L'utilisation du calendrier requiert que Javascript soit activé dans votre navigateur.
Pour plus de renseignements

Accueil > Actualités et salle de presse > Conférences et points de presse > Conférence de presse de M. François Legault, premier ministre, et M. Christian Dubé, ministre de la Santé et des Services sociaux

Recherche avancée dans la section Actualités et salle de presse

La date de début doit précéder la date de fin.

Conférence de presse de M. François Legault, premier ministre, et M. Christian Dubé, ministre de la Santé et des Services sociaux

Version finale

Le jeudi 3 décembre 2020, 13 h

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Treize heures cinq minutes)

Le Modérateur : Bonjour à toutes et à tous. Bienvenue à ce point de presse du premier ministre du Québec, François Legault; du ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé; et du directeur national de santé publique, Dr Horacio Arruda. M. le premier ministre, je vous cède la parole.

M. Legault : Oui. Bonjour, tout le monde. Bien, écoutez, d'abord, je veux revenir sur la situation de la deuxième vague de la pandémie. On le sait, on a eu une deuxième vague qui a commencé en septembre, surtout, et on a atteint assez rapidement, là, un 1 000 cas à peu près par jour. On a mis en place des mesures dans les zones rouges. On a réussi, pendant un certain temps, à stabiliser autour de 1 000, même il y a des journées où on était en bas de 1 000. Donc, on avait vraiment l'espoir que ça allait continuer de descendre. Malheureusement, en novembre, on a eu une deuxième montée de la deuxième vague et on s'est rapidement retrouvé, pendant quelques jours, à à peu près 1 300 cas par jour. Puis là hier, aujourd'hui, tout près de 1 500 cas.

Évidemment, comme on l'a déjà expliqué, il y a comme trois étapes. Il y a des cas, après il y a les hospitalisations, quelques semaines après, puis ensuite il y a les décès. Si on regarde les hospitalisations, le 1er octobre, on avait 285 personnes qui étaient hospitalisées, le 1er novembre, on était rendu à 499, puis, aujourd'hui, on est rendu à 737. Donc, on peut penser qu'avec la récente hausse des cas, les hospitalisations vont continuer d'augmenter.

On vous l'a déjà dit, la situation dans certains hôpitaux est fragile, on atteint presque la limite de ce qu'on est capable de faire. Donc, la capacité n'est pas infinie. Puis, évidemment, là où on a le plus grand défi dans les hôpitaux, c'est le personnel. Les infirmières, les infirmières auxiliaires, on aura beau rendre le nombre de lits qu'on a besoin, l'augmenter un peu partout, il reste qu'on n'a pas un personnel, là, qui est à l'infini. Donc, en plus, la pandémie est là depuis neuf mois, donc on a du personnel qui est fatigué, je dirais même très fatigué, on est même rendu à 6 600 employés qui sont soit en congé de maladie soit en retrait préventif. 6 600, c'est moins que la première vague, mais c'est quand même beaucoup.

Quand on regarde les décès, bien, on a eu à peu près la même progression. Le 1er octobre, on avait neuf décès en moyenne par jour, le 1er novembre, on était rendu à 20 décès par jour, puis là, bien, aujourd'hui, on a 30 décès. Il faut relativiser, là, c'est 80 % moins que ce qu'on avait au moment du «peak» de la première vague, là, puis c'est surtout... Il y a une baisse d'à peu près 80 %. Même dans les CHSLD, c'est 90 % de baisse des décès. Mais on va tous convenir que 30 décès, c'est 30 personnes qu'on a perdues, là. C'est quand même grave.

Évidemment, la seule consolation qu'on peut peut-être avoir, c'est quand on regarde ce qui se passe ailleurs. Bon, hier, on a continué de battre des records : d'abord, dans le monde, 635 000 nouveaux cas, 12 300 nouveaux décès; aux États-Unis, plus de 200 000 nouveaux cas, 2 800 nouveaux décès. Ça, si on fait une règle de trois, là, toutes proportions gardées, c'est plus du double de ce qu'on vit ici au Québec. Donc, quand même, le bon côté des choses, c'est que les efforts qu'on a faits ici au Québec nous ont permis de ne pas aller... voir une augmentation aussi exponentielle que ce qu'on voit, par exemple, aux États-Unis. Donc, là-dessus, moi, je veux remercier les Québécois et vous dire : Vos efforts ont quand même donné des résultats.

Donc, quand on regarde la situation, bien, on est obligés de se rendre à l'évidence, ce n'est pas réaliste de penser qu'on va réussir à réduire la progression du virus de façon satisfaisante d'ici Noël. Ce n'est pas réaliste. Et, je le répète, on doit, quand on prend notre décision pour Noël, d'abord penser aux infirmières, penser au personnel qui est déjà fatigué. Il faut penser aussi à nos parents, nos grands-parents qu'on aimerait rencontrer à Noël. Il n'y a personne, je suis certain, au Québec qui veut regretter un peu toute sa vie d'avoir contaminé sa mère, son grand-père, avec les conséquences possibles qu'on connaît.

Donc, je vous annonce aujourd'hui que les deux journées de rassemblement qui étaient prévues à Noël vont être annulées. Donc, ça veut dire que, dans les zones rouges, ça ne sera pas permis d'avoir des rassemblements de plus que les gens qui sont à la même adresse. Je vous rappelle, par contre, que, déjà, c'est permis pour une personne d'aller visiter une personne seule.

Donc, si on pense à sa mère, à son grand-père, les Québécois ont le droit d'aller visiter seuls. Donc, il faut que le visiteur soit seul, ou la visiteuse. Ils ont le droit d'aller voir... Puis, même, j'encourage, je demande à tous les Québécois d'aller visiter les personnes qui sont seules. C'est dur, la pandémie. C'est encore plus dur, dans le temps des fêtes, d'être seul. Donc, allez, une personne à la fois, visiter les personnes seules. Évidemment, faites attention. Ça veut dire quoi? Bien, portez un masque, restez à deux mètres puis, idéalement, ne restez pas trop longtemps.

Je veux aussi préciser que la décision aujourd'hui, c'est une décision gouvernementale, ce n'est pas une demande de la Santé publique. C'est nous, hier soir, qui avons pris cette décision en se disant : Il faut être réalistes, il faut protéger notre personnel. Évidemment, étant donné que c'est une mesure qui est plus restrictive, la Santé publique est quand même d'accord avec cette proposition-là.

