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Conférence de presse de M. François Legault, premier ministre, et M. Christian Dubé, ministre de la Santé et des Services sociaux

Situation au Québec quant à la COVID-19

Version finale

Le mardi 27 avril 2021, 13 h

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Treize heures cinq minutes)

Le Modérateur : Bonjour et bienvenue à chacun d'entre vous. Alors, prendront la parole le premier ministre du Québec, François Legault, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, et le directeur national de Santé publique, Dr Horacio Arruda. M. Legault, la parole est à vous.

M. Legault : Oui, merci. Bonjour, tout le monde. Avec le Dr Arruda puis le ministre de la Santé, on a passé au moins deux heures hier soir avec des experts de l'INSPQ, de l'INESSS, de la Santé publique à regarder les données comme il faut, région par région. Et, bien, écoutez, bonne nouvelle : les mesures fonctionnent et la situation s'améliore. Donc, la situation s'améliore, entre autres, avec une baisse du nombre de cas, un plafonnement, puis dans certains endroits, même, une baisse du nombre d'hospitalisations. Donc, évidemment, ça nous rend optimistes, mais un optimisme prudent.

On est vraiment en train de sortir du tunnel, mais il faut faire attention pour ne pas se faire frapper par le train. Donc, il faut s'assurer, oui. On va vous annoncer aujourd'hui quelques assouplissements, mais il faut vraiment que ça se fasse graduellement, surtout quand on regarde ce qui se passe ailleurs. Vous le voyez, en Ontario, ils sont rendus hier à 3 265 cas, alors que nous, on en a eu 899. En Ontario, ils sont rendus à 2 336 hospitalisations, nous, on est à 667. Donc, on voit que ça peut exploser rapidement. Puis il n'y a pas besoin d'aller loin pour le voir. Puis il y a quand même des liens entre le Québec et l'Ontario, donc il faut être extrêmement prudent pour la suite des choses.

Je vais y aller région par région. Commençons par les trois régions qui continuent de nous inquiéter le plus. D'abord, la région où c'est le plus difficile, c'est l'Outaouais. En Outaouais, oui, il y a eu une baisse du nombre de cas, mais, quand on regarde le taux de tests positifs, il y a quand même une amélioration, là, on est passés de 10,8 % à 8,5 %. Mais il faut comprendre, la moyenne au Québec, là, c'est maintenant 2,9 %. Donc, l'Outaouais est à 8,5 %, c'est vraiment la région où il y en a le plus. Bon, déjà, on avait aussi un réseau hospitalier qui était serré. Actuellement, on a vraiment atteint la limite du nombre de lits qui étaient prévus pour les patients COVID, donc il y a des patients qui ont été transférés dans les Laurentides. Donc, il n'y a vraiment, là, aucune marge de jeu en Outaouais. C'est pour ça qu'en Outaouais je vous annonce qu'on va prolonger les mesures d'urgence pour une semaine additionnelle, donc du 3 mai au 9 mai.

Dans Chaudière-Appalaches, le taux de tests positifs est encore élevé, mais on a eu une amélioration, on est passés de 7,5 % à 6,6 % au cours de la dernière semaine. Mais il faut comprendre, là, que les cas ou une grande partie des cas sont concentrés en Beauce et dans Les Etchemins. Donc, c'est très difficile pour les hôpitaux dans ce coin-là. On a été obligés de transférer des patients à Sherbrooke, à Rimouski, donc, il n'y a vraiment plus de place, là, dans le système hospitalier dans Beauce-Etchemin.

Évidemment, il y a la région juste à côté, Capitale-Nationale, où on a beaucoup d'hôpitaux, où la situation s'améliore de façon importante. Dans la Capitale-Nationale, au cours de la dernière semaine, le taux de tests positifs est passé de 6 % à 4,2 %. Donc, j'en profite pour dire un énorme merci à tous les citoyens de la Capitale-Nationale qui ont sûrement fait des efforts, là, dans les dernières semaines, et ça donne des résultats. La situation… il y a encore un peu de lits disponibles, pas beaucoup. Mais ce qui est encourageant, c'est quand on demande à nos experts de regarder des projections pour les deux, trois prochaines semaines… prévoient qu'à Québec le nombre d'hospitalisations devrait baisser dans les prochaines semaines.

Donc, je vous annonce qu'on va se permettre d'ouvrir les écoles primaires dès lundi prochain, donc le 3 mai, dans tous les centres de services de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches, sauf les écoles du centre de services Beauce-Etchemin et les écoles de la MRC Bellechasse, qui sont dans le centre de services des Collines, mais qui est aussi, là, très affecté. Puis pourquoi on fait ça dans la Beauce et Les Etchemins? Bien, parce qu'il y a beaucoup de transmission communautaire puis il n'y a plus vraiment aucune marge de manoeuvre dans le système hospitalier.

Par contre, dans les deux régions, Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches, on va garder les autres mesures. Ça veut dire… les écoles secondaires, malheureusement, vont rester fermées. On va garder le couvre-feu à 8 heures et on va garder les commerces non essentiels fermés. Donc, on y va vraiment graduellement en ouvrant seulement les écoles primaires.

Bon, pour Montréal et Laval, toujours pas l'explosion attendue. Donc, nos mesures fonctionnent vraiment bien. À Montréal, le taux de tests positifs est passé de 3,8 % à 3 %, puis, à Laval, il est passé de 3,4 % à 2,9 %. Donc, on voit, là, vraiment, que, un, la situation s'est améliorée, est rendue à un niveau beaucoup plus bas. En plus, il y a une marge de manoeuvre du côté des hôpitaux, hein? Même les docteurs qui sont responsables de ça, Christian leur a posé plusieurs fois la question, puis ils nous disent : Il y a une marge de manoeuvre.

Et, en plus, les experts de l'INESSS puis l'INSPQ prévoient que, dans les prochaines semaines, il va continuer d'y avoir une baisse du nombre d'hospitalisations à Montréal et Laval. Donc, je vous annonce que, dès lundi prochain, le 3 mai, à Montréal et à Laval, on va faire passer le couvre-feu de 8 heures à 9 h 30. Donc, je pense, ça va faire du bien à beaucoup de monde.

Pour les autres régions, on peut dire que la situation est sous contrôle pour l'instant, puis je dis bien «pour l'instant», parce qu'on va le répéter, avec les variants, il faut être très prudent. Il n'y a aucune région qui est à l'abri d'une explosion de cas.

Pendant ce temps-là évidemment, aussi, ce qui nous aide, c'est qu'on continue de vacciner, puis ça se passe bien de ce côté-là. Depuis ce matin, les personnes qui sont handicapées ou les proches aidants peuvent se faire vacciner. Par contre, je veux passer un message aux personnes handicapées puis aux proches aidants. On n'a pas vu beaucoup d'inscriptions ce matin, puis je veux vous dire que bientôt le ministre de la Santé va ouvrir la vaccination à tous les Québécois. Donc, c'est important, là, si vous voulez passer devant eux autres, si vous voulez... Puis je pense que c'est normal que les personnes handicapées et les proches aidants passent devant les autres. C'est la même chose, à partir de demain, pour les femmes enceintes. C'est important de s'inscrire rapidement avant qu'on ouvre la vaccination de masse.

