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Conférence de presse de Mme Sonia LeBel, ministre responsable de l’Administration gouvernementale

Le gouvernement du Québec dépose de nouvelles offres au personnel des secteurs public et parapublic

Version finale

Le mercredi 31 mars 2021, 11 h 30

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Onze heures trente-deux minutes)

Le Modérateur : Alors, bonjour et bienvenue à cette conférence de presse de la présidente du Conseil du trésor, Mme Sonia LeBel, accompagnée de Édith Lapointe, la négociatrice en chef. Je vous cède la parole, Mme LeBel.

Mme LeBel : Bonjour. Alors, merci, tout le monde, merci d'être présents. Bien, c'est important pour moi, au moment de faire un troisième dépôt gouvernemental, de venir peut-être situer le contexte et le cadre dans lequel on négocie depuis plus d'un an.

Alors, depuis décembre 2019, notre gouvernement est engagé, avec plusieurs de ses partenaires syndicaux, dans un imposant chantier qui vise le renouvellement des conventions collectives des quelque 550 000 employés des secteurs publics et parapublics. Ce chantier définira le quotidien qui offre des services publics à plus 8 millions de Québécois.

En mai 2020, en considérant les nombreuses préoccupations syndicales, notre gouvernement a fait des ouvertures importantes lors du deuxième dépôt des offres patronales. Nous avons notamment confirmé nos priorités dans le cadre des présentes négociations, maintenu notre offre des paramètres salariaux de 5 % sur trois ans — cette hausse était supérieure à l'inflation prévue pour la même période — alloué à chacun des syndicats des sommes permettant de conclure les mesures que les parties jugeraient les plus appropriées dans leur secteur — ce qu'on appelle les conditions de travail, le sectoriel — confirmé une réduction de la durée des conventions collectives de cinq à trois ans, tel que proposé par la majorité des syndicats.

Au cours des mois qui ont suivi ce deuxième dépôt, le gouvernement a retiré plusieurs de ses demandes patronales, on a élagué nos demandes aux tables, et réalisé certaines ententes sectorielles très porteuses, entre autres avec la FIQ, qui représente 76 000 professionnels en soins du réseau de la santé du Québec. Malgré la réalisation de plusieurs avancées significatives, nous jugeons qu'il est maintenant temps de franchir une nouvelle étape et de donner une impulsion nouvelle aux présentes négociations en présentant cette troisième proposition gouvernementale.

Jeudi dernier, comme vous le savez, mon collègue le ministre des Finances a déposé le budget 2021‑2022 et ainsi confirmé nos marges de disponibilité. En raison de la pandémie actuelle, le Québec fait face à des déficits économiques sans précédent qui ont d'importantes répercussions sur notre capacité financière à tous. Le déficit est évalué à 15 milliards de dollars en 2021‑2022.

À elle seule, la rémunération globale des employés de l'État s'élève à environ 40 milliards de dollars, soit près de 60 % des dépenses de programmes du gouvernement. Vous comprendrez que le renouvellement des conventions collectives et des nouvelles mesures qui sont mises en place par celles-ci a une incidence majeure sur le plan budgétaire du Québec. Je souligne ici le fait que chaque augmentation de 1 % équivaut à une hausse récurrente des dépenses de 400 millions de dollars.

Néanmoins, le gouvernement maintient et ajoute aujourd'hui des propositions qui visent à améliorer concrètement les conditions de travail des salariés. Malgré le déficit budgétaire de 15 milliards, le gouvernement maintient ses offres de 3,3 milliards de dollars, dont sa proposition d'augmentation salariale de 5 % sur trois ans. Cette augmentation est supérieure à l'inflation actuelle, qui se situe à 4,87 %.

De plus, afin de protéger le pouvoir d'achat des salariés, nous proposons, pour l'ensemble des salariés, une majoration salariale pouvant aller jusqu'à un maximum de 1 % si l'inflation réelle est supérieure à 5 % et si la croissance économique prévue est au rendez-vous, ce qui pourrait donner, à terme, une augmentation de 6 % sur les trois ans. Cette mesure, naturellement, je vous l'ai mentionné, de 1 % pourrait signifier un impact financier de 400 millions récurrents sur le budget du Québec.

Également, le gouvernement propose un montant forfaitaire supplémentaire aux montants forfaitaires qui sont déjà sur la table de négociation, d'une valeur de 400 millions pour l'ensemble des salariés. Considérant l'effort accru qui fut demandé aux différents secteurs dans la dernière année, ce forfaitaire est pour nous un geste de reconnaissance pour nos salariés.

Finalement, nous proposons une augmentation salariale spécifique pour les salariés ayant une rémunération de moins de 50 000 $. Au total, en salaires et en conditions de travail, c'est entre 3,7 milliards et 4,1 milliards de dollars que le gouvernement met sur la table pour ces négociations.