Bon, je comprends qu'il y a beaucoup de Québécois, Québécoises qui doivent être déçus de l'annonce, des gens qui voulaient voir leur famille, ils voulaient voir leurs amis. Honnêtement, là, ce n'est pas une bonne idée. Ce qu'on voit, là, c'est que le virus, il est pas mal présent dans toutes les régions du Québec, il est en forte hausse et il est dangereux, il y a des conséquences qui sont graves.

Bon, l'autre chose que je veux dire, je réalise très bien que la décision qu'on prend aujourd'hui, c'est une décision qui est différente de ce qu'on vous a dit il y a deux semaines. Je comprends ça, là. Et c'est un peu comme ça depuis le début de la pandémie : les informations évoluent, puis on essaie de s'ajuster en prenant les meilleures décisions.

D'ailleurs, je veux en profiter pour prendre une minute pour revenir sur les commentaires de certaines personnes de l'opposition, aujourd'hui, de dire que je me donne une note parfaite, là, pour la gestion de la crise. Je ne me donne pas une note parfaite pour la gestion de la crise. Ce qui est arrivé... Puis j'aurais pu... j'aurais peut-être dû avoir plus d'expérience. Je vois des journalistes ici. C'est vrai que la question revient souvent dans les entrevues : C'est quoi, votre bon coup, c'est quoi, votre mauvais coup? J'aurais dû me préparer une réponse pour le mauvais coup. Bon, bien là je pourrais vous dire que, si c'était à refaire, bien, je n'ouvrirais pas la porte à deux jours de rassemblements à Noël. Mais en même temps, bon, à l'époque, quand on a pris cette décision-là, on pensait sincèrement que c'était possible que la situation s'améliore. Donc, ça évolue très rapidement.

Mais je veux juste vous dire, là, je ne suis pas le genre de gars à penser qu'il est parfait, là, comme on disait dans le temps, les plus vieux vont s'en rappeler, comme Réal Giguère. Mais je me remets en question. À peu près à chaque nuit, je me demande : Est-ce que j'ai pris les bonnes décisions? Puis j'en parle avec Christian, avec la Santé publique, avec les gens qui sont autour de moi, là. Ce n'est pas une science exacte. Puis je veux rassurer tout le monde, là, je ne considère pas que je suis parfait, là, loin de là. Mon épouse pourrait vous en ajouter là-dessus.

Donc, ce que ça veut dire, c'est que cette année on va avoir un Noël qui est tranquille, qui va être tranquille. Il faut essayer de prendre le bon côté des choses. On n'aura pas de visites dans nos maisons. Donc, quand on a une couple d'années de plus, ça veut dire qu'on va pouvoir faire des petites siestes, des sommes, comme on dit, dans l'après-midi, après le repas, lire des livres, toutes sortes de livres, et faire des Zoom, des Teams, s'appeler au téléphone, mais ça va être un Noël tranquille, et je pense, c'est important de le garder comme ça.

Pour ce qui est des demandes que j'avais faites, il y a deux semaines, aux entreprises puis aux écoles, de dire : Bien, une semaine avant, une semaine après Noël, donc du 17 décembre au 4 janvier, est-ce que c'est possible d'avoir moins d'activités, du télétravail, de l'enseignement à distance?, on va garder ces mesures-là. Je pense que l'idée, c'est d'arriver au mois de janvier dans le meilleur état possible, donc de tout faire pour casser la vague. Donc, on ne changera pas ces mesures-là.

En terminant, je veux dire un mot sur un travail exceptionnel qui a été fait par des représentants de tous les partis politiques sur une commission sur l'exploitation sexuelle des mineurs. Bon, c'est une idée qui avait été portée depuis plusieurs années par Lise Lavallée, la députée de Repentigny. Lise est allée sur la commission Laurent, on l'a remplacée par Ian Lafrenière qui, quand il est devenu ministre, on a remplacé par Lucie Lecours, mais il y avait des représentants, là, puis vous avez peut-être entendu les discours de tout le monde ce matin. Moi, je trouvais ça très touchant, parce que c'est un sujet où les gens ont travaillé de façon non partisane, de façon constructive, et puis maintenant, bien, ça va être le rôle de Geneviève Guilbault de mettre en application les recommandations de cette commission. Donc, je veux assurer tous ceux qui ont participé à cette commission-là, ce ne sera pas tabletté, il va y avoir des actions, puis c'est Geneviève Guilbault qui va être en charge de ça.

Par ailleurs, il va y avoir aussi, cet après-midi... vous vous rappellerez, j'avais demandé à Isabelle Charest de mettre en place un certain nombre d'actions pour protéger les femmes qui sont violentées. Donc, cet après-midi, Isabelle avec Geneviève vont faire une annonce importante, là, de mesures qu'on va mettre en place.

Donc, je termine en revenant sur la pandémie. Je prends une image de Christian, qu'il m'a suggérée. C'est comme un marathon, hein? Vous savez, ceux qui ont déjà essayé le marathon, ce n'est pas les premiers kilomètres qui sont difficiles, c'est les derniers kilomètres. Puis là, bien, ça fait neuf mois que les Québécois font des efforts, mais les plus difficiles, ça va être les trois, quatre prochains mois. Donc, il faut continuer les efforts, ne pas se décourager, se dire que le vaccin s'en vient, puis on veut être le plus possible à la ligne d'arrivée. Donc, soyons prudents puis prenons soin les uns des autres. Merci.

Good afternoon, everyone. We've been fighting this second wave for three months now. Our measures in red zones have helped to slow the contagion. We were able to stabilize the number of new cases after a first increase in September, but now it has increased again. And new cases lead to more hospitalizations, and, if we continue in this direction, hospitals will start to overflow. So we have a limited number of nurses, and our nurses are very tired.

That being said, I would like to thank Quebeckers for all their efforts. We were able to avoid the situation we see in Europe and in the United States, so our efforts have paid off.

But, with the number we have, it's unrealistic to think that we'll be able to change the situation in time for Christmas. We need to protect our nurses and our elderly. I'm announcing that gatherings in red zones won't be allowed for Christmas. It will still be allowed to visit a person living alone such as our parent or grandparent, if they live alone. We can and we must visit them. They need us more than ever. Of course, we have to keep our distances and wear a mask. We'll keep the same plan for our schools and our businesses. This will give us a chance to decrease contagion during the holidays.

