(Onze heures trente et une minutes)
Le Modérateur : Alors,
bonjour. Bienvenue à cette conférence de presse. Prendront la parole, aujourd'hui,
Mme Hélène David, présidente du Groupe de travail sur l'optimisation de la
formation en psychologie et en santé mentale, Mme Pascale Déry, ministre
de l'Enseignement supérieur, et M. Lionel Carmant, ministre responsable
des Services sociaux. Nous prendrons vos questions par la suite. Mme David.
Mme David (Hélène) : Alors,
je tiens, en premier lieu, à vous remercier, remercier de votre présence,
aujourd'hui, pour la publication du rapport du Groupe de travail sur l'optimisation
de la formation en psychologie et en santé mentale. C'est une journée spéciale,
la session finit demain, vous avez beaucoup d'autres sujets qui sont... qui
interpellent beaucoup les citoyens, citoyennes, mais la santé mentale aussi, c'est
très important et directement lié, je pense, à tout ce qu'on vit.
Alors, en nous octroyant ce mandat, le
ministère de l'Enseignement supérieur a lancé un message clair, l'accroissement
de l'offre de services en psychologie et en santé mentale passe en majeure
partie par le milieu universitaire et par l'accent mis sur la formation des
futurs professionnels et intervenants dans le secteur public, bien qu'il ne s'y
limite pas. Notre mandat se décline en trois volets : regarder comment réduire
le temps de formation au doctorat en psychologie et admettre plus d'étudiants
dans les programmes, assurer un meilleur accès à la formation en psychothérapie
et, finalement, permettre aux bacheliers de développer des compétences
pratiques pendant ou après leur baccalauréat. Nous avons rencontré des
universités, des ordres professionnels, des associations, des organismes du
milieu de la santé mentale, soit 36 groupes et plus de 80 heures de
consultations.
Le Québec fait face à des demandes accrues
pour des services en santé mentale, et ce, depuis maintenant plusieurs années,
sans compter la situation exceptionnelle de pandémie qui a fragilisé tant les
sphères sociales, familiales que professionnelles de la société. La demande en
soutien psychologique a littéralement explosé. Les bureaux privés de
psychologues ont été pris d'assaut ainsi que les services publics en santé
mentale. Plusieurs se sont alors demandé comment améliorer l'accès aux soins en
santé mentale afin de répondre à toutes ces demandes et aux besoins urgents, à
la fois complexes et diversifiés.
La pénurie de psychologues semble présente
principalement dans les secteurs publics de la santé et de l'éducation. Nous
devons mettre en place plusieurs mesures pour former, attirer et retenir les jeunes
diplômés dans ces secteurs. Les psychologues du secteur public ont des
expertises incontestables en évaluation, en intervention ou en psychothérapie
pour des clientèles qui, majoritairement, ne peuvent se payer les services
privés ou présentent des problématiques très complexes. Les étudiants doivent
pouvoir bénéficier de l'expérience de ces psychologues.
Moyennant des investissements rapides et
pérennes dans les départements de psychologie, dans l'embauche de personnel de
soutien et de professeurs, dans des cliniques universitaires de formation
pratique et de services aux citoyens avec des heures d'ouverture élargies ainsi
qu'une offre de stages et d'internats très présente dans le réseau public de la
santé et des services sociaux, les universités sont prêtes à augmenter
significativement le nombre de doctorants et de doctorantes admis annuellement
dans leur programme de doctorat professionnel en psychologie, et c'est une
excellente nouvelle. Elles sont aussi prêtes à baliser la durée des études à un
maximum de quatre ans.
Par ailleurs, à ces mesures spécifiques au
programme de doctorat en psychologie s'ajoutent plusieurs initiatives des
différentes universités pour former des intervenants et intervenantes en santé
mentale dès le baccalauréat ou dans le cadre de programmes courts de deuxième
et de troisième cycle. La quantité de projets de programmes innovants est
impressionnante et probablement du jamais vu dans le domaine de la santé
mentale au Québec. Vous pourrez le constater en lisant les annexes de notre
rapport. C'est une petite révolution dans le domaine des programmes de
formation en psychologie.
Les bacheliers ayant choisi un volet
pratique au cours de leurs études pourraient venir en aide aux professionnels
comme les psychologues et les travailleuses sociales qui sont actuellement
débordées dans le secteur public en occupant des postes d'agents de relations
humaines en santé mentale, d'intervenants pivots ou autres titres similaires.
Ils et elles seraient bien formés et préparés pour occuper ces emplois.
Une formation plus pratique au
baccalauréat ou aux études supérieures devra cependant bien définir les limites
des actions pouvant être posées en vertu des actes réservés des différentes
professions et assurer qu'il n'y ait pas de confusion dommageable. Les
universités en sont bien conscientes. Comme le mentionne l'Ordre des
psychologues dans le mémoire qu'il nous a transmis, tous les patients n'ont pas
besoin du même niveau ou du même degré d'intervention, et des bacheliers
qualifiés pourraient prendre en charge une portion de la clientèle qui
correspond à leur niveau de formation et d'habileté.