Je souligne que, pour la première fois dans le cadre de nos négociations, justement, le gouvernement a octroyé à chacune des tables sectorielles, et ça, c'est inusité, des montants spécifiques au sujet... pour régler les conditions de travail. C'est majeur et c'est sans précédent. Dans le contexte où nous vivons, de la pandémie mondiale et du déficit budgétaire important, l'offre qui est présentée aujourd'hui est équitable et généreuse.

À titre de comparatif, dans un contexte de surplus budgétaire, le gouvernement précédent, dans la négociation de 2015... 2020, pardon, offrait 5,25 % sur cinq ans en augmentations salariales et sans aucune somme dédiée aux enjeux sectoriels. C'est important de le comprendre, on est également sur trois ans. Le gouvernement livre ce qu'il a toujours dit qu'il ferait et est cohérent avec les engagements que nous prenons depuis des années.

Le gouvernement a été clair sur ses priorités dans le cadre des présentes négociations. Ainsi, il a décidé que les infirmières, les préposés aux bénéficiaires en CHSLD, le personnel enseignant du primaire et du secondaire, les intervenants en centres jeunesse, particulièrement ceux oeuvrant à la DPJ et les employés ayant un salaire inférieur à 50 000 $ sur une base annuelle auront des considérations particulières.

En ce qui concerne le secteur de la santé et des services sociaux, je pense qu'il est important de rappeler l'entente majeure qu'on a eue avec la FIQ, intervenue le 7 décembre dernier. Ça paraît déjà très loin, mais c'est important de le rappeler. Celle-ci nous a seulement permis de signer une entente sectorielle portant sur les conditions de travail avec plus de 76 000 professionnels qui sont au front depuis plus d'un an, mais aussi de nous attaquer à des problèmes qui sont vécus dans notre système de santé depuis des années. On a fait des avancées majeures à travers l'ajout de ressources, l'augmentation de postes et incitatifs monétaires pour les temps-complets, l'augmentation du nombre d'heures rémunérées, la bonification de primes pour les quarts de travail de soir, de nuit, de fin de semaine, l'instauration d'une nouvelle prime en CHSLD, la garantie de poste avec un minimum de jours travaillés, des mesures mises en place pour réduire le recours aux agences de placement.

Avec cette entente, nous sommes, de notre aveu et de l'aveu même de la présidente de la FIQ... nous avons modifié profondément la prestation de services et amélioré les conditions de travail de l'ensemble de ces professionnels et professionnelles en nous attaquant directement à la surcharge de travail.

En ce qui concerne les préposés aux bénéficiaires qui oeuvrent à temps complet en CHSLD, le gouvernement respecte sa promesse. En plus de l'ajout de 10 000 postes, nous offrons une rémunération de 26 $ de l'heure, pour un revenu annuel de 49 000 $. La pandémie que nous avons vécue au cours de la dernière année nous a tous convaincus que nous devons tout mettre en oeuvre pour améliorer les conditions de travail de ces employés qui accompagnent quotidiennement nos malades et nos aînés.

Comme vous savez, l'éducation est une autre priorité de notre gouvernement. Nous avons déposé plusieurs gestes pour améliorer la performance du système depuis notre arrivée. Dans le contexte de la négociation actuelle, les questions de la réussite éducative et de la valorisation de la profession enseignante sont au coeur de nos préoccupations. Les propositions d'aujourd'hui viennent le confirmer, notre volonté à mettre ces secteurs de l'avant.

Toutefois, considérant le contexte particulier des négociations qui ont cours présentement à huis clos et qui ont été convenues avec la FAE et la FSE-CSQ, on ne rendra pas publiques, à ce moment-ci, les différentes propositions qui sont en cours de négociation active aux tables de négociation, mais je me contenterai de dire qu'on chemine.

Cependant, je peux vous assurer qu'on a mis sur la table un bon nombre de propositions en éducation pour les enseignants du primaire et du secondaire, dont, entre autres, l'augmentation substantielle du salaire pour ceux qui sont en début de carrière, remplissant ainsi l'engagement de notre parti lors de la dernière campagne électorale, un nouveau statut d'enseignant émérite, la mise en place de mesures favorisant la réussite éducative, donc l'accroissement de l'autonomie dans l'exercice de la profession, le retrait de la surveillance des récréations en faveur de la tâche d'enseignant.

Concernant la protection de la jeunesse, nous sommes tout à fait conscients que ceux qui oeuvrent auprès de nos enfants en difficulté sont débordés, demandent depuis trop longtemps du renfort et une amélioration de leurs conditions de travail. On propose plusieurs mesures, lesquelles se résument, dans leurs grandes lignes, comme celles-ci : l'ajout de ressources, l'ajout d'emplois à temps complet et d'incitatifs pour le nombre d'heures rémunérées, l'ajout d'une nouvelle prime particulière pour les intervenants en centre jeunesse, la bonification de différentes primes déjà existantes et la garantie de postes avec un minimum de jours travaillés. Ces mesures nous permettront aussi d'assurer l'attraction de nouveaux intervenants et de diminuer ainsi la charge de travail dans ce secteur.

Finalement, nous proposons d'offrir aux employés à temps complet qui gagnent moins de 50 000 $ une augmentation salariale supérieure. C'est une priorité de certains syndicats. Nous y répondons favorablement.

