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Point de presse de M. Yves-François Blanchet, ministre du Développement durable, de l'Environnement, de la Faune et des Parcs, et de M. Luc Trudel, député de Saint-Maurice

Version finale

Le mercredi 13 mars 2013, 14 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Treize heures cinquante-neuf minutes)

M. Blanchet: Bien le bonjour, messieurs dames. D'abord, je mentionne que notre collègue Noëlla Champagne aurait bien voulu être avec nous aujourd'hui, mais des raisons tristes dans sa famille l'ont empêchée d'être parmi nous.
Au cours des derniers mois, on s'est fait dire, avec un ton et une attitude dont j'oserais dire que ça frise le délire parfois, que nous avions assassiné la Mauricie. Nous avons assassiné la Mauricie. Or, si le déclassement de Gentilly est un assassinat de la Mauricie et du Centre-du-Québec, bien, il faut croire que les régions étaient déjà mortes avant notre arrivée.
Or, il n'en est rien. On sait maintenant, hors de tout doute, non seulement qu'Hydro-Québec avait établi... Hydro-Québec avait établi qu'il fallait déclasser Gentilly, mais on sait maintenant que les travaux étaient irrémédiablement interrompus, décision du Parti libéral, du gouvernement libéral et décision qu'il ne pouvait pas ignorer parce que le ou la ministre des Ressources naturelles siège au conseil d'Hydro-Québec. On a assisté, donc, à un exercice, à des fins électorales, de dissimulation d'informations qui, dans ce contexte-là, sont extrêmement importantes et qui ont eu... cette dissimulation-là, ce mensonge grossier, a eu une incidence sur les résultats électoraux dans la région. Ce n'est pas pour rien que les libéraux ont fait cette dissimulation.
Je tenais à faire cette dénonciation de façon très claire, parce que deux régions, des centaines de milliers de citoyens ont été volontairement induits en erreur. Et avant de passer la parole à mon collègue Luc, je veux mentionner ceci: Avec les libéraux, il y avait fermeture de Gentilly, il y avait un énorme mensonge et il n'y avait pas un sou pour la région. Avec nous, il y a une décision responsable, il y a toute la vérité et il y a un fonds de diversification de 200 millions pour la région.
Alors, j'invite les gens de la Mauricie et du Centre-du-Québec à réfléchir à ce que ça veut dire de la part de certaines des personnes qu'ils ont élues, et mon collègue a quelques commentaires à vous faire aussi.

