(Treize heures deux minutes)
Le Modérateur
: Bonjour
à tous et à toutes. Bienvenue à ce point de presse du premier ministre,
François Legault, du ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian
Dubé, et du directeur national de santé publique, Dr Horacio Arruda. M. le
premier ministre, la parole est à vous.
M. Legault : Bonjour,
tout le monde. On a aujourd'hui, en fait, hier, eu 656 nouveaux cas. Donc,
comme on le voit depuis quelques semaines, on est autour… on reste autour de
700 nouveaux cas par jour. Ça veut dire que le Québec résiste, là. Le
Québec résiste aux variants. Le Québec résiste à la troisième vague. Ce n'est
pas le cas partout dans le monde.
On l'a vu, en France, en Italie, on a été
obligés de reconfiner. On le voit dans certains États aux États-Unis. Je
regarde, entre autres, le Michigan, où on a Détroit, le nombre de nouveaux cas
a doublé depuis deux semaines. Ça continue d'être difficile au New Jersey, au
Massachusetts. Même quand on regarde au Canada, il y a eu une forte
augmentation du nombre de cas en Colombie-Britannique, en Alberta, en Ontario.
En Ontario, on a même déclaré qu'on était dans une troisième vague.
Nous, évidemment, il y a toutes sortes de
définitions, mais on n'est pas dans une vague puisqu'il n'y a pas d'augmentation
du nombre de cas. Il y a une stabilisation, mais il n'y a pas d'augmentation.
Donc, ça va bien. Ça veut dire que nos mesures fonctionnent.
Mais — mais, mais, mais — la guerre n'est pas finie. Donc,
il faut continuer d'être prudent. Les prochaines semaines vont être
déterminantes.
Je rappelle aussi que, oui, les gens se
font vacciner, mais ça prend de trois à quatre semaines après la vaccination
pour avoir le plein effet du vaccin. Donc, ça va bien. D'ailleurs, j'entends des
bons commentaires. Je pense que l'organisation du ministère de la Santé est
impressionnante. Aujourd'hui, d'ici la fin de la journée, on devrait avoir
atteint le cap du million. Ça veut dire qu'on devrait en fin de journée
aujourd'hui avoir 1 million de Québécois qui sont vaccinés, et ça continue
de s'accélérer, là. On se dirige, dans les prochains jours, vers 50 000
vaccins par jour. Donc, bravo à Christian, à toute l'équipe.
Encore là, quand on se compare, bon, le
choix qui a été fait de procéder juste avec une première dose pour aller
rejoindre le plus de personnes possible, bien, ça donne le résultat
qu'actuellement, quand on regarde toutes les provinces, il y a juste la
Saskatchewan qui a vacciné, en pourcentage, plus, un petit peu plus, de sa population
que nous autres. Donc, on dépasse toutes les autres provinces. Donc, c'est un
beau succès jusqu'à présent, la vaccination.
Par contre, les variants sont de plus en
plus présents. On est à 30 %. On l'a dit, éventuellement, le mois
prochain, ça va être la majorité des cas. Donc, il faut continuer d'être
prudent. Et c'est pour ça qu'aujourd'hui, malheureusement, on ne peut pas
annoncer de grands assouplissements. En fait, j'en annonce deux,
assouplissements, aujourd'hui.
Premièrement, les écoles secondaires, III,
IV, V, en zone rouge, à partir de lundi prochain, le 29 mars, vont pouvoir
arrêter l'alternance. Donc, ça veut dire que les élèves de secondaire III, IV,
V partout au Québec vont être à tous les jours à l'école. Puis ça, bien, pour
moi, c'est une vraiment belle nouvelle, parce que c'est là que devraient être
nos enfants, à l'école à tous les jours. Donc, ça va être le cas partout, même
en zone rouge.
L'autre bonne nouvelle, ça concerne nos
aînés dans les résidences. On a pas mal fait le tour de la vaccination dans
toutes les résidences. Donc, je vous annonce qu'à partir de demain toutes les
résidences où il y a plus de 75 % des résidents qui ont été vaccinés
depuis trois semaines, c'est important de le dire, depuis trois semaines, on
rouvre les salles à dîner. Donc, je pense, ça va faire du bien au moral de
beaucoup de nos aînés, de pouvoir luncher puis de revoir les autres résidents.
Sinon toutes les autres mesures restent en
place. Donc, il n'y a pas de changement de couleur cette semaine, mais je veux
faire un appel à la prudence à deux régions. Vous l'avez vu, il y a une
augmentation importante au Saguenay—Lac-Saint-Jean puis en Outaouais du nombre
de cas. On pense qu'on est capable en faisant attention de rester en zone
orange, mais c'est important de réduire les contacts. Il y a eu une
augmentation des contacts dans les derniers jours, dans les dernières semaines.
C'est important, là, au Saguenay, en Outaouais, on ne veut pas revenir en zone
rouge. Donc, faisons attention, en particulier dans ces zones-là, mais faisons
attention partout au Québec.
On n'est pas à l'abri d'une troisième
vague. Et si on veut éviter la troisième vague, bien, il faut faire deux
choses. Premièrement, il faut suivre les consignes et puis, quand on a dit la
semaine dernière qu'on repoussait le couvre-feu de 20 heures à
21 h 30, ça ne veut pas dire que c'est pour aller faire des visites
dans les autres maisons, là. Ce n'est pas... C'est toujours interdit, les
visites dans les autres maisons.
La deuxième mesure qui est importante à
suivre, c'est que, quand c'est rendu votre tour, vous allez vous faire
vacciner. Et donc c'est rendu mon tour. On a annoncé, à Montréal, que les
60 ans et plus peuvent maintenant s'inscrire. Donc, j'ai demandé aux gens
de mon équipe de m'inscrire là où il y avait une place de disponible, ne pas
enlever la place à personne. Et donc je vais aller me faire vacciner à Montréal
vendredi. Et puis, bien, vous êtes les bienvenus pour voir si je vais avoir
moins peur que Christian.
Je ne sais pas encore quel vaccin on va me
donner, mais peu importe lequel, c'est important de le dire, d'abord, je suis
prêt à me faire vacciner avec n'importe quel des trois vaccins. Les trois
vaccins sont sécuritaires. Les trois vaccins sont efficaces. Donc, évidemment,
j'hésitais depuis longtemps parce que je ne voulais pas passer devant tout le
monde. Maintenant qu'on est aux plus de 60 ans, bien, je donne l'exemple puis
j'espère que ça va donner l'idée à tous les Québécois, quand leur âge arrive,
d'aller se faire vacciner.
Je termine peut-être en reprenant une
vieille tradition, c'est-à-dire mes remerciements du jour. Je veux remercier
les gens qui travaillent dans les CHSLD. J'ai parlé avec beaucoup de gens à
propos de la situation dans les CHSLD. On le sait, l'été dernier, on a ajouté beaucoup
d'employés. On est rendus à plus 8 000 nouveaux préposés aux
bénéficiaires, puis il y en a 1 000, un peu plus que 1 000, qui sont
en formation. Donc, on se dirige tranquillement vers notre objectif de
10 000. On a aussi, c'est surtout Christian qui s'est occupé de ça, nommé
un patron ou une patronne dans chaque CHSLD.
