(Treize heures quatre minutes)
Le Modérateur
: Bonjour
à tous. Bienvenue à ce point de presse du premier ministre, François Legault;
du ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé; et du
directeur national de la santé publique, Dr Horacio Arruda, sur la
situation de la COVID-19 au Québec.
M. le premier ministre.
M. Legault : Oui. Bonjour,
tout le monde. Comme vous le voyez, le nombre de cas reste élevé. On a une
augmentation importante des hospitalisations aujourd'hui. On passe le cap des
700. On a aussi une situation, il faut bien le dire, où, après neuf mois, on a
beaucoup de gens dans le réseau de la santé qui sont fatigués. On est rendus à
6 542 employés qui sont soit en congé de maladie ou en retrait
préventif, puis ça augmente à chaque jour.
Puis, dans un certain nombre d'hôpitaux au
Québec, on approche de la limite du nombre de patients COVID qu'on peut
traiter. Je vous donne quelques exemples. À Pierre-Le Gardeur à Terrebonne, à l'hôpital
de Trois-Rivières, à Pierre-Boucher à Longueuil, à l'Hôpital de Chicoutimi, on
est vraiment, là, sur le bord d'atteindre la limite où il faudra délester plus
d'activités, ce qu'on ne souhaite pas, évidemment.
Ça m'amène à vous parler du congé de Noël.
D'abord, je veux vous dire que, quand on va prendre notre décision, puis on va
la prendre d'ici le 11 décembre, donc d'ici 10 jours, je vais d'abord
penser, justement, au personnel de la santé qui, actuellement, est fatigué.
Donc, on va regarder de très près, dans les 10 prochains jours, la
situation dans les hôpitaux. Ça va être le critère peut-être le plus important
dans la décision finale.
Mais, en même temps, je veux être
transparent puis je veux dire la vérité aux Québécois. Actuellement, on ne va
pas dans la bonne direction. Le nombre d'hospitalisations, s'il continue à
augmenter comme on le voit actuellement, malheureusement, ça ne sera pas
possible d'avoir les deux rassemblements à Noël. Mais je le répète, la décision
n'est pas prise. On va prendre la décision le 11 décembre, donc
deux semaines avant, et donc on va regarder, évidemment, la situation dans
chaque hôpital dans les 10 prochains jours.
Bon, vous voyez tout le débat, le gouvernement
fédéral doit nous fournir des vaccins prochainement, on espère le plus
rapidement possible puis en plus grand nombre possible. On est prêts, dès le
début janvier, à commencer à vacciner. Pour l'instant, le fédéral nous parle
d'à peu près 700 000 tests-personne pour les trois premiers
mois, donc, d'ici le 31 mars. Évidemment, on souhaiterait en avoir plus,
mais, en attendant le vaccin, il faut bien se le dire puis c'est comme ça à peu
près partout dans le monde, les prochains mois vont être des mois qui vont être
difficiles. On est vraiment dans le haut de la deuxième vague un peu partout
dans le monde. Le virus est très coriace.
Quand on regarde la situation à travers le Québec,
bon, d'abord, on ne le dira jamais assez, la situation s'est améliorée de
90 % dans les CHLSD, mais on continue d'être préoccupés par ce qui se
passe dans les RPA, donc dans les résidences privées pour aînés, où, bon, les
personnes ont plus d'autonomie, donc il y a beaucoup de gens qui entrent et
sortent, pas seulement le personnel mais les résidents. Donc, je veux lancer un
appel spécial, autant aux directions, au personnel qu'aux résidents des RPA, il
faut être prudent parce que vous savez comment ça fonctionne, dans les RPA, il
y a beaucoup de logements, moins d'espace, il y a des lieux communs, donc c'est
très propice au développement d'éclosions. Donc, très, très, très important,
dans les RPA, de faire attention.
Bon, l'autre chose, évidemment, qui est
importante, c'est le magasinage. On est en pleine période de magasinage.
Probablement demain, la vice-première ministre va vous présenter des mesures
pour s'assurer que toutes les règles nécessaires soient appliquées dans les
centres d'achats, dans les magasins à grande surface, entre autres, mais je
veux quand même lancer un message aux clients, donc aux Québécois, soyez
prudents. Il faut garder le deux mètres, il faut, bien sûr, porter le
masque, autant dans les magasins que dans les allées des centres d'achat, puis
évidemment on essaie de faire son magasinage le plus rapidement possible. Puis
ce n'est pas un message pour personne, là, mais on essaie de savoir ce qu'on
veut avoir, on va l'acheter, puis on sort. On n'est pas là pour faire des
grosses jasettes avec le voisin qu'on n'a pas vu depuis deux mois, là. C'est
important que ça se fasse relativement rapidement.
Évidemment, je le répète, pas de visites
dans les maisons, donc, sauf pour les personnes qui sont seules qui ont le
droit d'avoir un visiteur seulement à la fois.
Bon, puis une autre chose qui est
importante aussi, toutes les personnes qui ont des symptômes, ça veut dire — je
les nomme, là — toux, mal de gorge, fièvre, essoufflement, perte de
goût, perte d'odorat, grande fatigue, troubles intestinaux, bien, on ne prend
pas de chance, on va passer un test, là, tous ceux qui ont un ou quelques-uns
de ces symptômes-là. Ça ne fait pas mal. Je l'ai eue, une petite tige, quelques
secondes, dans le nez. Et on a les résultats rapidement. Puis une fois qu'on
est allés passer le test, si on continue à avoir des symptômes, on reste à la maison.
Donc, c'est important, là, même si vous êtes jeune, il peut y avoir des
dommages à long terme au cerveau, au coeur, au foie. Donc, c'est dangereux, ce
virus-là.
Et l'autre chose qui est importante aussi,
c'est de collaborer au traçage. Malheureusement, on me dit qu'il y a des
personnes qui ne répondent pas au téléphone, ou qui refusent de collaborer, ou
qui refusent d'aller passer le test. Quand on vous appelle, qu'on vous dit que
vous avez été en contact avec une personne qui a été déclarée positive, bien,
c'est important, d'abord, d'échanger avec la personne qui vous appelle. Puis,
si elle vous demande d'aller passer un test, je pense, c'est la responsabilité
qu'on a comme citoyen. Il faut être responsable. Le virus est grave. Donc, il
faut prendre ça au sérieux. Puis, quand on vous appelle pour faire du traçage,
bien, il faut écouter les consignes.
