(Onze heures vingt-cinq minutes)
M. Dubé : Alors, bonjour, tout
le monde. Bonjour. J'espère que tout le monde a eu une belle soirée hier. Oui?
Bon.
Alors, écoutez, très, très content d'être
avec vous encore ce matin pour vous parler du projet de loi que j'ai déposé il
y a quelques minutes pour les médecins de famille. Et ce que je pense qui est important
de dire aujourd'hui, puis je l'ai déjà mentionné hier à une de vos questions,
que ce projet de loi là, pour moi, c'est une main tendue aux omnipraticiens qui
font un excellent travail, je le répète.
Mais on doit se donner ensemble, ensemble,
la capacité de pouvoir continuer à négocier ensemble. Et la raison pour
laquelle j'insiste sur l'importance du projet de loi qui doit nous aider dans
la négociation des prochaines semaines, c'est que vous allez reconnaître que
moi, je dis, quand on veut négocier, il faut s'entendre sur les données. Puis malheureusement,
comme c'est le cas dans plusieurs endroits au ministère de la Santé, bien, ce n'est
pas toujours facile d'avoir les données pour être capable de négocier ou de s'entendre
pour ce qui est à faire.
Moi, je pense que c'est une étape qu'on
fait là, là, avec les médecins de famille. Puis le projet de loi qu'on a déposé
ce matin, c'est une étape excessivement importante qui va venir s'insérer dans
tout ce qu'on fait pour la première ligne. Puis, tout à l'heure, je vous
donnerai un petit peu de détails, mais cette étape-là qu'on va faire, d'avoir
accès aux données pour être capables de bien comprendre où sont les forces,
mais aussi les choses qu'on devrait améliorer sur la première ligne…
Je dirais aussi, puis vous allez voir un peu
quand je vais vous expliquer les deux mesures phares du projet de loi, que ce projet
de loi là, ça peut peut-être surprendre les gens. Vous allez voir, il n'y a pas
de coercition là-dedans, il n'y a pas de mesures de punition. Il n'y a rien de
ça. Ce que c'est, en fait, c'est un canevas de travail sur lequel on va
s'entendre avec les médecins pour travailler ensemble, alors. Puis, quand je
réfère à un canevas de travail, c'est s'entendre : Qu'est-ce qu'il y a à
faire pour arriver à une entente qui est correcte pour les médecins, correcte
pour les Québécois?
Je veux juste
rappeler peut-être le contexte. Puis moi, comme gestionnaire, là… Et là je mets
mon chapeau de gestionnaire, là, quand je vous parle ce matin. Il y a eu énormément
de discussions, puis pas uniquement depuis que notre gouvernement est au
pouvoir, puis ça fait trois ans qu'on discute, là. Même ma collègue, Mme
McCann, avait commencé la discussion avec les omnis au début du mandat. Donc,
ça fait trois ans. Mais même, vous le savez, là, la discussion avec les omnis,
la prise en charge, ça fait des années que ça dure. Alors, à un moment donné,
comme gestionnaire, bien, il faut peut-être prendre un peu de recul puis de se
dire : Bien, y a-tu une raison pour laquelle on ne s'entend pas? Y a-tu
une raison? Est-ce qu'on continue de faire la même chose puis de mettre des
pénalités, qui est un peu l'ancien système qui n'a pas fonctionné puis qui fait
qu'aujourd'hui…
Puis les Québécois
ont raison de dire : Ça n'a pas de bon sens qu'il y ait plus de
800 000 Québécois qui soient sur ce qu'on appelle le GAMF, là, puis on va
arrêter de faire des… le fameux Guichet d'accès aux médecins de famille. C'est
ça, le GAMF, plus de 800 000 Québécois qui n'ont pas de médecin de
famille, qui ont déjà donné leur nom. Mais, savez-vous, puis je ne vous
surprendrai pas, il y a bien plus que 800 000 Québécois qui n'ont pas un médecin
de famille. Moi, je pense que le vrai chiffre, là, c'est probablement 1,5 million
de Québécois qui n'ont pas de médecin de famille. Puis une des raisons pour
lesquelles je pense que c'est à peu près 1,5 million, parce que je regarde
combien qui en ont, je regarde combien qu'il y a de population, puis c'est plus
que 800 000. Puis la raison, c'est que les Québécois sont tannés de
s'enregistrer sur un guichet qui ne leur donne pas de réponse.
Alors, vous
allez voir que, dans le projet de loi, une des premières choses qu'on va faire,
c'est de dire, dans les prochaines semaines... puis je vais en parler à la fin,
là, quand je vais vous résumer la situation, c'est que je vais dire aux Québécois :
Si vous croyez dans les mesures qu'on est en train de mettre en place, s'il
vous plaît, si vous n'êtes pas déjà inscrit, allez-vous inscrire sur le guichet
d'accès, parce que c'est le temps de le faire, pour les raisons que je vais
expliquer par la suite.
Bon, à mon sens,
puis là je ne rentrerai pas dans la technique, là, parce que le projet de loi,
vous allez voir, il est assez simple, puis je peux résumer ça en deux mesures phares,
deux mesures très importantes, qui d'ailleurs… Là, j'entendais le Dr Godin dire
qu'il n'est pas au courant de ce qui arrive. Je l'aime beaucoup, le Dr Godin.
Ça fait trois ans, là, qu'on travaille ensemble. Je l'adore, le Dr Godin, puis
il a fait un boulot extraordinaire. Mais les mesures qui sont là, là, ça fait
trois ans qu'on en parle, ça fait qu'il n'y aura pas de grande surprise. Peut-être
que la surprise, c'était de dire : Mais pourquoi vous déposez le projet de
loi?
Deux choses.
J'avais dit : Dr Godin, si on ne s'est pas entendus à la fin
d'octobre, j'aurai d'autres solutions. On est rendus au mois de novembre, puis
c'est sûr que, pour respecter l'Assemblée nationale, à un moment donné, on ne
pouvait pas se parler de ce qu'il allait y avoir dans… Vous auriez été les
premiers à me reprocher... Non, je le sais, je ne devrais pas dire ça. Je me
serais fait reprocher par les députés de l'opposition d'avoir brisé le secret
de l'Assemblée nationale. Ça fait qu'à un moment donné on a dit : On ne
s'est pas entendus, voici le projet de loi, puis on a pris un petit peu de
recul dans les dernières semaines.
C'est quoi, les deux mesures phares? Les
deux mesures phares, pour moi, qui sont clairement dans le projet de loi, premièrement,
vous ne serez pas surpris, c'est une question de données, O.K.? Il y a eu, dans
les dernières semaines, derniers mois… Vous l'avez vu, j'ai expliqué que, moi,
en tant que ministre… Puis, peu importe que ce soit moi ou le prochain ministre
de la Santé, on a accès… Comme ministre, quand on négocie avec les parties
prenantes, les médecins de famille ou les médecins spécialistes, on a accès, en
tant que ministre, à des données très granulaires, très détaillées. Elles sont
dénonymisées, c'est-à-dire que je ne vois pas le nom des médecins, mais je suis
capable de voir, dans une région, en Montérégie, par exemple, il y a combien de
médecins qui ont plus de 2 000 patients. On est capables de tout voir ça.
L'enjeu, c'est que je ne suis pas capable
de prendre cette information-là que moi, j'ai, en tant que ministre, et de la
partager avec mes collègues du ministère dans leur gestion quotidienne. Alors,
qui fait de la gestion quotidienne de prise en charge? C'est deux types de
gestionnaires. C'est les P.D.G. des CISSS et des CIUSSS, donc les P.D.G. des
établissements, mais c'est surtout ce qu'on appelle, excusez encore l'acronyme,
les DRMG, les directeurs régionaux de médecine, qui sont souvent, pour la
plupart, des médecins aussi.