Nos actions forment un tout en santé et en éducation. Nos propositions s'ajoutent aux mesures du budget 2021‑2022, déposé par mon collègue le ministre des Finances, lesquelles prévoient notamment 10,3 milliards pour renforcer le système de santé, 1,5 milliard pour appuyer les jeunes et la réussite scolaire et 101,6 millions de dollars pour le réseau collégial. Par tout l'ensemble de ces mesures, nous souhaitons valoriser ces professions et les rendre beaucoup plus attrayantes.

Tout en adoptant une approche de gestion des finances publiques qui soit responsable, nous devons offrir aux employés de meilleures conditions, notamment au niveau de l'organisation du travail. Ça aura un effet direct sur la prestation de services offerts à l'ensemble de la population dans toutes les régions du Québec. Le gouvernement livre ce qu'il a toujours dit qu'il ferait, et c'est cohérent avec les engagements que nous prenons depuis des années.

De plus, je souligne que les corps d'emploi que nous avons priorisés dans le cadre des présentes négociations sont majoritairement des corps d'emploi féminins. Nous voulons améliorer leurs conditions de travail de façon substantielle.

Avec ce troisième dépôt, pouvant atteindre 4,1 milliards de dollars, nous sommes convaincus que nous posons un geste concret et surtout équilibré et responsable, qui démontre clairement notre volonté d'en arriver rapidement à des ententes sur le renouvellement des conventions collectives. Que ce soit du côté patronal ou du côté syndical, je suis intimement convaincue, et je le sais, tous les acteurs impliqués dans cette négociation partagent le même objectif, celui de garantir des soins et des services de qualité, la disponibilité des ressources et la qualité de l'enseignement en milieu scolaire. Nous sommes au rendez-vous. Ce dépôt est, selon moi, le résultat de notre engagement envers tous ceux qui travaillent jour et nuit pour nous protéger, et nous soigner, et nous soutenir.

We are dedicated to meet and respect the priorities that we have been putting forward from the beginning. This new offer that we are putting on the table today represents $4 billion. This is an example of our dedication to arrive to an agreement. Thank you.

Le Modérateur : Merci. Nous en sommes maintenant à la période de questions. Nous commençons avec Claudie Côté, TVA.

Mme Côté (Claudie) : Bonjour. Je comprends qu'on augmente une partie de l'offre, on la bonifie, mais on est encore à 5 % d'augmentation sur trois ans, ça avait été refusé la dernière fois. Est-ce qu'on est encore dans le même scénario, jamais deux sans trois, et ça va être refusé une fois de plus?

Mme LeBel : Bien, moi, je suis convaincu qu'on a sur la table présentement une offre qui va nous permettre de trouver un terrain d'entente. On doit comprendre que l'offre, quand elle a été faite, en 2019, lors du premier dépôt patronal, l'IPC était à 6,2 %. Donc, ce qui était décrié à l'époque par les syndicats, c'était qu'on était en dessous de l'inflation. Depuis, on est rendu à 4,97 % et, malgré tout, on a maintenu l'offre de 5 % qui a pris de la valeur, si on la compare à l'IPC.

Maintenant, ce qu'on vient dire, c'est qu'on est dans une situation économique qu'on ne peut pas nier, on a 15 milliards de déficit budgétaire cette année, un déficit structurel à résorber de 6 milliards de dollars. On prévoit un retour à l'équilibre budgétaire dans sept ans. Donc, je pense que c'est un contexte qu'on ne peut pas nier. Puis, malgré ça, ce qu'on dit à nos... aux syndicats et ce qu'on dit aux tables de négociations : Bien, écoutez, on est prêts à bonifier cette offre de 1 % supplémentaire si la situation économique du Québec est au rendez-vous.

Mme Côté (Claudie) : Il y a déjà des syndicats qui ont dit que c'était insuffisant. Bon, ils vont quand même aller le présenter à leurs membres, mais ils ont en main des mandats de grève. Visiblement, là, ce ne sera pas une promenade tranquille dans les prochaines semaines?

Mme LeBel : Bien, une négociation, par définition, c'est toujours une discussion. Donc, moi, ce que je suis contente, c'est... C'est pour ça d'ailleurs que j'ai voulu rencontrer les chefs syndicaux hier soir. Je ne leur ai pas présenté, comme je ne le fais pas ce matin, parce qu'il faut respecter les tables de négociation, tout le détail et la granularité, comme diraient certains de mes collègues, de ce dépôt-là. Ce qui était important pour moi, c'était leur présenter les grands paramètres.

Écoutez, moi, je suis convaincue, là, qu'on a sur la table, dans les paramètres salariaux... Puis dans le dépôt qui est fait aujourd'hui, il y a aussi la question du sectoriel qui va être abordée. Et tout ça mis ensemble, je pense qu'on est capables, là, de s'asseoir ensemble. Et je leur ai dit hier soir que j'étais confiante qu'on pourrait, dans ces offres-là, trouver une voie de passage pour être capable de régler. Tout est sur la table pour qu'on puisse avoir de bonnes discussions.

