(Huit heures trente-quatre minutes)
La Modératrice
:
Bonjour. Bienvenue à ce point de presse du Parti québécois. Alors, ce matin,
notre porte-parole en matière de solidarité sociale, M. Martin Ouellet, qui
sera suivi par le chef du Parti québécois, M. Paul St-Pierre Plamondon.
M. Ouellet : Merci. Bon
matin, tout le monde. Heureux de vous voir ce matin, oui, à titre de porte-parole
de la solidarité sociale mais aussi porte-parole de finances. Ce matin, je
viens vous livrer la deuxième partie de notre projet d'attentes budgétaires
envers le prochain budget qui aura lieu la semaine prochaine. Pour nous, il est
indéniable que le Québec doit être un Québec plus humain et plus juste, et on
annonce ce matin qu'on devrait investir minimalement 1 milliard pour
améliorer l'humanité au Québec.
Pendant la pandémie, un sondage de LaPresse
a sorti qu'un Québécois sur 10 vivait de l'insécurité alimentaire. On a vu des augmentations
pour des problèmes de santé mentale, de détresse psychologique, de toxicomanie,
de violence conjugale et aussi on a vu des augmentations des inégalités
sociales. Pour nous, la relance du Québec ne doit laisser personne derrière, et
tout le monde doit y participer.
Après avoir souligné le travail important
de nos anges gardiens et gardiennes pour vaincre la pandémie, il faut aussi
avoir une pensée pour les sentinelles. Les sentinelles, ce sont les 60 000 travailleurs
et travailleuses du secteur communautaire qui sont sur le terrain, en première,
deuxième, troisième ligne, pour nous aider, pour nous soutenir, pour aider les
gens dans le besoin.
Je veux juste vous rappeler que, pendant
la pandémie, notre budget de soutien à l'action bénévole, notre discrétionnaire
de député, a été augmenté jusqu'à trois fois, et, dans ma circonscription, près
de 75 % de mes sommes ont été consacrées exclusivement à de l'aide
alimentaire, de l'aide communautaire et pour la santé et services sociaux. Donc,
il faut être conscient que la pandémie a été très difficile pour certaines
clientèles. Il faut se donner les moyens de les accompagner pour passer au
travers. La meilleure façon de le faire, c'est de financer adéquatement les
organismes communautaires.
Depuis plusieurs années, le Regroupement des
organismes communautaires et surtout le regroupement québécois de l'action
communautaire autonome nous demandent de rehausser leur financement à
460 millions juste pour rattraper les mauvaises conditions qu'ils avaient
depuis les dernières années. Donc, dans le premier milliard, 500 millions
seront consacrés exclusivement pour rehausser leurs budgets et s'assurer qu'ils
sont capables de réaliser leur mission.
72 % des Québécois croient que les
organismes communautaires sont des acteurs clés pendant la pandémie, et
80,9 % des personnes sondées pensent que les organismes communautaires
devraient recevoir un soutien financier de base adéquat. Pour nous, c'est
fondamental. Et, dans ce 460 millions, évidemment, la grosse partie du
budget va aller au programme de soutien à l'action communautaire, le PSOC, qu'on
appelle, pour 370 millions, et il y aura aussi 70 millions réservés
pour les maisons d'hébergement pour les femmes victimes de violence.
Pendant la pandémie, le regroupement
québécois de l'action communautaire autonome ainsi que la Table nationale des
corporations de développement communautaire ont mis sur pied un observatoire
pour compiler les données sur le milieu communautaire et documenter les
inégalités. Donc, on va financer de façon pérenne aussi cet observatoire pour
qu'on ait des données très ciblées sur des clientèles touchées par la pandémie,
et de quelle façon l'action du gouvernement du Québec devrait être en accord
avec ce que les travailleurs communautaires trouvent sur le terrain.
Souvent, les gens pensent que les
organismes communautaires sont des travailleurs de l'État. C'est faux. Les
organismes communautaires sont des gens du milieu. Les organismes ont été bâtis
par les gens du milieu et sont administrés par des bénévoles du milieu. Alors,
ce qu'on dit au gouvernement du Québec : Donnons les moyens à des gens du
milieu de prendre soin des leurs.
Deuxième chose aussi qu'on veut voir
changer pour les organismes communautaires, si le gouvernement a beaucoup
d'appétit pour régler la paperasse pour aider les entrepreneurs à être plus
actifs, plus productifs, il faut que cette même logique-là aussi s'applique
pour les organismes communautaires. Ils ont des redditions de comptes
incommensurables. On leur demande des formulaires pour un 3 000 $ qui
est versé par le ministère de l'Agence de la santé et des services sociaux.
Donc, ça aussi, il faut mettre ça de côté.
Dans notre plan à 1 milliard, on veut
aussi réinvestir dans les soins à domicile. On veut faire passer le crédit
d'impôt qui couvre les dépenses de 35 % à 40 %, et cette mesure-là va
coûter 82 millions par année. Vous le savez, en 2012, le Parti québécois a
mis de l'avant les soins à domicile, et on a été freinés dans notre élan.
