(Huit heures trente et une minutes)
Mme Anglade : Alors, bonjour,
tout le monde. Bien contente d'être accompagnée de Marie-Claude Nichols ce
matin.
Alors, hier, pendant les études de
crédits, le premier ministre a fait une déclaration qui a fait les manchettes
ce matin et qui alimente énormément les discussions sur les médias sociaux.
L'idée que les logements décents soient accessibles pour 500 $ dans la
région de Montréal est évidemment une vue de l'esprit et démontre quand même
une méconnaissance assez spectaculaire de la situation de la part du premier
ministre.
Mais cette déclaration nous aide surtout à
comprendre pourquoi le gouvernement de François Legault ne reconnaît pas la
gravité de la situation autant dans l'accès aux loyers en location que dans
l'accès à l'achat de propriétés. Quand le premier ministre Legault ne veut pas
s'attaquer à un problème, ce qu'il fait, il le nie. Alors, qu'est-ce qu'on fait
au bureau du premier ministre? On nie, et on nie vigoureusement. Ce n'est pas
la première fois qu'on a vu ça. On a vu ça dans le cadre de la pénurie de
main-d'oeuvre, où on la nie pour éviter de parler d'immigration, où on nie le
racisme systémique, et maintenant on nie la crise du logement.
Ce ne sont pas les oppositions qui ont
inventé la crise dans laquelle on se retrouve. Et d'ailleurs j'aimerais dire
que, déjà, l'année passée, notre formation politique parlait de la nécessité de
tenir un sommet à ce sujet-là avec l'habitation, parce qu'on voyait déjà des
signes avant-coureurs. Depuis plusieurs semaines, les médias, les journaux, les
radios, les organismes en habitation font état des difficultés pour les
citoyens qui ont de la difficulté à se trouver un logement ou ceux qui
aimeraient posséder une maison. On a plusieurs problématiques, mais c'est
trouver son logement de manière abordable, mais également juste avoir accès à
la propriété.
Dans la réalité, il y a plein de
personnes, des milliers de Québécois qui craignent de ne pas pouvoir se loger
de manière convenable. Le gouvernement de la CAQ nous a dit : La crise du
logement n'existe pas, pourquoi régler un problème qui n'existe pas? Pourtant,
il existe quand même des analyses, des rapports, des cas, des réalités terrain
qui sont extrêmement convaincants. Il faut être particulièrement déconnecté de
la réalité pour ne pas voir qu'il y a une surenchère pour les loyers et le prix
des maisons partout au Québec.
J'ai eu l'opportunité avec ma collègue de
faire une tournée dans différentes régions du Québec et de constater que,
chaque fois qu'on parlait des enjeux, la question du logement était soulevée
constamment, avec peut-être des réalités régionales différentes, mais la
question de la crise revenait systématiquement. Pourtant, il y a des pistes de
solution qui pourraient aider le premier ministre et qu'il pourrait mettre en
place à court terme. Et c'est pour ça, d'ailleurs, que nous avons fait quelques
propositions en ce sens. Maintenant, c'est au gouvernement de venir reconnaître
qu'il y a une crise et c'est au gouvernement d'agir. Pour ça, encore faut-il
que le premier ministre reconnaisse qu'il y ait véritablement un enjeu dans
cette crise.
Deuxième point que j'aimerais aborder avec
vous. Le premier ministre, hier, semblait euphorique lors de nos échanges sur
la langue française et l'utilisation de la clause «nonobstant». Aujourd'hui,
vous allez l'entendre dire que je ne veux pas utiliser la clause «nonobstant»
parce que je ne veux pas défendre la langue française. En tout respect pour le
premier ministre, avant de donner un chèque en blanc pour lui permettre de
jouer aux apprentis sorciers avec les droits et libertés des Québécois, je lui
demande de déposer son projet de loi et qu'il dise clairement ce qu'il veut
faire avec la clause «nonobstant». La clause dérogatoire, ce n'est pas un jouet
avec lequel on peut jouer comme un apprenti législateur. Ce n'est pas ça, la
clause dérogatoire. C'est vraiment une arme de dernier recours.
Alors, ce n'est pas vrai qu'au Parti
libéral du Québec on va donner un passe-droit à la CAQ, qui veut faire une
campagne de «wedge politics», comme on dit en bon français, de politique de
division, sur le dos des Québécois. On se rappelle encore la triste aventure de
la charte des valeurs. La loi n° 21, je tiens à le rappeler, elle a été passée
sous bâillon après une étude de quatre articles sur 36, et, encore une fois, ça
vient confirmer le fait que François Legault veut faire une politique de
division. Avant de permettre à François Legault de faire ce qu'il veut faire,
avoir un impact sur les droits des Québécois, je pense qu'il doit déposer en
priorité son projet de loi. Merci.
