(Dix-sept heures deux minutes)
Le Modérateur
: Alors,
bonjour et bienvenue à cette conférence de presse du premier ministre du Québec,
M. François Legault, accompagné du ministre de la Santé et des Services sociaux,
M. Christian Dubé, du directeur national de la santé publique, M. Horacio
Arruda, ainsi que du directeur de la vaccination, M. Daniel Paré.
Nous allons commencer avec une allocution
du premier ministre, suivie ensuite de la période de questions en français et
en anglais. Je vous en prie, messieurs, allez-y.
M. Legault : Oui. Bonjour, tout
le monde. Bonjour, bonsoir, on est à 17 heures. Écoutez, d'abord, c'est
une journée importante, aujourd'hui, qui va changer la situation de la COVID au
Québec, donc on annonce qu'effectivement on va commencer à vacciner les enfants
de cinq à 11 ans.
Il y a 650 000 enfants de cinq à
11 ans au Québec. Donc, quand vous regardez le nombre de vaccinations
qu'on fait actuellement par jour, c'est sûr que, là, on vient ajouter un gros bassin
de personnes qui peuvent être vaccinées. Donc, si on réussit à en vacciner un
certain pourcentage, ça va changer la situation puis la couverture vaccinale de
la population québécoise.
Évidemment, on parle de vacciner des
enfants de cinq à 11 ans, donc, je me mets à la place des parents, je suis
moi-même parent, je peux m'imaginer que ça peut amener certaines inquiétudes.
Je veux essayer de rassurer les parents du Québec. D'abord, vous dire, ce n'est
pas pour rien que le vaccin pour les enfants est sorti après celui pour les
adultes et puis les adolescents, parce qu'il y a eu encore plus de tests de
faits un peu partout dans le monde, puis les scientifiques ont aussi ajusté la
dose. La dose que vont recevoir les enfants, c'est à peu près le tiers de la
dose qui est donnée aux adultes, et donc les scientifiques pensent que c'est
sécuritaire. Donc, ça, c'est très important.
Mais c'est normal qu'il y ait des parents
encore qui se disent : Je suis inquiet, hein, on parle de nos enfants. Il
y a des informations qui sont disponibles à différents endroits, d'abord sur le
site Québec.ca. Ensuite, quand vous allez aller vous faire vacciner, d'abord,
on ne veut pas mettre de pression à personne, donc vous avez le droit de poser
toutes les questions que vous voulez aux personnes qui vaccinent, ce sont des
personnes qui peuvent répondre à beaucoup de vos questions.
Et, bon, la question qui revient le plus
souvent, c'est : Est-ce que c'est utile de faire vacciner mon enfant?
Parce qu'on le sait, puis on l'a répété beaucoup, les risques pour les enfants
sont beaucoup moins élevés que pour les adultes. Par contre, il y a des enfants
à différents endroits dans le monde qui ont eu des conséquences, qui ont
attrapé la COVID, qui se sont retrouvés à l'hôpital, puis même il y a des cas
où il y a eu des effets à long terme. Donc, les scientifiques pensent qu'il y a
des gros avantages à vacciner les enfants pour éliminer une bonne partie de ce
risque-là pour les enfants d'avoir des effets à long terme, de se retrouver à
l'hôpital, bon.
Donc, la première raison pourquoi on pense
c'est une bonne idée que les parents acceptent que leur enfant se fasse
vacciner, c'est d'abord pour l'enfant. Donc, avant de penser aux autres puis
protéger les autres, il y a vraiment un risque réel pour chaque enfant, puis
une fois vacciné, bien, on réduit ce risque-là.
La deuxième raison, c'est ce qui se passe
dans nos écoles. Vous l'avez vu, on a été obligés de fermer des classes.
Évidemment, personne ne souhaite ça, là, que nos enfants soient privés de
journées d'école. Donc, plus il y aura d'enfants de vaccinés, moins il y aura
de chances d'avoir des éclosions puis des fermetures de classe et donc des
enfants qui vont perdre des journées d'écoles. Donc, ça, c'est la deuxième
raison.
La troisième raison, puis je la donnerais
dans cet ordre-là, c'est de dire, avec le temps des fêtes qui s'en vient,
rencontrer sa grand-maman, puis de la tenir dans ses bras, puis rencontrer son
grand-papa, bien, ne pas avoir peur, pour un enfant, de donner la COVID à son
grand-père ou à sa grand-mère, je pense, ça a une certaine valeur pour les
enfants. Donc, je le dis comme ça.
Donc, la vaccination va commencer dans les
écoles la semaine prochaine mais va commencer dès demain dans les centres de
vaccination. Et donc vous pouvez aller depuis ce matin sur Clic Santé prendre
rendez-vous, surtout si vous souhaitez, je pense entre autres aux plus jeunes,
accompagner votre enfant plutôt que de donner une autorisation. Puis ça, je
veux être bien clair, là, il n'y a aucun enfant qui va être vacciné dans les écoles
si on n'a pas eu l'autorisation écrite des parents. Donc, ça, c'est très clair.
Mais vous pouvez aussi accompagner votre enfant dans un centre de vaccination,
puis ça a l'air très populaire parce qu'on me disait qu'en milieu d'après-midi
il y avait déjà 80 000 rendez-vous de pris. Ça veut dire que sur
650 000 enfants, là, il y en a, juste depuis ce matin, alors que,
bon, ça été connu grâce à vous que c'était ouvert, bien, il y en a déjà
80 000. Puis ça, je vous parle du milieu de l'après-midi, on doit être à
plus que ça à l'heure qu'on se parle.
Bon, j'insiste sur le fait qu'il ne faut
pas mettre de pression ni sur les enfants ni sur les parents. On ne veut pas,
là, se retrouver dans une situation où des enfants seraient stigmatisés parce
qu'ils n'ont pas été vaccinés puis que les autres enfants commencent à
dire : Bien, toi, tu n'as pas été… Regardez, là, c'est un choix personnel,
et il faut tout prendre le temps qu'il faut, puis répondre aux questions, puis
se sentir à l'aise.
L'autre chose qui est importante aussi de
dire, comme on l'avait déjà dit, le passeport vaccinal, par exemple dans les
restaurants, ne va pas s'appliquer aux enfants de 12 ans et moins. Ça veut
dire que, que tu sois vacciné, que tu ne sois pas vacciné, ça ne change pas la
situation pour les enfants de cinq à 11 ans.
Bon, l'autre chose qui est importante de
dire, là, puis M. Paré est là, il nous dit que dans les
trois semaines qui restent avant les congés des fêtes, on devrait être
capable de donner une première dose à tous les enfants qui… où les parents le
souhaitent d'ici Noël. Bon, puis par la suite, la deuxième dose, ça va être
huit semaines plus tard, donc ça veut dire qu'on va avoir probablement un
gros de mois de février aussi.