Peut-être un sujet que j'ai beaucoup entendu depuis quelques jours, entre autres certains syndicats, Québec solidaire, qui demandent qu'on donne un bloc de quatre heures de congé payé à tous les employés. Bon, d'abord, c'est important de dire que ce n'est pas comme une élection, là, qui se passe juste un jour. Dans toutes les régions, il y a des endroits où on peut se faire vacciner le soir, les fins de semaine. On a envoyé le message aussi aux ministères puis aux réseaux d'être flexibles, d'être accommodants. Puis je fais un appel aussi à tous les employeurs privés : S'il vous plaît, soyez flexibles, soyez accommodants.

Mais il y a certains secteurs où c'est plus difficile. Prenez, par exemple, les enseignants. Tout le monde sait, au Québec, qu'on manque d'enseignants, donc ce n'est pas facile de trouver un enseignant remplaçant. Donc, on ne veut pas non plus priver les enfants d'enseignement, donc c'est pour ça que je dis : flexibles, accommodants. Je pense que, si on travaille tous ensemble, de bonne foi, on va être capables de continuer à donner les services que je dirais, entre guillemets, essentiels et s'assurer que tout le monde se fasse vacciner.

Bon, évidemment, il y a beaucoup de questions sur qu'est-ce qui s'en vient dans les prochaines semaines ou dans les prochains mois, quand est-ce qu'on va ouvrir quoi, qu'est-ce qu'on va avoir le droit de faire cet été. Donc, moi aussi, j'ai hâte, le ministre de la Santé aussi a hâte. Je veux juste vous dire, on est en train, avec la santé publique, de se faire une séquence, là. Probablement qu'on ne sera pas capables de vous donner des dates pour chaque élément de la séquence, mais je pense qu'on peut regarder, puis c'est ce qu'on fait, on regarde des exemples où il y a des taux de vaccination élevés, par exemple en Israël, au Royaume-Uni, pour utiliser ça comme modèle puis être capables de répondre le plus possible à qu'est-ce qui s'en vient.

Évidemment, notre système, d'abord, va être en place puis il va rester en place. Donc, il y a des zones qui vont passer du rouge au orange, puis du orange au jaune, puis du jaune au vert. Mais, au-delà de ça, est-ce qu'on va pouvoir aller voir un spectacle, aller dans un festival? Est-ce qu'on va pouvoir se rassembler? Combien de personnes vont pouvoir se rassembler cet été, au mois de juin, etc.? Je comprends, là, que les gens voudraient une indication. La réponse facile, c'est que c'est trop tôt pour le dire, mais on insiste fort, quand même, pour au moins avoir une séquence.

Donc, je termine en vous disant : On est en train de gagner la bataille contre la troisième vague. On a les trois conditions gagnantes, que je pourrais dire, là, qui sont réunies.

D'abord, la chaleur, on le sait, que le virus n'aime pas la chaleur puis on peut s'attendre à ce que, dans les prochaines semaines, les prochains mois, il va faire de plus en plus chaud. On arrive aussi à la fin de l'année scolaire, donc les universités, ensuite les cégeps, ensuite les écoles primaires et secondaires.

Puis la vaccination va bien. On est à 33 %. On est deuxièmes au Canada, tout de suite après la Saskatchewan. On est avec un taux plus élevé que les grandes provinces comme l'Ontario, l'Alberta puis la Colombie-Britannique. Donc, ça va bien, mais on n'a pas l'espèce d'immunité communautaire qui est nécessaire pour être vraiment capables d'ouvrir. Donc, on est très confiants, puis le ministre de la Santé est très confiant, qu'on va atteindre notre objectif que 75 % des personnes éligibles soient vaccinées d'ici le 24 juin.

Puis, juste vous donner un ordre de grandeur ou une idée, on va commencer l'été 2021 en bien meilleure position que l'été 2020 à cause de la vaccination. Donc, quand même, il y a lieu d'être optimiste. On est en train d'arriver au bout du tunnel. Encore une fois, je dis merci à tous les Québécois qui ont fait des efforts pendant toute cette année, mais il faut être encore prudent pendant quelques semaines. Ce ne serait pas le temps de se faire frapper par le train en sortant du tunnel. Donc, il nous reste encore un petit bout de chemin à faire dans le tunnel et on arrive bientôt à destination. Merci beaucoup.

Good afternoon, everyone. Our experts tell us that we can be optimistic, but we also need to be careful. We're getting out of the tunnel, but the train of the third wave will hit us if we don't progress gradually.

In Outaouais, the situation is improving, but it remains critical. Our hospitals are at the limit of COVID patients. That's why I'm announcing that we'll keep the same restrictions until May 9th.

In the Québec region, it's getting better in certain areas, but the problem is now concentrated in Beauce and Lac-Etchemin. That is why I'm announcing that we'll reopen primary schools on May 3rd with the exception of Beauce, Lac-Etchemin and a part of Bellechasse. We'll keep the other restrictions until May 9th.

In the Montréal region, the restrictions are working. The number of hospitalizations is expected to decrease in the coming weeks. So, I'm announcing that the curfew will now be at 9 :30 p.m. in Montréal and Laval starting next Monday.

Elsewhere in Québec, the situation is under control for the moment, but we have to stay very careful. We must continue to resist the third wave as we continue vaccination. If we continue like this, we should have a great summer. We still have a few weeks of caution ahead of us, but we'll soon reach our destination. Thank you.

Le Modérateur : Merci. Nous... Oui.

M. Legault : Je voudrais maintenant passer la parole au Dr Arruda, qui a quand même une nouvelle, là, à vous donner.

M. Arruda (Horacio) : Bon. Écoutez, vous avez constaté comme moi toutes les... le mal que ce virus peut nous faire avec des décès, des complications. Et notamment on sait que le virus lui-même peut entraîner des embolies, des thromboses et plein d'autres complications au niveau du système sanguin. C'est encore clair que le virus tue, c'est encore clair que le virus rend malade, c'est encore clair que les vaccins protègent, bien entendu, contre ça. Mais quelquefois, malheureusement, il y a des complications, qui sont très rares. D'ailleurs, on vous l'avait dit qu'il y avait des cas de thrombose associés avec le vaccin AstraZeneca ou Covishield.

C'est avec une tristesse que je tiens à vous annoncer qu'on vient d'avoir notre première patiente qui est décédée d'une thrombose cérébrale suite à une vaccination d'AstraZeneca. J'aimerais présenter mes plus sincères sympathies et condoléances à la famille. C'est un événement qui est rare. On savait que ça risquait d'arriver, on a à peu près un risque d'un par 100 000 doses à date, actuellement, c'est le premier décès. Je pense que c'est le premier décès qui a été déclaré au Canada, à ma connaissance. C'est un phénomène qui est attendu, mais il faut que vous compreniez que le risque à la maladie fait que la vaccination demeure encore un élément. On a, bien entendu, mis une limite de 45 ans pour ce vaccin-là.