Le Modérateur : Véronique Prince, Radio-Canada.

Mme Prince (Véronique) : Oui, bonjour. Est-ce que c'est une offre finale?

Mme LeBel : Je suis convaincue, je vais continuer de le dire, qu'il y a sur la table présentement tout ce qui est en place pour avoir de bonnes discussions. Et pour le reste, je vais laisser les tables de négociation discuter.

Mme Prince (Véronique) : C'est sûr que... Hier, vous vous êtes adressée aux chefs syndicaux. Par l'entremise de cette conférence de presse là, vous le faites aussi, là. Mais ceux qui sont directement sur le terrain depuis un an puis qui travaillent à la sueur de leur front dans cette pandémie-là, là, qu'est-ce que vous leur dites à ces gens-là? Est-ce que c'est une reconnaissance, cette entente-là?

Mme LeBel : Bon, il y a les paramètres salariaux, mais il y a aussi toutes les enveloppes sectorielles. Et c'est dans les conditions de travail, dans les enveloppes sectorielles... Puis c'est très technique, là, mais il y a le paramètre salarial, comme vous le savez, les enveloppes sectorielles, ça se traduit par les conditions de travail. Et on l'a fait avec la fédération des infirmières du Québec. C'est dans le sectoriel. Et il y a présentement, également, sur la table... j'ai les marges de manoeuvre pour être capable de pouvoir régler ces situations-là de conditions de travail. Et c'est ça qui est criant au quotidien. C'est là-dessus et c'est dans ces enveloppes-là qu'on va mettre l'accent sur nos priorités.

Le Modérateur : Louis Lacroix, Cogeco Nouvelles.

M. Lacroix (Louis) : Bonjour, Mme LeBel. Tout à l'heure, devant le parlement, il y a eu une manifestation, et les chefs syndicaux... Mme Éthier, entre autres, de la CSQ, qui a dit que les syndicats étaient en guerre contre le gouvernement. Ils sont en guerre contre vous, là. Comment vous réagissez quand vous entendez des choses comme celles-là dans un contexte de négociation? Vous arrivez avec des offres bonifiées, et de l'autre côté, eux, ils savaient déjà, là, le contenu de l'offre, ils l'ont eu ce matin, là, puis là ils sortent en disant : On est en guerre contre le gouvernement.

Mme LeBel : Bien, moi, je choisis de répondre que je ne suis pas en guerre, je suis en discussion. Il y a ce qu'il faut aux tables de négociation. C'est ce que je leur ai fait valoir hier soir. Je vous dirais qu'il y a un respect mutuel. On comprend nos positions respectives. Maintenant, moi, du côté gouvernemental, on a priorisé les demandes gouvernementales. Plusieurs tables sectorielles ont priorisé, ont commencé à prioriser.

D'ailleurs, il y a quatre ententes sectorielles qui ont été dégagées, celle de la FIQ étant la plus connue. Et plusieurs tables, présentement, sont en voie de pouvoir avoir des bonnes perspectives d'entente au niveau sectoriel. Alors, j'ai invité les chefs syndicaux, dont Mme Éthier, hier soir, à prioriser leurs ententes, et je suis convaincue... On n'est pas en guerre. On est en discussion, par contre. Et je leur ai dit que, tant qu'on pouvait se parler, on pouvait trouver des solutions. Mais je suis convaincue qu'il y a présentement sur la table ce qui est nécessaire pour dégager des ententes.

M. Lacroix (Louis) : Quel est votre niveau de patience, là? C'est parce que ça traîne en longueur, on est en pleine pandémie puis... Quel est votre niveau de patience face à cette négociation-là? Vous vous attendez à un règlement quand? Quand est-ce que vous aimeriez... Je comprends, le plus tôt possible, là, mais quand est-ce que vous aimeriez signer cette convention collective là? Jusqu'où vous allez étirer ça?

Mme LeBel : Bien, vous avez donné la réponse à votre question, le plus rapidement possible. C'est le message que j'ai lancé aux chefs syndicaux. On n'a pas fixé de ligne hier soir, mais on est tout... Des deux côtés de la table, je pense que, dans l'intérêt des Québécois, dans l'intérêt de nos salariés, des gens qui travaillent dans notre système de santé, système d'éducation… je pense, c'est dans l'intérêt de tous de régler de façon rapide, aussi rapidement que possible.

M. Lacroix (Louis) : …des ultimatums, là, puis de dire : Si vous ne signez pas, on va vous imposer les conditions de travail, ou quoi que ce soit. On n'est pas rendus là.

Mme LeBel : Moi, je continue à penser qu'on peut avoir une entente négociée.

Le Modérateur : Mylène Crête, Le Devoir.

Mme Crête (Mylène) : Est-ce que vous pouvez être un petit peu plus précise sur ce qui fait la différence dans vos offres au niveau du sectoriel?

Mme LeBel : Bon, je n'entrerai pas dans la précision, mais je peux vous dire qu'entre l'offre... Et, si je parle de la... Vous parliez du sectoriel et pas des paramètres salariaux, hein?

