(Dix heures trente-quatre minutes)
M.
Hamad
:
Alors, bonjour, mesdames et messieurs. Ce matin, je suis accompagné avec mon collègue
Jean-Denis Girard, ministre responsable délégué aux Petites et Moyennes
Entreprises, à l'Allègement réglementaire et au Développement économique
régional et ministre responsable de la région de la Mauricie. Il y a aussi Mme
Robitaille, qui est la présidente du conseil, du CGAP, là,
conseil de l'assurance parentale, puis Mme Giguère, qui est actuaire à
l'assurance parentale.
Alors, je suis très heureux d'être ici ce
matin avec vous. Et, vous savez, notre gouvernement a annoncé à plusieurs
reprises sa volonté ferme de faire l'allègement réglementaire. Et aussi, je me
souviens, M. Couillard, le premier ministre Couillard, pendant la campagne
électorale, a parlé aussi… la charge importante sur la taxe à la masse
salariale des entreprises et, évidemment, les citoyens. Alors, nous avons
aujourd'hui une bonne nouvelle pour l'assurance parentale, à la demande de
notre gouvernement et, bien sûr, le conseil d'administration de l'assurance
parentale, qui a accepté notre demande de voir, regarder la possibilité d'une
baisse de la cotisation d'assurance parentale.
Donc, j'annonce aujourd'hui qu'à partir du
1er janvier 2016 le taux de cotisation de l'assurance parentale pour les
citoyens, pour les travailleurs autonomes, pour les entreprises, sera abaissé
de 2 %. C'est une première fois depuis la mise en place de l'assurance
parentale, c'est-à-dire 2006, et donc il va y avoir des nouveaux taux réduits
pour les employeurs, les salariés et les travailleurs.
Qu'est-ce que ça signifie, cette baisse-là? C'est
un total de baisse de 42 millions de dollars par année pour l'ensemble, c'est-à-dire
pour les entreprises, et pour les employeurs, et, bien sûr, pour les citoyens
qui est important. Donc, si on regarde une vue d'ensemble depuis un an, à peu
près un an et demi, nous avons réussi à baisser et nous allons baisser trois
cotisations. La première, c'est la CSST, qui a été baissée aussi en 2016 de...
Ça donne une économie, en 2016, pour la CSST, de 140 millions de dollars
pour les entreprises. Il y a aussi, avec la fusion que nous avons réalisée avec
la CSST, la commission des normes et la Commission de l'équité salariale, il y
aura une baisse, suite aux fusions, pour les cotisations des employeurs, de
12,5 %. Ça équivaut à 9 millions de dollars. Alors, si on regarde
l'ensemble des baisses des cotisations pour les citoyens et pour les
entreprises, en 2016, on parle d'une baisse approximative de 200 millions
de dollars sur la taxe, la masse salaire des entreprises et sur les cotisations
des citoyens.
Il faut noter que le 42 millions de dollars
d'économies annuelles pour le régime d'assurance parentale, il y aura
4 millions d'économies pour le gouvernement du Québec parce que c'est un
employeur important, il y aura 19 millions pour les employeurs du Québec,
17 millions pour les citoyens, 2 millions pour les travailleurs
autonomes. Et j'aimerais noter que cette baisse-là ne... comme on l'a
mentionné, comme on l'a promis, ne touchera pas les avantages du régime. Il n'y
a pas une baisse d'avantages du régime, il n'y a pas une baisse des... par contre,
c'est une question financière, dans la gestion financière. En fait, l'équilibre
du régime, on va l'atteindre d'ici 2019, mais, compte tenu… les taux d'intérêt
actuellement sont bas et le régime commence à faire des surplus, nous avons
décidé de faire deux choses : payer le déficit du régime et, en même temps,
faire profiter des citoyens de ces montants-là. Donc, 2016, il y aura une
baisse totale réelle d'autour de 200 millions pour les citoyens et pour
les entreprises.
Je vais laisser mon collègue Jean-Denis,
qui est responsable de l'allègement réglementaire.
M. Girard : Merci beaucoup,
Sam. Premièrement, salutations à mon collègue Sam. Merci d'être avec moi ici
aujourd'hui. Je suis ravi aujourd'hui d'être accompagné de mon collègue pour
vous parler d'allègement réglementaire pour cette belle annonce aujourd'hui. Je
tiens à remercier Sam de sa collaboration et de sa contribution, sa
contribution à alléger le fardeau réglementaire administratif de nos PME de
partout au Québec. Tout l'appareil gouvernemental est mobilisé, mobilisé pour
accomplir cette mission pour nos PME. Grâce à une saine gestion du régime
québécois d'assurance parentale, nous pouvons aujourd'hui diminuer le taux de cotisation
des travailleurs et des employeurs. Une gestion efficace de la CSST a également
permis de diminuer le taux de cotisation des employeurs, ce qui représente, au
final, des économies substantielles pour toutes nos entreprises québécoises,
nos PME de toutes les régions du Québec.
