(Onze heures trente-cinq minutes)
Le Modérateur
: Alors,
bonjour à tous. Bienvenue à cette conférence de presse pour faire le point sur
la situation au Québec quant à la COVID-19. Le premier ministre du Québec,
M. François Legault, est accompagné aujourd'hui de la ministre responsable
des Aînés et des Proches aidants, Mme Marguerite Blais, et du ministre de
l'Éducation et de l'Enseignement supérieur, M. Jean-François Roberge.
Alors, M. le premier ministre, à vous la
parole.
M. Legault : Bonjour,
tout le monde. Bien, je suis content aujourd'hui d'être accompagné de la
ministre des Aînés et du ministre de l'Éducation. Pour moi, c'est une journée
importante. On lance une opération qui est sans filet, une opération qui est
cruciale, qui est urgente. On n'est pas certains, il n'y a pas de garantie
nulle part qu'on va réussir, mais il faut, tous ensemble, qu'on réussisse. Et
puis je demande même votre aide, aux médias. Il faut trouver
10 000 personnes. Donc, 10 000 personnes qui vont accepter,
dans moins de deux semaines, de participer à une formation de
trois mois, donc, du 15 juin au le problème dans nos CHSLD. Je pense
que tous les Québécois vont être d'accord avec moi, on ne veut plus jamais
revivre ce qu'on a vécu dans les CHSLD.
Puis évidemment, aussi, il faut se
préparer à une possible deuxième vague, donc il y a une urgence d'agir, et puis
j'en profite tout de suite pour remercier la ministre et le ministre pour le
travail qui a été fait au cours des dernières semaines. Je ne pense pas que ça
ne se soit jamais vu, de développer un nouveau cours puis de le mettre en place
aussi rapidement, mais c'était nécessaire.
Donc, je lance aujourd'hui un appel, en
particulier aux plus jeunes, par opposition aux aînés. Vous savez, on l'oublie
parfois, mais quand on est aîné, on a d'abord été jeune. Nos aînés ont
contribué à la société, ont contribué à bâtir le Québec, alors aujourd'hui, nos
aînés, les plus vulnérables, ont besoin des plus jeunes... qu'eux et elles ont
besoin des jeunes, ont besoin de leur force, de leur énergie, de, finalement,
leur humanité aussi. Donc, on a besoin de gens qui ont le goût de venir faire
la différence.
Donc, je dis à tous les jeunes et,
mettons, moins jeunes, mais quand même pas en CHSLD comme résidents, de venir
s'inscrire. Donc, je le dis à tout le monde, les Québécois, on a besoin de
10 000 personnes. Inscrivez-vous, l'adresse est ici. Je vous la donne
tout de suite, quitte à la répéter trois fois :
quebec.ca/devenirprepose. J'espère que, dans les prochaines minutes, les
prochaines heures, il y aura beaucoup d'inscriptions, puis c'est, je le répète,
pour le 15 juin.
Ce sont des conditions de travail qui sont
avantageuses. On parle de 760 $ par semaine pendant la formation, donc,
pendant les trois mois de formation du 15 juin au 15 septembre.
Jean-François va vous expliquer tantôt qu'il y aura une partie théorique, une
partie qui sera en CHSLD, donc, une partie plus pratique. Puis pour ceux qui
réussissent le cours, à partir du 15 septembre, bien, ils vont avoir un
emploi à temps plein, 49 000 $ par année, avec tous les avantages
sociaux. Donc, c'est quand même intéressant.
Mais évidemment, puis je veux le dire
quand même, là, les enseignants vont s'assurer de ça, on ne veut pas des gens
qui sont juste là pour le salaire. Évidemment, le salaire, c'est important.
Quand on parle de valoriser un emploi, ce n'est pas à négliger, le salaire.
Mais c'est un travail qui n'est pas facile, d'aller, 36 heures par
semaine, s'occuper de nos aînés, les soigner, les nourrir, les laver. Donc,
prendre soin de nos aînés, ce n'est pas facile. Mais en même temps je veux
quand même être positif. Il y a quand même quelque chose de valorisant d'aller
tenir la main d'un aîné, d'aller parler avec les aînés.