Mme Crête (Mylène) : C'est ça, du sectoriel, donc les conditions de travail.

Mme LeBel : Bien, c'est difficile parce que c'est en négociation aux tables. Chaque secteur a ses priorités et ses discussions. Ça fait que je vais laisser les tables de négociation et le dépôt se faire. Il y a des précisions là-dedans qui sont importantes. Présentement, on a mis plus de 480 millions de dollars sur la table pour régler les secteurs, là, les différents secteurs, donc c'est important de le dire, et c'est là-dedans... D'ailleurs, l'entente qu'on a eue avec la fédération des infirmières du Québec, c'est au niveau sectoriel, au niveau des conditions de travail. Et c'est dans ces — j'allais dire dans ces secteurs-là — enveloppes-là que les priorités gouvernementales vont se traduire avec beaucoup plus d'évidence, là.

Mme Crête (Mylène) : Mais, si je comprends bien, vous misez justement sur cette nouvelle offre là d'amélioration des conditions de travail pour espérer, en tout cas, régler une bonne fois pour toutes, là.

Mme LeBel : Bien, c'est sûr que l'espoir d'une négociation, des deux côtés de la table, c'est de finir par régler, là. Mais, oui, je pense qu'on a présentement sur la table quelque chose qui est équitable, qui est généreux puis qui donne l'espace nécessaire, là, et la souplesse nécessaire, l'agilité entre les enveloppes aussi. J'ai lancé le message qu'on pouvait avoir de l'agilité entre les enveloppes sectorielles. Les syndicats, les chefs syndicaux savent pertinemment ce que ça veut dire. Donc, moi, je pense qu'on a présentement sur la table de quoi trouver et dégager des ententes.

Le Modérateur : Marc-André Gagnon, Journal de Québec.

M. Gagnon (Marc-André) : Je comprends que les offres viennent à peine d'être déposées qu'il y a déjà des syndicats qui, à première vue, ont envie de les rejeter, et il y a, en l'air, donc, ces menaces de moyens de pression. On sait que les gens en ont déjà assez des mesures sanitaires. Bon, tout porte à croire qu'il y en a qui vont s'ajouter ce soir, mais ce n'est pas là-dessus que je veux vous entendre, là. Mais est-ce qu'il n'y a pas un risque pour les syndicats, dans le contexte actuel, d'écoeurement, justement, par rapport à toutes les règles sanitaires, de perdre le soutien d'une partie de la population s'il y a des moyens de pression qui viennent affecter les services qui sont offerts à la population?

Mme LeBel : Écoutez, ce sera aux associations syndicales de juger, là, de leurs moyens de pression et de l'impact potentiel. Moi, je pense que ça leur appartient puis je ne veux pas commenter là-dessus.

M. Gagnon (Marc-André) : Vous ne voyez pas un risque ou un jeu dangereux que les syndicats pourraient jouer par rapport à ça?

Mme LeBel : C'est à eux d'évaluer la situation, d'évaluer le risque. Ils ont le droit de faire des moyens de pression. Pour moi... je respecte beaucoup cet équilibre-là qui est nécessaire. Sauf que moi, je choisis et j'ai choisi hier soir de marquer le coup en leur tendant la main, en les rencontrant, justement, dans une rencontre privée, à la veille d'un dépôt que je considère important, et pour le reste, je ne ferai pas de commentaire.

M. Gagnon (Marc-André) : Et par rapport à un autre sujet, comme ancienne procureure de la commission Charbonneau, là, vous n'êtes pas... est-ce que vous éprouvez un malaise de voir que votre collègue, M. Fitzgibbon, est encore empêtré dans des histoires d'apparence ou de conflit d'intérêts, dont il se défend? Vous êtes toujours à l'aise de siéger à ses côtés au Conseil des ministres?

Mme LeBel : Bien, écoutez, il a eu l'occasion à plusieurs reprises, dont ce matin, de s'expliquer. On a eu l'occasion de faire valoir notre position gouvernementale. Je ne ferai pas d'autre commentaire. Je pense qu'on va se concentrer sur les négociations. En tout cas, c'est mon focus, présentement.

Le Modérateur : Hugo Pilon-Larose, LaPresse.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Bonjour. J'aimerais revenir sur deux secteurs particuliers, l'éducation, d'abord. Donc, vous mettez sur la table ce qui vous permet de remplir une promesse électorale, celle d'augmenter le salaire d'entrée des enseignants. J'aimerais comprendre, donc : Si le salaire d'entrée des enseignants augmente, parce que vous supprimez des échelons, est-ce que les autres enseignants qui sont plus loin dans leur carrière voient aussi leurs salaires augmenter, donc tout le monde monte en même temps? Puis deuxièmement pouvez-vous aussi juste éclaircir un peu c'est quoi, le nouveau statut d'enseignant, émérite, si j'ai bien compris?