Aujourd'hui, les partis politiques se réveillent, en disant : C'est la
bonne chose à faire. Alors, pour nous, pour les gens qui veulent demeurer à la
maison avant d'aller en RPA, ou en RI, ou plus tard en CHSLD, si on est capables
de les laisser à la maison avec un meilleur soutien, pour nous, le soutien à
l'action bénévole et surtout le crédit d'impôt est la chose à faire.
Ça a été difficile, la pandémie. On nous a
demandé de rester à la maison. Ce n'est pas tout le monde qui a eu
l'opportunité d'avoir un logement décent, salubre et de qualité. Alors, le
Parti québécois, ce matin, annonce qu'avec 205 millions on va régler les
engagements qui avaient été pris depuis quatre ans pour le milieu communautaire
pour, excusez-moi l'expression, mais régler l'arrérage des logements
communautaires qui avaient été promis. Par la suite, pour la même année et pour
les trois prochaines années, on va investir 238 millions pour arriver au
minimum à 5 000 logements sociaux par année pendant quatre ans. Et
ça, c'est ce que les organismes des milieux de l'habitation nous demandent. C'est
un minimum. Nous, on pense qu'avec le premier plan à 20 000 sur quatre ans
on va réussir à y arriver.
Et, en terminant, pour un Québec plus
humain, j'ai une pensée pour les assistés sociaux. Le droit à l'amour, le droit
à la cohabitation, ça, je pense qu'il faut aussi l'adresser adéquatement. Il
n'est pas normal qu'un assisté social voie sa prestation coupée parce qu'il est
en colocation ou il est en situation de couple puis il est pénalisé. Cette
mesure-là, à la hauteur de 90 millions, va assurément être un baume mais
surtout être une mesure qui va permettre aux assistés sociaux d'être capables
de vivre plutôt que de survivre postpandémie. Alors, c'est la deuxième partie
du plan.
Mon chef et Sylvain Gaudreault ont
présenté un Québec plus vert. Je vous présente aujourd'hui un Québec plus
humain. La semaine prochaine, on vous présentera comment on va financer toutes
ces mesures. Merci.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Merci, Martin. Je veux revenir ce matin sur la réaction de l'Université
d'Ottawa suite à un autre tweet du Pr Attaran. On est devant non pas, ici,
de la liberté d'expression, parce que critiquer le gouvernement du Québec,
critiquer le Québec, c'est sain, je le fais régulièrement, on est bel et bien
devant une série de commentaires qui sont constants, là, des commentaires qui
sont diffamatoires, méprisants, dénigrants envers le Québec et les Québécois,
bref, un cas de «Québec bashing». Et ce que je constate dans la réaction de
l'Université d'Ottawa, c'est toute l'hypocrisie de fermer les yeux devant des
commentaires à la limite de la haine, des commentaires qui sont clairement
stigmatisants pour les Québécois, fermer les yeux devant ça pendant qu'on
cherche toutes les microagressions, qu'on parle constamment de racisme dans
l'Université d'Ottawa.
Donc, je vous informe ce matin que je
vais, en mon nom personnel, déposer une plainte, par voie de lettre, à
l'Université d'Ottawa, où est-ce que je vais expliquer comment le colonialisme
britannique, depuis des siècles, fait en sorte que les francophones sont
méprisés, dévalorisés et font l'objet de commentaires stigmatisants et
intolérants. C'est toujours le cas partout au Canada.
Et l'Université d'Ottawa ne peut pas
appliquer un système deux poids, deux mesures où, dépendamment de la couleur de
peau présumée du groupe cible, bien là, on laisse passer ou on sévit. Je trouve
inconcevable qu'on puisse accepter que, dans le contexte canadien, le seul
groupe ciblé qu'on puisse dévaloriser, mépriser et dénigrer, ce soient les
Québécois, et, malheureusement, c'est le signal qu'envoie l'Université
d'Ottawa. Donc, j'écrirai une lettre que je rendrai publique, une plainte à
l'Université d'Ottawa qui, à mon avis, tient un double discours.
Et, parlant de double discours, je
souligne également que Québec solidaire, dans son groupe antiraciste hier, là,
dans ses pages, soutient le Pr Attaran, dit qu'il affirme, en soutien à
ses propos, qu'il a tout dit, et le cite abondamment.
Donc, dans ce contexte-là, je pense que ça
soulève de réelles questions par rapport à des doubles standards puis une
tolérance qu'on a par rapport au «Québec bashing». Et, en ce qui me concerne,
le «Québec bashing» est inacceptable, et je ne l'accepte pas, et je ferai tout ce
qui est en mon pouvoir pour que ce genre de commentaires intolérants et
discriminatoires cesse.
Je veux aussi juste glisser un petit mot
sur la demande extrêmement légitime vis-à-vis l'accès limité des journalistes
aux ministres et aux députés de la CAQ. Ça a été dit déjà, le 30 novembre
dernier, que la CAQ cachait ses ministres. Là, on revient avec le même constat.