Ça a l'air de rien, là, mais vous allez le
voir dans le budget, puis ça, ce n'est pas une nouvelle comme telle parce que
c'est des décisions qui ont déjà été prises depuis l'été passé, mais on parle
d'un investissement, là, de 750 millions récurrents en santé. Ça veut dire
qu'à chaque année le personnel additionnel qu'on a ajouté ou qu'on est en train
d'ajouter dans les CHSLD, c'est un investissement de 750 millions. Mais,
honnêtement, je l'ai dit souvent, c'est ma plus grande fierté, parce qu'on a
été tous un peu gênés de la façon dont les services, on a vu qu'ils étaient
donnés au printemps l'année passée. Donc, quand on me dit que la qualité des
services s'est beaucoup améliorée dans les CHSLD actuellement, puis on va
continuer de s'assurer que ce soit encore mieux que ça, bien, c'est grâce aux
employés.
On me dit que ça fonctionne bien entre les
anciens puis les nouveaux employés. Évidemment, ce n'est pas facile, là, de
voir arriver 9 000 nouveaux employés tout d'un coup sur 40 000, là.
Ça change un peu l'atmosphère puis le contexte. Mais on me dit que ça va très
bien entre les anciens puis les nouveaux, et que nos aînés... bien, on a un
petit peu plus le temps de passer du temps avec les aînés. Donc, pour moi, là,
c'est quelque chose d'important. Ce sont des personnes qui ont bâti le Québec,
et puis on leur doit bien ça.
Donc, merci. Le merci du jour, c'est à
tous les préposés, puis à tous les employés, puis les médecins qui travaillent
dans les CHSLD.
Good afternoon, everyone.
We're resisting against the variants and the third wave, but the battle is not over. We have to stay careful as we accelerate the vaccination. We should reach 1 million people vaccinated today. And I
want to thank all our teams across Québec. The situation in
coming weeks will be decisive. This why we must wait before lifting other
restrictions, except for two measures. I'm announcing that, starting
March 29th, high school students will go to school every day. That's great
news. It's important that young people go to school.
And we have a good news
for our elderly. Vaccination is
almost done in senior homes. And I'm announcing that as of tomorrow, in senior
homes where at least 75 % of residents received
the vaccine since three weeks, dining rooms will reopen.
Apart from these
measures, we're not announcing any changes today. And I want to send a warning
to people from regions of Outaouais and Saguenay—Lac-Saint-Jean, I ask you to
reduce your contacts as much as possible. So, we have the opportunity to avoid
a third wave, but in order to do that, we have to follow the rules for a few
more weeks. No one wants to come back to a lockdown. I'm counting on you all.
And when it's your turn, it's important to get the vaccine. That's why I'm
going to get vaccinated in Montréal next Friday. Thank you.
Le Modérateur
: Merci.
Nous allons amorcer la période des questions avec Véronique Prince de
Radio-Canada.
Mme Prince (Véronique) :
Bonjour à vous trois. J'aurais des questions concernant la vaccination. Les
régions qui sont sous surveillance, là, par exemple, Outaouais, j'ajouterais
peut-être le Bas-Saint-Laurent, le Saguenay, là, est-ce qu'il pourrait y avoir
davantage de doses qui seraient acheminées dans ces régions-là? On sait par
exemple qu'il y a des voix qui s'élèvent au Saguenay pour en avoir plus, là.
M. Dubé : Bien, écoutez,
pour le moment, je prends l'exemple du Saguenay, là, c'est une très bonne
question, le Saguenay a quand même reçu les doses en fonction de non seulement
de sa population, mais du type de personnes qu'on voulait vacciner dans les
priorités, là, les RPA, les CHSLD. Donc, ils ont eu leurs doses. Je pense que
c'est un enjeu, puis j'en ai parlé encore ce matin avec ma collègue Andrée
Laforest, je pense que ce qui est arrivé un peu plus récemment, rappelez-vous,
quand il y avait eu une montée des cas, là, je pense que les gens s'étaient
ressaisis assez rapidement au Saguenay—Lac-Saint-Jean. Puis je pense qu'en ce
moment il n'y a pas de raison d'augmenter le nombre de doses, mais je pense que
de repasser les messages, de bien suivre les mesures sanitaires pour ça…
Du côté de l'Outaouais, l'Outaouais, on a
décidé de faire un ajustement du nombre de doses mineur, mais c'est toujours
important, là. Quand je regarde dans le grand scénario de tout ça, la
proportion des CHSLD puis des RPA en Outaouais était beaucoup plus basse que
partout au Québec, probablement dû à une population plus jeune. C'est ce qui
fait que, lorsqu'on compare leur portion de population versus ces
proportions-là de catégories ciblées, au début, ils avaient reçu beaucoup moins
de doses. Et on a décidé d'avancer de 3 500 le nombre de doses qu'ils
reçoivent, donc 2 200 cette semaine puis 1 300 doses.
Mais c'est des ajustements quand même
mineurs, parce que je pense que, dans les deux cas, le respect des mesures va
être suffisant. Mais le Dr Arruda a bien spécifiquement envoyé des
messages très clairs, là, puis il pourra en parler, sur les directeurs de santé
publique, de s'assurer que les mesures sont bien suivies dans ces deux... C'est
pour ça qu'on dit qu'elles sont sous surveillance en ce moment.
Mme Prince (Véronique) :
Puis, toujours dans le cas de la vaccination, vous aviez annoncé qu'on revoyait
certaines priorités, là, par exemple, pour ce qui est des malades chroniques et
tout ça, mais on n'a pas eu beaucoup de détails encore sur comment ça va
fonctionner, quels vont être les critères, comment on va démontrer… quelle
maladie chronique. Est-ce qu'on peut avoir plus de détails sur ce...
M. Dubé :
Bien, il n'y en a pas, de détails, en ce moment. Ce qu'on a demandé au
Dr Arruda, avec la Santé publique, de regarder...
Mais
je vous dirais, avant de lui passer la parole, qu'on a déjà fait des
changements. Rappelez-vous, là, on a décidé qu'en soins à domicile, étant donné
qu'on avait eu certains vaccins… L'exemple d'AstraZeneca nous a permis de
vacciner, en soins à domicile, 20 000 personnes qui n'étaient pas
prévues initialement, plus leurs proches aidants. Donc, ça faisait un
autre 20 000. Donc, il y a eu une exception pour
40 000 personnes.
Deuxièmement,
on a regardé pour les personnes qui sont handicapées, soit intellectuelles ou
physiques, dans nos ressources intermédiaires, qu'on appelle les RI ou les
RITF, là, les maisons d'accueil, on a ajouté un autre 13 000. Ça fait
qu'on en fait des exceptions, mais ça nous prend des vaccins pour faire ces
exceptions-là.