M. LeBel : O.K. Bien là, je ne veux pas rentrer dans trop de détails, le statut d'enseignement émérite, habituellement, c'est une bonification de salaire qui existe quand tu as un statut d'expert, que tu atteins un certain nombre d'années. Habituellement, c'est le top de l'échelle, et là tu as le droit à une rémunération supplémentaire pour servir un peu... bon, un, pour ton expertise et pour servir un peu de mentor et d'exemple auprès de tes collègues. Mais c'est surtout une marque de reconnaissance pour les enseignants qui sont depuis longtemps dans la profession.

Pour ce qui est du salaire à l'entrée, ce qu'on propose et ce qui a été dit publiquement... C'est pour ça que je me permets de le dire, parce que je suis très prudente, hein? Moi, j'ai un très grand respect des tables de négociation et du détail qui se trouve dans les dépôts, présentement. Il y a des règles à suivre. Donc, je vais me permettre de dire ce qui a été dit publiquement jusqu'à présent. On a parlé du salaire à l'entrée de 50 000 $. Je vais me limiter à ça, parce que c'est présentement en discussion justement avec la FAE et la — je ne veux pas me tromper, CSQ, FSE? — FSE. Donc, vous avez entendu parler, dans les dernières semaines, on avait mis en... on les avait invités à des négociations restreintes, une espèce de table, là, de cloche de verre. Donc, je vais respecter, là, ce qui se dit là. Mais c'est ce qui a été dit, jusqu'à présent, publiquement.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Concernant, donc, le secteur de la DPJ, vous annoncez des mesures : ajout de ressources, ajout de bonification des primes existantes, également prime particulière pour les intervenants en centre jeunesse, garantie de poste avec minimum de jours travaillés. Si j'ai bien noté, ces mesures-là que vous mettez sur la table, selon vous, vont pouvoir régler les problèmes structurants qu'il y a à la DPJ sur la rétention des employés?

Mme LeBel : Bien, c'est combiné, naturellement, aux actions que mon collègue le ministre délégué à la Santé et Services sociaux, le ministre Carmant, a mis de l'avant depuis le début aussi de son engagement auprès de la DPJ, là. Naturellement, on verra ce qui ressortira aussi du rapport de la commission Laurent pour continuer à travailler sur la structure. C'est ce qu'on met en complément de tout ça, en termes de conditions de travail. Et je pense que l'effet combiné de toutes les mesures gouvernementales et des actions gouvernementales depuis le début va...

Moi, je pense qu'on peut faire en sorte, là, de beaucoup régler le problème d'attraction, mais il y a aussi la rétention, et je suis tout à fait consciente... Et là je vais peut-être revenir sur mon ancienne vie. Pour avoir travaillé avec des intervenants de la DPJ quand j'étais procureure de la Couronne et en protection de la jeunesse, je suis très consciente du travail au quotidien qu'ils font. Je suis très consciente du travail très difficile qu'ils font et de la situation actuelle. Bien, c'est un autre secteur où ça a été exacerbé également.

Donc, je pense qu'il faut... Et là je vous parle aujourd'hui du dépôt gouvernemental en matière de conventions collectives, mais c'est pour ça que je vous mentionnais dans mon allocution qu'il faut voir aussi l'ensemble de l'action gouvernementale comme un tout. Et je pense que, quand on regarde l'ensemble de l'action gouvernementale, on a de bonnes pistes de solution.

Le Modérateur : Tout juste avant qu'on passe à l'anglais, Mme LeBel, j'ai une question ici de mon collègue Pierre St-Arnaud, de LaPresse canadienne. Quelle est l'augmentation additionnelle offerte aux salariés de moins de 50 000 $ par année et est-elle la même dans tous les secteurs? Donc, j'imagine, c'est le pont entre le salaire qu'ils ont et le 50 000 $.

Mme LeBel : Bien, ce que je vais me contenter de répondre, c'est qu'il y aura des modalités particulières dans le respect du cadre financier que je vous ai énoncé. Mais je n'irai pas dans les détails, là, pour respecter le dépôt qui se fait aux tables de négociation.

M. Bergeron (Patrice) : Et, si vous me permettez, là, celle-là, c'est la mienne…

Mme LeBel : La vôtre?

M. Bergeron (Patrice) : …Patrice Bergeron, de LaPresse canadienne. Je voudrais savoir qu'est-ce que vous demandez comme concessions à faire aux syndicats en échange de ce que vous offrez en supplément.

Mme LeBel : Bien, écoutez, ça dépend. C'est variable à toutes les tables de négociation, c'est important de le dire. Comme je le disais, il y a quatre tables sectorielles sur 40 — je ne veux pas me tromper — où on a réussi à dégager des ententes sectorielles. La plus connue présentement est celle qu'on a faite avec la fédération des infirmières du Québec. Plusieurs tables sectorielles… Je vous dirais que je suis très optimiste qu'on va être capables de dégager des ententes. Et la clé du succès à ces tables sectorielles là, et je lance le message à toutes les autres tables, c'est que le gouvernement a élagué, a fait des choix, a priorisé. Naturellement, on le sait comment ça commence, une négociation, on met chacun nos priorités. Le gouvernement a fait un grand bout de chemin en ciblant ses priorités, et dans toutes les tables où on a présentement du succès, où que les discussions sont fructueuses, la partie syndicale a fait la même chose.