La CAQ donne l'instruction à ses ministres et ses députés de ne pas parler aux
journalistes, profite, d'une certaine manière, de la pandémie pour être le
moins transparent possible. Et moi, je veux juste offrir mon message de soutien
aux journalistes et je pose la question, je pense, qui est légitime : À
qui profite le contrôle du message? Qui gagne lorsque le message est contrôlé,
et lorsque les journalistes ne peuvent pas poser de questions aux députés et
aux ministres de la CAQ?
Et ces questions-là fondamentales sur la
transparence de notre gouvernement, bien, se posent dans un contexte où on a
appris, pas plus tard que cette semaine, qu'il y avait 3 000 contrats,
pour une valeur de 2 milliards de dollars, donnés de gré à gré avant la
pandémie. Pendant la pandémie, ce sont 3,8 milliards de dollars de
contrats de gré à gré pour lesquels le gouvernement refuse de divulguer la
nature des contrats, refuse de nous dire aussi les fois que les contrats ont
été octroyés à des compagnies bidon qui n'ont rien offert en retour.
Les augmentations de salaire à Investissement
Québec, les allégations, en fait, les révélations d'influence politique dans le
ministère des Transports, la liste très grande de députés qui font l'objet de questionnements
éthiques... Je ne ferai pas la liste de tous les problèmes de transparence
qu'on a avec la CAQ, mais ça me semble fondamental, dans ces circonstances-là, qu'on
laisse les journalistes faire leur travail.
Et je me passais la réflexion, ce matin :
Si c'étaient les libéraux qui avaient autant de députés dont l'éthique est
remise en cause et qui faisaient l'objet d'allégations aussi sérieuses que de
manipuler les décisions, au ministère des Transports, par de l'influence
politique et de cacher des contrats de gré à gré à des hauteurs de
3,8 milliards, je pense que, dans l'époque, là, dont je me souviens, des
libéraux, on aurait, peut-être parce qu'on n'était pas en pandémie à l'époque,
des réactions beaucoup plus vives.
Mais un des éléments, c'est qu'on ne
laisse pas travailler les journalistes en ce moment, et ça a des répercussions
sur la portée des problèmes que je viens de vous nommer. Donc, la base, à mon
avis, c'est que les journalistes posent des questions quand ils le veulent et
quand ils le décident.
Et je finis. En terminant, le seul parti
qui refuse à ses députés de parler aux journalistes en ce moment, c'est la CAQ.
À ma connaissance, les trois autres partis laissent le plein mandat à tous les
élus de s'adresser puis de répondre aux questions des journalistes. Il faut que
ça change. Je prendrai vos questions.
M. Larin (Vincent) : Ciment
McInnis, M. Paul St-Pierre Plamondon, est-ce que c'était une erreur?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
C'est une décision qui a été prise dans un autre contexte, dans le cadre d'une administration
à laquelle je n'étais pas partie. Ce que je peux vous dire, c'est que, sous ma
gouverne, ce n'est jamais... ce n'est pas le genre de projet qu'on mettra de
l'avant. Nous, ce qu'on met de l'avant, c'est une transition vers une économie
propre et durable, et donc ça nous amènera, comme on l'a présenté en début de
semaine, à investir massivement dans les entreprises qui permettent de faire
cette transition-là, donc dans les entreprises...
M. Larin (Vincent) : ...est-ce
que c'était une erreur de l'ancien gouvernement, du gouvernement du Parti
québécois?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Moi, je ne connais pas les considérations qui ont mené à cette décision-là. Et
là c'est dans un autre contexte. Moi, ce que je contrôle, à titre de nouveau
chef du Parti québécois, c'est l'orientation qu'on se donne. Et, au Parti
québécois, notre orientation, c'est qu'à l'image de ce que Joe Biden fait en ce
moment aux États-Unis on doit investir massivement dans une transition vers une
nouvelle économie. Donc, ce genre de projet là n'existerait pas.
M. Lacroix (Louis) : ...le
chemin qu'on a pris, en 2012, avec cette décision-là, puis on va regarder aujourd'hui
où on en est rendu, là, quand vous regardez ce qui s'est passé dans toutes ces
années-là, est-ce que vous considérez que d'avoir donné le feu vert à un projet
comme ça, ça a été une bonne affaire? C'est ça, la question qu'on vous pose.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, ce que je constate ce matin dans les pages du journal, où on révèle essentiellement
qu'il y a eu des fausses représentations, puis moi, je n'étais pas partie à ça,
là, mais, clairement, ce qu'on...
Journaliste
: ...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, mais on ne peut pas évaluer a posteriori.