La Modératrice
: Merci.
On va prendre les questions.
M. Larin (Vincent) : …Mme Anglade,
au Parti libéral, pour régler cette crise-là? Je ne suis pas sûr de... La crise
du logement, entre autres, qu'est-ce que... par où ça passe, la solution?
Mme Anglade : Bien, il y a
différentes avenues. Mon collègue Carlos Leitão a justement planché sur une de
ces mesures-là. Regardez, dans le budget fédéral, par exemple, ils ont décidé
d'imposer une taxe aux personnes qui étaient étrangères, qui possédaient des
logements, pour aller chercher 700 millions de dollars. Ça, par exemple,
imposer une taxe à des joueurs étrangers qui disposent de propriétés, ça
pourrait permettre de libérer des logements, et donc de descendre le prix des
loyers. Ça, c'est une mesure. Il y en a plusieurs qu'on est en train de justement
considérer, avec ma collègue Marie-Claude Nichols, également.
M. Larin (Vincent) : C'est-u
possible d'avoir une idée… Vous parlez d'une taxe sur les possessions
étrangères. C'est la seule solution proposée par le Parti libéral du Québec
pour régler la crise du logement?
Mme Anglade : Non, ce n'est
pas la seule proposition. Puis d'ailleurs je peux inviter Marie-Claude à parler
des différentes...
Mme Nichols : Oui, bien,
la crise du logement, là, ça se décline sous plusieurs... en fait, trois volets
principaux, dont l'accès à la première propriété, le logement abordable et le
logement social. Et je pense que, dans chacun de ces volets-là, oui, il y a des
mesures-phares, il y a des mesures importantes, il y a des actions qu'on peut
prendre, là, rapidement, parce qu'on le sait, là, la crise du logement, là, elle
est bien présente, là.
Mais j'ai une grande inquiétude, là, relativement
à ce qui s'en vient le 2 juillet prochain. Ma plus grande inquiétude, je le dis,
puis j'ai le coeur brisé quand je le dis, je pense, entre autres, à des mamans
monoparentales, là, qui, présentement… c'est 60 % de leurs revenus. Une
maman qui travaille, là, une maman à 35 000 $, 37 000 $ par
année, qui a deux enfants, qui alloue 60 % de son revenu pour se loger, il
lui reste quoi pour se nourrir?
M. Laforest (Alain) : …que
mon collègue vous a demandé. C'est quoi, la mesure? Qu'est-ce qu'on fait?
Mme Nichols : Oui, mais il
y a plusieurs mesures qu'on peut mettre en place tant pour l'accès à la
première propriété... Ça peut être via un RAP.
M. Larin (Vincent) : La
mère monoparentale, là, elle n'a pas les moyens de s'acheter une première
propriété. Qu'est-ce que vous proposez pour aider ces gens-là?
Mme Nichols : Bien, il y
a clairement des choses qu'on peut faire. Comme je disais, pour l'accès à la
première propriété, il y a des mesures qu'on peut mettre en place, pour le
logement abordable aussi. Il faut intervenir, il faut légiférer, parce qu'il y
a une surenchère. Il y a définitivement...
M. Lacroix (Louis) : Vous
parlez du RAP, là. Pensez-vous qu'une femme monoparentale qui gagne 35 000 $
à 37 000 $ par année, pour reprendre votre exemple, qui a deux
enfants, qui consacre 60 % de son salaire à se loger et a de la misère à
nourrir ses enfants… pensez-vous qu'elle a de l'argent à mettre dans un REER
pour pouvoir RAPer ensuite et acheter une maison?
Mme Nichols : Oui, bien, la
crise du logement est à trois volets…
M. Lacroix (Louis) : ...
Mme Nichols : Oui, j'en
ai, des cas comme ça, oui, j'en ai, des cas comme ça. Il y a des mamans, comme
ça, qui ont été préapprouvées, puis qui ont mis des sous de côté, puis qui
n'ont même pas accès à la propriété. Ça fait que, oui, il y en a, des cas comme
ça. Mais peut-être qu'on pourrait permettre aux parents de RAPer, de donner la
possibilité aux parents de RAPer pour leurs enfants. C'en est une…
M. Lacroix (Louis) :
...par mois dans le loyer, là, 35 000 $ par année, puis RAPer pour
acheter une première maison, vous ne trouvez pas que c'est déconnecté?
