(Huit heures vingt-cinq minutes)
Le Modérateur
: Bonjour,
tout le monde. Point de presse de la cheffe de l'opposition officielle
accompagnée de notre porte-parole libéral en matière de sécurité publique, M.
Jean Rousselle. À vous la parole, Mme Anglade.
Mme Anglade : Merci. Alors,
bien contente d'être accompagnée de Jean Rousselle. Aujourd'hui, deux éléments
que nous aimerions aborder par rapport à l'actualité : le premier, celui
de contrat moral du gouvernement de François Legault et, évidemment, la question
du Casino de Montréal. Et c'est la raison pour laquelle je suis accompagnée de
mon collègue, Jean Rousselle.
D'abord, d'entrée de jeu, je vais vous
dire la chose suivante, je pense que tout le monde souhaite au Québec que l'on
puisse retrouver nos proches à Noël. Tout le monde souhaite qu'on puisse
trouver un moment pour célébrer d'une quelconque manière que ce soit et faire
en sorte qu'on puisse décompresser, parce que je pense que tous les Québécois,
là, on en a tous quelque part besoin, un sentiment très partagé par tous... la population.
La semaine dernière, le gouvernement a
donc présenté son contrat moral en disant : Il pourrait y avoir la possibilité
d'avoir jusqu'à quatre rassemblements. Cette semaine, vous l'avez vu, le premier
ministre est venu nous expliquer que finalement ce ne serait pas quatre, mais plutôt
deux rassemblements, quand le Dr Arruda nous a dit : Finalement, on
recommanderait que ce soit un rassemblement.
En fait, ce que l'on constate, c'est que,
dans le contrat moral, c'est un contrat moral, mais qui n'a pas la contrepartie
gouvernementale. C'est un contrat où on dit aux Québécois : Bien, si les
mesures sanitaires sont respectées, si les chiffres baissent, on va pouvoir
aller de l'avant. Mais, dans le fond, la contrepartie gouvernementale n'est pas
au rendez-vous.
On a demandé au gouvernement d'encadrer
davantage la sécurité de nos aînés pour qu'il puisse y avoir l'existence de ce
contrat moral, on a demandé d'améliorer la question de la ventilation, on a
demandé également au gouvernement de regarder la possibilité d'élargir le
dépistage massif pour les personnes asymptomatiques parce que ça permettrait
probablement de réduire les risques de propagation. En fait, ce qu'on leur
demande, au gouvernement, c'est : Quelle est la contrepartie pour faire en
sorte que ce contrat puisse exister?
Hier, on a démontré qu'il y a plusieurs
personnes, plusieurs personnes dans différents milieux qui ne pourront pas
respecter les règles qui ont été émises par le gouvernement. Donc, la demande
que l'on formule, aujourd'hui, c'est de dire : Quelles sont les mesures,
les règles que vous allez mettre en place, au-delà de ce qui a été mis en place
depuis le début, qui vont faire en sorte qu'il y a un certain nombre de
Québécois qui vont pouvoir profiter du temps des fêtes pour voir leurs proches?
C'est vraiment la demande que l'on formule au gouvernement.
En ce qui a trait à toute la question du
dépistage asymptomatique, on l'a mentionné hier, le Dr Fauci recommande qu'on
fasse un dépistage de personnes asymptomatiques de manière beaucoup plus
massive. Mais il n'y a pas que le Dr Fauci. En Ontario, ils ont lancé des
projets pilotes exactement... qui vont dans le sens du dépistage de personnes
asymptomatiques. On voit qu'il y a plusieurs experts qui se prononcent dans
différentes provinces sur cet enjeu-là. Cela permettrait probablement un
meilleur encadrement et ça permettrait d'avoir davantage de sécurité pour nos
personnes aînées dans les résidences lorsqu'elles entrent ou sortent, justement,
pendant la période des fêtes.
Donc, maintenant, il appartient au
gouvernement d'établir les balises et les règles pour faire en sorte qu'il y
ait minimalement un respect de ce contrat social de la part du gouvernement.