M. Trudel: Alors, bonjour à tous. Moi, comme député de Saint-Maurice, je suis directement touché par toute la situation qui se passe avec la centrale de Gentilly. J'ai, dans mon quartier, trois amis qui demeurent et qui travaillent... donc qui demeurent tout près de chez moi et qui travaillent à Gentilly-2.
Je sens le besoin aujourd'hui de faire... de revenir un peu dans le temps puis de rappeler certaines choses. Le 3 juin 2009, parce que ça fait longtemps qu'on parle de Gentilly, le 3 juin 2009, il y avait M. Sylvain Gaudreault, qui était alors critique pour le Parti québécois en matière d'énergie, avait demandé ou déposé une motion pour qu'il y ait une enquête... pour qu'une enquête publique soit tenue concernant la réfection de Gentilly. Il n'y avait pas eu de consentement. Le gouvernement majoritaire du Parti libéral avait refusé de consentir à la tenue d'une telle enquête.
26 novembre 2009, encore M. Sylvain Gaudreault qui dépose des pétitions avec ma collègue Noëlla Champagne et pose des questions à la ministre des Ressources naturelles, et celle-ci est... contenu qui a été répété par la suite par l'autre, son prédécesseur, M. Clément Gignac. On a accusé le Parti québécois de faire la promotion de la filière de l'énergie nucléaire au Québec. Et je tiens à le dire tout de suite, les décisions qui auront été prises pour construire Gentilly-1 et Gentilly-2 ont été prises en 1966 par un gouvernement libéral de Jean Lesage et en 1973, toujours par un gouvernement libéral, de Robert Bourassa.
Et c'est sous le gouvernement du Parti québécois, avec comme ministre des Ressources naturelles ou de l'Énergie M. Joron, que la décision de mettre fin au programme de six centrales nucléaires sur le long du Saint-Laurent a été prise. On a vaincu... on a convaincu, à cette époque-là, M. Parizeau et... MM. Parizeau et Lévesque de la non-rentabilité, et c'est encore le Parti québécois qui viendra officialiser la fin de l'épisode nucléaire au Québec.
Mais on poursuit encore dans l'historique. M. Bernard Drainville, le 22 novembre 2011, a posé clairement la question parce qu'on sentait qu'il y avait un glissement du dossier de réfection. M. Drainville demande à M. Gignac qu'est-ce qui se passe dans ce dossier-là. M. Gignac dit: On n'improvise pas, hein, il est important d'avoir tous les faits. On n'improvise pas au Parti libéral ou au gouvernement du Parti libéral.
Le 24 novembre 2011, M. Gignac, toujours ministre des Ressources naturelles à cette époque-là, déclare: On parlait pour l'année 2012, on était supposés d'avoir toutes les données à l'hiver 2012, et que ça serait au printemps prochain - c'est-à-dire le printemps 2012 - que la décision va se prendre.
On pourrait poursuivre encore, là. Je vous ramène aussi, le 29 janvier 2013, en commission parlementaire, à une question du député actuel de Granby adressée au P.D.G. d'Hydro-Québec, et il essayait de tenter de savoir quel était le type d'information disponible au moment où le Parti québécois a annoncé sa décision. Le P.D.G. d'Hydro-Québec, M. Thierry Vandal, déclare que le dossier ou le rapport était très, très, très avancé. Il avait aussi dit, dans ses communications, c'est-à-dire durant la commission que les communications avec le gouvernement se font de façon constante. M. le député de Granby avait même demandé si on pouvait obtenir son numéro de cellulaire et s'il y avait eu des échanges de numéros de cellulaire entre la direction et le ministre ou le cabinet des ministres des Ressources naturelles.
Compte tenu de toutes les informations dont on dispose aujourd'hui, compte tenu aussi du fait que des documents, des versions préliminaires de documents, des échanges entre leaders ont coulé dans les médias, chez nous, à deux reprises depuis trois semaines, j'ai des journalistes, entre autres du Nouvelliste, qui m'ont appelé pour que je commente des documents préliminaires. J'ai d'ailleurs écrit une lettre à mon leader pour l'informer de cette situation.
Je vous dis que je suis extrêmement choqué, profondément attristé et atterré par le comportement de mes collègues libéraux de la Mauricie, principalement de la leader du dossier nucléaire pour le Parti libéral depuis le mois de septembre, la députée de Trois-Rivières, que j'ai hâte que la commission se réunisse à nouveau. Je suis très heureux qu'elle ait décidé de se retirer de cette commission pour qu'on puisse enfin s'attaquer aux vrais problèmes, aux vraies questions.
Mais, d'abord et avant tout, pour moi, ce qui est important, c'est qu'on puisse enfin tourner la page et s'occuper des travailleurs et de leurs familles, parce que je pense que, depuis le début, on les a utilisés, on a attisé le feu, et on les a utilisés pour des fins, comme mon collègue l'a dit, essentiellement électoralistes, pour garder trois comtés, puis tantôt... c'est-à-dire, par la suite, masquer la réalité pour faire accroire à la population que c'était le Parti québécois qui avait décidé de nuire à la Mauricie.
Je vais laisser mon collègue conclure.

M. Blanchet: Bien, ce sera bref parce que je pense qu'il faut conclure sur cet épisode. Dans un premier temps, j'invite effectivement Mmes Boulet et St-Amand à prendre un peu de recul. Je les invite, et je pense que c'est la moindre des choses, à s'excuser auprès de leurs électeurs à qui elles ont, en toute connaissance de cause, menti. Je les invite à s'excuser auprès des gens avec lesquels elles ont eu l'audace d'aller faire des manifestations. Je les invite à s'excuser auprès des intervenants économiques de la région, auprès des élus de la région pour ce comportement qui est totalement inacceptable, et l'ensemble des citoyens des deux régions.
Ceci étant dit, j'espère qu'elles le feront et, ceci étant dit, regardons vers l'avant. Je ne les invite pas moins, si... d'abord à s'impliquer dans le processus, je ne les invite pas moins à s'impliquer et à inviter leurs entrepreneurs à participer à l'exercice autour du fonds de diversification et je les invite aussi, si elles ont des dossiers dans leur circonscription - et évidemment, dans le cas de Mme Boulet, il y a le dossier de La Tuque, à qui il faut donner un coup de main particulier - si elles ont des dossiers, malgré tout, j'insiste sur le fait qu'il faut tourner la page et que ma porte est ouverte, et que je souhaite qu'on puisse reconstruire un esprit de collaboration dont la Mauricie et le Centre-du-Québec ont bien besoin. Merci.

M. Lavoie (Gilbert): Une question. M. Blanchet, que les libéraux aient caché la vérité en période préélectorale, c'est une chose, mais est-ce à dire, à ce moment-là, que la haute direction d'Hydro-Québec aurait été complice d'un tel geste?