Alors, je les invite à choisir leurs priorités, à nous en faire part. On est au rendez-vous, mais on ne pourra pas tout accepter, mais on est au rendez-vous pour vraiment travailler sur les points qui sont jugés comme essentiels et primordiaux pour eux.

Le Modérateur : Merci, Mme LeBel. Nous passons maintenant à l'anglais avec Cathy Senay, CBC.

Mme Senay (Cathy) : Je vais juste clarifier en français quelque chose, Mme LeBel.

Mme LeBel : Oui, merci.

Mme Senay (Cathy) : C'est parce que je regarde la dernière offre en mai 2020. M. Dubé, je me souviens, avait un ton assez : Prenez-là, il n'y a plus beaucoup d'argent, c'est la pandémie, là. Et là il y avait un montant forfaitaire de 1 000 $ en 2020, mais c'était surtout pour les gens qui étaient déjà au sommet de l'échelle salariale, si je me souviens bien. Je pense que votre négociatrice a dit oui.

Mme LeBel : Oui, bien, c'est ça, O.K. Oui, bien, peut-être qu'elle va pouvoir répondre, parce que j'ai les chiffres, mais je ne peux pas commenter sur les commentaires qui ont été faits à l'époque. Mais vous étiez présente?

Une voix : C'est le cas.

Mme Senay (Cathy) : C'est le cas. Donc, là, cette fois-ci, c'est pour tout le monde, le montant forfaitaire de 1 000 $.

Mme LeBel : Oui, 1 %, oui.

Mme Senay (Cathy) : 1 %, mais est-ce que c'est 1 000 $ que vous donnez? C'est combien à ce moment-là, 1 %?

Mme LeBel : C'est 1 %. Ça va dépendre de... C'est un 1 %.

Mme Senay (Cathy) : O.K., parfait, je comprends. Je comprends, je comprends.

Mme LeBel : Et, dans ce montant-là, on est prêts à réfléchir à comment ce pourcentage-là peut avoir un impact supérieur, par contre, sur les gens, de 50 000 $ et moins.

Mme Senay (Cathy) : O.K., puis le montant forfaitaire de 600 $ en 2021, il n'est plus là?

Mme LeBel : Oui, tout est là.

Mme Senay (Cathy) : Il est encore là?

Mme LeBel : Oui, oui, c'est un ajout au cadre de 2021. D'ailleurs, vous le voyez, au budget présentement, là, il y a... J'allais dire... Au budget, c'est la situation précédant le dépôt qu'on fait ce matin, et il y a le 1 %, là, en 2019, il y a celui en 2020. On rajoute 1 % supplémentaire en 2020‑2021 et on rajoute 1 % relié à l'économie, naturellement, au 5 %. Donc, dans les paramètres salariaux, on passe de 5 % à 6 % en fonction de l'indice économique, et pour les forfaitaires, on est rendu au troisième forfaitaire, il y en a un en 2019 puis il y en aurait deux en 2020, là, qui se cumulent, naturellement, là, de 1 % chaque année.

Mme Senay (Cathy) : Chaque année?

Mme LeBel : C'est bien, ça, hein?

Une voix :

Mme LeBel : Merci.

Mme Senay (Cathy) : So, if I go back to English, I'm wondering about this possibility of offering a recurrent subsidy.

Mme LeBel : Subsidy?

Mme Senay (Cathy) : Well, «la majoration salariale récurrente».

Mme LeBel : Ah, subsidy, O.K. I'm sorry, yes.

Mme Senay (Cathy) : It's like you have two conditions. The inflation should not go over 5% and also...

Mme LeBel : No, everything that's going to be over 5% but topped at 6%, we'll give them if «le PIB»... What's the PIB in English? GST? Oh! I'm sorry, no…

Une voix :

Mme LeBel : GDP, thank you. And, if we got back to about 98% of the GDP that we had before the pandemic, I think, and this is the level that was fixed in the last budget, if we get to that level...

Mme Senay (Cathy) : …document, it says if the economic growth… basically, if it goes as planned with the economic growth, we'll give that amount.

Mme LeBel : Yes, that's the first trigger. And then we'll give the inflation, the worth of the inflation. If it's 5,6%, they're going to get 5,6%. Now, they're getting 5% for an inflation of 4,87%. Everything that's going to go over 5% but topped at 6%, we'll give them on a period of three years.

Mme Senay (Cathy) : Why unions should trust you that this new mechanism should work? Because this is new and this...

Mme LeBel : Well, it's going to work...

Mme Senay (Cathy) : …because of the conditions that are attached, I would not... They are already really wondering if that's going to work. For them, it's tricky.

