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Point de presse de M. Pierre Duchesne, ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie, et de M. Yves-François Blanchet, ministre du Développement durable, de l'Environnement, de la Faune et des Parcs

Version finale

Le mercredi 13 février 2013, 9 h 52

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures cinquante-deux minutes)

M. Duchesne: Il est évident qu'on avait, et on l'a répété au moment de la rencontre préparatoire à Rimouski où on parlait du développement des universités et de la recherche, qu'on comprend, bien sûr, l'inquiétude du milieu de la recherche et qui s'explique de façon très simple, hein? C'est que le précédent gouvernement a mis en place une stratégie de recherche et d'innovation qui s'éteignait, cessait d'exister à partir de la fin de l'année budgétaire, donc mars, avril. Et comme ils n'avaient pas prévu d'autres crédits pour une seconde stratégie, il y avait là un vide, une période de flottement, et, évidemment, le milieu de la recherche s'en inquiétait. Nous, ce qu'on a dit, c'est qu'on comprenait ça et qu'ils devaient... nous devions veiller à tenter d'établir un pont.
Alors, j'annonce aujourd'hui qu'on a travaillé fort. On a travaillé en équipe, c'est la raison pour laquelle Yves-François est là. On a travaillé avec l'ensemble du gouvernement, et nous allons être capables, donc, de construire ce pont. Donc, on parle d'un réinvestissement, là, de 26,5 millions qui va aller dans les budgets de recherche. Il y a les trois fonds de recherche et il y a aussi, là, ce qu'on appelle les consortiums de groupe de recherche et tout. Alors, tout ça va se faire, et je tenais donc à l'annoncer. Et je vais laisser à Yves-François le soin d'expliquer sa participation dans cette nouvelle.

M. Blanchet: Bien, très sommairement, le programme... le plan d'action sur les changements climatiques, communément appelé le PACC, on est dans la transition entre le PACC-1 qui finit maintenant et le PACC-2 qui commence maintenant pour se rendre en 2020. Ce programme a parfois des investissements pointus en matière de recherche, qui doivent toujours et qui devront toujours, dans le cadre de cet exercice-ci, être orientés vers de la recherche liée aux changements climatiques. C'est pointu et ce n'est pas toujours des sommes très importantes. J'ai demandé... et ça fait un bout de temps que j'en parlais à Pierre et que j'en ai parlé aux gens du ministère, je voulais qu'on fasse effort particulier.
Pourquoi cet effort particulier? Outre les besoins, effectivement, du milieu de la recherche, il y a aussi le fait que notre gouvernement a pris un engagement de réduire nos émissions, les émissions de gaz à effet de serre du Québec, de 25 % à l'horizon de 2020. Et, comment dire, j'ai besoin de recherche et j'ai besoin de connaissances. J'ai besoin que les efforts en matière de développement de ces connaissances-là soient maintenus et soient accélérés. Alors, dans ce contexte-là, nous avons trouvé effectivement une somme qui a été ajoutée à ce qui venait du ministère des Finances et du ministère de Pierre afin que le pont soit le plus significatif possible. Voilà.

M. Chouinard (Tommy): D'accord. M. Duchesne, les 26,5 millions, c'est pour les trois fonds de recherche?

M. Duchesne: Oui. Ce qu'il faut bien expliquer, là... des trois fonds et des consortiums de recherche. Ce qu'il faut bien expliquer pour ceux qui ne sont pas, là, de la population... qui ne sont pas, je dirais, au courant de tous les détails, les trois fonds de recherche, à chaque année, ont un budget de base. Donc, il y a un budget de base pour l'année qui vient. Quand il y a une stratégie ou une politique nationale, s'ajoute aux trois budgets de base un budget additionnel qui est défini dans la stratégie ou la politique nationale. Et, comme il n'y avait plus cette stratégie, le deuxième budget, si vous voulez, n'était pas là. Alors, nous, on s'assure d'avoir ce pont qui permet de s'ajouter au budget.