Pourquoi je dis que c'est important? À
chaque année, quand on alloue ce qu'on appelle des nouveaux médecins, des
nouveaux facturants, il faut regarder toutes sortes de données dans une région
pour dire : Est-ce qu'il y a assez de médecins de famille? Puis, s'il y en
a assez, bien, peut-être que c'est une ou l'autre région qui devrait être
préférée.
Nos DRMG, nos gestionnaires, localement,
n'ont pas accès aux détails de cette information, de cette fameuse cloche là
dont je parlais tout à l'heure. Ils ne l'ont pas. Comment voulez-vous gérer une
région? Comment voulez-vous gérer une bonne répartition des médecins si les
gestionnaires locaux n'ont pas accès à l'information?
Alors, il faut trouver, avec la RAMQ… puis
moi, je l'ai trouvé, là, en travaillant avec eux, puis je n'ai pas voulu aller
trop loin parce que j'ai dit : On va respecter la loi qu'on a en ce moment.
Mais le premier élément du projet de loi, c'est de dire à la RAMQ, pour les
besoins de gestion que je viens de vous décrire… Moi, je veux que cette information-là
nous soit rendue disponible par la RAMQ et qu'on puisse la rendre disponible à
nos gestionnaires pour être capables de faire la gestion qu'ils ont besoin de
faire. Ça semble peut-être évident, mais c'est ça qu'il faut faire.
Alors, encore une fois, quand je vous
disais tout à l'heure… si on continue de toujours vouloir dire : Bien,
vous n'en faites pas assez, vous devriez en prendre plus, il n'y a pas une
région qui est pareille comme l'autre… Et, dans un objectif… Puis, vous ne
serez pas surpris, quand je vous ai dit, il y a quelques semaines, que notre
vision, c'est un changement de culture, mais c'est aussi une décentralisation,
bien, cette information, elle doit être gérée localement. Elle ne doit pas être
gérée par le ministère. Elle doit être poussée à nos gestionnaires locaux.
La deuxième mesure phare, et, encore une
fois, vous ne serez pas surpris, c'est de demander aux médecins, aux omnis qui
font déjà… Dans leur, par exemple, clinique privée ou dans leur GMF, ils font
un très bon travail avec des systèmes de rendez-vous qui sont propres à leur
clinique ou propres à leur GMF, mais on n'a pas une vue d'ensemble de la prise
de rendez-vous dans une région donnée, O.K.? Puis là ça va peut-être paraître
technique, là, mais je pense que c'est important de prendre un petit peu de
recul pour dire c'est quoi, cette deuxième mesure phare là. Et ça, avec
l'équipe du Dr Godin…
Et, pour vous dire qu'on a eu une très
belle collaboration, en sous-marin, depuis à peu près un an, on travaille avec…
mettre en place ce qu'on appelle une plateforme de prise de rendez-vous. On
n'invente pas ça de ce matin, là. On a déjà, en date d'aujourd'hui, à peu près
450 des 600 quelques GMF qui sont déjà connectés sur la plateforme dont je vous
parle. La force de cette plateforme-là va être qu'elle intègre différents
systèmes de rendez-vous qui sont déjà en place.
Et je m'explique pour que les Québécois
comprennent bien. Il y a des gens, en ce moment, qui appellent à la clinique, à
leur clinique habituelle, puis qu'il y a un système de prise de rendez-vous. Il
y a des gens, en ce moment, qui appellent à ce qu'on appelle un site Web qui
est Rendez-vous santé. Il y a des gens qui appellent à Bonjour-santé. Alors, ce
qu'on a fait, puis on l'a testé, là, puis les résultats sont très
encourageants, il y a deux régions où on est très avancés, c'est que non
seulement on a connecté les GMF, dont je vous parle, dans cette plateforme-là,
mais on a intégré que tous les Bonjour-santé, les Rendez-vous santé et les
cliniques soient sous cette plateforme-là.
Quand le patient… Puis un exemple, là, à Rimouski,
où je vais être lundi, ce qui est intéressant, c'est que ce système-là, là, on
le voit qu'il fonctionne. C'est que pour le patient, il n'y a pas de… lui, là,
c'est… comment on dirait, je cherche mon expression, c'est transparent. Il s'en
va… s'il est avec Rendez-vous santé, il embarque sur la plateforme, et là on
lui dit si un rendez-vous est disponible.
Vous allez me dire : Vous n'avez rien
inventé. La beauté, c'est que ça va se faire pour chacune des régions, et c'est
ça qui est puissant. Parce que la journée que ça, c'est en place, ce n'est pas
tellement un système de prise de rendez-vous à l'échelle du Québec, mais c'est
un système de rendez-vous par régions. Et ce que ça veut dire... puis là on le
voit très bien, à Rimouski, puis on va voir comment ça se développe, là, dans
les prochaines semaines, mais ça veut dire qu'un rendez-vous peut être pris pas
nécessairement à la même clinique, pas nécessairement à la clinique de la
personne, mais on va lui dire : Écoutez, il y a un rendez-vous qui
pourrait être disponible à tel endroit.
C'est un peu comme… Je vais faire une
mauvaise comparaison, là, c'est un peu comme le système de Trivago pour les
hôtels. C'est un peu comme ça que ça a été pensé, c'est que vous n'avez pas toujours
besoin... Moi, je pense qu'on doit toujours appeler directement à l'hôtel, ça
évite des frais. Mais je dirais aussi que, quand vous êtes mal pris puis vous
voulez être certain que vous allez avoir une disponibilité, vous pouvez appeler
à un Trivago qui va vous référer une liste d'endroits. C'est comme ça que je
pense que je voudrais que les Québécois le visualisent, le système de
rendez-vous.
Mais ce qui est important, c'est de penser
en termes de région. Alors, quand on a discuté, dans la dernière année, avec le
Dr Godin, ce qui est la prochaine étape, c'est que nous,
technologiquement, c'est réglé, c'est important de le dire, là, cette
plateforme-là, elle est réglée. On a déjà, comme j'ai dit, connecté 450 des 600.
Le reste va être connecté d'ici la fin de l'année.
Mais là qu'est-ce qui est important, puis
ça, c'est la deuxième partie du projet de loi, c'est combien de rendez-vous les
médecins vont mettre sur la plateforme, parce que, moi, ce que je pense qui va arriver
dans les prochains mois puis dans la prochaine année, c'est qu'on va être
capables, grâce à ces deux mesures-là, de dire : On a un guichet d'accès
sur lequel il y a 800 000 personnes. Puis peut-être qu'il y en aura
1 million dans un mois, parce que, je vous le dis, là, la journée que les
Québécois vont dire : Aïe! moi, je ne veux pas manquer mon coup, je vais
aller m'enregistrer tout de suite parce qu'un jour je vais être pris en
charge... Ça fait que ça, c'est la première chose, là, il faut que les
Québécois aillent s'enregistrer sur le guichet d'accès.
On va demander aux médecins… Puis c'est
ça, nos prochaines étapes, là, qui peuvent commencer demain matin avec la FMOQ,
c'est de baisser le nombre de personnes. Mais en même temps il faut être réaliste.
On n'aura pas vidé le guichet d'accès dans un mois. Mais ce qu'on dit, c'est
que les patients qui sont encore… qu'on appelle des orphelins, là, qui n'ont
pas encore été pris en charge, nous, on va s'engager à s'assurer qu'ils ont un
rendez-vous en dedans de 36 heures, qu'ils aient un médecin ou pas, parce que
c'est à ça qu'elle sert, la plateforme.
Et c'est pour ça que l'engagement que je
demande aux médecins, quand on aura fini une discussion, là, qui va se faire
dans les prochaines semaines, c'est d'avoir un assez grand nombre de
rendez-vous qui nous est donné par région par chacun des médecins, que les
médecins pratiquent dans un GMF, qu'ils pratiquent dans une clinique privée ou
qu'ils soient seuls, de rendre accessible un certain nombre de rendez-vous pour
que les gens, quand ils appellent, s'ils n'ont pas de médecin de famille,
qu'ils puissent être pris en charge de cette façon-là.
