(Neuf heures trente-trois minutes)
M.
Bédard
:
Alors, bonjour, très heureux de vous accueillir ici pour parler de la deuxième
interpellation qu'on fait sur l'importance de faire du Québec un pays dans le
contexte actuel. Elle s'inscrit d'ailleurs… elle ne pouvait pas tomber plus à
point. J'en profite, d'entrée de jeu, pour souligner et féliciter la victoire
de M. Cameron aux élections au Royaume-Uni hier, une belle victoire, victoire
qui a un sens particulier pour, évidemment, les indépendantistes du Québec et
pour le Québec, pour tous les Québécois, je pense, aussi.
La première, c'est, on a vu l'arrivée
massive d'indépendantistes, de nationalistes écossais qui sont passés, je
pense, de six ou sept députés à 56 députés, donc qui vont parler de
l'importance de l'Écosse et, évidemment, ce grand rêve de faire de l'Écosse, un
pays. D'ailleurs, le leader, l'ancien leader du Scottish National Party a dit :
Le lion a rugi. Et je pense que c'est un des résultats de la dernière campagne.
Et l'autre, c'est… le Royaume-Uni, aussi
s'est engagé à tenir un référendum. On voit que tenir des référendums au
Royaume-Uni, ce n'est pas un drame, c'est quelque chose de normal de consulter
la population sur des enjeux importants, et un de ceux-là, c'est de rapatrier
certains pouvoirs qui ont été dévolus à l'ensemble européen. Donc, le
Royaume-Uni se pose… la population se pose de sérieuses questions sur l'intérêt
de transférer certains pouvoirs et souhaite être consultée sur ces questions
importantes.
Donc, ce qu'on voit, c'est, à travers
cette élection, l'importance pour eux de reprendre leur contrôle sur leurs
leviers de développement économique, de développement social et leur façon
d'être différents. Donc, ça s'inscrit dans notre réalité à nous, Québécois,
comme ça s'inscrit aussi dans la réalité des Catalans qui, on le sait, se sont
engagés aussi à consulter leur population, je pense, en 2016, sur l'avenir de
leur pays.
Donc, nous, aujourd'hui c'est de parler
aux Québécois de : c'est quoi les avantages de faire un pays. On l'a vu à
la dernière interpellation, on a abordé des thèmes qui sont importants, d'abord
la péréquation. On a démystifié à péréquation, on a mis fin à un grand mythe
qui dit que c'est le Québec qui reçoit le plus. C'est faux. On le sait maintenant,
nous sommes les cinquièmes per capita, et c'est de la façon de le déterminer.
On a aussi démontré la, je vous dirais, l'aspect concret de l'indépendance pour
les Québécois. On a donné des exemples, que ce soit le pont Champlain, où on se
chicane sur du péage. Souvenez-vous, on se chicane encore. On ne se chicane
pas, le fédéral a décidé de nous imposer ce péage à l'encontre d'un consensus
québécois.
L'utilisation du fleuve Saint-Laurent, c'est
incroyable comment on n'a pas de mot, finalement. Ce qu'on a constaté, c'est
que, oui, les Québécois, nous sommes au Québec, on a l'impression que le Québec
nous appartient. Dans les faits, sur des questions importantes, nous n'en
sommes que les locateurs. Ce qu'on a vu, c'est que notre intérêt national, de
plus en plus, va à l'encontre de celui du Canada, et l'utilisation du fleuve en
est peut-être le plus bel exemple. Nous avons vu aussi que, pour les Québécois,
il y a un avantage à mettre fin au dédoublement de structures.
On refera aussi aujourd'hui... on abordera
ces questions, parler du déséquilibre fiscal, donc les impôts qu'on envoie à
Ottawa, comment ils sont utilisés par Ottawa, à l'encontre même de nos propres intérêts,
et les dernières mesures fiscales par rapport... qu'on a vues au dernier budget
fédéral, par exemple les CELI, l'augmentation des CELI, qui va avoir un impact
de 100 millions sur les finances publiques du Québec. C'est 100 millions
de plus en coupures.