Un mot sur la situation de la COVID en
général. Bon, vous l'avez vu, dans certains pays en Europe, c'est très
inquiétant. On a même recommencé à reconfiner, des endroits il y a des
manifestations, même des émeutes. Quand on regarde plus proche de chez nous,
aux États-Unis, si je prends juste les hospitalisations par million
d'habitants, ils en ont six fois plus, d'hospitalisations, que nous au Québec.
Donc, oui, il y a une augmentation du nombre de cas au Québec. On s'attend à ce
que ça continue, là, il y a comme une montée un peu partout dans le monde. Il y
a une petite montée des hospitalisations, puis ça aussi, ça devrait se
poursuivre, mais ça n'a rien à voir avec ce qu'on voit aux États-Unis puis ce
qu'on voit en Europe.
Pourquoi ça va mieux au Québec? Trois
raisons. Première raison, on a un meilleur taux de vaccination, puis j'en
profite encore pour dire merci à tous les Québécois et les Québécoises qui ont
accepté de se faire vacciner. Deuxième raison, on a commencé avant pas mal de
monde à appliquer le passeport vaccinal, donc ça a aidé au début. Et, grâce à
nos scientifiques, on a fait le choix, l'hiver passé, de garder une période de
huit semaines entre les deux doses, alors qu'à beaucoup d'endroits
dans le monde ils ont réduit ça à quatre semaines. Puis là on s'en rend
compte aujourd'hui, c'était une très bonne décision, on a bien fait d'écouter
la Santé publique parce que le vaccin, il protège plus quand il est donné avec
deux doses avec huit semaines d'intervalle plutôt que
quatre semaines d'intervalle.
Peut-être un mot sur les personnes âgées,
personnes vulnérables. Bon, d'abord, on a terminé de donner la troisième dose
dans les CHSLD. On est en train de la donner dans les RPA. Et je le rappelle
pour ceux qui ne l'ont pas entendu, toutes les personnes qui ont 70 ans et
plus, qui ont reçu leur deuxième dose il y a plus de six mois, peuvent
s'enregistrer, prendre rendez-vous puis aller chercher leur troisième dose. La
Santé publique nous dit que pour les personnes de 70 ans et moins, les
deux doses sont suffisantes, donc ce n'est pas nécessaire, ils sont… la
protection est encore bonne, ce n'est pas nécessaire d'en ajouter.
Peut-être une couple de sujets avant de
finir. Bon, d'abord, l'urgence sanitaire, j'entends entre autres les
oppositions nous parler beaucoup de pourquoi on garde l'urgence sanitaire, qui
permet au gouvernement, entre autres au ministre de la Santé, de poser certains
gestes qu'il ne pourrait pas, en temps normal, poser. Je vous donne des exemples :
obliger les masques dans les classes primaires. En passant, on pense qu'évidemment
si on réussit à vacciner un bon pourcentage des enfants, on va pouvoir
l'enlever plus rapidement, mais actuellement c'est important de garder le
masque. Un autre exemple, le passeport vaccinal. Bien, on a besoin du décret
sur l'urgence sanitaire pour mettre en place puis garder le passeport vaccinal.
Troisième raison, les primes. On donne des primes au personnel, aux travailleurs,
travailleuses du réseau de la santé. On n'aurait pas le droit, si on n'avait
pas l'urgence sanitaire, de le faire. Même chose pour l'embauche qu'on fait
avec Je contribue.
Donc, comme vous le voyez, il y a beaucoup
de raisons, là. Puis ça ne nous fait pas plaisir, là, moi le premier, j'ai hâte
d'arrêter l'urgence sanitaire. Puis on pense, puis on est pas mal convaincus qu'une
fois que les enfants vont avoir leurs deux doses, ça veut dire quelque part fin
février, début mars, on va pouvoir l'enlever, l'urgence sanitaire, mais
actuellement on en a besoin pour garder en place certaines consignes.
Bon, la question que j'ai le plus entendue
dans les dernières semaines : Qu'est-ce qui arrive pour le temps des
fêtes? Et je pose la question, puis Christian aussi, au Dr Arruda, je pense, à
tous les jours. Mais, compte tenu de la hausse qu'on voit des cas, je
comprends, on ne veut pas faire comme l'année passée et puis être obligé de
reculer, donc on va se donner encore un petit peu de temps pour voir aller la
situation. On est confiants qu'on devrait être capable d'élargir le nombre de
personnes dans les maisons. Mais je veux dire à tous ceux qui nous
écoutent : S'il vous plaît, d'ici Noël, est-ce qu'on peut respecter les
consignes? Donc, quand on dit : C'est 10 maximum dans les maisons, bien,
c'est sûr que si on ne respecte pas les consignes de base d'ici Noël, on ne s'aide
pas pour que, dans le temps des fêtes, on puisse assouplir ces mesures-là.
Donc, je conclus en disant que même s'il y
a une augmentation des cas de COVID au Québec, quand on se compare, on se
console. Puis c'est grâce aux Québécois. On a eu un bon succès ensemble sur la
vaccination, on a aussi bien respecté les consignes depuis le début. Donc, les
Québécois ont montré qu'ils étaient capables de se serrer les coudes, et c'est
grâce à ça si, aujourd'hui, bien, la situation est meilleure, dans cette
quatrième vague au Québec, que, par exemple, aux États-Unis ou en Europe. Donc,
j'en profite pour terminer en disant un grand merci du fond du coeur à tous les
Québécois, Québécoises.
A few words in English.
Good afternoon, everyone. We're announcing the vaccination of children between
five and 11 years old. Scientists have made sure that the vaccine is very safe
for children. They'll receive a pediatric dose especially made for them. I know
some parents will worry, and it's normal to ask questions for our children. You'll
find many answers on our Web site Québec.ca.
And I'll say it's useful
to vaccinate children for three reasons : first, even though kids are less
likely to get sick, we've seen some of them have severe symptoms and even
long-term effects. Second, vaccination will help us keep our schools open. And
third, children will be able to hug their grandparents safely.
I invite parents to make
an appointment with Clic Santé. We'll start the vaccination tomorrow. And
it's important to say that no children will be vaccinated in our schools
without the consent of their parents.
Regarding the third dose,
people over 70 can make an appointment if they received their second dose more
than six months ago.
The situation in Québec
is good if we compare ourselves to other countries. We can be confident if we
continue to follow Public Health rules, and it's thanks to all of you. Our
nation is able to come together when necessary. So, thank you.
Le Modérateur
:
Nous en sommes maintenant à la période de questions. Nous allons commencer avec
Claudie Côté, TVA.