Et donc, actuellement, je pense que c'est triste. C'est une nouvelle... Et, encore une fois, mes plus sincères condoléances à la famille. Parce que, quand on va se faire vacciner, ce n'est pas pour être malade, mais c'est une conséquence. Et les vaccins AstraZeneca et Covishield vont sauver probablement plus de vies, mais, dans ce cas-là, ça a été une histoire qui est triste. Ça fait que je voulais quand même partager cette information-là avec vous en toute transparence. Il faut savoir qu'on vient d'avoir la confirmation il y a à peine une heure du laboratoire d'Hamilton, qui confirme les anticorps qui sont créés et qui font un problème de plaquettes, avec des thromboses. Merci.

Le Modérateur : Merci, Dr Arruda. Nous allons maintenant entreprendre la période des questions des membres de la Tribune de la presse avec François Carabin, Metro.

M. Carabin (François) : Bonjour, messieurs. Je vais prendre la balle au bond, Dr Arruda. J'aimerais vous poser une question, puis peut-être que M. Dubé pourra s'insérer là-dedans. Qu'est-ce que ça change, si changement il y a, à votre stratégie de distribution d'AstraZeneca, ce cas-là?

M. Arruda (Horacio) : Bien, si vous me permettez, je pense qu'actuellement ça ne change pas la donne parce qu'il faut aussi voir qu'il y a eu plusieurs doses qui ont été données, notamment en Angleterre, avec des cas de thromboses qui ont été, à ce niveau-là, de 1 sur 100 000, donc on s'attendait à ça. Malheureusement, c'est malheureux, et, malgré le traitement qui a été donné, dans ce cas-ci, ça n'a pas fonctionné. Il y a d'autres types de thromboses qui sont traitées et qui évoluent très bien.

N'oubliez pas qu'ici on est en balance de risques, hein? La maladie, elle donne aussi ces complications-là. Et donc, pour le moment, ça va aussi dans la perspective de la raison pour laquelle, au Québec, on a décidé d'abaisser l'âge jusqu'à 45 ans et ne pas aller plus bas pour le moment dans le contexte de notre épidémiologie. Si on avait eu beaucoup plus de cas au Québec, on aurait pu descendre plus bas, jusqu'à 30, comme d'autres provinces. Mais pour le moment, ça ne devrait pas changer notre stratégie.

M. Dubé : Bien, peut-être, M. Carabin, là, je dirais que, premièrement, là, je pense qu'on est tous au même endroit, d'offrir nos condoléances à la famille. Ça, c'est la première chose. On le savait, puis je pense que, quand on disait aux gens de prendre cette décision-là de façon éclairée, on savait que des complications graves, il y en avait une sur 100 000. Et il faut penser qu'on a eu, à date, plus de 400 000 personnes qui ont été vaccinées avec AstraZeneca, puis avec celui-là, il y avait, je pense, quatre cas sous examen. Ça fait qu'on est exactement, malheureusement, dans la moyenne, mais on a quand même réussi à vacciner 400 000 personnes qui ont moins de chance d'avoir la COVID. Alors, c'est triste, mais c'est quelque chose qu'on s'attendait. Et dans la mesure où on va être capable de continuer à vacciner c'est le genre de risque que, malheureusement, on doit prendre, mais je pense que c'est la bonne chose à faire.

M. Carabin (François) : Merci. Ma deuxième question est pour M. Legault, sur le couvre-feu à Montréal. Bon, ça fait quelques semaines maintenant qu'il a été ramené à 20 heures. Quel impact vous avez vu réellement sur la transmission, vous, à Montréal et à Laval? Puis quand est-ce que les Québécois peuvent s'attendre à le voir disparaître, ce couvre-feu-là?

M. Legault : Bien, écoutez, d'abord, les gens de la Santé publique, pour les avoir torturés pendant deux heures hier soir, moi et le ministre de la Santé, c'est toujours difficile d'associer une mesure avec un résultat parce qu'il y a un ensemble de mesures, il y a une situation qui est différente d'une région à l'autre, il y a une présence des variants qui est différente d'une région à l'autre. Donc, les spécialistes ne veulent jamais vraiment se commettre directement sur l'impact d'une mesure.

Maintenant, la deuxième partie de votre question, bien, ça rejoint ce que je vous disais tantôt. C'est que moi aussi j'ai hâte de voir quelles vont être les prochaines étapes, dans quel ordre et puis à peu près quand. Et on travaille là‑dessus actuellement avec la Santé publique pour se faire une séquence, même si probablement dans les prochains jours on ne pourra pas vous donner une date précise à côté de chaque séquence, mais au moins qu'on sache qu'est-ce qui s'en vient puis à peu près quand.

Le Modérateur : Claudie Côté, TVA.

Mme Côté (Claudie) : Bonjour à vous trois. J'ai une question d'abord concernant la vaccination. Donc, peut-être M. Dubé, là-dessus. Bon, dans les prochaines semaines, on va commencer la vaccination de masse. Ce n'est pas la première fois qu'on vous pose la question, mais c'est la première fois qu'on est aussi près de la vaccination de la population générale. Alors, j'aimerais ça savoir comment ça va fonctionner à ce moment-là. Est-ce que c'est encore le groupe d'âge ou ça va être premier arrivé, premier servi sur le site Clic Santé? Ça va être sans rendez-vous? Est-ce que vous pouvez donner un peu plus d'information, là?

M. Dubé : Bien, j'aimerais ça vous en donner un peu plus, mais pas aujourd'hui parce qu'on est en train d'essayer de finaliser. Moi, ce qui est important pour moi aujourd'hui, là, c'est nos deux derniers groupes, puis le premier ministre l'a mentionné, mais j'aimerais ça le rappeler. Autant pour les personnes avec des maladies chroniques et les personnes avec certains handicaps, là, qui peuvent se faire vacciner ce matin, puis je vais répondre à votre question, mais on n'a pas eu les taux d'adhérence aux rendez-vous qu'on s'attendait d'avoir, puis peut-être pour deux raisons. Peut-être parce que ça fait seulement quelques jours, là, puis, moi, je vous dis, on le suit sur nos sites web à toutes les heures.

J'aimerais ça m'assurer que les gens qui ont peut-être eu plus de difficulté à réserver pour toutes sortes de raisons puissent avoir les réservations. On a ouvert plus de 900 000 rendez-vous pour ces deux catégories de personnes là depuis jeudi passé, puis il reste encore beaucoup de rendez-vous disponibles.

Alors, je pense que pour être correct envers cette population-là qui attendait d'être vaccinée depuis plusieurs semaines, je pense qu'il faut les respecter. Puis on se donne encore quelques jours, là, puis quelques jours, on peut varier parce que c'est sûr qu'on ne laissera pas des vaccins sur les tablettes. Alors, si jamais ces personnes-là, pour x raisons, ont déjà été vaccinées dans d'autres groupes parce que c'était un groupe qui n'était pas relié à l'âge, hein, vous vous souvenez. Alors, donc, c'est pour ça que je pense qu'on veut prendre encore quelques jours pour s'assurer…

Et c'est pour ça qu'on le répète aujourd'hui, là : Si vous êtes dans ces deux catégories-là, n'hésitez pas à aller prendre vos rendez-vous. Mais c'est pour ça aussi qu'on reparle aux professeurs puis aux services essentiels, les policiers, ce sont toutes des personnes maintenant qui peuvent prendre des rendez-vous, alors…

Je vous le dis, là, moi, je les vois, les statistiques, là, à toutes les heures. Il y a encore pas mal de rendez-vous pour tout le mois de mai parce que c'est 900 000 rendez-vous qu'on a ajoutés pour le mois de mai. J'aimerais vous… peut-être jeudi ou vendredi, parce qu'on va se revoir encore cette semaine, je vous dirai la tendance qu'on a vue dans les rendez-vous, puis si, à ce moment-là, c'est le bon moment d'ouvrir à la population, on le verra avec le bureau du premier ministre. Mais je pense qu'on est encore un petit peu à attendre de voir comment va se faire la tendance de ces deux groupes-là, pour moi, qui sont très importants en ce moment.