Donc, je termine en vous disant : Le
vaccin s'en vient dans les prochains mois. Si tout le monde fait sa part, bien,
moi, je suis convaincu, on va pouvoir revenir à une vie qui est normale. Puis
je comprends, là, moi le premier, on a hâte de revoir nos amis, de revoir notre
famille, mais il y a des mois difficiles devant nous.
Good afternoon, everyone.
The number of cases and hospitalizations remain high. And I know our health
workers are tired. We have hospitals that are approaching their limit of COVID
patients. We need to protect our health system and our health workers. I think
of them when I ask myself if we can allow gatherings for Christmas. We're not
going in the right direction. We're giving ourselves until December the 11th to
make a decision, but, if hospitalizations continue to increase, it will be
difficult to take that risk. We must continue all our efforts. We still have difficult months ahead of us before the vaccine. The virus is
very strong, and we see that everywhere in the world.
I know there are lot of
people doing Christmas shopping these days and I know it's important for our economy, but we'll
announce new rules for malls and big stores in the coming days and we ask the
customers to be very careful.
Or course, we still can't
visit in their houses. We have to stay careful, especially with the vulnerable
people.
If you have symptoms, get
tested, please, and, after that, stay home. COVID is dangerous. We can be very
sick. Even if you're young and healthy, please, don't take any chances. If
everyone does their part, we'll reduce contagion and we'll go back to a normal
life with our friends and family. Thank you.
Le Modérateur
: Merci.
Nous allons amorcer la période des questions avec Patrice Bergeron de LaPresse
canadienne.
M. Bergeron (Patrice) :
Bonjour, messieurs. Tout d'abord, l'opposition officielle a fait une
proposition, une demande officielle à la Commission de la santé et des services
sociaux pour que M. Arruda puisse comparaître devant les parlementaires et
être questionné.
Donc, question autant à M. Legault
qu'à M. Arruda. M. Arruda, accepteriez-vous d'aller à la commission
parlementaire? Et, deuxième chose, M. Legault, allez-vous dire O.K. à vos
députés pour qu'ils votent en faveur de ce mandat d'initiative?
M. Legault : Oui. Bien,
écoutez, moi, je suis... on n'a rien à cacher, donc, moi, je suis ouvert à ce
que le Dr Arruda puisse effectivement aller répondre aux questions des députés.
Évidemment, il est un petit peu occupé actuellement, donc il faut voir quel est
le meilleur moment pour faire ça. Mais on n'a rien à cacher, là. Donc, on va
voir avec l'opposition, effectivement, quand et comment on peut faire ça, si le
Dr Arruda le veut bien.
M. Arruda (Horacio)
:
Je pense qu'en tant qu'homme qui est là pour la population du Québec, si on me
demande de me présenter, je vais, bien entendu, comme à chaque fois que j'ai
été demandé, me présenter.
M. Bergeron (Patrice) :
Et par ailleurs, M. Legault, vous avez des hôpitaux en difficulté, là.
Est-ce que vous pourriez être plus précis sur les statistiques, le nombre de
lits occupés dans ces hôpitaux-là, préciser exactement quels sont les problèmes
qui surviennent?
M. Legault : Bien, il y a
beaucoup de statistiques qu'on peut regarder, là. Je vous ai nommé quatre hôpitaux
où la capacité qu'on avait prévue pour le nombre de patients COVID approche de
la limite qui avait été fixée. Mais il y a d'autres hôpitaux aussi, je regarde
le CHUM, je regarde Maisonneuve-Rosemont, je regarde Pierre-Boucher, où les
autres patients aussi sont nombreux, les urgences sont congestionnées. Il faut
comprendre que c'est tout le même personnel, là, qui est utilisé à Québec. On
aimerait ça être capable de prendre une partie du personnel des hôpitaux, les
envoyer dans les CHSLD, mais, à un moment donné, c'est toutes les mêmes
infirmières puis le même personnel.
Donc, il faut vraiment regarder l'ensemble
du portrait, il faut regarder ce qui a déjà été délesté, ce qu'on serait prêt à
délester comme activité additionnelle. Donc, il n'y a pas de réponse,
malheureusement, précise à votre question.
M. Dubé : Bien, peut-être, je
donnerais l'exemple de Québec, là, parce que je pense que ça permet d'être
pratique, là. J'en ai parlé avec le premier ministre dans les derniers jours, à
Québec, en ce moment, là, c'est ça, la question qu'on se pose. C'est qu'on a
des enjeux dans les RPA. Vous le savez, il y a eu des éclosions dans les RPA.
Il n'y a pas, dans les RPA, habituellement, le personnel infirmier qui est là.
Alors là, si les propriétaires demandent à l'établissement, donc aux CISSS et
aux CIUSSS, d'envoyer du personnel infirmier pour venir les aider dans une
situation où, en théorie, la responsabilité relève des propriétaires et non du
ministère, on s'entend, alors là, on se retrouve devant un choix qui n'est pas
facile, mais je vais vous dire que la réponse, elle l'est. C'est : Est-ce
qu'on doit faire du délestage pour permettre au personnel infirmier de partir
des hôpitaux puis d'aller dans les RPA? Parce que l'autre choix, c'est de
laisser une RPA en difficulté parce qu'on dit : On n'a pas le personnel
pour le faire dans le réseau hospitalier. Alors, c'est ça qui est difficile en
ce moment, là.
Alors, quand on vous dit que le réseau est
fragile, c'est qu'il va falloir, si la situation continue d'être difficile dans
certaines RPA, il va falloir faire plus de délestage parce qu'en ce moment le
réseau est déjà à sa limite, et l'exemple de Québec, c'est le plus bel exemple.
Alors, c'est pour ça qu'on demande aux
gens, quand on dit, là, il faut... on ne peut pas choisir entre de traiter des
patients COVID ou de traiter des patients réguliers. Ce qu'il faut, c'est
arrêter les contacts, dans les RPA, pour être sûr qu'on n'a pas à transférer du
personnel qu'on n'a pas, là, pour être très, très clair, là.
Le Modérateur
: Olivier
Bossé, Le Soleil.