Mme Côté (Claudie) :
Bonjour à vous quatre. Dans l'annonce que vous faites aujourd'hui, vous n'avez
pas parlé d'objectif clair de vaccination, de pourcentage. Or, on a été
habitués à avoir des pourcentages clairs, surtout que la fin de l'urgence
sanitaire y est associée. Alors, bien, quel est-il, ce pourcentage, puis
qu'est-ce qui arrive si on ne l'atteint pas?
M. Dubé : Bien, je vais peut-être
commencer, puis je demanderai au Dr Arruda de compléter. C'est sûr que je
vous dirais en gros que le plus possible on va avoir un pourcentage élevé,
mieux ça va être. La raison pour laquelle on n'indique pas de pourcentage,
c'est que, pour les raisons que le premier ministre a expliquées, c'est qu'on
ne veut pas mettre trop de pression sur les parents ou sur les enfants. On va
regarder comment la situation va évoluer. Mais, si je faisais une comparaison,
Mme Côté, avec ce qui est arrivé avec les 12-17 ans, les
12-17 ans, on a vacciné 95 % en première dose, ce qui est
extraordinaire, mais il y a eu un temps très important, là, ça s'est échelonné
sur plusieurs mois.
Alors, moi, ce que je dirais, c'est qu'on
veut respecter le jugement des parents. C'est exactement ce qu'on vient de
dire. Puis ce que je dirais, c'est que basé... je vais passer la parole au
Dr Arruda, on pense que c'est la meilleure façon de faire, cette
approche-là, de ne pas se fixer un pourcentage spécifique, parce qu'on veut
laisser beaucoup de jugement aux parents dans ça.
M. Arruda (Horacio)
:
Je pense qu'on est très confortables avec cette approche-là. Vous savez, il y a
une plus grande sensibilité des parents vis-à-vis de la vaccination de leurs
tout-petits pour toutes sortes de raisons. Par contre, la population québécoise
est très au rendez-vous pour la vaccination des enfants, et je pense que c'est
un beau cadeau qu'on peut leur donner, parce que, comme l'a dit le premier
ministre, heureusement, ils ont des effets de la maladie qui sont rares, mais
ils sont présents, il y a de la COVID longue qui peut se faire, la COVID peut
entraîner aussi des syndromes inflammatoires multisystémiques, là, dans les
faits, et je pense qu'on peut éviter ça. Et, en plus, il ne faut pas négliger,
là, que les enfants ont besoin d'être stimulés à l'école, etc., là, et de
participer. Ils ont déjà pas mal été empêchés au courant des dernières vagues.
Actuellement, c'est un milieu où ça
circule beaucoup. Donc, si les parents... c'est important qu'ils soient bien
informés, qu'on réponde à leurs questions, mais on n'aurait pas mis un
programme chez des enfants avec un vaccin qui n'est pas sécuritaire ou avec des
effets très importants. Ça fait que moi, je pense que c'est correct, et je
pense qu'on va atteindre, au Québec, des taux de vaccination qui vont être
acceptables. Et on a peu de temps avant Noël. Comme on l'a dit, on ne veut pas
mettre de pression, on veut que ça soit un choix éclairé. On va monitorer la
réponse puis on va donner l'information la plus précise pour que les parents
prennent un choix éclairé.
Mme Côté (Claudie) : Mais sur
la fin de l'urgence sanitaire, comment on le mesure?
M. Dubé : Regardez, c'est que
je pense que déjà... je vais vous le dire, aujourd'hui, là, on n'a même pas
commencé les rendez-vous, les rendez-vous commencent demain, puis il y a déjà
80 000 personnes qui sont inscrites. Je pense ça donne déjà une indication,
un peu ce que le premier ministre avait dit : Les gens attendaient ça
depuis longtemps. Mais aujourd'hui, là, étant donné la situation qu'on connaît,
de se fixer un pourcentage, je pense qu'on ne se rendrait pas service. Alors,
on va regarder comment les choses vont aller. Mais je vous donne juste
l'exemple des 12-17 ans, souvenez-vous, là, on se demandait si on allait
être capables de les convaincre, puis il y en a 95 % qui sont venus. Alors,
je pense qu'on peut être optimiste que ça va bien aller, du côté des cinq à
11 ans.
Le Modérateur
: Olivier
Bossé, Le Soleil.
M. Bossé (Olivier) : Bonjour,
messieurs. Pour le plan du temps des fêtes, M. Legault en a parlé
beaucoup, mais, M. Arruda, est-ce que ce qui se passe en Europe et aux
États-Unis influence votre décision, au sens où on a vu pendant un an et demi
que souvent, pas toujours, mais souvent on avait les mêmes conséquences trois
ou quatre semaines plus tard, ce qui nous amène exactement à Noël?
M. Arruda (Horacio)
:
Il y a une certaine influence. C'est sûr qu'on regarde ce qui se passe
ailleurs, parce qu'on ne peut pas non plus toujours ne pas prendre ça en
considération, mais, en même temps, on a des conditions qui sont différentes.
C'est très difficile d'extrapoler automatiquement, mais ça nous amène à une
certaine prudence.
Comme disait le premier ministre, une des
choses que je pense importantes, c'est qu'on maintienne un niveau de
transmission, d'ici Noël, qui soit… qui va augmenter un peu, qui va nous
permettre de maintenir, j'appellerais… éviter une explosion de cas avec le
temps des fêtes. D'où l'importance, à mon avis, de respecter les mesures qu'on
a mis en place jusqu'à maintenant pour ne pas avoir à faire du retour et du
«back» comme il se fait actuellement en Europe.
Là, la question, vous allez me dire :
Est-ce qu'on va avoir une cinquième, ou une sixième vague, ou une septième? «I
can't»… je ne peux pas vous répondre, très clairement. Mais ce que je vois,
c'est qu'actuellement on a quand même réussi, dans les vagues récentes, à cause
de la très haute couverture vaccinale, ça, je tiens encore à remercier les
Québécois, comme disait le premier ministre, à cause qu'on a relativement
respecté les mesures... Il y a toujours des personnes qui ne le font pas, mais
la majorité des gens le font.
Moi, je pense que si on veut s'offrir un
beau Noël, à mon avis, là, je nous demande de respecter les consignes qu'on met
maintenant pour que… et qu'on arrive au temps des fêtes, là, à la veille des
temps des fêtes non pas avec 2 000, 3 000, 4 000 cas, parce
que plus il y a de cas, plus il y a de chances de gens qui sont hospitalisés...