M. Blanchet: Non. Ma compréhension, c'est que la haute direction d'Hydro-Québec rend des comptes au gouvernement, et le gouvernement peut très bien avoir choisi de ne pas révéler l'information. Le ministre siège au conseil d'administration d'Hydro-Québec. Le gouvernement et les élus sont responsables et redevables de rendre des comptes à la population, et c'est par les élus qu'Hydro-Québec devrait le faire, dans un certain nombre de situations. Ça aurait dû être le cas. Donc, à partir du moment où Hydro-Québec a répondu aux questions ou a donné l'information au gouvernement à l'époque, moi, je pense que leur partie du travail était faite.

M. Lavoie (Gilbert): Non, mais, en sous-question, est-ce à dire qu'Hydro-Québec, devant ce qui serait un mensonge, peut se faire complice d'un mensonge? Ils sont...

M. Blanchet: Je ne pense pas que...

M. Lavoie (Gilbert): Le gouvernement est peut-être leur principal actionnaire, mais...

M. Blanchet: Je ne réfléchirai ni à la place de M. Vandal ni de ma collègue Martine Ouellet, mais je vous dirai qu'Hydro-Québec doit s'abstenir de faire de la politique. Puisque ça a été un enjeu... Puisque ça a été un enjeu de campagne électorale, je comprends très bien Hydro-Québec de s'être tenue à l'écart de cet aspect-là des choses.

M. Lavoie (Gilbert): Sans faire de politique, est-ce qu'une société d'État ou les dirigeants de sociétés d'État peuvent se faire les complices d'un mensonge?

M. Blanchet: Je pense que la société d'État, comme je vous l'ai dit, rend des comptes au gouvernement qui est son actionnaire et dont le ministre des Ressources naturelles siège au conseil d'administration.

M. Lacroix (Louis): Est-ce que vous faites confiance à Thierry Vandal, M. Blanchet?

M. Blanchet: Tout à fait, tout à fait. On a vu, depuis... Encore là, je ne m'avancerai pas là-dedans, c'est le terrain de ma collègue Martine Ouellet. Mais, depuis qu'on est là, la collaboration, le fonctionnement, tout est tout à fait à la hauteur de ce que sont nos attentes et les attentes de la population.

M. Pépin (Michel): Élu sous de fausses représentations, c'est quand même une accusation assez grave, là, d'un parlementaire à un autre.

M. Blanchet: C'est une accusation importante, et elle est pesée en ceci... Juste vous dire, il faut réaliser l'importance de ce dossier-là en Mauricie et au Centre-du-Québec pour voir le poids, l'impact que ça a eu. Ce n'est pas pour rien qu'ils l'ont fait. Ce n'est pas pour rien qu'ils l'ont fait.

M. Pépin (Michel): Oui, mais je vais terminer ma question, si vous le permettez.

M. Blanchet: Oui, oui, je m'excuse.

M. Pépin (Michel): Alors, vous affirmez que ces deux députées-là, ces deux parlementaires-là ont été élues sous de fausses représentations. Vous évoquez, vous parlez de mensonges, n'est-ce pas? Mais en même temps, là, vous dites: Ah! Oui, mais on est prêts à collaborer, on oublie ça. Non, c'est grave, là. Élu sous de fausses représentations, est-ce qu'il ne devrait pas y avoir autre chose que ça? Est-ce que ce n'est pas plus grave que ça, finalement?

M. Blanchet: Bien, Luc veut vous parler là-dessus. Moi, ce que je vous dirais, a priori, c'est que, si les députés présentent des excuses, à ce moment-là, les citoyens vont dire: Peut-on maintenant s'attarder aux véritables dossiers, aux véritables enjeux de la région? D'où mon invitation à collaborer puis à travailler ensemble. Luc.

M. Trudel: Moi, j'ai déjà assisté à des... dans d'autres circonstances, des cas de fraude électorale, et puis, malheureusement, une fois que les votes, les bulletins de vote sont déposés dans la boîte, on ne peut pas aller les chercher parce que c'est des bulletins secrets. Alors, l'élection a eu lieu. Nous, ce qu'on dit, c'est qu'on dénonce la situation.

M. Pépin (Michel): Je vais vous arrêter immédiatement. Je m'excuse mais...

M. Trudel: On dit qu'il y a eu fraude.

M. Pépin (Michel): ...vous avez assisté à une fraude électorale. Est-ce que vous pouvez nous donner les détails par rapport à ça?

