(Onze heures trente-deux minutes)
M.
Deltell
:
Alors, nous avons voulu tenir un point de presse aujourd'hui à la suite de
notre question, et ce que la Coalition avenir Québec demande, c'est la tenue
d'une enquête du Vérificateur général afin de faire la lumière sur la vente de
garage qui a eu lieu, la vente de feu qui a eu lieu concernant les surplus des
équipements de la centrale nucléaire Gentilly-2.
Alors, je
tiens à vous rappeler qu'en 2008 le gouvernement du Québec, du Parti libéral à
l'époque, avait amorcé des travaux afin de procéder à la réfection de la
centrale nucléaire Gentilly-2. Par la suite, il y a eu des élections, on le
sait, quatre ans plus tard, et le gouvernement du Parti québécois dûment
élu — et ils avaient inscrit dans leur programme le fait qu'il
fallait fermer la centrale — a donc annoncé la fermeture de la
centrale Gentilly-2.
Maintenant, qu'est-ce qu'on fait? Les
gestionnaires étaient pris avec des dizaines, voire des centaines de pièces
d'équipement qui ne servaient plus à rien, et ce sont des pièces d'équipement, évidemment, précises et
techniques. Et donc on se retrouvait... on s'est retrouvé jeudi dernier
avec une vente de feu à la ferraille pour ces équipements qui valent plusieurs
dizaines de millions de dollars. On n'a malheureusement pas le chiffre
concernant le montant total de la facture parce que la porte-parole d'Hydro-Québec
ne les a pas, n'a pas voulu les donner.
Donc, dans un premier temps, on demande que
soient évalués précisément quels étaient les montants
qui ont été mis de l'avant… en fait, qui ont été mis en vente jeudi
dernier, parce que cette vente-là n'a donné au trésor public que 68 480 $.
Donc, c'est une véritable catastrophe. C'est un véritable gâchis financier. Des
dizaines de millions de dollars qui ont été vendus à la ferraille, vendus au
poids pour une facture totale de même pas 70 000 $.
Nous, on pense que les Québécois ont été
floués là-dedans, et c'est pour ça que ça nous prend le regard d'un analyste neutre, objectif qui va pouvoir faire
la part des choses, qui va pouvoir montrer la chronologie des événements et
savoir à quel endroit les Québécois ont perdu ces dizaines de millions de
dollars. Donc, on demande au Vérificateur général de faire une enquête
là-dessus.
Maintenant, je suis avec Donald Martel,
député de Bécancour...
M.
Martel
:
Nicolet-Bécancour.
M.
Deltell
:…Nicolet-Bécancour, pardon, et Donald va nous parler
des impacts que ça peut avoir dans la région et comment on a été mis au parfum
de cette histoire-là.
M.
Martel
:
Bien, écoutez, c'est des gens qui ont à coeur tout ce qui s'est fait. Il y a
beaucoup d'appartenance, beaucoup de fierté par rapport à la centrale nucléaire
de Gentilly, et les gens regardent ça avec beaucoup d'attention, comment qu'on
est en train de faire cette liquidation-là. Moi, je ne me prétends pas, Gérard
non plus, des experts au niveau du nucléaire,
on n'est pas capables d'évaluer la marchandise qui a été vendue. Cependant,
compte tenu que...
Puis il faut se rappeler, là, que c'est
1,2 milliard qu'on a déjà investi dans la centrale qu'on a mis carrément
dans le fleuve Saint-Laurent. Donc, nous, ce qu'on dit, c'est que... Je pense
qu'Hydro-Québec a confirmé que les équipements qui ont été vendus valaient...
avaient été achetés à plusieurs dizaines de millions de dollars. Donc, nous, on
pense que, les citoyens, on est en droit de savoir, d'avoir une opinion
objective, que le Vérificateur général se pointe là, qu'il regarde la liste des
équipements qui ont été achetés, à quel prix qu'ils ont été achetés, et à quel
prix qu'ils ont été vendus, puis comment s'est déroulé tout ce processus-là.
Je voudrais juste mentionner qu'on nous dit que la compagnie Price Waterhouse avait
supervisé l'opération. Moi, j'ai l'impression qu'au montant qu'on a recueilli,
c'est-à-dire 68 000 $, que ça a
peut-être coûté même plus cher que ça, faire cette vérification-là. Donc, c'est
vraiment troublant comme résultat et c'est pour ça qu'on est en droit de
s'attendre à ce que le Vérificateur se mette le doigt là-dedans, compte tenu
que... Puis moi, je le dis vraiment en toute
sincérité par rapport au gouvernement, si
j'étais eux, je me mettrais aussi à l'épreuve
parce qu'il y a beaucoup de choses qui peuvent sortir par rapport à ça. Donc,
je pense qu'on est tout à fait justifiés de demander la présence du
Vérificateur général.
M.
Deltell
:
Donc, en conclusion, dans un premier temps, on demande à Hydro-Québec de donner
des chiffres plus précis, dans un premier temps, quelle était la valeur des
pièces qui ont été vendues pour à peine
68 000 $ il y a une semaine. Deuxièmement, qu'on nous donne le
montant de la facture que Price Waterhouse a chargé
à Hydro-Québec pour tenir cette vente de feu — parce que, souvent,
dans les ventes de... dans ces ventes-là, c'est des dizaines de milliers de
dollars — donc on veut avoir... savoir comment ça a coûté pour savoir
exactement le profit net que ça a pu être fait, même si évidemment le mot
«profit», ici, est pour le moins suspect. Et finalement,
bien, on demande au Vérificateur général de faire la lumière là-dessus.
C'est tout
à fait inacceptable que des centaines de pièces d'équipement valant plusieurs
dizaines de milliers de dollars aient été vendues pour une somme minimale de
même pas 70 000 $, donc vendues à la ferraille, vendues au poids.
C'est inacceptable, alors qu'aujourd'hui, on le sait, le gouvernement n'a de
cesse de chercher de l'argent dans les poches des gens, que ce soit avec les
taxes scolaires, les taxes municipales, les services de garde et les tarifs
d'électricité, qui n'ont de cesse de monter. Quand le gouvernement va chercher
plein d'argent dans les poches du monde, la moindre des choses, c'est de ne pas
dilapider et de faire un véritable gâchis comme on a assisté, il y a à peine une semaine,
concernant Gentilly-2. Merci bien.
M.
Martel
:
Merci.
(Fin à 11 h 37)