Mme Côté (Claudie) : Merci. Maintenant, justement, je continue sur la vaccination. Bon, il y a certaines personnes qui sont vaccinées depuis longtemps. On commence à avoir les deuxièmes doses. Il semble avoir des fois une certaine confusion sur les comportements à adopter, là. Donc, une personne qui a été vaccinée, là, est-ce qu'elle peut voir, théoriquement, ses enfants si ceux-ci ont été vaccinés aussi? C'est quoi les règles à suivre, parce qu'il y a certaines personnes qui ont hâte, là, de pouvoir voir un membre de la famille?

M. Dubé : On a tous hâte. Je vous comprends, Mme Côté. Pour le moment, on recommande de ne pas faire de changement aux mesures sanitaires parce qu'il n'y a pas encore de… On n'est pas toujours capable de savoir qui exactement a eu… quel est… quelqu'un, on le sait, on est vacciné aujourd'hui, mais ça va prendre encore deux, trois semaines avant d'avoir l'effet. Moi, je pense qu'on est… c'est encore un peu tôt. Je pense que tout le monde… on les voit, là, les gens qui se font photographier après leur vaccin, ils sont tous heureux.

Mais soyons prudents en ce moment de bien suivre les mesures sanitaires même si on a été vacciné. Lorsqu'il y aura encore plus d'effets, comme le premier ministre l'a dit, dans la population, je pense qu'enfin on va être capables d'arriver avec ces points-là. On ne retardera pas, on a demandé à la Santé publique, puis je vous dirais que, d'ici quelques jours, on va être capables de vous revenir avec des positions beaucoup plus claires là-dessus.

Le Modérateur : Marie-Michèle Sioui, Le Devoir.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Bonjour à tous les trois. Si vous pouviez, dans un premier temps, confirmer que la victime est une femme de 54 ans de la Montérégie, ce serait apprécié. Ensuite, ma question, j'aimerais la poser à vous, M. le premier ministre, parce que vous avez déployé des efforts importants pour faire des embauches dans les CHSLD. Vous venez de perdre une employée qui avait dénoncé une situation qu'elle jugeait inacceptable là où elle travaillait. Qu'est-ce que vous allez faire pour Mme Labelle?

M. Legault : Je vais commencer peut-être par la dame qui est décédée.

M. Arruda (Horacio) : Vous comprendrez que, pour des raisons de confidentialité, je ne peux pas être trop précis, mais, je vais vous dire, effectivement c'est une femme entre 50-65 ans. Maintenant, quant à la région, je pense que ce n'est pas… d'intérêt public. Ça ne change rien, qu'on soit dans une région ou une autre. Ça fait que, pour des raisons épidémiologiques, vous comprendrez que — et de confidentialité — j'arrêterais ici.

Le Modérateur : M. le premier ministre.

M. Legault : Oui, bien, concernant la femme qui a été congédiée, c'est préoccupant. On s'est donné des mécanismes pour que les lanceurs d'alerte soient protégés. Donc, j'ai demandé au ministre de la Santé de faire une enquête complète pour voir ce qui est arrivé.

Le Modérateur : Mme Sioui, une autre question?

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Je m'excuse. Je pensais que vous aviez quelque chose à ajouter. En fait, je voulais juste être certaine. Est-ce que vous allez aussi fouiller le dossier des autres employés, des résidents, des autres personnes qui ont rapporté une problématique? Là, je comprends qu'il y a des vérifications au sujet de la lanceuse d'alerte, mais, sur le fond, est-ce qu'on a parlé aux personnes qui ont interpellé les patrons, là, quand même, avant d'aller dans les médias?

M. Dubé : Bien, écoutez, j'avais été impliqué dans le cas. Rappelez-vous, quand j'étais au Trésor puis il y avait eu le lanceur d'alerte à l'Agriculture, j'avais été impliqué pour réinsérer cette personne-là, puis ce que je me souviens très bien, puis c'est ce qu'on va faire, là, suite à la demande du bureau du premier ministre, c'est de s'assurer que les procédures, mais, je dirais, des deux côtés, autant du côté de l'employé que de l'employeur, ont été bien suivies. Puis je m'explique. Par «procédure», là, lorsqu'un employé a conscience d'une alerte qu'il devrait faire, mais il y a une procédure à suivre. Il doit contacter des personnes, puis etc. Et, la même chose pour l'employeur, l'employeur doit s'assurer que le réseau est là, disponible pour lui.

Alors, c'est pour ça que je pense qu'avant de faire des commentaires, là, on a décidé... Même si ça s'est rendu jusqu'au commissaire aux plaintes, ma collègue Marguerite Blais est allée sur place pour voir… Je pense que ça vaut la peine... Moi, en tout cas, je m'engage, là, je l'ai dit au premier ministre, à creuser à fond le dossier, comme on l'avait fait au moment du dossier de l'Agriculture. Puis, dans les prochaines semaines, on va avoir une idée plus claire de ce qui est vraiment arrivé.

Le Modérateur : Véronique Prince, Radio-Canada.

Mme Prince (Véronique) : Oui, bonjour à vous trois. En fait, j'aimerais vous entendre… Bien, premièrement, peut-être, sur l'Est du Québec, avant de passer à un autre sujet, là, j'aimerais savoir la situation dans l'Est du Québec, à quel point ça vous inquiète, par exemple, dans le Bas-Saint-Laurent. Mais j'aimerais aussi vous amener sur la Côte-Nord. Il y a des régions, quand même, où, même si les cas ne sont pas nombreux, pour ce qui est du ratio par rapport à la population, c'est critique, quand même, là.

M. Dubé : Peut-être Dr Arruda peut commencer là-dessus.

M. Arruda (Horacio) : Écoutez, c'est clair qu'on est en surveillance étroite, notamment, du Bas-Saint-Laurent et de la Côte-Nord, actuellement. On est en constante discussion avec le directeur de la Santé publique des deux régions. Il semble y avoir, particulièrement du côté Ouest de... le Bas-Saint-Laurent, des cas reliés à la transmission communautaires, à des rassemblements, qui sont présents. Le directeur de la Santé publique a dit que ça le préoccupait beaucoup, qu'il n'était pas prêt à aller nécessairement en mesures d'urgence, mais que, si la situation ne s'améliore pas, c'est peut-être la prochaine étape. Du côté de la Côte-Nord, qui sont dans un palier orange, actuellement, il y a des éclosions qui sont associées, notamment, à certains milieux scolaires dans une zone particulière autour de Baie-Comeau. C'est encore sous surveillance, puis, si jamais la situation continue à se dégrader ou qu'on ne voit pas une inversion, on va agir en conséquence.