M. Chouinard (Tommy): Donc, les compressions totales de 63 millions qu'on voyait au soutien recherche et innovation et les autres pour les trois fonds, je comprends que vous redonnez 26,5 millions. C'est bien ça? Mais clairement l'argent vient d'où?

M. Duchesne: Oui, on a... Alors, l'argent vient... le 15 millions vient du fonds consolidé. On a travaillé fort avec les gens du gouvernement pour dire: Écoutez, là, je pense qu'on ne peut pas... Vous savez, la recherche, c'est aussi... ça définit une politique d'avenir et tout, alors il ne faut pas poser des gestes qui auraient des conséquences à trop long terme. Alors, il faut juste trouver une façon d'avoir un filet pour donner l'espace nécessaire à tous ces projets de se maintenir.

M. Chouinard (Tommy): 15 millions du fonds consolidé?

M. Duchesne: 15 du fonds consolidé, 5 millions viennent de mon ministère. On est allés chercher... on a travaillé fort pour aller chercher des sommes. Et le reste du montant, tout près... c'est 7... 6,5 millions provient du ministère du Développement durable.

M. Ouellet (Martin): Donc, c'est un peu... Ça démontre, au fond, que les coupes étaient trop sévères, on n'était pas capables d'arriver, là.

M. Duchesne: Bien, écoutez, ce que ça démontre, c'est qu'on écoute l'inquiétude du milieu de la recherche, mais que tout ça est très difficile aussi, hein? Vous comprenez qu'avec le cadre financier dans lequel on fonctionne fait qu'il y a des décisions très difficiles, et on demande à tous de faire un effort. D'ailleurs, vous l'avez dit tout à l'heure, là, l'effort financier, c'est 60 millions, puis on fait un bout de chemin, mais c'est très compliqué. Mais j'ai travaillé fort avec des gens de l'équipe de mon ministère, des gens de notre gouvernement, alors il faut bien dire aux gens que ce qui se déroule là, c'est de demander à chacun de faire une part.

M. Ouellet (Martin): Je comprends, mais le fait de reculer là-dessus, c'est que vous... en fait, vous admettez qu'il y avait là des coupes trop sévères.

M. Duchesne: Moi, je suis heureux qu'on avance dans le domaine de la recherche et qu'on puisse annoncer qu'il y a cet investissement de 26,5 millions pour l'avenir de la recherche.

M. Dutrisac (Robert): ...cet argent-là, il va être dépensé sur quelle période de temps?

M. Duchesne: L'année qui vient. L'année qui vient. C'est le pont.

M. Chouinard (Tommy): Pourquoi l'argent, donc, à la recherche, pas aux universités? On dirait que, là, si on fait suffisamment pression sur le gouvernement, finalement, il va reculer puis il va donner les millions, là. C'est ça que... C'est le message que ça envoie, là.

M. Duchesne: On va augmenter les budgets des universités de 3,3 % pour l'année qui vient et on va mettre 1,7 milliard jusqu'en 2017-2018.
Je vous rappelle, là-dessus, là, et je comprends nos adversaires politiques de mener un débat parlementaire, et c'est correct, là, 1,7 milliard de réinvestissement en 2017-2018, je vous invite à regarder le cadre financier du précédent gouvernement, on le reprend, et on le bonifie, et on s'engage en plus dans une démarche pour essayer de bien changer l'ordre des choses puis d'amener le calme sur les campus. C'est le même cadre budgétaire mais avec une démarche d'écoute.

M. Caron (Régys): L'argent va venir d'où, M. Duchesne? L'augmentation de 8,5 %, par exemple, en 2014-2015, ça ne viendra pas des étudiants. Ça va venir d'où?

M. Duchesne: Bien, l'argent vient des fonds prévus par le gouvernement, et il y a des mesures qui vont se mettre en place aussi, dans le cadre du sommet, qui vont prioriser ça. Et ça révèle, le 8,8 % - parce que c'est un montant... une augmentation importante - qu'il n'y avait pas, là... Vous savez, il y avait tout ce débat sur est-ce que c'était récurrent ou pas. Vous avez la réponse avec cette somme-là.

