(Treize heures six minutes)
Le Modérateur
: Bonjour
à toutes et à tous. Bienvenue à ce point de presse du premier ministre du
Québec, François Legault, du ministre de la Santé et des Services sociaux,
Christian Dubé, et du directeur national de santé publique, Dr Horacio Arruda.
M. le premier ministre, la parole est à vous.
M. Legault : Oui.
Bonjour, tout le monde. Hier, on a eu 1 490 nouveaux cas,
12 nouveaux décès, dont six seulement ici, à Québec, dans la
Capitale-Nationale. Six décès, six nouveaux décès hier à Québec. Donc, s'il y
en a, à Québec entre autres, qui pensent que ce n'est pas sérieux, la COVID,
six nouveaux décès dans une journée, je pense qu'il faut regarder les faits et
être très, très, très prudent.
On a eu, hier, le ministre de la Santé, le
directeur national de la santé publique, une longue rencontre avec les experts
de l'INESSS, de l'INSPQ, les autres experts qui sont à la Santé publique pour
essayer de faire des projections dans les prochaines semaines. Ce qu'on voit,
c'est que la situation reste grave puis, malheureusement, risque de s'aggraver
encore plus dans les prochaines semaines. On a pour l'instant
643 hospitalisations. Mais, quand on regarde un peu ce qui se passe
ailleurs, c'est très inquiétant, là.
Je vous donne juste quelques chiffres. En
France, actuellement, on a 29 000 hospitalisations. En Italie, on a
32 000 hospitalisations. À New York, on a
4 800 hospitalisations. Plus près de nous encore, en Ontario, on est
rendu à 1 800 hospitalisations. Je vous le rappelle, nous, on est à
643. Donc, quand on regarde ce qui se passe ailleurs, on peut effectivement se
demander est-ce que c'est ce qui nous attend dans les prochaines semaines.
Bon. D'abord, c'est important de dire, il
y a trois régions qui nous inquiètent vraiment, où c'est vraiment très grave.
Bon, d'abord, ici, dans la Capitale-Nationale, seulement depuis deux jours, on
a eu une augmentation nette de 15 hospitalisations. L'autre région qui
nous inquiète beaucoup, c'est l'Outaouais. On a eu, juste depuis deux jours, 13 hospitalisations
au net de plus. Et Chaudière-Appalaches, qui est quand même une région plus
petite, et puis, là, le problème n'est pas seulement à Lévis, il est beaucoup
aussi en Beauce, puis depuis deux jours on a eu cinq nouvelles
hospitalisations.
Donc, quand on regarde l'augmentation des
cas des dernières semaines, on peut penser que, dans ces trois régions-là, les
hospitalisations vont continuer d'augmenter. Et c'est dans ces trois régions-là
qu'on a, toutes proportions gardées, le plus grand nombre de nouveaux cas puis
le plus grand nombre de cas actifs, donc Capitale-Nationale, Chaudière-Appalaches
et Outaouais.
Donc, je vous annonce tout de suite aujourd'hui
qu'on va reporter pour une semaine les mesures d'urgence, donc, jusqu'au
25 avril. Ça veut dire essentiellement trois grosses mesures :
couvre-feu à 8 heures, les commerces non essentiels restent fermés, et
toutes les écoles restent fermées dans ces trois régions là.
On étend aussi un peu le territoire parce
qu'on s'est rendu compte qu'au cours des derniers jours, en Outaouais puis en Chaudière-Appalaches,
ça s'est vraiment étendu, pas seulement dans quelques villes, mais à la
grandeur des territoires. Donc, à partir de demain soir, 8 heures pour le
couvre-feu, puis, à partir de jeudi, pour les écoles, dans tout l'Outaouais et
tout Chaudière-Appalaches, ça va être fermé. Bon, à Québec, il y a une
augmentation dans Portneuf, mais c'est encore sous contrôle, et ça reste faible
dans Charlevoix. Donc, on garde la même région qu'on avait pour la Capitale-Nationale.
Bon, les deux autres régions qui nous
inquiètent, c'est Montréal puis Laval. Donc, au total, il y a cinq régions
qu'on suit de très près. Montréal et Laval, le nombre de cas est élevé. Je
reviens à ce que je disais tantôt, quand on regarde le nombre de nouveaux cas
ou le nombre de cas actifs, ces quatrième et cinquième régions, Montréal et
Laval, donc après Québec, Chaudière-Appalaches et Outaouais... mais le nombre
de cas reste stable, donc élevé mais stable, il n'y a pas d'augmentation.
Donc, pour l'instant, pour Montréal et
Laval, on garde le couvre-feu à 20 heures, mais pour l'instant on laisse
les commerces non essentiels et les écoles ouvertes. Évidemment, on souhaite,
surtout les écoles, les garder ouvertes le plus longtemps possible, mais ce
n'est pas impossible que, dans les prochaines semaines, des régions très denses
comme Montréal et Laval, on soit obligés d'aller plus loin. Mais, pour
l'instant, on s'en tient au couvre-feu à 8 heures.
On voit aussi, dans la couronne autour de
Montréal, donc Montérégie, Laurentides, Lanaudière, la partie CMM ou ce qu'on
appelle 450, qu'il y a une certaine augmentation. Donc, on surveille de très
proche.
Il y a une région qui était jaune,
Côte-Nord, qu'on fait passer au orange parce qu'il y a une augmentation de cas.
Et peut-être pour préciser, ce que je n'avais pas fait la semaine passée, puis
je m'en excuse, les régions qui sont jaunes, donc Nord-du-Québec, Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine
et Côte-Nord, même si ça devient orange, ces trois régions-là, on interdit aux
gens des autres régions d'aller là. On ne commencera pas à mettre des
policiers, mais c'est interdit. Donc, seulement les voyages qui sont
essentiels. On demande aux gens de respecter. Puis, oui, vous pourriez avoir
une contravention si vous vous retrouvez dans une de ces trois régions-là sans
une bonne raison.
Dans l'ensemble du Québec, là, dans les
17 régions, la situation est toujours fragile, entre autres, à cause de la
présence des variants. Et, je le rappelle, quand on regarde ce qui se passe ailleurs,
on peut même se compter chanceux d'être épargnés sur une partie de notre territoire,
mais il n'y a aucune région qui est à l'abri dans les prochains jours, les
prochaines semaines. Donc, il faut rester extrêmement prudent, partout, tout le
monde. Bon, quand je dis tout le monde, je veux prendre un certain temps pour
parler des personnes plus jeunes. On se rappelle, là, dans les premières
vagues, surtout la première vague, la grande, grande majorité des personnes qui
étaient infectées, qui étaient hospitalisées, c'étaient des personnes de 60,
65 ans et plus. Actuellement, dans nos hôpitaux, quand on regarde des
personnes qui entrent, il y a une majorité qui sont des personnes de moins de
60 ou 65 ans, donc, peut-être 50 %, 55 %.
