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Point de presse de M. Stéphane Bédard, chef de l'opposition officielle, et Mme Véronique Hivon, députée de Joliette

Version finale

Le vendredi 8 mai 2015, 9 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures trente-trois minutes)

M. Bédard : Alors, bonjour, très heureux de vous accueillir ici pour parler de la deuxième interpellation qu'on fait sur l'importance de faire du Québec un pays dans le contexte actuel. Elle s'inscrit d'ailleurs… elle ne pouvait pas tomber plus à point. J'en profite, d'entrée de jeu, pour souligner et féliciter la victoire de M. Cameron aux élections au Royaume-Uni hier, une belle victoire, victoire qui a un sens particulier pour, évidemment, les indépendantistes du Québec et pour le Québec, pour tous les Québécois, je pense, aussi.

La première, c'est, on a vu l'arrivée massive d'indépendantistes, de nationalistes écossais qui sont passés, je pense, de six ou sept députés à 56 députés, donc qui vont parler de l'importance de l'Écosse et, évidemment, ce grand rêve de faire de l'Écosse, un pays. D'ailleurs, le leader, l'ancien leader du Scottish National Party a dit : Le lion a rugi. Et je pense que c'est un des résultats de la dernière campagne.

Et l'autre, c'est… le Royaume-Uni, aussi s'est engagé à tenir un référendum. On voit que tenir des référendums au Royaume-Uni, ce n'est pas un drame, c'est quelque chose de normal de consulter la population sur des enjeux importants, et un de ceux-là, c'est de rapatrier certains pouvoirs qui ont été dévolus à l'ensemble européen. Donc, le Royaume-Uni se pose… la population se pose de sérieuses questions sur l'intérêt de transférer certains pouvoirs et souhaite être consultée sur ces questions importantes.

Donc, ce qu'on voit, c'est, à travers cette élection, l'importance pour eux de reprendre leur contrôle sur leurs leviers de développement économique, de développement social et leur façon d'être différents. Donc, ça s'inscrit dans notre réalité à nous, Québécois, comme ça s'inscrit aussi dans la réalité des Catalans qui, on le sait, se sont engagés aussi à consulter leur population, je pense, en 2016, sur l'avenir de leur pays.

Donc, nous, aujourd'hui c'est de parler aux Québécois de : c'est quoi les avantages de faire un pays. On l'a vu à la dernière interpellation, on a abordé des thèmes qui sont importants, d'abord la péréquation. On a démystifié à péréquation, on a mis fin à un grand mythe qui dit que c'est le Québec qui reçoit le plus. C'est faux. On le sait maintenant, nous sommes les cinquièmes per capita, et c'est de la façon de le déterminer. On a aussi démontré la, je vous dirais, l'aspect concret de l'indépendance pour les Québécois. On a donné des exemples, que ce soit le pont Champlain, où on se chicane sur du péage. Souvenez-vous, on se chicane encore. On ne se chicane pas, le fédéral a décidé de nous imposer ce péage à l'encontre d'un consensus québécois.

L'utilisation du fleuve Saint-Laurent, c'est incroyable comment on n'a pas de mot, finalement. Ce qu'on a constaté, c'est que, oui, les Québécois, nous sommes au Québec, on a l'impression que le Québec nous appartient. Dans les faits, sur des questions importantes, nous n'en sommes que les locateurs. Ce qu'on a vu, c'est que notre intérêt national, de plus en plus, va à l'encontre de celui du Canada, et l'utilisation du fleuve en est peut-être le plus bel exemple. Nous avons vu aussi que, pour les Québécois, il y a un avantage à mettre fin au dédoublement de structures.

On refera aussi aujourd'hui... on abordera ces questions, parler du déséquilibre fiscal, donc les impôts qu'on envoie à Ottawa, comment ils sont utilisés par Ottawa, à l'encontre même de nos propres intérêts, et les dernières mesures fiscales par rapport... qu'on a vues au dernier budget fédéral, par exemple les CELI, l'augmentation des CELI, qui va avoir un impact de 100 millions sur les finances publiques du Québec. C'est 100 millions de plus en coupures.