Mme Nichols : Permettre
aux parents de RAPer pour leurs enfants, ce n'est pas déconnecté, c'est quelque
chose qui est possible. C'est quelque chose qui est même facile à faire. On
l'avait proposé pour que ça soit dans le dernier budget, puis cette mesure-là n'a
pas été retenue. C'est des choses qui sont faciles. Il y a des parents qui sont
en mesure d'aider leurs enfants pour l'accès à la première propriété. Ça, c'est
pour l'accès à la propriété.
Il y a aussi l'accès au logement, le
logement abordable, la transparence, c'est évident, là… C'est évident, tenir un
registre du logement, c'est probablement une excellente solution. C'est sûr
qu'il faut penser aussi aux petits propriétaires, hein, les petits
propriétaires, là, qui, disons-le, des fois, ils ont un duplex ou un triplex.
C'est leur fonds de pension. Ils ont investi là-dedans, puis là, bien, ils ont
des locataires qui sont là depuis de nombreuses années, avec des logements
qu'ils voudraient rénover, qu'ils voudraient remettre sur le marché. Puis c'est
ce qui se passe présentement, la crise du logement, c'est ça, là, il y a de la
surenchère partout. Le petit propriétaire voit l'opportunité de mettre un
locataire… de dire au locataire…
M. Laforest (Alain) : Ils
sont à la rue actuellement. Il y a des tentes qui s'installent à Montréal. On
va revivre ce qu'on a vécu l'été passé. On fait quoi? La solution du Parti
libéral pour aider Montréal à se sortir de ça, c'est quoi?
Mme Nichols : Bien, il y en a,
présentement, des logements vacants. Il y a des logements qui ne nécessitent
seulement que de la rénovation. Donc, débloquons les sous pour au moins rénover
les logements vacants, les donner aux familles, augmenter les programmes de supplément
au loyer rapidement. Il y a des choses qu'on peut faire rapidement.
Sincèrement, là, pendant deux ans, il y a eu zéro nouveau logement, zéro. Dans
les deux derniers budgets, là, zéro en habitation. Ça fait que c'est certain
que, là, on est en mode rattrapage, disons-le.
M. Pilon-Larose (Hugo) : …de
logements qui ne respectent pas les règles, par exemple ils remplissent mal le
bail. Ils ne disent pas aux nouveaux locataires combien payaient les anciens
locataires. Dans les annonces qu'ils affichent sur Kijiji, elles vont être
marquées parfois : Si vous avec un dossier à la régie, ne vous
présentez-vous pas, parce que je ne peux pas vous louer. Est-ce qu'à quelque
part il faut sévir contre ces propriétaires-là? Est-ce qu'il doit y avoir des
mesures pour pouvoir imposer, je ne sais pas, des amendes à ceux qui ne
respectent pas règles?
Mme Nichols : Est-ce que vous
faites référence à la section G, là, du bail que le propriétaire, là, doit
compléter, doit…
M. Pilon-Larose (Hugo) : …là,
honnêtement.
Mme Nichols : …non, que
personne ne complète, donc ça finit que ça se ramasse au Tribunal administratif
du logement, là. Définitivement, il devrait y avoir des sanctions. Quand ce
n'est pas complété, il devrait définitivement y avoir des sanctions ou encore
mieux encadrer… dire pourquoi… tu sais, pourquoi on ne l'indique pas ou
expliquer l'augmentation. Des fois, c'est parce qu'il y a eu des rénovations
majeures. Puis, la plupart des cas, pour avoir parlé avec les différents
groupes, dont la CORPIQ, ils nous expliquaient : Bien, nos propriétaires,
des fois, ne remplissent pas la section G justement parce qu'il y a eu des rénovations
majeures. Ça fait qu'ils ne complètent pas la section G.
Mme Prince (Véronique) : …Mme
Anglade, peut-être sur le fait qu'en fait cette crise-là, ça fait des années
qu'on la voit venir. Je veux dire, on n'a pas à être surpris de voir qu'on
arrive dans une crise du logement. Qu'est-ce qui a été fait par les
gouvernements passés pour prévenir ça?
Mme Anglade : Quand vous dites :
Cette crise, ça fait des années qu'on la…
Mme Prince (Véronique) : La
crise du logement puis l'augmentation du prix des loyers à Montréal puis dans
les grandes villes, je veux dire, on le voit venir, là, ça fait longtemps.