Donc, évidemment, s'ils entrent à
l'hôpital, c'est parce qu'ils ont des troubles relativement graves. Donc, les
experts ne savent pas, est-ce que c'est à cause du variant ou est-ce que c'est
à cause, justement, parce qu'il y en a plus de contagion, mais ce qu'on a vu,
là, quand on dit qu'il y a plus de jeunes, ce n'est pas seulement en
pourcentage, là. En nombre absolu, le nombre de jeunes a comme doublé donc, si
on se compare avec le «peak» de la première vague, là.
Donc, il y a une augmentation nette,
brute, absolue, appelez ça comme vous voudrez, là, ce n'est pas juste en
pourcentage, il y a une augmentation du nombre de jeunes. Puis les conséquences
sont graves, là. On parle, dans certains cas, à long terme, de maux de tête,
essoufflement, fatigue, perte d'odorat, difficulté de concentration. Bon, vous
avez vu comme moi, il y a quelques jours à Québec, une femme de 24 ans
qui, en quelques jours, a perdu 40 livres, qui est obligée d'être gavée,
qui en a pour des mois avant de réapprendre à manger. Ce matin, on voyait dans
les médias un homme de 36 ans, à Saint-Hyacinthe, qui est là depuis une dizaine
de jours, qui n'est plus capable de marcher parce que, dès qu'il se lève, il a
des étourdissements. Donc, c'est vraiment, là, possible pour des gens de 20,
30, 40, 50 ans d'attraper la COVID puis d'avoir des conséquences très graves.
Ce que ça veut dire, c'est que, malheureusement, ça repousse le moment où on
pense être capables de revenir à la normalité.
Rappelez-vous, on vous disait : Une
fois que les plus âgés vont être vaccinés, le portrait va beaucoup changer.
Sauf que, là, le portrait a beaucoup changé chez les plus jeunes. Il y a beaucoup
plus de jeunes qui sont hospitalisés. Ça veut dire que, le 24 juin, ça demeure
la date où on peut espérer commencer à penser à la normalité. Pour deux
raisons. Bon, évidemment, ça avance très bien avec la vaccination, puis tous
les Québécois qui veulent être vaccinés vont pouvoir être vaccinés d'ici le 24
juin. Puis évidemment on va voir ce qu'on réussit à faire avec les écoles. On
veut garder les écoles ouvertes partout, le plus longtemps possible. Mais, tant
que l'année scolaire ne sera pas finie, donc autour du 24 juin, il va y avoir
de la contagion dans les écoles qui va affecter les gens qui habitent avec ces
enfants-là.
Donc, on peut penser qu'il y a beaucoup
d'incertitude, là, pour les deux prochains mois. Donc, on a deux gros mois
devant nous, là. Je trouve ça terrible de dire ça, là. J'aimerais mieux être en
train de vous dire : On a quelques semaines difficiles devant nous, là.
Mais on a, avec le variant, avec la présence de la COVID chez les gens plus
jeunes puis les hospitalisations chez les plus jeunes, on a deux gros mois
devant nous.
Bon, en terminant, je veux m'adresser aux
jeunes adultes, là, pas ceux qui ont fait du vandale, là, dans le Vieux-Montréal
dimanche, là, les autres jeunes. Je comprends que vous êtes tannés. J'ai eu 20
ans, puis, quand on a 20 ans, c'est le temps d'être avec ses chums, puis avoir
du plaisir, puis sortir. Puis déjà, depuis un an, on vous en a demandé beaucoup.
Donc, je ne veux pas faire la morale à personne. Au contraire, je suis très
reconnaissant de ce que les jeunes ont fait depuis un an. Mais là il faut
comprendre… Ça fait un an qu'on vous dit : Soyez solidaires des plus
vieux, mais là, actuellement, c'est votre santé qui est en jeu. Il y a des
jeunes adultes qui vont à l'hôpital puis qui ont des conséquences graves, là.
Donc, il faut faire attention à votre santé. On a 73 jours devant nous
avant que tous les adultes, là, soient vaccinés, tous ceux qui le veulent.
Donc, je veux vous dire d'être prudents.
En terminant, parce qu'il y en a beaucoup
qui en ont parlé, effectivement, ça s'est passé après la conférence de presse
autant du côté de la CNESST que de la Santé publique, puis je ne l'avais pas vu
passer, à cause de la présence des variants, les masques à l'extérieur sont obligatoires.
Il y a deux exceptions. Si vous êtes seul ou avec des gens avec qui vous
habitez, vous n'êtes pas obligés d'avoir un masque. Ce que la Santé publique
nous dit, si vous faites un pique-nique, maximum huit, une fois que vous êtes
assis à deux mètres les uns des autres, vous n'avez pas besoin de porter de
masque. C'est les deux seules exceptions. Donc, quand vous êtes seul avec des
gens avec qui vous habitez ou une fois assis dans un parc à deux mètres, que
vous pouvez enlever le masque. Le reste du temps, quand il y a d'autres
personnes autour de vous, même s'il y en a juste une qui n'habite pas avec
vous, maintenant, le masque est obligatoire. Donc, je comprends que les mesures
changent beaucoup, mais la situation change beaucoup aussi.
Donc, je termine en vous disant : La
liberté, c'est évidemment plus que jamais le vaccin, puis le vaccin pour tous.
Donc, pas seulement le vaccin pour les plus âgés, mais les vaccins aussi pour
les plus jeunes. Hier, on a franchi une étape importante. Grâce à la bonne organisation,
on a franchi le cap du 2 millions de Québécois qui sont vaccinés. Puis on
vise toujours, puis on est convaincus que tous ceux qui veulent se faire
vacciner d'ici le 24 juin vont pouvoir se faire vacciner. Donc, ça veut
dire qu'il nous reste 73 jours. 73 jours et, après ça, ça va être
l'été. Donc, je vous remercie beaucoup, tout le monde.
Good afternoon, everyone. The situation is
serious and could continue to worsen. We have three regions where the situation is worrying : Québec, Chaudière-Appalaches and Outaouais. That
is why I'm announcing that emergency measures will continue in these three
regions until April 25. Starting tomorrow at 8:00 p.m. the measures will
also apply in the entire regions of Outaouais and Chaudière-Appalaches. We're still monitoring the situation in Montréal and
Laval very closely. The number of cases is high, but it's stable. There's an
increase of cases in the Côte-Nord, so that's why the region will turn to orange zone.
I repeat that the situation is fragile everywhere in Québec. With the variant, no region is
immune. Everyone must stay very careful. We have to be patient until June 24.