Et, en même temps, on a abordé la question des échecs du fédéralisme. Et on parle beaucoup des deux référendums, le dernier qui s'est conclu par un match nul, souvenez-vous-en. Bien, les fédéralistes, eux, ont subi quatre échecs. C'est drôle, puis j'ai l'impression que, depuis ce temps-là, effectivement, ils ont cessé, ils ont baissé les bras. Et il faut se rappeler la conférence de Victoria, en 1971, qui a fini par un échec; le rapatriement unilatéral de la Constitution en 1982; l'échec du lac Meech en 1990; et le quatrième, évidemment, c'est le référendum sur Charlottetown qui a été rejeté par le Québec, et rejeté par le Canada pour des raisons différentes, qui est celui que ça donnait supposément trop de pouvoirs au Québec.

Aujourd'hui, notre but, c'est de démontrer comment il serait plus facile de gérer ce pays-là par rapport à des, je vous dirais, à des champs et à des responsabilités qui nous sont chères, que ce soit s'occuper de notre monde, la générosité, que ce soit au niveau de la politique de l'itinérance, au niveau de la santé et des services sociaux. On va parler aussi des choix budgétaires gouvernementaux, du fédéral, et un de ses plus tristes exemples est sûrement les navires de guerre qu'on vient... les choix du gouvernement fédéral ont un impact sur l'économie du Québec. On a décidé d'envoyer la réfection et la construction de navires partout au Canada sauf au Québec. On ne récolte rien de dépenses importantes, de dizaines de milliards de dollars qui n'auront pas d'effet structurant sur notre économie.

Donc, pour nous, aujourd'hui, c'est une journée importante. On aborde un sujet qui ne peut pas être plus pertinent dans le contexte actuel, celui de faire du Québec un pays. Et pour ça, bien, je serai accompagné de Véronique et d'Agnès pour parler de cette...

Et souhaitons... j'espère que M. Couillard sera présent. Je pense qu'il est de sa responsabilité de parler d'un enjeu et d'un projet concret qui est partagé par des millions de Québécois. C'est à lui à en répondre et à en discuter avec nous, correctement, dans le lieu qui est approprié pour ça : l'Assemblée nationale. Merci.

M. Lacroix (Louis) : Vous savez que ce n'est pas M. Couillard qui va être là, c'est Jean-Marc Fournier.

M. Bédard : Ah! Malheureusement. Bien, encore une fois, M. Couillard a manqué une belle occasion, si ce n'est que de défendre ses convictions fédéralistes. Et moi, je vais vous dire, M. Couillard incarne assez bien, maintenant, le radicalisme fédéraliste. M. Bourassa avait toujours sa carte de l'indépendance dans sa petite poche arrière, souvenez-vous. Pour ceux qui l'ont connu, il disait toujours : Oui, oui, moi, je crois au Canada, mais ma première patrie, c'est le Québec, puis, si vous ne m'écoutez pas, bien, il y aura des conséquences. Moi, je peux vous dire actuellement, M. Couillard… entre le premier ministre du Québec et le premier ministre du Nouveau-Brunswick, il n'y a plus de différence. C'est un choix. Donc, le fait qu'il ne soit pas ici aujourd'hui, je pense, l'illustre assez bien. Et pourtant les impôts qu'on envoie à Ottawa, le 50 % d'impôt, bien, il me semble qu'on devrait s'y intéresser. Autres questions?

Journaliste : Je ne suis pas sûr que j'ai saisi la raison pour laquelle c'est important, à ce moment-ci, de faire ce débat-là.

M. Bédard : Il est toujours important de le faire. C'est la…

Journaliste : Mais pourquoi à ce moment-ci? Parce que c'est ce que vous avez souligné.

M. Bédard : C'est la raison d'être… Bien, la personne… dans le contexte actuel, c'est que c'est une question qui… on est au lendemain d'une élection qui s'est passée au Royaume-Uni, où on voit que l'autodétermination des peuples, le fait d'assumer nous-mêmes notre destin, de prendre des décisions, concerne nos populations dans nos régions, dans nos hôpitaux, que ce soit au niveau de l'itinérance.