M. Trudel: J'ai été... C'est du ouï-dire, là. J'ai vu des témoins...

M. Blanchet: Qui n'a rien à voir avec ça, là.

M. Trudel: Non, qui n'a rien à voir avec ça.

M. Pépin (Michel): Non, mais, à partir du moment...

M. Trudel: Mais c'était dans une boîte... des gens qui avaient rentré dans un foyer de personnes âgées, là, dans une élection fédérale, ainsi de suite, et puis on avait été témoins, dans une équipe électorale, de ça. Mais malheureusement... on a porté plainte au DGEQ, mais les résultats n'avaient pas pu être changés parce qu'on ne pouvait pas identifier quels bulletins avaient été falsifiés ou quoi que ce soit d'autre.
C'est la même chose... Il y a eu un vote, la population a choisi à partir de l'information dont ils disposaient. C'était un choix éclairé. Nous, ce qu'on fait aujourd'hui, c'est qu'on annonce clairement à la population la vérité ou une partie de la vérité. On dit qu'il y a eu mensonge. Et puis ce qu'on dit, c'est que la population devra en tenir compte au prochain scrutin. Entre temps, on va continuer à travailler parce qu'on a une région à faire vivre, à redévelopper chez nous.

M. Pépin (Michel): Mais, compte tenu de la gravité des accusations, je me permets d'être surpris du fait que vous ne réclamiez pas la démission de ces deux députées-là.

M. Blanchet: Bien, justement, je voyais où on s'en allait, là. La réflexion était clairement de ne pas faire ça, parce que nous croyons que ce qui est essentiel pour la région, ce n'est pas de prolonger ou de donner une nouvelle forme à une crise, mais bien de mettre un terme à la crise. Les députées élues ont d'autres mandat que celui-ci, elles ont d'autres tâches dont elles doivent s'acquitter. Donc, la proposition, si je peux l'appeler ainsi, c'est: Désormais, collaborons. Mettons un terme à cet épisode disgracieux, collaborons. La région en a bien besoin. Quelle que soit l'analyse qu'on pourrait faire de la gravité du geste, on est ni dans la fraude... mensonge, c'est un mensonge et les citoyens en jugeront, il y aura d'autres élections, mais il n'est pas question de fraude ici. Il est question d'avoir fait effectivement de fausses représentations, et la prochaine élection fera foi de ce que les gens en pensent.

M. Trudel: Mais, entre temps, comme je vous dis, je pourrais vous transmettre une copie de la lettre que j'ai envoyée à mon leader, là, que de l'information, des échanges entre des députés ou entre des leaders coulent dans les médias. Moi, je pense qu'il y a un comportement... tu sais, il y a un minimum de respect de l'institution qu'on doit avoir, et, à ce moment-ci, si, d'une part, les électeurs auront à faire un choix lors de la prochaine élection, je crois aussi que les gens du Parti libéral devront se questionner sur leur façon de procéder ou, du moins, à certains membres du Parti libéral, et puis que de là viendra une partie de la réponse.

M. Journet (Paul): Est-ce que vous craignez qu'il y ait des conséquences financières pour Hydro-Québec? Sauf erreur, là, c'est technique, mais, si j'ai bien compris, si la décision était déjà prise qu'on ferme la centrale, ça voudrait dire qu'Hydro-Québec, dans le cadre de son litige, n'aurait pas dit toute la vérité et s'exposerait donc, si je comprends bien, à perdre 75 millions de dollars de la...

M. Blanchet: Sur cette question-là, Paul, je vais devoir vous référer à Martine qui est responsable du dossier d'Hydro-Québec. Moi, je me concentre sur la nécessité d'utiliser le fonds de diversification dans lequel j'ai certaines responsabilités. Je ne veux pas intervenir sur la gestion d'Hydro-Québec, ce que je laisse à ma collègue Martine Ouellet.

M. Lacroix (Louis): Mais sur la question du 14 mai...

Des voix: 2012.

M. Lacroix (Louis): ...M. Fournier dit que la décision d'Hydro-Québec n'avait absolument rien à voir avec leur décision à eux de mettre... en fait, de ne pas faire la réfection de Gentilly. C'est ce qu'il dit. Est-ce que vous avez obtenu auprès d'Hydro-Québec... Vous êtes au gouvernement, vous pouvez appeler le directeur général, M. Vandal, le président-directeur d'Hydro-Québec et lui demander si la décision était bel et bien prise à ce moment-là. Est-ce que vous l'avez fait, puis quelle a été la réponse?