M. Bossé (Olivier) : Bonjour.
Première question pour Dr Arruda. Les 142 000 Québécois qui ont eu la
COVID depuis neuf fois, est-ce qu'ils devront être vaccinés?
M. Arruda (Horacio)
:
Dans le contexte des informations qu'on a actuellement, compte tenu qu'on ne
considère pas que ces personnes vont avoir une immunité à long terme, la
vaccination va être recommandée.
M. Bossé (Olivier) : M. Dubé,
vous dites : On n'a pas ce personnel-là pour l'envoyer dans les RPA. Mais
si vous arrivez à devoir prendre cette décision-là, je comprends que vous allez
les envoyer, là.
M. Dubé : Tout à fait. Alors,
c'est ça que je dis, c'est que le choix qu'on a...
M. Bossé (Olivier) : Donc, il
y a du délestage, c'est ça.
M. Dubé : ...qui n'est pas
vraiment un choix. C'est malheureusement d'être obligé de faire du délestage
dans notre réseau régulier pour libérer du personnel pour aller aider dans les
RPA. C'est ça, le choix qu'il va falloir prendre. Mais, malheureusement, ce
qu'on va faire, c'est qu'on va être obligés de délester des opérations normales
de tout ce qu'on...
En ce moment, là, dans notre personnel,
puis dans nos hospitalisations, puis dans nos chirurgies, on a réussi, malgré
la deuxième vague, à rouler à peu près à 80 %, nos chirurgies, tout ça, ce
qui était excellent, ce qui n'était pas le cas du tout de la première vague.
Mais là, si ça continue comme ça... puis surtout que c'est le dernier mois, là.
Moi, je le dis, il faut finir par passer à travers ce... j'allais dire foutu
mois de décembre-là, là, mais c'est ça, notre choix en ce moment. Mais, s'il
faut faire ce choix-là, on va être obligés de délester parce qu'il faut aller
sauver des vies dans des RPA.
Le Modérateur
: Tommy
Chouinard, LaPresse.
M. Chouinard (Tommy) :
Bonjour. D'abord, Dr Arruda, j'ai bien compris que, lorsqu'il y a eu l'annonce
des rassemblements permis pour Noël, vous étiez d'accord avec cette mesure-là.
J'aimerais savoir : Aujourd'hui, est-ce que la Santé publique est toujours
favorable à ces rassemblements de Noël?
M. Arruda (Horacio)
:
Comme on l'a dit, le rassemblement était conditionnel aussi. Et je pense qu'à
cause de tous les différents paramètres qu'il faut regarder, parce que le
nombre de cas peut générer des hospitalisations ou pas, là, on va réévaluer la
situation et, comme le disait le premier ministre, en arriver à une décision le
11. Mais, actuellement, je n'ai pas le signal de mes experts, à côté de moi,
là, ceux qui m'ont conseillé, qui ont construit la solution, de prendre une
décision immédiatement.
M. Chouinard (Tommy) :
M. Dubé, j'ai revérifié, là, mais, au sujet du délestage, on n'a pas du
tout, du tout, du tout rattrapé le retard du printemps dernier, là. Il y a
toujours plus de 130 000 personnes qui sont en attente d'une chirurgie.
Donc, ça veut dire que ces personnes-là, les délais, d'après... ça fait un
mois, un mois et demi, on s'en était parlé, les délais ne font qu'augmenter
pour ces personnes-là. Bon. Est-ce que...
M. Dubé : Tout à fait,
M. Chouinard, parce qu'on roule à 80 %. Premièrement, comme je vous
avais expliqué, vous avez raison, pour être capables de rattraper les
130 000 qu'on avait au pire de la vague, il faudrait rouler à
115 %, à 120 % parce qu'à 100 % on fait le travail qu'on fait
d'habitude. Là, ce que je vous dis, c'est qu'on a réussi à être à 80 %,
comparé à 30 % au mois d'avril ou de mai.
Alors, à 80 %, on avait des
augmentations dans notre liste d'attente, mais jamais au niveau de la première
vague. Là, ce qu'on dit, c'est que, si on est obligés de retirer du personnel
qui font ces chirurgies-là puis de les envoyer, là, puis je simplifie, là, mais
on est obligés de les envoyer dans des RPA qui n'ont pas le personnel de soin,
bien, c'est sûr qu'on va baisser à 70 %, à 60 %. Il ne faut pas qu'on
se rende jusqu'où on a été en première vague. Mais c'est ça, l'implication.
M. Chouinard (Tommy) :
Mais, en clair, l'attente va augmenter encore. Bien, est-ce que vous l'avez
mesuré? Est-ce que vous avez des estimations sur le risque que ça pose aussi?
M. Dubé : Bien, c'est sûr que
c'est le risque. Moi, j'ai demandé au Dre Opatrny, qui est responsable
clinique, là, que vous connaissez bien, de voir qu'est-ce qui va se passer parce
qu'à chaque fois qu'on prend cette décision-là… Jusqu'à maintenant, là, le
délestage a été minime. On s'entend, là, on est restés dans la hauteur d'être
capable de faire à peu près 80 % des interventions qu'on fait puis il y en
a quand même, du délestage, qui est normal dans le temps des fêtes, vous le
savez, là, ça ralentit. Mais je ne voudrais pas qu'on soit obligés de… Et
décembre, c'est une chose, puis s'assurer que ça n'arrivera pas en janvier non
plus, là, puis c'est tout ça qu'il faut considérer puis qui nous préoccupe en
ce moment, là.
Le Modérateur
: Merci.
Louis Lacroix, Cogeco Nouvelles.
M. Lacroix (Louis) : M. le premier
ministre, M. le ministre, Dr Arruda. M. Legault, vous avez parlé tout
à l'heure, de… si je comprends bien, vous avez dit 700 tests-personne pour
les trois premiers mois, là, en termes de vaccin, c'est ça? C'est…
M. Legault : 700 000.
M. Lacroix (Louis) :
700 000, excusez-moi. Donc, d'ici le mois de mars, ce n'est pas beaucoup,
ce n'est pas énorme sur la population du Québec, là, c'est un faible
pourcentage. Qu'est-ce qu'il vous a dit, M. Trudeau, lorsque vous lui avez
parlé jeudi concernant les vaccins? Est-ce qu'il vous a rassuré? Est-ce qu'il
vous a donné des dates? Est-ce que vous savez où on s'en va avec la
distribution des vaccins? En savez-vous plus?