Nous avons aussi abordé les enjeux de
formation à la psychothérapie. Là aussi, les universités sont prêtes à innover
par des nouveaux programmes qui incluent des stages, souvent dans des cliniques
universitaires, ce qui enlève un gros irritant d'avoir à se trouver un lieu de
stage pour ces étudiants.
Les 18 recommandations contenues dans
ce rapport devraient permettre de répondre aux trois volets de notre mandat. Il
faut intervenir rapidement car les besoins sont importants mais aussi parce que
les universités sont au rendez-vous. Nous avons la chance de pouvoir compter
sur des universités dynamiques et à l'écoute de la société. Il est temps de
leur donner des outils à la hauteur de leurs ambitions en matière de
psychologie et de santé mentale.
Dans nos souhaits les plus chers, toutes
les innovations discutées dans notre rapport ainsi que la forte mobilisation du
milieu de la formation en santé mentale devraient amener le Québec à franchir
un pas important dans l'offre de services en santé mentale. Ne ratons surtout
pas cette opportunité collective. Nous devons cela à nos concitoyens et
concitoyennes et à tous ceux et celles qui croient encore à la qualité et à la
nécessité de nos services publics. Merci de votre écoute.
Le Modérateur
:
Mme Déry.
Mme Déry : Merci. Merci
beaucoup, Mme David. Mme David parle d'une journée très, très
spéciale. C'est vrai que c'est une journée spéciale. C'est une journée très
particulière dans la mesure où on change un peu tout le parcours de formation
qu'on a au niveau de la psychologie. Alors, merci pour la mise en contexte.
Merci, évidemment, pour le rapport qui met en lumière toutes les
recommandations essentielles pour l'optimisation de la formation en
psychologie, en santé mentale.
Comme vous le disiez, tout à l'heure, au
fil des années, la pénurie de psychologues, dans le réseau public de la santé
et des services sociaux, s'est intensifiée. On constate des listes d'attente
qui sont interminables pour accéder aux services en psychologie, des services,
évidemment, essentiels pour les concitoyens. La pandémie de la COVID-19 est
venue amplifier les besoins en matière de santé mentale, mettant en évidence,
justement, cette urgence d'agir.
Le ministère de la Santé et des Services
sociaux estime qu'il faudrait recruter environ 1 000 psychologues, au
cours des cinq prochaines années, pour assurer un service adéquat dans le
réseau public. Il fallait s'attaquer à cet enjeu, trouver des solutions,
justement, pour pallier cette pénurie. La formation constitue un des moteurs
les plus importants à notre disposition pour répondre à cette problématique.
C'est pourquoi nous avons confié à Mme Hélène David la présidence d'un groupe
de travail chargé de proposer des pistes d'optimisation de la formation en
psychologie et en santé mentale. Mme David et ses proches collaborateurs
nous ont remis un rapport complet, dans des délais relativement serrés, qui
mérite d'être suivi d'actions concrètes. C'est un rapport très réaliste, très
terre à terre, très pragmatique, je vous dirais, qui a été élaboré en tenant
compte, bien sûr, des collaborations qui sont nécessaires pour sa mise en
oeuvre.
Le succès du plan que nous vous
présentons, aujourd'hui, repose sur trois axes : l'optimisation de l'offre
de formation en psychologie et en santé mentale, donc tout le volet de
l'optimisation et de la valorisation de la formation, l'attractivité du réseau
public et la mobilisation de tous les partenaires concernés par l'amélioration
des services en santé mentale.
Pour l'axe formation, un des objectifs
sera de travailler en étroite collaboration avec les universités afin qu'elles
développent des programmes de baccalauréat qui offrent une composante pratique
plus importante. C'est avec une approche comme celle-là, d'optimisation et de
valorisation de la formation, que l'on veut permettre aux diplômés qui
complètent un baccalauréat en psychologie de s'engager rapidement dans le
réseau public, tout en ayant déjà acquis une expérience professionnelle
précieuse. Également, nous travaillerons avec le réseau universitaire afin que
ces derniers développent des cheminements passerelles qui permettent aux
bacheliers en psychologie d'accéder rapidement à un programme de maîtrise
professionnelle dans divers domaines connexes, comme le travail social ou
encore orthophonie, par exemple.
Il faut aussi savoir que, depuis plus d'un
an, le ministère soutient déjà financièrement les universités pour ce qu'on
appelle la reconfiguration de l'offre de programmes. Donc, c'est une mesure qui
vise le développement de nouvelles formations courtes dans les cycles supérieurs
ou l'optimisation des formations existantes qui peuvent mener, par exemple, à
un permis de psychothérapie, Mme David en parlait tantôt, pour permettre à
davantage de professionnels de contribuer à l'offre de services en santé
mentale. C'est une mesure qui représente, actuellement, un investissement total
de près de 1,7 million de dollars. On prévoit, évidemment, travailler pour
rehausser cette enveloppe budgétaire au cours des prochains mois.