I have a message for
young people who have had enough of the pandemic. I understand what you're
going through. I know how important social life and friends can be at your age. I'm not judging you. On
the contrary, we must recognize all the efforts you made in the past year. But
more and more young people are getting sick, so, please, follow the rules to
protect you.
All Quebeckers will be able to get vaccinated
before June 24. We have to resist for 73 more days. I'm counting on you all.
Thank you.
Le Modérateur
:Merci beaucoup. Nous
allons amorcer la période des questions avec Patrice Bergeron de LaPresse
canadienne.
M. Bergeron (Patrice) : Oui,
bonjour. Vous m'entendez bien?
M. Legault
: Oui.
M. Bergeron (Patrice) : D'abord,
je voudrais m'assurer qu'avant d'aller plus loin vous avez donné toutes les informations
importantes dans votre présentation et qu'on ne l'apprendra pas par communiqué par
la suite. Est-ce qu'il manque des choses que vous devriez...
M. Legault
: Bon, la
semaine dernière, j'ai jugé que l'interdiction dans les trois zones jaunes
était... On avait déjà beaucoup d'annonces à faire, donc c'est moi qui ai pris
la décision de ne pas le dire. La décision, la semaine dernière, concernant les
masques, la décision de la CNESST, est tombée après mon point de presse. Donc,
je suis complètement transparent, je vous donne toutes les informations importantes
puis je vais continuer de le faire.
M. Bergeron (Patrice) : Donc,
vous ne saviez pas pour la décision d'obliger à porter le masque à l'extérieur
avant la conférence de presse?
M. Legault
: Bien, je
n'étais pas au courant, donc ça m'était passé, là... Peut-être que ça m'avait
été dit, mais je n'étais pas au courant.
Le Modérateur
: Alain
Laforest, TVA Nouvelles.
M. Laforest (Alain) : M. le
premier ministre, est-ce que vous trouvez, dans cette lignée-là, que, lorsque
des mesures comme ça tombent après, comme le port du masque, que là il y a un
risque de décrochage au niveau de l'adhésion parce que le message passe mal?
M. Legault
: Bien, écoutez,
là, ce qu'on dit, c'est que, quand on est avec une autre personne avec qui on
n'habite pas, on devrait porter le masque. Ce n'est pas quelque chose de
nouveau. Bon, oui, il y avait eu, à un moment donné, une époque où on a
dit : Si vous allez prendre une marche avec une personne, c'est correct.
Mais, avec le variant, ce que j'ai compris, c'est que la Santé publique a
dit : Même si vous êtes juste avec une personne, portez un masque.
M. Laforest (Alain) :
Justement, dans cette veine-là, là, si on décide, M. Legault, tous les deux,
d'aller jouer au golf, on devra porter le masque. Si on va dans un parc où le
problème est, présentement, à Montréal puis qu'on s'assoit, on ne porte pas le
masque. Est-ce qu'à un moment donné ce n'est pas ça, le problème, là? C'est que
ce n'est pas égal partout, là.
M. Legault : Bien, peut-être
que le Dr Arruda peut expliquer, là, mais je peux comprendre que, quand on est
immobiles à plus de deux mètres, c'est une chose, là.
M. Arruda (Horacio)
:
C'est exactement la situation. Il faut comprendre que tout ça est associé, un,
aux variants, qui sont excessivement transmissibles, deux, on sait, le
comportement humain, c'est un être social… c'est très difficile de maintenir le
deux mètres, surtout si on est en train de bouger, marcher, on se rapproche,
etc., et trois, les seules exceptions, c'est effectivement quand on est assis à
un banc à deux mètres de quelqu'un, qu'on ne bouge pas, qu'on ne va pas se
rapprocher, à ce moment-là, on peut enlever le masque. Et, si on est autour
d'un endroit où on peut être fixes à deux mètres pour pouvoir manger et faire
un pique-nique, on enlève le masque. Donc, c'est un peu dans cette
perspective-là.
Et, quand vous jouez au golf, vous n'allez
pas maintenir nécessairement le deux mètres les uns des autres, c'est trop
facile de se rapprocher. Et on n'a qu'à voir comment les gens se comportent
dans la rue pour comprendre la raison pour laquelle on ajoute cet élément-là
dans la perspective du variant.
Le Modérateur
: Louis
Lacroix, Cogeco Nouvelles.
M. Lacroix (Louis) : Bonjour,
M. le premier ministre, M. le ministre, Dr Arruda. M. Legault, vous avez eu, de
ce que je comprends, des projections faites par l'INSPQ, comme ça arrive à
toutes les semaines, là. On comprend également que ce qui est inquiétant, ce
sont les hospitalisations. On comprend que le nombre de cas va amener davantage
d'hospitalisations. À partir de quand, selon les projections que vous avez
eues, est-ce que le réseau de la santé va être surchargé, il va tomber en état,
par exemple, où il va falloir faire encore plus de délestage que ce qu'on a en
ce moment? Là, je comprends que ça doit concerner davantage les trois régions
problématiques, là.
M. Legault : Bon, je vous
dirais, d'abord, il n'y a pas de réponse simple parce que, quand je regarde les
projections de l'INESSS et l'INSPQ, ils n'ont pas exactement les mêmes
projections. Deuxièmement, les projections sont faites dans deux régions, le Grand
Montréal puis le reste du Québec.
Or, la situation est plus complexe que ça,
comme vous le dites. Il y a trois régions qui sont dans le reste du Québec qui
sont particulièrement fragiles, difficiles, inquiétantes, mais on n'a pas comme
tel de projections parce que le nombre n'est pas suffisant seulement pour ces
trois régions-là. Donc, c'est pour ça qu'il n'y a pas de réponse facile. On
voit qu'on a une marge de manœuvre dans le Grand Montréal pour l'instant, mais
on voit que ça va être serré dans le reste du Québec.
M. Lacroix (Louis) : Vous
avez dit également, bon, que vous visez le 24 juin, là, pour avoir une
espèce de retour à la normale, là, si je comprends bien. Le Grand Prix du Canada,
c'est le 13 juin. Est-ce que ce serait pensable de tenir cet événement-là,
compte tenu du fait, d'une part, que ça implique le déplacement de
2 000 personnes qui vont être, la semaine d'avant, à l'étranger,
quelque part en Europe, je pense, et ensuite les amener sans qu'ils aient fait
le deux semaines obligatoire, comme on impose à tous les gens qui arrivent de l'étranger,
qui viennent s'installer? Un, est-ce que, sur le plan sanitaire, ce serait une
bonne idée de faire ça, le message que ça enverrait? Et est-ce qu'on doit
accéder aux demandes financières des organisateurs du Grand Prix?
M.