I know we would all like to see our family, but it's not a good idea. The virus is very dangerous. We need to stay home, and get some rest, and we have to take care of one another. Thank you.

Le Modérateur : Merci, M. le premier ministre. Nous allons amorcer la période des questions avec Alain Laforest, TVA Nouvelles.

M. Laforest (Alain) : M. le premier ministre, M. le ministre de la Santé, M. le directeur national de la santé publique. M. Legault, c'est une décision difficile que vous venez de prendre aujourd'hui, mais le plus grand danger, c'est comment vous allez faire pour rentrer la pâte à dents dans le tube, parce que les gens vont se rassembler quand même.

M. Legault : Bien, moi, je fais confiance au sens des responsabilités de la grande, grande, grande majorité des Québécois. Comme je le disais tantôt, je ne pense pas qu'il n'y a personne au Québec qui a le goût d'avoir dans sa tête pendant tout le reste de sa vie qu'il a infecté quelqu'un de sa famille, un de ses amis, et puis avec les conséquences possibles, telles… aussi graves que cette personne pourrait mourir. Donc, moi, je fais confiance au sens des responsabilités des Québécois.

M. Laforest (Alain) : Est-ce qu'il y aura des mesures qui seront prises? Est-ce que vous allez renforcer... Est-ce que vous demandez aux Québécois... parce qu'évidemment tout ça aura une conséquence sur le réseau de la santé. Vous l'avez dit, là, il y a des médecins qui le disent depuis des années... des semaines, que le réseau est à bout de souffle. Est-ce qu'il y a des mesures que vous prenez? Est-ce qu'il y aura des amendes qui seront émises pour ceux qui tiendront des rassemblements quand même?

M. Legault : Absolument, mais je dois compter d'abord sur le sens des responsabilités des Québécois. On ne peut pas avoir un policier dans chaque maison, mais il y aura effectivement des amendes qui vont pouvoir être données. Puis on est en discussion avec les corps policiers pour voir comment on peut y travailler pendant le temps des fêtes.

Le Modérateur : Véronique Prince, Radio-Canada.

Mme Prince (Véronique) : Lorsque vous avez annoncé que les quatre jours étaient permis, là, pour des rassemblements, vous aviez dit : Je veux un plan que est mur à mur, que ce ne soit pas compliqué, donc c'était pour tout le Québec. Là, si je ne me trompe pas, je vous ai entendu dire que c'était seulement en zone rouge que les rassemblements sont annulés. Donc, en zone orange, les gens peuvent continuer de le faire?

M. Legault : Bon, quand j'ai annoncé les mesures il y a deux semaines, ce qu'on a dit, c'est : la semaine où on demandait aux gens de faire attention avant et après Noël, ça s'appliquait à la grandeur du Québec. Quand on regarde les rassemblements actuellement, bon, puis il n'y en a pas beaucoup, là, mais les gens qui sont dans les zones jaunes ont le droit déjà à 10 personnes puis les gens qui sont dans les zones orange ont déjà le droit à six personnes. Donc, ça, ce n'est pas changé.

Mais, pour ce qui est du reste, là, bien, pour ce qui est des zones rouges… Parce que, dans le fond, là, à part le Nord-du-Québec, incluant l'Abitibi-Témiscamingue, puis le Bas-Saint-Laurent—Gaspésie, puis quelques sous-régions dans les Laurentides puis l'Outaouais, tout le monde est en zone rouge, là. Donc, la grande majorité des Québécois sont en zone rouge. Mais ceux qui sont en zone jaune ou orange peuvent continuer à avoir des petits rassemblements, et, bien, les restaurants continuent à être ouverts dans ces zones-là.

Mme Prince (Véronique) : Vous aviez dit aussi — je pense, c'est M. Dubé qui avait dit ça — que, cette semaine, on aurait des directives concernant les résidences privées pour aînés puis les CHSLD pour que ces gens-là puissent quand même avoir des visites dans le temps des fêtes. Est-ce qu'on comprend que finalement on va garder les mêmes mesures concernant les proches aidants, puis il n'y aura pas davantage de visites ou de permissions pour les temps des fêtes?

M. Dubé : Exactement. Et c'est pour ça que c'est un des éléments qui nous a fait accélérer notre décision, parce qu'on connaît tous la situation en ce moment dans les CHSLD et les RPA, qui est fragile. Alors, c'est pour ça qu'on a décidé de ne pas émettre des directives pour le temps des fêtes qui seraient a contrario avec ce qu'on vient d'annoncer aujourd'hui.

Mme Prince (Véronique) : Donc, ça, ça ne change pas, là, il n'y a pas de visites?

M. Dubé : Il n'y aura pas de visites. On va être dans le même scénario qu'on est en zones rouges en ce moment.

Le Modérateur : Nous poursuivons avec Louis Lacroix, de Cogeco Nouvelles.

M. Lacroix (Louis) : M. le premier ministre, M. le ministre de la Santé, Dr Arruda, donc, si je comprends bien, il n'y aura pas de mesures alternatives. Vous n'offrez pas, à part les rassemblements... En fait, une personne seule peut recevoir une autre personne. C'est tout, là. Il n'y a aucun rassemblement qui est permis, qui va être autorisé, et ça va être surveillé de façon... ça va être bien encadré. C'est ça?

M. Legault : Oui, absolument. Vous avez bien compris.

M. Lacroix (Louis) : Bon, alors comment vous allez faire pour vous assurer que les Québécois ne fassent pas ce que vous ne voulez pas qu'ils fassent? Dans le fond, M. Laforest en parlait tout à l'heure, il y a des gens qui... Une fois que vous avez semé la graine, là, que vous avez dit aux gens : Vous pouvez vous rassembler, puis tout ça, et que vous enlevez le nanan au bout de la ligne, comment vous allez vous assurer que les gens ne le feront pas? Vous dites : On ne va pas mettre un policier en arrière de chaque personne. Mais comment vous pouvez vous assurer que ça ne se fera pas?