Maintenant, pour le sujet de la question
du Casino de Montréal, j'aimerais céder brièvement la parole à mon collègue, et
on pourra, à ce moment-là, répondre par la suite à vos questions. Alors, Jean.
M. Rousselle : Bon matin.
Écoutez, comme député libéral, mais surtout comme ancien policier, ce matin,
quand j'ai lu le journal, l'article du Journal de Montréal, je ne peux
pas vous dire que... je n'étais pas insensible. On ne peut pas être insensible
à ça. C'est incroyable de voir que le gouvernement du Québec, par le biais de
Loto-Québec, on est rendu un agent facilitateur. Il faut faire quelque chose,
ça n'a pas d'allure. Et puis je suis certain que le ministre Girard est
d'accord avec moi. Ça, je suis certain de ça.
Écoutez, les policiers travaillent
tellement dur, mais tellement dur pour endiguer, justement, le blanchiment
d'argent. Puis, quand qu'on voit, justement, une société d'État comme ça qui,
en quelque sorte, l'encourage, avec les cadeaux, tout qu'est-ce qui est VIP,
encourage, comme je vous dis, devient un agent facilitateur, c'est comme
impensable, incroyable. Donc, moi, je pense qu'il faut faire vraiment quelque
chose.
Entre autres, je pourrais même donner une
suggestion au ministre Girard, peut-être, de penser peut-être à une
habilitation sécuritaire, peut-être, pour les gros joueurs. Tu sais, les gros
joueurs ne sont pas... Je ne connais pas le nombre de gros joueurs qu'il y a dans
les casinos, mais je pense qu'il faut regarder ça. Quand qu'on voit des
organisations puis que... c'est toujours dans la lecture du Journal de
Montréal ce matin, quand on voit que le service de renseignement a donné de
l'information, quand qu'on sait que CANAFE a aussi, sûrement, informé le casino,
parce que CANAFE travaille, justement, avec les organisations gouvernementales,
donc, je trouve ça inconcevable qu'on n'ait rien fait actuellement.
Donc, j'ai même vu, écoutez, qu'il y a une
motion aujourd'hui concernant une commission d'enquête. Bien, oui, moi, écoutez,
go, on y va. On ne prendra jamais assez de moyens pour endiguer, justement, le
blanchiment d'argent. Donc, prenons tous les moyens nécessaires pour endiguer
ce problème-là parce que, vous savez, c'est l'argent de tout le monde ici et tout
le monde qui nous écoute, qui sert, justement, au blanchiment d'argent par
l'entremise de l'achat de cadeaux, par l'entremise de dons. Donc, c'est
incroyable de penser à ça. Donc, moi, je pense qu'il faut prendre les moyens nécessaires
pour endiguer vraiment le fléau qui nous apparaît ce matin dans le Journal
de Montréal. Donc, c'est pour vous dire ça.
M. Laforest (Alain) : ...sous
votre administration, là. Si vous voulez juste retourner au micro, là. Quand
vous étiez... vous avez été ministre de l'Économie, là, les casinos, ça a quand
même été une bonne source de revenus pour les gouvernements. Donc, ça fait plusieurs
années que ça existe, là. Comment se fait-il que ce n'est jamais remonté jusqu'au
gouvernement? Est-ce qu'il y a des dirigeants de Loto-Québec qui ont caché des
choses?
Mme Anglade : C'est une question
légitime. Parce que moi, franchement, là, on n'en a jamais entendu parler. Et
ce n'est jamais remonté à mes oreilles, évidemment, parce que, sinon, on aurait
réagi à ce moment-là. Donc, comment ça a continué à se dérouler, ce qui s'est
passé, ce qui a été entretenu, qui sait quoi à l'intérieur de Loto-Québec par
rapport à ça? Ce sont des bonnes questions. Et ces questions-là, si on veut
faire preuve de transparence, bien, ce sont des enquêtes qui nous permettent d'avoir
ces réponses-là. Puis c'est pour ça que...