Mme Prince (Véronique) : M. Legault, j'aimerais vous entendre sur le port de Montréal. On est rendu à une loi spéciale. C'est ce que vous souhaitez, hein?

M. Legault : Oui, absolument. J'ai eu l'occasion d'en discuter, il y a quelques semaines, quand j'avais rencontré en privé Justin Trudeau. Il m'avait assuré qu'on agirait… que le gouvernement fédéral agirait rapidement. Avec l'année qu'on vient de connaître, ce n'est pas le temps de faire mal à l'économie puis ce n'est pas le temps non plus d'envoyer un signal que les marchandises seraient mieux reçues ou expédiées d'un port américain, là. Donc, bon, ces gens-là, au port de Montréal, gagnent, je pense, en moyenne, 125 000 dollars par année, donc je pense qu'il est temps que ça soit réglé, là. Puis je suis content de voir que le gouvernement fédéral va probablement déposer un projet de loi, dès aujourd'hui, une loi spéciale de rappel au travail.

Le Modérateur : Oliver Bossé, Le Soleil.

M. Bossé (Olivier) : Bonjour, messieurs. Est-ce qu'évidemment, si la situation suit les projections, si ça continue comme ça, est-ce qu'on peut penser que les élèves du secondaire vont rentrer le 10 mai?

M. Arruda (Horacio) : Comme vous savez, 10 mai, c'est deux semaines plus tard, deux, trois semaines plus tard, c'est une éternité, en… On va y aller par étapes, hein, on va vraiment y aller par étapes. Vous savez que nous, là, dès qu'on peut permettre aux élèves d'avoir accès à la meilleure approche pédagogique, qu'on le fait. On le fait en primaire parce que les impacts au primaire sont beaucoup plus grands. Il faut voir qu'au secondaire il y a quand même eu des approches qui ont été développées, là. Mais on va le faire puis on va travailler ça toujours, aussi, en collaboration avec notre ministère de l'Éducation, là, qui est en mesure, même, de voir sur le terrain quelles sont la réceptibilité et l'acceptabilité à la fois par le milieu scolaire et les parents.

M. Legault : …priorité pour moi, là, puis je ne manque jamais une occasion d'en parler avec la Santé publique.

M. Arruda (Horacio) : Je peux vous le confirmer.

M. Bossé (Olivier) : Une question peut-être plus pour M. Dubé. Est-ce que vous avez eu une idée de la proportion des enseignantes et des enseignants qui sont vaccinés et qui retournent le 3, qui retournent lundi? Est-ce qu'on le sait?

M. Dubé : En proportion, non, on ne le sait pas. Ce n'est pas une donnée qui nous est disponible par le ministère de l'Éducation.

M. Bossé (Olivier) : …de travail, on ne le sait pas?

M. Dubé : Non, non. Mais, encore une fois, je le répète, pour les enseignants, là, parce que c'est un des groupes pour qui ça serait difficile de donner le fameux quatre heures, parce qu'on n'est pas capables de trouver les remplacements qui pourraient se faire… Alors, c'est pour ça que je le répète aujourd'hui, de profiter qu'on est au début de l'ouverture des 900 000 rendez-vous, que ces gens-là, les professeurs, notamment, puissent prendre les rendez-vous, parce qu'il y en a à toutes les heures disponibles, là. Alors, moi, je les invite à prendre le rendez-vous.

Puis il y avait eu beaucoup de demandes… Je me permets de rajouter ça à votre question, c'est toute la question des femmes enceintes. On avait demandé à la Santé publique de nous arriver avec un avis aujourd'hui, ce qu'ils ont fait pas plus tard que ce matin. Ça fait que, je pense, ça, c'est une autre très bonne nouvelle, que les femmes enceintes… On dit, au Québec, il y a à peu près 80 000 naissances par année. Alors donc, il y a peut-être des femmes qui ont déjà été vaccinées, par exemple, dans les travailleurs de la santé, mais c'est près de quand même 80 000 personnes qui pourraient être vaccinées si les femmes décident d'y aller. Donc, profitons de cette ouverture de nombreux rendez-vous pour aller le chercher. Puis on aura quand même à faire la suite dans ça dans les prochains jours.

Le Modérateur : Louis Lacroix, Cogeco.

M. Lacroix (Louis) : Bonjour, M. le premier ministre, M. le ministre de la Santé, Dr Arruda.

Ma première question est pour vous, M. Legault. Quand, dans la première, deuxième vague, même troisième vague, il y avait des décès, vous avez démontré beaucoup d'empathie. Vous avez été touché, on l'a vu, par ces décès. Dans le cas qui nous occupe, de la personne qui meurt à la suite d'une vaccination, quel est votre sentiment, parce que… Est-ce que vous avez un sentiment… Je ne veux pas que ce soit mal pris, là, mais est-ce que vous avez une impression de responsabilité, en ce sens que vous êtes celui qui prenez les décisions, ultimement? Alors, qu'est-ce que ça suscite chez vous, ce premier décès malheureux lié à la vaccination?

M. Legault : Bien, d'abord, je suis triste de savoir qu'une femme de 54 ans, en pleine forme, est décédée parce qu'elle a été vaccinée. C'est dur à prendre. En même temps, bien, on le savait, là, puis on avait une expérience ailleurs dans le monde, où on disait : Il y a un risque une fois sur 100 000. Là, ça devient une question de balance des inconvénients. Tantôt, je vous disais : On ouvre les écoles primaires à Québec. Bien, c'est un risque, ça aussi, c'est possible que parce qu'on ouvre les écoles primaires à Québec, il y a peut-être des parents, des grands-parents, qui vont être infectés puis qui pourraient peut-être mourir. Mais, dans la balance des inconvénients, qu'autant d'enfants ne soient pas à l'école depuis des semaines, bien, c'est mauvais aussi. Donc, il faut essayer de peser le pour, le contre, voir où il y a le moins d'inconvénients. Puis, comme le disait le Dr Arruda, bien, si on a vacciné 400 000 personnes AstraZeneca, c'est 400 000 personnes qui ont beaucoup moins de risque d'attraper la COVID, d'être hospitalisées puis, éventuellement, de décéder. Donc, dans la balance des inconvénients, je continue à penser que c'est un risque calculé, mais, évidemment, quand on pense à cette femme-là, sa famille, ses proches — bien, d'abord, j'offre toutes mes sympathies — puis c'est… c'est dur.

Une voix : Oui, allez-y.

M. Arruda (Horacio) : Oui, si vous me permettez, parce que je suis responsable, avec mes équipes, du programme d'immunisation. Vous savez, ça met un visage sur une statistique puis, pour nous, les statistiques, c'est toujours des personnes. Puis, il n'y a pas moyen de savoir qui est la personne qui va réagir comme ça, parce que s'il y avait moyen, on le ferait, on ne donnerait pas le vaccin. Ça fait que c'est vraiment une balance de risques, puis, etc. Puis, ça nous attriste beaucoup, là, je peux vous dire que l'équipe, mes équipes, qui font la surveillance des effets secondaires, puis, etc., là. Quand on voit ce genre d'histoire là, ça nous touche puis on aurait rien que le goût de faire un «hug» à la famille en comprenant qu'elle n'est pas allée se faire vacciner pour mourir, mais c'est rare, puis on ne peut pas le prévoir, mais le vaccin demeure encore, pour l'ensemble du Québec, un grand bénéfice.

