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Conférence de presse de M. Mario Dumont, chef de l'Action démocratique du Québec, et de M. François Corriveau, député de Saguenay

Bilan de la session parlementaire

Version finale

Le vendredi 14 juin 2002, 12 h 26

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Douze heures vingt-six minutes)

M. Dumont: Alors, bonjour à tout le monde. Le bilan de la session en quelques éléments. D'abord, en ce qui concerne le gouvernement lui-même, je ne vous ferai pas de grande surprise en vous disant qu'on est en présence de plus en plus visible d'un gouvernement qui est essoufflé et épuisé.

La plupart des projets de loi ne relèvent pas des besoins de la société, hein. La plupart des projets de loi de substance relèvent des problèmes du gouvernement lui-même. Le projet de loi sur le lobbying, il répond à une crise du PQ. Le projet de loi sur l'assurance médicaments, il répond à la crise financière du programme d'assurance médicaments qu'ils ont eux-mêmes créée. On sent donc que les projets de loi, les seuls qui ont un peu de substance, ils ne sont pas en réponse à des constatations qu'on fait des problèmes de la société, ce sont vraiment des réformes qui sont autoalimentées par le PQ ou par ses problèmes, et c'est, je pense, assez peu inspirant.

Quelques éléments qu'on doit souligner entre autres, cette semaine, ce dépôt d'un projet de loi qui est à moyen terme une espèce de document très communicationnel qui s'appelle antipauvreté, qui a été fort mal accueilli, un geste dont l'inspiration électoraliste transpire. D'aucuns sont allés jusqu'à dire que c'était insultant pour les pauvres dans l'approche, insultant aussi pour les travailleurs à faibles revenus qui ne savent plus trop... Plusieurs se sont posé la question: Est-ce que ça va être encore... Est-ce que ça va valoir encore la peine de travailler au salaire minimum ou à faibles revenus?

Je pense que, là-dessus, d'arriver, après sept ans et trois quarts au pouvoir, avec la pauvreté qui est là devant eux, et quelques mois avant d'arriver en élection, on les a sentis mus par les sondages, mus par l'inquiétude d'une situation beaucoup plus que par une volonté ferme de travailler, finalement, à la distribution d'un enrichissement collectif qui est la vraie lutte contre la pauvreté. Ils se retrouvent d'ailleurs en incohérence avec un certain nombre de mesures. L'économiste Pierre Fortin qui parlait de milliers de pertes d'emplois: on n'a jamais su exactement du premier ministre, ce matin, quelles sont les études du gouvernement, mais on parle de la mesure sur une machinerie de production qui pourrait être annoncée dès la semaine prochaine, qui pourrait coûter des milliers d'emplois particulièrement en région. Quand on parle de mesures antipauvreté, faire perdre des emplois, c'est une des pires situations créatrices de pauvreté.

Je veux revenir brièvement sur le rapport Séguin qui a été, pour moi, un élément extrêmement important de la session: un premier ministre péquiste qui mandate un ex-ministre libéral pour faire un rapport et qui en sort un rapport adéquiste, mais un rapport qui est – je l'ai souligné le jour de l'adoption de la motion – unanime, un rapport qui est extrêmement documenté. Je pense que plusieurs s'étaient questionnés lors de la création du groupe de travail par le premier ministre, M. Landry, et je pense que M. Landry, là-dessus, a eu raison. Il a mandaté les bonnes personnes pour faire les bonnes choses. Ils sont arrivés avec un rapport chiffré, documenté, qui permettait de porter plus loin le débat sur le déséquilibre fiscal. Mais, moi, j'ai adopté la motion: on était 100 % d'accord. Mais on était quand même obligés d'être déçus de s'attrister du temps que ça a pris avant d'accoucher d'une motion et, le poids de la motion... Il faut être réaliste, on travaille dans le monde politique, c'est un monde de perception, c'est un monde d'action, c'est un monde vivant. Alors, quand tu reçois un rapport puis que tu réagis pendant les qualifs du Grand Prix plutôt que de réagir pendant que le rapport est chaud, bien, ceux qui reçoivent la motion en question, la lisent en conséquence. Et je pense que, là-dessus, le Parti libéral, le parti de Jean Charest.. ils ont failli à leur devoir de placer la barre de l'intérêt du Québec là où elle devait être placée.