Alors,
est-ce que... C'est sûr qu'il y a beaucoup de monde qui nous demande de faire
des exceptions, mais je vais laisser peut-être au Dr Arruda dire ce qui
s'en vient, là.
M. Arruda (Horacio)
:
Il faut comprendre que la priorisation est nécessaire dans le contexte où on
manque de vaccins. Quand on va avoir du vaccin, là, le 6, 7, 8, 9, on va
pouvoir même être à peu près en parallèle. L'institut nous a fait une recommandation
générale. Ce qu'on a fait, c'est qu'on a demandé à un comité clinique, là, qui
s'est réuni lundi, de nous faire, compte tenu... parce que c'est du traitement
de patients, compte tenu des risques par rapport aux patients, on va avoir des recommandations.
C'est une table clinique, avec plusieurs médecins spécialistes de toutes les spécialités,
et chacun... Ils vont nous arriver avec un consensus qui va nous permettre
d'opérationnaliser cette liste-là, vous dire, par exemple, quand on parle de
maladies chroniques, lesquels sont plus à risque, quand on parle de cancers,
dans quel état c'est plus à risque, est-ce que c'est quelqu'un sous chimio, pas
chimio. Tout ça va être établi. Et cette liste-là va être rendue publique et
connue bientôt, dans un univers assez rapproché, pour être en mesure de
l'appliquer en cours de processus.
Mme Prince (Véronique) :
Merci.
Le Modérateur
: Claudie
Côté, TVA Nouvelles.
Mme Côté (Claudie) : Bonjour à
vous trois. Ma première question est pour vous, M. Legault, concernant le
député Louis-Charles Thouin et les révélations qu'il y avait dans Le Journal
de Québec et de Montréal ce matin. Vous avez fait partie du
processus de sélection pour tous vos candidats. À la lumière de ce qui a été
révélé ce matin, étiez-vous au courant, et pourquoi est-ce que c'était
acceptable à l'époque?
M. Legault
: Bon,
d'abord, je ne suis pas au courant et je n'étais pas au courant d'aucune...
d'aucun geste qui ne respecterait pas la loi ou les règles. Donc, il y a
beaucoup de choses, là, qui sont dites, là, où il y a des questions à se poser,
comme, la présence de l'UPAC, M. Thouin n'est pas au courant. Moi, je ne suis
pas au courant de ça, là. Donc, il s'agit de savoir si c'est vrai. Ensuite, si
on prend la SPCA, c'est quelque chose qui avait déjà été analysé puis jugé sans
conflit d'intérêts par les Affaires municipales. Maintenant, toutes les
questions du dézonage, on a déjà expliqué qu'il n'y avait pas de conflit
d'intérêts.
Donc, selon les informations que j'avais
puis que j'ai toujours aujourd'hui, il n'y a rien d'illégal qui a été fait par
M. Thouin. Donc, actuellement, il y a une enquête qui est faite par la Commissaire à l'éthique, donc on va attendre de voir s'il y a quelque
chose de nouveau qui sort. Mais on a eu l'occasion de parler à M. Thouin, là,
puis il n'y a rien d'illégal qui a été fait.
Mme Côté (Claudie) : Les partis
d'opposition réclament quand même qu'il soit exclu de votre caucus et ont fait
référence à votre passage quand vous étiez dans l'opposition, alors que vous
étiez beaucoup plus sévère, même que vous étiez dans un mode tolérance zéro pour
les apparences de conflit d'intérêts. Est-ce que votre définition de conflit
d'intérêts a changé depuis les années?
M. Legault
: Non.
Actuellement, il n'y en a pas, de conflit d'intérêts, selon les informations
que j'ai. Donc, je n'ai pas changé d'idée de ce côté-là.
Le Modérateur
: Charles
Lecavalier, Le Journal de Québec.
M. Lecavalier (Charles) : Ah!
bien... Bonjour, M. Legault. Je vais quand même poursuivre sur M. Thouin, là. J'aimerais
ça... Vous dites, dans le fond... Ce que vous dites, c'est que les gestes qui
ont été posés ne sont pas vraiment graves. Il y a quand même une apparence de
conflit d'intérêts, mais pour vous... vous passez l'éponge là-dessus. Mais
est-ce que, justement, son... avec le passé, avec les choix qu'il a faits dans
le passé, il a toujours sa place comme adjoint au Conseil du trésor?
M. Legault : Bien, selon
les informations que j'ai, il n'y en a pas de conflit d'intérêts. Donc, la question
ne se pose pas. Maintenant, la Commissaire à l'éthique va enquêter. On va voir
le résultat. Mais selon les informations que j'ai, il n'y a aucun conflit
d'intérêts.
M. Lecavalier (Charles) :
Et est-ce que Mme LeBel est toujours à l'aise de travailler avec M. Thouin
au Conseil du trésor?
M. Legault : Bien, il faudrait
lui poser la question, mais je n'ai pas entendu le contraire, là. Donc, je
pense qu'il n'y a aucun problème de ce côté-là.
Le Modérateur
:
François Carabin...
M. Legault : Il faut
comprendre, là, juste pour que tout le monde comprenne, là. Le rôle de
M. Thouin au Conseil du trésor, comme adjoint parlementaire, c'est de
travailler à ce que tous les organismes paragouvernementaux achètent davantage
de produits québécois, incluant les municipalités. Donc, c'est ça, son rôle,
là.
Le Modérateur
:
François Carabin, Métro.
M. Carabin (François) :
Bonjour, messieurs. M. Dubé, je voulais vous entendre sur les chirurgies
non urgentes qui ont augmenté. Là, on parlait de 17 000 chirurgies
environ reportées d'un an à la fin janvier. Dans ce contexte-là, à quel moment
vous vous attendez à revenir au niveau prépandémie, si on prend en compte que
ça continue d'augmenter, là, mois après mois?
M. Dubé : Bien,
premièrement, ça va malheureusement continuer d'augmenter encore un certain
temps, tant qu'on n'aura pas stabilisé le réseau. Puis c'est pour ça qu'on vous
publie, à toutes les semaines, le nombre de... le pourcentage de délestage, je
n'aime pas utiliser le mot, mais c'est le bon mot, qui s'est amélioré beaucoup
depuis les derniers mois, mais qui continue d'être en bas de 100 %,
c'est-à-dire qu'en ce moment on ne fait pas la pleine capacité des chirurgies
que l'on pourrait faire. Rappelez-vous, quand on a commencé à mesurer ça, on
était entre 50 % et 60 % d'opérations. On est rendus maintenant,
grâce aux ententes privées qu'on a signées avec les cliniques, on est déjà
rendus à 83 %, 84 %. Donc, on a été capables de se rapprocher, là, de
minimiser le délestage le plus possible. Mais tant qu'on va continuer à être en
bas de 100 %, je vous l'annonce, là, on va avoir de la difficulté à
rattraper le retard parce qu'on prend... on est moins performants pour toutes
sortes de raisons, moins de personnel, etc.