Legault : Bien, comme vous le dites, il y a comme deux décisions. Il y
a une décision sanitaire, qui relève de la Santé publique du Québec et du Canada,
et, bien là, c'est à eux autres, c'est aux experts à répondre à cette
question-là. Puis il y a la partie financière, où, là, on nous dit : Parce
qu'il n'y aura pas de spectateurs, il faudrait qu'il y ait une compensation qui
vienne du gouvernement, alors qu'on a déjà beaucoup donné. L'inquiétude qu'on
a, c'est : si on n'a pas le Grand Prix en 2021, qu'arrive-t-il avec notre
entente 2022‑2029?
Parce que n'oublions pas que le Grand Prix, c'est l'événement où il y a à peu
près le plus de vraies retombées économiques, là, parce que c'est de l'argent
qui vient de l'étranger qui est dépensé ici, au Québec. Puis, évidemment, on
s'assure toujours que l'aide qui est donnée est inférieure aux vraies retombées
économiques pour le Québec. Donc, c'est tout ça qui est discuté actuellement
puis il n'y a pas encore de conclusions.
Le Modérateur
:
Geneviève Lajoie, le Journal de Québec.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
que je peux avoir juste la réponse de la Santé publique, par contre, sur
l'aspect...
Le Modérateur
: Oui,
rapidement. M. Santé publique.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
que c'est une bonne idée, M. Arruda, de...
M. Arruda (Horacio)
: Oui.
Pour ce qui est de la tenue de l'événement à huis clos comme tel, il y a moyen
de le tenir, selon nous, en termes de Santé publique, là, avec des mesures et
des protocoles bien avisés. Pour ce qui est de la question de l'importation,
notamment, du virus par des gens qui viendraient de l'extérieur sans
quarantaine, ça, c'est des discussions qui ont cours actuellement entre le
Québec et le Canada, qui est responsable de la mise en place de la quarantaine.
Il va y avoir des évaluations qui vont être faites pour être capable de faire
l'analyse de risques et voir s'il en est. Mais du côté protocolaire sur le sol
québécois, il y aurait moyen de tenir la F1 à huis clos sans porter préjudice à
la Santé publique. Comme j'ai dit, le reste se discute avec le fédéral.
Le Modérateur
: Merci,
Dr Arruda. On poursuite avec Geneviève Lajoie, le Journal de Québec.
Mme Lajoie (Geneviève) :
Bonjour, messieurs. Vous avez dit tout à l'heure, M. Legault, que vous
n'étiez pas au courant pour le masque à l'extérieur pendant le point de presse.
Je veux juste préciser que c'était quand même dans votre communiqué de presse tout
de suite après, là. Mais là, bon, la Santé publique nous dit que, finalement,
donc, ça sera à partir de deux personnes, donc ce qui signifie que... Et la
Santé publique m'a bien précisé qu'un couple, donc, deux personnes qui
n'habitent pas à la même adresse, donc, ne pourront pas marcher ensemble sans
avoir un masque, donc devront porter le masque à l'extérieur, mais, à
l'intérieur, ils ne seront pas obligés de le faire. Alors, y a-t-il une
incohérence là? Et, cette mesure-là, est-ce qu'elle ne risque pas de mettre de
l'huile sur le feu?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, écoutez... Bon, là, vous m'amenez un exemple particulier, là, qui fait qu'il
y a une certaine incohérence, mais idéalement, là, de façon générale, à part
exception, on pense que, compte tenu du fait des variants, compte tenu du fait
que les gens ne... Puis il y a une très grande transmissibilité, là. On n'a
qu'à voir ici actuellement, partout où il y a des cas, par exemple à Québec, à
cause du variant. Dès qu'on vient d'une autre bulle comme telle, le risque est
important. Et, même à l'extérieur, on peut marcher en dedans... en bas de deux
mètres. Et c'est pour ça qu'on a mis ça.
Écoutez, l'objectif qu'on a principalement,
là, ce n'est pas d'écoeurer les gens, c'est de les protéger, actuellement. On
voit des cas chez des plus jeunes actuellement. Les gens peuvent se retrouver rapidement
aussi hospitalisés aux soins intensifs. Et, dans ce contexte-là, on considère
que le préjudice porté par un masque versus la protection que ça peut apporter
vaut la peine d'être fait, et c'est notre recommandation.
Mme Lajoie (Geneviève) :
Donc, je comprends quand même qu'un couple va devoir porter le masque à
l'extérieur. Là, on a su qu'il y avait le premier cas de thrombose suite au
vaccin AstraZeneca et on a su aussi ce matin que Washington décidait que, les
Johnson & Johnson, en tout cas, ils mettaient un frein là-dessus
pour le moment. Qu'en est-il de notre objectif du 24 juin, d'avoir vacciné
tout le monde, avec ces nouvelles informations?
M. Dubé : Bien,
concernant le cas de thrombose, là, comme je vous dis, c'est... On va avoir un
communiqué, dans les prochaines minutes, qui va expliquer la situation. Je
pense que, la bonne nouvelle, c'est le genre d'événement qui, malheureusement,
on s'attendait, parce qu'on savait qu'il allait y avoir de ce genre de... Mais
on savait que ça allait rester... si ça reste à l'intérieur des paramètres qui
étaient connus.
Donc, je pense que la bonne nouvelle,
c'est que la dame en question, elle a été prise en charge puis elle se porte
bien. Donc, je vous dirais que l'ensemble de ces événements-là sont... Ce qu'on
fait en ce moment, c'est de l'hypervigilance. Puis ça, c'est important de le
dire, on suit toute la question de la vaccination, les cas qui pourraient être
rapportés. C'est le premier cas. Et je pense que c'est pour ça qu'on avait
demandé aux gens de bien être conscients de la situation, mais on parle de...
Ici, encore une fois, c'est un bel exemple, là. On a plus de
100 000 personnes qui ont été vaccinées dans les cinq derniers jours,
puis on parle d'un cas, et la personne se porte bien. Donc, on est capables
d'avoir... On a un protocole maintenant qu'on applique, s'il y a un cas de
thrombose, une personne, parce qu'on les suit de très proche. Donc, ce n'est
pas une surprise dans le sens que ces événements-là peuvent arriver.
Sur la question de... tout ce que ça peut
faire en termes de notre échéance, c'est de la rendre plus serrée. Je vais
juste vous donner… Si vous me donnez à peu près 30 secondes, je vais vous
donner quelques chiffres clés, O.K.? Aujourd'hui, là, la bonne nouvelle, puis
la très bonne nouvelle, c'est qu'on a 2 millions de Québécois vaccinés en
date du 13 avril. D'ici la fin mai, donc dans les sept prochaines semaines, ce
qu'on va recevoir, c'est environ 2,2 millions de vaccins qui excluent
toute nouvelle arrivée d'AstraZeneca ou de Johnson & Johnson. Donc,
2 millions vaccinés jusqu'à maintenant, 2,2 jusqu'à la fin de mai, et, en
juin, on va recevoir 4 millions de doses. Parce que c'est le mois, c'est
le mois de tous les mois, c'est là qu'on va recevoir des quantités
«faraminiques» de Pfizer et de Moderna.