M. Blanchet: À partir du moment... Moi, je ne l'ai pas fait, mais, à partir du moment où les travaux sont interrompus puis qu'Énergie atomique du Canada en est informée, l'agence en est informée, c'est la fin des haricots, là. C'est terminé. Et, à partir de ce moment-là et à partir du moment où le conseil d'Hydro-Québec a sur... siège au conseil d'Hydro-Québec la ministre des Ressources naturelles, on n'a pas besoin d'avoir d'autres types de démonstration. Je comprends M. Fournier d'essayer de trouver une esquive, parce qu'ils sont dans une fâcheuse situation, comme n'importe qui qui se fait prendre à avoir dit des menteries, mais la démonstration est claire et irréfutable.

M. Trudel: Je pense que, de la part du chef du Parti libéral, ça va un peu dans le reste du dossier, parce que quand il y a des députés qui utilisent le mensonge comme stratégie, que vaut la parole du chef dans ce cas-là aussi, là?

Une voix: Une dernière question...

M. Blanchet: Il y a beaucoup de dernières questions...

M. Journet (Paul): Une dernière technique, mais c'est parce que... pour comprendre en quoi est-ce que c'est irréfutable comme démonstration, parce qu'en... Comment est-ce qu'on peut dire que le fait que les travaux étaient suspendus ou reportés à long terme, c'est une preuve que c'était impossible que ces travaux-là puissent se faire? C'est ça, le coeur de l'enjeu...

M. Blanchet: Non, non, non. Ce qu'on sait, ce n'est pas... Ce qu'on a, là, c'est qu'il y a une décision de prise par Hydro-Québec d'interrompre les travaux. Et on a un gouvernement qui, dans un contexte électoral, ne rend pas cette information-là publique et prétend qu'il va maintenir en opération une centrale nucléaire dont la réflexion... la réfection est déjà interrompue.
Moi, mon enjeu, là, il se limite à ça. Je n'irai pas intervenir dans la gestion d'Hydro-Québec ni dans les mandats de ma collègue. Régionalement, notre enjeu, c'est ça. C'est d'une clarté absolue. Et, à la lumière de ça, on regarde l'actualité des derniers mois dans la région et on regarde comment la population, les intervenants, les médias ont été amenés à intervenir, à commenter une situation sur la base d'informations qui étaient volontairement faussées. Moi, ça se limite à ça.

M. Lavoie (Gilbert): Écoutez, vous nous avez convoqués en conférence de presse, vous avez remercié...

M. Blanchet: Non. M. Lavoie, un point de presse a la durée qu'on lui donne, on... c'est comme d'habitude, même durée de réponse que d'habitude.

M. Lavoie (Gilbert): ...que j'ai encore une question.

M. Blanchet: Je vais en prendre une. Après ça, je vais y aller, parce que ce n'est pas l'après-midi, je suis désolé.

M. Lavoie (Gilbert): J'ai beaucoup de difficulté à accepter qu'un parti politique, quel qu'il soit, nous dise que nos dirigeants de société d'État peuvent sciemment...

M. Blanchet: Là, vous reposez la même question que tout à l'heure, là.

M. Lavoie (Gilbert): Oui, oui, c'est la même...

M. Blanchet: Mais je vais vous donner la même réponse.

M. Lavoie (Gilbert): Mais je vais vois donner... j'ai beaucoup de difficulté à l'accepter. Ça veut dire que, finalement, une société d'État qui sait que le gouvernement en place ment sciemment, dans un contexte préélectoral, donc pour des raisons partisanes, qu'une société d'État, qui sont tous liés par des codes d'éthique, ces gens-là, se ferme la trappe puis est complice de ça par son silence. C'est ce que ça veut dire.

M. Blanchet: La société d'État rend des comptes à son actionnaire, c'est le gouvernement du Québec. Moi, pour moi, c'est comme ça que je réponds à votre question, comme je l'ai fait tout à l'heure, d'ailleurs.

M. Trudel: Mais pas aux contribuables.

M. Blanchet: Vous avez eu votre réponse.

M. Trudel: Mais il faut comprendre un principe fondamental dans notre système démocratique, hein, c'est la responsabilité ministérielle. Et puis, quand des membres du gouvernement passé, entre autres dans le domaine de la construction, des garderies, ne démissionnaient pas, n'étaient pas tenus responsables, ne se tenaient pas responsables de ce qui se passait dans leur propre gouvernement, comment voulez-vous qu'une société d'État, par la suite, qui a un certain niveau d'indépendance aussi respecte ces grands principes-là? C'est une question profonde à leur poser. Merci beaucoup.

M. Blanchet: Messieurs dames, merci.

(Fin à 14 h 18)

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