M. Dutrisac (Robert): Pour la recherche, juste une précision, la recherche... sur la recherche, bon, ça va aux trois fonds, ça va... Est-ce que, bon, les...

M. Duchesne: Les trois fonds et les consortiums de recherche, hein?

M. Dutrisac (Robert): Et les consortiums, bon.

M. Duchesne: Vous comprenez qu'il y a beaucoup de groupes.

M. Dutrisac (Robert): Mais on part de... on partait de 63 millions, donc il y a quand même une coupure qui s'applique, là.

M. Duchesne: Oui, le milieu de la recherche fait son effort, est obligé de rencontrer nos demandes, comme l'ensemble du milieu, en tout cas, en ce qui concerne mon ministère et l'ensemble, là, des gens du ministère.

M. Séguin (Rhéal): Mais le fonds dont vous parlez, là, oui, il y a une coupure de 63 millions. Vous ajoutez 26,5 millions qui vont agir, vous dites, comme pont. Mais le pont part où, il finit où et quand est-ce que la nouvelle stratégie rentre en vigueur?

M. Duchesne: Alors, la stratégie du précédent gouvernement se termine dans l'année budgétaire, mars-avril, et là il n'y avait rien de prévu. Et nous, il faut mettre en place une nouvelle politique nationale. Il y aura des assises qui vont avoir lieu au mois d'avril, et on va définir quelle sera la politique nationale, je l'espère, là. C'est ce qui est prévu pour la fin du printemps, et les sommes seront annoncées pour l'année suivante.
Alors, le pont s'installe pour l'année qui vient et je vous rappelle que... Il faut bien saisir. Les fonds de recherche ont un budget de base, ils ont un budget de recherche pour l'année qui vient...

M. Séguin (Rhéal): Pour l'année qui vient, ça veut dire du 1er mars au 1er avril 2013..é

M. Duchesne: Un an.

M. Séguin (Rhéal): Un an, mais c'est moins que le 63 millions qu'il y avait avant.

M. Duchesne: Oui, mais c'est... Quand vous avez un budget de recherche, là, vous avez les budgets de base. Vous avez trois budgets de recherche, et, avec une stratégie, s'ajoute une deuxième croûte financière. Alors, les trois budgets de base restent et la deuxième croûte, qui était toujours liée, si vous voulez, à cette stratégie, bien, on s'est arrangés pour qu'elle existe encore. Elle n'est pas la somme que peut-être tout le monde aurait souhaité, mais c'est le cadre dans lequel on fonctionne.

M. Séguin (Rhéal): Donc, si je comprends bien, O.K., il y a un manque à gagner, quand même, de 38 millions pour l'année à venir, comparativement à ce qu'ils avaient avant.

M. Duchesne: Bien, s'ils veulent faire une comparaison, là, oui, il y a un effort à faire de toutes parts.

M. David (Michel): M. Duchesne, quand vous parlez du 1,7 milliard, là, qui va être investi jusqu'en 2016-2017, dans quelle mesure c'est garanti, ça? Parce que vous le savez aussi bien que moi, il va y avoir des négociations avec le fédéral sur le transfert en santé, ce qui va faire en sorte que le Québec risque de se retrouver avec moins d'argent au total, que vous allez devoir faire encore de nouveaux choix, et il n'est pas garanti que le 1,7 milliard va être là.