Donc, aujourd'hui, là, que Johnson &
Johnson ne soit pas là, on n'a aucun problème à réaliser notre objectif de
5,3 millions pour la fin juin. Ça, c'est clair. À moins que ces vaccins-là
n'arrivent pas, mais ce n'est pas Johnson & Johnson qui va venir faire la
différence.
Alors, nous, ce qu'on dit, c'est : Il
faut continuer de vacciner nos personnes à risque, c'est-à-dire nos catégories
8, c'est-à-dire les malades chroniques. Hein, on l'a dit ça, c'est 500 000
personnes. On a dans la catégorie 9 nos travailleurs essentiels, nos
professeurs, nos... on a aussi 500 000 personnes. Quand vous additionnez
ça, ces personnes-là, de 1 million de personnes qu'on doit vacciner dans
les prochaines semaines, quand on regarde le nombre de vaccins qu'on a, les
travailleurs de la santé qui nous restent à faire, les deuxièmes doses de CHSLD
et de RPA, on voit très bien jusqu'à la fin mai.
C'est ce qui nous permet de vous annoncer
aujourd'hui qu'à compter de demain toutes les deux catégories, catégories 8 et
9, c'est-à-dire les malades chroniques et les travailleurs essentiels, vont
pouvoir prendre rendez-vous à l'échelle du Québec à compter de demain sur Clic
Santé. Ça aussi, c'est une très bonne nouvelle, ce qui fait que ces gens-là,
tous les gens qui ont des maladies chroniques et qui sont des travailleurs
essentiels, d'ici le 31 mai, devraient pouvoir être vaccinés. Et c'est ce qui
nous permet de dire, encore une fois, aux gens de 55 et moins : Si vous
voulez passer en parallèle avec ces gens-là, parce que, là, je viens de vous
dire pour cette semaine, là, c'est les catégories 8 et 9, principalement, qu'on
va vacciner, avec les travailleurs de la santé puis des deuxièmes doses. Alors,
si vous avez la chance d'avoir 55 ans et plus, bien, écoutez, l'AstraZeneca, il
est pour vous, puis c'est pour ça que ça a été si populaire dans les derniers
jours. Ça va?
Le Modérateur
:
Véronique Prince, Radio-Canada.
Mme Prince (Véronique) : Oui,
bonjour à vous trois. J'aimerais vous donner une statistique qui date du 24
mars. En fait, en Irlande, c'est 0,1 % des 232 000 cas qui ont été
recensés là-bas, là, qui sont issus d'une contamination à l'extérieur. Et cette
statistique-là, c'est mon collègue Jean-François Blanchet qui me l'a donnée et
qui a demandé aux santés publiques de chacune des régions, donc aux CISSS et
aux CIUSSS, si on avait, au Québec, des cas documentés de contamination ou
d'éclosions survenues à l'extérieur. Et la réponse, c'était : On ne le
sait pas, on n'en a aucune idée. Alors, sur quel avis scientifique ça se base,
le port du masque à l'extérieur?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, ça se base sur la virulence importante du... On n'a pas d'étude
contrôlée, on n'a pas fait de tests à l'extérieur. Ce qu'on sait, c'est que,
même à l'extérieur, quand vous parlez, quand vous éternuez ou vous toussez,
vous projetez des particules. Si vous êtes à l'intérieur d'une zone de deux
mètres, il y a donc possibilité d'exposition, et c'est dans ce contexte-là.
Il faut comprendre que, quand on fait une
enquête auprès d'un cas, les gens peuvent avoir été à l'extérieur, à
l'intérieur puis à bien des endroits. Donc, ça devient difficile. Mais donc
c'est dans cette perspective-là de mesures de protection. Comme je vous le dis,
là, les études contrôlées ne sont pas évidentes à faire dans ce domaine-là,
mais par consensus d'experts, compte tenu de la très grande transmissibilité
des variants, compte tenu du fait qu'à l'extérieur, à moins de deux mètres il y
a quand même des particules, de la même façon qu'à l'extérieur on a... cette
recommandation-là a été retenue par nos experts, par consensus.
Mme Prince (Véronique) : Puis
j'aimerais des précisions, M. Legault, quand vous dites qu'on a deux gros mois
qui nous attendent. Je ne veux pas que vous me répétiez qu'il faut respecter
les mesures, etc. On a saisi ça. Je voudrais savoir : qu'est-ce que vous...
qu'on doit lire entre les lignes? Est-ce que ça veut dire que les régions ne
vont pas diminuer de palier, que le port du masque à l'extérieur, ça va durer
deux mois? Est-ce que vous êtes en train de nous dire entre les lignes :
Les mesures sanitaires importantes, attendez-vous à ce qu'elles restent encore
deux mois?
M. Legault
: Bien, ce
que je vous dis, c'est qu'il va y avoir de l'incertitude jusqu'au 24 juin pour
deux raisons principalement. Un, parce que tout le monde ne sera pas vacciné.
Deux, parce qu'il va y avoir de l'école, on l'espère, dans beaucoup de régions,
puis donc risque de contamination entre les enfants. Je me rappelle qu'on
disait, il n'y a pas si longtemps, qu'une fois que les personnes de plus de 65
ans seraient vaccinées, que la situation, là, serait complètement différente.
Mais là, ce qu'on se rend compte, c'est que le nombre de jeunes qui sont
contaminés, là, les personnes de 30, 40, 50 ans, a beaucoup augmenté dans
les dernières semaines, là. Donc, on est dans une situation où, tant que ces
personnes-là ne seront pas vaccinées, bien, on est dans le trouble.
Le Modérateur
: Olivier
Bossé, Le Soleil.
M. Bossé (Olivier) : Bonjour.
Les trois régions ont évidemment des mesures renforcées. Est-ce qu'elles vont
avoir des outils renforcés, plus de tests, plus de vaccins? Je sais qu'ils
avaient déjà eu plus de vaccins. Est-ce que c'est encore plus? Ou c'est quoi,
la façon de les aider?
M. Dubé : Bien, de toute façon,
dans les trois régions, là, puis on parlait encore... on leur parle régulièrement,
là, tous les jours, en fait. Je vous donnerais un exemple. En Outaouais, là, où
je vous avais dit la semaine dernière, là, que j'allais m'impliquer personnellement,
là, pour suivre ça, je pense que ça va déjà mieux, là, on a été capables de
réduire nos délais d'attente pour des résultats, là, presque à 80 % en
dedans de 48 heures. C'est une grosse amélioration.