M. Lacroix (Louis) :
...analyse, là, quand vous regardez ça, là, on part, on dit oui à un projet. On
est rendus maintenant en 2021. Ça fait neuf ans de ça. On regarde le chemin
parcouru. Est-ce que ce chemin-là, il est le fun? Est-ce que vous pensez que
c'était un beau chemin qu'a fait Ciment McInnis, que c'était une bonne affaire
d'avoir dit oui à ça quand on regarde...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non. Et c'est déplorable que cette compagnie-là ait menti sur les
considérations environnementales entourant le projet. Puis j'ajoute à ça qu'il
y avait et il y a toujours moyen d'améliorer la technologie utilisée dans cette
cimenterie-là. À chaque fois que je dis «cimenterie», j'entends le mot
«menterie», là, c'est... Ils n'ont pas été honnêtes. Et là on a toujours le
pouvoir de réglementer. Donc, en date d'aujourd'hui, est-ce que c'est un bilan
qui me satisfait? La réponse, c'est non, c'est inacceptable, mais on a toujours
le pouvoir d'agir. Réglementons le secteur de la production du ciment.
Puis ne soyons pas hypocrites, là. Si vraiment
on veut agir sur les GES, arrêtons d'utiliser du ciment, parce que, que le
ciment soit préparé au Québec ou qu'il soit préparé dans une autre province canadienne,
l'émission de GES demeure. Donc, dans une transition verte, on va se détacher
des activités qui génèrent des GES.
Puis ce qu'on doit dire, c'est qu'on a toujours
le pouvoir, en date d'aujourd'hui, de réglementer la production de cette industrie-là,
la quantité de GES. On peut le mesurer. Donc, il y a plein de choses qu'à mon
avis on devrait faire maintenant pour corriger le tir, sachant que cette
compagnie-là a menti sur les conséquences environnementales entourant le
projet.
M. Larin (Vincent) : ...vous
considérez que le gouvernement, à l'époque, du Parti québécois a été trompé, a
été mené en bateau, dupé par les représentants?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je n'ai pas de connaissance moi-même des négociations. Ce que j'apprends ce
matin dans les médias, c'est qu'on est devant une compagnie qui a menti et qui
n'a pas mis cartes sur table sur les impacts environnementaux. Mais, ce à quoi
j'ajoute, ce n'est pas une raison pour se croiser les bras ou pour baisser les
bras. On a la responsabilité de réglementer. On est souverains.
Donc, si cette entreprise-là nous a menti
et émet des quantités de GES disproportionnées, bien, réglementons sa
production et forçons-la également à faire certains changements technologiques.
Parce qu'on pourrait utiliser de la biomasse dans le cas de cette cimenterie-là
et donc réduire les GES. Faisons-le. On est toujours en pouvoir. Ce n'est pas
parce qu'on s'est fait flouer et on a eu des fausses représentations qu'en date
d'aujourd'hui on ne peut pas agir et modifier le comportement de cette
entreprise-là.
M. Lacroix (Louis) : ...on
le savait dès le départ, qu'ils allaient utiliser des résidus de pétrole pour
produire du ciment. On le savait avant même que le projet parte, que ce soit
accepté par le gouvernement de Mme Marois à l'époque, que ce projet-là
deviendrait le plus grand pollueur au Québec. Tout ça, c'était connu, là, mais
on l'a accepté quand même.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Ma compréhension, c'est qu'à l'époque on a représenté que c'était une façon de
produire du ciment qui, par rapport aux autres cimenteries plus anciennes,
était moins polluante et que cette cimenterie-là pouvait utiliser par la suite
de la biomasse pour améliorer sa performance en GES et donc améliorer la
performance par rapport à d'autres cimenteries déjà en cours. Donc, soyons
conscients que, tant qu'on continue à consommer du ciment, ce ciment-là se
produit, est en production quelque part dans le monde. Donc là, la quantité de
GES émise est liée à la demande, et c'est là-dessus qu'il faut jouer.
Maintenant, si vous me posez la question,
puis, je pense, j'ai répondu clairement, là : Est-ce que, sous ma
gouverne, le Parti québécois va favoriser ou choisir ce genre de projet là?, la
réponse, c'est non. La réponse, c'est notre plan, c'est une transition vers une
économie verte et durable, et ça implique d'investir...
M. Lacroix (Louis) :
Pourquoi vous n'êtes pas capable de dire que c'était une mauvaise idée au
départ?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Parce que c'est un tout autre contexte dans le cadre duquel il y a eu des
fausses représentations faites par l'entreprise. Et je n'étais pas partie à ces
négociations-là. Donc, tout ce que je peux, c'est regarder en avant et dire :
Qu'est-ce qu'on peut faire maintenant pour limiter l'impact environnemental de
cette entreprise-là? Et comment est-ce qu'on peut prendre notre économie et la
faire transiter vers une économie qui soit plus durable et plus propre? Puis
ça, c'est mon mandat.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Sur
le professeur de l'Université d'Ottawa qui est très actif sur Twitter, d'abord,
pourquoi est-ce que vous envoyez une lettre en votre nom personnel plutôt qu'à
titre de chef du Parti québécois? Et, dans un deuxième temps, est-ce que ce
serait nécessaire que l'ensemble des élus condamnent ces propos par le biais d'une
motion, par exemple?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, je pense que le Parti québécois a parlé très, très clairement comme organisation.