M. Lacroix (Louis) : Vous
n'avez jamais entendu parler de ça? Moi, ce matin, quand j'ai vu cet article-là,
là, qui est très bien fait, puis je félicite les collègues du bureau d'enquête
du journal, là, bien, moi, je n'ai rien appris là-dedans, là. Tout ce que j'ai
lu, là, je savais que ça existait. La Colombie-Britannique a pris des moyens
dans ses casinos pour éviter des choses comme celles-là. Vous, vous dites que
vous n'avez jamais entendu parler de ça?
Mme Anglade : Non, ce que
je... Bien, oui. Ce que je dis, c'est que ce qui est décrit dans le Journal
de Montréal aujourd'hui, quand il s'agit de personnes qui ont des avantages
avec les moyens du gouvernement, avec l'argent des contribuables, qui ont des
avantages et que c'est perpétué à l'intérieur même de notre système, non, je ne
peux pas vous dire que je...
M. Lacroix (Louis) : ...que
le crime organisé se servait des casinos pour aller blanchir de l'argent?
Mme Anglade : Non, ce n'est
pas la même chose. Est-ce qu'il y a du crime organisé dans des casinos? Ça, je
veux dire, c'est des choses que les gens savent de manière courante. Mais ce
n'est pas ça, la question, pour moi. La question, c'est tous les avantages qui
ont été présentés. Est-ce que les gens sont conscients de ça? Est-ce que les
présidents, les dirigeants sont bien conscients de ce qui se passe? C'est ça,
la question, pour moi. Est-ce que l'argent des contribuables sert, justement, à
faire en sorte qu'ils aient des privilèges? C'est pour ça que je pense qu'on
doit être favorables à une enquête publique.
M. Lacroix (Louis) : ...dans
une année au casino, on peut s'entendre que c'est un gros joueur, là, que c'est
un joueur important. Puis le casino donne des avantages à ces gens-là. C'est de
la simple déduction normale.
Mme Anglade : Bien, il devrait
y avoir des mécanismes...
M. Lacroix (Louis) : ...les
politiciens, les gouvernements successifs ne se sont pas fermé les yeux?
Mme Anglade : Bien, moi, je ne
me ferme pas les yeux sur quoi que ce soit, M. Lacroix. Mais je pense,
encore une fois, qu'il faut amener... la meilleure des choses, dans cette situation-là,
c'est d'amener la plus grande des transparences. Puis la plus grande des
transparences, ça veut dire qu'on fait des enquêtes publiques qui vont révéler
la situation puis qui vont nous permettre d'agir. Bien, je pense que c'est la
meilleure manière de faire.
M. Laforest (Alain) : Ce
matin, qui est imputable, Mme Anglade? Qui est imputable, Mme Anglade, ce
matin? Qui est imputable ce matin, Mme Anglade, de cette situation-là?
Mme Anglade : Bien, il y a les
dirigeants qu'il faut qu'ils répondent aux questions. Je pense que la première
des choses. C'est les dirigeants qui doivent répondre aux questions. Je pense
que le ministre va répondre à ces questions. Mais je pense que le ministre va
être aussi... j'imagine que le ministre va regarder ça du même oeil qu'on le
regarde en se disant : Non, ça n'a pas de sens, ce qui est en train de se
passer là, il faut qu'on fasse la clarté là-dessus. Faisons une enquête
indépendante — j'imagine qu'ils vont être favorables à ça — pour
amener la transparence, pour pouvoir trouver des moyens.
M. Larin (Vincent) : ...vous
demandez une commission d'enquête, c'est bien ça?
Mme Anglade : Oui, oui. Oui,
on est favorables avec une commission d'enquête.
M. Larin (Vincent) : ...vous
soupçonnez les dirigeants de Loto-Québec d'avoir volontairement fermé les
yeux...