M. Legault : Je n'en sais pas
plus que ce qu'il a dit aux journalistes, là, on est plusieurs premiers
ministres à avoir posé la question. Bon, la question qu'on se pose, c'est de
dire : Bien, est-ce qu'on pourrait en avoir plus que 700 000 d'ici le
31 mars? Est-ce que ça pourrait être possible que ces vaccins soient
produits soit au Canada soit dans un tiers pays, là, qui n'est pas celui où se
situe une des trois compagnies? Ce que je comprends aussi, c'est que les trois
compagnies vont desservir leur pays puis d'autres pays aussi. Donc, ce qu'on
essaie de savoir, c'est où se situe le Canada. J'entendais tantôt
Justin Trudeau dire que du côté de Moderna, on serait dans les premiers.
Qu'en est-il de Pfizer? Qu'en est-il d'AstraZeneca? On n'a pas ces réponses-là
pour l'instant.
M. Lacroix (Louis) : Merci.
Ma deuxième question, c'est : Il y a une vidéo qui circule actuellement
sur les réseaux sociaux, où il y a un homme complotiste, là, qui s'appelle
Richard Majeau, qui invite des gens à entrer dans les hôpitaux, que ce
soit de façon… par la force ou encore en se déguisant en personnel infirmier,
etc., pour aller à l'intérieur et démontrer que, dans le fond, la COVID, là, ce
n'est pas vrai que ça existe et qu'il y a… Quels sont les moyens que vous
prenez pour éviter que des gens mal intentionnés entrent dans les hôpitaux? Je
comprends qu'il y a de la sécurité à la porte, mais, si les gens essaient de se
déguiser, est-ce que vous avez des moyens d'essayer de contrer ça? Parce que
c'est quand même sérieux, là, cette menace-là.
M. Legault : Bien, écoutez,
les policiers vont être mis au courant, là. Je suppose qu'ils sont déjà au
courant, mais je vais m'en assurer. Mais ça n'a pas de bon sens, là, que
quelqu'un pose un geste comme celui-là ou propose aux Québécois de poser des
gestes comme ça. Actuellement, on vient de le dire, la situation est serrée et
difficile dans les hôpitaux, sûrement pas le temps, là, d'aller jouer au fin
finaud.
Le Modérateur
:
François Carabin, Métro.
M. Carabin (François) :
J'aimerais revenir sur la vaccination. D'abord, M. Legault, est-ce que
c'est un sujet qui va être abordé à la rencontre avec les autres premiers
ministres provinciaux et le premier ministre du Canada le 10 décembre
prochain?
M. Legault : Bon, d'abord, on
a une rencontre actuellement à tous les jeudis avec Justin Trudeau. On a une rencontre
téléphonique dans l'après-midi, les premiers ministres des provinces, ensemble.
Puis, comme vous le savez, c'est moi qui est le président de la conférence… du
Conseil de la fédération. Le soir, on a une présentation de Justin Trudeau.
Moi, comme président du Conseil de la fédération, je suis le premier à
intervenir pour résumer un peu nos conversations.
Je peux vous dire que jeudi passé, le
sujet le plus important, c'était sur quand on va recevoir les vaccins puis
combien on va en recevoir par semaine, parce qu'on se pose tous la même
question. Si on en reçoit 100 000 par semaine, on a besoin d'un certain
nombre d'employés. Mais, si on en reçoit 500 000 par semaine, peu importe
quand ça commence, là, bien, ça ne prend pas le même nombre d'employés.
Bon, maintenant, le 10 décembre, ça
fait longtemps qu'on demande cette rencontre-là, on a une demande unanime des
provinces pour faire passer la contribution du gouvernement fédéral aux
dépenses de santé des provinces de 22 % à 35 %, ce qui voudrait dire,
par exemple, pour le Québec, 6 milliards de plus par année sans condition,
pas d'histoire comme il y avait dans le budget hier, là, de dire : On va
se mêler d'avoir des normes pour les CHSLD, là. Je ne vois vraiment pas ce que
le fédéral connaît là-dedans puis ferait là-dedans. Maintenant, ce qu'on voit
dans le budget hier, c'est que, sur le presque 400 milliards de déficit,
la majeure partie n'est pas récurrente, là. On voit, sur cinq ans, qu'on a un
déficit structurel d'à peu près 25 milliards qui va se poursuivre. Quand
on fait une projection à long terme, sur 10 ans, à cause du poids des
dépenses de la santé, les provinces, actuellement, dans les 10 prochaines
années, ont beaucoup moins de marge de manoeuvre que le fédéral. Donc, ce qu'on
va aller négocier, le 10 décembre, c'est de dire : Dans les
prochaines années, vous avez plus de marge de manoeuvre que les provinces, vous
devriez contribuer davantage que 22 % aux transferts canadiens en santé.
Donc, ça va être... c'est le seul sujet, le transfert canadien.
Puis, ce qu'on se rend compte, c'est que
M. Trudeau a fait beaucoup d'annonces, depuis le mois de mars, mais
presque toutes ses annonces, c'est de l'argent non récurrent, alors que le deux
tiers des dépenses en santé, c'est du personnel, donc, par définition, de
l'argent récurrent. Donc, s'il veut vraiment nous aider dans les CHSLD, dans
les hôpitaux, dans tout le réseau de la santé, bien, il faut qu'il nous envoie
un signal qu'il est prêt à augmenter sa contribution récurrente parce qu'en
plus on voit, là, que le déficit structurel est moins grand au fédéral que dans
les provinces.
Donc, un, il a la marge de manoeuvre,
deux, bien, il a une responsabilité. Au début, il contribuait à 50 % des
dépenses de la santé, puis il est rendu à seulement 22 %. Puis à chaque
année les dépenses de santé augmentent de 5 %, 6 %, puis c'est la
seule dépense qui augmente à un rythme aussi rapide dans toutes les dépenses de
tous les gouvernements, provinciaux et fédéral confondus.
M. Carabin (François) :
Merci. Pour poursuivre sur le vaccin, vous avez sélectionné, bon, des groupes
ciblés que vous voulez vacciner en premier, les personnes dans les CHSLD, les
employés du réseau de la santé. Une fois que le vaccin... puis là, c'est
peut-être dans plusieurs mois, mais une fois qu'il va se transposer dans la
population générale, donc de la vaccination de masse si on veut, est-ce qu'il
va y avoir un groupe priorisé?