Je vous ai parlé des prochaines étapes
pour moi, et c'est pour ça que… Vous voyez, là, on n'est pas dans un projet de
loi avec des punitions. Pour moi, c'est un projet de loi de gestion. C'est
juste de la pure gestion que je vous dis là. Est-ce qu'on est capables d'avoir
les données par région qu'on donne à nos gestionnaires? Puis, deuxièmement,
est-ce qu'on peut avoir un système de prise de rendez-vous qui permette aux
Québécois d'avoir un rendez-vous dans des délais raisonnables?
Je pense que la… Je dis souvent : Ce
qui se mesure s'améliore. On n'avait pas, jusqu'à maintenant, les données pour
être capables de faire cette amélioration-là. Les mesures qu'on demande en ce
moment, elles sont claires, elles ont été discutées. On se donne un canevas de
négociation pour les prochaines semaines. Et j'espère qu'on pourra avancer
rapidement dans ce grand changement là qu'on veut faire à la première ligne,
qui est tout aussi important que toutes les mesures qu'on a annoncées, qui se
rapportent à la première ligne, que ça soit les IPS, les pharmaciens.
Là, maintenant, il ne faut pas que je dise
qu'on adresse… on s'attaque à la première ligne avec nos médecins de famille,
puis je pense qu'on va… J'ai très hâte de pouvoir en parler avec le Dr Godin.
D'ailleurs, on a un appel, là, qui est prévu avec les gens du ministère cet
après-midi maintenant qu'on peut en parler puis que le projet de loi a été
donné.
Je vais répondre à vos questions.
La Modératrice
: O.K.,parfait.
On va commencer avec Alain Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) :
Bonjour, M. Dubé. On attendait beaucoup, là, parce que, depuis plusieurs
semaines, vous avez augmenté la pression sur les omnipraticiens. Vous avez
ciblé 40 % avec moins de 1 000 patients, 15 % avec moins de
500 patients. Et là, aujourd'hui, il n'y a pas de pénalité, c'est la main
tendue. Ça prend combien de temps pour mettre ça en place, pour que les Québécois
puissent avoir un médecin de famille, M. le ministre : un an, deux ans,
trois ans encore?
M. Dubé : Bien, écoutez, je
vous ai dit tout à l'heure, M. Laforest, que, moi, dans mon livre à moi,
ce n'est pas une des deux mesures phares qu'il faut qui soient réussies à 100 %.
Ce n'est pas vrai, là, que, dans les prochains mois, je pourrais vous faire
n'importe quelle promesse. L'engagement va venir des médecins, à en prendre le
plus possible, de prises en charge.
Mais je vous rappellerais une chose, ce
qui est important pour nous, puis on a déjà commencé à le discuter, c'est… pour
moi, il est plus important qu'un Québécois qui a 65 ans et plus, qui est
atteint de... qui a des maladies importantes, bien, il est peut-être plus
important qu'on l'enlève de sur la liste qu'un jeune qui va voir le médecin une
fois par trois ans. Alors, dans ce sens-là, je vous dirais que la combinaison
de baisser le fameux GAMF, le guichet d'accès, mais aussi pour les jeunes qui
ont besoin d'un rendez-vous, d'être capable d'appeler dans une clinique puis
d'avoir un rendez-vous même s'ils n'ont pas un médecin de famille.
Donc, pour répondre à votre question, moi,
c'est ça que je veux regarder, mais région par région. On va avoir toute
l'équipe nécessaire pour travailler avec les médecins dans les prochaines
semaines, pour dire : Vous allez en Montérégie, là, vous avez... je vais
vous dire un chiffre, là, peut-être 75 cliniques, GMF, on va regarder ça,
on appelle ça des RLS, là, des régions locales, puis là vous allez voir qu'il y
a 40 000 personnes qui n'ont pas accès à un médecin, comment vous
nous réglez les plus vulnérables? Comment vous nous réglez les 65 ans et
plus? Et, s'il en reste 20 000, bien, assurez-vous qu'il y a assez de
rendez-vous sur le site de rendez-vous qui est mis de disponibles pour que,
quand quelqu'un appelle, en dedans de 36 heures, il a un rendez-vous.
C'est ça, la réponse.
M. Laforest (Alain) :
L'engagement de 2018, c'était un médecin de famille par Québécois en
36 heures. Là, c'est un médecin de famille via une plateforme électronique
en 36 heures, c'est ça?
M. Dubé : Non. Bien, je vais
vous corriger. Il y a eu une pandémie, on est rendus à 800 000 sur la
liste, puis je vous dis probablement que la liste est plus grande que ça. Ça
fait que soyons réalistes, là, la liste est peut-être même plus élevée que vous
dites.
Ce que je dis aujourd'hui, on a appris de
la pandémie. Et, M. Laforest, là, la télémédecine, ça n'existait même pas
au début de la pandémie, puis c'est une des plus belles, meilleures pratiques
qui a pu... Bon, elle doit être améliorée. Alors, les gens ont vu, avec Clic
Santé, durant la vaccination, que c'était possible d'appeler pour un
rendez-vous ou de rentrer sur l'Internet. Alors, pourquoi ça devrait être plus
difficile de prendre un rendez-vous avec un médecin avec un système de
rendez-vous moderne, développé par une entreprise québécoise, que de prendre un
rendez-vous sur Clic Santé?
Alors, moi, je me dis : On a appris
des choses durant la pandémie. Notamment, les gens, je pense… faites un
sondage, là, moi, je ne l'ai pas fait, là, mais faites un sondage, comment les Québécois
sont satisfaits de la prise de rendez-vous qu'il y avait sur la vaccination,
bien, moi, je pense qu'on peut amener ce niveau de qualité là, la même chose,
avec la prise de rendez-vous d'un médecin.
La Modératrice
:
Jocelyne Richer, LaPresse canadienne.
Mme Richer (Jocelyne) : Je ne
suis pas sûre de bien comprendre votre approche, parce que, jusqu'à
aujourd'hui, je croyais que le but du gouvernement, c'était de forcer la main
aux médecins pour qu'ils prennent davantage… Là, dans le projet de loi, il n'y
a aucune cible, il n'y a aucun chiffre, il n'y a aucun quota, donc il n'y a
aucune obligation de résultat. Pourquoi ce projet de loi?
M. Dubé : Alors, quand je vous
dis qu'il y a… Il faut s'entendre sur les données. Puis ça, je vais le répéter,
là, parce que, pour moi, c'est très important, je peux bien vous dire :
Bien, écoutez, moi, je pense que vous n'en faites pas assez puis je ne suis pas
capable de discuter avec vous, parce que vous dites : Non, non, moi, je le
sais, que j'en fais assez, là.
Alors, je vous donne un exemple. Il y a beaucoup…
Puis je pense qu'après avoir écouté le Dr Godin, puis son équipe, puis les
spécialistes qu'on a rencontrés, l'environnement a changé. On a des jeunes
médecins, aujourd'hui, des hommes ou des femmes, là, je ne fais pas de
différence, pour qui prendre 1 000 ou 1 500 patients, là, c'est une
pression sur les épaules que, en début de leur pratique, ils ne sont pas
capables d'avoir. Pourquoi, aujourd'hui, on n'est pas capables de prendre un
peu de recul puis de dire…
Au lieu de leur pousser cette responsabilité-là
qu'ils ont de la misère à prendre, pourquoi qu'on ne leur donne pas des outils
que le GMF, la fameuse clinique, hein, les groupes de médecine familiale, peut
prendre en leur nom? Ça, ça peut beaucoup les aider, parce que je dis… Un homme
ou une femme qui travaille trois jours par semaine pour des raisons
personnelles peut dire : Moi, je suis dans un GMF. C'est le GMF qui va
prendre l'engagement de prendre 10 000 patients, mais c'est le groupe qui
va s'assurer de donner le service dont je vous parle. Ça vient de changer
complètement la dynamique. Vous me suivez?