Ça, c'est la première chose. Donc, on a
réussi, grâce aux ententes avec les cliniques privées, à minimiser ça. Puis
c'est les statistiques qu'on vous publie à toutes les semaines. Maintenant, je
pense qu'avec la stabilisation des cas… Puis c'est pour ça qu'on est encore
inquiets des variants. Je vous rappelle qu'il rentre encore 40 à
50 personnes, tous les jours, qui sont reliées à la COVID. C'est pour ça
qu'on atteint un plateau dans nos hospitalisations, parce qu'il rentre 35, 40,
45 personnes, tous les jours, dans tous nos hôpitaux, particulièrement
dans le Grand Montréal.
Alors, on le sait puis on est en train de
discuter avec les différentes associations. Moi, depuis deux semaines, là, j'ai
rencontré les radiologistes, les oncologistes. J'ai rencontré la plupart des
personnes qui sont — les urgentologues — impliquées dans
cette façon-là… puis de leur demander, avec la Dre Opatrny, que vous
connaissez, de finaliser un plan. Mais la première chose qu'ils nous disent,
c'est : Stabilisez le réseau pour le moment. Puis c'est pour ça qu'on est
en discussion aussi avec la FIQ, pour être capables de voir quel est
l'arrangement qu'on peut faire pour ramener ça à 100 % le plus rapidement
possible, puis là, après ça, attaquer la liste.
Donc, je suis très transparent avec vous.
On n'est pas encore là. Il y a eu une grosse amélioration depuis deux mois,
mais il reste encore beaucoup de travail à faire, beaucoup de travail.
M. Carabin (François) :
Donc, il y a une amélioration depuis la fin janvier…
M. Dubé : Ah! bien oui,
mais c'est sûr. Mais, comme je vous dis, si on est capables de stabiliser le
réseau, bien, je pense qu'on va être capables de travailler dans ce qu'on
appelle la liste d'attente, là, mais on n'est pas encore là.
M. Carabin (François) :
M. Legault, je voulais vous entendre sur les intentions de Stephen
Bronfman d'aller chercher des fonds publics pour son projet de stade au bassin
Peel à Montréal. Quel est votre intérêt, vous, comme gouvernement, à investir
des fonds publics dans ce projet-là? Et puis, s'il y a un intérêt, à quelle
proportion, là, de...
M. Legault : O.K. Bien,
je ferais le parallèle avec ce dont on a beaucoup parlé depuis quelques
semaines, les fameux prêts pardonnables à des entreprises. Puis, bon,
évidemment une entreprise qui amène un club de baseball, c'est aussi une
entreprise.
Je répète d'abord notre objectif. Quand on
compare la richesse du Québec avec l'Ontario, le PIB par habitant, on a
12 milliards d'écart. Ça veut dire que, si on avait le même PIB par
habitant que l'Ontario, on aurait 12 milliards de plus par année de
revenus au gouvernement du Québec. Évidemment, il faudrait soustraire de ça une
bonne partie d'une baisse de péréquation, mais, ça aussi, ça fait partie de nos
objectifs, d'être moins dépendant de la péréquation.
Maintenant, quand on aide une entreprise,
puis qu'on fait un prêt, puis qu'on dit... bon, d'abord, on s'assure que le
prêt est sécure, est fait à une entreprise qui est en bonne santé financière.
Maintenant, quand on dit qu'une partie du prêt est pardonnable, c'est que, dans
le fond, on est prêts à offrir une subvention qui est inférieure aux revenus
additionnels qui sont entrés au gouvernement du Québec. C'est ça, l'avantage du
prêt, c'est de dire que, dans cinq ans, on ne fait pas de projection, on
regarde les revenus additionnels qui sont rentrés au ministère des Finances,
qui ne seraient pas rentrés autrement.
Donc, je reviens sur l'équipe de baseball.
Si, demain matin, il y avait une équipe de baseball au Québec, il y aurait des
joueurs qui paieraient des impôts au Québec, des impôts qu'on n'aurait pas si
on n'avait pas d'équipe de baseball. Donc, si on prend une partie de ces
revenus d'impôt là puis qu'on les donne à une entreprise qui nous amène cette
entreprise-là, tout le monde est gagnant, parce que le Québec… ce qu'il faut
s'assurer, c'est que le Québec va recevoir plus de retombées, donc d'entrées
fiscales réelles, que le montant d'aide qui serait donné à une entreprise,
incluant une équipe de baseball.
Donc, c'est dans ce sens-là qu'on a une
ouverture auprès du projet. Bon, il y a plusieurs gens d'affaires bien connus
qui sont derrière ce projet-là. Il n'y a pas seulement M. Bronfman. Donc, si on
est capables d'amener une équipe de baseball, puis que ça amène plus de revenus
que l'aide qu'on donne à l'entreprise, bien, tout le monde est gagnant,
incluant les Québécois.
Le Modérateur
: Olivier
Bossé, Le Soleil.
M. Bossé (Olivier) : Bonjour.
M. Dubé, vous parlez de vacciner... non, d'ouvrir les salles à manger dans les
RPA où il y a plus que 75 %... mais c'est M. Legault qui a dit ça. Le
personnel de soins dans les RPA est vacciné, mais le personnel des salles à
manger, si je ne me trompe pas, ils ne sont pas vaccinés. Qu'est-ce qui arrive
avec eux?
M. Dubé : Bien, écoutez, dans
le... Il faut regarder l'ensemble du personnel qu'on a. On pense qu'avec le
milieu de vie... C'est quand même un milieu de vie assez fermé, là. On n'est
pas dans un restaurant. C'est l'ensemble des personnes qui ont été vaccinées.
Alors, moi, je pense que la recommandation de la Santé publique, elle est
claire, c'est qu'on peut prendre cette analyse-là globale… puis de dire :
Ce milieu de vie a été vacciné, même si la totalité des personnes ne l'ont pas
toujours été, parce qu'on n'est pas là pour faire une exclusion.
Puis peut-être que, Dr Arruda, vous voulez
compléter là-dessus.
M. Arruda (Horacio)
:
On considère le milieu... De toute façon, la majorité des milieux ont eu plus
que 75 % de résidents vaccinés, puis c'est eux qu'on veut protéger, hein?
C'est eux qui sont à risque de complications. Premièrement, ce n'est pas des
salles de buffet, c'est une ouverture un peu comme dans les restaurants.
C'est-à-dire que c'est deux bulles qui peuvent être ensemble, mettons, deux
unités ou... puis c'est vraiment des petites tables, plusieurs services,
désinfection, des plexiglas si c'est nécessaire.