M. Lacroix (Louis) : Mon autre question, peut-être, s'adresse davantage à M. Dubé. La semaine dernière, la santé publique fédérale disait que, pour atteindre un certain niveau de normalité ou de liberté, il faudrait que 75 % de la population soit vaccinée. Ça, il semble qu'on va l'avoir atteint, quelque part, au 24 juin. Mais on parlait aussi de 20 % de gens qui auraient reçu une deuxième dose. Est-ce que vous pensez… D'abord, est-ce que vous partagez cette analyse-là? Et, est-ce qu'on aura atteint ou quand aurons-nous atteint ce niveau-là, c'est-à-dire 75 % plus 20 % de deuxièmes doses?

M. Dubé : Bien, sur la question «Est-ce que c'est la bonne chose à obtenir», je vais laisser le Dr Arruda parce que c'est lui l'expert, moi, ce que je vous dis : Avec le programme de vaccination qu'on a en cours, en ce moment, 75 % de la population qui est... — puis on s'entend bien là, on le publie une fois par semaine — c'est des gens de 16 ans et plus qui sont notre population admissible puis on a pris 75 % de ça. C'est ça qu'on s'est engagé à livrer pour le 24 juin.

Maintenant, dans les nouvelles statistiques qu'on a mises aussi, on a mis qu'on aurait 500 000 deuxièmes doses qui seraient à la même date et qui sont principalement des CHSLD, les RPA et nos employés de la santé. Moi, j'aime mieux le mettre dans... Plutôt que de mettre en pourcentage de population, j'aime mieux le mettre dans ces trois catégories de personnes là, parce que c'est eux qu'on s'est engagés à respecter le 16 semaines. Ça va?

Alors donc, pour le moment, c'est là qu'on est. Je pourrai vous fournir, peut-être, dans les prochains jours… voir comment ça le fait en pourcentage de population. J'aime bien les chiffres. Mais je vous dirais qu'en ce moment ce qu'on suit, c'est le 5,3 millions pour la première dose, ce qui représente le 75 %, et 500 000 de deuxièmes doses pour la même date, ce qui représente les trois grandes catégories.

M. Lacroix (Louis) : On parle de 10 %, là, si je calcule bien?

M. Dubé : Bien, c'est exactement… sauf qu'est-ce qu'on serait capables d'aller plus vite si... Prenez une autre bonne nouvelle qu'on reçoit ce matin. Si le J&J nous est livré la semaine prochaine, c'est un vaccin où on reçoit 60 quelques mille doses de plus la semaine prochaine. Mais c'est sûr que ça peut accélérer… le fait que c'est une dose seulement. Est-ce qu'on va le mettre en pharmacie? Qu'est-ce qu'on va faire? Parce que ce n'est pas un ARN. Il y a toutes sortes de décisions qu'on a demandées tout de suite, ce matin, à M. Daniel Paré. Ça fait que je vous dirais que c'est au moins 10 %. Puis, dépendamment de ce qui va arriver, comment on peut travailler la deuxième dose, ça serait peut-être plus que ça.

M. Lacroix (Louis) : …pourrait retarder l'échéance d'une vie… d'un retour à la normale telle que décrite, par exemple, par la Santé publique fédérale?

M. Dubé : Bien là, sur le retour à la normale, je pense que c'est ça que… Je comprends que vous essayez de poser la question autrement, puis c'est une bonne façon de le faire.

M. Lacroix (Louis) : Merci. C'est ce que je pense aussi.

M. Dubé : Mais c'est ça que je pense aussi. Alors, on va y revenir, comme j'ai répondu à Mme Côté, dans les prochains jours.

Le Modérateur : Patrice Bergeron, LaPresse canadienne.

M. Bergeron (Patrice) : Bonjour à vous trois. Pour revenir à ce que les personnes vaccinées peuvent ou ne peuvent pas faire, il y en a beaucoup qui se demandent : Bien, à partir du moment que... Pardon?

M. Dubé : Troisième essai.

M. Bergeron (Patrice) : Oui, on va réessayer encore. La normalité, hein? Les gens qui sont vaccinés se demandent : Oui, mais à partir du moment qu'on est vaccinés, ça fait trois semaines qu'on est vaccinés, qu'est-ce qui empêche trois, quatre personnes vaccinées de se rencontrer? Quels sont les risques réels, y en a-t-il vraiment, à partir du moment qu'ils se rencontrent, ils sont trois ou quatre et ils sont tous vaccinés depuis quelques semaines?

M. Arruda (Horacio) : Bon, il faut comprendre que la vaccination, pour obtenir son plein potentiel, nécessite deux doses. Ça ne veut pas dire qu'à une dose, elle ne permet pas de protéger contre des complications, puis etc., là. L'immunité n'est pas encore assez soutenue dans la population pour qu'on puisse, à notre avis, libérer des approches. Ça va venir, là. Je ne voudrais pas que les gens pensent qu'on vaccine, puis que le vaccin ne donnera pas d'espoir. Ça va venir. Ça va venir avec, je vous dirais, une plus grande proportion de personnes vaccinées, ce qui va en diminuer le risque que quelqu'un soit porteur du virus, mais qu'il peut le transmettre à d'autres personnes, qu'il pourrait y avoir une non-efficacité. Ça va venir aussi en condition de notre épidémiologie, qu'on va observer, comment les choses vont se comporter. Puis ça va venir aussi dans le contexte où si on n'a pas d'introduction de nouveaux variants. C'est tout ça qui est dans l'équation, là.

Pour répondre à votre question de tantôt, là, j'ai appris en 2020 qu'à chaque fois que j'ai donné un chiffre... J'ai eu ma leçon. Ça fait que vous ne m'aurez pas dans des chiffres de 20 % à 70 %, là. Ça, c'est des scénarios comme tels. Ça va être une analyse qui va prendre ces éléments-là en considération. Mais l'épidémiologie, qu'est-ce qui se passe, quels sont les groupes d'âge atteints, quels sont les taux d'hospitalisation, y a-t-il encore des gens qui vont aux soins intensifs, c'est-u des jeunes, c'est tout ça qu'on va regarder pour être capables d'en arriver à la recette magique de déconfinement, entre guillemets.

Puis là je tiens à vous le dire, quelque part, il y a toutes sortes de travaux qui se fait. Le CDC vient de publier des choses en rapport avec les restaurants, puis etc. Mais il faut avoir atteint un certain niveau de vaccination. Donc, c'est pour ça que je demande aux Québécois d'aller le plus rapidement possible, de se faire vacciner, parce que c'est comme ça qu'on va être capable, en ayant une masse assez importante de gens vaccinés, d'une première dose, une série de deuxièmes doses, d'en arrive à des allègements parce qu'à ce moment-là la probabilité d'attaquer les échecs vaccinaux va être là, parce qu'il y aura beaucoup de gens vaccinés. C'est très important.