Au niveau de l'admission, comme le met en
évidence le rapport, on souhaite également soutenir davantage les universités
pour qu'elles augmentent les cohortes au doctorat en psychologie clinique et
qu'elles optimisent leurs programmes de façon à ce que les étudiants terminent
leur formation doctorale en quatre ans.
Pour le deuxième axe, qui concerne
l'attractivité du réseau public, il est primordial de continuer nos efforts
pour augmenter l'offre de stages dans le réseau de la santé et des services
sociaux. On cherche à attirer évidemment davantage de psychologues qui vont
jouer un rôle de superviseur dans le réseau public, qui accompagnent ainsi les
psychologues en devenir, mais je vais laisser à mon collègue, M. Carmant,
qui va donner, bien sûr, davantage de détails à ce niveau-là dans quelques
minutes.
Je me permets également d'insister sur un
aspect qui est important et qui a été soulevé dans le rapport. Quand on parle
du réseau public, on parle de services sociaux, mais on parle aussi du milieu
scolaire. Et je pense que Mme David l'a vraiment bien mentionné à
plusieurs reprises. Il existe peu de programmes dédiés au milieu de
l'éducation, et cette spécialité semble peu connue des étudiants. Alors,
évidemment, on va encourager le réseau universitaire à en faire la promotion et
valoriser ce secteur d'intervention.
Pour le troisième axe, comme j'ai
mentionné à plusieurs reprises : primordial de travailler dans un esprit de
collaboration. Le gouvernement ne peut pas, évidemment, à lui seul mettre en
place les mesures qui découlent de ce rapport. En réponse aux recommandations
de Mme David, nous allons établir un comité de mise en oeuvre qui va être
composé notamment de membres, évidemment, du ministère de l'Enseignement
supérieur, du ministère de mon collègue, de la Santé et des Services sociaux,
du Bureau de coopération interuniversitaire, le fameux BCI, et des universités
qui offrent des programmes de formation dans ce domaine-là. Et l'un des
objectifs de ce comité sera bien évidemment de veiller à la mise en oeuvre des
recommandations mais aussi d'établir un échéancier pour l'application de ces
recommandations.
Alors, sincèrement, en conclusion, je peux
vous dire que je suis très fière de tout le travail qui a été accompli au cours
des derniers mois avec tous les acteurs impliqués. Les mesures, les changements
qu'on va mettre en oeuvre et qu'on propose aujourd'hui sont nécessaires. Il
faut absolument défier le statu quo, absolument adapter la formation et les
parcours surtout, les parcours de formation, aux réalités et aux besoins
d'aujourd'hui, permettre aussi à des centaines d'étudiants de s'investir dans
la relation d'aide et de venir renforcer une première ligne forte, structurée
en santé mentale.
En conclusion, je tiens à remercier,
évidemment... sincères remerciements à Mme David, ses collaborateurs,
Maxime Colleret, Luc Granger, qui ont travaillé avec elle, qui, par leurs
travaux et leur approche, ont su inspirer la confiance des intervenants
consultés. Et je suis très heureuse, évidemment, de constater que les
établissements universitaires sont déjà en action pour proposer des solutions à
ces enjeux qui sont soulevés aujourd'hui. Leur participation à ces travaux et aux
consultations ainsi que de l'ordre... celle de l'Ordre des psychologues, entre
autres, témoigne de leur engagement envers la qualité de la formation.
Alors, il est indéniable que
l'optimisation de la formation en psychologie et en santé mentale repose sur
ces efforts concertés de toutes les parties prenantes. Psychologues, autres
professionnels en santé mentale jouent un rôle crucial dans le maintien d'une
offre de services très forte. Alors, il est nécessaire de former, comme on le
mentionnait, un plus grand nombre d'entre eux en garantissant, bien sûr, une
formation de qualité.
Je saisis cette occasion pour remercier
les équipes du ministère, notamment Christina Vigna, qui est là, aujourd'hui,
avec nous, Mélanie Savard, l'équipe, évidemment, du MSSS, mes collègues au
cabinet, Christophe Navel, Simon Savignac, et évidemment mon collègue ici,
M. Carmant. On a travaillé étroitement ensemble et on va continuer de
travailler étroitement ensemble. Le MSSS a fait vraiment des efforts colossaux
au cours des derniers mois. Alors, je remercie beaucoup tous ces proches
collaborateurs. Et je cède la parole à mon collègue. Merci.