Donc, c'est une réouverture pour permettre
aux gens de socialiser, de se voir, mais ce n'est pas, je vais vous dire, un
retour à la normale. Ça fait que ça, je pense que... Il y a plein, plein de
consignes qui vont être précisées par communiqué, et les établissements, les
RPA, vont recevoir une correspondance qui va leur expliquer exactement
qu'est-ce qu'il en est. L'affaire à retenir, c'est : après trois semaines,
quand il y a eu vaccination, on peut rouvrir les salles à manger, mais dans un contexte
particulier, prudent.
M. Bossé (Olivier) :
L'autre question est pour à la fois le politicien et le scientifique. À quel
moment ça devient sécuritaire ou responsable de tenir des élections au Québec?
M. Legault : Le politicien,
ça, c'est moi?
M. Bossé (Olivier) :
Oui, pas des élections provinciales, évidemment, je parle des fédérales.
M. Legault : Bien, écoutez,
là, c'est ça, on va consulter la Santé publique. Il y a eu des exemples au Canada,
dans certaines provinces, ailleurs dans le monde. En plus, la situation va
évoluer au cours des prochains mois. Donc, je pense, ça doit être fait dans les
règles sanitaires appropriées. Donc, bon, éventuellement, on pourra penser…
quand on sera prêts à faire tout ça par Internet, là. Mais ce que je comprends,
c'est que le Directeur général des élections n'est peut-être pas prêt à ça,
donc, mais c'est certain que, dans tous les cas, il faut, au moment de l'élection,
là, au moment de la campagne, quand on sait qu'il va y avoir une élection,
consulter la Santé publique.
M. Arruda (Horacio)
:
…qui va nous être soumis. C'est sûr qu'il va y avoir des protocoles avec
utilisation de masques, de distanciation, etc., là, puis surtout d'éviter les
rassemblements et les congestionnements. Je pense que c'est possible de
l'organiser. Mais on verra où on est puis on verra aussi où on sera en termes
d'épidémiologie. C'est toujours très difficile de se projeter. Vous savez,
nous-mêmes, deux, trois semaines, c'est comme une éternité en COVID-19. Ça fait
que, quand on parle d'élections, je pense, c'est quelque part en octobre, si je
me rappelle bien, au fédéral, là...
M. Bossé (Olivier) : Ça
pourrait être juin, là.
M. Arruda (Horacio)
:
Juin?
M. Bossé (Olivier) : Tu
sais, ça pourrait…
M. Arruda (Horacio)
:
Non, non, mais, écoutez, comme je vous le dis, on fera l'analyse puis on
appliquera les mêmes principes qu'on applique dans toutes sortes d'autres
éléments de rassemblement.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
En clair, vous vous attendez, Dr Arruda, à être consulté par Élections
Canada?
M. Arruda (Horacio)
:
C'est clair. C'est clair que, compte tenu que ça se passe sur notre territoire
puis ça concerne notre population, on va demander à ce que ça nous soit soumis.
C'est clair.
Le Modérateur
: Très
bien. On poursuit avec Louis Lacroix, de Cogeco Nouvelles.
M. Lacroix (Louis) :
Bonjour, M. le premier ministre, M. le ministre, Dr Arruda. Je voudrais
juste faire... éclaircir un point sur la vaccination, peut-être, avec
M. Arruda et M. Dubé. On a reçu... En fait, il y a quelqu'un qui a
été, bon, guéri de la COVID-19 et qui se pose la question, à savoir si cette
personne-là doit être vaccinée quand même, et est-ce que ça représente une
première ou une deuxième dose? Parce que ce n'est pas clair, là, à savoir si,
quand on a eu la COVID, si on a une base, là, le système immunitaire qui est...
alors… parce qu'on a reçu une communication de Santé Montréal qui dit :
«Après vérification, on nous confirme que c'est bel et bien la procédure. Une
personne qui a eu un diagnostic de COVID-19 confirmé par un test de dépistage a
besoin d'une seule dose du vaccin pour être considérée adéquatement vaccinée. Parce
qu'on a soumis la même question à votre bureau, puis ça ne semblait pas clair,
là. Alors, quelle... c'est quoi, la... est-ce que le fait d'avoir été contaminé
à la COVID-19, ça équivaut à avoir eu une dose de vaccin, autrement dit?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, si vous me permettez, la... Ce qu'on sait, c'est que l'immunité associée
à la maladie, elle ne peut peut-être pas durer longtemps, longtemps. C'est pour
ça qu'on recommande une autre dose. Mais si vous avez déjà reçu... Vous avez
fait la maladie, on a la preuve par laboratoire, on pense qu'après trois mois
vous pouvez recevoir une deuxième... une première dose, qui va faire le même
effet qu'une deuxième dose. On ne recommande pas une deuxième dose, je vais
dire, la maladie, une dose, une dose, parce que ça ne donne pas plus
d'immunité, et ça entraîne des réactions adverses plus importantes. Vous allez
plus réagir, vous allez faire comme une grippe, à sept, huit jours, sans
bénéfice d'augmenter l'immunisation.
Donc, nos cliniciens, nos gens qui
s'occupent d'immunologie le disent, quand vous avez fait la COVID, vous recevez
une autre dose de vaccin, mais pas nécessairement deux doses. Ce n'est pas
nécessaire.
M. Lacroix (Louis) : O.K. Si
je comprends bien, si on a fait la COVID, quand on va recevoir la dose, est-ce
qu'il faut le mentionner, à ce moment-là? Parce que, tu sais, on dit qu'on
prend le rendez-vous pour la deuxième dose, etc.
M. Arruda (Horacio)
:
Vous pouvez le mentionner. Ce qui va être fait aussi, c'est qu'on va fusionner
les banques de laboratoires avec notre registre de vaccination, donc, pour
vérifier : Est-ce que, dans le dossier du laboratoire, on a votre nom avec
un test positif? À ce moment-là, ça va apparaître dans le fichier de
vaccination. Et ça, ça va vous donner le... vous allez être considéré comme
étant immunisé après avoir reçu une seule dose de vaccin.
M. Lacroix (Louis) : O.K.
Donc, ça va apparaître dans le dossier directement?
M. Arruda (Horacio)
:
Si le test a été fait, oui, effectivement. Il y a peut-être des gens qui ont
fait la COVID, puis qui n'ont pas eu le test. À ce moment-là, il y a une
discussion, lors de l'évaluation clinique, avec vous pour voir est-ce que c'est
vraiment la maladie, selon l'information que vous transmettez, ou sinon, ils
vont vous recommander deux doses. Ça va être évalué au cas par cas.
Le Modérateur
: Fanny
Lévesque, LaPresse.