Mme Anglade : C'est une
hypothèse que vous pouvez émettre, mais, je veux dire, c'est pour ça qu'on a
besoin d'avoir une commission d'enquête indépendante.
M. Larin (Vincent) : ...avec
les dirigeants de Loto-Québec...
Mme Anglade : Avec tout le
monde, absolument, absolument. Je veux dire, tu diriges une société d'État, il
faut que tu rendes des comptes, là. Il n'y a pas de doute là-dedans, là. Il
faut qu'ils rendent des comptes, absolument, puis qu'ils viennent répondre à
ces questions-là, bien sûr.
M. Larin (Vincent) : ...la
faute ne revient pas aux politiciens, mais à la machine...
Mme Anglade : Bien, le
ministre est ultimement responsable, et c'est pour ça que je pense qu'il va
être en faveur d'une enquête publique indépendante. Je doute du fait que le
ministre... Bien, écoutez, en toute honnêteté, je ne pense pas que le ministre
Girard regarde ça puis qu'il se dise : Oui, je suis vraiment content de la
situation puis je pense qu'on devrait l'encourager. Je ne pense pas qu'il dit
ça ce matin. Ce qu'il doit dire ce matin, c'est : Amenons toute la
transparence qu'on a besoin d'amener pour faire en sorte qu'il y ait enquête
puis qu'on trouve de réelles solutions à ce problème-là.
M. Bergeron (Patrice) : Vous,
M. Rousselle, comme ancien policier, est-ce que vous aviez déjà eu vent de
tout ce qui se passait dans les casinos, là, concernant le blanchiment
d'argent?
M. Rousselle : Écoutez, comme
ancien policier, on le sait que... Le blanchiment d'argent, là, c'est un
problème qui va toujours exister, mais il faut toujours, justement... C'est un
combat à long terme. Donc, ça, là, on va prendre... les policiers prennent les
moyens actuellement, mais c'est un problème qui n'arrêtera pas. Donc, le
blanchiment d'argent va toujours changer de manière à faire qu'ils vont
blanchir de l'argent. C'est un travail à long terme. C'est un travail qui ne
sera jamais fini, mais il faut prendre les moyens.
Là-dedans, comme vous posiez tout à
l'heure les questions, est-ce que ça s'est rendu au niveau politique, honnêtement,
là, honnêtement, je ne pense pas. Je ne pense pas. Vous allez poser la question
au ministre Girard, le ministre Girard, lui avec, il doit être comme... il doit
tomber à terre, là, c'est comme : Ben voyons donc! qu'est-ce qui arrive ce
matin? Je suis certain de ça. Moi, j'ai l'impression, écoutez... parce que,
comme je vous ai dit, CANAFE et toutes les informations du renseignement
criminel, ils ont informé chez Loto-Québec. Et c'est là-dessus, justement,
qu'une commission d'enquête va être importante pour vraiment faire la lumière.
À quelle place que l'information, elle a arrêté quelque part? Parce qu'elle a
arrêté quelque part.
M. Laforest (Alain) : ...comme
ancien policier, là, comment vous réagissez du fait qu'il y a des gens de
Loto-Québec qui se sont fermé les yeux sur les rapports CANAFE, qui se sont
probablement fermé les yeux sur les informations qu'ont données le SCRS? Ce
n'est pas rien, là, c'est le dirigeant de la mafia de Montréal, qui gagne
56 000 $ par année, qui se fait payer les restaurants puis les loges
pour des tournois de golf par le casino.