Je conclus avec un certain nombre... Évidemment, on a parlé beaucoup de l'ADQ durant cette session. On n'a pas de problème avec ça. On est intéressés à parler programme, à parler d'idées politiques, de solutions. Par contre, on doit souligner au moins un dérapage majeur où il n'était plus question de l'ADQ, mais c'était rendu à toute une génération qui était visée. Et je pense qu'il y a encore des gens qui se questionnent sur la bonne réaction ou le bon jugement du premier ministre. Plus personne se questionne sur la valeur de la déclaration elle-même, mais sur le bon jugement du premier ministre, placé devant une opportunité à l'Assemblée nationale de s'excuser, de dire: Ce n'étaient pas les bons mots, les mots étaient mal choisis. Le premier ministre avait plusieurs formules pour finalement faire sentir aux personnes qui étaient visées, à toute une génération, que lui, il ne partageait pas ce point de vue là. Le premier ministre a fait de la mascarade, s'est moqué de la situation, a applaudi chaudement les propos de la ministre par la suite, tout sauf d'excuser, de nuancer, de montrer un regret pour la façon dont il s'était exprimé.

Encore ce matin, il y a un quotidien qui revient avec un éditorial là-dessus face à l'abondance des lettres ouvertes puis du courrier que ça a généré. Et je pense que je m'inscris dans la même catégorie que ceux qui disent: Tout ce qui est... toutes les formes de conflits entre les générations sont sûrement à rejeter, ne sont sûrement pas souhaitables dans une période où il y a une tension, je serais quasiment tenté de dire actuarielle, il y a une tension presque actuarielle entre les générations, parce qu'il y a des choses à payer. Il y a un endettement qui est là et je pense que toutes les générations veulent leur bien et celui des autres générations, et c'est dans cet esprit-là qu'on doit travailler positivement à la recherche de solutions et non pas cataloguer les générations les unes face aux autres.

Là-dessus, je vais répondre à vos questions.

M. Plouffe (Robert): Alors, première question, Sophie Langlois.

Mme Langlois (Sophie): M. Dumont, il y a quelque chose qui me frappe ce matin. Il y a deux ans, lors de ma première fin de session, je ne devais pas faire le reportage, parce que j'arrivais et j'étais venue à votre bilan et vous étiez seul dans la salle devant les caméras. Aujourd'hui, il y a une vingtaine de journalistes comme si on considérait que vous pouviez vraiment former le prochain gouvernement. Est-ce que vous pensez que vous pouvez former le prochain gouvernement?

M. Dumont: Bien, nous, on travaille ça étape par étape. Je ne vous cacherai pas qu'au tournant de l'année 2002, au début de l'hiver, on avait la ferme conviction qu'on avait, comme parti... on était rendu à une étape où on avait un devoir. À cette époque-là, on disait généralement que le programme de l'ADQ amenait des solutions intéressantes, amenait des choses extrêmement positives, novatrices, et que notre gros problème, c'est de ne pas être capable de gagner des élections. On s'est affairé à ça dans le comté de Saguenay, on a trouvé un bon candidat, notamment, c'était déjà fait l'automne d'avant, et puis on a gagné cette élection-là, et je pense que ça a amené un élément de déblocage qui était important.

C'est que beaucoup d'électeurs dans le Québec avaient comme une soif de changement, un appétit de changement. En même temps, ils disaient: Si on vote ADQ, on va-tu gagner nos élections, on va-tu perdre notre vote? On a fait sauter un verrou, là, ça se sent.

Pour le reste, on continue notre travail de préparation. On a des candidats, on a déjà un bon nombre de candidats de trouvés dans les comtés, des très bons candidats. On a évidemment depuis, je ne vous le cacherai pas, depuis deux mois des offres de candidature considérables, en fait, plus qu'il n'y a de comté et, dans les prochaines semaines, les prochains mois, on sera préparé. Nous, on prépare une élection générale pour l'automne; ce sera de préparer ça. Et là, lundi, bien, on a travaillé bien fort pour cette élection partielle là parce que ce sera probablement les dernières élections partielles avant l'élection générale et on aimerait bien pouvoir entrer un ou peut-être plus de nouveaux collègues à l'Assemblée pour permettre de renforcer l'équipe parlementaire en nombre, d'abord pour être plus représentatif de ce qu'on représente vraiment dans la population du Québec, mais aussi pour préparer la suite des événements.