Mme Lévesque (Fanny) : Oui,
bonjour à vous trois. Je voudrais revenir sur le code de couleurs et les
régions. Vous avez parlé du Saguenay, de l'Outaouais. Bon, selon le seuil, là,
de la zone rouge, ils seraient sous ce seuil-là depuis quelques jours. Je
voudrais savoir donc, à ce stade-ci, et si le rythme... à ce rythme-là, est-ce
qu'il est probable, donc, que le Saguenay et l'Outaouais basculent au rouge à
ce stade-ci? Et sinon, vous leur donnez combien de temps pour redresser la
barre?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, écoutez, il est probable... Tout est possible, mais, actuellement, ce
qu'on voit, puis le Saguenay, ça a été comme ça, ça a été des montées rapides
avec des descentes rapides, donc. Puis on veut éviter de jouer au yoyo, là. Je
ne sais pas si vous comprenez. Ce n'est pas parce qu'on passe d'une zone orange
à une zone rouge pendant quelques jours, une semaine ou deux, que... Ça va
dépendre de l'accélération. Si on est en train de voir une descente vers le
bas, bien, ça va rester orange. C'est surveillé au jour le jour. C'est
surveillé en prenant compte de plusieurs considérations, la première, le nombre
de cas, combien qu'il y a de gens hospitalisés, notre capacité de retracer,
c'est quoi, le type d'éclosion qu'on a actuellement, est-ce que c'est avec des
variants, beaucoup ou pas, et quelle est la couverture vaccinale.
Ça fait que c'est tout ça qui est à
regarder comme tel, pas seulement le nombre. On l'a toujours dit, il y a le
nombre qui donne la couleur, mais il faut regarder les autres éléments. Et ça,
c'est une analyse qui se fait avec la direction de santé publique pour voir la connaissance
fine de ce qui se passe sur le territoire.
Mme Lévesque (Fanny) : Juste
une précision. Il n'est pas question, par exemple, de mettre la région en zone
rouge quelques jours pour, par exemple, freiner l'hémorragie, là. Ce n'est pas
ça que vous dites?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, écoutez, habituellement, quand on met une région en... Vous savez, là,
quand même, ça a des conséquences de mettre au rouge, enlever le rouge, mettre
au rouge, enlever le rouge, parce que les gens... Il y a des restaurants qui
sont ouverts. Après ça, il faut qu'ils referment. Ça fait quem, là, dans le
fond, on n'essaie pas de faire ça, là. Si on pense qu'on doit passer au rouge,
c'est qu'on a une impression qu'on est en train de perdre le contrôle, puis
c'est en train de s'accélérer, puis que ça va durer pour un bon petit bout.
Mme Lévesque (Fanny) :
Parfait. Sur les variants, Gaston De Serres disait aujourd'hui qu'il faut
revoir notre stratégie, peut-être, de dépistage ou de traçage. Là, sauf erreur,
lorsqu'on a un cas présumé de variant, donc on a des mesures plus sévères pour
le traçage, et tout ça. Est-ce qu'il est question, peut-être, de revoir ces
stratégies-là et d'étendre ça à tous les cas présentement, là, compte tenu de
l'évolution?
M. Arruda (Horacio)
:
Je vous dirais que la majorité des directions de santé publique font comme si
c'était des variants, O.K.?
Mme Lévesque (Fanny) : Pour
tous les cas?
M. Arruda (Horacio)
:
Oui. Bien entendu, quand il y a des très grandes volumétries comme à Montréal,
ils vont le faire plus que d'habitude, mais pas autant, comme si c'étaient tous
des variants. Ça fait que c'est à géométrie variable. Mais, actuellement, là,
dans plusieurs régions du Québec, que ça soit variant ou pas, on a une approche
très agressive, et c'est ce qui nous permet, malgré le fait qu'on a une
augmentation de variants, de ne pas voir la montée de cas.
Mai, je vais vous dire, on n'est pas dans
une troisième vague. On est dans un plateau après la deuxième, mais on sait que
ça va monter. Je veux dire, indépendamment, là, de ce qu'on peut faire, ce
n'est pas vrai que le variant ne va pas monter, puis, comme il est plus
transmissible, on va avoir plus de cas. Ce qui est important, c'est de ne pas
avoir des hospitalisations puis des décès. Et c'est là qu'on va... qu'on
travaille cette approche très agressive, et qu'on demande aux gens de
collaborer.
Et je vais insister, radoter encore, si
vous avez des symptômes, vous avez de la fièvre ou des symptômes de mal de
gorge ou de nez qui coule, n'allez pas contaminer d'autres personnes, allez
vous faire tester, et puis on va s'occuper de vous. Puis, plus vite on... Puis,
quand on se fait tester, on a des réponses rapides, là, en termes de... Donc,
collaborer à ça, c'est ça qui va nous aider à empêcher qu'on ait à remonter
dans le rouge puis à être obligés de resserrer les mesures.
M. Dubé : Sur la question du
dépistage, parce qu'on en parle de moins en moins, de dépistage, puis je
parlais aux gens de l'équipe de Dre Opatrny et de la Santé publique ce matin,
on me disait qu'on est quand même en hausse de 10 % de nos statistiques de
dépistage, puis ça, je trouve ça une
bonne nouvelle, c'est-à-dire que les gens, là, si
je regarde cette semaine versus la semaine d'avant, on a 10 % de plus, des
gens qui se sont fait dépister. Puis ça, je pense que c'est une bonne nouvelle
parce que c'est ça qu'on demande aux gens, que, malgré le fait qu'on voit la
vaccination qui s'en vient, il faut être excessivement prudent au moindrement
que vous avez un signe. Donc, cette statistique-là, pour moi, nous prouve que
les gens sont sensibles à ça puis qu'ils vont se faire dépister. Puis, peu
importe les résultats qu'on a, je pense qu'on doit continuer à demander aux
gens de se faire dépister. Puis ça, c'est une bonne nouvelle.
Le Modérateur
: Mylène
Crête, Le Devoir.
Mme Crête (Mylène) :
Bonjour. Je voulais savoir, concernant les cas récents de violence conjugale,
M. Legault, quelles mesures est-ce que vous comptez appliquer du rapport
qui avait été soumis par le comité transpartisan, là, sur les violences
sexuelles et la violence conjugale, et avec quel échéancier?
M. Legault : Bon, on veut
appliquer toutes les recommandations qui ont été faites par le comité. On a
déjà annoncé un plan. Donc, on travaille sur les maisons d'hébergement, sur la
publicité, sur le financement des organismes, entre autres, qui sont en appui
aux femmes et aux hommes violents. Et, bien, sans vouloir dévoiler ce qu'il y
aura dans le budget jeudi, on va continuer à investir.
Évidemment, ce n'est pas un problème qui
est simple, là, puis on trouve tout ça bien effrayant de voir des cas à
répétition comme ça. Il y a une société à changer, il y a de l'éducation à
faire qui va donner des résultats peut-être juste à moyen terme. Mais à court
terme on veut s'assurer que toutes les personnes qui ont besoin d'aide, là,
puis qui ont besoin d'un endroit physique, qu'ils puissent avoir un endroit
physique.