M. Rousselle : Comme je vous
ai dit ce matin, quand j'ai commencé l'entrevue, justement, je vous le dis,
quand j'ai lu ça ce matin dans le journal, là, c'était comme : Ben voyons
donc! ça n'a pas d'allure, mais vraiment pas d'allure. On ne peut pas avoir une
autre réaction que ça, là, c'est impossible, écoutez. Puis justement il faut
prendre les moyens nécessaires. C'est pour ça que je dis même que peut-être...
puis je donne une suggestion, via l'habilitation sécuritaire, peut-être qu'il
faudrait penser à ça, peut-être, pour les gros joueurs. Est-ce que la loi le
permet? Ça, je ne le sais pas. Mais il faudrait peut-être à ce moment-là
prévoir un changement dans la loi, rapidement, pour pouvoir faire ça. Mais,
avec une commission d'enquête, bien, je pense que tous ces éléments-là vont
pouvoir être mis à jour puis de régler le problème une fois... en tout cas, pas
pour une fois pour toutes parce que, comme je vous ai dit, le blanchiment
d'argent, ils vont toujours trouver des manières de blanchir l'argent, mais
c'est aux services de policiers, aux services de renseignements criminels de
trouver le bon filon pour essayer de régler le problème.
M. Bergeron (Patrice) : Mais
je répète ma question. Personnellement, vous, dans les casinos... Je ne parle
pas de toutes les façons qu'il y a de blanchir de l'argent. On le sait, qu'il y
en a plein. Mais est-ce que vous aviez eu vent que, dans les casinos, ça se
passait, et qu'il y avait du blanchiment d'argent, puis qu'on...
M. Rousselle : Écoutez, je ne
peux pas vous dire non. Tous les casinos en font actuellement. Je veux dire, il
n'y a personne qui peut vous dire non. Sauf que, bien souvent, c'est les
services policiers puis les services intérieurs de sécurité dans les casinos
qui s'occupent de ça. Comme vous le savez, dans les casinos actuellement la
majorité... de sécurité, c'est des anciens policiers qui sont là, la grande
majorité, donc, écoutez... Mais c'est à eux de faire le travail. Mais là, quand
qu'on voit qu'en plus...
M. Laforest (Alain) : ...il
n'a pas été fait, visiblement. Il y a quelqu'un qui a fermé les yeux, là.
M. Rousselle : Pardon?
M. Laforest (Alain) : Il n'a
pas été fait, visiblement, le travail, il y a quelqu'un qui a fermé les yeux.
M. Rousselle : C'est pour ça
que Loto-Québec, il faut qu'ils répondent, justement, à ces questions-là. Ça
n'a pas d'allure qu'ils n'aient rien fait parce que... Qu'ils prennent les
moyens nécessaires. Puis, s'ils n'ont pas les outils pour le faire, bien, c'est
à eux de dire : Bien, écoutez, je n'ai pas les outils. Puis à ce moment-là
ils demandent au gouvernement. Mais, comme je vous dis ce matin, même le
ministre Girard, il doit être comme : Ben voyons donc! qu'est-ce qui
arrive ce matin? Effectivement.
M. Lacroix (Louis) : Mme
Anglade, est-ce que le gouvernement est allé trop vite avec son contrat moral?
Est-ce que d'annoncer ça un mois et demi à l'avance, là, de dire aux Québécois :
Vous allez pouvoir vous réunir entre le 24 puis le 27, est-ce que c'était
prématuré, de faire une annonce comme celle-là?
Mme Anglade : C'était
prématuré dans la mesure où ce n'était pas attaché. C'était prématuré dans la
mesure où le contrat moral, la part du gouvernement n'était clairement pas
établie, et les mesures d'encadrement qui étaient nécessaires à faire en sorte
que le contrat moral allait être un succès ou allait être, à tout le moins,
respecté, ces balises-là n'ont pas été mises en place au moment de l'annonce. Et
donc, aujourd'hui, on se retrouve avec un contrat moral dont, essentiellement,
c'est la responsabilité de Québécois. On nous dit : Il faut réduire le
nombre de cas, il faut s'assurer que ça va descendre, il faut s'assurer de
respecter les règles sanitaires. Mais ce n'est pas les Québécois qui ont les
moyens, présentement, d'agir. Là, les gens qui ont les moyens d'agir pour faire
en sorte que les cas vont diminuer, pour faire en sorte qu'on a un meilleur
encadrement, c'est le gouvernement qui doit proposer des mesures, et c'est ça
qu'on leur demande.