Bien, on doit se donner tous les moyens. Dans un contexte budgétaire difficile, alors que le fédéral distribue les bonbons un peu partout avec nos impôts, on aurait avantage, nous, à s'occuper du vrai monde, s'occuper d'éducation, de santé au lieu d'avoir des préoccupations qui intéressent moins de 0,1 % de la population, par exemple l'augmentation du plafond des CELI. C'est assez incroyable. C'est des demandes qui n'ont jamais été faites par le Québec, qui vont à l'encontre même de nos… Même, je regarde au niveau de notre politique familiale, il y a des choix qui ont été faits, qui vont à l'encontre même, nous, des choix historiques qu'on a faits. Donc, c'est ça, ne pas se gouverner. Donc, oui, ça ne peut pas être plus pertinent que jamais dans le contexte actuel.

M. Dutrisac (Robert) : Maintenant, il y a des chiffres sur l'emploi, là, qui sont positifs. Je pense, c'est les premiers chiffres vraiment positifs que le gouvernement reçoit. Ça, ils vont sûrement vous remettre ça sur le nez, le fait que le Québec, au sein de la fédération canadienne, est capable de tirer son épingle du jeu sur le plan économique.

M. Bédard : Bon, bien, écoutez, sur les… Vous voyez, dans le contexte actuel qu'on vit, si ça va si bien, pourriez-vous me dire comment se fait-il qu'on coupe l'aide alimentaire aux jeunes dans le contexte actuel? Comment se fait-il que moi, je pose des questions à l'Assemblée nationale pour protéger des places pour des gens en centre de réadaptation, des jeunes, ou des jeunes handicapés qui n'auront peut-être pas accès, au mois de septembre, à des salles de cours? C'est ça, le contexte dans lequel moi, je vis.

Donc, personne ne peut conclure, au Québec, qu'on soit dans une région ou qu'on soit une famille, que ça va bien. Les chiffres de l'emploi, vous le savez, c'est sûr un an qu'on les évalue, puis c'est le gouvernement… On ne peut pas conclure à une grande performance économique quand je vois Bombardier, quand je vois la vente du Cirque du Soleil. Donc, nous, ce qu'on souhaite, par contre, c'est que le Québec prospère, et je suis convaincu que ça serait beaucoup plus facile dans un contexte où nous serions un pays.

M. Bovet (Sébastien) : Mme Marois avait déjà évoqué des années de perturbations advenant un Québec souverain. Est-ce que vous… dans l'exposé que vous nous faites d'un éventuel Québec souverain et des bienfaits d'un Québec souverain, vous êtes en désaccord avec ce que Mme Marois…

M. Bédard : Non, non, pas du tout, dans le sens que… Et là j'aurais tendance à vous prendre la phrase de… Des fois, on a des leçons de pays et de petits pays. Le président islandais ou le premier ministre islandais qui est venu ici il y a encore quelques semaines nous rappeler une phrase, une belle phrase. Et puis je vous rappellerai que c'est quand même un pays de 320 000, entre 320 000 et 350 000 habitants. Et il a dit : Il n'y a jamais rien de négatif à être un pays. Et eux-mêmes, qui ont vécu des turbulences pas mal plus importantes, 2008 était des vraies turbulences, ils n'ont jamais remis en cause cette indépendance.

Donc, moi, ce que je… Dans le contexte actuel, le fait de faire un pays, c'est un défi qui entraîne des changements, mais des changements positifs pour le Québec, à court, moyen et long terme.

M. Bovet (Sébastien) : Donc, Mme Marois n'avait pas nécessairement raison?

M. Bédard : Bien, vous savez, quand on parle de termes, de terminologie, c'est un changement. Un changement amène des différences. Mais on l'évalue. À partir du moment où le Québec devient un pays, est-ce qu'il y a un avantage à court, moyen et long terme? Et nous, notre démonstration, vous allez voir, comme on l'a fait lors de la dernière interpellation puis on va le démontrer encore aujourd'hui, c'est à l'avantage de tous les Québécois. On est passé de rêve dans les années, peut-être, 60.