Puis on travaille avec les policiers
aussi. Geneviève Guilbault travaille avec les policiers, que ça soit pour les
cas de violence conjugale ou que ça soit pour les cas de mineurs, là, qui ont
des pimps et puis qui sont comme des esclaves, là. Les policiers aussi sont
embarqués là-dedans, les différents corps policiers, pour trouver des moyens
d'être plus actifs.
Mme Crête (Mylène) :
Sur la pandémie, vous en appelez aux Québécois, là, de continuer à respecter
les restrictions, là, pour éviter la propagation de la COVID-19 avant que les
variants deviennent de plus en plus présents. Comment est-ce que vous faites
pour concilier, dans vos recommandations, concilier les gens qui en ont
vraiment assez de toutes ces mesures, avec le beau temps puis le risque réel de
la troisième vague, là, qui va survenir d'ici quelques semaines?
M. Legault : Oui. Bien,
c'est des discussions très longues qu'on a. Vous voyez, aujourd'hui, on prend
un certain risque, là, de dire : Dans la zone rouge, les élèves de
secondaire III, IV, V vont aller à l'école à tous les jours. Mais on
calcule que c'est un risque qui en vaut la peine, parce qu'il y a un impact sur
les apprentissages, sur la sociabilisation, sur la santé mentale des jeunes.
Donc, on essaie de trouver un équilibre,
même chose quand on a fait passer le couvre-feu de 8 heures à
9 h 30. C'est certain, là, que, malheureusement, il y a certaines
personnes qui ont vu ça comme étant : Ah! bien, je vais avoir une heure et
demie de plus pour aller faire un tour chez mon chum à son appartement. Bon,
ça, ce n'est pas une bonne idée puis, bon... mais on a essayé de trouver un
équilibre. On a essayé de trouver un équilibre.
Puis n'oublions pas aussi que la
vaccination avance, là. On vise toujours à ce que les personnes de 65 ans
et plus soient toutes, toutes celles qui le veulent, vaccinées d'ici le
15 avril. Donc, à partir du 15 avril, bien, on va avoir 80 % des
personnes hospitalisées, dans le fond, là, qui ne seront plus sujettes à
hospitalisation, ou beaucoup moins, en tout cas.
Le Modérateur
: Patrice
Bergeron, LaPresse canadienne.
M. Bergeron (Patrice) :
Bonjour à vous trois. M. le premier ministre, vous le savez, il y a une hausse
importante des cas en Ontario. Il y a beaucoup de variants aussi là-bas. Est-ce
que c'est envisagé ou est-ce que ça été envisagé de dresser des barrages
routiers pour limiter les déplacements de l'Ontario vers le Québec, étant donné
que, notamment en Outaouais, on sait qu'il y a actuellement une montée et qu'il
y a beaucoup de touristes ontariens, même ici, à Québec?
M. Legault : Bien,
d'abord, il faut regarder la situation de Gatineau puis de l'Outaouais, là.
Effectivement, on voit qu'il y a une augmentation de cas. Par contre, il y a
beaucoup de gens qui vont travailler à Ottawa, qui reviennent chez eux le soir
ou le contraire, et donc, quand même, il faut être réaliste. Bon, l'Ontario est
à 1 500 cas. Le milieu, là, de la pandémie, l'épicentre, là, c'est
plus Toronto. Donc, non, pour l'instant, on ne regarde pas ça. Donc, ce n'est
pas envisagé actuellement, en tout cas, de ma part.
M. Bergeron (Patrice) :
M. Arruda, vous aviez quelque chose à ajouter?
M. Arruda (Horacio)
:
Non, c'est exactement le même processus. On n'est pas à fermer des frontières
entre territoires, mais il faut quand même respecter des consignes, là, de la
même façon que, si on va dans une zone... Moi, je suis rouge, je ne vais pas au
restaurant à Québec parce qu'ici c'est une zone orange dans une région rouge.
Ça fait qu'il faut respecter ces éléments-là. Et donc cet équilibre-là qu'on
trouve, là, chaque... Si on respecte les consignes, on prend un risque calculé.
Le problème, c'est qu'il ne faut pas que les gens ouvrent tout parce qu'on a
ouvert un peu.
M. Bergeron (Patrice) :
Concernant maintenant le programme de régularisation de ceux qu'on appelle les
anges gardiens, là, les demandeurs d'asile, là, qui ont travaillé dans le
secteur de la santé, on a reçu, au Québec, 721 demandes de résidence
permanente, mais seulement trois ont été acceptées, alors que dans le reste du
Canada, c'est de 459 sur 932. Comment vous expliquez cette aussi grande
différence dans le nombre de personnes qu'on a acceptées au Québec?
M. Legault : Bien,
j'apprends les chiffres que vous me mentionnez, mais les critères ont été fixés
avec le gouvernement fédéral. Donc, je suppose que, s'ils ont un programme
semblable en Ontario, ça devrait être des critères semblables. Donc, il faut
que les gens aient travaillé dans le réseau de la santé un certain temps, un
certain nombre de semaines. Mais, bon, il n'y a aucune indication qui est
donnée, là, de ne pas accélérer l'acceptation de ces personnes-là, là. Au
contraire, on veut respecter notre parole. Donc, on pourrait peut-être vérifier
puis vous revenir, là.
M. Bergeron (Patrice) :
Merci.
Le Modérateur
: Nous
allons maintenant passer en anglais avec Philip Authier, The Gazette.
M. Authier (Philip)
: Good day. I'm just wondering if you can explain and
elaborate further about the decision to allow high school students in red zones
back full time in class. There have been high schools that have been closed
recently because of the variants. We have the U.K. variant increasing. Can you
walk us through that, explain to us why it's safe to do that?
M. Arruda (Horacio)
:
In fact, there is a risk every time you put open schools. We know that there is
some, I would say, outbreaks in schools, but they are controllable. We can
control them. Sometimes it's a case. Actually, when it's a case, we do a big, I
would say, intervention.
We could look at the
effects for kids for not being, I would say, in high grades, 10, 11, 12. There
is some students who have very difficulty with alternance and there are
students who are going to miss their year if they are not at school. So… And because,
I would say, mental health also in Inuits, we think that, actually, they have
been enough privated from… since now. And we can balance that risk actually.
And I think there is better... higher risk of problems with staying at home,
failing school and mental health comparing to the risk that… There is going to
be outbreaks, but we're going to control them in a way that we can. I think the
benefit is going to be better than the side effects.
M. Authier (Philip)
:
Thank you. And Premier, you have not ruled out tax money for a baseball stadium
in Montréal. You have left the door open in your remarks. Can you explain to us
why? The last time a government got involved in a big stadium, the Centre
Vidéotron, there was a lot of criticism. Why would you want to put tax money
into a baseball stadium?