Donc, on va continuer un travail de base, autant de peaufiner la plate-forme, de préparer la plate-forme électorale que de structurer l'équipe puis d'aller chercher des gens qui ont une variété d'expérience, une variété de talents et d'additionner ces énergies du changement.

Mme Langlois (Sophie): ...but ultime est vraiment de gagner les prochaines élections et de prendre le pouvoir et de former un gouvernement? Pensez-vous être prêt, vraiment?

M. Dumont: Bien, le but, je pense, après les années que j'ai passées à l'Assemblée nationale, dont un certain nombre d'années qui n'étaient pas faciles, puis vous venez décrire une situation, tout à l'heure, vous-même, le but, oui, c'est toujours de prendre le pouvoir. On ne fait pas des élections pour les perdre, on ne recrute pas des candidats de qualité pour qu'ils perdent leur comté. Et la responsabilité qui vient avec, c'est de dire, bien: À partir du moment où tu réunis des gens de talent, des gens de calibre, dans toutes les régions du Québec, ils veulent gagner les élections dans leur comté. Bien oui, il faut que tu vois derrière ça que si la population t'accorde le mandat le plus important de notre système démocratique, tu vas être capable d'assumer la responsabilité et tu vas être à la hauteur de la confiance que les gens mettent en toi.

D'ailleurs, ça nous réfère à la... Ce qui se produit actuellement avec le gouvernement, parce que M. Landry, entre autres, puis le gouvernement ont beaucoup attaqué l'ADQ, puis, comme je vous dis, ça ne nous dérange pas, mais présentement, c'est eux autres qui l'ont le pouvoir. Écoutez, c'est précieux, le pouvoir. C'est la confiance du public, c'est la capacité d'agir. Tu as, entre les mains, confiés par le public pour une période déterminée, les leviers pour changer les choses. Or, quand tu te sers de ça pour récompenser tes amis, puis tu ne fais pas grand-chose, puis tu finis une session, puis tu n'as pas accompli bien, bien des choses à part que de régler tes propres problèmes de parti, c'est grave parce que c'est une responsabilité, et nous, on en est conscient et on aborde les prochains mois de cette façon-là.

M. Plouffe (Robert): Il y a un couteau à deux tranchants quand même pour lundi. Vous vous êtes mis beaucoup de pression parce que vous vous êtes dit: Bien, on en a gagné un puis on a invité tous les gens à voter pour nous, puis, là, montrer, donner l'exemple le 17 juin. Mais si, justement, dans Vimont, finalement, les libéraux finissent par remporter, parce qu'ils vont avoir travaillé fort, fort, fort, et si, dans Berthier, M. Levine l'emporte finalement parce que, eux aussi, auront travaillé, et semble-t-il qu'il y a une remontée qu'on peut percevoir dans le comté de Berthier – avec des «si» on fait le monde, j'en conviens, là – mais est-ce que vous ne craignez pas que, si vous vous retrouvez avec peut-être un seul candidat, peut-être pas du tout, que, finalement, le ballon dégonfle et que la vague s'amenuise complètement?

M. Dumont: Bien, là, on va reprendre les choses une par une. Il y a quelques mois à peine, les quatre comtés dont on parle, c'était quatre comtés de ministres seniors du gouvernement. C'était quatre des piliers du gouvernement: Guy Chevrette, Jacques Brassard, David Cliche, Gilles Baril. L'ADQ, dans des partielles, on faisait des organisations qui étaient acceptables mais peu d'entre vous nous plaçaient dans la lutte. Nous, je dois vous dire qu'on considère qu'on a déjà accompli pas mal de choses. On a des excellents candidats. Le jour du déclenchement de ces élections partielles là, on était les premiers à être affichés, à avoir les comités électoraux ouverts, à avoir des bons candidats qui sont partis tout de suite sur le terrain. Nous, dans des comtés comme ceux-là, on est bien content de ça. On ne peut pas en perdre, des comtés, là, c'était quatre comtés de ministres péquistes. C'est juste le PQ qui peut en perdre.