M. Legault : Bon, d'abord, je pense que, bon, sans le vouloir, on a fait comme une annonce qui est progressive. Les gens ont compris que ce n'était pas une bonne idée de se réunir au jour de l'An. Les gens ont compris que c'était important, avant de rencontrer une autre personne, de prendre ses précautions dans la semaine avant la rencontre. Puis là on dit : Bien, pour Noël, ça va être comme pour le jour de l'An. D'ailleurs, en passant, c'est à peu près ça qu'on a dans toutes les provinces canadiennes. Donc, on n'est pas différents des autres provinces.

Maintenant, je pense que les gens... Quand je voyais un sondage, même quand on permettait les deux jours à Noël, je ne me souviens plus c'était quoi, le résultat, là, mais il y avait quand même un pourcentage important des Québécois qui disaient : Moi, je ne veux pas prendre de chance avec ma mère ou avec une personne qui est vulnérable dans ma famille. Donc, il y avait déjà un pourcentage de Québécois qui disaient : Même si c'est permis, moi, je n'ai pas l'intention de me réunir. Donc là, on fait un tour de plus, puis je pense que c'est le gros bon sens. Les Québécois, là, ils ont du gros bon sens, ils ne veulent pas mettre à risque des gens de leur famille.

M. Lacroix (Louis) : Juste... Parce qu'on vient d'apprendre qu'André Gagnon, le pianiste, est décédé.

M. Legault : Ah oui?

M. Lacroix (Louis) : Avez-vous une réaction à...

M. Legault : Bien, écoutez, c'était un grand pianiste, André Gagnon, qui a des compositions, là, qu'on connaît tous, les Québécois. C'était quelqu'un qui avait beaucoup de talent, qui a rendu son art, aussi, accessible. Donc, bien, je l'apprends, là. C'est une perte importante, là. Je suis triste d'apprendre ça.

Le Modérateur : Tommy Chouinard.

M. Legault : Quel âge avait-il, M. Lacroix? Il ne devait pas être très vieux, hein?

M. Lacroix (Louis) : Écoutez, je peux vous faire une recherche, là, mais je mets le département de recherche là-dessus.

M. Legault : Merci. O.K.

Le Modérateur : Il est né en 1936. On va poursuivre...

M. Legault : 1936? Ah! C'est jeune.

Le Modérateur : Donc, on va poursuivre maintenant avec Tommy Chouinard, de LaPresse.

M. Chouinard (Tommy) : Oui, bonjour. D'abord, une question au Dr Arruda. Je reviens sur l'enjeu de la surmortalité. Il est clair, en fonction des plus récentes données, que le nombre de... l'augmentation des décès au Québec en ce moment est supérieure au nombre de décès liés à la COVID-19. On me dit qu'il y a un feu jaune qui est allumé à la Santé à ce sujet-là, que c'est source de préoccupation. Comment vous expliquez cette situation-là?

M. Arruda (Horacio) : Bien, il faudrait que je pousse des analyses encore plus importantes avec d'autres pour identifier les causes potentielles. Est-ce qu'il y a des gens qui se présentent moins aux urgences par peur, là? Il faudrait que je vérifie. Moi, je n'ai pas l'information, là.

M. Chouinard (Tommy) : Bien, ça fait trois semaines que ça a été soulevé, Dr Arruda, si je peux me permettre, donc ça fait un petit moment, puis on me dit que c'est source de préoccupation en ce moment à la Santé.

M. Arruda (Horacio) : Bien, c'est ce que je peux vous répondre maintenant, je suis désolé, mais c'est ce que je peux vous répondre. Je vais aller faire les vérifications, là, avec nos experts. Parce que des données de surmortalité, là, ça ne s'analyse pas... il y a des hypothèses qui peuvent être faites, mais ça prend des validations.

M. Chouinard (Tommy) : M. le premier ministre...

M. Arruda (Horacio) : Puis, si vous me permettez, je vais en profiter, j'ai la parole, pour dire aux gens... Là, on focalise beaucoup sur Noël ou le rassemblement, mais moi, je pense qu'il faut qu'on pense dès maintenant à ce qui se passe. Je ne voudrais pas que les gens interprètent, là... Les chiffres sont assez alarmants pour que, dès maintenant, on applique les consignes qui sont là, là. Parce que les gens... si on attend à Noël pour le confinement, avant et après, là, on ne fera pas les gains qu'on doit avoir. Parce que, si on veut vraiment épargner notre système de santé, il faut que les cas baissent au maximum. Puis je m'engage à vous revenir personnellement sur les données de surmortalité.

M. Chouinard (Tommy) : Très bien. M. le premier ministre, j'aimerais bien comprendre pourquoi est-ce que, donc, on maintient les règles qui avaient été annoncées pour les écoles et les entreprises pour la période des fêtes, j'aimerais bien savoir quel est... Est-ce que ces mesures-là avaient été faites... On fermait ces valves-là pour permettre d'ouvrir la valve, là, des rassemblements de Noël? Est-ce que vous comptez sur cette... avez-vous des attentes par rapport aux effets de ces mesures-là pendant la période des fêtes?

M. Legault : Oui. Bon, d'abord, comme je le disais, ça va nous aider, en ajoutant ces mesures-là, d'avoir une période, là, pour casser encore davantage la deuxième vague. Deuxièmement, bien, il y a des écoles, des centres de services qui avaient commencé à ajuster leur calendrier, le travail qui va être fait par les enseignants à la maison. Même chose dans les entreprises, il y a des entreprises qui avaient commencé à donner des congés à leurs employés. Ils avaient commencé à leur demander de faire plus de télétravail pendant cette période-là.

Donc, je pense que, dans le contexte, là, où on voit une explosion du nombre de cas dans le monde, là, qu'on est vraiment au «peak», là... Actuellement, on est au pire moment de la pandémie, le pire moment des neuf derniers mois. Donc, d'ajouter ces mesures-là, je pense que ça peut aider.

Le Modérateur : Geneviève Lajoie, Le Journal de Québec.

Mme Lajoie (Geneviève) : Bonjour à vous trois. Tout à l'heure, M. Legault, vous avez dit que c'était aujourd'hui une décision gouvernementale, donc, que ce n'était pas une décision de la Santé publique. Donc, je voudrais savoir : Quelle était la recommandation de la Santé publique dans ce cas-là?