Alors, à ce moment-là, c'est pour ça qu'on
n'est pas dans le domaine des punitions en ce moment et c'est pour ça que je
veux que les DRMG, donc les directeurs médicaux locaux, regardent chacune des
régions, puis de dire : Bien, en ce moment, si on veut enlever 20 000
Québécois, en Montérégie, qui n'ont pas un médecin de famille, qu'est-ce que
les 75 GMF devraient faire, dans leur ensemble, individuellement pour que les
médecins aient le goût de travailler et d'être capables de répondre à leurs
aspirations personnelles aussi?
Et c'est pour ça que la gestion des
données dont je parle, elle est si importante à mettre en place. Moi, je l'ai,
cette information-là, mais je veux être capable d'avoir un interlocuteur de
l'autre côté de la table qui dit : Effectivement, en Montérégie, si un GMF
en prenait un peu plus, puis que les médecins s'entendent entre eux pour donner
cette autorisation-là, cet engagement-là... Mais c'est un changement de culture,
là, c'est un changement de culture. Et moi, je pense qu'avec les médecins ça va
être une approche tellement participative plutôt que coercitive que ça va faire
une grande différence.
Mme Richer (Jocelyne) : Mais
n'empêche que, maintenant, vous ne donnez plus aucun chiffre, aucune cible. Et
est-ce que vous reconnaissez que la promesse que votre parti a prise en 2018 ne
sera pas tenue et que ce n'était pas une promesse réaliste de donner...
d'assurer... garantir un médecin de famille à tous les Québécois?
M. Dubé : Bien, je suis
content que vous posiez la question, parce que l'année n'est pas finie. L'année
n'est pas finie. Moi, ce que je vous dis, là, puis c'est pour ça que je le
dépose aujourd'hui, là, premièrement, on va travailler pendant deux mois, puis
je pense que le Dr Godin puis son équipe vont s'asseoir avec nous, puis on
va le regarder région par région.
Où est-ce qu'on va être rendus, au mois de
janvier, là, quand on va avoir... juste un peu avant de revenir en Chambre,
parce qu'on va revenir au mois de février. Mois de janvier, on va avoir une
commission parlementaire, on va faire venir des intervenants. Puis moi, je
pense que les intervenants vont venir dire : C'est la bonne approche ou
peut-être pourriez-vous faire telle ou telle chose. Mais moi, je vous dis, dans
les prochains mois, ça peut débloquer, si on s'entend sur les grands principes
qu'on vient de dire.
Alors, moi, je vous dis, les engagements
qu'on a pris, puis c'est pour ça que j'ai répondu à M. Laforest tantôt, il
y en a deux, engagements, ici, là. Il y en a un, entendons-nous sur les données
puis entendons-nous sur la prise de rendez-vous. Donnez-nous des rendez-vous
disponibles pour ceux qui n'en ont pas, de patients. On regardera ça au mois de
septembre, octobre, l'année prochaine, où on est rendus.
Mme Richer (Jocelyne) :
...aucune obligation de résultat.
M. Dubé : Bien, écoutez, moi,
en ce moment, là, j'aime mieux négocier avec les médecins avec des principes.
Si on se retrouve au mois de février puis que ça n'a pas avancé du tout, bien,
ça sera une autre étape. Aujourd'hui, ce que je vous dis, c'est que je pense
qu'on est capables de s'entendre avec eux. Dr Godin m'a toujours dit :
Mettez-nous pas de pénalité, puis on va vous montrer qu'on peut travailler
ensemble, O.K.? Moi, je le prends au mot, là. On va voir où est-ce qu'on est
rendus à la fin janvier, maintenant qu'on s'est entendus sur les principes.
La Modératrice
:
Patrick Bellerose, Le Journal.
M. Bellerose (Patrick) :
Bonjour, M. Dubé. Bien, justement, dans la même veine, là, vous dites :
Dr Godin nous dit : Donnez-nous un nouveau délai. Ça fait quand même
sept ans qu'on demande un délai du côté des médecins de famille. Ça fait sept
ans qu'on suspend l'application de la loi n° 20.
Est-ce que les gouvernements ont peur d'appliquer la loi n° 20?
M. Dubé : Non, c'est parce que
je pense que les gouvernements n'ont jamais voulu rentrer dans le détail des
données. Je vais vous dire, là, c'est la première fois qu'un ministre de la
Santé a demandé à la RAMQ de lui faire parvenir les données que j'ai vues.
C'est aussi clair que ça, ce que je vous dis, là. Maintenant que je les ai,
bien, je dis : Je vais les partager avec mes gestionnaires. C'est ça, là.
Et, je vous dis, si on continue de travailler de la même façon qu'on a toujours
travaillé, on va toujours se faire faire un blocus, de dire : On coupe les
frais de 30 %, ce n'est pas vrai que vous travaillez assez fort. C'est
fini, ces discussions-là. Je les ai, les données, là, la première fois que ça
arrive. Alors, ce que je vous dis aujourd'hui : On a essayé pendant trois
ans, puis ça ne marche pas, aujourd'hui, deux mois. On s'entend sur les
données, puis, si on ne s'entend pas, bien là on pourra regarder d'autres
choses.
M. Bellerose (Patrick) :
C'est quand même une volte-face assez étonnante dans le discours entre ce que
M. Legault disait jusqu'à récemment, depuis juin dernier, et ce que vous
dites aujourd'hui.
M. Dubé : Mais, savez-vous,
M. Legault, pourquoi qu'il supporte ça, là, c'est que lui aussi, là, quand
il a vu les données, là, il a dit : Voyons, ça n'a pas de bon sens, il y a
des médecins pour qui... Puis, en tout cas, moi, vous savez que je lui parle,
au premier ministre, tous les jours, puis, quand je lui ai annoncé ça, bien, il
dit : Tu as bien raison, commençons par prendre peut-être un deux mois de
plus, s'entendre sur les données, puis après ça on pourra négocier.
Mais moi, je les ai entendus, les
médecins, vous les avez entendus aussi, qui disent, dans certains cas :
Moi, je travaille fort, je fais mes trois jours par semaine, puis je vais à
l'urgence, puis j'ai aussi une clinique, puis j'ai un salaire de recherche à
quelque part. Mais on ne peut pas… On ne le sait pas, comprenez-vous? Alors,
moi, quand j'ai vu ça, puis vous me connaissez, là, je ne hais pas ça, rentrer
dans le détail, alors… puis j'ai regardé ça puis j'ai dit : Je ne pense
pas négocier avec… mes gens ne peuvent pas négocier si on n'a pas ces
données-là. Alors, c'est pour ça que, je pense, le premier ministre, il nous
supporte là-dedans. On est bien mieux de prendre deux mois de plus pour avoir
les données, qu'on s'entende sur les données, puis après ça on passera à une
autre étape.
M. Bellerose (Patrick) :
Revoir la rémunération, est-ce que c'est toujours à l'ordre du jour avant la
fin du mandat?
M. Dubé : Bien, écoutez, là,
j'apprécie votre confiance, mais je vais commencer par faire cette étape-là. Je
pense qu'il y a des choses évidentes qu'il faut revoir, mais j'ai l'impression
qu'on va peut-être avoir des grandes surprises de ce qu'on va trouver dans nos
données. Puis, quand on aura fait ça, vous me connaissez, on va être
transparents. On va les rendre disponibles, ces données-là, puis on verra, là,
les prochaines étapes. Mais moi, je veux commencer par me rendre… Je veux aller
en commission parlementaire au mois de janvier, écouter nos experts. Là, ils
ont vu ce qu'on a besoin d'avoir accès comme information. Moi, je pense que,
même si on ne l'a pas tout de suite, cette information-là, je peux partager
certaines informations, qui ne sont pas confidentielles, avec la RAMQ, parce
qu'eux autres… pas avec la RAMQ, mais avec la FMOQ. Ils en ont, de
l'information, mais il faut la mettre ensemble pour être capables de faire ça.