Et, quand je dis que ça va être signé par moi, là, c'est à titre... Je suis le
chef du Parti québécois. Donc, il n'y aura aucune ambiguïté. Et je vais mettre
en contexte des siècles de discrimination et de mépris, dont mes propres
grands-pères ont été victimes, et qui, sous l'appellation «Québec bashing», ont
toujours cours.
Donc, il y a quelque chose de... il y a
une incompréhension très grave de c'est quoi, le colonialisme et l'héritage
colonial pour le Québec, et cette incompréhension-là, de la manière que je le
comprends, est causée par le fait que, dans certaines universités, on ne voit
les enjeux sociaux que par le prisme de la couleur de la peau.
Puis, encore là, c'est faux d'assumer que
les Québécois ont une couleur de peau spécifique. Les Québécois ont des
couleurs de peau différentes, mais on est tous Québécois et on est victimes, on
est l'objet d'une discrimination, d'une intimidation et d'un dénigrement constants,
et ça s'appelle le «Québec bashing». Donc, l'Université d'Ottawa ne peut pas
fermer les yeux devant ça et en même temps se faire l'apôtre de chaque petite
accusation de microagression en mettant de l'avant des théories qui racialisent
davantage les rapports sociaux.
Il y a vraiment des questions sérieuses à
se poser. Puis ça prend quelqu'un, au Québec, qui prenne la défense des Québécois,
en disant : Critiquez le Québec quand vous voulez, c'est normal, on est en
démocratie. Critiquez le gouvernement du Québec, allez-y, je fais ça à tous les
jours. Mais mépriser, utiliser des superlatifs comme «l'Alabama du Nord», «le
lynchage médical» — je ne les nommerai pas tous — c'est tellement
choquant. Il faut que ça cesse. Et l'Université d'Ottawa, comme Québec
solidaire, ne peut pas endosser ce genre de comportement là.
M. Lavallée (Hugo) : ...leur
demander de congédier le professeur, c'est ça?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, je n'ai pas demandé ça. Je vais demander à ce que cesse ce comportement-là
et à ce que l'université fasse une déclaration qui reconnaisse davantage le
caractère diffamatoire et constant des agissements de ce professeur-là, parce
que, là, à date, tout ce que l'université nous dit, c'est qu'elle s'en lave les
mains et qu'elle laisse le professeur faire ce qu'il veut, alors que, si on
avait ciblé quelconque autre groupe avec des propos similaires, ça ferait longtemps
que l'université aurait agi.
M. Bossé (Olivier) : ...deux
poids, deux mesures, là, est-ce que vous estimez que, dans l'histoire, les
Canadiens français, ou les Québécois, ou appelons-les comme on veut, ont subi
autant de torts que les Noirs ou les autochtones, par exemple?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
La question n'a aucune pertinence. Le principe, c'est qu'on ne tolère pas
l'intolérance puis la diffamation, la discrimination envers un groupe
spécifique. Donc, je ne ferai pas une hiérarchie puis un classement.
M. Bossé (Olivier) : ...des
décennies, des siècles, on a été victimes de ça. Donc, vous comparez ça un peu,
parce que vous parlez des microagressions qui sont dénoncées. Donc, vous
dites... vous hiérarchisez les...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non. Je dis juste qu'on ne peut pas avoir deux poids, deux mesures. On ne peut
pas, dans certains cas, être très, très actif puis dénoncer la discrimination
puis la haine, puis dans d'autres cas fermer les yeux, là. Il faut appliquer
les mêmes choses partout.
Et je constate qu'au Canada la seule forme
de discrimination, la seule forme de mépris ciblé sur un groupe, de manière
constante, qui est acceptée socialement, c'est celle envers les Québécois, et
il faut que ça cesse.
M. Pilon-Larose (Hugo) :
Concernant la valorisation de la culture québécoise, qui est un thème,
j'imagine, qui vous est cher, les jeunes caquistes proposent que les écoles du Québec
établissent, avec le ministère de l'Éducation, un corpus national de livres à
lire pour tous les élèves du primaire ou secondaire pour avoir un bagage
littéraire commun. Est-ce que, pour vous, les écoles, en ce moment, en font
assez pour promouvoir la littérature québécoise? Puis qu'est-ce que vous pensez
de cette idée-là?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je pense qu'on peut... Je pense, c'est une bonne idée de valoriser la
littérature québécoise dans nos écoles. Maintenant, est-ce que la liste doit
être obligatoire ou doit être suggestive? Là, honnêtement, c'est une évaluation
pour le ministère de l'Éducation. Mais a priori je suis favorable à ce qu'on
inclue davantage d'oeuvres littéraires québécoises, de la même manière qu'on
veut également un corpus historique et culturel québécois dans notre système d'éducation.
M. Pilon-Larose (Hugo) : ...dans
une telle liste, vous, quels auteurs est-ce que vous aimeriez voir?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Écoutez, c'est une bonne question. Je vais vous revenir puis je vais monter une
liste. Je vais m'y mettre puis je vais monter une liste pour démontrer peut-être
aux Québécois que notre culture est sous-estimée ou sous... n'est pas suffisamment
mise de l'avant, et elle est pour autant riche. Donc, je vais prendre cette question-là
au sérieux puis je vous reviens avec ma liste de manière à ce qu'on ait cette
discussion sur le fait que notre corpus culturel vaut la peine d'être lu. Je
vais faire ça.