M. Legault : Bien, la recommandation de la Santé publique, c'était de dire : On va attendre le 11 décembre puis on va prendre une décision le 11 décembre. Donc, moi, ce que j'ai décidé... ou qu'on a décidé, c'est de donner la décision tout de suite parce que je pense ce n'était pas réaliste de laisser encore de l'espoir, puis en même temps se donner aussi du temps pour convaincre les Québécois, puis, comme vient de le dire le Dr Arruda, même de commencer à faire des efforts maintenant. Je pense qu'il y a une question, là, qui est claire, là. Quand on regarde la hausse du nombre de cas un peu partout dans le monde, bien là, on doit avoir un message clair : soyons prudents, soyons prudents, soyons prudents.

Mme Lajoie (Geneviève) : Tout à l'heure, en Chambre, M. Legault, vous avez dit... aux questions de M. Bérubé, vous avez dit que, par exemple, la question de la ventilation puis aussi le délai dans l'imposition du masque dans les lieux publics, c'était la Santé publique qui avait décidé ça. M. Arruda, la semaine dernière, en entrevue à la radio, a dit que, par exemple, pour les restaurants, la décision, c'était le gouvernement qui l'avait prise. Est-ce que vous pouvez m'expliquer?

M. Legault : Bien, les deux exemples qui étaient donnés par M. Bérubé, c'était la ventilation dans les écoles. Puis je pense que j'ai posé la question plusieurs fois à peu près à chaque semaine : Est-ce qu'on pense que la ventilation dans les écoles, c'est une cause significative de transmission?, puis à chaque fois la répondre du Dr Arruda c'était non. Donc, ça, c'est très clair.

Pour ce qui est du masque, bien, encore là, au printemps, pour toutes sortes de raisons, bien, d'abord, le monde était chez eux, là, on pensait... Puis Dr Arruda nous disait : Très important que les gens comprennent d'abord la distanciation de deux mètres. Donc, nous, on a écouté le Dr Arruda. Donc, c'est ce que j'ai dit à M. Bérubé.

Le Modérateur : Olivier Bossé...

M. Arruda (Horacio) : Bien, le Dr Arruda, c'est aussi toute une série d'experts derrière lui, là. Je voulais juste que vous compreniez que... Non, mais c'est parce que dans les faits, moi, je me fie sur ce que... les recommandations de santé publique qui sont données. J'ai mon comité d'experts, puis etc., puis la science. Et j'ai dit, au premier point de presse, que ce que je dirais allait évoluer dans le temps parce que les connaissances allaient être faites. Puis, comme l'a dit le premier ministre, il faut apprendre à marcher avant de courir. Et je demeure convaincu que, si on... Déjà, quand les gens ont des masques, ils ont tendance à diminuer de deux mètres, alors que la notion de deux mètres, d'hygiène, c'est la priorité.

Le Modérateur : Olivier Bossé, Le Soleil.

M. Bossé (Olivier) : Bonjour à vous trois. Vous disiez, M. Legault, c'est le pire moment des neuf derniers mois. Donc là, est-ce que c'est l'inquiétude qui est au niveau le plus élevé des neuf derniers mois, pour vous, puis peut-être pour la Santé publique aussi?

M. Legault : Bien, quand on regarde le nombre de cas, le nombre de nouveaux cas à chaque jour, on est effectivement dans le «peak» aux États-Unis, en Europe et chez nous. Heureusement, grâce aux mesures qui ont été mises en place dans les CHSLD puis, en général, dans notre société, bien, les conséquences, le nombre de décès est 80 % moins élevé qu'au moment où on avait ce nombre de cas là au printemps. Bon, il y a d'autres raisons aussi. En moyenne, les gens sont plus jeunes, c'est plus réparti dans toutes les régions du Québec, etc. Mais c'est certain qu'actuellement, bon, quand on regarde, entre autres, tout ce qui se passe aux États-Unis, là, ce qu'on nous dit, c'est que les trois prochains mois vont être les pires de la pandémie. Donc, il faut quand même digérer ça, là. C'est une nouvelle évaluation de la situation qui est faite aux États-Unis, puis on n'est pas très loin des États-Unis. Donc, on ne peut pas penser qu'on est sur une planète différente.

M. Bossé (Olivier) : Mon autre question était sur les voyageurs étrangers, la ministre Joly qui a dit : On est prêts à les recevoir s'ils sont vaccinés. Est-ce que c'est votre point de vue aussi?

M. Legault : Bien, à chaque semaine, là, j'en parle avec M. Trudeau. Là, on a reporté l'ouverture des frontières au 21 janvier. Les mesures doivent être prises et suivies de façon très sérieuse, là, pour la quarantaine. Maintenant, le vaccin, on est tous en train d'apprendre un peu à jouer avec ça, là, le vaccin. Est-ce qu'il y aura des carnets de vaccins puis tout ça, là? Ça fait partie des discussions qu'on a. Mais, honnêtement, là, on n'a pas encore pris de position là-dessus, sur savoir est-ce qu'on va traiter les gens qui arrivent de l'étranger différemment s'ils ont un carnet de vaccins prouvant qu'ils ont été vaccinés. On est là-dedans.

Le Modérateur : François Carabin, Métro.

M. Carabin (François) : Bonjour, messieurs. J'aimerais revenir sur ce que vous avez dit, M. Legault... Dr Arruda... En fait, la question s'adresse au Dr Arruda. Bon, M. Legault a dit, donc, que vous étiez prêts à attendre jusqu'au 11 pour émettre une recommandation officielle. Qu'est-ce qui vous fait croire…

M. Arruda (Horacio) : Mais la nuance, si vous me permettez, là… Moi, ce que je trouve qui est important de comprendre, même si on parle de Noël, O.K., c'est qu'on a un problème, actuellement. On a un profil d'épidémie qui est très différent du printemps. Au printemps, il n'y avait pas de transmission communautaire autant, c'est rentré dans les milieux de soins, puis ça a été un drame dans les CHSLD. Cette fois-ci, le virus, il est partout à côté de vous, O.K., il est là, O.K.? Donc, il y a un potentiel de transmission communautaire qui est très élevé, beaucoup d'éclosions un peu partout. Puis si on veut réduire l'impact sur la santé, parce que ça finit par retoucher nos personnes âgées dans les résidences pour personnes âgées, puis, etc., c'est maintenant qu'il faut agir.