Et, en même temps, on a abordé la question
des échecs du fédéralisme. Et on parle beaucoup des deux référendums, le
dernier qui s'est conclu par un match nul, souvenez-vous-en. Bien, les
fédéralistes, eux, ont subi quatre échecs. C'est drôle, puis j'ai l'impression
que, depuis ce temps-là, effectivement, ils ont cessé, ils ont baissé les bras.
Et il faut se rappeler la conférence de Victoria, en 1971, qui a fini par un
échec; le rapatriement unilatéral de la Constitution en 1982; l'échec du lac
Meech en 1990; et le quatrième, évidemment, c'est le référendum sur
Charlottetown qui a été rejeté par le Québec, et rejeté par le Canada pour des
raisons différentes, qui est celui que ça donnait supposément trop de pouvoirs
au Québec.
Aujourd'hui, notre but, c'est de démontrer
comment il serait plus facile de gérer ce pays-là par rapport à des, je vous
dirais, à des champs et à des responsabilités qui nous sont chères, que ce soit
s'occuper de notre monde, la générosité, que ce soit au niveau de la politique
de l'itinérance, au niveau de la santé et des services sociaux. On va parler
aussi des choix budgétaires gouvernementaux, du fédéral, et un de ses plus
tristes exemples est sûrement les navires de guerre qu'on vient... les choix du
gouvernement fédéral ont un impact sur l'économie du Québec. On a décidé
d'envoyer la réfection et la construction de navires partout au Canada sauf au
Québec. On ne récolte rien de dépenses importantes, de dizaines
de milliards de dollars qui n'auront pas d'effet structurant sur notre
économie.
Donc, pour nous, aujourd'hui, c'est une
journée importante. On aborde un sujet qui ne peut pas être plus pertinent dans
le contexte actuel, celui de faire du Québec un pays. Et pour ça, bien, je
serai accompagné de Véronique et d'Agnès pour parler de cette...
Et souhaitons... j'espère que M. Couillard
sera présent. Je pense qu'il est de sa responsabilité de parler d'un enjeu et
d'un projet concret qui est partagé par des millions de Québécois. C'est à
lui à en répondre et à en discuter avec nous, correctement, dans le lieu qui
est approprié pour ça : l'Assemblée nationale. Merci.
M. Lacroix (Louis)
:
Vous savez que ce n'est pas M. Couillard qui va être là, c'est Jean-Marc
Fournier.
M.
Bédard
: Ah!
Malheureusement. Bien, encore une fois, M. Couillard a manqué une belle
occasion, si ce n'est que de défendre ses convictions fédéralistes. Et moi, je
vais vous dire, M. Couillard incarne assez bien, maintenant, le radicalisme
fédéraliste. M. Bourassa avait toujours sa carte de l'indépendance dans sa
petite poche arrière, souvenez-vous. Pour ceux qui l'ont connu, il disait
toujours : Oui, oui, moi, je crois au Canada, mais ma première patrie, c'est
le Québec, puis, si vous ne m'écoutez pas, bien, il y aura des conséquences.
Moi, je peux vous dire actuellement, M. Couillard… entre le premier ministre du
Québec et le premier ministre du Nouveau-Brunswick, il n'y a plus de
différence. C'est un choix. Donc, le fait qu'il ne soit pas ici aujourd'hui, je
pense, l'illustre assez bien. Et pourtant les impôts qu'on envoie à Ottawa, le
50 % d'impôt, bien, il me semble qu'on devrait s'y intéresser. Autres
questions?
Journaliste
: Je ne
suis pas sûr que j'ai saisi la raison pour laquelle c'est important, à ce moment-ci,
de faire ce débat-là.
M.
Bédard
: Il
est toujours important de le faire. C'est la…
Journaliste
: Mais
pourquoi à ce moment-ci? Parce que c'est ce que vous avez souligné.
M.
Bédard
:
C'est la raison d'être… Bien, la personne… dans le contexte actuel, c'est que
c'est une question qui… on est au lendemain d'une élection qui s'est passée au
Royaume-Uni, où on voit que l'autodétermination des peuples, le fait d'assumer
nous-mêmes notre destin, de prendre des décisions, concerne nos populations
dans nos régions, dans nos hôpitaux, que ce soit au niveau de l'itinérance.
Bien, on doit se donner tous les moyens.
