(Onze heures dix-neuf minutes)
M. Dubé :
O.K. Alors, bonjour, tout le monde. Content de vous avoir avec nous aujourd'hui.
Alors, ce matin, encore une fois, le Vérificateur général est venu présenter
les conclusions de ce qu'on appelle les opérations
sur l'année et, nous, ce qu'on appelle en fait,
depuis quelque temps, le musée des horreurs.
Alors, le musée des horreurs, la version 2014, elle est absolument importante,
et c'est pour ça qu'on voulait faire ce point-là aujourd'hui, parce que le gouvernement
libéral a l'occasion, avec cette liste-là qui
a été publiée ce matin, d'aller piger dans des opportunités de meilleure
gestion qui sont incroyables. Et il y en a plusieurs,
d'ailleurs, qui se rapportent autant du côté
libéral que du Parti québécois, parce qu'on sait que le vérificateur regarde
toujours quelques années en arrière.
Et je dirais d'entrée de jeu, pour tout le
monde ici ce matin que, ce qui est important, c'est
qu'on a un bel exemple qu'il faut arrêter de se servir des comités pour
pelleter en avant. On a des beaux exemples ici où on pourrait agir
immédiatement pour sauver dans les finances
publiques.
Alors, laissez-moi
vous donner quelques exemples : dans les centres de services
partagés, au niveau des médicaments, au niveau des aires de services, les
fameux PPP qui ont été mis en place sur les autoroutes, où il y a eu des
dérapages de coûts incroyables, au niveau des commissions scolaires, et notamment
sur l'Hydro-Québec, où mon collègue fera quelques
points.
Je reviens rapidement sur chacun des
points pour vous dire que, dans ces exemples-là qui sont mis dans le rapport du
VG, dans les services partagés, rappelez-vous que la coalition avait dit clairement
qu'il fallait, pour sauver dans les dépenses publiques, requestionner les
façons de faire, et, dans les questions de faire, il
fallait mieux acheter.
Ce que le vérificateur nous dit ce matin,
c'est qu'on ne profite pas de tous les
avantages du pouvoir d'achat du gouvernement,
lorsqu'on questionne les façons de faire. Les médicaments, on voit qu'il y a
des ristournes qui ont été payées... qui ont été reçues de façon illégale. Ça
veut dire qu'on paie encore trop cher pour nos médicaments, puisqu'on accepte des ristournes sans aller
chercher le plein potentiel. Il y a des aires de
services où il avait été convenu, le long des autoroutes, où le gouvernement aurait un partage des coûts à 50-50 avec le privé, et où on se rend
compte que les négociations ont mal tourné, et le gouvernement a jusqu'à 90 % du risque, etc.
Alors, je termine
en disant : On a un bassin d'opportunités où le gouvernement
libéral doit arrêter de pelleter en avant, doit se saisir de ces occasions-là
pour ne pas faire, justement, des comités, mais
d'agir maintenant pour sauver des coûts. Et je vais laisser la parole à Gérard
Deltell concernant Hydro-Québec.
M.
Deltell
: Merci bien, Christian. Bonjour,
mesdames messieurs. Alors, concernant Hydro-Québec, on sait qu'on a un très
grave problème de transparence et de démocratie d'information. On informe très
mal, à Hydro-Québec, c'est une chasse gardée.
C'est pourtant le vaisseau amiral de l'État québécois,
et malheureusement on gère ça en vase clos.
Alors, on était bien fiers de voir qu'il y a environ un an on avait voté une
loi qui permettait, justement, au Vérificateur général d'aller enquêter et de
faire son travail pour Hydro-Québec. Encore fallait-il qu'Hydro-Québec
collabore. Et, dans le rapport, ce que l'on constate, c'est
qu'Hydro-Québec ne collabore pas du tout. Et, de façon très directe, le
vérificateur écrit que la position d'Hydro-Québecest
incompatible avec la recherche d'une plus grande
transparence. Ça ne peut pas être plus clair que ça. Hydro-Québec ne
veut rien savoir d'avoir le Vérificateur général dans ses pattes. Mais, c'est
de valeur, il y a une loi qui autorise le VG d'aller travailler chez Hydro-Québec.
Et, de façon très claire, le VG écrit : «…menace l'indépendance nécessaire à la réalisation
de la mission du VG, nuit à l'efficacité des travaux de révision générale et
retarde considérablement l'exécution du plan de travail du Vérificateur général.»
Alors, ce qu'on constate, c'est qu'Hydro-Québec ne veut pas collaborer avec le Vérificateur général. Pourtant — et ça, c'est inquiétant — le 29 mai dernier, j'ai posé une question au
ministre responsable d'Hydro-Québec, à savoir Pierre Arcand, et je lui ai
demandé : Est-ce que, selon vous,
Hydro-Québec collabore avec le Vérificateur général? Et
qu'est-ce que m'avait dit M. Arcand à ce moment-là? Collaboration
pleine et entière. Il se fait actuellement une collaboration entre Hydro-Québec
et le Vérificateur général. La société d'État collabore. Nous pouvons vous
assurer de la pleine et entière collaboration d'Hydro-Québec dans ce dossier.
C'est exactement le contraire que le VG nous dit.
Alors, pourquoi M. Arcand a donné une information, en Chambre, qui
est complètement contraire à la réalité?
Et là, par exemple, il y a eu une suite à
ça. J'ai posé la question le 29, le jeudi 29, eh bien, voilà que le lundi 2 juin, donc trois
jours après que moi, j'aie posé la question, voilà que Thierry Vandal
écrit une lettre au Vérificateur général pour lui dire : O.K., c'est beau, on va collaborer. Écoutez,
je ne veux pas trop tirer la couverte de mon bord, là, mais je pense qu'il y a
eu un cause à effet entre la question que j'ai posée en Chambre, le manque de
collaboration flagrant d'Hydro-Québec avec le
VG. Et, après que j'aie posé la question en Chambre — hop! — la lumière se fut et puis voilà que le
VG a maintenant la collaboration d'Hydro-Québec. Alors, moi, j'interpelle directement M. Arcand : Comment il se fait qu'à l'Assemblée nationale, le 29 mai, il nous a dit que
c'était la collaboration pleine et entière, alors que le Vérificateur général
nous dit qu'il ne collaborait pas du tout?
M. Dubé :
Alors, merci beaucoup. Merci, bonne journée.
(Fin à 11 h 24)