M. Dubé : Bien, tout d'abord,
je pense qu'il faut regarder deux recommandations qu'on doit avoir avant de
finaliser l'immunisation. Comme vous savez, il y a un comité, là, qui s'appelle
le Comité sur l'immunisation, qui est le CIQ, là, qui existe au Québec, qui est
sur le point de faire une recommandation de l'ordre des priorités qu'eux recommandent,
O.K.? Donc, ça, c'est une recommandation qui va être faite à l'équipe du
Dr Arruda pour s'assurer d'une chose, c'est que, selon eux, quel est le
meilleur ordre de priorisation qui devrait être fait. Parce ce que je pense que
c'est bon aussi d'avoir quelqu'un d'indépendant qui vient faire cette
recommandation-là. Et cette recommandation, là, on va l'avoir sous peu. Ça,
c'est la première chose.
La deuxième chose, nous, comme
gouvernement, qu'on va demander à la Santé publique, c'est de nous faire...
forts de cette première recommandation-là, de faire une stratégie de
déploiement. Parce que la stratégie de déploiement, c'est de dire : Voici
ce que le CIQ recommande, donc quelles sont les personnes à prioriser puis,
comme le premier ministre vient de dire, en fonction du nombre de vaccins qu'on
va avoir et du temps. Au moment où on va l'avoir, bien là, il faut décider dans
quel ordre on veut le faire en fonction de ce que le CIQ aura demandé.
Donc, première recommandation du CIQ,
deuxième recommandation qu'on va avoir de la Santé publique, puis, quand on va
avoir ces deux éléments-là, là, qui sont sur le point d'être complétés, on va
venir vous faire le point puis on va expliquer exactement qu'est-ce qu'un
recommande puis qu'est-ce que Santé publique recommande pour qu'on puisse dire…
Maintenant, tout ce qu'il reste à savoir,
c'est quand est-ce qu'on va en recevoir puis combien on en va en recevoir, mais
j'aimerais mieux qu'on attende encore quelques jours, là. Moi, je vous dirais,
à l'intérieur de la prochaine semaine, tout ça va être bien finalisé, puis les
gens vont comprendre, parce que je pense qu'il faut s'assurer qu'on a la plus
grande expertise externe qui vient nous confirmer de quelle façon on devrait le
faire. Ça va?
Le Modérateur
: Alain
Laforest, TVA Nouvelles.
M. Laforest (Alain) : M. le
premier ministre, M. le ministre de la Santé, M. le directeur national de la
santé publique. M. Legault, vous entendez ce qui se dit dans les hôpitaux,
les urgentistes, personnel de la santé. Est-ce que vous êtes en train de
préparer le repli vers Fort Alamo, c'est-à-dire qu'il n'y en aura pas, de Noël?
M. Legault : Bien, écoutez, ça
va dépendre de la situation dans les hôpitaux. Évidemment, il y a d'autres
critères aussi qui vont être examinés, mais ça va dépendre de la situation dans
les hôpitaux, puis ce qu'on voit dans les hôpitaux, juste aujourd'hui,
26 personnes de plus dans nos hôpitaux. Il y a certains hôpitaux qui
approchent de la limite du nombre de patients COVID qu'ils peuvent accueillir.
Donc, c'est certain, là, que, si ça continue à augmenter comme ça, on va être
obligés d'annuler les deux rassemblements.
Maintenant, il nous reste 10 jours.
Ce que je vous dis aujourd'hui, c'est que la décision va être prise le 11 décembre
en fonction du portrait qu'on aura le 11 décembre.
M. Laforest (Alain) : Je veux
revenir sur les casinos, là. On a annoncé un audit externe. Êtes-vous satisfait
de ce que vous avez entendu, des explications de la direction de Loto-Québec
concernant le prêt usuraire, le blanchiment d'argent mais surtout le programme
de loyauté, où on a vu, là, démonstration faite par le bureau d'enquête, qu'il
y avait des mafieux qui avaient des privilèges dans les casinos, là?
M. Legault : Bien non, je ne
suis pas satisfait, puis c'est pour ça qu'on fait un audit externe. Donc, on va
aller voir, là, est-ce que c'était… à quel niveau, chez Loto-Québec ou dans les
casinos, qu'on a fait ce genre de proposition, mais c'est clair que Loto-Québec
n'est pas là pour blanchir de l'argent, puis, si jamais ils entendent parler
qu'il y a du — blanchiment ou blanchissage? — blanchiment
d'argent, bien, qu'ils appellent la police, là.
Le Modérateur
: Hugo
Lavallée, Radio-Canada.
M. Lavallée (Hugo) : Oui.
Bonjour, M. le premier ministre. Je veux revenir sur le chiffre que vous
évoquiez tout à l'heure, 6 500 employés en congé maladie, là, si je
comprends bien, à l'heure actuelle. Est-ce qu'on s'est penché sur les causes?
Ce sont des gens en épuisement professionnel, des gens qui ont attrapé la
COVID? Et puis qu'est-ce que ça nous dit sur la façon dont c'est géré? Est-ce
que les protocoles, par exemple, de santé-sécurité sont bien appliqués? Est-ce
qu'il y a suffisamment de dépistage préventif?
M. Dubé : Il y en a une
partie de ça qui est du retrait préventif puis il y en a une partie de ces
employés-là qui sont effectivement atteints du COVID puis qui sont en période
d'attente pour revenir. Puis je vous dis que la statistique, là, qu'on peut
vous donner en détail, là, bien, il y a une bonne partie de ça qui est encore
en retrait préventif. Peut-être que tu peux le... François?
M. Legault
: Oui.
Bien, il y en a 1 310 qui sont des cas confirmés qui ont la COVID, il y en
a 1 045 qui sont en dépistage puis il y en a 4 187 qui sont en
absence préventive.
M. Dubé : Alors, dans ça,
là, les absences préventives, ça peut être, par exemple, des femmes enceintes
ou des choses comme ça. Donc, c'est pour ça que je dis que c'est à peu près les
deux tiers, en ce moment, qui sont en préventif, alors qu'il y a un tiers qui
est effectivement soit atteint de COVID ou d'autres raisons.