M. Carmant : Merci
beaucoup, Pascale. Bonjour, tout le monde. Moi aussi, je veux commencer en
remerciant Mme David et le comité pour son excellent rapport. Les
recommandations sont concrètes, applicables à court et à long terme. Et c'est
tellement important pour moi, qui est en recherche de solutions pour assurer
les services en santé mentale à toute la population du Québec.
Je pense que, s'il y a une chose à retenir
aujourd'hui, c'est qu'on se donne les moyens pour assurer d'avoir assez de
psychologues et de travailleurs en santé mentale pour faire face à la hausse de
demandes en santé mentale. On l'estime à peu près à 40 %, cette hausse-là.
Et, comme on l'a mentionné déjà, il y a eu un impact de la pandémie qui en
explique une bonne, une bonne partie.
Dès 2022, on a déposé le Plan d'action
interministériel en santé mentale qui disait des... qui donnait des grandes
balises. Premièrement, on s'est ouvert, avec le 8-1-1 Info-Social, une porte
d'entrée claire qui permet à tout le monde d'avoir accès à des services 24/7,
12 mois par année. Et, en ayant une professionnelle en santé mentale à
l'accueil de ces appels, on peut orienter et diriger les patients vers le bon
professionnel. Ça, ce que ça nous permet de faire, c'est avoir une approche,
par la suite, d'offrir le bon service au bon moment, par le bon professionnel.
Et, pour réussir ça, on a besoin de la contribution de tous : psychiatres,
psychologues, travailleurs sociaux, techniciens en travail social,
psychoéducateurs, ergothérapeutes, infirmières, infirmières praticiennes,
sexologues et même conseillères en orientation.
Et ce qui est important ici, c'est que les
psychologues et les psychiatres auparavant recevaient la majorité de ces
consultations-là. Maintenant, on peut accélérer l'accès aux psychologues pour
ceux qui en ont besoin de façon, là, plus rapide. Et ce qui est important
également, c'est que l'impact de cette approche avec plusieurs professionnels
commence déjà à se faire sentir. Entre 2020 et 2022, on a vu
200 000 patients de plus qui ont reçu des services en santé mentale
au Québec.
Cependant, on veut avoir le plus de
psychologues possible et le plus de professionnels en santé mentale possible
pour offrir ces services, et finalement recommencer à diminuer la liste
d'attente. Et, si on veut garder le cap sur ce changement de culture, c'est important
pour nous d'avoir besoin de plus de professionnels possible. Et, dans le cas
des psychologues, oui, il faut en attirer plus, mais également il faut garder
l'expertise qu'on a dans le réseau public. Et ça, pour moi, c'est également
important. Donc, au lieu de voir la pénurie de main-d'oeuvre, là, comme une
fatalité, ici, avec les recommandations de Mme David, on va pouvoir se
retrousser les manches et se donner les moyens de nos ambitions.
Puis, si j'ai un message à passer à nos
doctorants, c'est que la contribution du ministère de la Santé et des Services
sociaux, aujourd'hui, c'est... on avait déjà une... et ça, ils me l'ont dit
souvent quand j'étais sur le terrain, on a une bourse de 25 000 $
offerte par le ministère de l'Éducation pour l'internat. Eh bien, le ministère
de la Santé vient donner une bourse additionnelle de 25 000 $ à ceux
qui reviennent dans le réseau public pour au moins deux ans et qui sont prêts à
faire leur stage pour retourner dans le réseau public. 50 000 $ qu'on
met sur la table pour une année — parce que le stage va être possible
d'être fait, maintenant, en une année — c'est vraiment important et
c'est majeur comme changement.
On parle également des programmes
passerelles, comme Pascale le mentionnait tout à l'heure. Et ça aussi, c'est
une mesure importante pour nos services sociaux. On parle de presque
2 000 finissants au bac en psychologie qui, éventuellement, pourront
se réorienter vers des maîtrises en travail social, en psychoéducation, ou tout
autre domaine qui, également, peut mener vers la psychothérapie en bout de
ligne. Donc, on vient donc faciliter l'accès à la psychothérapie d'un côté en
augmentant le nombre de psychologues, mais aussi en augmentant le nombre de
criminologues, sexologues, travailleurs sociaux, psychoéducateurs qui peuvent
être aptes à faire de la psychothérapie.
Puis finalement je parlerais également de
nos bacheliers qui, maintenant qu'ils seraient armés d'une expérience clinique
pendant les stages qu'ils vont faire au bac, vont pouvoir combler de nombreux
postes qui sont trop souvent vacants en première ligne, et surtout qu'on a
amorcé des travaux pour ramener la santé mentale dans nos CLSC. Et ça, ce sont
tous les Québécois qui vont en bénéficier.
Donc, en finissant, j'inviterais tous
celles et ceux qui ont le goût de travailler en santé mentale, dans le réseau
ou dans les organismes communautaires, à ne pas hésiter à embarquer dans cette
aventure que nous permet ce nouveau rapport et l'ouverture, également, du
ministère de l'Éducation supérieure. On va être là pour mettre toutes les
chances de votre côté. Donc, merci encore, Mme David. Merci à toi,
Pascale, pour cette belle initiative. Et bonne journée, tout le monde.