M. Lacroix (Louis) : Mais une
fois qu'on a dit aux Québécois : Vous allez pouvoir vous réunir, commencez
à organiser vos partys, là, puis vous… tu sais, faire la logistique entourant
tout ça, est-ce que c'est possible d'arriver, par exemple, à deux semaines
avant Noël puis dire : Bien là, finalement, on a regardé puis vous ne
pourrez pas?
Mme Anglade : Écoutez, ça, ce
n'est pas ce que je souhaite, mais ça, c'est une décision qui va être prise par
le gouvernement à la lumière de ce qui se passe, à la lumière des mesures
qu'ils vont mettre de l'avant. C'est pour ça qu'on suggère… depuis le début de
la semaine, on leur dit : Trouvez-vous des moyens pour faire en sorte que
vous allez être capables de respecter ce contrat-là, élargissez les tests,
faisons des tests rapides, élargissons le dépistage des personnes
asymptomatiques, trouvons des mécanismes, clarifions les règles, trouvons des
mécanismes qui vont faire en sorte que ce contrat pourra être respecté. Mais la
partie du gouvernement, aujourd'hui... On ne les a pas entendus sur qu'est-ce
qu'ils vont faire exactement pour faire en sorte qu'on va être capables de
passer à travers et de respecter ce contrat-là.
M. Pilon-Larose (Hugo) :
Concernant la situation à Granby, est-ce que vous demandez à la commission
Laurent de déposer un rapport d'étape, d'avoir des mesures dès maintenant pour
mieux encadrer ce qui se passe?
Mme Anglade : Je suis
persuadée, là, que chaque personne qui siège sur la commission Laurent aujourd'hui
regarde ça puis aimerait énormément... puis là, je spécule, mais je me mets à
leur place, là, aimerait énormément déposer quelque chose le plus rapidement
possible. Je fais confiance à la commission dans la mesure où ils travaillent
extrêmement fort pour essayer de trouver une solution. Mais je ne peux pas lire
ça puis me dire que… Écoutez, je lisais ça, ce matin, c'est… Honnêtement, les
mots me manquent, quand je lis ça, je me dis : Ça n'a pas de sens. Ça n'a
pas de sens de se retrouver dans cette situation-là. Mais on s'est tous dit ça
à l'Assemblée nationale, il n'y a pas si longtemps, avec ce qui s'est passé à
Granby : Ça n'a pas de sens.
Alors, j'aimerais ça que la commission
dépose son rapport le plus rapidement possible puis que des actions concrètes
puissent être prises pour que ça n'existe pas. Puis la crainte, évidemment, que
j'ai, c'est de savoir qu'il y a peut-être d'autres cas, là, qui existent
aujourd'hui. Il y en a sûrement d'autres. Puis dans le contexte actuel de
pandémie, où on a moins de visibilité sur ce qui se passe, c'est extrêmement
préoccupant. C'est extrêmement préoccupant.
M. Pilon-Larose (Hugo) : ...cheffe
de l'opposition officielle, là, à part, justement, être outrée par qu'est-ce
que vous avez vu, qu'est-ce que vous pouvez demander aujourd'hui au gouvernement
de faire dans l'éventualité où il pourrait y avoir effectivement d'autres cas
qu'on ne connaît pas?
Mme Anglade : Plus de moyens,
évidemment, dans toute la question de la DPJ, plus de moyens pour... plus de
personnes, plus de ressources. Santé mentale, santé mentale, santé mentale
aussi, parce que cet enjeu-là est relié à des... souvent, souvent, on a des
liens avec la santé mentale. Et c'est pour ça que, et je reviens à ça, on
devrait avoir des investissements massifs aujourd'hui en santé mentale. Il y a
deux mois, on est sortis avec une proposition là-dessus pour dire à quel point
cet élément-là, il était incontournable. On a un iceberg en avant de nous en
matière de santé mentale. C'est ça qu'on a en avant de nous, là, c'est un
iceberg, en santé mentale. Et on essaie de mettre des mesures à droite et à
gauche pour essayer de régler le problème, mais fondamentalement ça prend des
investissements massifs pour en faire une priorité nationale. Ça ne va pas tout
régler, mais ça va au moins nous permettre d'accompagner l'ensemble des
Québécois de manière plus soutenue.