Mme Anglade : Bien, c'est pour
ça que, lorsque l'on… Honnêtement, là, c'est pour ça qu'il y avait eu une
demande, de notre part, de faire justement toute une discussion sur la crise du
logement, l'année passée, sur l'habitation, un sommet sur l'habitation pour
trouver des pistes de solution qui permettent de régler ça. La question, là,
sur... Tout à l'heure, quand je mentionnais le fait qu'on pourrait imposer une
taxe aux gens qui détiennent des propriétés étrangères, ça aussi, ça avait été
amené par le passé, et jamais est-ce que le gouvernement n'a voulu agir
là-dessus. Donc, quand vous me dites...
Mme Prince (Véronique) : …quand
les libéraux...
Mme Anglade : Mais, à
l'époque, en tout respect, là, quand on est… vous passez en 2016 puis en 2017,
on n'était pas dans la crise dans laquelle on est aujourd'hui, là. Aujourd'hui,
on est les pires. On est avec les pires taux, en termes d'inoccupation, aujourd'hui,
là. C'est ça, la réalité.
Mme Prince (Véronique) : On
le voyait venir en regardant dans les autres métropoles. On savait que c'était
une question de temps.
Mme Anglade : D'où l'idée de
se pencher sur ces enjeux‑là puis d'où l'idée de dire : Bien, ça pourrait
être une option, de considérer la taxe. Mais ça fait... À un moment donné, ça
va faire trois ans que le gouvernement est en place. Ça va faire trois ans que
le gouvernement est en place, et, nous, depuis le début, depuis le début,
l'année passée, l'année précédente, où on dit : Attention, l'habitation,
ça va être un enjeu, qu'est-ce qu'on peut faire, quelles sont les mesures qui
vont être proposées? C'est la raison pour laquelle, je vous dis, on a proposé
cette mesure‑là, c'en est une, supplément au loyer, c'en est une autre.
Donc, il peut y avoir différentes mesures
amenées au gouvernement. Il y a différentes pistes de solution. Mais encore
faut-il reconnaître qu'il y a une crise. J'aimerais vous rappeler qu'hier,
quand on s'est vus en Chambre pour poser la question, six fois plutôt qu'une,
on dit : Il n'y en a pas, de problème, on va laisser le libre marché, on
n'a pas besoin d'intervenir. C'est ça que le gouvernement est en train de me dire.
Puis là est-ce qu'aujourd'hui ils vont être prêts à reconnaître qu'il y a une
crise puis ils vont être prêts à proposer des choses très concrètes pour le
1er juillet? C'est ça qu'on va voir.
M. Carabin (François) : …pour
repartir un débat sur l'affichage?
Mme Anglade : Bien, moi, je
vais vous répondre avec notre approche à nous. Notre approche a été de dire :
Qu'est-ce qu'on veut faire de manière rassembleuse, avec l'ensemble des
Québécois, pour la langue française puis proposer des mesures qui vont être
costaudes, mais qui vont permettent aussi d'agir concrètement, rapidement?
C'est ce que nous avons fait. C'est l'approche que nous avons utilisée avec des
principes que nous avons... Il y a cinq principes qui nous ont guidés,
finalement, dans les propositions que nous avons faites.
Donc, l'objectif, ce n'est pas de faire...
de diviser puis de créer des chicanes par rapport à ça. L'objectif est de se
rassembler tout le monde, rassembler tous les Québécois, peu importent leurs
origines, peu importe la langue qu'ils peuvent parler, etc., peu importe… de
les rassembler autour du fait français puis que tout le monde se sente mobilisé
pour y arriver. Alors, je ne le vois pas comme étant un grand débat
linguistique. Je le vois comme étant une opportunité de rassembler les
Québécois.
M. Bergeron (Patrice) :
Mme Anglade, le débat sur la loi 101, en 1976, 1977, ce n'était pas un
débat rassembleur. C'était un débat qui était diviseur, mais il fallait prendre
des... Il fallait poser des gestes qui ne rassemblent pas nécessairement tout
le monde. Est-ce qu'en matière de… On parlait hier de la clause dérogatoire. Mais,
en matière de langue d'affichage, il n'y a pas aussi, des fois, des gestes qu'il
faut poser, même si ça ne rassemble pas tout le monde?
Mme Anglade : Bien, je pense qu'il
faut poser des gestes qui répondent à des problématiques. Puis, lorsqu'on
regarde, par exemple… On reconnaît qu'au centre-ville de Montréal il y a des
enjeux. Il faut poser des gestes qui vont nous permettre de régler la situation.