M. Legault :
OK. The principles that we will use to help or not this baseball team is to see
how much additional revenues do we expect to get from this activity. For
example, the baseball players would pay taxes in Québec. So, the idea is to
give back less than the additional money that we would get. So, that's why we
view this new way of giving loans to accompany... And you know how much it
costs for a new franchise. So, there's a value, for sure. So, you loan the
money and you give the grant only if you have additional revenues at the
Ministry of Finances. So, it's a win-win situation. So, in fact, it's a part of
the additional revenues that we are ready to give back after five years.
M. Authier
(Philip)
: Merci.
Le Modérateur
: Cathy
Senay, CBC.
Mme Senay
(Cathy) : Good afternoon. I would like to go
back to the people with health conditions that will be... that are supposed to
be next in line to get vaccinated. You said in French that there will be a
committee with a list of people. Can you elaborate on this? Because, for me,
it's... we're kind of a bit late to put this list together. And you may have
lots of questions from citizens. "How come I'm not there? Why this person
is there?"
M. Arruda (Horacio)
:
First, thanks for the question. First of all, the committee has already met, I
would say, this Monday, and they are validating the process. They will react to
what have been the résumé of the meeting. In fact, the first factor for getting
hospitalized or dying was age, especially over 65, 60. That was the first
factor, and it's why we did priority with those groups, and it was clear
everywhere. And now, we are getting into the 65, 60 persons which there's going
to be people with conditions. So, we are not late, we are getting into this.
For helping.
Because, I would say, if
we had a lot of vaccines, we would not do those priorities. We will make people
open the bar, and let's come here. But because there is less vaccines, we have
to choose the ones which are at higher risk of having a disease, first of all.
It's not all kinds of cancers, it's not... If you're having chemotherapy or have been operated, those people don't have the same
risk. And we ask clinicians to tell us which criteria we're going to use until
we get enough vaccines. And, I would say, our aim will be : Let's have
vaccines and do all that people, all together, but that's not the case actually. It's why we're making that,
because we want to prevent hospitalizations and people
dying from the disease.
Mme
Senay (Cathy) : OK. Going back to what's happening in
Lower St. Lawrence, Bas-Saint-Laurent, the Public Health is saying that this
region has become an example of how hard it is and how quickly variants can hit
a region. You have now 700 students that are in isolation. This is in no
time… and the percentage of people that have received their first dose in
Bas-Saint-Laurent, it's about less than 9%. So is the strategy working?
M. Arruda (Horacio)
:
Yes, about the...
Mme Senay (Cathy) : About, like, fighting variants, making sure that... You said that,
in reopening...
M. Arruda (Horacio)
:
You know, a vaccine is one part to help people not to go to hospitals, etc. But
variants are going... It's impossible to don't see the variants going up, but
what we're doing now, we are controlling them. As soon as there is a case of a
variant, there is an «enquête épidémiologique». We have a very aggressive
screening. We ask people to stay home before getting the test. And that is
controlling the transmissibility of the disease. So I think the only issue with
vaccines is that we don't have the quantities that we would like to have. But,
I think, in the next month and in April, this is going to be an acceleration.
Le Modérateur
:
Stéphane Giroux, CTV.
M. Giroux
(Stéphane) : Yes. Mr. Premier, you said
earlier that you're ready to take the chance in reopening classrooms through
Secondary III, IV and V. I understand also that, in seniors' homes where
the vaccination was done, you're ready to reopen dining areas. Given how fragile
that segment of the population was, is a 75% vaccination rate enough to protect
everyone in those seniors' homes and good enough to send them back to the
dining room?
M. Arruda (Horacio)
:
In fact, probably more than 75% have been vaccinated in those settings. But,
you know, we don't want to discriminate, I would say, people. For different
reasons, some persons have been refusing or not. And,
when there is a lot of persons vaccinated, those ones are protected. They must
wait for three weeks before doing things. But it's not going to be open bar at
the room, dining room. It's going to be a kind of dining room exactly like
restaurants, only with the same two persons coming from two houses or units,
with, I would say, plexiglasses, with more mealtimes for making sure there is
not too much people in.
So, it's a balancing
risk. Because we have been having a lot of stories of people getting mental
health problems, no stimulation of them. So we are balancing, and we think the
risk is not so high if people respect those things.
M.
Giroux (Stéphane) : Merci.
Le Modérateur
:
Jean-Vincent Verville, Global.
M. Verville (Jean-Vincent) :
Bonjour. I have two questions from Montréal. So,
you said that schools are... we have good news for schools in Montréal. But do you have a timeline for
restaurants to open?
M. Arruda (Horacio)
: That will depend on the evolution. They are open in orange zones.
In Montréal, we'll see. We are
now trying to work in, I would say, the planification of what could be next steps, and next steps, and next steps. It's
clear that summer, spring is coming... But actually, it's not spring, and
please, don't act like it was spring. We still have to be prudent actually. But I would say there's going to
be a progressive approach.
Des voix
:
It's spring.
M. Arruda (Horacio)
:
Oh! It's spring, yes, but I would say that the...
M. Authier (Philip)
: As of Saturday.
M. Arruda (Horacio)
: Yes, it's clear. It's like I don't know the dates of elections of Canada. It means I'm a... You know, I don't
know where we are. It's really spring, but in fact it's not the weather we are
used to have at this period. This is what I want to say. Don't forget that in
April, don't... «ne te découvre pas d'un fil». So, there's going to be
snowstorms. I'm just telling it's not the time to have parties at home. But we
will do some adjustments. And probably, getting outside is something that's
going to help us to perhaps open certain kinds of «terrasses» or everything
like that.
Le Modérateur
:
Une dernière question.
M. Verville
(Jean-Vincent) : Hospital staffs in Montréal or everywhere are saying that
they're worried about tackling a third wave, OK, because employees are quitting due to work overload. We know that
you're still hiring, you're still training, but will that be enough?
M. Arruda (Horacio)
: About the third wave?
M. Verville
(Jean-Vincent) : About the fact that the
employees in hospitals are worried about the third wave because they see a lot
of employees quitting due to work overload. So, you're hiring, you're training,
but is that enough to reassure them?
M. Arruda
(Horacio)
: Bien... We are... I think my
Minister can react. I think we are preparing and even, I would say, having a
lot of staff for vaccination and everything. And it's why it's very important
that we stay prudent for not putting the system of health care under too much
pressure.
M. Dubé : Just one comment. I was in Anna-Laberge, «cette semaine», this
week, sorry, and I was also in Suroît, and I think what the employees on our
health system, what they appreciate is that the effort that we do on
vaccination is being done outside of the system. And that's the reason we've
asked the pharmacists and now we're asking the companies to come and help us.
And I think, if we're able, in parallel, over the next two or three months, to
unload pressure on our employees in the health system while we vaccinate,
that's the best thing that we can do for them, because we want to respect their
holidays this year. We want to respect them for all the work they've done. But
I think, if we can do something for them, it's to do the vaccination a little
bit on our own, and I think this is what we're trying to do right now.
Le Modérateur
:
Merci. C'est ce qui met fin à ce point de presse. Bon après-midi.
(Fin à 13 h 58)