M. Larin (Vincent) :
...envisager de vous présenter dans Marie-Victorin en 2022?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je ne ferme la porte à rien, mais la vérité, c'est que ça demeure une question
qui est hypothétique.
M. Lacroix (Louis) : Ça
pourrait être en 2021 parce que Mme Fournier pourrait se présenter à
Longueuil, donc démissionner rapidement.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Et donc il y a plein de possibilités devant nous, qui sont toutes des
hypothèses, qui ne sont pas...
Mme Côté (Claudie) : ...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je vais vous répéter ce que j'ai dit tout le long de la course à la direction
du Parti québécois. Je ne suis pas pressé de me faire élire, mais je ne ferme
pas la porte. Parce que mon plan, ça a toujours été de demeurer chef
extraparlementaire pour en profiter, d'être sur le terrain et rebâtir le camp
du Oui. La pandémie ne m'a pas donné cette chance-là, là. Donc, aussitôt que
les conditions sanitaires vont me donner une chance d'être sur le terrain,
d'identifier des candidats, de favoriser un financement puis un soutien
bénévole fort à notre option, vous allez me voir sur le terrain.
Et là, bien, dans quelles circonstances
une circonscription ou une autre pourrait se libérer, il y a eu énormément de
spéculation là-dessus, mais la vérité, c'est que ce ne sont que des hypothèses
sur lesquelles... Il y a tellement d'hypothèses possibles.
M. Lacroix (Louis) : ...quel
message ça enverrait, M. St-Pierre Plamondon, s'il y a une circonscription
qui se libérait, qui plus est, appartenait au Parti québécois lors de la
dernière élection, et que vous ne vous présentiez pas? Quel message ça
enverrait aux militants? Est-ce que ça enverrait le message que vous avez peur
de ne pas gagner?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Ça dépend du contexte. Ça dépend si la partielle en question a lieu quelques
mois avant l'élection générale puis qu'on calcule, comme parti, qu'on est mieux
de mettre nos efforts non pas dans une partielle, mais dans la préparation de
l'élection générale. C'est un contexte très différent d'un autre contexte où est-ce
qu'on considérerait que c'est important de mettre tous nos efforts sur cette
partielle-là. Comme je vous dis, c'est parce que, là, on n'a pas de
confirmation que c'est une partielle et on a de multiples hypothèses sur quand,
de quelle manière.
Donc, moi, je vais vous rappeler c'est
quoi, mon orientation générale. Je compte mettre mon temps sur le terrain comme
chef extraparlementaire. Je ne suis pas pressé de me faire élire. Par contre,
je ne ferme pas la porte et j'évaluerai, je me prononcerai sur ces questions-là...
M. Lacroix (Louis) : ...poser
la question différemment, M. St-Pierre Plamondon. Mme Fournier nous a
dit cette semaine qu'elle était en réflexion.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Elle est en réflexion.
M. Lacroix (Louis) : Elle a
même dit qu'elle est en train de se monter une espèce de programme, si on veut,
là, en vue de se présenter à la mairie de Longueuil. Elle dit : Si je me
présente à Longueuil, ça me prend une stratégie, quelque chose à présenter aux
gens de Longueuil. Ça, ça veut dire qu'elle chemine. Sachant ça, est-ce que
votre parti, vous-même, êtes en train de préparer, de vous préparer à
l'éventualité où Mme Fournier dirait : Bien, je démissionne et je me
lance à la mairie de Longueuil? Est-ce que vous êtes... vous avez, là, des gens
qui préparent cette éventualité-là?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
On se prépare toujours à toutes les éventualités, mais, étant donné qu'on est
devant des hypothèses et étant donné l'orientation...
M. Lacroix (Louis) : ...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non. C'est une hypothèse. C'est une hypothèse.
M. Lacroix (Louis) : ...on
dit souvent que diriger, c'est prévoir. Alors, si vous êtes un bon dirigeant de
parti, vous êtes en train de prévoir qu'éventuellement une circonscription
pourrait se libérer. Est-ce que je me trompe?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Honnêtement, en ce moment, je mets beaucoup plus de temps en prévision puis en
préparation de ma tournée du Québec puis des démarches que je fais pour rebâtir
le camp du Oui. Il y a beaucoup plus d'efforts de mis en ce moment dans cette
direction-là que sur une partielle hypothétique.
Journaliste
: Donc,
vous ne vous préparez pas à ça.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
On se prépare, mais ce n'est pas là que l'essentiel de nos efforts sont placés.