Dans un contexte budgétaire difficile, alors que le fédéral distribue les
bonbons un peu partout avec nos impôts, on aurait avantage, nous, à s'occuper
du vrai monde, s'occuper d'éducation, de santé au lieu d'avoir des
préoccupations qui intéressent moins de 0,1 % de la population, par
exemple l'augmentation du plafond des CELI. C'est assez incroyable. C'est des
demandes qui n'ont jamais été faites par le Québec, qui vont à l'encontre même
de nos… Même, je regarde au niveau de notre politique familiale, il y a des
choix qui ont été faits, qui vont à l'encontre même, nous, des choix
historiques qu'on a faits. Donc, c'est ça, ne pas se gouverner. Donc, oui, ça
ne peut pas être plus pertinent que jamais dans le contexte actuel.
M. Dutrisac (Robert)
:
Maintenant, il y a des chiffres sur l'emploi, là, qui sont positifs. Je pense,
c'est les premiers chiffres vraiment positifs que le gouvernement reçoit. Ça,
ils vont sûrement vous remettre ça sur le nez, le fait que le Québec, au sein
de la fédération canadienne, est capable de tirer son épingle du jeu sur le
plan économique.
M.
Bédard
: Bon,
bien, écoutez, sur les… Vous voyez, dans le contexte actuel qu'on vit, si ça va
si bien, pourriez-vous me dire comment se fait-il qu'on coupe l'aide
alimentaire aux jeunes dans le contexte actuel? Comment se fait-il que moi, je
pose des questions à l'Assemblée nationale pour protéger des places pour des
gens en centre de réadaptation, des jeunes, ou des jeunes handicapés qui
n'auront peut-être pas accès, au mois de septembre, à des salles de cours?
C'est ça, le contexte dans lequel moi, je vis.
Donc, personne ne peut conclure, au
Québec, qu'on soit dans une région ou qu'on soit une famille, que ça va bien.
Les chiffres de l'emploi, vous le savez, c'est sûr un an qu'on les évalue, puis
c'est le gouvernement… On ne peut pas conclure à une grande performance
économique quand je vois Bombardier, quand je vois la vente du Cirque du
Soleil. Donc, nous, ce qu'on souhaite, par contre, c'est que le Québec
prospère, et je suis convaincu que ça serait beaucoup plus facile dans un
contexte où nous serions un pays.
M. Bovet (Sébastien)
:
Mme Marois avait déjà évoqué des années de perturbations advenant un Québec
souverain. Est-ce que vous… dans l'exposé que vous nous faites d'un éventuel
Québec souverain et des bienfaits d'un Québec souverain, vous êtes en désaccord
avec ce que Mme Marois…
M.
Bédard
: Non,
non, pas du tout, dans le sens que… Et là j'aurais tendance à vous prendre la
phrase de… Des fois, on a des leçons de pays et de petits pays. Le président
islandais ou le premier ministre islandais qui est venu ici il y a encore
quelques semaines nous rappeler une phrase, une belle phrase. Et puis je vous
rappellerai que c'est quand même un pays de 320 000, entre 320 000 et
350 000 habitants. Et il a dit : Il n'y a jamais rien de négatif à
être un pays. Et eux-mêmes, qui ont vécu des turbulences pas mal plus
importantes, 2008 était des vraies turbulences, ils n'ont jamais remis en cause
cette indépendance.
Donc, moi, ce que je… Dans le contexte
actuel, le fait de faire un pays, c'est un défi qui entraîne des changements,
mais des changements positifs pour le Québec, à court, moyen et long terme.
M. Bovet (Sébastien)
:
Donc, Mme Marois n'avait pas nécessairement raison?
M.
Bédard
:
Bien, vous savez, quand on parle de termes, de terminologie, c'est un changement.
Un changement amène des différences. Mais on l'évalue. À partir du moment où le
Québec devient un pays, est-ce qu'il y a un avantage à court, moyen et long
terme? Et nous, notre démonstration, vous allez voir, comme on l'a fait lors de
la dernière interpellation puis on va le démontrer encore aujourd'hui, c'est à
l'avantage de tous les Québécois. On est passé de rêve dans les années,
peut-être, 60.