M. Duchesne: Bien, c'est... J'ai l'impression, des fois, que... puis c'est pour ça qu'il faut qu'on mène des débats parlementaires de façon la plus éclairée possible, et moi, je fais beaucoup d'efforts là-dedans, là. Il faut que notre Parlement soit près, et le salon bleu, de la réalité du terrain. Et je... Pour l'opinion publique, de dire qu'on réinvestit des sommes aussi importantes, c'est un effort considérable. Il y a beaucoup d'enjeux.
Vous parlez des discussions avec le gouvernement fédéral, bien sûr, et on va en parler, hein? Le désinvestissement du gouvernement fédéral dans l'éducation post secondaire a des retombées. Il y a peut-être aussi des sommes à aller chercher là-dedans. La façon dont le gouvernement fédéral se comporte dans le domaine de la recherche, la communauté des chercheurs, vous verrez leur inquiétude. Elle se porte aussi beaucoup sur la façon dont le gouvernement fédéral actuel fait de la recherche qui semble très orientée, qui semble oublier tout le domaine ou, en tout cas, négliger le domaine de l'environnement pour favoriser certaines ressources...

M. Blanchet: La recherche fondamentale.

M. Duchesne: La recherche fondamentale qui est laissée de côté pour... Alors, ça, ça fait partie des discussions, là.

M. David (Michel):

Les fonds que vous allez... que le Québec... que le gouvernement du Québec va investir sont conditionnels, finalement, à ce que vous réussissiez à avoir l'argent d'Ottawa.

M. Duchesne: Ah! Bien, ça, écoutez, ça, c'est un débat qui s'ajoute. Mais ce qui est annoncé... Écoutez, s'il n'y a pas de crise économique, s'il n'y a pas de situation majeure et... cet argent-là est planifié. Mais ça, c'est comme toute enveloppe prévue dans tous les ministères, que ce soient les écoles secondaires, que ce soit la direction des hôpitaux, là. Je comprends qu'on parle beaucoup des universités puis je pense que le milieu universitaire en est content, là, parce qu'on a souvent négligé le monde universitaire dans l'opinion publique, mais il ne fonctionne pas à part, là. Je veux dire, ce qui est annoncé pour le développement de notre système de santé puis des écoles, autant primaires qu'universitaires, c'est des planifications qui sont faites sérieusement et dans un cadre... et puis même, des fois, c'est une approche conservatrice, hein?
Vous regarderez les... ce qu'on a prévu comme croissance pour chaque année. Le ministère des Finances a prévu quand même une croissance assez, je dirais, conservatrice. Alors, ça, ça fait partie de l'ensemble, mais, je veux dire, à quel point on peut répéter qu'il y a un réinvestissement, qu'il va se faire, qu'on a compensé, qu'on compense pour ce qui est lié à la crise étudiante? Écoutez, mais on va le répéter, mais, de toute évidence, il y a des gens, dont nos adversaires, qui disent: Mettez-en plus. Bon, d'accord, mais il y a des... il y a un contexte dans lequel on fonctionne.
Et mettez-en plus pourquoi? Pour revenir à un scénario où on ferait payer les étudiants 80 %? Dans un projet de société, quand on gouverne, il faut s'assurer d'avoir une accessibilité sociale sur ce qu'on fait. Alors, on fonctionne puis, nous, on prend note de ce qui s'est passé l'année dernière.

Le Modérateur: Dernière question. En anglais, s'il vous plaît.

M. Duboyce (Tim): Yes. Mr. Duchesne, what persuaded you that it was a good idea to put this research money back into those research centers?

M. Duchesne: Well, we listen to that sector of the society, the research... yes, the community, the researchers, the scientific people, organizations, and we understand that it's a crucial question and we have to give a good message to that part of my environment... my group in the education sector.
So we believe, and it's a first step, and we have to explain to that community that there was, last year, a strategy that will stop in the spring. And before we prepare a new policy, we have a kind of a... comment on dit, un...

Une voix: ...

M. Duchesne: Oui. Well, they don't have a bridge, so we have to build a kind of a bridge, and that's a proposition.

Mme Montgomery (Angelica): But is this going to make other people want more money as well, the universities, the cegeps?

M. Duchesne: They understand that we work in a difficult situation regarding the budget policy. So we worked hard the last few weeks, and that's the result, and we will prepare a summit that will present to the population that we have to build a new vision regarding the education.

(Fin à 10 h 6)

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