M. Carabin (François) : ...M.
St-Pierre Plamondon, donc, de vous faire élire, par exemple, hypothétiquement
en 2021, ça porte atteinte à votre intention de faire cette tournée du Québec.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
C'est que j'ai une seule certitude. Pour moi... Puis je l'ai dit, là, ça fait
un an, donc je n'ai pas changé, là, rien de nouveau ce matin. Comme chef extraparlementaire,
vous allez me voir sur le terrain, partout au Québec, parler d'indépendance,
aller chercher des militants, rebâtir le camp du Oui. Ça fait un an et quelques
que je le dis. Il n'y a aucune chance que je ne le fasse pas. C'est un engagement
électoral au coeur de ce que je pense qui est ma mission comme chef du Parti
québécois. Ensuite, en cours de route, s'il y a l'hypothèse d'une partielle,
puis on ne sait même pas quelle date, on ne sait pas quel contexte, je ne
fermerai pas la porte, mais jamais je ne sacrifierai mes engagements
électoraux, à savoir que vous allez me voir sur le terrain, partout au Québec,
en train de rebâtir le PQ, rebâtir notre option puis s'assurer qu'on a les
meilleurs candidats possible, le meilleur financement possible. Et ça, c'est
mon rôle, comme chef.
Ensuite, en cours de route, il peut
arriver plusieurs choses, je ne ferme la porte à rien, mais, puisqu'on est dans
les hypothèses, je vais m'en tenir là.
Mme Côté (Claudie) : ...négos
avec le secteur public. Bon, là, il y a la CSQ qui va manifester ce matin. Ça
fait deux ans, là, qu'ils sont sans convention collective. Ça commence à être
urgent de régler, là. Qu'est-ce que ça va prendre pour débloquer les négos?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je ne sais pas, parce que ça commence à vraiment traîner. Et il y a quelque
chose de difficile à avaler lorsqu'on voit la facilité avec laquelle certains
amis du parti obtiennent des concessions financières. Je ne sais pas si tu veux
ajouter quelque chose là-dessus, Martin, mais... Il faut que ça débloque. Et je
trouve que la CAQ envoie des signaux très, très divergents, dépendamment de qui
est l'interlocuteur. Pour certaines personnes, tout avance très vite, et pour
d'autres il n'y a rien qui avance.
M. Ouellet : Juste en
terminant, le gouvernement a demandé aux syndicats, en début de pandémie, de
consacrer du temps et des énergies pour régler ça rapidement. Il ne s'est rien
passé pendant un an, et là on a des travailleurs et travailleuses qui sont,
avec des mandats de grève dans certains cas, prêts à descendre dans la rue, et
ils sont concentrés présentement à organiser leurs négociations plutôt que
d'être concentrés à nous donner un coup de main pour passer à travers cette
crise. Donc, moi, si je suis le gouvernement, je donne le call à mes
négociateurs pour dire : Il faut que ça débloque, mais je leur donne un
nouveau cadre financier. Parce que, si on reste avec les mêmes offres, c'est
sûr que ça ne bougera pas.
Alors, je ne sais pas pourquoi le ministre
des Finances et la présidente du Conseil du trésor ne donnent pas le véritable
cadre financier. Parce que, là, là, on n'a pas bougé depuis les dernières
offres, et, si, effectivement, le gouvernement du Québec a un autre chiffre
avant d'atteindre sa limite de sa capacité de payer, là, bien, qu'il le rende
disponible tout de suite. C'est juste ça qu'on leur demande.
On dirait qu'on joue encore une game de
«chicken», puis ce n'est pas le temps de jouer à «chicken» en pleine pandémie.
Ces gens-là méritent reconnaissance, méritent d'avoir des conditions de travail
à la hauteur des sacrifices qu'ils ont faits et présentement, dans certains
cas, ils réfléchissent à être dans la rue plutôt qu'à être au service des Québécois
et Québécoises. Moi, si j'étais la présidente du Conseil du trésor et le
ministre des Finances, ça serait ma priorité 1 avant de déposer un budget.
La Modératrice
: Questions
en anglais, s'il vous plaît.
Mme Senay (Cathy) : Mr. St-Pierre Plamondon, Premier Legault makes another
economic announcement this week. This is the second one this week, and giving…
a loan of $40 million. Monday, it was a loan with some conditions, so it
was kind of a grant to Lion Electric. What do you think about this strategy? Is
it a good one, picking up losers and winners?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : : In principle, we shouldn't
give subsidies to companies in which we are copartners. I'm very much in favor
of the intervention of the State, when we are dealing with strategic areas of our
economy, but we should have a return on investment as any investor, and that's
not what the CAQ is doing. It's giving grants. Basically, when they say it's a
loan, but that can be forgiven, we're talking about just grants with no return.
So, I think we need to change that approach.
And it talks a lot, it
says a lot about how the CAQ considers small and medium-size businesses as
opposed to large corporations. There is a tendency to overlook the importance
of PME, of midsize companies in Québec. Yet it's a very, very large chunk of our economy. There, the CAQ
doesn't make any follow-up on the support they need during the crisis. They are
not very involved in terms of supporting things like changing the tax income
rate that is at disadvantage for small businesses. They're not proactive. But,
when it comes to very large businesses, we see that the Government is very quick to hear what those
companies have to say, and then, tens and tens of millions, that's not a
problem for them. But it is an issue when we're talking about midsize companies,
and that's where we disagree with the CAQ. I think the support should be also
directed towards midsize or small businesses.