Mais il y a eu un ajustement que
j'apprécie beaucoup du côté de la Santé publique avec les tests rapides, puis
je prends peut-être une autre minute pour vous l'expliquer. Un des enjeux qu'on
avait avec les tests rapides, c'est qu'on nous demandait de faire le suivi sur
le test lui-même, de l'enregistrer dans le registre de dépistage, alors que là,
étant donné l'augmentation qu'on a eue entre autres dans ces régions-là, bien,
il fallait non seulement dépister les gens, mais les cribler, O.K.?
Donc, deux changements que la Santé
publique a acceptés dans les derniers jours. Premièrement, on va commencer à ne
cribler que 50 % des tests. Donc, au lieu de faire... Quand vous voyez une
journée de 40 000 tests, là, bien, on en travaillait 80 000,
parce qu'il fallait non seulement tester les gens en laboratoire, mais en plus
les cribler. Là, maintenant, on dit : Il y a tellement de variants, puis
les variants, on les connaît à peu près tous, donc on va diminuer le nombre de
criblages, ce qui va rendre nos laboratoires beaucoup plus efficaces, être
capables de donner les résultats plus... Donc, ça, c'est un gros changement.
Le deuxième changement, c'est qu'on n'a
plus l'obligation d'enregistrer le résultat du test rapide. Qu'est-ce que ça
veut dire? J'ai une éclosion en Outaouais dans une école ou dans une
entreprise. Ce que je demande aux gens, les entreprises qui nous ont demandé des
tests rapides, c'est : Occupez-vous pas de nous envoyer le résultat. On ne
veut pas savoir le résultat, on veut juste savoir si la personne est testée
positive, et là, dans le cas de ceux qui sont testés positifs, là, allez faire
un test PCR. Ça n'a l'air de rien, mais c'est une très, très grosse différence.
Donc, je réponds à votre question, là. Ça,
en Outaouais, ça va faire une grande différence, puis on va l'appliquer. Hier,
on a parlé à nos différentes personnes en santé publique, là, puis on va appliquer
ces nouvelles mesures là, qui vont faire une grande différence dans
l'efficacité des... notamment à cause des variants, qui nous ont causé les
problèmes de criblage, etc., qu'on n'avait pas avant.
M. Bossé (Olivier) : Donc, ça
va être appliqué à Québec, Chaudière aussi?
M. Dubé : Ah! oui, oui, tout à
fait, tout à fait.
M. Bossé (Olivier) : O.K. Les
manifestations, M. Legault, ils en annoncent encore ce soir, Québec,
Montréal. Quelqu'un qui ne casse pas de vitre, là, mais qui manifeste à
8 h 1, dans votre livre, c'est : Merci, bonsoir. C'est la même
chose? Pas la même chose, je sais que les accusations ne sont pas les mêmes,
mais, pour vous, passé 8 heures, c'est...
M. Legault : Bien, écoutez, il
y a un couvre-feu à 8 heures pour le bien de la population. Puis, si les
gens ne respectent pas le couvre-feu de 8 heures, ils s'exposent à avoir
une contravention. Maintenant, les vandales puis ceux qui brisent des vitrines,
bien, eux autres, là, je pense que tous les Québécois, là, sont choqués de voir
ça, puis les policiers vont essayer de les attraper puis de leur donner les
contraventions qu'ils doivent recevoir.
Le Modérateur
:
François Carabin, Métro.
M. Carabin (François) : ...je
répète une question qui a été posée plus tôt, j'ai eu certains problèmes avec
la technique, mais j'aimerais revenir, M. Legault, sur votre retour à la
normale anticipée à la fin de l'année scolaire, donc à peu près à la fin juin.
À quoi est-ce qu'on peut s'attendre réellement, considérant qu'il faut quand
même toujours deux doses de vaccination et que, à ce moment-là, ça ne va pas
être toute la population, ça va être loin d'être toute la population qui va
avoir reçu une deuxième dose?
M. Legault : Bien, écoutez,
vous savez que, quand des gens ont une dose, ils sont quand même protégés, je
ne sais pas, à 85 %, 90 %. C'est certain qu'avec deux doses ils sont
plus protégés. Puis ce que je vous dis, ce n'est pas que toutes les mesures
tombent le 24 juin au soir, là. Ce qu'on dit, c'est que, là, au lieu
d'avoir un échéancier qui est de quelques semaines, bien, on a un échéancier
qui est un minimum de quelques mois avant qu'on retrouve une certaine
normalité. On espère être capables d'y aller graduellement à travers ces
mois-là, mais l'échéancier est repoussé, là, c'est surtout ça que je veux vous
dire, là. C'est que l'échéancier où on voyait le retour à la normalité, une
fois que les personnes âgées seraient vaccinées, bien, là, avec le nombre de
jeunes qui se retrouvent dans nos hôpitaux, il va falloir attendre que tout le
monde qui veut être vacciné soit vacciné avant qu'on pense revenir à la
normalité.
M. Carabin (François) :
Parfait. Merci. Et j'aimerais vous interroger aussi sur... Bon, vous avez vu,
comme moi, que l'Ontario a annoncé la fermeture à venir de ses écoles primaires
et secondaires hier. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi il y a une différence
de philosophie, là? C'est où qu'il y a une nuance, si on veut, entre votre
position puis la position que vous avez vue, de l'Ontario, hier?
M. Legault : Bon, d'abord,
l'Ontario n'a jamais eu de couvre-feu ni à 8 heures ni à 9 h 30,
puis ils n'en ont toujours pas. Deuxièmement, nous, on préfère fermer les
écoles là où il y a des problèmes importants. Quand la situation le justifie,
on préfère garder nos écoles ouvertes. Maintenant, il faut comprendre aussi que
l'Ontario était en congé scolaire de deux semaines, une semaine pour Pâques
puis une semaine le congé scolaire qui avait été remis il y a à peu près un
mois. Donc, il y a une situation qui est quand même différente. Et puis, bien,
l'Ontario, ils sont rendus à 1 800 hospitalisations, là. Donc, même
si vous faites une règle de trois, ils sont dans une situation beaucoup plus
difficile que nous. Puis nous, bien, on aime mieux le gérer région par région.
Le Modérateur
: Merci.
Hugo Pilon-Larose, La Presse.
M. Pilon-Larose (Hugo) :
Bonjour à tous. On repousse semaine après semaine, finalement, le retour au
rouge pour la région de Québec, Chaudière-Appalaches, l'Outaouais. Là,
maintenant, c'est jusqu'au 25 avril qu'on garde les mesures spéciales.
Mais, dans les réunions que vous avez avec le Dr Arruda ou avec les
directeurs régionaux de la santé publique, avez-vous vraiment des projections
qui vous permettent de croire qu'au 25 avril, à Québec par exemple, où la
situation semble pire que jamais, il y a une manière de rouvrir les écoles et
de changer le palier d'alerte?
