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Point de presse de M. André Lamontagne, ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation

Version finale

Le jeudi 26 novembre 2020, 14 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Quatorze heures une minute)

M. Lamontagne : Bonjour. Bonjour à tous. Écoutez, grand, grand plaisir d'être ici. Vous savez, il y a des institutions qui font partie du paysage depuis tellement longtemps que parfois on les tient pour acquises et on en vient à oublier le rôle fondamental et stratégique qu'elles jouent pour une collectivité ou un secteur d'activité. À bien des égards, l'Institut de technologie agroalimentaire fait partie de cette catégorie.

L'histoire de cette institution a commencé en 1859, avec la création de l' École supérieure d'agriculture de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, et s'est poursuivie en 1892 avec la fondation de l' école de laiterie de la province de Québec de Saint-Hyacinthe. L'air de rien, depuis plus de 150 ans, l'ITA et ses deux campus procurent au secteur agroalimentaire année après année ses matières premières les plus précieuses, le savoir et l'expertise.

À l'heure actuelle, l'ITA, bien, c'est près de 300 employés qui se consacrent au développement des compétences de plus de 900 étudiants en formation initiale, sans compter la clientèle de la formation continue et des autres formations spécialisées. Un taux de placement moyen de 98 % pour l'ensemble des diplômés des sept programmes de D.E.C. Et puis c'est plus de 1 000 offres d'emploi reçues chaque année.

Par ses activités, l'ITA constitue certainement le vaisseau amiral de la formation agroalimentaire du niveau collégial au Québec, un vaisseau amiral qui fait cependant face à des vents contraires depuis des années. En effet, l'ITA est aux prises avec un cadre institutionnel mal adapté qui mine sa capacité à maintenir sa compétitivité et à accomplir sa mission et du même coup favorise son déclin. À moyen terme, le statu quo pourrait menacer sa pérennité.

Nous sommes en présence d'une école qui doit fonctionner avec les règles de jeu d'un ministère. Ce cadre agit comme un carcan qui est préjudiciable à plusieurs égards dans un établissement d'enseignement. Cette situation a maintes fois été étudiée par les gouvernements, au cours des 30 dernières années, sans pour autant que le problème ne soit réglé.

Le rapport de la Commission sur l'avenir de l'agriculture et de l'agroalimentaire québécois, aussi connu sous le vocable du rapport Pronovost, formulait une recommandation allant dans le sens d'une autonomie accrue de l'Institut de technologie agroalimentaire. La Politique bioalimentaire 2018-2025 fait, pour sa part, explicitement référence à une volonté d'affirmer le leadership de l'ITA en matière de formation bioalimentaire technique.

Notre gouvernement est aujourd'hui déterminé à agir, et c'est précisément pourquoi j'ai... cette raison que j'ai déposé ce matin, avec fierté, le projet de loi n° 77, visant à constituer l'Institut de technologie agroalimentaire du Québec.

L'ITAQ serait géré par un conseil d'administration et poursuivrait sa mission sur les campus de Lapocatière et de Saint-Hyacinthe. Notre objectif est de créer un organisme autre que budgétaire, soumis aux mêmes exigences que les autres organismes gouvernementaux institués au cours des dernières années et qui offre des formations dans un domaine spécifique, notamment l'Institut de tourisme et d'hôtellerie du Québec et le Conservatoire de musique et d'art dramatique du Québec.

La création d'un tel organisme passe obligatoirement par une loi. Cette démarche trouve sa source dans l'importance que notre gouvernement accorde à l'éducation. L'ITA roule depuis plusieurs décennies avec le frein à main en fonction. Il est plus que temps de desserrer ce frein et de libérer son potentiel.

Concrètement, bien, davantage d'autonomie et de flexibilité vont procurer à l'ITA plusieurs avantages. L'ITAQ serait géré comme une école et non comme un ministère. Son modèle de gestion et le recrutement de personnel seront mieux adaptés à sa mission. De plus, l'ITAQ aurait la possibilité de générer et d'accumuler des revenus autonomes et de bénéficier de donations privées. L'établissement serait aussi admissible à différents programmes gouvernementaux, dont les programmes qui viennent aider la recherche. Ça permettrait de valoriser toutes les installations de pointe dont elle dispose et, ultimement, ça va venir aider l'ITA à assumer pleinement son mandat national, notamment en permettant de faciliter les partenariats et la collaboration avec d'autres institutions d'enseignement en région partout au Québec.

Alors, les besoins changent, le contexte économique change, les technologies changent, le monde change, bien, les organisations doivent forcément s'adapter. La présente démarche vise un objectif qui est simple : permettre à l'ITA de pouvoir réaliser pleinement sa mission au bénéfice de ses étudiants, du secteur et de ses entreprises.