M. Bergeron (Patrice) : Et par ailleurs, tout à l'heure, M. Dubé, vous avez parlé, donc, d'un problème de taux d'adhérence, là, par rapport aux 9 000 rendez-vous disponibles. Le drame qu'on vient d'apprendre aujourd'hui n'est rien pour rassurer beaucoup, beaucoup de gens qui ont des craintes par rapport à ce vaccin-là. On tente de les inciter à aller se faire vacciner, mais on comprend, là, que ça envoie tout un électrochoc puis peut-être pas le bon message. Qu'est-ce qu'on dit à ces gens-là, là? Allez-y quand même malgré vos inquiétudes? Surmontez ça?

M. Dubé : Bien, c'est ce qu'on dit depuis le début. Il faut bien comprendre que la... Il y a un risque, il y a toujours eu un risque, mais, on l'a dit, ce risque-là d'effets collatéraux sont d'un pour 100 000. Et on a vacciné jusqu'à maintenant 2,8 millions de premières doses, un petit peu plus que 2,8 millions de premières doses. Puis c'est le premier cas sévère. Les quatre autres... les trois autres cas, ils sont suivis, parce qu'on est en hypervigilance. Puis on peut avoir un traitement approprié pour ceux qui ont des complications.

Donc, je pense que, si on regarde tous les bénéfices... puis je sais que c'est ça qu'on vous a répondu, mais, quand on regarde tous les bénéfices de la vaccination, regardez le nombre de décès qui est en baisse, le nombre d'hospitalisations, comment qu'on a pris le contrôle dans nos CHSLD, grâce à la vaccination, je pense que l'équation, elle est facile à faire. Mais malheureusement ça arrive, de ces cas-là. Puis je pense que les gens vont continuer d'aller se faire vacciner. Mais je pense qu'on a toujours dit qu'il fallait bien comprendre le risque qu'on prenait, puis ce risque-là, bien, on le voit. Malheureusement, de temps en temps, il a un visage, mais autrement il y a des effets qui sont bénéfiques, puis je pense qu'il faut continuer à vacciner.

Maintenant, ce que j'ai dit sur les personnes qui… dans les deux catégories, je le répète, parce que les rendez-vous se sont envolés très rapidement dans les autres catégories. Puis moi, je veux être certain, c'est pour ça que je le rappelle aujourd'hui, que les personnes qui ont peut-être plus de difficultés à prendre des rendez-vous…

Moi, hier, je vous donne un exemple, j'ai parlé à l'association… à la fédération des médecins, les omnis, j'ai parlé au Dr Godin puis j'ai demandé au Dr Godin de passer le message à tous les omnipraticiens d'appeler leurs clients puis de les inviter à aller se faire vacciner, parce qu'il y a des clients, peut-être, qui n'ont pas pensé de prendre le téléphone ou qui ont… même, qui devraient peut-être avoir un accompagnement de leur médecin soit parce qu'ils ont des maladies chroniques ou peu importe les…

Alors donc, on est dans une catégorie qui est plus, peut-être, difficile à aller chercher en ce moment. Alors, je pense que c'est pour ça que je voudrais leur donner encore quelques jours pour que ces gens-là puissent s'enregistrer, puis, après ça, bien, on ouvrira à la population de masse.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Vous avez mentionné qu'il y a trois autres cas surveillés, des cas de thromboses?

M. Dubé : …qui sont sous examen par la Santé publique.

Le Modérateur : Très bien. Alors, sept journalistes ont posé leurs questions, il en reste sept, 14 questions en moins de 14 minutes. On continue avec Tommy Chouinard, LaPresse.

M. Chouinard (Tommy) : Oui, des détails au sujet des personnes sous observation, vous dites… des personnes qui ont été vaccinées avec le vaccin, donc, d'une dose d'AstraZeneca, donc il y a quatre personnes sous observation? Quel est l'état…

M. Arruda (Horacio) : Je vais répondre. Il y a eu, premièrement, deux cas qui sont confirmés, malheureusement, le cas décédé que je viens de vous annoncer, une autre personne qui a fait une thrombose mais qui a eu un traitement et qui récupère, et deux autres personnes aussi, pour lesquelles on attend des confirmations, qui auraient fait des thromboses, mais ça pourrait être associé au vaccin ou pas. Il faut avoir un test de confirmation qui vient d'Hamilton, là, pour s'assurer que c'est vraiment une phlébite et non pas une thrombose concomitante, qui peut arriver quelquefois. C'est arrivé que des gens se fassent vacciner, fassent une thrombose, mais ce n'était pas associé à ce phénomène.

M. Chouinard (Tommy) : Maintenant, quant au vaccin de Johnson & Johnson, Dr Arruda, est-ce que l'on doit comprendre que les règles vont être les mêmes que dans le cas d'AstraZeneca, que ça va être également pour les 45 ans et plus?

M. Arruda (Horacio) : On attend un avis du CIQ là-dessus. C'est une possibilité compte tenu qu'on a rapporté aussi des événements thromboemboliques associés à ce vaccin, mais il va falloir regarder des données plus précises, parce qu'il y en a. Est-ce que c'est dans les mêmes groupes d'âge? C'est quoi exactement, là? Mais on attend l'avis du CIQ par rapport à ça, et ça va venir avant qu'on ait du vaccin disponible au Québec.

Le Modérateur : Geneviève Lajoie, Le Journal de Québec.

Mme Lajoie (Geneviève) :  Bonjour. Vous l'avez abordé aussi, là, sur le Johnson & Johnson. Qu'est-ce que ça va changer concrètement sur la stratégie de vaccination au Québec, cette arrivée, là, de ces nouveaux vaccins, là? Parce qu'en plus c'est une seule dose, là.

M. Dubé : Tout nouveau vaccin est le bienvenu, là, mais je pense que le nombre en ce moment n'est quand même pas très important, on parle un peu plus de 60 000, alors que, comme vous savez, on vaccine à presque 500 000 par semaine. Alors donc, oui, mais j'aimerais mieux attendre de voir l'avis du CIQ parce que ça peut peut-être nous aider, entre autres, dans les pharmacies. Mais j'aime mieux attendre un petit peu, là. Mais ça ne changera pas l'échéancier qu'on a, par exemple.

Mme Lajoie (Geneviève) : O.K. Pour ce qui est des... En ce moment, pour aller se faire vacciner, par exemple si tu es un enseignant, il n'y a pas de vérification qui se fait. C'est la même chose pour les malades chroniques. Est-ce que vous avez une idée des gens qui passent par-dessus, finalement, les règles actuelles puis qui vont se faire vacciner à la place des enseignants ou à la place des malades chroniques?

M. Dubé : Bien, je vous avais dit qu'on ne ferait pas d'enquête, là. C'est sûr qu'on va... Après une semaine, on a commencé ça jeudi passé, là, pour nos deux catégories, c'est sûr qu'on va en parler avec nos P.D.G.. Je leur parle très régulièrement, je vais voir. Mais je ne pense pas que c'est enjeu, en ce moment, non. Puis surtout qu'on ne manque pas de rendez-vous, là. Ce n'est pas comme si on manquait de rendez-vous en ce moment, là.

Le Modérateur : Maxime Denis, Noovo.