Le regroupement de la CSST, de la Commission
des normes du travail, de la Commission de l'équité salariale sera également
une source d'économie importante pour nos entreprises de partout au Québec. En
d'autres termes, on sauve de la paperasse, on sauve du temps, mais aujourd'hui
on sauve de l'argent. Nous y travaillons sérieusement en collaboration avec
tous nos partenaires du marché du travail. À compter de 2017, les employeurs
bénéficieront en effet d'une baisse de leurs cotisations pour le volet normes
du travail, une économie récurrente de 8 millions de dollars.
Les petites et moyennes entreprises,
rappelons-le, sont le moteur de l'économie. Ce sont eux qui créent les emplois
pour les prochaines années au Québec. C'est pourquoi notre gouvernement s'est
donc engagé à réduire leurs obligations pour assurer leur développement, et ce,
partout au Québec.
Nous mettons en place des conditions
gagnantes, des conditions gagnantes pour assurer le maintien de leur
performance, à nos PME. Toutes ces diminutions de cotisations vont leur
permettre de conserver des ressources supplémentaires qu'elles pourront
réinvestir dans leur croissance.
En poursuivant nos travaux pour alléger la
charge des PME, c'est le marché du travail de l'ensemble des Québécoises et des
Québécois qui va en bénéficier. Je vous assure que nous travaillons en ce sens
de façon quotidienne. L'annonce d'aujourd'hui en témoigne. L'allégement
réglementaire administratif, concrètement, c'est plus d'argent dans les poches
des travailleurs, oui, mais également plus d'oxygène pour nos entreprises.
Donc, plus d'argent dans les poches des entreprises, ce qui signifie plus
d'innovations, plus d'exportations, plus de croissance, plus d'investissements
de la part de nos PME, donc plus de création d'emplois dans nos PME de partout
à travers le Québec. Merci.
M.
Hamad
:
Merci, Jean-Denis. On va passer à la période de questions, mais, en résumé, c'est
200 millions d'économies pour les entreprises, pour les citoyens en 2016,
alors des baisses dans les trois régimes, la CSST, la Commission des
normes du travail. Et aujourd'hui, l'annonce aujourd'hui, c'est 2 % pour
le régime assurance parentale.
M. Lessard (Denis)
: Est-ce
qu'il y avait un surplus? Parce que vous dites qu'on veut le mettre en
équilibre en 2019, puis là vous avez l'air de distribuer un surplus, mais…
M.
Hamad
: En
fait, il y a une dette du régime. J'avais les papiers tantôt ici, je ne l'ai
pas, mais je vais me souvenir des chiffres. En fait, il y avait un déficit dans
le régime. Si vous vous rappelez, depuis la première année, on a sous-évalué
les naissances, donc le régime a été déficitaire pendant des années, depuis
2006. On a augmenté la cotisation depuis 2006, à peu près composée 34 %,
mais il y avait un déficit de… comme, en 2015, 330 millions de déficit.
Là, le régime, maintenant, par rapport à
la sortie d'argent… l'entrée, il commence à faire des surplus qui vont être
pour payer le déficit, et on a décidé aussi de baisser aussi les cotisations. Et
le plan… en fait, d'ici 2019, il y aura un déficit zéro pour le régime, et, en
même temps, évidemment, on profite en même temps de faire la baisse.
Pourquoi qu'on a décidé de faire ce
geste-là aujourd'hui, de ne pas attendre que le régime soit équilibré? Mais
parce que le taux d'intérêt, actuellement, il est bas, tellement bas que ça
nous coûte 2 millions en intérêts. Par contre, c'est 42 millions
d'économies. Alors, faites le calcul, on est mieux de faire bénéficier les
citoyens et les entreprises de ces économies-là.
M. Dutrisac (Robert)
: Il
n'y a aucun changement sur le plan du régime lui-même.
M.
Hamad
: Aucun
changement, et j'insiste sur ce point-là.
M. Dutrisac (Robert)
: Sur
les règles administratives, le règlement…
M.
Hamad
: Il
n'y a pas de diminution… C'est tout simplement un calcul financier que nous
avons fait. On a dit : Si on regarde les prévisions pour les naissances,
les cotisations, les prestations, on a des surplus qui vont être pour payer la
dette. Et, en même temps, on a dit : On va… profiter les citoyens pour
permettre aux citoyens d'avoir moins de taxes sur la masse salariale, et les
entreprises.