M. Legault : Bien, d'abord,
là, ce que nous disent les experts, c'est que c'est difficile de voir l'impact
des mesures, des nouvelles mesures qu'on a mises en place récemment sur les
projections. Donc, ce qu'ils nous disent, c'est que leurs projections vont être
meilleures la semaine prochaine que cette semaine — bon, je vous vois
sourire, là, à travers votre masque. Mais c'est certain, là, qu'il faut d'abord
regarder l'impact sur les cas, ensuite l'impact sur les hospitalisations. Donc,
c'est sûr que les mesures… puis, si on regarde par exemple Chaudière-Appalaches,
on les a mises en place trois jours plus tard qu'à Québec, entre autres la
fermeture des écoles. Donc, il faut laisser un petit peu de temps avant que les
projections soient plus fiables.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Sur
un autre sujet, on apprenait ce matin dans LaPresse que des
dizaines de milliers d'images de pornographie juvénile sont détectées chaque
année sur des serveurs informatiques d'entreprises qui sont hébergées ici, au
Québec. Est-ce que le gouvernement… Est-ce que votre gouvernement peut faire
quelque chose dans cette situation-là, notamment vis-à-vis des entreprises
québécoises qui détiennent les serveurs? Recherche proactive, ne pas attendre
d'avoir finalement un signalement, est-ce que c'est quelque chose que vous
envisagez de faire?
M. Legault : Bien, moi, je
pense que c'est une situation qui est inacceptable. Puis je pense que les
entreprises ont effectivement une responsabilité. Donc, entre autres, Geneviève
Guilbault travaille sur ce dossier-là. Mais c'est inacceptable, puis il faut
que ces entreprises-là soient mises face à leur responsabilité.
Le Modérateur
: Mylène
Crête, Le Devoir.
Mme Crête (Mylène) :
Bonjour. Ma question est pour M. Dubé. Je me demandais, en ce qui a trait
aux cliniques privées, M. Dubé, pourquoi avoir négocié un contrat de deux
ans avec une marge de profit accrue au lieu de reconduire un contrat de trois
ans avec la marge de profit à 10 %?
M. Dubé : Bien, écoutez,
dans toutes les négociations qu'on a, on essaie de trouver le meilleur
arrangement possible, là. Je peux vous dire que, si la situation était
différente, on serait peut-être un petit peu plus indépendants par rapport aux
cliniques privées, mais ce qui n'est pas le cas. Il faut se remettre dans le
contexte que les contrats qu'on a signés nous ont permis d'augmenter notre
capacité de limiter le délestage de 15 %, ce qui est énorme.
Alors, je pense qu'on a essayé de trouver
la ligne correcte entre ce qui était une entente raisonnable qui nous a... Des
fois, c'est la période, des fois, c'est le prix. Dans certains cas, on a essayé
de trouver cet équilibre-là. Moi, je suis très, très content que nos gens du
ministère ont pu négocier près de 22 ententes avec le privé, parce qu'en
ce moment, je peux vous dire, si vous avez des gens qui se font traiter dans le
privé, ils sont très heureux de ne pas être encore ajoutés à la liste
d'attente. Donc, on a essayé de trouver le meilleur compromis.
Mme Crête
(Mylène) : Et qu'est-ce qui bloquait pour signer un contrat de
trois ans? Je ne suis pas certaine d'avoir compris.
M. Dubé : Bien, c'est
parce que, si vous me dites que c'est trop cher, bien, je vais être content de
l'avoir signé rien que pour deux ans. Si vous me dites qu'il est au bon prix,
bien, je serais content de l'avoir signé pour trois ans. C'est toujours une
question d'équilibre entre le prix puis la période. Là, ici, on a trouvé le
compromis qu'à ce prix-là on était heureux de l'avoir signé pour deux ans.
Le Modérateur
: Maxime
Denis, Noovo.
M. Denis (Maxime) :
Bonjour, messieurs. M. Legault, est-ce qu'on peut envisager une pause
vaccin? Québec solidaire demande ça. Et là, les plages horaires de jour, il y
en a de plus en plus de disponibles. On va aller dans la population de plus en
plus active aussi. Est-ce que ça peut être envisagé, comme quand on est dégagé
pour aller voter?
M. Dubé : Bien, je l'ai
expliqué puis je vais l'expliquer. Toute idée peut être bonne, mais il faut
faire la différence entre libérer un employé pour quatre heures pour aller voter
quand il y a juste une journée pour le vote. Là, ici, on parle de cliniques
sans rendez-vous, on a ajouté des cliniques de nuit, on a des cliniques avec
rendez-vous. La vaccination se fait sur des semaines et des semaines. Alors,
oui, je comprends qu'on veuille comparer ça au moment où on libère un employé
pour aller voter. Mais en plus je vous dirais que ce qui va arriver dans les
prochaines semaines, puis vous avez vu l'excitation des entreprises, à partir
du 1er mai, on va avoir des entreprises dans lesquelles les employés vont
pouvoir aller directement se faire vacciner sur le lieu de leur employeur.
Alors, quand vous mettez tous ces facteurs-là ensemble, je pense qu'on a donné
aux Québécois pas mal d'alternatives pour aller se faire vacciner.
M. Denis (Maxime) :
M. Legault, est-ce que c'est d'être solidaire avec les festivals, les
musées, les autres personnes, au Québec, qui attendent leur tour que d'avoir un
Grand Prix de la F1 à Montréal?
M. Legault : Bon, écoutez, il
n'y a rien de réglé avec le Grand Prix de la F1. La seule affaire qui nous
intéresse, c'est qu'il y a des retombées importantes, entre autres pour les
hôteliers de Montréal, là, très importantes, et des vraies retombées parce que
c'est de l'argent qui vient de l'extérieur du Québec. C'est tout. Bon. Puis, évidemment,
on parle d'une activité qui aurait lieu sans spectateurs. C'est possible. Je
vous avoue que, si ce n'était pas de remettre en question les années suivantes,
là, moi, je ne vois pas pourquoi on a besoin de ça cette année.
Le Modérateur
: Nous
allons maintenant passer aux questions en anglais. Philip
Authier, The Gazette.
M. Authier (Philip)
: Good day.
M. Legault : Good day.
M. Authier (Philip)
: Mr. Legault, you have said a few times that the situation in Laval, in Montréal, you're watching it carefully. How
do you explain that the cases are not rising in those two areas?
M. Dubé : Maybe the first thing I would say is that Quebeckers, especially in those areas, have been very disciplined and have
been following the sanitary measures, that's for one. The second reason is, I
think, Santé publique, under the guidance of Dre Drouin and
Dr Trépanier in Laval, have done a tremendous job. I've talked about the
special measures they have put with the variants over the last few weeks, what
we call intensive tracing, where not only they trace the contacts, but they
trace the contacts of contacts. So, I think that they've done a tremendous job.