Maintenant, c'est un projet concret, et,
en plus, s'ajoute à ça la nécessité. Et la nécessité, elle se caractérise par
les choix du gouvernement fédéral actuellement sur des questions névralgiques :
l'utilisation du fleuve, la politique énergétique qui va à l'encontre de nos
intérêts. C'est ça, l'avenir du Québec. Donc, non, moi, je reste convaincu
qu'avec l'État que nous avons, la force de notre économie, que la 18e puissance
économique dans le monde, ce qu'on serait, n'a pas à craindre ce grand défi.
M. Lacroix (Louis)
:
Est-ce qu'il n'y aurait pas, au tout début, une certaine instabilité, une
certaine incertitude, parce que ça sous-tend des négociations avec Ottawa entre
autres? Est-ce qu'il n'y aurait pas, justement, là, comme effet de la
souveraineté une certaine instabilité dans les premières années?
M.
Bédard
: Vous
savez, les grands moments d'instabilité, on les a vécus 2001… 2000, 2001
étaient des grands moments d'instabilité au niveau international. 2008 a été un
grand moment d'instabilité aussi. Ce qu'on sait, c'est qu'à travers ces
événements-là, ça donne aussi des opportunités. Est-ce qu'il y aura des
changements? Est-ce qu'il y aura des négociations? C'est évident. C'est pour ça
que je vous dis, moi, ce que j'ai vu, la planète est parfois instable. Ça
n'empêche pas les dirigeants de ce monde de faire des choix à l'avantage de
leur population.
L'important, c'est de savoir plutôt est-ce
qu'on a les structures nécessaires pour relever ce défi-là. Et il n'y en a
aucun doute, là. Ça, le plus bel exemple que je peux donner, c'est toujours
celui de rappeler que le Québec est riche puis que, si demain il est un pays,
il est la 18e puissance économique. Et je n'ai pas encore d'exemple de pays qui
ont renoncé à leur indépendance après l'avoir acquise. Ça, ce n'est jamais
arrivé. Donc, ça démontre, finalement, que ce choix-là de devenir un pays a été
le bon pour tous ceux et celles qui ont accédé au concert des nations actuellement.
M. Bovet (Sébastien)
:
Un petit mot sur la course à la direction, si vous me permettez. Je connais vos
contraintes, là, mais une partie de votre travail, comme chef par intérim, ça a
été de mener les travaux parlementaires à l'Assemblée nationale, de prendre des
positions pour le Parti québécois, mais aussi de conserver l'unité, j'imagine,
au sein du parti, malgré la course à la direction. Il y a une personne qui va
être élue chef du Parti québécois. Ça veut dire qu'il y en a trois dans les
candidats à la direction qui ne seront pas élus.
Est-ce que vous craignez que, parmi ceux
qui vont perdre, il y en ait qui décident de tourner le dos au Parti québécois,
de s'en aller?
M.
Bédard
: Pas
du tout. Ce que je sens, ça a été une course positive, où la candidate et les
candidats se sont respectés. Les militants souhaitaient ça, et, tant au niveau
des candidats que de ceux et celles qui les entourent, ce que je sens, c'est
une volonté, au contraire, de renforcer le Parti québécois, de renforcer la
coalition souverainiste puis de faire en sorte qu'on parle directement aux Québécois.
Donc, non, je suis convaincu qu'il va y avoir un grand ralliement au lendemain
de l'élection du Parti québécois.
M. Lacroix (Louis)
: Il
vous reste une semaine, M. Bédard, grosso modo…
M.
Bédard
: Une
ou deux. Une ou deux.
M. Lacroix (Louis)
:
Une ou deux, oui, tout dépendant du résultat de vendredi.
M.
Bédard
: Tout
chef a un avenir… vous savez, c'est programmé, la fin, hein? Dans la mienne, c'est
qu'il y avait une date plutôt précise, mais, non, non, on est…
M. Lacroix (Louis)
:
Vous souhaitez quoi pour la suite des choses?
M.
Bédard
: Ce
que je souhaite, c'est ce qu'on démontre actuellement comme force. On est une
équipe, vous voyez, de conviction. On ne change pas d'idée à toutes les
semaines, comparativement à nos amis de la CAQ, qui est un navire en perdition.
Ils ont fait un virage identité, et ça a duré… identitaire, et ça a duré quoi,
six mois? Maintenant, sur la langue, on a des positions complètement étriquées,
qui ne veulent plus rien dire.