M. Lavallée (Hugo) :
Donc, essentiellement liés à la COVID, si je comprends bien, là?
M. Dubé : Oui. Puis en
fait, au moment de la... au pire moment de la première vague, on est montés jusqu'à
un peu plus que 12 000, si je me souviens bien.
M. Lavallée (Hugo) :
Dr Arruda, maintenant. Il y a quelque temps, vous nous aviez dit votre
chiffre pour le nombre de cas par jour à ne pas dépasser, c'était 1 000.
Votre chiffre pour le nombre d'hospitalisations, c'est quoi?
M. Arruda (Horacio)
:
Mais ça, c'est très dépendant des délestages qui sont possibles. Quand on donne
des chiffres, hein — on m'avait forcé à donner un chiffre — c'est
toujours dangereux. Parce qu'on pourrait être à 1 100 avec des
hospitalisations contrôlées, capacité d'enquêter, puis on est correct, puis on
peut être à 900, par exemple, avec beaucoup d'impacts sur les hôpitaux, puis
etc. Ça fait que le nombre d'hospitalisations va dépendre de la balance des
délestages... ou pas délestage, des capacités de recevoir un flux de patients supplémentaires,
là, qui pourrait arriver en peu de temps.
M. Lavallée (Hugo) :
Donc, pas de chiffre précis?
M. Arruda (Horacio)
:
Pas de chiffre précis.
Le Modérateur
:
Patrick Bellerose, Le Journal de Québec.
M. Bellerose (Patrick) :
Question pour M. Legault. Sur les rassemblements, donc, à Noël, vous dites :
Bon, si la situation continue à d'augmenter, il n'y aura pas de rassemblement.
Je veux voir avec vous : Est-ce qu'il y a des scénarios alternatifs, des
entre-deux? Je veux dire, si la situation se maintient, on pourrait se
rassembler à huit, un seul rassemblement. Est-ce qu'il y a des alternatives ou
c'est deux fois 10 ou rien?
M. Legault : Pour
l'instant, on n'a pas regardé de scénario alternatif.
M. Bellerose (Patrick) :
Et est-ce qu'on pourrait varier par région? Dans le fond, le système de
couleurs a été mis en place pour ça, dire : L'Abitibi, pas la même
situation que le Saguenay—Lac-Saint-Jean par exemple. Donc, est-ce qu'on
pourrait permettre des rassemblements dans les zones orange et pas rouges par
exemple?
M. Legault : Bien, le
principe, là, il est applicable dans toutes les régions. Le principe, c'est de
dire : La semaine avant, on demande aux gens de ne pas être à moins de
deux mètres des autres personnes. Donc, qu'on soit en zone verte, jaune,
orange, rouge, c'est le même principe de dire : Il ne faut pas que vous soyez
plus proche que deux mètres des autres personnes. Si vous faites ça, ça veut
dire qu'après sept jours, si vous n'avez pas de symptôme, vous ne devriez pas
avoir la COVID, donc vous pouvez être en contact avec d'autres personnes qui
n'ont pas la COVID. Donc, ça s'applique partout.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Marco
Bélair-Cirino du Devoir. Je suis à votre gauche. Je me demandais si le
défi 28 jours, qui est devenu le défi 56 jours, est un échec?
M. Dubé : Est-ce que je peux
répondre?
M. Legault
: Oui, vas-y
donc.
M. Dubé : Bien, premièrement,
je pense que la situation dans laquelle on se retrouve aujourd'hui, c'est un
succès de ne pas être dans une situation pire, comme d'autres pays vivent
présentement, où, si on compare notre 1 000, ou notre 1 200 ou
1 300 cas qu'on vit depuis presque un mois maintenant, aurait pu être
à 3 000 ou 4 000 cas, si on se compare à des chiffres semblables
dans d'autres pays.
Et rappelez-vous, lorsqu'on avait donné le
premier objectif, c'était de casser la vague puis d'atteindre un niveau de stabilisation,
puis ça, je pense que, sur ce point-là, on doit remercier les Québécois puis le
personnel de la santé, parce qu'on a réussi, même si on le trouve fragile, à
protéger notre système de santé puis de rester à ce niveau-là. Bon, maintenant,
on sait qu'on est exigeants puis qu'on veut être capables de l'abaisser, parce
qu'on veut avoir une marge de manoeuvre, si on veut avoir cette fête de Noël
là, là, pendant le bloc de quatre jours. Puis je vous dirais qu'on est encore
en train d'essayer de travailler à avoir cette marge de manoeuvre là au cours
des 10 prochains jours.
Moi, je pense qu'on n'a pas abandonné cet
objectif-là. C'est pour ça qu'on vous revient, puis je vais faire... regardez,
il y a quelques semaines, on trouvait presque décourageant ce qui se passait au
Saguenay—Lac-Saint-Jean, puis, à cause des efforts qui ont été faits, la
population s'est prise en main, le Lac-Saint-Jean s'est replacé, je dirais,
relativement. Je donnerais un autre exemple. On avait des situations plus
difficiles, par exemple, puis je donne... Montréal qui s'est replacée. Là, en
ce moment, on dit aux gens, là, c'est dans nos résidences pour personnes âgées,
là, particulièrement nos RPA, où c'est difficile, et c'est pour ça qu'on
revient avec un rappel comment c'est important.
Moi, je ne lâche pas. C'est pour ça qu'on
a dit, cette semaine qu'on va demander à Mme Guilbault, là... Peut-être que je
répète ce que le premier ministre a dit, on voit quand même un grand
achalandage dans les centres commerciaux, dans les magasins à grande surface,
là. Je sais qu'il n'y a personne ici qui est allé magasiner en fin de semaine,
mais on a quand même vu qu'il y avait des rassemblements assez importants dans
les centres d'achats.