Je suis donc très fier du projet de loi que j'ai déposé ce matin et je suis convaincu que les membres des partis d'opposition partagent l'objectif que nous avons qui est de donner les meilleures conditions à l'ITA pour assurer son succès et celui de ses étudiants.

C'est un nouveau chapitre de l'histoire de l'ITA qu'on entame aujourd'hui, en vous rappelant que la première page s'est écrite en 1859. Alors, longue vie à l'ITAQ. Merci.

La Modératrice : Merci, M. le ministre. Alors, s'il y a des journalistes qui ont des questions, vous pouvez prendre la parole.

Mme Gamache (Valérie) : Comment assurer dans... Je comprends que dans les règles de gouvernance il y a certaines règles. Mais pouvez m'expliquer comment s'assurer qu'autant les gens de La Pocatière que les gens de Saint-Hyacinthe vont tirer avantage de ce nouveau modèle?

M. Lamontagne : Bien, dans un premier temps, les premiers qui vont tirer profit de ce modèle-là, c'est les étudiants. Qu'ils soient placés au campus de La Pocatière ou qu'ils soient au campus de Saint-Hyacinthe, c'est une maison d'enseignement qui a ces deux campus-là. Et puis la flexibilité où l'autonomie qu'on va lui conférer va lui permettre, dans un premier temps, d'avoir de nouvelles possibilités au niveau de l'embauche.

Puis la clé, si on veut, quand on parle de qualité d'enseignement, c'est l'arrimage des compétences des gens qui dispensent de l'enseignement avec les besoins puis avec la réalité de ces enseignements-là. Alors, aujourd'hui, l'ITA a un peu les mains attachées par la Loi sur la fonction publique, par toutes les... Les façons de recruter du personnel pour un ministère versus une maison d'enseignement sont complètement différentes. Alors, aujourd'hui, l'adoption d'un projet de loi comme ça va permettre d'avoir de nouvelles manières, si on veut, de pouvoir opérer puis avoir du personnel.

Alors, les premiers qui vont gagner de tout ça, là, c'est vraiment les étudiants, peu importe qu'ils soient à La Pocatière ou qu'ils soient à Saint-Hyacinthe.

Mme Gamache (Valérie) : Sur le modèle, par exemple, de l'ITHQ, il y a un conseil d'administration, je comprends que c'est un peu ça. Quelle sera la parité, par exemple... Est-ce qu'il y aura une parité de représentativité entre les deux campus sur ce conseil d'administration là pour prendre les décisions?

M. Lamontagne : Bien, en réalité, première des choses, le conseil d'administration va être formé de 15 personnes. Sur les 15 personnes, il y a 10, ça va être vraiment des administrateurs indépendants, et il y a cinq personnes qui vont venir : directeur des études, directeur général de l'ITAQ, après ça un représentant des professeurs puis un représentant des élèves par campus. Alors il va y avoir cinq personnes qui sont associées à l'organisation et puis il va y avoir 10 personnes nommées au conseil d'administration, là, qui vont être des administrateurs indépendants.

La Modératrice : Prochaine question.

M. Patelli (Yannick) : ...conseil d'administration se retrouver avec un seul campus au Québec?

M. Lamontagne : Avec... pardon?

M. Patelli (Yannick) : Un seul campus au Québec.

M. Lamontagne : Non, non. L'objectif, bien, non... puis aussi la vocation nationale. Tu sais, ça remonte à 1859, si on veut, là. L'Institut de technologie agroalimentaire a vraiment une vocation nationale, elle dispense, je veux dire, les sept programmes qui sont disponibles de formation collégiale. C'est la seule institution qui dispense les sept programmes de formation collégiale. Alors, elle a tout... tout est en place, puis les infrastructures aussi en termes d'hectares de terres, la ferme biologique, et tout ça, là.

Alors, l'idée en arrière de tout ça, c'est de renforcer l'ITA, puis ultimement, bien, ça va être de renforcer sa présence sur le territoire, ses campus. Puis aussi ça va permettre à l'ITA, si elle veut, de développer des modèles d'affaires qui vont permettre aussi de créer des alliances avec d'autres organisations, d'autres maisons d'enseignement aussi, toujours dans un objectif, c'est de promouvoir la formation du bioalimentaire puis d'avoir toujours les meilleures formations en fonction de l'ère dans laquelle on va être, là.