Maintenant, c'est un projet concret, et, en plus, s'ajoute à ça la nécessité. Et la nécessité, elle se caractérise par les choix du gouvernement fédéral actuellement sur des questions névralgiques : l'utilisation du fleuve, la politique énergétique qui va à l'encontre de nos intérêts. C'est ça, l'avenir du Québec. Donc, non, moi, je reste convaincu qu'avec l'État que nous avons, la force de notre économie, que la 18e puissance économique dans le monde, ce qu'on serait, n'a pas à craindre ce grand défi.

M. Lacroix (Louis) : Est-ce qu'il n'y aurait pas, au tout début, une certaine instabilité, une certaine incertitude, parce que ça sous-tend des négociations avec Ottawa entre autres? Est-ce qu'il n'y aurait pas, justement, là, comme effet de la souveraineté une certaine instabilité dans les premières années?

M. Bédard : Vous savez, les grands moments d'instabilité, on les a vécus 2001… 2000, 2001 étaient des grands moments d'instabilité au niveau international. 2008 a été un grand moment d'instabilité aussi. Ce qu'on sait, c'est qu'à travers ces événements-là, ça donne aussi des opportunités. Est-ce qu'il y aura des changements? Est-ce qu'il y aura des négociations? C'est évident. C'est pour ça que je vous dis, moi, ce que j'ai vu, la planète est parfois instable. Ça n'empêche pas les dirigeants de ce monde de faire des choix à l'avantage de leur population.

L'important, c'est de savoir plutôt est-ce qu'on a les structures nécessaires pour relever ce défi-là. Et il n'y en a aucun doute, là. Ça, le plus bel exemple que je peux donner, c'est toujours celui de rappeler que le Québec est riche puis que, si demain il est un pays, il est la 18e puissance économique. Et je n'ai pas encore d'exemple de pays qui ont renoncé à leur indépendance après l'avoir acquise. Ça, ce n'est jamais arrivé. Donc, ça démontre, finalement, que ce choix-là de devenir un pays a été le bon pour tous ceux et celles qui ont accédé au concert des nations actuellement.

M. Bovet (Sébastien) : Un petit mot sur la course à la direction, si vous me permettez. Je connais vos contraintes, là, mais une partie de votre travail, comme chef par intérim, ça a été de mener les travaux parlementaires à l'Assemblée nationale, de prendre des positions pour le Parti québécois, mais aussi de conserver l'unité, j'imagine, au sein du parti, malgré la course à la direction. Il y a une personne qui va être élue chef du Parti québécois. Ça veut dire qu'il y en a trois dans les candidats à la direction qui ne seront pas élus.

Est-ce que vous craignez que, parmi ceux qui vont perdre, il y en ait qui décident de tourner le dos au Parti québécois, de s'en aller?

M. Bédard : Pas du tout. Ce que je sens, ça a été une course positive, où la candidate et les candidats se sont respectés. Les militants souhaitaient ça, et, tant au niveau des candidats que de ceux et celles qui les entourent, ce que je sens, c'est une volonté, au contraire, de renforcer le Parti québécois, de renforcer la coalition souverainiste puis de faire en sorte qu'on parle directement aux Québécois. Donc, non, je suis convaincu qu'il va y avoir un grand ralliement au lendemain de l'élection du Parti québécois.

M. Lacroix (Louis) : Il vous reste une semaine, M. Bédard, grosso modo…

M. Bédard : Une ou deux. Une ou deux.

M. Lacroix (Louis) : Une ou deux, oui, tout dépendant du résultat de vendredi.

M. Bédard : Tout chef a un avenir… vous savez, c'est programmé, la fin, hein? Dans la mienne, c'est qu'il y avait une date plutôt précise, mais, non, non, on est…

M. Lacroix (Louis) : Vous souhaitez quoi pour la suite des choses?

M. Bédard : Ce que je souhaite, c'est ce qu'on démontre actuellement comme force. On est une équipe, vous voyez, de conviction. On ne change pas d'idée à toutes les semaines, comparativement à nos amis de la CAQ, qui est un navire en perdition. Ils ont fait un virage identité, et ça a duré… identitaire, et ça a duré quoi, six mois? Maintenant, sur la langue, on a des positions complètement étriquées, qui ne veulent plus rien dire.