M. Boivin (Simon)
: C'est
quoi, la proportion des surplus qui vont soit en baisses de cotisation versus
ceux qui vont…
M.
Hamad
:
C'est, en fait, 42 millions, 40 millions de moins. Si on fait le
calcul net…
M. Boivin (Simon)
: …en
proportion des surplus.
M.
Hamad
: 2 millions,
le coût, 42… Ah! des surplus, comme les surplus de la première année…
M. Boivin (Simon)
: …au
déficit versus qu'est-ce qui va en baisses de cotisation?
M.
Hamad
: Oui.
La première année, on a un surplus de 92 millions, en 2016; l'autre année,
2017, 94, mais on paie la dette, là. On a une dette de 350 millions, ça
fait que ce surplus-là va aller pour payer la dette.
M. Boivin (Simon)
: Ça
représente quoi, disons, pour un salarié de 50 000 $? Êtes-vous
capable de nous illustrer ça?
M.
Hamad
: Ce
n'est pas une grosse économie, mais il n'y a pas de petites économies. On
présente à peu près 10 $. Une entreprise, ça peut… dépend de la grandeur
de l'entreprise, c'est 1 000 $. Pour un travailleur autonome, ça
dépend, là, combien est son revenu. Les revenus… Évidemment, c'est en fonction
des revenus. On parle… Il n'y a pas de petites économies pour moi. Ce qui est
important, c'est commencer à arrêter l'augmentation, parce qu'on a eu des
augmentations pendant des années, 35 %, des augmentations. Là, on arrête
les augmentations puis on s'en va à la baisse. Et, si ça continue, il y aura
probablement d'autres baisses dans les années à venir.
Mme Richer (Jocelyne)
:
Le gouvernement est en train de revoir à peu près tous ses programmes. Ce
programme-là d'assurance parentale est considéré comme très généreux. Pourquoi
ne pas le revoir à la baisse?
M.
Hamad
: La
décision a été prise par le gouvernement. En fait, ce programme-là, pour le
moment, on maintient ses avantages et on sait qu'il a des effets bénéfiques, mais…
Mme Richer (Jocelyne)
:
…«pour le moment», ça veut dire quoi?
M.
Hamad
: Bien,
pour le moment, parce que, moi, je suis… aujourd'hui, ce que je vous dis, que
les avantages sont maintenus, et la baisse ne réduira pas les avantages. On va
travailler sur le plan financier. On va essayer de réduire davantage les
cotisations. C'est notre objectif. Et d'ailleurs, vous savez, il y a un projet
de loi déposé pour faire la fusion entre la CARRA et la Régie des rentes, et on
prévoit d'autres économies de 20 millions aussi.
M. Boivin (Simon)
: Peut-être
sur un autre sujet, sur les nouvelles responsabilités au Parti
québécois, je voulais savoir, comme ministre de la capitale, qu'est-ce
que vous pensez du fait que M. Péladeau s'est approprié la responsabilité de la
Capitale-Nationale?
M.
Hamad
: Bien,
c'est la décision de M. Péladeau, puis je pense que Mme Maltais faisait une
bonne job comme porte-parole de l'opposition. C'est son choix. M. Péladeau, il
n'avait pas besoin de faire ce changement-là parce qu'un chef d'opposition, il
peut intervenir sur tous les sujets. Alors, il y a un symbole que M. Péladeau
veut envoyer, que je ne comprends pas, mais c'est son choix.
M. Boivin (Simon)
:
Est-ce que vous craignez que ce soit un porte-parole efficace, qu'il réussisse
à marquer des points contre vous?
M.
Hamad
: Moi,
je trouvais que Mme Maltais a toujours fait un bon travail d'opposition. Elle
était très bonne à l'opposition, Mme Maltais. Et c'est le choix de M. Péladeau,
mais je me questionne sur le fait qu'un chef de l'opposition, il peut
intervenir sur tous les sujets. Ses porte-parole... Il n'a pas besoin de
lui-même se nommer porte-parole d'un sujet, sauf qu'il envoie un symbole, le
symbole qu'il envoie qu'il veut s'occuper de Montréal et de la métropole en
même temps. C'est son choix.
M. Lessard (Denis)
:
Sur un autre régime d'assurance, l'Ontario a bonifié beaucoup son régime de
retraite, puis ça a causé des frictions avec Ottawa.
M.
Hamad
: Le
fédéral.
M. Lessard (Denis)
:
Mais ici, on avait eu le rapport D'Amours, où était Godbout, puis c'est
comme resté lettre morte, la rente de longévité et tout ça. Est-ce que vous
avez l'intention... le gouvernement a l'intention de poursuivre dans cette
voie-là?