M. Patelli (Yannick) : Est-ce que le fait que ça ne soit plus sous le joug du ministère en tant que tel, est-ce que ça va permettre aux administrations d'avoir plus de latitude dans... pour engager du personnel d'enseignement, etc.?

M. Lamontagne : Tout à fait, tout à fait. Écoutez, au ministère, ils me donnaient l'exemple d'un directeur des études. Il y a un des deux campus, là, qui avait besoin d'un directeur d'études. Bien là, un directeur d'études, dans la fonction publique, là, je veux dire, il n'y en a pas vraiment beaucoup. Alors, il y a tout un appel, il y a une mise en candidature, puis ça prend des mois, un an, deux ans pour trouver, puis pendant ce temps-là on a des gens qui peuvent être des directeurs des études adjoints, dans d'autres institutions d'enseignement supérieur au Québec, qui voudraient venir travailler à l'ITA, venir remplir ces postes-là puis qui ne peuvent pas le faire. Bien là, maintenant, ça va être possible de le faire, on va être en mesure de...

Un besoin d'enseignement, quand on arrive à une situation, puis il y a un cours qui doit commencer, deux semaines avant, le professeur, un cas de force majeure, ne peut plus donner son cours, bien, il faut que l'institution d'enseignement puisse se revirer sur un dix cents, comme on dit, pour être capable de trouver la personne pour venir faire l'enseignement. Aujourd'hui, à l'ITA, ce n'est pas possible. Alors, c'est vraiment un... c'est comme un cadre de ministère pour une maison d'enseignement. Ce que ça va faire, c'est que ça va venir donner à l'ITA les mêmes outils ou la même flexibilité, au niveau de sa mission d'enseignement, qu'on retrouve dans toutes les maisons d'enseignement supérieur au Québec.

M. Patelli (Yannick) : ...parce que ça rappelle effectivement... en 2017, je pense que Pierre Paradis avait avancé un peu dans cet esprit-là de libérer un peu l'ITA du joug du ministère. Est-ce que vous avez déjà des échos des oppositions qui sont en faveur, un peu, de ce projet?

M. Lamontagne : Bien, honnêtement, là, moi, j'ai fait répertorier... quand je suis arrivé en poste puis j'ai décidé de m'attaquer à ce dossier-là, là, j'ai donné un mandat, au début 2019, pour me faire faire l'historique, un peu, là, de l'histoire de l'ITA, pas son histoire comme maison d'enseignement, mais cette idée-là, là, que ça prenait ces changements-là. Parce que l'ITA, son cadre était vraiment mal adapté. Puis on est remonté jusqu'en 1992. Alors, j'ai toute une documentation, là, pendant 27 ans, toutes les réflexions, les tentatives, et tout ça, qui ont été faites, ça fait que je peux vous assurer que... Puis que ce soit dans le rapport Pronovost, en 2008, que ce soit dans la politique bioalimentaire, tu sais, il y a comme un consensus dans le milieu depuis des années et des années que l'ITA doit avoir davantage d'autonomie puis être outillé davantage pour pouvoir opérer pleinement comme une maison d'enseignement, comme les autres maisons d'enseignement supérieur, là.

La Modératrice : Peut-être une dernière question. C'est tout? Donc...

Mme Gamache (Valérie) : En quoi, très, très concrètement, là, encore sur les infrastructures... puis là vous savez que je pense à La Pocatière, là, mais en quoi, dans les infrastructures, ça va faire en sorte que ce sera plus facile pour un des campus de dire : Ça, c'est ma priorité, ça, j'investis directement puis j'ai le pouvoir de le faire, je n'ai plus les mains liées, là? Qu'est-ce que ça enlève concrètement à...

M. Lamontagne : Bien, un, ce que ça fait, première des choses, là, il ne faut pas le voir en termes de campus, là, il faut le voir que c'est une organisation. L'organisation, c'est l'ITAQ, qui a deux campus. Une chose que ça va faire, c'est que ça va permettre à l'ITA aussi, naturellement, avec l'autorisation du Conseil du trésor, mais ça va permettre à l'ITA de contracter des emprunts, comme un cégep est autorisé à financer des nouvelles infrastructures. Aujourd'hui, c'est quelque chose qui n'est pas possible. Mais, en bout de ligne, le conseil d'administration, à la lueur des besoins de l'institution, va prendre les décisions appropriées, là, pour faire en sorte que les infrastructures qui sont en place sur un ou l'autre des campus, là, rencontrent les besoins, là, tu sais?

La Modératrice : Merci. Alors, c'est ce qui met fin à la période de questions et à la conférence de presse. Bonne journée.

M. Lamontagne : Merci beaucoup.

(Fin à 14 h 13)

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