So, the following of the measures and active tracing that have been done in Montréal and Laval makes that they have been
able so far... and we cross our fingers, but they have done a tremendous job in
Montréal.
M. Authier (Philip)
: And for my second question for the Premier, we saw some disgraceful
scenes in Old Montréal the last
two nights. There has been vandalism and rioting. Are you worried about the
social climate of Québec and
especially in Montréal?
M. Legault : First, it's important to repeat that the vast majority of
Quebeckers support the measures, they don't like to see that, and I think it's
a very, very small minority of Quebeckers doing that. And, for now, I think
that the situation is under
control, and, if it happens again, police people will be present.
Le Modérateur
: Merci. Raquel Fletcher, Global News.
Mme Fletcher
(Raquel) : Good afternoon…
M. Legault
: Yes.
Mme Fletcher
(Raquel) :OK. My first question
is about chronically ill people who need to get their vaccine. There seems to
be some confusion about how a chronically ill person can access to vaccine, who
is responsible to make the appointment, for instance the patient or the doctor,
and what kind of proof is needed. In other words, what are the criteria for
chronic illness, and how does it work?
M. Arruda (Horacio)
: First of all, there is some chronic diseases that will be taken in
charge by the hospital when they go to their treatments, like people who need
hemodialysis or certain persons having some treatment for cancer. For the other
ones, the best way is to take an appointment with your pharmacist. And even
some pharmacists have called their more high-risk people. So, it's going to be
really the place. And, at the pharmacy, people… access to your medication, and
then it's going to be the kind of proof. And I will say that people will not do
a medical exam or looking for long kind of proof. But, if you went to hospital,
if you go to your pharmacist, it's going to be the best way to have your vaccination done.
Mme Fletcher
(Raquel) : Thank you. My second question is for Mr. Dubé. You mentioned
the case of thrombosis, which has now been detected in Québec, and you say people should not worry, that you have things under
control. Can you explain what kind of procedures you have in place… Can you
explain that to us in English?
M. Dubé : Sure. And maybe Dr. Arruda can comment, but I think what we
are is what Dr. Arruda called hypervigilance. We know… And we have been
very transparent. There could be one case per… that's… 100,000. And, basically,
what we do is we follow that and we make sure that, as in this case, that
person has received the proper care and she's doing correct right now. So, that's
what I can do. We knew it could happen, and the probability is there. But, I
think, so far, it has been the case. And I don't know, Horacio, if you want to
add something on that.
M. Arruda (Horacio)
: …a safe vaccine, even if there is rare embolisms or problems with
blots in 1 to under 100,000 doses. What is important is that, you know, even
COVID-19 can give you embolic or coagulation problems. And the risk of having
the disease, and comparing to the risk of having this complication, is very
higher in the disease. So, it's why it's still part of our, I would say, good
tools for… COVID-19.
The other thing I want to
say is that the treatment of those kinds of embolism are different from the
normal thromboses. And all our clinicians, everybody is aware of this syndrome,
and we are following it. There are cases that have thromboses after the vaccine
which are not this syndrome because it's normal, when you're older, there is a
risk of thrombosis normally. So, I think in Québec that we have detected one just
demonstrates that we have a system that can detect this kind of problem. The
people know how to treat this situation, and we will follow this situation as
we do for any side… big effects in vaccine's program in Québec.
Le Modérateur
: Matt Grillo, CTV.
M. Grillo
(Matthew) : Good afternoon to the three of
you. With regards to vaccinating those with chronic illnesses, there are some
experts out there who say, if we're really taking that seriously, we should
vaccinate everyone who lives in their house, the whole household, basically
everyone within the bubble. Why isn't Québec doing that?
M. Arruda (Horacio)
: Well, it's only related to the quantity of vaccine and the
strategy. Because what we want to… The first aim of the vaccine program is not
to slow transmission, it's to protect the high people vulnerable. So, if we had
enough vaccine, we could even vaccinate all the population at the same time.
So, we're going step by step. Protecting the elderly person or the sick person,
chronic disease, is our first priority. And if we do vaccinate around those
persons, there is going to be not enough vaccine for protecting the other ones
at higher risk. That's only, I would say, an approach related to the high
vulnerable. And also, we had also the situations where there is a big risk of
big outbreaks, but that's only related to the limit of quantity of vaccines.
M. Grillo
(Matthew) : Are you willing to give the
green... Dr. Arruda, are you willing to give the green light to the F1
race to go on without any fans?
M. Arruda (Horacio)
:
You know, we must evaluate, I would say, from a public health perspective, the
risk of transmission in the race by himself based on different protocols. Our teams are considering that with no public.
There are still discussions to have with the federal Government about the
importation and what are going to be the measures for people to come into
Canada without quarantine. I think it's possible, technically, to have this
kind of race without having a risk for the population and if they respect good
standards of hygiene and protocols.
Le Modérateur
:
Cathy Senay, CBC. Dernière personne à poser des questions aujourd'hui.
Mme Senay
(Cathy) : Good afternoon. I just would like to
understand your state of mind, Premier Legault, when you look at the number of
hospitalizations, and knowing that more and more young people are affected and
are becoming ICU patients. You still don't know what's going on. So, how do you
react when you look at the number of hospitalizations rising? And we don't
understand why young people are so much affected yet and so badly. So, what's
your state of mind when you look at those numbers right now?
M. Legault :
We see that there are three regions where we worry a lot, where we see increases
in the number of hospitalizations. So far, we don't see that in Montréal and in
the rest of Québec, but we know what's happening in Ontario and somewhere else,
so we cannot exclude that it will happen eventually in Montréal and Laval. So,
that's why we're careful. And what we see also is that the number of people
under 60 years old going to hospitals is increasing, it has doubled compare to
the first wave. So, that is a change, a major change, and it means that until
all people, including young people, be vaccinated, it'll be tough and
uncertain.
Mme Senay
(Cathy) : And my second question is regarding
the curfew. You said that you'll extend temporary emergency measures for the
three regions. The curfew is in place since a long time now, at 8:00 p.m.,
9:30, going back to 8:00 p.m., but you're not sure yet if your measures
are working. How do you explain that the curfew is essential to people that are
having a hard time to understand this?
M. Legault :
But, for me it has a direct relationship with visits in houses. And, of course,
if the curfew is at 9:30, you have much time to see other people in other
houses than if at 8:00 p.m. And we've seen that in the past in Québec,
we've seen that also in other countries. France even put it at 6:00 p.m. So, we think that it's helping reducing contacts. And
we hope we will not need, in Montréal and Laval, to close schools for a certain period, but we cannot
exclude that. So, that's why we're starting with this measure.
Le Modérateur
: C'est
ce qui met fin à ce point de presse. Merci à tous.
M. Legault : Merci, tout le
monde.
(Fin à 14 h 4)