Et je vais passer un message aussi, là. Là, on annonce la vaccination des
petits, mais tous ceux qui n'ont pas reçu leur première dose, on vaccine encore
des 2 000, 3 000 personnes en première dose, faites-vous ce
cadeau-là, parce qu'on le sait, c'est les non-vaccinés qui se retrouvent à
l'hôpital puis qui peuvent en mourir aux soins intensifs. Ça fait que vous avez
vu l'effet de la vaccination sur ce que ça a eu au Québec, on voit l'effet sur
les hospitalisations, offrez-vous donc ce cadeau-là, même si vous… Puis si vous
êtes de n'importe quel âge, vous n'avez pas reçu encore le vaccin, on donne
encore des vaccins, on en donne 2 000 par jour, et c'est autant de
personnes qui vont avoir… elles pourront peut-être faire la maladie, mais elles
ne se retrouveront pas aux soins intensifs dans nos hôpitaux.
M. Bossé (Olivier) : Merci.
Peut-être plus M. Legault ou M. Dubé, là, vous verrez. Le rapport de
la Protectrice du citoyen sur les CHSLD, qui est sorti aujourd'hui, pour vous,
qu'est-ce que vous avez vu là-dedans et que vous avez dit : Ça, c'est
nouveau pour nous, puis on retient ça, puis on va appliquer ça, dans les
27 recommandations?
M. Dubé : Bien, écoutez, je
dirais… M. le premier ministre, si ça vous va, là, je pense que j'ai bien dit aujourd'hui,
en Chambre, que j'en ai pris connaissance rapidement, là. Il y a près d'une
quarantaine de recommandations. La bonne nouvelle, c'est qu'il y a au moins la
moitié des recommandations qu'on a déjà implantées. Ça fait que ça, je pense
que c'est rassurant pour les Québécois.
Je pense que la… ce qu'il faut faire de
plus, puis il y a des éléments, là, que je veux rediscuter avec, entre autres,
nos gens de l'équipe du ministère, c'est le suivi qu'on fait dans des CHSLD en
termes d'inspection, d'évaluation, parce qu'il faut revenir souvent. Puis je
pense que, en tout cas, dans les recommandations de suivi d'inspection, c'est
peut-être ça qui est le plus important à faire. Puis plus on sort de la
pandémie, plus on a mis nos mesures d'EPI, toutes nos mesures de masque,
comment on suit la PCI, c'est-à-dire le système de prévention des infections.
Ça a l'air de rien, mais il ne faut pas prendre pour acquis que parce qu'on a
mis ces directives-là qu'elles sont toujours suivies.
Alors donc, je pense qu'il y a une chose
que je vais m'assurer, moi, dans les prochains mois, c'est qu'on écoute ces
recommandations-là de la Protectrice du citoyen, mais qu'on fait des
inspections beaucoup plus régulières maintenant. Puis ça, je pense que c'est
une des choses qu'on va le faire. On a ajouté, puis je donne l'exemple,
M. Bossé, on vient d'ajouter des inspecteurs pour les RPA, parce que même
si on n'est pas… ce n'est pas nous qui avons la responsabilité, c'est des
propriétaires privés, il faut le suivre quand même, alors… Mais on l'a fait
pour les RPA, et là on va faire la même chose avec les CHSLD, d'augmenter le
nombre d'inspecteurs ou d'évaluateurs. Alors, ça, ça fait partie des choses
qu'on va faire dans les prochains mois.
Le Modérateur
: Fanny
Lévesque… Ah! allez-y.
M. Legault : Peut-être juste
pour ajouter. Bon, j'ai lu le rapport. Moi, il y a cinq recommandations ou
cinq groupes de recommandations, là, pour moi, que je trouve importantes.
La première, c'est qu'on dit : Notre
réseau est trop centré sur les hôpitaux, hein, puis effectivement, puis on
n'est pas les seuls, là. Quand la pandémie a commencé, on voyait ce qui se
passait avec le manque de respirateurs dans certains hôpitaux à New York, en
Italie. Donc, on s'est beaucoup concentrés sur les hôpitaux, pas assez sur les
CHSLD. Donc, je pense qu'on a vraiment eu notre leçon de ce côté-là, pas juste
nous autres, là, je pense que c'est un peu comme ça partout dans le monde.
Bon, la pénurie de personnel. Évidemment,
à un moment donné, il nous manquait 10 000 personnes, là. Puis je
pense qu'on a réagi rapidement en mettant en place une formation en quelques
mois pour combler ces postes-là, mais, pendant ces quelques mois-là, il nous
manquait beaucoup d'employés. Donc, ça, je pense que c'est en voie d'être
réglé.
L'autre chose que Christian a réglée,
c'est d'avoir un patron dans chaque établissement. Il avait été décidé que ça
pouvait être possible d'avoir un ou une patronne pour plusieurs établissements,
ce n'était pas une bonne idée, là. C'était comme ça depuis longtemps. Christian
a changé ça.
L'autre chose, ça concerne le matériel de
protection. Bien là, effectivement, d'avoir un inventaire quotidien
établissement par établissement puis d'avoir aussi des personnes qui savent
comment l'utiliser, qui s'assurent que le personnel l'utilise correctement,
bien, là aussi il y a eu des gros changements qui sont en train d'être faits.
Puis la cinquième recommandation, pour
moi, là, qui est importante, c'est le système d'information. Tu sais, on l'a
dit, là, puis moi, j'en ai souffert pendant les premiers mois, ça n'avait pas
de bon sens de ne pas être capable d'avoir plus de données que ça, là. On a un
système d'information qui est archaïque. On a la meilleure personne pour
travailler là-dessus avec Christian, mais il y a encore... ce n'est pas tout
réglé, là, actuellement. On ne change pas ça du jour au lendemain, un système
d'information.
Ça fait que ces cinq recommandations-là ou
groupes de recommandations là, pour moi, sont les plus importantes, et, bien,
il faut continuer d'y travailler.
Le Modérateur
: Fanny
Lévesque, La Presse+.
Mme Lévesque (Fanny) : Oui.
Bonjour à vous trois. Je voudrais continuer là-dessus. De façon plus précise,
il y a quand même une conclusion qui se dégage de son rapport, là, entre
autres, le fait qu'elle dit : Bon, les faits ne mentent pas, dans aucun
scénario, là, la planification des CHSLD dans la préparation de la pandémie n'a
été prise en compte avant la mi-mars. Or, vous le savez que devant la coroner
Kamel, Mme McCann, Mme Rosebush et même M. Arruda ont dit qu'ils
avaient envoyé la directive ou qu'ils avaient avisé les P.D.G. de préparer les
CHSLD dès la mi-janvier. Donc, est-ce qu'aujourd'hui, vous maintenez cette
version-là de vos demandes de vos gouvernements qui étaient là? Et quand est-ce
que la directive a été donnée, est-ce que... en janvier ou en mi-mars?
M. Legault : Bon. Danielle
McCann a envoyé une note à toutes les personnes responsables de la sécurité
civile — c'est comme ça qu'on appelle ça — dans chaque
établissement, de se préparer, de faire le point à chaque jour. Donc, tous les
établissements, ça inclut les CHSLD.