Donc, ce que je souhaite, c'est que cette force-là qu'on a montrée pour les familles, pour les régions, pour l'égalité des chances, bien, c'est ça, la source du Parti québécois, et que l'équipe soudée qu'on est actuellement, dans un contexte de course, ça va être le cas après la campagne. Donc, c'est un legs de toute l'équipe.

M. Lacroix (Louis) : Je voulais dire sur le plan personnel, par exemple, vous vous attendez à quoi? Quel rôle vous souhaiteriez tenir dans la…

M. Bédard : Député de Chicoutimi et militant de la souveraineté, de l'indépendance du Québec. Ça, c'est mon rôle le plus important.

M. Dutrisac (Robert) : Vous feriez peut-être un bon leader parlementaire.

M. Bédard : On a une très bonne leader, mais ce que je sais, surtout, c'est que la ou le prochain chef aura la chance de composer avec une équipe formidable, qui n'a que des forces. Moi, je le constate, puis vous le voyez dans le caucus du Parti québécois. Je ne pourrais pas vous identifier quelqu'un, de dire qu'il y a un canard boiteux ou… c'est une équipe forte, unie, donc… Non, c'est un legs qui n'est pas à moi, qui est commun, puis moi, bien, je ne fais que partie de cette grande équipe. Voilà.

M. Bovet (Sébastien) : S'il y avait un canard boiteux, vous nous le diriez?

M. Bédard : Non, je suis sûr que vous vous en seriez déjà rendu compte.

Mme Montgomery (Angelica) : Can you talk a little bit about what the election of the SNP, last night, meant to you? What is you feeling?

Mme Hivon : Well, of course, it's a strong signal that, you know, the will to conquer the full freedom for people, wherever it is in the world, is still something very relevant in 2015. Furthermore, it is also a sign that referendums, consulting people on very important issues relating to their future is also very relevant because we've seen this openness of the UK Government to consult.

So, for us, it is just a sign that what we are doing today and what we do everyday, because it is at the core, the very core of what we exist for, is still very relevant.

Mme Montgomery (Angelica) : Because we've seen things like this happen here, in Canada, in the House of Commons where the Bloc comes and the Bloc goes down, and it doesn't always seem to have much relationship with whether there will be a referendum or support for a referendum. So, how can you pull inspiration from this, knowing what you have seen here, in Québec and in Canada?

Mme Hivon : Well, the situation is different but I'm really, really convinced that we are starting a new cycle of, you know, a strong leadership concerning the independence movement in Québec, with everything that we've been building in the last months, of course, for the renewal, for the future of our party, and the same thing with the Bloc québécois.

M. Harrold (Max) : I want to ask you a little bit about what you're doing today and why you're using the inspiration of a small country like Iceland. You talked about transition, a period of transition in a future independent Quebec. Can you not imagine that there might be the need for budgetary restraint in such a country? For budget cutbacks? Just because, for example, like M. Bédard talked about, our worldwide economic downturn could affect Quebec, an independent Quebec. What would be the, you know, a future Quebec… could it have to make some tough choices in terms of its own budget?

Mme Hivon : Every country has to make choices, you know. This comes with freedom, but this is the beauty of it, to be able to make your choices in conformity, in accordance with what are the priorities of your people, what are the concerns of your people, what are the values of your people. So, this is, of course, everything that has to do with being able to hold all your powers to face, you know, good days and bad days. This is what it's all about to be independent.

M. Harrold (Max) : If I could just ask you : How do you define M. Couillard as a radical federalist?

Mme Hivon : Well, I think that we have never seen in Québec a Prime Minister who has no request whatsoever and who is, more that that, saying that Québec has to be like any other province in Canada. It's its goal, just to see Québec be just a province like any other. We've never seen that from a Prime Minister of Québec, and we've seem it again this week with the language issue, we've seen it with the «péréquation». We see it over and over. It's quite puzzling to see such an attitude when you are the person responsible for the future of the only Francophone State in North America.

(Fin à 9 h 52)

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