Est-ce qu'on espère avoir des résultats positifs? Oui, on espère qu'on en aura au moins un pour accroître le caucus à l'Assemblée, à faire une autre victoire, on serait très content. Si la population décide qu'on en a plus qu'un, on va être juste plus heureux de ça, mais la certitude qu'on a, c'est qu'on n'aurait pas pu travailler plus fort dans ces comtés-là. Nos candidats ont fait un travail extraordinaire. Je pense encore, ce matin, dans Vimont, François Gaudreau livrait du café aux arrêts d'autobus au lever du soleil, à 5 heures du matin: travail de fond, travail de terrain, donc, c'est... Nous, c'est tout ce qu'on peut faire, le reste, ça appartient à la population.

M. Labbé (Francis): M. Dumont, vous avez mentionné que le document de M. Séguin était finalement adéquiste. Est-ce que c'est ça, la fameuse position constitutionnelle de l'ADQ, un souverainisme fiscal?

M. Dumont: Ha, ha, ha! Bien, certainement que c'est l'idée d'un nationalisme pragmatique, d'une défense des intérêts du Québec, mais pas juste dans les symboles, dans des choses très concrètes, comme la fiscalité, comme aller chercher notre argent. C'est pour ça que je dis qu'il est très adéquiste dans l'approche. Mais le rapport Séguin, c'est ça qu'il fait. Il dit: Écoutez bien, là, on veut se faire respecter dans le système fédéral, voici les chiffres, voici les données, voici la réalité pratico-pratique, puis on veut avoir notre argent. C'est pour ça que j'aurais aimé que, dès que ce rapport-là a été placé devant l'Assemblée nationale, que les trois partis, on puisse s'asseoir et adopter une motion qui disait au gouvernement fédéral: Prenez connaissance de ça. Prenez ça en compte. On en parle aux autres provinces puis on veut avancer sur ce front-là. On veut que ça se règle. Et c'est ce qui a beaucoup, beaucoup, beaucoup traîné comme processus avant de finalement arriver, oui, à une motion unanime. Mais c'est un rapport de défense des intérêts du Québec, d'affirmation de nos droits et pratique dans l'approche: question financière, de l'argent pour répondre aux besoins du monde. C'est assez adéquiste, oui, comme approche.

M. Jean (Réal): Michel.

M. David (Michel): M. Dumont, on comprend tous que vous ne pouvez pas vous décupler puis travailler dans trois commissions parlementaires en même temps, mais est-ce que les deux autres partis n'ont pas un peu raison de vous reprocher de négliger votre travail de législateur?

M. Dumont: Bien, à cause des élections partielles – puis là, remarquez, ce n'est pas des députés adéquistes qui ont démissionné, ce n'est pas de notre faute – à cause des élections partielles, on a eu un printemps et on a fait – moi particulièrement – beaucoup de travail de terrain. Par contre, peut-être que M. Landry et M. Charest auraient intérêt à faire du travail de terrain aussi davantage. Leurs propos seraient parfois moins débranchés de la réalité.

M. David (Michel): Il reste que vous êtes un député qui doit travailler à l'adoption de lois, à l'amélioration des projets qui sont présentés par le gouvernement et que vous ne semblez pas vous y intéresser beaucoup.

M. Dumont: Non, ce n'est pas vrai. Sur les projets de loi de substance... Évidemment, tous les projets de loi techniques, on ne peut pas les suivre, mais les projets de loi de substance, notamment sur l'assurance médicaments, on a participé au débat. On a eu l'occasion d'émettre des suggestions, d'émettre des points de vue, et, pour le reste, il y avait, quoi, il y avait 20 libéraux manquant ce matin, là. L'existence d'élections partielles, c'est clair que ça déplace, par la force des choses, les présences.

M. Boivin (Mathieu): ...savoir ce que vous pensez du fait que la session a été écourtée par rapport à ce qu'elle aurait pu durer premièrement. Pensez-vous aussi que ça peut avoir trait au résultat anticipé des élections partielles de lundi?

M. Dumont: Je ne sais pas si c'est lié aux élections partielles. Ce dont je suis sûr, c'est qu'il y a collaboration, et j'ai été surpris, tout à l'heure, de ce qu'on vous a dit, au Parti libéral. Peu importe le motif. là, c'est clair qu'il y a collaboration parce que, entre autres avec le projet de loi n° 90, il y a beaucoup de corporations professionnelles, les chiros, etc., qui voulaient être entendus en commission parlementaire. On aurait eu besoin de quelques journées de plus, et ces gens-là inondent les bureaux de tous les partis de correspondance. Des professionnels de toutes les régions du Québec réclament que leurs ordres professionnels soient entendus par l'Assemblée nationale et, c'est évident, le projet de loi va passer. Puis, là-dessus, il y a une collaboration de part et d'autre pour que la session se termine aujourd'hui. Les motifs, je ne peux pas supputer sur les motifs des autres.