Le Modérateur : Merci,
M. Carmant. Alors, on va passer à la période de questions, une question,
une sous-question par journaliste. Le temps file. On commence avec Thomas
Laberge, LaPresse canadienne.
M. Laberge (Thomas) : Oui,
bonjour à vous trois. Merci pour l'annonce. Mme Déry, on en a déjà parlé,
pour vous, la liberté universitaire, c'est extrêmement important. Si un groupe
antiavortement voulait faire une présentation dans une université québécoise,
est-ce que vous interviendriez pour annuler l'événement?
Mme Déry : Je vais vous
répondre, Thomas, mais en principe, je vous aurais répondu peut-être après la
période de questions, au moins, qui porte sur le rapport. Mais je vais vous
répondre. Ça fait que, si jamais il y a des questions qui portent sur le
rapport... Mais je peux vous répondre après sur la liberté universitaire, il
n'y a aucun problème. Mais c'est juste par respect pour Mme David puis
pour le rapport. Je ne sais pas s'il y a des journalistes qui ont des questions
concernant le rapport. Mais je vous reviens, Thomas.
M. Laberge (Thomas) : On fait
souvent des questions qui sont sur d'autres sujets pendant une conférence de
presse.
Mme Déry : Bien, c'est
correct, je peux vous revenir, Thomas. Il n'y a pas de problème, je vais vous
revenir, mais je veux juste au moins savoir s'il y a des questions concernant
le rapport puis je vous reviens tout de suite après, là.
Le Modérateur : Andrée
Martin, TVA.
Mme Martin (Andrée) : Oui,
bien, je veux juste... redites-moi encore quelles sont les autres professions.
Les professionnels vont pouvoir se diriger vers, vous disiez, travail social. Quoi
d'autre?
Mme Déry : Bien, en fait, au
niveau de la formation, ce qu'il faut comprendre, c'est qu'il y a le bac.
Ensuite, on va valoriser le baccalauréat. Parce que le baccalauréat, en ce
moment, c'est une formation de trois ans où, quand on finit le bac, ceux qui
n'accèdent pas au doctorat sont un peu dans un cul-de-sac. C'est la raison pour
laquelle, au départ, on avait lancé un peu ce comité, parce qu'il y avait 1 000
et quelques étudiants qui se présentaient au bac, qui faisaient leur bac, et
ensuite vous aviez 300 étudiants qui accédaient au doctorat, et donc il
n'y avait pas de possibilité, on se retrouvait avec des débouchés très, très
limités.
Alors là, ce qu'on fait, c'est qu'on
diversifie les parcours de formation, on offre beaucoup plus d'opportunités à
la fin du bac. On rend le bac, évidemment, plus pratique. Donc, il y aura... à
ce bac-là, la dernière année sera beaucoup plus pratique pour qu'ils puissent aller
travailler dans plusieurs secteurs, comme l'a mentionné Lionel, tous les
secteurs, tant au niveau de l'éducation, tant au niveau de la santé et des
services sociaux. Ils peuvent se retrouver en travail social, peuvent se
retrouver en orthophonie. On peut éventuellement accéder à une maîtrise et
obtenir un permis psychothérapie.
Je ne sais pas, Lionel, si tu veux
renchérir là-dessus.
M. Carmant : Oui. Alors, pour
nous, pour ceux qui peuvent devenir psychothérapeutes, on parle de
criminologues, psychoéducateurs, travailleurs sociaux, donc ils pourraient...
conseillers en orientation. Donc, tous ces gens-là, ils pourraient, suite à
leur bac, avoir une passerelle vers ces maîtrises-là qui leur permettraient, en
bout de ligne, de faire de la psychothérapie, si c'est ce qu'ils voulaient
faire au début.
Mme Martin (Andrée) : Dans le
fond, c'est d'accélérer le processus pour que les gens qui ont des soucis, des
enjeux de santé mentale aient accès aux services.
M. Carmant : Exactement, à la
psychothérapie. En bout de ligne, ça nous ferait plus de psychothérapeutes.
Actuellement, c'est extrêmement compliqué, après une maîtrise, de faire ce
parcours additionnel en psychothérapie, c'est des formations qui sont sur
trois, quatre ans, il faut aller chercher des cours un peu à droite, à gauche.
Là, ici, on donnerait la possibilité de concentrer cette formation-là et d'y
accéder plus rapidement.
Mme Martin (Andrée) : Je fais
le chemin inverse, je me mets dans la place... à la place des gens qui ont besoin
d'aide.
M. Carmant : Oui. Donc, on en
formerait plus.
Mme Déry : Oui, absolument.