M. Denis (Maxime) : 15 000 plages de disponibles, M. Dubé, au Saguenay—Lac-Saint-Jean. Est-ce qu'on pourrait y aller par régions, moduler pour avancer pour les groupes d'âge?

M. Dubé : Bien, c'est une autre façon de poser la même question, là. Je pense qu'on va regarder, lorsqu'on va arriver... Je regarde vos prédécesseurs, là. Mais je pense qu'on va vous arriver avec une réponse, comme je vous l'ai dit, dans les prochains jours, là, quand on aura terminé nos deux premières catégories, quand les rendez-vous auront été pris.

M. Denis (Maxime) : Le 25 février, vous parliez d'un passeport vaccinal, on parlait de la séquence d'éléments à venir. Est-ce que c'est toujours dans les projets? Où en est-on?

M. Dubé : Oui. Bien, écoutez, je veux bien peser mes mots parce que ça m'a mis dans le trouble, ça fait que je vais être très clair. Ça, c'est d'ailleurs vous qui aviez posé la première question, ça fait que je m'en souviens très bien. Alors, moi, j'ai toujours parlé d'une preuve vaccinale. La preuve vaccinale, ce qu'on veut avoir, c'est la preuve digitale qu'on a été vacciné. Alors, ça, j'en ai reparlé encore à ma sous-ministre ce matin, elle m'a promis que j'aurais une présentation vendredi, elle va respecter son échéancier de la fin avril, puis je vous en donnerai plus de détails la semaine prochaine.

Le Modérateur : Questions en anglais. Matt Grillo, CTV.

M. Grillo (Matthew) : Good afternoon to the three of you. The news of this death with regards to the vaccination campaign, what do you think this does to the provinces' vaccine efforts?

M. Dubé : Well, if I may on this one, I think this is sad because, I mean, because every death... We have experienced a number of deaths, in the last year, so this is not the first one and this is very sad. But I don't think it changes the program at all. In fact, we were expecting to have those complications with a certain number. It is within the number of persons that could be affected. We are in that number. That's very unfortunate, and we are very sad about it, but that's the price of vaccination.  

M. Grillo (Matthew) : If there's someone out there or maybe a group of people out there who are saying : That's it, I'm not getting the vaccine, what would you say to them?

M. Dubé : Well, I think those people were there before and I think that people… As we said, I think we've been very clear where we announced this option for the 55 and below, that we had this option with AstraZeneca. And those risks are also with the other vaccines. It's not only with AstraZeneca. And we said to our people that : Just be aware that there is that probability. And so far, so far, within 400,000 of AstraZeneca, we have less than four cases. So, we are within those numbers. So, it is really unfortunate, and we need to be very clear about that. But I think that's the price to pay to be vaccinated and to be going back to a normal life at point in time.

Le Modérateur : Cathy Senay, CBC,

Mme Senay (Cathy) : Well, good day everyone. Just going back to this question. I remember, a few weeks ago, AstraZeneca was good only for 55 years old and up. And then Québec reduced the age for 45 years old. Humanly, Mr. Arruda, do you have a certain part of regret with this first step?

M. Arruda (Horacio) : What I regret is the story of this woman, because I think if we could have prevented it, if we knew that she was going to do it, we would not give her the vaccine, but it's impossible. But I don't regret because we are sure we are preventing more deaths and more complications of the disease, even with that vaccine. It's a really... this one. And, when we did the first 55 years old and older, it was the first signal and it was temporary, and we wanted to have more data. We went to 45, here in Québec, based on our epidemiology. Other provinces are going down to 30 because they got so much cases that the risk-benefit is better with the vaccine.

So, what I can regret is that I should know she was the one who would have the reaction, but it's impossible. So, the only thing I can say is that we knew that. And it's not one under 100 cases. This is for embolism, it's not you die from. Because there is a lot of people who will be treated the right way, and they will have no sequela from this. So, that's... But anyone who dies makes me feel bad, even from the vaccine or... which is very rare comparing to a case of COVID-19.

Mme Senay (Cathy) : Premier Legault, we have this death today. But, if you look at what's going on in Québec and if you compare the situation of the province with Alberta, Nova Scotia or Ontario... Like, the army is going there, in Ontario, in Nova Scotia, as we speak. What do you think is working in Québec right now?

M. Legault : Since many weeks, we had tougher measures in total, I mean, regarding schools, regarding retail, regarding of course the curfew. So, we had put in place more measures. So, I think it's related to these measures, so I'm happy to see that we're doing better for this third wave.

Le Modérateur : Nous allons maintenant donner la parole à Raquel Fletcher, Global.

Mme Fletcher (Raquel) : Good afternoon. Can you hear me OK?

M. Legault : Yes.

Mme Fletcher (Raquel) : My first question is : Is the decree requiring health care workers in contact with patients helping to move up vaccination rate among health care workers? And are you satisfied with their vaccination rate? And will you extend it to private CHSLDs?

M. Dubé : To the first question, I'm not satisfied yet, because I would be more satisfied when we approach the 80 %, 85 %, and we are currently at roughly 67 %. There has been quite an improvement over the next... the last two weeks, since we've put that measure in place, vaccination versus testing. So, I will be pleased when we get above 80 %. And the second point to your question, we will do the same measure in the private CHSLDs over the next few weeks.

Mme Fletcher (Raquel) : Thank you. My second question is : There have been problems getting test results from the Kirkland testing center, what has been done about that?

M. Dubé : I think there is a slowdown in what we call the three Lsm Laurentides, Laval and Lanaudière, and we will do the same analysis as we did in Outaouais. I think there was a matter of equipment. But again we are on the case, right now, and I think we should see an improvement in the next few days in those three regions.

Le Modérateur : Philip Authier, The Gazette.

M. Authier (Philip) : Good day. The vaccination process is unfolding quite well, and there are people in CHSLDs and seniors' residences waiting for their second dose. Given that it's going well, do you anticipate moving up the date where they will all have their second dose? I think you said, Mr. Dubé, that it was May 9th. Is there any way, with the doses coming in, that you can move that up?

M. Dubé : I would like to, but the issue is with Moderna. Moderna is supposed to arrive late in the… I think around the 28th or 29th, Daniel Paré should confirm that. So, depending on when we'll receive Moderna, I could accelerate, but I'm… we're a little bit dependent on the date we receive Moderna. That's the reason we gave ourself a bit of leap time to be on the 8th or 9th. But we will respect our 112 days, that's for sure. And it's going well right now.

Le Modérateur : Dernière question, M. Authier.

M. Authier (Philip) : Mr. Legault, you were talking earlier that we might have a better summer, this one, than the last one, of course. What's your prognosis on how the summer will be? Will there be… You say «better», but that does mean festivals in Montréal or how… Cast your mind forward.

M. Legault : I just said that it will be better than last summer because of the vaccination. So, of course, we are asking Public Health to give us more details. You cannot imagine the number of people having organization of festivals or whatsoever, that are talking to me, asking me : What do you think about the summer? So, unfortunately, I don't have the answer now, but I hope to have it very soon because I've asked for a plan.

Le Modérateur : Merci à toutes et à tous. Bon après-midi.

(Fin à 14 h 2)

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