M. Plouffe (Robert): Vous êtes sûr que vous ne pouvez pas supputer?

M. Dumont: Non, je fais confiance aux professionnels de l'information pour fouiller là-dedans et essayer de trouver des explications.

M. Plouffe (Robert): Est-ce que l'explication voulant que si jamais vous aviez deux victoires au moins et peut-être plus aux partielles, ça ferait en sorte que ce serait gênant de rentrer.

M. Dumont: Bien, écoutez, de toute façon, nous, on sera... nous, on sera à Québec la semaine prochaine d'une manière ou d'une autre, on a des choses à faire à Québec la semaine prochaine, mais je ne cherche pas d'explications. Mais ce que je constate, c'est que c'est évident que finir aujourd'hui ça fait l'affaire de tout le monde et une conversation de coulisses cette semaine entre libéraux et péquistes allait dans le sens de se terminer aujourd'hui.

Le Modérateur: John Grant.

M. Dumont: Pardon?

M. Plouffe (Robert): Sauf de vous?

M. Dumont: Non, nous, on était prêt, je l'ai dit mercredi, nous, on aurait été prêts à siéger la semaine prochaine. En tout cas, entre autres pour des groupes qui, un projet de loi, là, le projet de loi n° 90 qui touche des ordres professionnels, c'est que ce n'est pas un projet de loi qui touche indirectement des groupes de citoyens, on touche leur travail, leur gagne-pain. Donc, c'est une des... quand on dit qu'un projet de loi touche des citoyens, c'est une des façons les plus directes qu'un projet de loi peut toucher du monde, on touche la façon dont la structure législative qui entoure leur gagne-pain est faite. Je comprends que ces gens-là soient assez, assez réticents à voir que le projet de loi va être adopté sans qu'ils aient pu donner leur point de vue, et il semble que, d'un commun accord, ça va être ça qui va être fait.

M. Jean (Réal): John Grant, en anglais.

M. Grant (John): Would you join the leader of the opposition and minimizing the importance of these by-elections and calling for a general election in Québec next week?

M. Dumont: Fist, my position in a general election has always been quite simple: a normal mandate is four years, that will come in november, so I assume that next fall a general election should be called. I don't see the need of repeating it every day, you know, I think it's simple, straight forward. And to avoid that, M. Landry would need to have some serious explanation.

Beside that by-elections are necessary, it's in our system that ridings should not be left without a member for more than six months, and yes, there are an indication of how the people feel and how the people look at things, and we're very happy that we are in the race in all of those four ridings, observers see us in the race, and we'd be very happy to win one and maybe more.

M. Grant (John): So are the by-elections an advantage for you rather than a general election right now?

M. Dumont: Hard to say. Historically by-elections have been easier for the Liberal Party. I remember listening to a liberal organizer talking publicly and saying that low rate turn out in by-election tend to help them, I remember they were saying that in Mercier that low turn out was good for them and by-elections were easier for them. I don't know, I can't say, I mean we work in the elections no matter what they are, one by one. We work with the candidates, local candidates working hard with the people of their riding. We think that is the basic work and we have a message of hope. We have something to offer.

I know everybody right now is attacking the solutions put forward by ADQ and that's fair game. But other parties have a responsibility to propose something, to tell the people what they will do themselves. And I mean, that's the saddest part for Mr. Charest and Landry.

M. Dougherty (Kevin): Mr. Dumont, do you think that the ganging up by the other two parties, the PQ and the Liberals on the ADQ, helps you?

M. Dumont: I don't know. My feeling is that what helps us really is that we've had a message of change, a message of hope for years. And I think more people than we thought were ready for that change last year, the year before.

And there was just something that was required to tell the people: It's not later on, it's now. And the Saguenay by-election in some way had that effect to tell the people: O.K. The time for change is now. And that is probably part of the explanation why a lot of people have joined the ADQ as voters, as members, whatever.

M. Dougherty (Kevin): Are your afraid as well, you know, people say: Well I'll try the ADQ. I've heard people in Saguenay telling: I'll try them now and, then in general election I'll go back to the PQ and the Liberals.