On en formerait plus, puis, en même temps, les opportunités que les bacheliers,
bachelières vont avoir, après leur bac, ça va nous permettre de répondre à la
première ligne, de répondre à tous les besoins. Ça va être des professionnels
en santé mentale qui vont pouvoir répondre aux besoins criants en santé mentale
actuellement. Donc, ça peut être un peu partout, là, les débouchés vont être...
il y a plusieurs programmes qui vont être déployés. Il y a déjà certains
programmes qui le sont en ce moment. On travaille avec des universités sur une
douzaine de projets qui sont en train de reconfigurer la formation.
Donc, soit on reconfigure la formation qui
existe déjà ou soit on prépare des formations nouvelles mais qui vont permettre
à ces bacheliers et bachelières, quand elles finissent ou quand ils finissent
avec un bac, d'accéder dans le réseau public et de nous aider, d'aider,
évidemment, Lionel et le ministère pour être capable d'aller combler des postes
qui sont vacants, qui sont généralement plus difficiles à combler puisque,
quand on se retrouve avec un bac, actuellement, et qu'on ne rentre pas au
doctorat, c'est très limité. Les débouchés sont très limités.
Mme Martin (Andrée) : Peut-être
une dernière question pour Mme David. Pouvez-vous nous parler encore de
cette augmentation des demandes qui ont explosé en santé mentale?
Mme David (Hélène) : Bien,
écoutez, c'est... Entre autres, l'Ordre des psychologues recense le nombre
d'appels qu'ils reçoivent et le nombre de visites sur leur site Web. Et, dans
leur dernier rapport... et ils le disent, si vous allez dans l'annexe du
rapport, il y a le mémoire de l'Ordre des psychologues du Québec, et ils disent
bien qu'ils ont eu 12 500 appels, donc des gens qui ont pris la peine
d'appeler pour dire : J'ai besoin d'un psychologue, pouvez-vous m'aider à
en trouver un? Et il y a eu 285 000 visites sur le site Web pour se
trouver... dans l'onglet Comment me trouver un psychologue? Et pour l'ordre,
qui regarde chaque année ces indicateurs, c'est des indicateurs jamais vus de
croissance de demandes.
Le ministre Carmant le disait tout à
l'heure, et la ministre Déry aussi, une augmentation très, très significative
de la demande de consultation, ce qui fait que les bureaux de psychologue,
maintenant, sont quasi pleins constamment. Donc, même là, il y a des listes
d'attente, ce qu'il y avait beaucoup moins dans les années antérieures. Et le
réseau public, bien, c'est des attentes qui sont très, très longues. Et puis il
y a des gens qui partent à la retraite, il y a des gens qui, justement,
quittent le secteur public. Ce n'est pas pour rien que le réseau de la santé
dit qu'ils vont avoir besoin de 1 000 psychologues d'ici cinq ans.
Alors, je pense que là il y a toutes
sortes de mesures qui sont annoncées, mais il faut aussi avoir la main-d'œuvre
pour aider. Et, l'Ordre des psychologues, j'aime bien leur citation qui
dit : On n'a pas besoin nécessairement d'être psychologue pour pouvoir
accompagner les gens dans leurs problèmes de santé mentale. Il y a... Ça prend
tout un continuum de soins. C'est un peu comme en médecine. On va voir un
médecin général, puis on va voir l'oncologue quand on a un cancer ou on va voir
le cardiologue quand on a des gros soucis en cardiologie, mais il faut
absolument alimenter en diplômés tout le continuum, et pas seulement les
psychologues.
Et là on a, comme le disait le ministre
Carmant, plus de 2 000 finissants au baccalauréat qui ont
essentiellement un baccalauréat théorique. Et ça, c'est ça qu'il faut
comprendre dans la révolution dont je parle, c'est qu'on... les universités acceptent
de penser à des volets pratiques pendant le baccalauréat, en ne se disant
pas : Bien, ça, on va faire ça rendu au doctorat. Bien, non, mais, si
c'est un sur cinq, six, sept, huit, neuf, 10 qui entrent... Il y a une
main-d'œuvre, comme disait la ministre Déry, incroyable qui pourrait être
utilisée, qui est utilisée de facto, comme on dit, en occupant des postes,
disons, d'agents de relations humaines, mais sans aucune formation pratique.
Alors, le réseau les accueille parce qu'il manque de gens, par exemple, en
centre jeunesse sur... la fin de semaine, dans un centre jeunesse, pour
s'occuper des jeunes. Il manque à toutes sortes de titres d'emplois, mais qui
se résument souvent à agents de relations humaines, mais ils n'ont pas la
formation pratique.
