Point de presse de Mme Françoise Gauthier, ministre du Tourisme
Version finale
Le mercredi 14 juin 2006, 9 h 51
Salle Bernard-Lalonde (1.131),
hôtel du Parlement
(Neuf heures cinquante et une minutes)
M. Plouffe (Robert): ...la demande d'aide de la ministre. M. Tanguay d'ailleurs a gagné, je pense, le Prix du tourisme ici, et c'est lui qui est derrière cet événement-là. Qu'est-ce que vous dites aux gens du festival aérien? Vous le laissez crasher?
Mme Gauthier: «Je le laisse crasher», c'est une drôle d'expression. Le festival aérien, c'est un festival qui a fait une demande de 250 000 $, entre dans les critères minimaux, là, pour analyse, après ça on regarde les retombées touristiques, et c'est un événement pour lequel on a dit non. Et on me demande de combler le 150 000 $ à cause de la pluie. Si je commence ça, là...
Journaliste: Si vous commencez ça?
Mme Gauthier: Bien, je veux dire, tous les événements du ministère du Tourisme sont tributaires de la température. Vous comprenez que si on commence ça, tous les événements au Québec vont le demander.
M. Hébert (Michel): Mais, Mme Gauthier, est-ce qu'il n'y a pas deux poids, deux mesures dans les festivals, dans le financement des festivals? On regarde, année après année, par exemple, le Festival Juste pour Rire, qui est très rentable, le Festival de jazz aussi ont des subventions massives de plus de 500 000 $ par année, et ça ne pose jamais de problème. Comment se fait-il que, dans le cas d'un festival beaucoup plus humble que ceux-là, le festival aérien, qui a des problèmes, disons, ponctuels, vous n'êtes pas en mesure de les aider? Par contre, ceux de Rozon et compagnie bénéficient du soutien gouvernemental en plus de crédits d'impôt à répétition, et ça, année après année.
Mme Gauthier: M. Hébert, vous donnez des exemples... le Festival d'été aussi, c'est un événement qui est rendu à maturation en termes d'événement, je pense. On est en train de revoir évidemment les critères pour rendre admissibles les festivals et événements. Vous conviendrez avec moi... Cette année, j'ai pour 19 millions de demandes, l'enveloppe du ministère est de 10 millions pour les festivals et événements. Là-dessus, il faut comprendre que j'ai des triennales qui ont été signées avec des événements en cours de triennales. Alors, j'avais de disponible, cette année, pour les nouveaux événements, 1,5 million. Ce n'est pas beaucoup, ce n'est pas beaucoup d'argent pour l'ensemble du Québec.
Avec nos partenaires, on est à former un comité pour revoir les critères d'admissibilité parce que je pense, comme vous, quand un événement est rendu à terme, quand un événement a pris son envolée, je pense qu'on pourrait aider d'autres événements.
M. Plouffe (Robert): Est-ce qu'il y a eu une injustice quand même par rapport à Québec, là? Cet événement-là voulait revenir en 2008, le festival aérien, pourriez-vous déjà vous engager d'abord à le soutenir pour 2008?
Mme Gauthier: Non, on ne fera pas ça immédiatement. On va revoir effectivement nos critères d'admissibilité. On est à regarder... Parce que je vais être honnête avec vous, M. Plouffe, j'ai l'impression de faire du «rubber stamp» au moment où on se parle. Les critères sont là, les événements qui ont l'aide du ministère, ils l'ont parce qu'on a signé des triennaux. Alors, moi, ce que je voudrais voir, c'est faire en sorte qu'on puisse aider d'autres événements aussi. Quand un événement est à terme, qu'il y a une maturité, genre le Festival de jazz, le Festival d'été, comment on pourrait faire pour aider d'autres événements? Il faudrait peut-être se délester un peu de nos engagements par rapport à eux pour en aider d'autres.
M. Bovet (Sébastien): La particularité du festival aérien,là, ce n'est pas des gens qui s'en mettent plein les poches, ce n'est pas un organisme à but lucratif, ça doit servir à des enfants handicapés. à la Fondation Maurice-Tanguay. Ça ne justifie pas, ça, un précédent?
Mme Gauthier: Écoutez, moi, je vais être honnête avec vous, moi, je fais du tourisme. Moi, mon objectif, c'est de faire en sorte de faire que nos événements puissent contribuer à atteindre nos objectifs de 13 milliards de dollars d'ici 2010 en termes de recettes touristiques. C'est ça notre objectif.