Donc, pour faire ce métier-là, il faut
aimer les aînés. Ça, c'est important de se le dire. Puis évidemment, en
ajoutant 10 000 personnes dans les CHSLD, ça va permettre à tout le
monde, autant les nouveaux que les anciens, d'avoir plus de temps de
disponible, justement, pour prendre soin, pour parler, pour construire une
relation avec nos aînés.
Ce qu'on vit actuellement, bon, puis on en
a parlé souvent, c'est comme un peu gênant. C'est un problème qui existe depuis
plusieurs années. Plusieurs gouvernements sont responsables, incluant mon
gouvernement. Moi, je prends ma part de responsabilité. Puis aujourd'hui c'est
moi qui est le premier ministre. C'est moi qui a, une fois pour toutes, à
trouver des solutions pour qu'on s'occupe bien, qu'on prenne bien soin de nos
aînés les plus vulnérables.
Vous savez, c'est quand même de quelque
chose de pas facile que vivent les aînés en CHSLD. Les aînés qui arrivent en
CHSLD savent qu'ils vont probablement finir leur vie en CHSLD. Donc, c'est leur
nouvelle maison. Donc, c'est tellement important de les traiter avec dignité,
humanité. Ce n'est pas ça qu'on a vu dans les 10, 20 dernières années. Et
mon souhait, c'est que, quand on parlera de 2020 dans 25 ans, dans
50 ans, d'abord, qu'on se rappellera que, malheureusement, on a perdu des
milliers d'aînés de la COVID en partie parce qu'il nous manquait de personnel.
Mais j'espère aussi que, dans 25 ans, dans donné le personnel nécessaire
dans nos CHSLD pour prendre bien soin, enfin, de nos aînés les plus
vulnérables.
Et puis vous savez, quand on est en
politique, quand on se retrouve premier ministre, on se fixe toutes sortes
d'objectifs. Je me dis que, si, à la fin de mon mandat, j'avais juste réglé la
situation dans les CHSLD, bien, je serais content déjà puis j'aurais fait beaucoup
si on était capable de dire, bien : Enfin, on traite avec dignité puis on
donne tous les soins nécessaires à nos aînés dans nos CHSLD. Juste faire ça,
là, pour moi, ça serait un grand accomplissement. Puis je vais m'en assurer.
Je vais vous le dire, là, je pousse des
fois un petit peu beaucoup, beaucoup, beaucoup, trouver des enseignants, par
exemple, qui vont accepter de travailler tout l'été, trouver des gens qui vont
venir travailler, s'assurer que ça soit bien arrimé avec le ministère de la
Santé, ce n'est pas simple. Et puis je m'attends, dans les prochains jours,
même peut-être les prochaines heures, à avoir certaines critiques. Il y a des
gens, peut-être même des syndicats, qui vont trouver que les salaires qu'on
offre dans les CHSLD sont peut-être trop élevés ou viennent rompre un équilibre
avec les salaires qui sont offerts ailleurs, ailleurs dans le réseau de la
santé ou ailleurs dans d'autres réseaux.
Mais moi, je me dis, là, moi, je suis à
l'aise que quelqu'un me critique parce qu'on paie trop bien nos gens en CHSLD
pour s'occuper de nos aînés les plus vulnérables, je suis prêt à prendre cette
critique-là. Puis je pense que, oui, on aurait pu avoir des semaines, des mois
encore de discussions avec les syndicats, mais je pense que c'est le temps
d'agir, aujourd'hui, c'est le temps d'agir, de régler ce problème gênant pour
toute notre société. Donc, j'en appelle à la bonne volonté de tout le monde. Ça
a été fait rapidement, mais c'est nécessaire puis c'est le temps d'agir.
Donc, encore une fois, je termine en
remerciant la ministre des Aînés, en remerciant le ministre de l'Éducation, en
rappelant le compte, allez-y rapidement, s'il vous plaît :
quebec.ca/devenirprepose. Donc, je compte sur votre engagement. J'ai besoin de
vous autres. J'ai besoin de 10 000 personnes de bonne volonté pour
aller s'occuper d'une tâche noble, s'occuper de nos aînés les plus vulnérables
dans notre société. Donc, engagez-vous, inscrivez-vous. Sur ce, je passe...
Non, un petit mot en anglais, pardon.