Alors, ces jeunes-là nous disent :
Mais Mme David on arrive là puis on ne se connaît pas, on ne sait pas
comment faire des rencontres, on ne sait pas comment gérer des crises d'un
adolescent qui pète sa coche, comme on dit, on ne sait pas... Alors, si le
baccalauréat a des profils d'intervention, ça ne veut pas dire qu'ils vont être
membres d'un ordre professionnel puis qu'ils vont... — C'est ça, la
question des actes réservés, ils n'ont pas le droit d'être des
psychothérapeutes ou de dire : Je fais de la psychothérapie — mais
ils peuvent faire un paquet d'autres choses, comme de l'accompagnement en
intervention de crise, ils peuvent travailler à la DPJ dans plusieurs types
d'emploi. Mais au moins, ils arrivent avec un baccalauréat qui les a préparés à
ça ou un diplôme d'études supérieures spécialisées qui se fait tout de suite
après le baccalauréat, par exemple, en santé mentale, qui peut réunir, dans ce
programme-là, des finissants bacheliers, des criminologues particulièrement
intéressés par une partie de la santé mentale qui est moins de la criminologie,
des travailleurs sociaux, conseillers d'orientation.
Mais le jeune qui se dit... dès la
première année de baccalauréat, il revient chez lui puis il dit à ses
parents : Mon rêve est mort, là, c'est sûr, moi, que je ne m'en vais pas
au doctorat en psychologie, j'ai eu 3.2 de moyenne sur 4.3, ou 3.6, ou je n'ai
même pas eu 4 sur 4.3 — ce qui est déjà formidable si vous avez 4 sur
4.3, je peux vous dire ça — puis je vais être refusé, alors là, les
gens disent : Bien, pourquoi tu vas être refusé? Bien, parce que ça prend
4.2 sur 4.3 pour être admis.
Bon, alors, on se dit : Il faut
pouvoir dire à ces gens-là, puis je pense que c'est le ministre Carmant qui
disait, ou la ministre Déry : Ne perdez... On veut vous donner d'autres
horizons de contribution à la société dans le domaine de la santé mentale, puis
on va vous former pour ça. Puis ça ne veut pas dire que vous allez devenir
psychologues, ou vous essaierez de le devenir plus tard, ou vous vous
réessaierez. La vie n'est pas un continuum linéaire fini, là, ce n'est pas
parce que tu es refusé une fois... On le sait pour la médecine, il y en a qui
font des... Alors, c'est ça. Donc, on veut leur offrir d'autres opportunités.
Et la bonne nouvelle, c'est que les universités sont prêtes, enthousiastes et
ouvertes à développer ces programmes-là.
Le Modérateur : Pierre-Alexandre
Bolduc, Radio-Canada.
M. Bolduc (Pierre-Alexandre) : Juste
rebondir sur les chiffres dont vous parlez, Mme David, peut-être Mme la
ministre. Je comprends que vous disiez qu'on va avoir besoin de
1 000 psychologues d'ici cinq ans. Mais ce qu'on nous a expliqué
tantôt, c'est que, dans un horizon de quatre ans, on va être capable
d'accueillir seulement, au Ph. D., là, au doctorat, 100 étudiants de
plus. Ça me paraît peu. Je ne sais pas si...
Mme Déry : Bien, ça, c'est
vraiment pour le doctorat. Moi, je pense qu'on est capables... Dans le réseau,
dans le continuum, comme parlait tout à l'heure Mme David, je pense que
c'est important de former tout ce qui est professionnel en santé mentale, les
intervenants qui vont pouvoir avoir des formations diversifiées et vont pouvoir
combler plusieurs postes actuellement qui sont vacants partout dans le réseau.
Et je pense qu'il faut s'adapter à cette réalité-là d'aujourd'hui, parce qu'on
avait comme un entonnoir où on fait son bac et on est quand même un peu dans un
cul-de-sac en bout de ligne. Donc, ça va nous permettre de répondre à beaucoup,
beaucoup de besoins. Et en répondant à toutes ces formations diversifiées,
bien, on va être capables en même temps d'augmenter, en parallèle, les cohortes
pour ceux qui accèdent au doctorat, les bourses, le soutien financier, les
embauches de profs également qui se font. Il y a déjà des mesures budgétaires
qu'on accorde pour les embauches de profs, et on va être capable de former. Si
on est capables d'en former plus éventuellement, parce qu'on est capables, en
parallèle, d'aller combler certains autres postes, je pense qu'il ne faut pas
négliger le fait qu'il faut former des psychologues, c'est-à-dire ceux qui
accèdent au doctorat et ceux qui accèdent, évidemment, que ce soit... bien, qui
accèdent au doctorat clinique, là.
M. Bolduc (Pierre-Alexandre) : Mais
avez-vous des cibles? Avez-vous des chiffres?
Mme Déry : Bien, le comité de
mise en œuvre qui va être mis en œuvre dans pas long va être capable de
travailler sur tout ça, va être capable de déterminer ce que ça nous prend.