C'est pour ça que je pense qu'il faut
revenir à la base puis dire : Je pense que le message aujourd'hui, c'est
de dire : On a réussi à contrôler la deuxième vague jusqu'à maintenant, il
nous reste 10 jours. Je le dis souvent, là, le mois de décembre, là, c'est
le dernier mois de l'année, c'est le dernier mois de 2020. S'il y a un effort
qu'on doit faire dans les 10 prochains jours, c'est maintenant qu'il faut
le faire. Je sais qu'on est tannés, mais, s'il y a un effort à faire, dans les
10 prochains jours, c'est là qu'on peut faire la différence. Moi, je n'ai
pas oublié notre objectif. Le premier ministre a donné un contrat social que je
pense qu'on peut encore réaliser. Mais c'est comme ça que je le regarde,
positivement, pour les 10 prochains jours.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Merci. M. le premier ministre, les parents d'enfants à l'école primaire
commencent à recevoir la grille horaire des cinq jours d'apprentissage à la
maison. Vous avez dit que ce n'était pas... On ne prolongeait pas les vacances,
mais il y avait des apprentissages à la maison. Certains parents sont étonnés puisqu'ils
reçoivent des horaires quasiment militaires avec des activités pédagogiques
tout au long de la journée, tandis que ces mêmes parents-là, pour un deuxième
enfant, de deux ou trois ans plus vieux, reçoivent un horaire avec une case
horaire où l'enseignante ou l'enseignant est disponible. Quelles sont les
activités pédagogiques auxquelles les parents peuvent s'attendre durant, là,
les 16, 17, 18, 21 et 22 décembre prochains?
M. Legault : Bon, d'abord,
je vais être bien honnête avec vous, là, je ne suis pas au courant du détail de
ce qui a été demandé aux enseignants, mais moi, je fais confiance aux
enseignants. Les enseignants ont chacun leur façon de faire. Ce sont des professionnels.
Ils vont entrer en contact avec les enfants. Est-ce qu'il y a du travail qui
sera plus donné au fur et à mesure, d'autres plus à l'avance? Moi, je fais
confiance aux enseignants, mais je n'en sais pas plus.
Le Modérateur
: Merci.
Nous allons maintenant passer aux questions en anglais. Matthew
Lapierre, The Gazette.
M. Lapierre (Matthew) : Good afternoon. On malls, are you seeing cases associated with the
crowds gathering in malls or is it just something we're worried about that
could be spread in those crowds?
M. Arruda (Horacio)
: In fact, there was not really, I would say, outbreaks related to
that. But I think that, as any crowding, people don't respecting the two meters
and not having masks can generate it. So it's, I would say, a preventive
measure, especially when you see the crowding in malls during Christmastime.
M. Lapierre (Matthew) : And, for Mr. Legault, the session wraps up on December 11th. Which
bills do you expect to adopt and will Bill 66 pass this time?
M. Legault : Yes, we want Bill 66 to be passed before Christmas. I think it's
important. First, we're talking about infrastructures that are... People are
waiting for these infrastructures since many, many years. Second, I think it's
a good way also to help relaunch the economy. So, yes, we want that the Bill 66
be adopted before Christmas.
Le Modérateur
:
Je vais vous demander, M. Legault, de répéter en français votre réponse. Est-ce
que le projet de loi n° 66 doit être adopté absolument avant le congé des
fêtes?
M. Legault : Oui, on pense que
le projet de loi n° 66 doit être adopté avant Noël. On pense que d'abord,
on parle de projets d'infrastructures qui sont attendus depuis très longtemps,
des projets, entre autres, je pense à la 117 dans le nord des Laurentides où il
y a eu des morts, je pense à l'élargissement de la 30, je pense, évidemment, à
nos maisons des aînés, des hôpitaux, des écoles, les projets de tramway. Donc,
je pense que ce sont des projets qui ont l'appui de la population. J'ai fait la
tournée du Québec, il y a 180 projets, puis dans les différentes régions,
la population, les maires, les élus locaux appuient ces projets-là. Maintenant,
c'est une bonne façon aussi de relancer l'économie. Donc, oui, on veut que le
projet de loi n° 66 soit adopté avant Noël.
Le Modérateur
: Cathy
Senay, CBC.
Mme Senay (Cathy) : Good afternoon. I have a colleague working on an outbreak at the
Lachine General Hospital. How worrisome is it for you to see more and more
signs of strains on the healthcare network, especially on hospitals? What
solutions can be put in place?
M. Dubé :
Well, I think you've seen, and I'm touching wood when I give you this answer,
that, so far, we have been able to control outbreaks. We're not able to
eliminate outbreaks, but we are able to control outbreaks. And if you look at
what happened in CHSLD, in RPA and in hospitals, even tough we would prefer not
having any outbreaks, I think, so far, the measures that have been put, like,
we act locally as quickly as possible, and if we see that we cannot control
locally, then we add the group, I think, so far, it has worked. It has worked
because you cannot always send people immediately because we have so many
situations in CHSLD, RPA.
But I think that
everyday, when we look at the list, and we have a meeting, as you know, early
in the morning to look at all those new situations, but the situation that we
had two weeks ago are solved, and the one we're dealing in the last week are
being solved, and the one that we'll receive today will be solved in two weeks.
That's the best answer because now, we have the team,
we have the practice, and we know how to enter those situations. So it's really
how do we control them, that's… Our first job was to minimize them. I think
we've done that in the second wave. And now it's how we control them when,
unfortunately, we have those.
Mme Senay (Cathy) : At the same time, you have to take some decisions regarding private
seniors' residence staff, health care workers that could go there. Do you have
the impression that you have to go back to your thinking process and put in
place systemic… systematic — I know, not this
word — mandatory testing for staff and patients in the health care
system, so to have a mandatory testing system for patients and staff members in
the health care network?
M. Dubé :
Well, so far, we have taken the principle, especially for staff, that we cannot
force them. You know, we cannot force the staff if they don't want to be
tested. So we can recommend it, but we cannot force them to do it, you know,
with all sorts of reasons, including unions and all sort of things that… But, I
think that, so far, we have been able to do that.
Now, with regard to
patients, and that's a different story, I think that, so far, in place, we have
made decisions that people that have either symptoms, or that have been in
contact, or that they think that they… or that they have been called on the
process, they should be tested.
So I think this has
functioned pretty well so far. I don't think we should force people to be
tested. I don't think so. This is not the way we have been dealing with that
and that's the way, I think, we will hope that we can go through this month of
December, as I mentioned, quickly, in hope for the vaccine in January.
Le Modérateur
:
Kelly Greig, CTV.
Mme Greig (Kelly) : Good afternoon. This question's for Mr. Dubé to kind of pick up on
Mme Senay's question, but this one's specifically about the hospital in
Sainte-Anne, which is in a bit of a…
M. Dubé : I
didn't hear you.