Ça fait qu'on reviendra sur la rémun plus tard.
La Modératrice
: Robert
Dutrisac, Le Devoir.
M. Dutrisac (Robert) : Oui,
bonjour, M. Dubé.
M. Dubé : Bonjour. Ça fait
longtemps qu'on vous avait vu ici.
M. Dutrisac (Robert) : Bien,
c'est ça, d'habitude… parce que c'est trop intéressant, votre projet de loi. Maintenant,
donc, ce que vous nous dites, c'est que… ce que vous annoncez, c'est un projet
de loi pour obtenir des données, là, parce que le système de rendez-vous, c'est
fait pour servir aux patients, on comprend, là, faciliter la prise de rendez-vous,
etc., mais c'est aussi un moyen, que Dr Barrette, d'ailleurs, avait
imaginé aussi, de contrôler, d'avoir des informations, des données sur le
travail réel des médecins puis comment ils divisaient leur temps, etc. Et les
médecins ont toujours eu des réticences à donner ce type de renseignement là.
M. Dubé : Bien, c'est ça, je
vous ai dit, pour moi, je le répète, là, mais il y a vraiment deux composantes,
il y a une composante d'avoir les données, vous avez raison, mais, en même
temps, parce que je ne veux pas attendre, puis c'est un autre engagement qu'on
a pris, je leur demande de mettre des rendez-vous dans le système qu'on a mis
en place. Ça, là, c'est deux choses qui sont complètement indépendantes, parce
que, comme je vous dis, ça fait un an qu'on travaille en sous-marin, même
pendant la pandémie, pour mettre en place ce système de rendez-vous, là.
Puis, je vous le dis, là, j'ai travaillé beaucoup
avec les gens du Bas-du-Fleuve, à Rimouski, là, il y a un groupe... GMF là-bas
qui a fait un travail incroyable. Et là je vais être là lundi juste pour aller
voir où on est rendu là-dedans. Mais ça fonctionne, là, ce que je vous dis là,
d'un regard de la région connectée sur nos principaux sites de rendez-vous, ça
fonctionne.
Alors donc, oui, il y a deux éléments :
avoir les données, les partager avec nos gestionnaires, mais aussi de demander,
dans chacune des régions, aux médecins à donner un pourcentage de rendez-vous
qui va permettre, pour eux, de continuer à travailler dans leur clinique comme
ils travaillaient, mais d'être capables, quand un patient orphelin appelle puis
qu'il dit : Moi, je n'en ai pas, de médecin de famille, mais j'ai un
problème, j'ai un problème d'allergie, j'ai quelque chose, bien, en dedans de
36 heures, on peut… Et nous, puis c'est ça qu'on va faire avec le
Dr Godin puis son équipe, on va être capable de regarder l'offre et la
demande.
Juste pour pousser ça plus loin, si on est
capable dans une région, puis c'est ça qu'ils sont en train de faire à Rimouski,
là, puis ça va bien, c'est qu'ils sont capables de dire : Oh! attendez une
minute, là, nos gens sont en train… Il y a tellement un engouement pour le
système, pour la plateforme commune… je vais arrêter de faire de la publicité
pour Trivago, là, mais on va lui trouver un nom, c'est promis, ça va s'appeler
d'autre chose. Mais il y a tellement un engouement pour ça, que là ils sont
capables de dire : Oh! attends une minute, là, il me manque des médecins
ou il me manque du service, puis on est capable de le mesurer, exactement ce
qu'on faisait avec Clic Santé. Les journées que les gens appelaient, là, puis
ils voulaient rentrer, là, bien là on disait : Il faut augmenter le nombre
de rendez-vous. C'est pour ça que je fais la comparaison entre ce qu'on a appris
de Clic Santé puis qu'on peut faire...
La Modératrice
: Louis
Lacroix, Cogeco.
M. Dubé : Bonjour.
M. Lacroix (Louis) : Vous
avez dit tout à l'heure : On va s'assurer que les Québécois aient un rendez-vous
dans les 36 heures, qu'ils aient un médecin de famille ou pas. Qu'est-ce
qui arrive si ce n'est pas le cas? Qu'est-ce qui arrive? C'est quoi, la
conséquence, là… Mettons qu'il y a quelqu'un qui va s'inscrire, effectivement,
qui a besoin d'un rendez-vous, qui n'a pas de médecin de famille, et donc il
s'inscrit à la plateforme, il se dit : Bien là, dans 36 heures, je
vais avoir mon rendez-vous pour aller voir un médecin, si ça n'arrive pas, la
conséquence est pour qui? Est-ce que c'est pour le GMF? Est-ce que c'est pour
le médecin qui n'a pas pris en charge le patient? C'est quoi… J'essaie de
comprendre ce qui arrive. Il y a-tu une conséquence? Il y a-tu une sanction?
C'est quoi, le recours?
M. Dubé : Bien, je suis
content que vous vouliez aller aux sanctions tout de suite, là, mais votre
question… Je ne suis pas supposé dire ça, mais elle est très bonne, votre
question. Moi, ce que je vous dis, c'est qu'en ce moment la… O.K., je vais
revenir. Pour la première fois, là, on a refait tous les contrats de GMF dans
la dernière année. Les contrats de GMF, ils viennent à expiration le 1er avril.
Ils sont maintenant renouvelables un an. Une des choses que j'aimerais qu'on
considère si jamais on a besoin de mettre des pénalités… Puis il y en a déjà,
des pénalités, dans les GMF, O.K., s'ils ne respectent pas les heures
d'ouverture ou des choses comme ça, mais, s'il faut faire le lien avec le
projet de loi, là, moi, ce que je vous dis, c'est que je veux que ça soit au
moins le GMF qui prenne la responsabilité du 36 heures.
Et ça, je l'ai entendu, puis je le répète,
M. Lacroix, là, pour répondre à votre question, des médecins, des jeunes
médecins, les jeunes médecins hommes ou femmes, là, peu importe, qui disent :
Moi, je ne veux plus la prendre, cette responsabilité-là, mais j'aimerais ça
que ça soit mon groupe qui la prenne pour moi. Alors, quand on aura vu qu'un
GMF, ou une clinique, ou un CLSC, parce que ça peut s'appliquer à un CLSC, là,
on va mettre ça pour l'ensemble des établissements qui sont dans une région, de
première ligne… bien, à ce moment-là, si la pénalité pour ne pas respecter le
36 heures devait être donnée au GMF, bien, ce sera les médecins qui sont
dans ce GMF là qui auraient la pénalité.
M. Lacroix (Louis) : …se la
partager, autrement dit?
M. Dubé : Ils pourraient se la
partager. Alors, c'est ça, là, qui fait qu'aujourd'hui, après toutes ces
discussions-là, on en a, des alternatives, mais il fait s'entendre sur les
chiffres avant. Puis, je vous le dis, ce qui est intéressant, puis après
l'avoir regardé, il y a des GMF, il y a des, je m'excuse, encore des
expressions, régions, là, les RLS, où je pense qu'on n'aura même pas de
problème. Quand on va regarder, on va dire : Il y a 15 000 personnes
qui sont sur le guichet, puis on le règle, puis il n'y a pas de problème. Il y
en a d'autres que ça va être plus compliqué.
Je vous donne un exemple. Moi, je le sais,
qu'en Montérégie, là, parce que je l'ai regardé plus que les autres… mais, des
fois, il va peut-être falloir que je mette trois GMF ensemble pour prendre la
prise en charge qu'on a besoin. Vous me suivez? Ça fait que c'est pour ça qu'aujourd'hui
j'aime mieux regarder c'est quoi, les solutions, pour qu'après ça, si on met
des pénalités, bien, elles seront en fonction des solutions qu'on aura
trouvées. Ça va?