M. Carabin (François) : Mme
Anglade, vous demandez une commission d'enquête pour se pencher... ou une
enquête publique, c'est-à-dire, pour se pencher sur le cas du casino. Est-ce
que c'est aussi l'avenue à emprunter pour se pencher sur les abus sexuels dans
l'Église catholique au Québec?
Mme Anglade : Ah! est-ce que
c'est l'avenue à emprunter pour les églises... Vous me parlez d'un cas en
particulier?
M. Carabin (François) : Il y
a un avocat de Montréal, Me Arsenault, qui demande à Québec de lancer une
enquête.
Mme Anglade :
Bien, je vais vous dire, le principe qui devrait guider nos décisions, c'est le
principe de la transparence : Quelles sont les informations dont on a
besoin pour faire toute la lumière sur une situation? Moi, je pense que c'est
le principe qui doit nous guider. Est-ce que c'est ça qui va nous permettre
d'avoir plus d'information? Moi, je pense qu'à partir du moment où on n'a pas
tout ce qu'on veut, d'un point de vue information et transparence, tous les
moyens qui sont proposés peuvent être considérés.
Mme Senay (Cathy) : Good morning. Earlier today, Mrs. McCann said on Radio-Canada's
morning show… that's she's asking universities and CEGEPs to put their exams a
bit earlier so students can… quarantine seven days before any gatherings. Is
that another proof, for you that, I mean, this moral contract was thrown in the
air and…
Mme Anglade :
Improvised? Yes. So, this is a very good example that what was presented was
improvised, was not really detailed. They decided to do it last week, they were
not prepared to do that and they were missing a number of informations. And
specifically, when you talk about CEGEPs and universities, when I hear the
Minister standing up yesterday and say : Well, we are in discussion… I
mean, seriously? Seriously? Like, this conversation should have happened a
while back. And, in fact, conversations with universities and CEGEPs should be
happening on a regular basis, and what I hear right now is that this connection
is not very strong. The students, both from CEGEPs and universities, have a
number of issues that they want to bring forward, and there's not a whole lot
of action other than discussion. So this should have happened before announcing
the plan.
Mme Senay (Cathy) : And do you fear any backlash? One of the members of the Premier's
entourage wrote on Twitter yesterday that the first priority, like, the first
point of their moral contract is a reduction of cases. If not, you're not going
to have gatherings.
Mme Anglade : Well, so, if that is the case, what is the Government doing in order to reduce this? You can't go to Quebeckers and tell them : We have a
moral contract, we're going to give you four days, you have to make sure that
you're in quarantine before and after those four days, and then say : But
we have to reduce the numbers, and looking at the Quebeckers because it's their responsibility. No. It's the responsibility of
the Government to look at what
is it that they're going to do knowing that there's going to be an increase in
socialisation during Christmastime. So, what are the actions that they're going
to be taking?
M. Verville
(Jean-Vincent) : ...we all agreed that there's
Mafia in the casinos...
Mme Anglade : I don't hear you very well.
M. Verville
(Jean-Vincent) : ...
Mme Anglade : I just can't hear you well.
M. Verville
(Jean-Vincent) : ...these people are in charge
of the casino.
Mme Anglade : Well, they're responsible for this situation, there's no question about that. But, in my opinion, we need to
know the level of responsibility that they have, we need to know what they
knew, what information was
available, what decisions were made. And that's why I think a public inquiry is
going to answer all those questions. Earlier, I was asked in French whether,
like, we knew about this. Like, the fact that there is organized crime in a
casino is not really news to anybody, honestly. The fact that you have the...
well, the Government or Loto-Québec supporting those people, paying
for things, giving them access, VIP access without asking any questions, using
the money from Quebeckers, that
is something that needs to be investigated.