Puis c'est pour ça que, dans les propositions que vous avez vues, que l'on a
faites, on parle des petites entreprises, 25 à 50 employés. C'est pour ça que
l'on parle de l'accompagnement. C'est pour ça que l'on parle de la nécessité de
revoir le rôle de l'OQLF, puis qu'il soit vraiment sur le terrain. Toutes ces
mesures-là vont aller dans cette direction-là.
Cela dit, ce n'est pas, pour moi,
l'opportunité de faire du «wedge politics», une politique de division. Je pense
que c'est surtout ça, le message. On n'a pas besoin de faire ça. On n'a pas
besoin d'aller là. Et c'est pour ça que, dans les propositions que nous avons
faites, bien, on pense justement qu'on est capables de convaincre tout le monde
puis qu'on embarque en arrière du fait français.
Mme Prince (Véronique) : …la
vaccination, est-ce que c'est le bon moment, effectivement, pour commencer à
ouvrir à différentes tranches d'âge, là, à la population générale? Est-ce qu'on
va y aller par tranches d'âge maintenant, là?
Mme Anglade : Bien, écoutez, l'objectif,
honnêtement, c'est de vacciner le plus de personnes possible le plus rapidement
possible. Donc, si on est capables d'avancer en ce sens-là, bien, faisons-le.
Mme Prince (Véronique) : Dernière
question, peut-être, sur l'immigration aussi. En fait, c'est qu'il y a beaucoup
d'immigrants qui sont en attente que leurs dossiers soient complétés. En fait,
il n'y a jamais eu autant de dossiers non traités, et Ottawa et Québec se
relancent la balle. Qu'est-ce qu'on doit faire avec ça?
Mme Anglade : Bien, le
ministère de l'Immigration, ça a été un champ de ruines laissé par Simon
Jolin-Barrette. Honnêtement, là, il est arrivé dans ce ministère-là, et, à la
sortie, on voit qu'il y a eu une augmentation de… Les plaintes ont quadruplé.
Il y a des taux d'attente extrêmement élevés, extrêmement longs, parfois six
fois plus longs que dans les autres provinces. On a des gens ici qui sont
installés chez nous, qui parlent le français, qui travaillent ici puis qui
décident de changer de province parce que justement on n'est pas capables
d'accélérer les processus. On perd du talent à un moment où on est à
148 000 personnes qui… 148 000 postes vacants. Donc, je pense que
c'est surtout un champ de ruines qui a été laissé par Simon Jolin-Barrette, et
on en voit le résultat, et c'est très mauvais pour le Québec, c'est sûr.
La Modératrice
: Merci.
On passe en anglais.
Mme Senay
(Cathy) : Good morning.
Mme Anglade :
Good morning.
Mme Senay (Cathy) : Yesterday, I heard many people commenting what Premier Legault said
during the budget estimates. They made a link with what happened to Philippe
Couillard in 2018, when he said that a little family could pay $75 per week for
groceries. Mr. Couillard paid this mistake in his failure to win the election.
What can be the price that Mr. Legault should pay with this mistake yesterday?
Mme Anglade : I think what it speaks to, it speaks mostly to the fact that he
doesn't realize that there's really a crisis. He doesn't realize that people
are really looking for housing right now, and they can't find anything that is affordable. It's speaks to the
fact that he's not connected to what's going on right
now on the ground. And it's not specifically to… This
is not specific to Montréal. It's
happening in different regions across Québec.
So that's what I think it
really speaks to. In terms of what I would like the Government to do, I would like the Government to recognize the situation, to recognize the situation the way we
asked them to recognize it last year, we're back in the same situation, worse,
and to actually act upon that.
Mme Senay (Cathy) : You said that you wanted to have a summit last year on this issue,
housing, but what can be, like, the solution number one on affordable housing,
having middle class families looking for an apartment not able to find one, and
panicking because it's too costly?
Mme Anglade : I'd say you have different alternatives. You have to play on the
fact that you have to get more housing available for the people. That's why we
talked about a tax that would be for the… for foreign owners to pay taxes like
we see in other cities, because that's how they've been addressing it in other
cities facing similar situations. But also it could be providing, increasing
specific money to certain people during that time, making things more
transparent as well when people are buying housing, because, like, when we were
talking earlier in French, they were saying, like, there are different
categories, there are the categories of people wanting to buy a house that
can't, there are people just trying to find housing and they can't. I mean, we
have to tackle all those issues because they're all intertwined.