Mme Greig (Kelly) : The Sainte-Anne Hospital, the veteran's hospital, it's in a bit of
a unique situation. It does have staff shortages, like Mr. Legault
referenced about having, you know, a lack of workers sometimes. But also it has
obviously an older population. Some are even World War II veterans. And now
there's an outbreak there. What can we do for the Sainte-Anne Hospital? Is it
treated any different than any other hospital?
M. Dubé :
It's not treated any differently than the others. As I mentioned, we go first when we get the report that there is more than one case,
what we call an outbreak. We go very quickly to test as many people as possible
because we want to see the size of the outbreaks. Usually, we can do that over
one or two days, to get the result, and, depending on the size of the
outbreaks, we decide if they can act locally or, as I mentioned, very quickly,
we decide if they need external help from the SWAT team that we mentioned many
times. In this case, here, we will act the same procedure as we have
everywhere.
Mme Greig (Kelly) : So just to be clear, is a SWAT team going…
M. Dubé : Well, I don't know that yet because I haven't seen the report, the
initial report on the size of the outbreaks. I was looking at my data, while
talking to you, and I don't see the stats as of right now, so I'll see that in
the next few hours, after this «point de presse».
Mme Greig (Kelly) :OK. And for Mr.
Legault, there was obviously a lot of talk about, as you mentioned, how… the
health transfers discussion, also, discussion of how many vaccines Québec will
get. But, once Québec does get those vaccines, is it up to Ottawa who gets them
first or is it up to Québec who gets them first? Is it really something
federal, since you're getting it from the federal Government?
M. Legault : We will get that from… get them from the federal Government. They
are in charge of the negotiation. They signed some contracts with seven
different companies, and we're very anxious to know when we will receive them.
And we will be ready for the beginning of January to start the operation.
Mme Greig (Kelly) : But, once you do, it's up to Québec to decide who gets it first,
not Ottawa?
M. Legault : Yes. It's up to Québec
Le Modérateur
: Raquel Fletcher, Global.
Mme Fletcher (Raquel) : Good afternoon. Mr. Dubé, I just wanted to clarify what you said
about a systemic rapid testing for staff at long-term care homes.
M. Dubé : …you mean, for rapid testing?
Mme Fletcher (Raquel) : Yes, rapid testing. But you said that you can't force to people to
get tested?
M. Dubé : Employees.
Mme Fletcher (Raquel) : Yes, employees, that's what I mean. But I guess I just don't really
understand because there are other workplaces that say, you know : If
you're not going to get tested, then, you can't come to work.
M. Dubé : The general rule is we… And we didn't want to force employees. We
recommend that the employees… we recommend strongly that they get tested, but
we cannot force them. Now, with regard to rapid testing, I just want to make
sure, because many things have been said in the last few weeks. It's why we are
where we are. I think I'm just going to be very clear.
We have started to use
rapid tests in two hospitals, in the last few weeks, very clearly. But there is
still a recommendation by the federal that we need to have both tests at the
same time because they say, and this is not very clear by the genera public,
that we cannot only perform the rapid test without doing the regular PCR test.
We cannot do that. And this is recommended that way by the Federal.
So that's what we have
done, and that's the reason so many provinces, like Alberta and B.C., have done the same way as we've done in Québec. We said : OK, we're going to do a validation period.
What it means is we test. We use the rapid test as we have done in the two
hospitals, as we will increase the use of the rapid test, but we cannot just do
them to validate if people are positive. And this is something that is clearly
in the recommendations of Health Canada. So, when we're being said : How come you don't accelerate
them?, we're not going to save any test, we're not going to save any PCR test.
We need to do both at the same time. So I just want to be clear on that.
Mme Fletcher (Raquel) : When it comes to health care employees, how many of them are
refusing to get tested?
M. Dubé : Well, they're not refusing as such. They don't present themselves to
do it, and that's the reason so far. And we've had many discussions on that. We
prefer when they want to do it, but we're not forcing them.
Mme Fletcher (Raquel) : I have still one last question…
M. Dubé : Now, the thing is what I think will change, and I hopefully...
because the rapid test... And, for people to understand... Sorry, I'm being
technical here, but the rapid tests are as intrusive as the PCR tests.
We're not talking saliva tests here. When we say rapid is because we receive the
result faster, but they still are intrusive in the nose. So, just to
understand, when you're an employee and, if we force you to be tested every
third day or whatever, this is still very intrusive. I think the real
improvement on rapid tests is when we'll have the saliva tests, which are less
intrusive. But I think that's the reason it's important to make that technical
distinction. What is a rapid test? Is it rapid when you receive the result or
how you... if you're intrusive or not?
Mme Fletcher (Raquel) : I still have one last question about Christmas because you mentioned it at length in French, and
I just want to make sure that our English viewers have a sort of global
portrait of what's going on. I don't know if this is more for Dr. Arruda or Mr.
Legault. But you say you're going to give yourself until December 11th to make
that final decision. If Christmas was, say, in April, would that be a big
relief to you? Is Christmas at, like, the wrong time because we see the second
wave really taking off, and now, all of a sudden, we're really worried about
having all of these gatherings at the end of December, and we're going to see
an explosion of cases in January because of that? Can you give us a global
portrait of what considerations you're taking in? Do you understand where I'm
going with that question?
M. Legault :OK. First, it
depends of how many people do we have, especially in our hospitals. All right?
It's true that, during Christmas time, some of the employees take vacations, so
the offer of services is a bit less. It's like that every year. So it may have
an impact on the results, but the main reason is that, right now, we see the
number of hospitalizations growing day after day. So, we were at 500, we're now
over 700. And we see that in some hospitals, that we're getting close to the
limit we've settled in these hospitals to receive COVID patients.
So we have to look at
that hospital per hospital in Québec and see what's the situation. And we'll do that on December the
11th and then take the decision. But I want to tell the truth to the
population. Right now, the trend is not good. We see the number of
hospitalizations increasing. So I hope that I will decrease in the next
10 days.
Le Modérateur
:
C'est ce qui met fin au point de presse. Merci beaucoup.
M. Legault : Merci beaucoup.
M. Dubé : Merci, tout le monde.
(Fin à 13 h 56)