Ça fait que le Noël, là, ou pas Noël, le gouvernement a décidé de l'annoncer dès maintenant pour être au clair avec la chose. Mais si vous me permettez, moi, ce que je veux passer comme message, c'est que si on n'avait pas parlé de Noël, aujourd'hui, là, j'aurais eu le même ton par rapport à ce qui se passe. C'est que c'est très sérieux, ce qui se passe, actuellement. Puis, je veux dire, on a réussi à ne pas avoir une deuxième vague exponentielle, on est monté, on le maintient, mais là c'est en hausse continue, puis on a un système de soins qui est fragile. Ça fait que la décision qui est prise, sur la base de ça, dans les faits, aussi… parce qu'il y a moins de mortalité, puis tant mieux, parce que ce n'est pas les mêmes groupes qui sont touchés, mais il y a une très grande transmission communautaire. Et ça, là, plus les gens ont des contacts, plus ça se multiplie, plus le virus est présent partout, plus c'est à risque que ça explose un peu partout.

Puis il y a des systèmes de santé, notamment certaines régions, là, au Saguenay—Lac-Saint-Jean, là, ça rebaisse, ça va mieux, mais le système a été en péril. Puis si vous voulez continuer à vous faire traiter pour un infarctus ou pour des choses importantes, pour avoir accès à de la chirurgie, bien, je veux dire, c'est ça, puis ce n'est pas rien que… si vous n'êtes pas à risque, vous pouvez avoir besoin de soins après un accident puis qu'il y ait des lits… hospitalisé aux soins intensifs.

Ça fait que moi, mon message, aujourd'hui, ce n'est pas que j'aurais attendu le 11, ou le 10, ou, etc., c'est : Aïe! Il se passe quelque chose de grave, actuellement, puis si on ne veut pas se retrouver comme aux États-Unis, là, bien, là, maintenant, ce qu'on se dit, c'est que… De toute façon, on l'avait dit, hein, le rassemblement des quatre jours, c'était conditionnel, «si». Il y avait beaucoup de «si». Là, il y a un «si» qui vient de faire sauter l'autre partie.

Mais n'attendez pas à Noël, au 17 décembre, pour vous isoler, pour diminuer vos contacts — c'est majeur, actuellement — pour ne pas qu'on se retrouve dans un temps des fêtes où les gens ont besoin de se reposer puis qu'on se retrouve en janvier, février, incapables de traiter du monde parce que nos systèmes aient complètement explosé.

M. Carabin (François) : Merci. M. Legault, vous vouliez offrir aux Québécois un break, en bon français. Ça n'aura pas lieu à Noël. Là, le prochain allégement prévu, peut-être, des mesures est le 11 janvier, là, c'est la date que vous aviez fixée. Qu'est-ce que vous pouvez offrir aujourd'hui aux Québécois pour leur donner ce break tant attendu, pour leur santé mentale aussi?

M. Legault : Bien, écoutez, ce que je leur dis, d'abord, c'est que les personnes qui vivent avec d'autres personnes vont évidemment pouvoir continuer à se faire des petits partys entre eux autres. Ce que je dis, c'est, les personnes qui sont seules, qu'il faut aller les visiter régulièrement. Je suis en train de penser à ma mère qui doit dire : Ah oui! quand est-ce que tu arrives? Mais, malheureusement, on ne peut pas aller plus loin que ça. J'aimerais ça en faire plus, mais on ne peut pas aller plus loin que ça.

Le Modérateur : Patrice Bergeron, LaPresse canadienne.

M. Bergeron (Patrice) : Bonjour à vous trois. Est-ce qu'il n'y a pas un risque que, durant cette période où les rassemblements sont interdits, les gens partent de la zone rouge, pendant le temps des fêtes, se rendent en zone jaune, où est-ce que, là, ça peut être permis de se rassembler en groupe, zone orange, zone jaune?

M. Legault : Bien, ce n'est pas permis, on ne peut pas... Les restrictions qu'on a dans une zone rouge, là, s'appliquent si on s'en va dans une zone orange à ces personnes-là qui habitent dans des zones rouges. Donc, ce n'est pas permis. Est-ce qu'il y a des gens qui vont ne pas respecter les restrictions? On espère qu'il y en aura le moins possible. Puis, bien, là, le message qu'on dit, là, c'est que c'est dangereux. Regardez ça, le nombre de morts qu'il y a, dans les derniers jours, partout dans le monde, là. Donc, c'est sérieux, là.

M. Bergeron (Patrice) : Et par ailleurs — c'est un peu pour clarifier les règles — donc, vous invitez les gens à visiter les personnes seules dans le temps des fêtes, mais il y a aussi des gens qui sont des parents âgés qui habitent dans une RPA, par exemple. Puis quelqu'un qui respecterait les 14 jours que, les quarantaines que vous imposiez auparavant, voudrait aller visiter ses parents dans le temps des fêtes, ça, ce n'est pas permis par rapport à une personne seule, ça?

M. Legault : Bien, c'est permis d'y aller, une personne, visiter une personne. Mais non, on ne veut pas commencer à mettre des règles autres que de dire : une personne.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Marco Bélair-Cirino du Devoir. M. le premier ministre, regrettez-vous d'avoir proposé votre contrat moral aux Québécois le 19 novembre dernier? Regrettez-vous d'avoir, dans le fond, donné espoir aux Québécois de tenir des rassemblements pendant les fêtes?

M. Legault : Bien, écoutez, comme je le disais tantôt, je ne suis pas parfait puis je n'ai pas de boule de cristal. Puis, au moment où j'ai proposé ce contrat moral là, j'étais sincèrement convaincu que c'était possible. On avait mis un si, on avait dit : Si la situation ne se détériore pas. Malheureusement, la situation s'est détériorée. Bon, c'est sûr que, si c'était à refaire, je ne l'aurais pas fait. Mais à l'époque je pense que c'était la bonne décision pour que les gens puissent planifier, pour que les gens aient de l'espoir, pour que ça aide à peut-être régler certains problèmes de santé mentale. Parce qu'on reste avec ces problèmes-là actuellement. On a des gens qui sont tannés, des gens qui sont angoissés, qui aimeraient voir d'autres personnes. Donc, ce n'est pas idéal. Mais, dans la balance des inconvénients, aujourd'hui, avec les informations que j'ai aujourd'hui, je pense, ce n'est pas une bonne idée que les gens se rencontrent à Noël.