Mais en même temps, là, je veux revenir
sur le fond. Je ne pense pas que ni nous, ni New York, ni les pays en Europe
n'ont vu que le problème serait dans les... voyons, les espaces de soins de
longue durée, O.K.? Nous, on appelle ça des CHSLD, là. Mais de dire que dans
ces établissements-là de soins de longue durée, c'est là qu'il y avait beaucoup
de personnes vulnérables, c'est là que ça a frappé plus fort que les hôpitaux
où on se disait : Toute la population va se ramasser dans les hôpitaux,
puis il va nous manquer de ventilateurs, puis on va avoir des urgences qui vont
déborder. Ça, là, je pense qu'on a tous été surpris, pas juste au Québec. Là,
dans les autres provinces, aux États-Unis, en Europe, tout le monde a été
surpris du fait que le plus gros problème n'est pas venu des urgences dans les
hôpitaux, mais est venu des... de ce qu'on appelle chez nous, les CHSLD, ce que
tout le monde appelle dans le monde, là, les soins de longue durée.
Mme Lévesque (Fanny) :
Mais qu'est-ce qui explique, à votre avis, cette disparité-là entre le discours
de la protectrice et le discours qu'on a entendu par rapport au fil des
événements, là, pour...
M. Legault : Bien,
écoutez, moi, je me rappelle très bien, là, janvier, février, on nous
disait : Il y a un virus qui circule de plus en plus. Mais de penser que
ça frapperait comme ça, puis qu'en plus ça frapperait beaucoup dans les CHSLD,
on n'était pas au courant de ça. Effectivement, je pense que le monde entier
s'est un peu réveillé au mois de mars, en tout cas en Amérique du Nord, en se
disant : Wo! Là, c'est plus gros qu'on pensait, puis là, bien, on a tout
fait ce qu'on était capable pour agir. Mais de penser... là, c'est facile de
jouer au gérant d'estrade après, puis de dire : Ah! bien, comment ça se
fait, en janvier, vous aviez vu qu'il y en avait en Chine, des virus. Oui, mais
de penser que ça aurait un impact comme ça dans notre réseau, puis en
particulier dans nos CHSLD, en tout cas, moi, il n'y a personne qui m'a dit ça,
puis on a commencé à réaliser ça en mars, en avril.
Le Modérateur
:
Louis Lacroix, Cogeco.
M. Lacroix (Louis) :
Bonjour, M. le premier ministre, M. Dubé, M. Arruda. Sur ce point-là,
M. Legault, dans son rapport, la Protectrice diverge d'opinion de ce que
vous dites parce qu'elle dit : Pendant que tout le monde regardait en
Italie pour savoir ce qui se passait là-bas, parce qu'on voyait les images
fortes de gens qui n'avaient pas de place dans les hôpitaux effectivement, puis
même des manques de ventilateurs, etc. Elle dit : Pendant ce temps-là,
dans l'État de Washington et également en Colombie-Britannique, il y avait des
flambées de COVID-19 qui faisaient des ravages dans les lieux de vies des
personnes aînées. Là, ce n'est pas des CHSLD là-bas, là, mais... donc elle vous
contredit là-dessus en disant : «Il y avait, dans l'État de Washington, en
Colombie-Britannique — c'est textuel dans son rapport — des
éclosions dans les... et on a préféré se contenter de regarder de ce qui se
passait dans les hôpitaux.»
M. Legault : Non, non,
mais, écoutez, là, je vous l'ai déjà conté, là. Moi, le soir, jusqu'à tard
durant la nuit, j'écoutais CNN, là, puis je regardais sur Internet à peu près
tout ce qui passait dans le monde entier, puis on nous parlait beaucoup du
manque de ventilateurs, du tri qu'on était obligé de faire des patients dans
les urgences des hôpitaux. Moi… en tout cas, si quelqu'un l'a vu, là, moi, j'ai
commencé à le voir au mois de mars, là, qu'il y avait un gros problème dans les
CHSLD. Avant ça, ce qu'on entendait parler, puis ce n'est pas juste en Italie,
c'était beaucoup les hôpitaux puis les urgences qui débordaient. Puis on se
parlait, entre les premiers ministres des provinces, pour dire : On est-u
capables de fabriquer des ventilateurs? Vous en avez combien? On était
chanceux, au Québec, on en avait plus, toutes proportions gardées, que dans les
autres provinces. Mais le sujet, le «talk of the town», là, c'était vraiment
les ventilateurs, là, dans les urgences.
M. Lacroix (Louis) : Dans son
rapport, la protectrice, Mme Rinfret, dit notamment que... et je vais la
citer, là, c'est le paragraphe 178 de son rapport, elle dit que «les
résidents et les résidentes des CHSLD ont été mis de côté» parce qu'on voulait
trop s'occuper des hôpitaux. Elle le dit elle-même, là, qu'ils ont été mis de
côté. Ce n'est pas inventé, là, c'est dans son texte. D'abord, reconnaissez-vous
qu'on a été négligent à l'égard des personnes qui vivaient dans les CHSLD?
M. Legault : Bien, écoutez,
pendant des jours, je dirais même des semaines, là, à tous les matins, je
demandais : Combien il nous manque d'employés? D'ailleurs, quand on parle
des fameuses grilles d'évaluation pour les inspections, là, la première chose
que j'ai demandée, moi, c'est : Vous allez me dire, pour chaque CHSLD,
combien il nous manque d'employés puis est-ce qu'il manque d'EPI, là,
d'équipement de protection individuelle.
Donc, c'était ça, l'objectif des visites,
c'était surtout de dire… Parce qu'on n'était pas capable de me dire. On
disait : Il en manque beaucoup, d'employés. Puis là il y avait des
employés qui avaient peur d'attraper la COVID ou qui l'avaient attrapée puis
qui se retiraient, puis là on s'est retrouvé avec 10 000 employés qui
nous manquaient après quelques semaines. Est-ce que quelqu'un avait pensé à ça,
en janvier ou février, qu'il nous manquerait 10 000 employés dans les
CHLSD? En tout cas, si quelqu'un y a pensé, il ne me l'a pas dit.
M. Lacroix (Louis) : Donc,
vous rejetez cet argument-là que les personnes…
M. Legault : Bien, ça dépend
comment on l'interprète, là. Tu sais, de dire : Est-ce qu'on aurait dû, en
janvier, penser qu'il va nous manquer d'employés dans les CHSLD rendu au mois
de mars, avril... Bien, en tout cas, ça aurait été le fun, oui, on aurait aimé
ça y penser. Est-ce qu'on aurait pu déduire que le problème va plus être dans
les CHSLD que dans les urgences des hôpitaux? Peut-être.