M. Lacroix (Louis) : Et, si
je comprends…
La Modératrice
:
Attendez. Je comprends que c'est compliqué, mais le temps file, alors il va
falloir…
M. Dubé : Ah! bien, écoutez,
c'est vous qui décidez. Moi, je suis là, là.
La Modératrice
: O.K.
M. Lacroix (Louis) : Mais, si
je comprends bien, vous voulez déresponsabiliser les médecins en tant
qu'individus pour responsabiliser les GMF. C'est ça?
M. Dubé : Non, non, non. Je
pense qu'il faut avoir les deux. Il y a une transition qu'on doit faire pour
les plus jeunes, et c'est pour ça que je pense qu'il faut trouver un modèle qui
convienne à tout le monde. Il y a des médecins, en ce moment, des médecins plus
âgés, là, comme moi, là, qui travaillent seuls, puis qui prennent 1 500,
2 000, 2 500 patients, puis qui n'ont pas besoin de changement. Il y
en a d'autres qui arrivent nouveaux dans la pratique. Il faut trouver cet
accommodement-là, là, puis c'est ça qu'on va regarder dans les prochaines
semaines.
La Modératrice
:
Valérie Gamache, Radio-Canada.
Mme Gamache (Valérie) :
Bonjour, M. le ministre.
M. Dubé : Bonjour.
Mme Gamache (Valérie) : Je
veux vous entendre sur… Dans ce projet de loi là, vous dites : Si le
gouvernement se rend compte qu'on n'en prend pas assez, par règlement, vous
pouvez déterminer le pourcentage des plages horaires de disponibilité d'un
médecin qui doivent être offertes du lundi au vendredi avant 8 heures, après 19
heures, samedi et dimanche. Est-ce qu'elle est là, la menace pour les médecins,
dans le fond, que le gouvernement mette la main dans leurs agendas?
M. Dubé : Bien, écoutez, ça,
c'est une des méthodes, parce qu'on a voulu être clairs, là. Puis d'ailleurs,
je vous l'ai dit tout à l'heure, un des gros enjeux qu'on a, puis c'est
toujours l'exception, hein, je ne parle pas de façon générale, là, mais c'est
qu'on a malheureusement des GMF qui ne respectent pas leurs heures d'ouverture.
Il y en a, là.
Et c'est pour ça que, dans les prochains
contrats qu'on va renouveler au mois d'avril, comme j'ai expliqué, il va y
avoir des amendes plus importantes pour les gens qui ne respectent pas leurs
horaires. Puis ces heures défavorables là, auxquelles je réfère dans le projet
de loi, sont importantes, parce que moins on respecte les heures défavorables,
plus il y a de monde qui va aux urgences. Puis qu'est-ce qu'on essaie de faire,
vous avez raison, merci pour la question, c'est d'être capables de baisser
l'achalandage aux urgences.
Alors, j'ai un problème. Si les GMF ne
sont pas ouverts aux heures défavorables, puis qu'à partir de 4 heures les gens
appellent puis ne sont pas capables de prendre un rendez-vous, bien, où est-ce
qu'ils vont? Ils vont à l'urgence. Puis, justement, les fameux priorité 4,
priorité 5, qu'on appelle, les P4, P5, bien, il faut que les heures
d'ouverture aux heures défavorables soient… Alors, moi, je veux me donner le
droit, puis on le fera par l'intermédiaire des contrats de GMF, de s'assurer
que les heures défavorables sont bien respectées.
Mme Gamache (Valérie) : Et,
quand vous dites ça, est-ce que c'est l'espèce de… Est-ce que c'est une question
de mettre fin à ces médecins dont M. Legault parlait il y a quelques semaines,
qui travaillent du lundi au vendredi de 9 heures à 17 heures, pour
les forcer finalement à prendre des patients dans des heures atypiques?
M. Dubé : Bien, c'est parce
que je pense que le… Vous savez, je vais peut-être essayer de le résumer, là,
parce que je vais me faire disputer parce que je prends trop de temps, là, mais
je pense qu'on trouve tous ça intéressant, ça fait qu'on peut prendre une
minute de plus. Les GMF, quand ça a été créé, là, c'est une très bonne idée,
puis c'est de permettre aux médecins… de leur dire : On va vous appuyer
dans vos frais fixes, hein, dans vos coûts d'opération de clinique. Le gouvernement
les appuie, mais il faut en même temps qu'ils respectent leurs engagements
aussi. Tu sais, un engagement, là, ça fonctionne des deux côtés.
Là, pour répondre à votre question, est-ce
qu'en ce moment les GFM, qui sont supposés être un regroupement de médecins,
incluant les IPS — il ne faut pas l'oublier, parce que je ne pense
pas qu'on utilise assez bien les IPS dans nos cliniques, O.K., et dans nos
GMF — est-ce que ce pool-là, ce regroupement de personnes là peut
mieux travailler ensemble pour respecter les heures défavorables? Alors, il y
en a, dans ces cliniques-là, qui, peut-être, ne peuvent pas travailler aux
heures défavorables. Mais c'est la clinique qui peut s'assurer qu'ils vont
respecter les engagements. Vous me suivez?
Alors, je pense que... puis peut-être que
ça a l'air complexe, mais dans ma tête, c'est très, très simple, c'est aux GMF
de nous arriver puis de dire : Nous, on va s'engager puis on va le faire
avec les prochains contrats. Puis c'est pour ça que c'était important d'avancer
nos discussions avant la prochaine renégociation des GMF au mois d'avril.
La Modératrice
: Fanny
Lévesque, LaPresse.
Mme Lévesque (Fanny) :
Bonjour. Je voudrais juste comprendre, parce qu'en même temps c'est comme si on
détournait la façon de faire, finalement. Si c'est le GMF qui dit : Bien
là, on a tant de personnes qui ont appelé, qui doivent voir un médecin, donc là
les médecins vont se partager… Finalement, on revient au même résultat de leur
en demander plus, là, sur les heures, et tout ça, là.
M. Dubé : Bien, c'est de
s'arranger ensemble. Tu sais, je vous le dis, là, de mettre de la pression sur
quelqu'un... Puis encore une fois, là, je ne suis pas dans les hommes ou les
femmes, là, mais si quelqu'un dit : Moi, c'est trois jours par semaine que
je veux travailler, mais que c'est acceptable au groupe GMF de le faire, bien,
qu'ils s'arrangent entre eux. Moi, ce que je veux, c'est que le patient soit
servi par quelqu'un. Alors, on a essayé de mettre cette pression-là, entre
autres, sur des jeunes qui ne veulent plus la prendre, cette pression-là. On
peut-u travailler avec eux autres autrement? Effectivement, c'est une… Moi, je
dis : Des fois, il faut regarder le téléviseur de l'autre côté, là, puis
de dire est-ce que… Je pense qu'on a essayé de toutes sortes de façons, puis ça
ne marche pas. On va essayer d'une autre façon.
Mme Lévesque (Fanny) : Puis
un détail, là, quand vous dites «on appelle», est-ce que cette personne-là qui
va voir un médecin, on la soustrait de la liste? Parce que, là, dans le fond,
c'est une consultation, là, c'est ça.
M. Dubé : Non, non, non, on ne
la soustrait pas. Elle reste un patient orphelin. Mais ce que j'ai entendu de
beaucoup d'opérateurs de GMF, là, je vais les appeler comme ça, les médecins,
je devrais dire les gestionnaires, ce qu'ils disent : Ce qu'on se rend
compte, c'est, quand on prend un patient orphelin, bien, peut-être que, mon
Dieu, dans le fond, on pourrait peut-être le mettre sur notre liste une fois
qu'on l'a rencontré, puis etc., là. Ça fait que je pense qu'il y a une habitude
à prendre. Puis c'est pour ça que je dis qu'avec le temps, avec les semaines,
on va le voir, là, comment ça va se développer, mais je pense qu'on va
peut-être en éliminer plus rapidement qu'on pense sur le fameux guichet.
