très, très délicats sur un échiquier qu'on veut essentiellement éviter du côté des fédéralistes.
M. Dutrisac (Robert): C'est quand même une avancée importante. Un premier ministre pour la première fois, premier ministre du Canada qui se lève en Chambre pour dire que le Québec est une nation, qui dit qu'elle fait partie du Canada. C'est une réalité actuelle, là, je veux dire, c'est une lapalissade, là, mais qu'il dise que c'est une nation alors c'est une avancée de nous dire... vous êtes obligé de reconnaître que c'est une avancée. À partir de là...
M. Valois: Moi, ce que je dis, la reconnaissance de la nation, je la vois par le premier ministre, mais je vous invite aussi tout le monde à ne pas être dupe du fait que le premier ministre a amendé l'amendement qui reprenait les propos et les demandes, ici, formulées par les fédéralistes du Québec. On a repris les mêmes propos du premier ministre du Québec, Jean Charest, qui dit: Le Québec est une nation. On a rapporté les mêmes propos de l'Assemblée nationale qui disait que le Québec formait une nation et plutôt que de prendre ça de façon intégrale qui sont des demandes de fédéralistes, d'une Assemblée nationale à majorité fédéraliste, on décide d'ajouter cet élément-là. Je vous demande quand même de prendre en considération qu'on n'a pas pris d'un seul bloc la demande, oui, faite par le Bloc québécois mais qui était dans les mêmes termes des fédéralistes du Québec, ici là, du Parti libéral du Québec. Il y a donc là un certain... il y a quand même un amendement qui est fait là. Maintenant, sur la base de ce que certains pourraient voir une évolution, moi, ce que je dis jusqu'où ce positionnement qui s'est fait aujourd'hui n'est qu'un positionnement et jusqu'où on est en train d'ouvrir quelque chose d'autre et c'est pour ça...
M. Brunet (Claude): Il y a quand même évolution, vous le reconnaissez.
M. Valois: Dans les termes de savoir et de dire que la nation québécoise serait reconnue, c'est clair que, pour moi, je ne tourne pas le dos à ça mais, maintenant, écoutez, moi, je vais voir, dans les prochains jours aussi, qu'est-ce qu'on entend par la nation, qu'est-ce qu'on entend par cette reconnaissance-là et pourquoi surtout. Et c'est pour ça que l'amendement est très important. Pourquoi est-ce qu'on met une condition à la reconnaissance de la nation qui est de dire: Vous êtes une nation mais, comprenons-nous bien, elle est à l'intérieur de ce Canada uni là plutôt que de reconnaître ce qui est évident pour tout le monde, c'est que la nation elle est là, elle existe, et ce, peu importe l'option constitutionnelle qui s'y accompagne.
Une voix: Would you admit that it's better than nothing?
M. Chouinard (Tommy): Attend un peu, Rosemary, juste une petite chose. O.K. Est-ce que ce n'est pas une réalité objective de dire que le Québec, à l'heure actuelle, forme une nation au sein du Canada uni? Est-ce qu'il n'y a pas une réalité objective?
M. Valois: Si la réalité objective c'est le Québec forme une nation...
M. Chouinard (Tommy): Au sein du Canada,
M. Valois: ...la réalité objective, c'est que le Québec forme une nation, dans un premier temps. Dans un deuxième temps, il ne nous est jamais venu à l'idée de dire que le Québec ne formera une nation que par sa souveraineté. Nous n'avons jamais mis cette condition-là lorsqu'ici on nous demandait de débattre la question de la nation. Et c'est ça que je vous demande de mettre en perspective. Nous, lorsqu'on disait: Le Québec forme une nation, c'était un état de fait. On ne disait pas: Le Québec ne formera une nation que par sa souveraineté, l'état de fait, il est là. Pourquoi rajouter cet état de fait là et de l'inclure dans l'unité canadienne et de dire qu'il est un élément du l'unité canadienne. Je vous demande, dans les prochains jours - je suis quand même ... ici, là - de réfléchir sur ces éléments-là, et je vous dis: Il y a là, dans cet amendement-là, beaucoup plus que simple reconnaissance de la nation, il y a là aussi un déplacement sur un échiquier politique très complexe.
Mme Barton (Rosemary): Would you admit it's better than nothing?
M. Valois: Well, better than nothing, we'll see that with further advancement on this issue. Starting right now, we don't know if the Bloc québécois is going to put another amendment to this proposition. We don't know. We don't know that yet.
Mme Barton (Rosemary): ...matter? Is this the Prime minister saying Québec is a nation regardless of the conditions he's putting on it? Wouldn't you agree that that's better than what you had yesterday?
M. Valois: Well, as a matter of fact, we cannot say right now if the Prime Minister of Canada, Mr. Harper, is saying that because he really recognize something as a nation with all the power that comes with it, is it only symbolic? What it'is doing right now? And am I going to be happy for all Quebeckers that in a symbolic way Québec gains something? When Mr. Pelletier is saying that it's necessary to talk about this issue, he's not saying that symbolics are going to be enough for Québec nation. So in the further days, we'll se if that symbolic respond is a very an opening for negotiation and really advancement for Québec.
Mme Rich (Kristy): ...that this is progress, this is not what you had yesterday?
M. Valois: Progress? I cannot say progress right now because I have some prime ministers who said to me that Québec is only a nation within Canada and saying that never, never he's going to... he is always going to say no to an nation not in Canada. So, the idea of a nation is an idea that you're a nation only if you're in Canada and always going to say no. And for me, I'm saying, we, us, Québec, don't ask you to give us some answers about how we're going to be a nation. It's only the independant Québec and issue which only Quebeckers are going to be asked for so. I have heard a Prime Minister who was saying that with hard words that... If you're inside Canada, I recognize you as a nation, but if you don't, if you're willing to be outside Canada, I don't recognize you as a nation. So, I'm not sure how much, how much Quebeckers can say right now that we're in better position than we were yesterday.
M. Duboyce (Tim): Mr. Valois, what adjective would you use to describe this motion?
M. Valois: It's... In French, I said strategic like it's the idea of a nation, the debate of the nation is very going on in the English Canada, very strong. And here, we have the Prime Minister of Québec, M. Pelletier, and we also have the race for the leadership in the Parti libéral du Canada, which... a lot of focus on this question. And today, we have the Prime Minister who is not only talking about this idea of a nation, but also saying that this idea and this debate of a nation is also a debate between sovereignists and federalists. And, I for one, was seeing this debate only, only in the federalists inside the Parti libéral du Canada, from the Government of Québec which is federalist-based right now.
So, only federalists people talk about it, and, for once, Bloc québécois come with what everybody was saying outside, and say: Can you vote? Can we vote on that in the House of Commons? And they say: Oh, you see, this debate is a sovereignist debate. Well, it was for months, it was not a federalist sovereignist, is was between federalists, what people were talking about. And, right now, the only time the Bloc québécois ask a question, you have this Prime Minister, who takes this question and says: You know, you see, this question of a nation is now a question between sovereignists and federalists, and I'm going to give a federalist approach to it.
So, I don't see that as a gain for Québec right now, but we'll see, we'll see about Québec respond the Government of Québec, and which... and if the Government of Canada is willing to go further with that, which I don't see that coming right now. Merci.
(Fin à 16 heures)