Mais partout dans le monde, là, je le
répète, là... Je regardais, moi, entre autres, New York, parce que
New York c'est gros, puis ils sont équipés, puis ils ont un gros réseau de
la santé, même chose au Massachusetts, Boston, sont riches, sont équipés, tout
le monde a fait la même erreur de se concentrer trop sur les hôpitaux, les
urgences des hôpitaux, puis pas assez sur les services qui sont donnés dans les
maisons de soins de longue durée.
Le Modérateur
: Alex
Boissonneault, Radio-Canada.
M. Boissonneault (Alex) :
Bonjour, messieurs. Il y a des gens qui disent, à propos de la conférence de
presse qui se tient ce soir, qu'étant donné qu'on a un rapport qui est
difficile, celui de Mme Rinfret, il a été présenté il y a à peine quelques
heures, que vous tentez de faire diversion, aujourd'hui, avec l'annonce.
Qu'est-ce que vous répondez à ces gens-là puis aux gens qui disent aussi que,
peut-être, comme marque de respect aux milliers de Québécois qui sont morts
dans les CHSLD, on aurait dû laisser toute la place au rapport?
M. Legault
: Bien, écoutez,
d'abord, là, ça se poursuit, la pandémie. Puis actuellement, là, on vient
d'avoir le O.K. pour vacciner les enfants de cinq à 11 ans. Puis je le sais,
qu'il y a des parents qui sont inquiets. Donc, je réponds à vos questions sur
le rapport de la coroner, comme je vais le faire sur les autres rapports qui
vont sortir. Mais je pense que c'est important, il y a un bassin de
650 000 personnes, des enfants, qui peuvent être vaccinés, qui peuvent
changer la face de la pandémie au Québec. Donc, on peut parler de ça puis
répondre à vos questions concernant le rapport du coroner, là.
Puis, écoutez, moi, là, de me faire dire
qu'on manque de respect, là, alors que j'ai été ici jour après jour, après
jour, sept jours sur sept, puis que j'offrais mes condoléances à tout le monde,
puis ça a été un des moments les plus durs de ma vie, puis de dire qu'aujourd'hui
je manque de respect parce que je viens expliquer aux parents que c'est une
bonne idée de vacciner les enfants, écoutez, là, je vais laisser ça à l'opposition.
M. Boissonneault (Alex) : Toujours
sur le rapport de la Protectrice du citoyen, est-ce que vous pensez, là, compte
tenu de ce qu'on a lu, compte tenu du fait qu'il y a un rapport qu'on attend
aussi de la Commissaire à la santé et au bien-être, est-ce que vous avez
l'impression qu'à partir de maintenant tout a été dit sur ce qui s'est passé puis
qu'on est prêt à tourner la page? Il y a des gens qui demandent une enquête
publique. Est-ce que vous croyez que lorsqu'on aura le rapport de la
commissaire, on aura fait le…
M. Legault
: Bien, j'ai
cru comprendre que même la coroner disait : La dernière affaire qu'on a
besoin, là, c'est une autre enquête, là. On est vraiment à l'étape de régler
les problèmes, puis c'est ce qu'on est en train de faire. Puis moi, je pense
que ce qui est le plus important, là, ce n'est pas de faire une 12e enquête,
là. La commissaire à la santé est en train d'en faire une complète, avec tous
les pouvoirs d'une commission d'enquête publique, mais là il est temps qu'on
s'assure qu'il y a assez de personnel, qu'il y a assez de responsables des
équipements, qu'il y a des systèmes d'information qui marchent. C'est là qu'on
est rendu, puis laissons Mme Castonguay poursuivre son travail.
Le Modérateur
:
Marc-André Gagnon, Journal de Québec.
M. Gagnon (Marc-André) :
Bonsoir. C'est à partir de quel moment, donc, que vous avez envoyé une
directive dans les CHSLD, que vous avez appelé Mme Blais, la ministre
responsable des Aînés, puis que vous avez dit : Là, il est peut-être temps
d'envoyer une directive pour que les CHSLD se préparent à ce qui s'en vient, en
voyant ce qui se passait?
M. Legault
: Bien,
écoutez, comme je vous dis, on s'est rendu compte, à un moment donné, qu'il y
avait beaucoup de cas de COVID dans les CHSLD, qu'il manquait beaucoup
d'employés, mais on n'avait pas assez de données. Donc, c'est là que je me suis
un petit peu énervé pour dire : Bien là, on va envoyer des inspecteurs
partout, puis vous allez me dire combien il manque d'employés dans chaque
établissement, puis quels sont les établissements qui n'ont pas d'équipement,
puis etc. Puis on a fait des grilles d'évaluation, puis je pense qu'ils y en
ont fait 11 000 inspections, là. Mais on n'avait pas le système
d'information. Ça, c'est incroyable, là, il y a eu comme, pendant des dizaines
d'années, des sous-investissements dans les systèmes d'information. On est à
l'âge de pierre en santé dans les systèmes d'information.
M. Gagnon (Marc-André) : …à
la question. La directive, donc, c'était quand?
M. Legault : Bien, écoutez, la
directive, c'est qu'on s'en occupait un par un des CHSLD, là. Puis les CHSLD se
rapportent aux P.D.G. de CISSS et de CIUSSS. Puis là, bien, Danielle McCann
communiquait avec les P.D.G. de CISSS et de CIUSSS pour dire :
Occupez-vous des CHSLD qu'ils soient publics ou privés.
M. Gagnon (Marc-André) : O.K.
Je vais revenir sur la vaccination des enfants. 650 000, vous aimez ça,
les chiffres, M. Legault, donc… et vous vous donnez trois semaines
pour faire l'opération de la première dose. Donc, à 80 %, ça voudrait dire
à peu près 173 000 enfants par semaine sur trois semaines. Est-ce que
c'est réaliste? Puis à partir de quel moment vous allez être en mesure de
mesurer le succès de la campagne de vaccination puis de nous donner, donc,
l'heure juste, là, finalement, pour les fêtes? Parce que vous dites : Pas
de pression sur les parents, mais en même temps, on a trois semaines pour
le faire.
M. Legault : Bon, je sais que
la semaine passée, là, j'ai dit : C'est sûr que, si on vaccine 80 %
des enfants, là, on va pouvoir enlever les mesures. J'ai dit ça, je n'aurais
peut-être pas dû dire ça. Ce qu'on sait, c'est que les taux de vaccination vont
être moins élevés chez les 5-11 ans. Pourquoi? Parce qu'on a une situation
où il y a des parents, avec raison, qui sont inquiets. Donc, les taux de
vaccination ne seront aussi élevés. Mais même si on avait un pourcentage plus
bas, bien, faites votre calcul, n'importe quel pourcentage de 650 000, là,
on dit : Il y en a déjà de 80 000 d'inscrits, bien, ça va aider la
situation beaucoup.