Donc, ce que je souhaite, c'est que cette
force-là qu'on a montrée pour les familles, pour les régions, pour l'égalité
des chances, bien, c'est ça, la source du Parti québécois, et que l'équipe
soudée qu'on est actuellement, dans un contexte de course, ça va être le cas
après la campagne. Donc, c'est un legs de toute l'équipe.
M. Lacroix (Louis)
: Je
voulais dire sur le plan personnel, par exemple, vous vous attendez à quoi?
Quel rôle vous souhaiteriez tenir dans la…
M.
Bédard
: Député
de Chicoutimi et militant de la souveraineté, de l'indépendance du Québec. Ça,
c'est mon rôle le plus important.
M. Dutrisac (Robert)
: Vous
feriez peut-être un bon leader parlementaire.
M.
Bédard
: On a
une très bonne leader, mais ce que je sais, surtout, c'est que la ou le
prochain chef aura la chance de composer avec une équipe formidable, qui n'a
que des forces. Moi, je le constate, puis vous le voyez dans le caucus du Parti
québécois. Je ne pourrais pas vous identifier quelqu'un, de dire qu'il y a un
canard boiteux ou… c'est une équipe forte, unie, donc… Non, c'est un legs qui
n'est pas à moi, qui est commun, puis moi, bien, je ne fais que partie de cette
grande équipe. Voilà.
M. Bovet (Sébastien)
: S'il
y avait un canard boiteux, vous nous le diriez?
M.
Bédard
: Non,
je suis sûr que vous vous en seriez déjà rendu compte.
Mme Montgomery
(Angelica)
: Can you talk a little bit
about what the election of the SNP, last night, meant to you? What is you
feeling?
Mme
Hivon
: Well, of course, it's a strong signal that, you know, the will to
conquer the full freedom for people, wherever it is in the world, is still
something very relevant in 2015. Furthermore, it is also a sign that
referendums, consulting people on very important issues relating to their future is also very relevant because we've
seen this openness of the UK Government to consult.
So, for us, it is just a
sign that what we are doing today and what we do everyday, because it is at the
core, the very core of what we exist for, is still very relevant.
Mme Montgomery
(Angelica)
: Because we've seen things
like this happen here, in Canada, in the House of Commons where the Bloc comes and the Bloc goes
down, and it doesn't always seem to have much relationship with whether there
will be a referendum or support for a referendum. So, how can you pull
inspiration from this, knowing what you have seen here, in Québec and in Canada?
Mme
Hivon
: Well, the situation is different but I'm
really, really convinced that we are starting a new cycle of, you know, a
strong leadership concerning the independence movement in Québec, with
everything that we've been building in the last months, of course, for the
renewal, for the future of our party, and the same thing with the Bloc
québécois.
M. Harrold (Max) :
I want to ask you a little bit about what you're doing today and why you're
using the inspiration of a small country like Iceland. You talked about
transition, a period of transition in a future independent Quebec. Can you not
imagine that there might be the need for budgetary restraint in such a country?
For budget cutbacks? Just because, for example, like M. Bédard talked about,
our worldwide economic downturn could affect Quebec, an independent Quebec.
What would be the, you know, a future Quebec… could it have to make some tough
choices in terms of its own budget?
Mme
Hivon
:
Every country has to make choices, you know. This comes with freedom, but this
is the beauty of it, to be able to make your choices in conformity, in
accordance with what are the priorities of your people, what are the concerns
of your people, what are the values of your people. So, this is, of course,
everything that has to do with being able to hold all your powers to face, you
know, good days and bad days. This is what it's all about to be independent.
M. Harrold (Max) :
If I could just ask you : How do you define M. Couillard as a radical
federalist?
Mme
Hivon
: Well, I think that we have never seen in Québec a Prime Minister who has no request whatsoever
and who is, more that that, saying that Québec has to
be like any other province in Canada. It's its goal, just to see Québec be just a province like any
other. We've never seen that from a Prime Minister of Québec, and we've seem it again this week with the language
issue, we've seen it with the «péréquation». We see it over and over. It's
quite puzzling to see such an attitude when you are the person responsible for
the future of the only Francophone State in North America.
(Fin à 9 h 52)