M.
Hamad
: En
fait, d'abord, prenons-les, les éléments. La rente de longévité, le
gouvernement a décidé de ne pas aller dans cette direction-là, mettre la rente
de longévité. D'abord, c'est une augmentation de cotisations; deuxièmement, il
y a un impact sur le PIB. Un recul de PIB, si ma mémoire est bonne, c'est 0,08 %
sous le PIB, et là, ces temps-ci, on n'a pas besoin d'amener d'autres taxes
pour reculer ou affecter le PIB du Québec. Premièrement.
Deuxièmement, sur le programme, l'Ontario,
actuellement, Mme Wynne, la première ministre, demande à l'Ontario...
c'est un régime de cotisation obligatoire qui s'ajoute au régime de pensions du
Canada.
Nous autres, au Québec, on l'a fait d'une
autre façon. C'est le régime volontaire d'épargne-retraite, le RVER
qu'on appelle. Notre régime, ce qu'on a fait, nous autres… il est déjà en
marche, en passant. Ce qu'on a fait, nous autres, on a dit : C'est
une contribution volontaire par l'employeur, contribution volontaire par les
travailleurs. Par contre, on a mis des régimes en place qui permettent aux
employeurs et aux travailleurs d'avoir ce régime-là. Et d'ailleurs le coût de
ce régime-là, c'est 2 % maximum, le coût de gestion. Et donc c'est un...
la différence, ce que l'Ontario demande, le même régime, qu'il soit obligatoire.
L'autre élément, la différence entre le
Québec et l'Ontario, nous avons la Régie des rentes du Québec qui permet de
gérer ce régime-là, ce que l'Ontario n'a pas. Donc, ils ont besoin du fédéral
pour avoir le Régime de pensions du Canada, qu'on appelle, pour les
aider à gérer ce régime-là. C'est là le conflit entre...
M. Lessard (Denis)
: Le
régime volontaire, là, est-ce que c'est suffisant? Est-ce que naturellement les
gens n'ont pas tendance à ne pas pousser ça à plus tard, puis les employeurs
disent : Bon, bien, c'est volontaire, mais je ne contribue pas?
Peut-être...
M.
Hamad
: Bon.
Alors, il y a deux... L'ennemi numéro un de la contribution des citoyens pour
le régime de retraite, c'est l'endettement des citoyens. Et quand le taux
d'endettement est élevé, c'est clair que les citoyens ont moins tendance à
épargner puis ils vont aller plus payer leurs dettes, et actuellement c'est la situation
beaucoup des jeunes familles. Là, on est en train de travailler davantage pour
favoriser, sensibiliser les gens à contribuer. Premier élément.
Le deuxième élément qui est important
aussi, c'est que nous, lorsqu'on a conçu ce régime-là, et je suis très fier
d'avoir participé à ça, c'est qu'on a dit : Compte tenu qu'il y a rareté
de main-d'oeuvre, les employeurs, ils vont choisir quelques employés. Ils vont
dire : Lui, il est important pour moi, je ne vais pas le laisser aller.
Moi, comme employeur, je peux dire : Bien, Denis Lessard, c'est un bon
employé, je veux le garder, je vais contribuer à son régime, et ça, ça donne
une flexibilité.
Évidemment, les demandes des syndicats, la
CSN, etc., c'est un régime obligatoire partout et c'est devenu une autre
charge. On est déjà la province où la taxe sur la masse salariale la plus
élevée au Canada et on n'avait pas besoin d'en ajouter une autre. Par contre,
il faut que... à la fin, il faut que le citoyen, il soit responsable. C'est à
lui à planifier sa retraite, c'est à lui et les familles, évidemment, à prévoir
ces éléments-là. C'est sûr, quand on est jeune, c'est difficile de commencer à
penser à la retraite. Moi, je n'ai pas pensé à la retraite dans la trentaine ou
quarantaine, même un peu plus tard. On commence à voir venir puis on pense davantage.
Donc... mais on a des sensibilisations à faire.
Mais l'objectif du gouvernement aujourd'hui,
c'est baisser la taxe sur la masse salariale, essayer d'avoir des régimes quand
même qui sont raisonnables. Et d'ailleurs, chaque fois qu'on faisait un régime
dans le passé, on mettait en place les régimes les plus généreux au Canada. Maintenant,
on veut être au moins dans les meilleurs régimes au Canada, mais pas les plus
généreux, parce qu'à un moment donné il y a une limite à payer. Merci beaucoup.
(Fin à 10 h 50)