Mais je pense qu'on ne peut pas rester les bras croisés, il faut absolument
être capable de mettre en œuvre certaines actions. Il y a certaines actions
qu'on peut déjà mettre en œuvre à très, très court terme, là. La
reconfiguration des formations, c'est extrêmement important, dans la mesure où
on peut agir maintenant. Les universités sont là-dessus déjà. Il y a déjà des
budgets qui sont alloués pour, justement, diversifier ces parcours-là.
Donc, on va déjà donner un peu d'air à
tous ces bacheliers et bachelières qui rentrent, parce qu'il y en a beaucoup
qui rentrent, donc on va être capable de donner de l'air à tout ce monde-là,
soutenir, évidemment, les cohortes qui décident d'aller, elles, au doctorat. Et
donc le comité de mise en œuvre va prendre ces recommandations-là, va être
capable d'en faire un peu plus, de nous donner des échéanciers, de nous dire un
peu ce que ça coûtera en bout de ligne, même si on a une bonne idée de ce que
ça peut coûter. Je pense qu'il faut agir, on ne peut pas rester... on ne peut
pas rester comme ça vu la situation actuelle et le contexte actuel dans lequel on
est, là.
M. Bolduc (Pierre-Alexandre) : M. Carmant,
vous...
M. Carmant : Juste pour
compléter, s'il vous plaît. On ne part pas de zéro, quand même. Chaque année,
on recrute à peu près 150 psychologues dans le réseau de la santé, mais
aussi, ce qui est important, c'est de les retenir dans le réseau également.
Donc, je pense que c'est... on ne part vraiment pas de zéro, là, ce n'est pas
comme si on partait de zéro à 1 000.
M. Bolduc (Pierre-Alexandre) : Vous
parliez de la pandémie tout à l'heure. Là, il y a les feux de forêt, il y a des
inondations dans le dernier mois, ça affecte aussi les gens. Ça, c'est quelque
chose qui vous inquiète?
M. Carmant : Bien, c'est sûr.
Et puis nous, on a tout de suite délégué des équipes psychosociales dans les
régions où il y a eu les catastrophes des derniers jours, là. Et on remercie
les intervenants qui sont sur le terrain, on remercie tous les gens qui aident
ces familles-là. Et, bien sûr, nos pensées sont avec ceux qui sont déplacés,
là, par exemple tous ceux qui ont dû se diriger vers le Lac-Saint-Jean. Mais on
a des équipes psychosociales qui sont sur le terrain, et tous les collègues
sont avisés.
M. Bourassa (Simon) : Je vais
y aller avec une question. Simon Bourassa, de Noovo.
M. Carmant, comment s'assurer qu'on
retient les futurs psychologues dans le réseau public? Est-ce qu'on pourrait en
venir à y aller avec des obligations, par exemple, comme c'est le cas dans le
cas de la médecine généraliste, là? Qu'est-ce qui garantit qu'on va retenir ces
gens-là dans le réseau?
M. Carmant : Bien, ça, c'est
une partie qui n'est pas abordée, qui ne faisait pas partie du travail, mais,
nous, ce qu'on a déjà dit, tant moi que la présidente du Conseil du trésor, que
le premier ministre, c'est qu'on doit rehausser les conditions salariales de
nos psychologues. Et on est en négociation, et j'ai très confiance que
Mme LeBel va réussir son... à nous arranger ça.
Mme Déry : Plus la bourse.
Le Modérateur : Merci. S'il y
a des questions sur d'autres sujets, ce serait le moment.
Mme Déry : Oui. Allez-y,
Thomas.
M. Laberge (Thomas) : ...reposer
ma question, Mme la ministre. Donc, je vous demandais, vous, comme grande
défenseuse de la liberté académique, si un groupe antiavortement se présentait
dans une université au Québec, est-ce que vous feriez annuler cet événement?
Mme Déry : Écoutez, ma
position sur la liberté universitaire, elle est la même, je ne changerai pas la
position que j'ai sur la liberté universitaire. La raison pour laquelle
l'événement dont vous parlez a été annulé, c'est parce que ça se passait,
justement, dans un endroit qui était financé par le gouvernement. Puis, en même
temps, c'est un droit fondamental qu'on protège ici, le fait qu'on soit
prochoix. Alors, c'est judiciarisé, c'est devant les tribunaux, je ne
commenterai pas davantage, mais comme je vous dis, ma position sur la liberté
académique n'a pas changé.
M. Laberge (Thomas) : Mais
les universités sont aussi financées par le gouvernement. Donc, vous agiriez de
la même manière que votre collègue, si je comprends bien?
Mme Déry : Écoutez, les
universités sont autonomes. Ce que je vous dis, c'est un processus qui est
actuellement devant les tribunaux, donc je ne commenterai pas davantage.
Le Modérateur : Pas d'autre
question? C'est ce qui met fin à cette conférence de presse. Merci, tout le
monde. Bonne journée.
Mme Déry : Merci.
(Fin à 12 h 4)