Mme Senay (Cathy) : Why their vision?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : Why what?
Mme Senay (Cathy) : Why their vision?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : Exactly. Because we need to
understand that an important part of our economy is those small companies that
eventually become larger companies capable of exporting, capable of hiring
people. And that's a very important part of our economy that, I think, is
overlooked by the CAQ.
Mme Senay (Cathy) : …is the pilot project taking place, vaccinating parents in
Côte-Saint-Luc, with three Jewish schools? Do you have the… to fight the virus,
with Passover coming soon. How crucial is this kind of project?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : I think there's a
scientific determination to be done as to which people should be vaccinated
first, and that's an evaluation of the risk, and how the epidemic is being
transmitted. That is in the realm of scientific opinion. So, I'll trust the
Public Health to give us the proper order to maximize the impact of the
vaccine.
Mme Fletcher
(Raquel) : ...this morning. Can you speak to
how the Government, how the
Treasury Board is handling the negotiations with the public sector...
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : I think, when the Government has a priority, the pandemic…
health crisis was never an obstacle. They got things done when they wanted, the
Bill 61, afterwards, the Bill 66. When they want to accelerate
certain things, they're very good at it. And, when things are not important to
them, they're also very good at stalling things. And I think they have waited
enough, and we need to see results and more consideration.
Mme MacKenzie (Angela) : …complaint you filed at the University of Ottawa earlier. Could you
just explain that? What is that complaint?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Well, I will be writing to the
University of Ottawa to explain that the behavior of Prof. Attaran, that has
been constant for the past four or five months, tweets where we are far beyond
the criticism of Québec or the Government of Québec… We are in an environment of defamation, of intolerance, of
«mépris», all sorts of...
Journaliste
: Contempt.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : ...contempt, and it's being so
constant. The University of Ottawa cannot close its eyes when it's Québec bashing at stake.
There's a well documented
history of discrimination and intolerance towards Quebeckers within Canada, and
the fact that the University of Ottawa is so proactive, when it comes to
microaggressions and discussions about racism, yet doesn't do anything or say
anything when it's about constant declarations that stigmatize Québec and that is detrimental to Quebeckers, that's a two measures, two weights way to act that is
not coherent. And I demand coherence from the University of Ottawa. That kind
of behavior is not acceptable because it's Quebeckers that are at stake. Any
other group that would be targeted like this, within Canada, would trigger an instant
reaction. The...
Mme MacKenzie (Angela) :
...action would you like them to take?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : I think, at least some statement by the university saying
that that behavior is not acceptable. Let's start with that and let's start
with a conversation with that teacher : Why are you on Twitter on a daily
basis targeting certain groups, and what good for the university? How is this
acceptable given the guidelines that the university itself has in terms of
heinous and discriminating comments?
M. Authier (Philip)
:
…free speech and academic freedom? You've defended those concepts regularly
yourself. How does that fit into your...
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : So, free speech is about having an opinion, being critical.
So, he is more than welcome to be critical about Québec or the Government of
Québec. Myself, I'm criticizing the Government of Québec every single day.
That's very different, the freedom of speech from heinous and intolerant
discourse, and that's what we're dealing with here.
So, we have someone who's
targeting the same group over and over again with things like «the Alabama of
the North», «medical lynching», «aggressors». There are so many tweets with
unacceptable words. I can't even… I don't know them by
heart. It's been going on for five months. We are not dealing anymore with
freedom of expression now, we're dealing with heinous and discriminatory speech.
And that has always been in our society, it's nothing new. It has always been
forbidden, condemned.
So, we need to separate a
legitimate and normal criticism of Québec. That's fine and that's normal. We need to separate that from Québec bashing and intolerance towards Quebeckers, a phenomenon that has existed
for centuries and that is sponsored, that is authorized right now by the
University of Ottawa. That's not acceptable.
M. Authier (Philip)
: One more little thing. On Monday, we saw a warming of relations a
little bit between Mr. Legault and Mr. Trudeau. What do you think of
that? Do you think that they are… it's political opportunism or is it sincere?
Like, they're calling each other by their first names and, you know…
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : I think, when Québec needs to hang on to little facts,
like : Well, Justin Trudeau, in Ottawa, has been friendly with us, because they are using our first names…
That's the only thing we would be able to celebrate so far with the CAQ
demands. So, the bottom line is : no matter what atmosphere is, when
they're talking to each other, we're yet to see any result with Bill 101
in companies under Canadian jurisdiction, we're yet to see anything with
transfer, the health transfer, we're yet to see anything with the demand of
having a single tax income report. All the demands were rejected.
So, I think we cannot
celebrate or be happy for the mere fact that the conversation looked a bit more
friendly. That's not a result. That's not anything concrete for Quebeckers who are expecting results,
because that was what the CAQ said during the last elections.
La Modératrice
:
On va terminer ici. Merci. Bonne fin de journée.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Merci.
(Fin à 9 h 11)