M. Dubé : Peut-être, Daniel,
juste nous dire un peu comment tu vois ça, là, école versus ce qu'on va faire
directement dans les centres de vaccination. Je pense ça aiderait à comprendre
comment c'est réaliste quand même de faire le chiffre de 650 000.
M. Paré (Daniel) : Oui. Bien,
merci pour la question. Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'on a déployé, là,
des rendez-vous au niveau de nos grands centres de vaccination et, comme
M. Legault le mentionnait, on débute demain soir. Ça fait que cette
semaine, il faut la compter vraiment. Et nous, ce qu'on a fait, on a vraiment
bien ouvert des rendez-vous jusqu'à la période des fêtes. En plus de ça, on va
avoir nos équipes mobiles qui vont se déplacer aussi au niveau des écoles. Oui,
on est confiants. Quand je regarde, moi, là, mon nombre de rendez-vous avec le
nombre de nos équipes mobiles partout, qui vont aller sur le territoire, on a
la capacité pour le faire.
Mais, je veux être clair aussi, ça ne se
terminera pas le 25 décembre. Il y a des familles qui vont probablement
faire le choix, puis ça sera leur choix, de se faire vacciner plus tard, et
aussi on aura encore de la capacité, là, pour bien les desservir, pour bien les
accueillir, bien les informer pour qu'ils fassent un choix éclairé. On est
prêts.
M. Dubé : …dire un mot aussi
sur le consentement des parents, la responsabilité? Les écoles vont envoyer des
documents. Ça, je pense que c'est important que les parents comprennent ça ce
soir, là.
M. Paré (Daniel) : Oui. Bien,
merci, M. Dubé, de me permettre de le mentionner. Ça fait qu'encore là, peut-être,
je m'adresse aux parents, là, à la maison, là. Vous allez voir, au cours des
prochains jours, les écoles vont distribuer des formulaires d'information et
des consentements pour, justement, faire le choix de la vaccination pour ceux
qui vont être vaccinés au niveau des écoles. Ça fait qu'encore là ça va être
fait, là, de façon éclairée. Ça fait que vous n'avez pas rien reçu encore, on
attendait d'avoir tous nos documents d'homologation de Santé Canada, la
recommandation du Comité d'immunisation du Québec. C'est prêt, ça va être
distribué dès demain. Et encore là aussi, sur les sites de vaccination, c'est
un endroit pour pouvoir poser vos questions, on a des professionnels de la
santé qui sont formés, et de ne pas hésiter pour être bien rassuré et de faire
un choix éclairé.
Le Modérateur
:
François Carabin, Le Devoir.
M. Carabin (François) :
Bonjour, messieurs. M. Legault, je vais vous ramener sur le rapport de la
protectrice, le temps d'une question. Vous avez parlé du rôle des hôpitaux, et
dans tout ce dossier-là des CHSLD, plus particulièrement des transferts, la Protectrice
du citoyen pointe du doigt ces transferts-là qui ont été faits des hôpitaux
vers les CHSLD en mars 2020. La semaine dernière, devant la coroner,
Mme McCann avait affirmé qu'il y avait en bas de
1 000 transferts qui avaient été effectués, durant ce mois-là, et que
c'était un chiffre de transferts qui n'était pas particulièrement significatif.
Or aujourd'hui, Mme Rinfret, la Protectrice du citoyen, dit qu'il y a eu
1 700 transferts en mars 2020 et que c'est un chiffre qui est
significatif. Donc, comment vous expliquez cette contradiction entre la
protectrice et Mme McCann?
M. Legault : Je ne suis pas au
courant, là. Est-ce que c'est 1 000 ou 1 700? Je sais qu'il y a eu
des transferts à la suggestion des responsables, là, sous-ministres adjoints à
la Santé, qui avaient peur que ça déborde dans les urgences. Est-ce que c'est
1 000 ou 1 700? Je ne le sais pas. Mais je pense que 1 000,
c'est quand même significatif. Mais, comme je vous dis, à l'époque, tout le
monde était convaincu autour de la table, là, puis on était une vingtaine, que
ça frapperait plus fort dans les urgences des hôpitaux que dans les CHSLD.
M. Carabin (François) : Mais,
juste sur cette question-là, comment ça se fait que Mme McCann, devant la
coroner, dans un témoignage qui est sous serment, présente des chiffres qui
visiblement ne sont pas exacts?
M. Legault : Bien, on va voir,
là. Je pense que Mme McCann va vous rencontrer demain, là, vous pourrez lui
poser la question.
M. Carabin (François) :
Merci.
Le Modérateur
: Nous en
sommes maintenant à la période de questions en anglais. Nous allons commencer
avec Phil Authier, The Gazette.
M. Authier
(Philip)
: Good evening.
M. Legault : Good evening.
M. Authier (Philip)
: Premier, with the ombudsperson report came out today with levels
of... levels of blame at the Government, in all of the time that you were working on the pandemic, did you
think that it would come to this, that it would be so negative on your handling
of the pandemic?
M. Legault : I think that with the information I had, I did the best I was able
to do at the time. So, it's tough to take decisions when you don't have all the
information. And the information I had at the time was that we'll
have problems with... we would have problems in our ER, in our hospitals, not
in our long-term care facilities. That's the first point. The second point is,
of course, at the beginning we didn't that we would miss 10,000 employees in
our long-term care facilities. So, it's easy, Monday morning, to say : OK,
you must have done things differently, but I think that with the information we
had, we did the best that we were able to do.
M. Authier (Philip)
: And one question on the vaccination, Mr. Dubé. You've mentioned
that 80,000 people have already signed up. Someone at our office was trying to
get an appointment for their child, and the next available date is December
7th. So, did you anticipate such a huge outpouring of interest, and can the
system handle it, can Clic Santé handle this?
M. Dubé : We'd sure can. But Daniel, I let you answer that one.
M. Paré
(Daniel) : We all have short memories and,
remember, during spring, we were able to… Clic Santé was able to absorb more
than 200,000 per day. So, 80,000, for the moment, and I assure you that number
will increase probably significantly even tonight, the system can absorb
everything. Our vaccination centers are ready, and December 7th, it's great,
you know, because we're going to have appointments this week, next week and the week after. So,
again… what you're saying right now, it's great news. The system is working
well.
M. Dubé : Maybe one thing that I would suggest, Daniel, that we explain to
parents, and we didn't do in French, maybe we should do as well. One of the
reasons that we start with appointment, as opposed to without appointment, is
we're… we are at beginning of the winter, and we don't want long lineups of
people with their kids waiting outside in line. So, we… that's therefore why we
recommend that people will take appointment. And that's one of the reasons that
we'll see a surge of appointments at the beginning that would probably level
off over the next few days.