M. Grillo (Matthew) : Other than the social housing, I mean, how does the Government step in here and do something? I
mean, how does the Government
get involved in this situation, other than building social housing?
Mme Anglade : Well, there are two things. Social housing is an issue for people
with very limited money. The situation that we're seeing today, we're not
talking only about social housing, we're also talking about purely housing,
like having the ability to have access. Can they provide direct supplement,
increase the supplement for some of those families? That could be one avenue.
Could we again talk about the taxes, to increase taxes to foreign owners and
increase the number of housing available in Montréal? That's another avenue. I
mean, these are the avenues. But it's also why we believe that we should be
talking about the crisis and finding solutions. These are two, three solutions
that we have on the table.
M. Grillo (Matthew) : What are your expectations from the Government today in terms of
vaccination?
Mme Anglade :
In terms of vaccination? I thought you were… In terms of vaccination, well, I
hope that we can move forward and make sure that we have additional people that
can get vaccinated. The sooner we get to that point, the better off we're going
to be ultimately.
M. Verville
(Jean-Vincent) : What are your
responsabilities, in terms of politicians, not you personally, but politicians?
because the social housing crisis is not something that happened two years ago.
It was built over the years, over 30 years maybe. So what are your
responsabilities? What part of the responsibility do you take as a government…
as a politician, I mean?
Mme Anglade : Well, I think, the fact that you're mentioning that we've been
seeing this, and another report mentioned that it's been happening, that's also
why we believe that we need to have a summit. I think also the COVID crisis has
increased the situation. And this is not a benign issue, this is a critical
issue. People are spending over 50%, 60%, 70% of what they're gaining on
housing. So, in order to fix this, that's why we believe also that there be a
summit in the long run.
M. Verville
(Jean-Vincent) : …two years ago. It's not only
the CAQ's responsibility. What part of your responsibility… Now that you see
that the crisis is so big, what is your part? What would you have done
differently then?
Mme Anglade :
I think, two years ago, I would have called a summit on this, because we were…
coming, and it was denied back then, but it's still denied today. Every time we
say that we should be acting. Now, we're facing the crisis, but we still have a
government that's not recognizing the situation. So, if we're not talking about
this to find the different solutions, well, we are in the situation we're in.
Again, you make a summit. We have a number of proposals that we brought to the
table around taxing, around additional money to some families. Now, we need to
get the Government to respond to that.
La Modératrice
:
Merci beaucoup.
Une voix
: …
La Modératrice
: Oh!
M. Authier (Philip)
: Good morning.
Mme Anglade :
Yes, that's fine, you can come here as well.
M. Authier
(Philip)
: Sorry, mam, sorry. Yesterday, in your debate with Mr. Legault over the notwithstanding clause,
it was like he was floating the idea of using it on signs, the sign laws. Do
you think it's time to open the debate about the signs now? It's not part of
your 27 points, I notice.
Mme Anglade :
Exactly, it's not part of my 27 points. And we believe that, with the
27 points, we could go… It's a solid proposal that we brought to the table
and we don't believe that you need to have the notwithstanding
clause. That's why you don't have it with the 27 proposals. I think
there are many things that can be done, with the rights of everybody being
respected in Québec.
M. Authier (Philip)
: Do you think their approach to the clause is a bit flippant? Like,
it's a powerful tool.
Mme Anglade : It's a powerful tool, and you have to be very careful how you use
it. I don't think they're very cautious in the way they use it. We've seen it
in Bill 21. We've seen… The bill was adopted under closure. So you see
that it has a… They're using it like they're using an access card. I mean, this
is your single biggest tool in order… from a legislative standpoint. So you
need to be careful how you want to use it, why you want to use it. And I'm not
going to provide a blank check to François Legault and say : Oh! yes, this
is a great idea. Like, I'm not going to do this, because we've seen how he
handled it with Bill 21.
M. Authier (Philip)
: …of the tone of that debate between you two yesterday?
Mme Anglade : Well, I think Mr. Legault wants to take very specific elements to
this… It's almost like he wants to define his own… be the defender of certain
values that he qualifies like Québec values. But, again, I'll repeat it, there
are many values for Quebeckers,
equality between men and women, value of the French language, value of debates,
as well, in a pluralist society, and I think, all of them, we need to respect
them. And he's not the owner of all of them, certainly not.
M. Authier (Philip)
: Thank you.
La Modératrice : Merci beaucoup.
Mme Anglade : Thank you.
(Fin à 8 h 56 )