La Modératrice
: Simon
Bourassa, Noovo.
M. Dubé : Bonjour.
M. Bourassa (Simon) : Est-ce
qu'un médecin qui se fait distribuer des rendez-vous par son GMF pourra dire :
Ah! dans tel cas, je référerais à une infirmière clinicienne ou, dans tel cas,
je référerais à un pharmacien, pour justement s'assurer de la rapidité de la
première ligne?
M. Dubé : J'espère, j'espère.
C'est exactement ce qu'on veut, parce que j'ai dit… C'est exactement… On a fait
tous ces changements-là à la loi depuis trois ans, là. Entre autres, Mme
McCann, elle avait cette vision-là pour les IPS. Mais, en ce moment, moi, quand
je regarde, je ne le vois, comment nos IPS sont utilisées dans les différentes
cliniques. Alors, moi, c'est l'engagement de prise de rendez-vous que je veux,
exactement.
M. Bourassa (Simon) : Puis
ça, la fédération des omnis est ouverte à ça?
M. Dubé : Bien, certain,
certain.
M. Bourassa (Simon) : O.K.
Puis, s'il suffisait de créer… en fait, de rendre des données accessibles puis
de créer une plateforme de prise de rendez-vous, comme vous l'avez expliqué,
pourquoi ça n'a pas été fait avant? La résistance venait d'où?
M. Dubé : Moi, je pense, c'est
la résistance normale au changement. Il y a peut-être des médecins qui
hésitaient au début à voir… à donner leur liste de rendez-vous pour voir
comment ils sont suivis. Moi, je pense que les gens comprennent maintenant…
Puis c'est pour ça que j'apprécie… Là, je vous le dis, on n'aurait pas réussi à
être où on est aujourd'hui si les médecins n'avaient pas collaboré dans cette
plateforme-là qu'on a développée. On n'a pas développé ça tout seuls. On avait
des médecins de la FMOQ qui suivaient le développement, là. Les 450 qui sont
connectés, ils ont participé à ça. Ça fait que pourquoi ça n'a pas été fait
avant?
La Modératrice
:
Dernière question en français, Marco Bélair-Cirino, Le Devoir.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Oui, bonjour, M. le ministre. Juste une précision. Vous dites : Je leur
demande de mettre des rendez-vous dans le système. Mais qu'est-ce qui les
incite, là, concrètement, dans le projet de loi n° 11, à mettre des
rendez-vous dans le système?
M. Dubé : Bien, ils vont être
obligés. On va s'entendre, là. Quand on va avoir fait l'analyse, là, on va leur
dire : Avec… Puis ça, ce qui est bien, c'est qu'on va pouvoir mettre ça à
jour à chaque année.
Je vous donne l'exemple… Si, par exemple,
une région donnée, je vous dis, on a un GAMF de 800 000, mais mettons
qu'en Montérégie c'est 40 000 personnes qui n'ont pas un médecin de
famille, puis, admettons, la première allocation... «Allocation», c'est un bon
mot, oui? Quand on va faire le premier enlignement des choses, on va dire :
Il y a 20 000 patients qui peuvent être pris en charge comme dans l'ancien
système. Il nous reste 20 000 personnes qui sont orphelins. Ces
20 000 là, pour qu'ils soient capables… Parce que les statistiques, ces
20 000 là, ils n'appellent pas tous les jours, hein? Ils appellent une
fois par année, deux fois par année. Pour être capable de leur donner un
rendez-vous dans 36 heures, il faut que vous me donniez 7 % de vos
rendez-vous disponibles. Mais ce qu'on va demander en Montérégie n'est pas la
même chose qu'en Abitibi ou qu'à Rimouski.
Donc, il va falloir le regarder par
région, puis c'est pour ça qu'on veut se donner cette flexibilité-là du nombre
de rendez-vous qu'on va demander de rendre disponibles dans la plateforme… peut
changer d'une région à l'autre.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Mais, ces rendez-vous-là, il faut que les médecins travaillent davantage pour
assurer ces plages horaires là?
M. Dubé : Bien, pas
nécessairement, parce que, voyez-vous… En tout cas, moi, je viens d'un secteur
où cet alignement-là d'offre et demande, là, ça se fait tous les jours dans les
usines. Puis, quand on a discuté ça avec les gens de Rimouski, là, qui sont les
premiers à avoir fait la plateforme, là, ils nous disent… Au début, on
demandait... Je vous donne un exemple, là, puis citez-moi pas sur les
chiffres, mais on disait à nos médecins dans nos cliniques — là, je
vous parle de la région de Rimouski, là — de garder 10 % de
leurs rendez-vous jusqu'à l'ouverture de la clinique. Puis là les gens avaient
peur, ils disaient : Tabarouette! Ça veut-u dire que 10 % de ma
journée… que je vais perdre? Non, non, à la connaissance de la demande qu'on a,
ton 10 %, il va se remplir, tu n'as pas à t'inquiéter, mais ça permet… ce
10 % là de rendez-vous disponibles, bien, ça vous permet de répondre à
quelqu'un qui n'a pas de médecin puis qu'à la dernière minute il a une urgence,
O.K.? Bien, c'est comme ça qu'on va le faire.
La Modératrice
: Avant
de passer à l'anglais, Olivier Bossé, du Soleil, va poser ses questions
vite, vite, vite.
M. Bossé (Olivier) : Le
système de prise de rendez-vous, ça commence quand? À quel moment les gens
peuvent prendre rendez-vous sur ce système-là et espérer avoir un rendez-vous?
M.
Dubé : Bien, ce que je vais faire dans les prochaines semaines, là,
c'est pour ça que je m'en vais, entre autres, à Rimouski, lundi, pour aller le
voir, c'est sûr que je pense… J'espère qu'en janvier, là, si nos discussions
vont bien, la première chose que je vais demander au Dr Godin puis à son
équipe : On n'est pas obligés d'attendre d'avoir déposé… d'avoir voté le
projet de loi au mois de février pour que vous me donniez des plages horaires.
Ça, ça peut faire une grosse différence, parce que, je vous dis, là, j'ai 450
GMF qui sont connectés, mais dans lesquels on n'a pas déposé les rendez-vous
disponibles. Ça fait que la première chose que je dois avoir de leur part, pour
montrer la bonne collaboration, c'est qu'ils me donnent des rendez-vous.
M. Bossé (Olivier) : Donc,
quand est-ce que quelqu'un va pouvoir s'inscrire?
M. Dubé : Bien, déjà, à des
endroits, on peut. Je vous ai dit, au Lac-Saint-Jean, il y en a, il y en a à Rimouski.
Puis je vous ferai une présentation, là, parce que je vois que ça vous
intéresse, là, mais, quand je vais avoir eu la démonstration, parce que j'en ai
parlé, mais là je veux toucher, là… Quand je vais l'avoir vu lundi, bien, je
pense qu'on fera, comme on dit, un briefing technique, là. Mais c'est sûr que
ce que ça me prend, c'est des rendez-vous, puis c'est pour ça que c'est ma
deuxième demande dans le projet de loi.
La Modératrice
: Phil
Authier, Montreal Gazette.
M. Authier (Philip)
: Good afternoon.
M. Dubé : Good afternoon. Oh! you changed spot.
M. Authier (Philip)
: Yes, I'm way in the back.
M. Dubé : You're way back there.
M. Authier (Philip)
: The question has
already been asked, but you seem to be… You seem to have more of a business
approach to this problem. You're using the carrot instead of the stick to get
the doctors to take on more… a bigger workload. Is that a good analysis of your
philosophy behind this bill? Because people thought you would use perhaps fines
or impose quotas on the doctors, and you're not going that far.
M. Dubé : Well, I think I'm using a management approach. And a management… if
you want to manage something, you need the data, you need the information on what you're managing. And
unfortunately, on a local basis, I think the health system has been managed
blindly for many years, without the information that is necessary for good management. So, instead of taking a
punitive approach, I'm taking a management approach.