Mme LeBel : Well, it's a bit odd that they find that tricky because, from the get-go, they were… «j'allais dire dénoncer», but they were questioning the fact that the first offer was below the inflation, and then they were asking for the Government to give them the inflation. That's what we're offering today. So this is something that they have been putting forward first on the table. So I'm very confident, because, if we're talking about the GDP, I read some economic reports lately that we are pretty close to that level already. So this the first trigger and then the inflation.

I mean, this is quite normal. What we are telling them today, we are offering something that's a little bit over the inflation, but we are making to you the guarantee, the promise that, if it goes over 5%, but topped at 6%, I mean, we'll give it to you. And this is not something that I will decide in my office, what's the rate of the inflation. This is something that is fixed by independent — j'allais dire des institutions — agencies. So, I mean, this is not something that I will decide : Oh well, the inflation is at 5,4%. I mean, this is something that's fixed by the agencies that are independent. So we'll give… And this is going to be written in «la convention». So we're going to be bound to follow that.

Mme Senay (Cathy) : And they don't have a contract since March... well since a year.

Mme LeBel : Yes, about a year.

Mme Senay (Cathy) : How do you feel about this third offer that you are basically proposing as we are entering the third wave of the pandemic?

Mme LeBel : Yes, well, because... I very appreciate your question, because we cannot put... «les désincarner», disincarnate the negotiations from the situation that we're living in today and we are... But, you know, I'm doing it with a lot of faith, in good faith, I am... and I think this offer is fair, this offer is generous, according to the situation that we are in today. So this is something that we all have to live in and this is... But we will... We want to keep putting forward our priorities, and that's what we're doing with that «dépôt».

Le Modérateur : Raquel Fletcher, Global.

Mme Fletcher (Raquel) : Hi. I just have one small clarification. It's 5% over three years, right?

Mme LeBel : Now, and then we're adding one more percent if the economic growth is there.

Mme Fletcher (Raquel) : So will it be 2%, 2%, 1%?

Mme LeBel : Well, how it's going to be… Ça va être le total, là. The 5% over three years is a total of three segments, but, because we are tying our 1% to the growth of the economy, it's going to be in total, we're going to give them the...

Mme Fletcher (Raquel) : But I'm wondering if that's going to be at the end of the three years.

Mme LeBel : This is going to be discussed at the table…

Mme Fletcher (Raquel) :OK, no, that's fine. I guess, in just a more... because you can't get into the specifics yet, but I want to ask you, in a general way… We saw, at the beginning of the pandemic, this horrible tragedy that happened in long-term care homes, and the Premier saying, you know, if we had paid orderlies more, we would have had more staff to help. Similar to that, I mean, we hear teachers and we hear health workers say that the pandemic has made conditions very unpleasant, but that was after the conditions were already not great.

So they weren't perfect to begin with. There were problems to begin with. The system was fragile. And then you have the pandemic on top of that. And now teachers are burnt-out and health staffers are burnt-out. How can you, today, assure... What do you say to Quebeckers to assure them that what you're offering is going to be enough and it's going to make sure that the people that we need to keep our public systems functioning well are going to get what they need?

Mme LeBel : Yes. The way we want to approach this is to work with them at the tables at having better working conditions. And what we hear is the way... the situation in which they're working, the long... We talk about the nurses, for example, the long hours, the double shifts that they had to pull. And I'm not the one who's saying it alone. In the agreement that we had with the fédération des infirmières du Québec on the working conditions, we found ways to work on those very specific problems. The problem is like, right now, this agreement is not in force. And that's why we want to reach an agreement on the rest of the questions as soon as possible so they could benefit from this great agreement. But we have and we are putting on the table today, I think, everything that is needed to work on those conditions to make their day-to-day better.

Le Modérateur : O.K., une petite dernière, si vous permettez, oui.

Mme Fletcher (Raquel) : On another issue, after the budget last week, the Canadian Taxpayers Federation said that since Mr. Legault came to power Québec has hired 48,000 more bureaucrats. And we know that during the elections he promised to get rid of 5,000. You're saying that that number is incorrect?

Mme LeBel : Well, I'm saying the number is right, but that those are not bureaucrats, those are working people. It's 10,000 PABs for our CHSLDs, it's health workers. And we never said that we would lower the amount of people working by 5,000. We said that we would work on «les postes administratifs» that are not giving direct services to the population, which doesn't mean that we would not add people that are working for the population. We are adding nurses, we are adding PABs. Those are the numbers in the 48,000 that you're talking about. But I was frowning not at the number, but at the term «bureaucrat», because they are not bureaucrats, they are giving service to the population.

Mme Fletcher (Raquel) : ...half of those are office workers and manager positions. Is that true?

Mme LeBel : Not half. Obviously, we cannot get rid of all the managing positions if we want to be very efficient. But you have office workers that are giving services to the population even if they are not in direct contact with the population. So we are working on more efficiency, we are working on lowering «les postes administratifs» that we could, by example, we could share, we could merge «des ressources humaines de certains endroits» when we can do it. But the main goal of all that is being more efficient and make sure that every Quebecker has more for the dollar that he pays for.

Le Modérateur : C'est ce qui met fin à conférence de presse. Merci.

(Fin à 12 h 9)

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