M. Bélair-Cirino (Marco) : On a parlé au cours de l'automne, du défi 28 jours, ensuite du défi 56 jours. Aujourd'hui, vous nous dites, comme les experts en santé publique aux États-Unis, que les trois, quatre prochains mois seront particulièrement difficiles. Est-ce qu'on parle aujourd'hui du défi 120 jours, 150 jours? Est-ce que les règles qui sont en vigueur actuellement le seront pour les quatre prochains mois?

M. Legault : Bien, écoutez, là, je ne fais pas un point de presse une fois par mois, là. J'en fais à tous les deux jours. On suit les informations, et puis on va regarder l'évolution des cas, des hospitalisations, et puis on va vous tenir au courant. Mais, pour l'instant, quand on regarde l'augmentation des cas des derniers jours, bien, ça laisse prévoir une augmentation des hospitalisations dans les prochaines semaines. Donc là, ce qu'on dit, c'est : Il n'y aura pas de changement d'ici le 11 janvier. D'ici le 11 janvier, on va avoir beaucoup d'occasions de se parler, puis je vais répondre à vos questions. Les journées que je ne suis pas là, Christian va le faire, et puis on va vous tenir au courant.

M. Dubé : Nos travailleurs de la santé… parce que je pense que, derrière les statistiques, là, des fois, il faut prendre un petit peu de recul puis… Pour aider à comprendre les décisions difficiles qu'on prend aujourd'hui, je vous donne juste l'exemple des hospitalisations parce qu'on le voit, à chaque jour, on dit : C'est cinq ou 10 hospitalisations de plus, hein? Mais la réalité, là, c'est qu'il y a 80 personnes qui sont rentrées dans l'hôpital puis il y en a 70 qui sont sorties. Ça, là, ça veut dire qu'à chaque jour il rentre 60, 70, 80 personnes dans nos hôpitaux pour soigner la COVID. Ça, ça veut dire qu'à chaque jour nos travailleurs de la santé s'occupent de 80 nouvelles personnes.

Alors là, on est en train de dire : Ce n'est pas juste d'en ajouter 10 au net, là. Ce n'est pas du net puis du brut, là. Ce que je dis, c'est qu'en ce moment on fait ça aussi pour nos travailleurs de la santé. Puis, comme le premier ministre l'a dit, ça fait neuf mois qu'ils mènent cette bataille-là. Alors, quand on a regardé ça avec du recul puis on a dit : Bien, je pense qu'on doit leur donner cette nouvelle-là 10 jours plus tôt, c'est exactement ça, le raisonnement, parce qu'on le fait pour nos travailleurs de la santé. Puis je pense que c'est eux autres qui ont tenu le Québec à bout de bras depuis neuf mois.

Alors, je pense que, quand on comprend ça puis on voit comment ça va être difficile... Puis je reviens sur le mois de janvier, là. Si on pouvait rendre service à nos travailleurs de la santé, le plus beau cadeau de Noël qu'on peut leur donner, c'est, dans le prochain mois, de faire cet effort-là pour être sûrs qu'on arrive au meilleur taux au retour de janvier. Puis c'est pour ça qu'on regarde l'effort sur les écoles, l'effort sur le travail à la maison, pour qu'on puisse dire à nos travailleurs de la santé : Merci beaucoup. Puis on va essayer d'être dans la meilleure position possible au retour en janvier.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Une précision. Dr Arruda, le premier ministre a expliqué que c'était une décision gouvernementale. D'un point de vue strictement santé publique, il était impossible aussi, selon vous, de redresser la situation épidémiologique avant la période des fêtes?

M. Arruda (Horacio) : Ça prendrait des efforts monumentaux. Puis, quand on regarde la tendance... Je ne sais pas si vous comprenez ce que je veux dire. Ça fait quand même un bout qu'on... Ça fait un certain moment, depuis deux fois 28 jours, qu'on passe les mêmes consignes, etc. Ça fait que c'est clair que la probabilité est de plus en plus faible. Rien n'est impossible des fois, mais, si on regarde le comportement des gens... Quand on regarde aussi que les cas actuels qu'on a actuellement en augmentation vont se répertorier dans trois semaines à peu près, bien, ça devient compliqué.

Le Modérateur : Merci. Nous allons maintenant passer aux questions en anglais avec Philip Authier, The Gazette.

M. Authier (Philip) : Good afternoon. Good day. I wanted to pursue on… In the first wave, we saw a lot of the calamity in the CHSLDs. And now we're seeing a lot more cases in private residences, I don't know, the Château Westmount in Montréal, the Brigid's Home. Various homes have been hit by the virus. And yesterday we saw in Alberta Mr. Kenney thinking about asking for the Army and the Red Cross to come back in. Is there any thought of that in this situation, the Army or Red Cross?

M. Legault : First, I would like to give you a figure. When you look in CHSLDs, compare all with spring, there's a decrease of 90%, alright, of the number of deaths. If you take all residences, houses, all other places, except the CHSLDs, there's a decrease in the number of deaths of 40% when you compare fall with spring. So both places, CHSLDs and other places, we see a decrease. So the situation is better. Why is that? Many reasons. We have younger people involved. Second, people are more careful. They know more about the two meters of distanciation than they knew last spring. But it's not true to say that the situation is worse in normal houses. It's better. The improvement is not as great as in CHSLDs, but there's an improvement also.

M. Authier (Philip) : OK. And there was a certain political risk in allowing… in promising Quebeckers, even though you had the big «if», about Christmas. And today, you have to backtrack. Is that a difficult thing to do? And there was a poll that showed many Quebeckers didn't actually believe that they would be allowed to have gatherings at Christmas. So, is there a price to pay for that, for you, politically?

M. Legault : What I'm trying to do is to protect, as much as I can, the population. And, yes, there are some health… physical health issues, but we have also mental health issues. And I'm trying to do my best. Like I said in French, I'm not perfect, I'm trying to do my best. And sincerely, when we proposed the two days two weeks ago, I thought at the time that we would be able to decrease the number of cases. But it's increasing. But it's also, I have to say, increasing a lot more in other countries, like United States and Europe. So we're all fighting the same virus, we're doing better, for the second wave, than in United States and Europe, but still it's increasing, unfortunately.

M. Authier (Philip) : Thank you, sir.

Le Modérateur : Nous allons passer à Kelly Greig, CTV.

Mme Greig (Kelly) : Good afternoon. Mr. Legault, you have said repeatedly that you always follow the Public Health recommendations, and it seems this time is a little different with… You said, you know... Public Health said : You can wait till December 11th and then make the decision. Why is this time different? Why are you taking the decision today?