M. Authier (Philip)
: But there's no guarantee. Other options have been attempted, in the
past, there's no guarantee this is going to solve the problem, and we still
have 800 000 people waiting.
M. Dubé : Well, what's interesting is that... I think, if you look closely at
the way this is designed, there's two ways. And I think that's the reason I'm
interested to have the call this afternoon with the FMOQ. They can wait until
February and do nothing, which I doubt. I think they'll take the approach :
let's start right now, because they were saying, earlier on this year, that
they are willing to try this new approach. But now they know what is the
deadline, that we can have the information, because now it will be legal to share that information with our local management. That's
the first thing. Right now, I cannot do that, but I can manage it. So, I think
this is a very constructive approach, and that's the reason I've said that I'm
offering them… What's the expression, «la main tendue»? How do we say that?
M. Authier (Philip)
: You're extending a hand.
M. Dubé :OK, that's what I'm
doing.
La Modératrice
:
Ian Wood, CTV.
M. Wood (Ian) : Mr. Dubé, the federation of GPs has said that, you know, you're not
offering more doctors here. You're trying to squeeze water out of a rock, from
what we already have. The FMOQ wants more doctors. Doctors have said they want
more doctors. There's some 400 plus vacancies for residencies at GPs. They want
you to incentivize more people to go into that field. How come you're not
taking that approach here now?
M. Dubé : Well, because we have been trying to discuss that for years, that
one side is saying : We need more doctors, and the other side was saying :
You're not working hard enough. I'm just saying : Let's prove it, let's
have the data on what we can negotiate a good agreement. And I need that data
to understand, in certain regions… On the island of Montréal, they're telling me they're too busy. They're working on many other
things that they do in emergencies, in CLSCs. Let's agree on those data, and,
when we have the data, we'll be able to find the right compromise. I'm so
willing to increase, as we did for the IPS, «les infirmières spécialisées»...
We have said that we are willing to increase the number of IPS. We're willing
to increase the way they can be served also at the pharmacy level. So I think
we're willing to do a lot of things, and I'm just saying : But we need the
data to agree on who's doing what and where, locally and regionally.
M. Wood (Ian) : And, you know, you speak about this reservation or this booking
system as though it's like, you know, your travel booking, where's the best deal, where's there an open
spot, but, you know, one of the things that doesn't address is the patient
relationship with the doctor per se. You know, it's one thing to have see a
doctor a couple times, but patients generally like to have that relationship
that lasts years. That doesn't seem to address that issue.
M. Dubé : And that's the reason I'm saying we're not changing that. We have,
right now, 6.6 million Quebeckers that have an omni, that have a doctor. We don't want to change
that. They already have a system of appointments in their private clinic or
their GMF. We don't want to change that. We just want to say : I think you
can take more for certain doctors. Let's agree on who that should be. And, if
we don't agree that you have… If we agree that you don't have the time, can we
put that on the GMF, because, now, you have new tools, you have «les IPS»? You
understand what I'm saying?
And, by the way, for the
next few months, if we don't have enough of those people that can be orphans, OK, they will have access to a 36 hours
deadline. And I think that's the way to go. And we've seen that with the vaccination, it worked. We have put… And,
again, I'll say, the Québec
company that reviews Clic Santé to do the job has done a fantastic job. Remember,
at one point during the summer, we were taking 100,000 appointments per day.
This is peanuts of what we're trying to do with Rendez-vous santé. I mean, we
proved that's doable. The technology is there. We want to do it regionally. I
think we're ready to go to another step the way we serve patients.
La Modératrice
:
Cathy Senay, CBC.
Mme Senay
(Cathy) : Good day, Mr. Dubé. A few weeks ago,
you said : I have this list with codes of doctors working for this CIUSSS
or this CISSS, I have this information, I need my lawyers to tell me if I can share that list with managers,
and even go further, to have names so those managers can sit down with family
doctors and say : Why are you not doing more, why are you not having more
patients? So, I guess, now, your lawyers… because you said : If I don't
have the answer from my lawyers, I'll put that in a bill. So, now, you're going
ahead and you want to share that data with managers in a bill. How come you
say…
M. Dubé : That's a good summary, by the way, you just made. I should have
done that summary myself, but good.
Mme Senay (Cathy) :OK, but what I'm
wondering is why would you argue about this data and with whom will you argue?
Why would you have a discussion to make things clear that the data is real and
what you have as the information is the real data and it's complete? You have it already.
M. Dubé : Well, I'm not able to share it, you just said it. I mean, I cannot
look myself for 17 regions in Québec: 600 GMFs, 500 private clinics. I mean, I like to work, but, I
mean, I need to have help. And we need local managers to have that information so they can manage locally. When
we have talked about decentralization, that's exactly what we have in mind,
stop managing this big health system from centralized people. We need to put
that information locally. The issue in Abitibi is not the same as Rimouski, and we need to have the
information shared with our local managers. That will make a huge difference, a
huge difference.
Mme
Senay (Cathy) : It seems to me that you were
so ready with penalties… so ready to go ahead, and I have the impression that
you needed to have a fallback position, «une position de repli». But what would
say clearly to Dr. Godin this afternoon? How patient are you to get spaces,
hours of availability to move things quickly so that the «guichet unique», you
know, it rolls? Like, what's your patience? Like, how patient are you?
M. Dubé :
Well, I said it earlier and I'll say it in English, I said : You know, the
reason now that I know what I need and what legally that I can have, I don't
want to wait more than the beginning of February, when we're back at the
session. And that's the reason we put the… what I say in French, I don't know
how to say it, «un canevas», it's a plan of work. It's pretty clear… I'm sorry?
La Modératrice
:
A working canvas.
M. Dubé : A
working canvas. I'll learn. So this working canvas, it's very clear, it's
public. FMOQ knows it, our local managers know it. If we have not started to
work, because they say : Well, we don't want to share this or whatever,
well, we'll have the law being passed when we're back in February. So my
deadline is to make sure that, hopefully, we can start negotiating tomorrow
morning, and improve the «prise en charge», and improve the appointments. But,
if there is no collaboration, and I doubt, I think there will be, because I
think it's just legitimate that we have this information to manage… I really
think Dr. Godin and his team will be open to that.
And I need to apologize
to him that, in the last few days, I could not talk to him, because we were
designing the «projet de loi». I think he understands
that, because I wanted to be really respectful of the Assemblée nationale. But
I think there should be no surprise in what we have there. That's what we've
been discussing for years. I'm just saying : I'm not talking about
penalties, I'm talking just pure good management.
Mme
Fletcher (Raquel) : Je suis Raquel Fletcher, de Global News. J'ai une petite dernière. You said at the beginning that you're
looking at this from a business… I'll have you look at the camera as well
after, but you're approaching this as a business, from a business frame of
mind.
M. Dubé : I
said a management frame of mind.
Mme Fletcher (Raquel) : Yes, a management frame of mind. I would like to know if you ever
envision a system in which Quebeckers will not only be able to have a family
doctor, but they'll actually be able to shop around to find the best family
doctor for them?
M. Dubé :
Well, I think people already shop for the best GMF, they already do that. I
really think, you know, with the new tools that we have, with those phones
and... When I am in Québec City, why is it I cannot go to a local clinic in
Québec City… and having to wait to see my personal doctor in Montréal? I mean,
we're 8 million people. I mean, this is the number of people of the city
of New York. I mean, with those new tools that we have, we should be able to
take appointments very simply.
I think we need, for a
certain time... because we still have elderly people that don't have access to
all those new tools, and we need to still do it over the phone. But, to answer
your question, I think all the things we have learned during the pandemic, I
think we'll change they way we deal with our health system.
La Modératrice
:
Merci beaucoup, M. le ministre.
M. Dubé : Merci, tout le
monde. Bon week-end.
La Modératrice
: Je
mets fin à la conférence de presse.
(Fin à 12 h 25)