M. Dumont: That's not what we feel in Saguenay right now. I can tell you that people over there are very proud of what they created as a movement.

Mme Barton (Rosemary): ...even if you win one or two of the by-elections on Monday, are you worried about what the summer vacation will do for the ADQ image? Inevitably we're not going to be talking about you every day. Are you worried that the momentum will just stopped, come October?

M. Dumont: I tell you, around barbecues, people like to talk politics sometime and what they talk about is the last news of the spring. So if we can leave the people this spring with positive messages, messages of hope, of change, we think they'll be discussed around barbecues all summer long, and that is good for us. Mme Barton (Rosemary): ...address something that you discussed in French but today you were attacked for not being in the House enough, in fact I think you asked a question that had been addressed earlier in the week. At what point are you going to take your job a little bit more seriously and concentrate on what's going on in the House instead of trying to get more seats?

M. Dumont: First, we do not decide the existence of by-elections. We need resignations of members and not our members in this case, it's PQ's and Liberal members that create the byelections and we never had that many then this spring, and especially Mr. Landry split them in two «vagues». So it makes things even worst. But I think maybe other parties, other leaders should also do more work close to the people. They should go in the street in by-election, they'd be less disconnected from the people and what they discuss here.

M. Panetta (Alexander): Mr. Dumont, I just want to ask you about how the good news of the last few weeks, for you, has changed things for you, personally? About a year ago, if a general election had been held and you'd win 12 seats it would have been a tremendous result. If it happens today and you win 12 seats it would be a disappointment. Have the last few weeks changed your life quite a bit in that regard?

M. Dumont: There are things that we do not control. We have done what we thought we had to do. I've mentioned earlier in French, we knew that there was a desire for changes, people wanted changes, and that we needed to do something electorally to create the movement. And that's why we put a lot of energy in the by-election in Saguenay in April. And it worked. We won the by-election. We won very strongly that by-election actually. He was a good candidate. So, we keep working at preparing the rest. Now, we have four other by-elections. We did the same things, just work on the basic, and then we'll prepare the general election. So, that is what we control. The rest, it's up to the people to decide and we will accept the result no matter what it is. What it changed for me, personally, in the recent weeks, it's the agenda. And my wife and my kids look forward to the summer vacation, that I can tell you.

M. de Souza (Mike): ...to lose on monday night?

M. Dumont: We can not lose seat. I mean, those were four seats from the PQ and none was held by an ordinary member. All four seats were PQ seats, all held by major ministers. So, we're very happy just that the election was called. We were the first one to be in the campaign, be ready. And, now, we realized that observers say that we are in all four races. So we're happy with what we see now. But, of course, if we win one seat, more than one seat, we'll be just even more happy.

M. de Souza (Mike): You're pretty sure you're going to win at least one seat?

M. Dumont: We sould really like that. We have excellent candidates, people that I'd like to see with me in the National Assembly but byelections you have to be very careful. The turn out is important everyting comes in to play but we know we are in the race in all four ridings and observers see the same things so for us it's

already very good result because not all parties are in all for races.

M. Séguin (Rhéal): What is the importance of these byelections and your bid to position yourself as the alternative?

M. Dumont: When you go into any election, byelection, any kind of an election, you want to get the popular support so people in general will look at the byelections and look at who is in the race and, if you are to vote in the next geneneral election, I mean you look who was in the race, how things happen and people will look at byelections, but at the same time it is especially important for us because, you know, it's a huge pressure on us, the enormous spread, gap between what we represent in Québec society and what we have in the National Assembly to seat out of a 125. That has to be narrowed and the byelections, every seat we would win would be an opportunity to narrow that gap.

Alors, merci beaucoup.

Une voix: ...

M. Dumont: Oh! Excusez-moi.

Mme Brando (Jessica): If you win the two seats that you're hoping for in the byelections and session ... close early does that rub you of some of your time to savour those victories in the House?

M. Dumont: Oh! I mean people will look at the result of the byelections and we will do our job. We will be in Québec city next week no matter what so I don't think it will have a real impact.

Mme Brando (Jessica): The reaction from the other parties across the Assembly you won't have that.

M. Dumont: Yes but from what we can see, yes, there is a good collaboration

(Fin à 12 h 53)

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