M. Legault :OK. First, what I said is that, since nine months, I'm doing as much as what the Public Health is asking me. Sometimes, I did more, closing stores and… In some different situations, I did more. I just wanted to clarify that I didn't have a phone call from Dr. Arruda, last night, it's the opposite. And I think, right now, there are many reasons for that. I think that I'm responsible for the message, and I want the message to be very clear. Right now, the situation doesn't look good, and it's not realistic that we'll have those two days at Christmas.

Mme Greig (Kelly) : I also wanted to ask you about that interview, and the perfect score, and if that was going to be an insult to people who died in the first wave, that might have been preventable because of certain measures. But since that is not the case, and you said : I maybe didn't think well enough, I will ask you now : How do you think you've handled this pandemic, and do you have any regrets?

M. Legault : OK. First, in that interview, I never said that I was perfect and that I had a perfect score. The journalist asked me what would I have done differently. First, I said that I would have increased salaries for the «préposés» before the pandemic. But beside that, I wasn't able to find a place where, with the information I had at the time, that I must have taken another decision. I wasn't able to find one. So... But I'm not saying that I'm perfect, because... And first, I'm not alone, we're taking these decisions together everyday. But, honestly, even right now, except for the salary of the «préposés», with the information I had every time we took a decision, I cannot see something that were done not correctly.

Mme Greig (Kelly) : So, just to be clear, the only regret is the salaries of the...

M. Legault : It's not a question of regret. I think that all Quebeckers must have a regret not to have fixed the CHSLD problem for years, including my Government. But we knew, since many years, that we didn't have enough employees in our CHSLD. I've tried to set the problem in increasing the budgets, but we weren't able to fill the jobs that were posted because the salaries were not high enough.

Mme Greig (Kelly) : But those are the only regrets.

M. Legault : The only regret... With the information I have.

Le Modérateur : Cathy Senay, CBC.

Mme Senay (Cathy) : Good afternoon. Do we have an idea about why cases, the number of cases is rising at this point, and why you had to take this decision? Do we have an idea? Do we understand? And that goes beyond community transmission. I mean, we are almost all in red zones, and we're having strict rules. So, do we get it, why it does increase?

M. Arruda (Horacio) : You know, the virus is... I know that you want perhaps me not to say that it's community transmission, but that's the case. It means the virus is everywhere, and as soon as you don't respect the two meters or those situations... which is reality, probably. Because that's true here, in Québec, it's true elsewhere in Canada, it's true in France, it's true in the United States, as it is invisible, people think… And it's very easy : people are washing less their hands, people are getting more closer, and, when there is a lot of virus everywhere, the probability that an effect of no being compliant to the rules exactly will have an impact. And that's it. That's really the fact.

But because… In the springtime, everybody was home, we were not circulating. Only stores for essential services were there. So, it lowers the number of contacts you had at that period, but now… That was wonderful this summer, there was less virus circulating. We had parties and things, and it doesn't flare up. But, as soon as it gets more and more in the community, more you have those things. And it's a sum of different acts which are not respected. It's why every effort you made is going to be… all the small efforts we do that will have an impact on…

And even the vaccine is something great, but it's not there, and when we're going to have the vaccine, at the beginning, we'll still have to maintain those rules because that's the only way to be able to put that virus besides us.

Mme Senay (Cathy) : Premier Legault, I was wondering about regions, during the holidays' season, and you say : Well, it's not… we don't want people to travel from one region to another. Are you going to increase the number of checkpoints? Are you going to increase the number of SQ officers? And, if you do, do you have some fears about the reaction of Quebeckers?

M. Legault : First, as I said, most of Québec is in red zone, so…

Mme Senay (Cathy) : Even there, if they travel...

M. Legault : Maybe, if you go to Chibougamau, you'll be… Even Chibougamau is on the list, hein, so... I'll try to find another place… Abitibi.

Mme Senay (Cathy) : But I'm just trying to see… The emotions will be very high, and if they see more checkpoints and if they see SQ officers more on the road, to say : Well, where are you going?, you're not supposed to visit you grandmothers or your grandparents in this region, like, what's your plan? What do you imagine?

M. Legault : We'll have discussion with the police, different services, but I think the key will be to make sure that people respect the rules in stores, in homes, that you don't have gatherings. So I think it's more important that we put our effort, that we put the police efforts in these directions than putting efforts controlling the traveling between regions. I think.

Le Modérateur : Raquel Fletcher, Global.

Mme Fletcher (Raquel) : Good afternoon. I kind of want to follow up on that question from Cathy, but more generally. You know, Quebeckers had this idea that they were going to be able to have these two gatherings between December 24th and December 27th. Now, you're saying they can't. But are you not concerned that they're going to go ahead anyway, that they've already made plans and they want to celebrate Christmas anyway?

M. Legault : I think that people are understanding the danger, understanding that they may infect people they love, they like. I don't see how these people, the ones that are responsible, will do that. But, if some are doing it, we'll try, with the police representatives, to fight against that. But nobody wants to infect somebody else from the same family or some of their friends. So we'll have to explain the dangers. And, again, when I see the number of deaths in the world in the last few days, I still don't understand how some people can think that it's not dangerous.

Mme Fletcher (Raquel) : EMSB has gone ahead and purchased air purifiers for their schools that don't have mechanical ventilation. The opposition parties say this is something that where your Government dropped the ball because school ventilation should have been taken care of at the beginning of the school year. Now, we're looking at a situation where, you know, EMSB will have air purifiers, but other schools won't necessarily have them. Don't you think that the Government should be providing this type of equipment for all schools across the province?

M. Legault : We gave $1.6 billion for the maintenance of schools to all the schools in Québec. Right now, the Public Health doesn't think that it's absolutely needed to have «purificateurs».

Mme Fletcher (Raquel) : Purifiers.

M. Legault : So, like Dr Arruda said, the situation can «evoluate» in the next months. The science can be more precise. But, right now, what Public Health is telling me is that there's no reason to believe that there is substantial transmission of the virus because we don't have «purificateurs».

Le Modérateur : C'est ce qui met fin au point de presse. Merci beaucoup.

M. Legault : Merci, tout le monde.

M. Dubé : Merci.

(Fin à 14 heures)

Participants


Document(s) associé(s)