M. Bovet (Sébastien): Le festival aérien, ce n'est pas un événement touristique?
Mme Gauthier: Écoutez, l'analyse que nous avions et qui a été faite par des gens payés par le festival aérien nous dit que c'est un événement à caractère familial.
M. Hébert (Michel): Mais, Mme Gauthier, est-ce qu'il y a plusieurs listes... une liste consolidée des festivals subventionnés par le gouvernement? Quand vous parlez de 15 millions, là, est-ce que, ça, ça inclut le...
Mme Gauthier: Je parle de 10. Je ne parle pas de 15, je parle 10.
M. Hébert (Michel): Vous m'avez dit 19 millions.
Mme Gauthier: J'ai des demandes, cette année, de 19 millions mais l'enveloppe du ministère...
M. Hébert (Michel): Vous en donnez 10. Est-ce que, ça, c'est une liste consolidée incluant Juste pour Rire, Jazz, Francofolies, Caribe-Fest, whatever, là? Est-ce que, ça, c'est tout consolidé, 10 millions pour tout le monde, là?
Mme Gauthier: En fait, l'enveloppe...
M. Hébert (Michel): Ça, c'est votre liste. ...
Mme Gauthier: L'enveloppe... J'ai des demandes...
M. Hébert (Michel): Je sais que Mme Normandeau a la sienne, Mme Beauchamp a la sienne. C'est ça que je veux savoir.
Mme Gauthier: Ah! non. Oui, mais ça, c'est au ministère du Tourisme...
M. Hébert (Michel): Non. Mais est-ce qu'eux autres aussi ont leurs listes?
Mme Gauthier: Absolument, oui, ils ont leurs listes. Ils ont leurs listes. Souvent nos événements se regroupent. Évidemment, ils font des demandes chez nous, ils en font à la métropole, ils en font à la culture parce que des fois les événements se chevauchent entre le Tourisme et les Affaires culturelles, alors, les deux ministères, on apporte notre soutien.
M. Hébert (Michel): Donc, ça, le 10 millions, ce n'est pas l'enveloppe globale pour tout, là.
Mme Gauthier: C'est l'enveloppe de mon ministère.
M. Hébert (Michel): De votre ministère.
Mme Gauthier: Voilà.
Des voix: ...
Mme Gauthier: Pardon?
M. Plouffe (Robert): Les familles, ce n'est pas tourisme?
Mme Gauthier: En fait, pour la définition d'un touriste, la définition d'un touriste, c'est quelqu'un qui va faire 80 kilomètres, qui va faire une nuitée. C'est ça un touriste pour nous.
M. Corbeil (Michel): Pourquoi attendre si longtemps avant de donner une réponse?
Mme Gauthier: Bien, je veux dire, c'est un événement qui dure depuis 20 ans, c'est ça, et ça, il faudrait le souligner. Ça fait 20 ans que ça dure, et ils n'ont jamais reçu l'aide du ministère du Tourisme. Alors, cette année, ce n'est pas différent des années passées.
M. Corbeil (Michel): Pourquoi ne pas l'avoir dit la veille?
Mme Gauthier: Bien, on ne l'a pas dit la veille parce qu'on était à revoir. Sincèrement, cette année, j'aurais souhaité que le nouveau programme soit en vigueur. On n'y est pas arrivés parce qu'il y avait... C'est difficile de faire changer des mentalités. Parce qu'il y a des gens qui sont habitués de recevoir 1 million, je ne suis pas certaine qu'ils sont heureux de m'entendre vous dire que, moi, je veux revoir ça pour aider d'autres événements en émergence ailleurs au Québec et même dans les régions de Québec et Montréal aussi.
M. Chouinard (Tommy): Mais, puisque c'est un événement familial, où est-ce qu'ils doivent se tourner pour recevoir une subvention? Au ministère de la Famille dans ce cas-là? Est-ce que ça répond plus aux critères...
Mme Gauthier: Ce que je dis, c'est un événement à caractère familial. Et d'ailleurs, l'analyse qui m'est apportée, c'est un élément majeur pour les familles dans la région de Québec. Moi, je fais du tourisme. C'est une industrie de tourisme qui fait en sorte qu'on doit aider des événements porteurs qui vont nous aider à atteindre notre objectif ultime. Merci.
(Fin à 9 h 57)