M. Verville
(Jean-Vincent) : Would you say it's a lack of
judgement on their part?
Mme Anglade : It's more than judgment, it's part of your responsibility, it is
part of your responsibility to make sure that those things don't happen. And
they have to answer those questions. And that is why I think a public inquiry
will give you that. And a public inquiry, by the way, doesn't have to last for
four years. it can be something that you can do very quickly, a few months,
answer all those questions and
find what is it that we need to change in a...
M. Verville
(Jean-Vincent) : Should they resign? While the
inquiry will go on, if there is an inquiry, are you asking them to resign?
Mme Anglade : I mean, should they be... When you say «they», is it the CEO or...
At this point, I think the Minister needs to... First of all, they need to
provide some kind of answers. We haven't heard anything, in terms of the
answers provided, following the article. I haven't heard anything. So they need
to answer the questions. The
Minister needs to know what he's going to do, and we need to make sure that there is full transparency.
M. Giroux (Stéphane) : Good morning, Mme Anglade. In about half an hour, there's the
Fédération autonome de l'enseignement that will demonstrate around the fountain,
2,000 empty chairs, to reflect the shortage of school teachers in Québec. Of course, we are in the middle of a
pandemic, so it complicates everything. But this a problem that's been going
long for quite a while, the shortage of school teachers. What is your answer to
their concern that there are simply not enough teachers...
Mme Anglade : Number of things that we've already suggested. As you said, it's
not something that is new. But to qualify more people that don't necessarily
have a background in teaching, but a background in science or a background in
history, and make sure that we expedite, like, all these people that can actually teach, we should really encourage
that. We should provide opportunities for these people to enter the system.
We should also focus on
providing support to those teachers. When I talk to teachers, what they tell
me, it's not so much «maternelles quatre ans» that we need to focus on. What we
need to focus on is having enough «orthopédagogues», «ergothérapeutes»,
whatever support they need within the classrooms. That's what they need, that's
the support that they need. So, I think the focus needs to be... the emphasis
needs to be on those people that can support the teachers and encourage the
profession, make sure that the profession is really important.
Like, a good example of
that : the whole question
about ventilation. Like, he had teachers involved in assessing quality of the
air because the Government is
not acting on this. I think there is a real responsibility for the Government
to be a lot more proactive in those schools and make sure that they're
supporting the teachers in this pandemic.
M. Authier (Philip)
: A lot of speculation this morning about the moral contract that the
Government is calling on Quebeckers to respect. What is the value of
that contract, at this moment, with the number of cases still rising and
Christmas approaching? Is it sort of fictitious, now?
Mme Anglade : A contract is only valid when you have two parties, two parties
contributing. So, we know what the contribution of the population
should be. What is the contribution of the Government
to make it reasonable, to make it acceptable to respect the moral contract, that's
the part that we haven't seen. So, in order for the contract to be valid, we need
to hear what the Government has
to support it.
M. Authier (Philip)
: And some other opposition leaders are saying the Government went too fast on Christmas. Do
you agree with that?
Mme Anglade : There's no question
that they went too fast in the sense that they were not prepared to answer the
questions, and they didn't have all the facts, and they didn't have all their
plan in place in order to execute. So, there's no question about that. They really decided to go ahead to announce something
in a very improvised way, as you can tell today. And that's why we're in the situation we're in today.
M. Authier (Philip)
: Are they trying to remain popular despite everything or…
Mme Anglade : So, you'll have to ask Mr. Legault why he decided to go ahead last
week with a plan that was not a plan, with a contract that was not a contract,
because he didn't have his act together in order to answer all those questions.
Le Modérateur
:
Merci.
Mme Anglade : Merci.
Le Modérateur
: Bonne
journée.
(Fin à 8 h 53)