But I just want to make
sure, because I've discussed that with Daniel many times, we will never refuse
a family going to the center of vaccination if they don't have an appointment
for the second or the other kid, OK? We prefer appointment at this time, but we
will never refuse somebody that doesn't have an appointment, because we try to
avoid long lineups outside. And that's the reason we prefer this hybrid
approach, vaccination center
with appointment and the schools, coming, starting next week.
M. Paré
(Daniel) : And if I may add, Mr. Dubé, we also
have a toll-free number for, say, family who doesn't have access to a computer,
so we can register them to Clic Santé as well.
M. Authier (Philip)
: Thank you.
Le Modérateur
: Raquel Fletcher, Global.
Mme Fletcher
(Raquel) : Good afternoon, everyone. I don't
know if this should be for Mr. Legault or Mr. Dubé, but there is obviously a
change of tone today, compared to what you said last week. On Thursday, Mr.
Legault, you said: 80,000… or, sorry, 80% of kids would mean, you know,
ditching the health measures. I asked you again that question on Friday, as you remember. And now, you're saying that you
probably shouldn't have said that, and that you want to be respectful of
parents' decision. But at the same time, I can't remember which one, but one of
you stressed that the vaccines are safe. So, why are we saying to parents now:
Well, we understand that you're cautious, and with reason? Are they cautious with
reason, or the vaccine is safe? Do you want to get 80%?
M. Legault :OK. First, what I
said last week was true. If we get 80%, we'll probably be able to remove most
of the measures after, all right? So, it's still true. But I know I have to be
careful not to set that as a target, because we want to respect the choice of
the parents, we don't want to put pressure. So, we don't want to identify some
people who did refuse to have their children vaccinated, then, that they'd be
pointed. We really want to do that smooth.
We see that, only today,
we're at 80,000, so it will be important, of course, to get 80,000 more people vaccinated in Québec. And I don't think we need 80 %
to remove most of the measures at the beginning of 2022. But what is this
level? It's not easy to get a clear answer, but we don't need a figure as high
as 80 %.
Mme Fletcher
(Raquel) : OK. It's a
little bit hard to follow, but you're saying that the target can even be less
than 80 %. Is that…
M. Legault
: Yes.
Mme Fletcher
(Raquel) : OK. I also
have a question about some
confusion with the intervals between the shots. Health Canada is saying two weeks or three weeks, you guys are saying eight
weeks. And there's also confusion… I'm hoping maybe, Doctor Arruda, you could
clarify this, if children are getting a flu shot at the same time, do they need
to wait between the flu shot and the COVID shot? Can you clarify this confusion
for us?
M. Arruda (Horacio)
: Yes. First of all, it's clear that Health Canada is telling what has been proposed by the companies, and it can be
done with a two weeks interval. But I would say that our own immunization
committee, le CIQ, and the CCNI, the committee also from Canada, has recognized that eight weeks is probably a better thing because of the
effect on long term immunity. And also it can prevent less… less side effects, you know? It can have less side effects if
you wait for eight weeks. So, the recommendation we will see from our experts in public health is eight weeks.
Now, for the situation of flu shots, it can be done, most
of the time… we prefer to wait two weeks in between the shots to… But if there
is receival, there is a reason for giving it together, there is no big problem.
Le Modérateur
:
Nous en sommes maintenant à la dernière question en anglais, avec une nouvelle collègue
de CBC, Émilie Warren.
Mme Warren (Émilie) :
Oui. Bonsoir. Thank you for being here. My first question is
for parents. Can you explain to them really how vaccination in schools will
work? What can they expect from the vaccination in schools for parents?
M. Dubé :
Daniel, peut-être.
M. Paré
(Daniel) : Well, tomorrow or in the next few
days, parents will receive information on vaccines and also will receive a
consent form in order to consent for the vaccination of their children. After
that, an agreement... I mean, a date has been chosen by the schools and also
the CISSS. And in that date, we are going to bring our teams, the vaccination teams, and we're going to vaccinate all the kids who… where the
parents have consented for the vaccination of their kids.
Mme Warren
(Émilie) : Thank you very much. And my second
question will be that... So you have this goal of first doses, hopefully,
before Christmas. But if you see that there's a lot of hesitancy from parents,
in the weeks that are coming, the numbers are not high as you're hoping, is
there a plan to convince parents, more than just directing them to the website
for the information?
M. Dubé : Well, maybe what I can say is we're quite encouraged, tonight, with
the inscription that we already have, of 80,000 appointments that have been
secured already today, over the next few days. So that's quite encouraging. If
necessary, we will have a communication, as we did for the other categories.
Because we all remember that, at the beginning of vaccination for the 12-17,
remember that they were the last ones to be immunized, we never expected that
we would have over 90%. That was one of the dreams of Doctor Arruda, to be over
90%, and we have 95%.
So, that's the reason we
are prudent. We let the judgment of the parents to go the same way as they did
with their 12-17. So let's look at the next few weeks, and, if we need
additional communication, in terms of advertising, support with experts, I
think we have now resources, that we have developed in the last year, that can
help parents make their decision. But I think at this time, we'll let the first
few days, see how people react, but this is quite encouraging, of what we've
seen in the last day.
M.
Bergeron (Patrice) : Une petite précision qui s'adresse au Dr Arruda,
s'il vous plaît. Patrice Bergeron, de La Presse canadienne, c'est pour…
au bénéfice de tous les collègues. Puisque les parents ont des craintes, quels
sont les effets secondaires... qu'est-ce qu'on sait de plus récent, documenté,
des effets secondaires des vaccins sur les jeunes, donc, qui seront visés par
cette campagne de vaccination?
M. Arruda (Horacio)
:
Bon, ils sont des effets secondaires, je vous dirais, à peu près similaires à
ce qu'on observe habituellement, c'est-à-dire des syndromes, par exemple, avec
de la céphalée, mal de tête, fatigue. Certains peuvent faire un peu de
température et filer moins bien pendant quelques jours. Aussi, des réactions
locales, hein, des gonflements locaux, etc., là. Mais véritablement, des effets
secondaires majeurs n'ont pas été démontrés dans les études cliniques qui ont
eu lieu. Les États-Unis viennent de vacciner aussi encore plusieurs enfants, et
on n'a pas rapporté d'effets majeurs. Mais on va toujours quand même surveiller
certains éléments, là, notamment des myocardites potentielles. Mais on sait que
c'est beaucoup plus tard que ça. C'est à 16 ans que c'est arrivé, puis c'est
des effets qui sont court terme, qui se guérissent bien, puis etc., et donc, actuellement,
on considère que c'est un vaccin qui n'est pas plus dangereux ou non
sécuritaire que tous les autres vaccins qu'on donne chez les enfants.
Le Modérateur
: Bien,
ceci met fin à cette conférence de presse.
M. Legault : Merci, tout le
monde.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup.
(Fin à 17 h 57)