Good morning. Today,
we're launching an operation to recruit 10,000 people to be trained as
orderlies and have a permanent job next September. Our goal is to mobilise
10,000 people to take care of our most vulnerable. This operation is
crucial to prepare ourselves for a possible second wave. So I'm asking all
Quebeckers from the bottom of my heart : If you're ready to mobilize your
strength, your energy, your humanity, if you want to make a real difference in
the lives or our elderly, please join us. We need you. You will have very
advantageous conditions. You'll get paid $760 per week
for the training. And, after that, you'll have a permanent full-time job with
benefits, and we're talking about a yearly salary of $49,000. We're acting in
an emergency to protect our most vulnerable and to prepare for a second wave of
contagion. So we need to build for the future. We need to treat our elderly
with dignity, respect, humanity, so we need your goodwill. I'm counting on you
all. Thank you.
Maintenant, je passe la parole au ministre
de l'Éducation, Jean-François Roberge.
M. Roberge : Merci
beaucoup, M. le premier ministre. Je suis très content aujourd'hui de dire que
le ministère de l'Éducation, le réseau de l'éducation fait sa part encore une
fois pour nous aider, tout le monde ensemble, à passer à travers la crise.
Donc, aujourd'hui, on propose un nouveau programme accéléré qui s'appelle
Soutien aux soins d'assistance en établissement de santé. Donc, clairement, c'est
une attestation d'études professionnelles qui mène au poste de préposé en
CHSLD. Donc, on invite évidemment toutes les personnes qui veulent faire une
différence dans la vie de nos aînés, en travaillant dans des conditions qui
peuvent être parfois difficiles, mais qui sont aussi très stimulantes, des
milieux de travail, évidemment, qui sont humains, à s'inscrire dès aujourd'hui.
Les inscriptions sont ouvertes, comme l'a dit le premier ministre :
quebec.ca/devenirprepose.
La formation va être dispensée à la
grandeur du Québec, donc dans toutes les régions du Québec. Il y a 52 centres
de services scolaires, du côté francophone comme anglophone, qui vont pouvoir
offrir cette nouvelle formation, cette nouvelle attestation d'études
professionnelles. La nouvelle formation compte 375 heures d'apprentissage,
durera trois mois à temps complet, donc commence le 15 juin pour se
terminer autour du 15 septembre.
C'est une formule hybride qui prévoit au
départ à peu près 120 heures directement en apprentissage initial en
centre de formation. Après quoi, pour le reste de la formation, bien, il y aura
une alternance formation et apprentissage en milieu de travail, apprentissage
directement en centre avec un parrainage avec quelqu'un d'expérience qui va
être capable de continuer les apprentissages, mais toujours, évidemment, sous
supervision d'enseignants. Parce qu'on parle d'apprentissage en milieu de
travail et d'apprentissage, de cours théoriques en alternance, après une
formation de base. C'est important. Avant d'envoyer des gens sur le terrain
prodiguer des soins, on veut être certain de leur donner une formation de base
pour être certain qu'ils soient bien habilités à donner des bons soins dès le
jour un, sous supervision à la fois des professeurs et des gens qui sont des
gens d'expérience.
Les trois principales compétences de ce
programme-là, c'est : prévenir les infections et la contamination,
développer une approche relationnelle apportant du soutien et du réconfort et
fournir des soins d'assistance aux personnes. Donc, cette nouvelle attestation
d'études professionnelles va mener à des postes, qui seront éventuellement des
postes permanents, de préposé en CHSLD, des postes qui vont permettre aux gens
de vivre une belle carrière et de pouvoir s'épanouir sur le plan personnel tout
en gagnant bien sa vie.
C'est tout un défi qu'on a relevé, puis je
veux vraiment remercier le premier ministre d'avoir mis la barre aussi haute
parce qu'en plaçant la barre aussi haute ça nous a tous motivés, autant dans le
réseau de l'éducation que dans le réseau de la santé. On a travaillé très fort,
les ministres et les cabinets ensemble, mais aussi, il ne faut pas se le
cacher, les sous-ministres, les gens au ministère. Il y a eu beaucoup d'appels
aussi qui ont été faits directement dans des centres de formation, des gens de
terrain, pour valider que ce qu'on faisait était applicable, était faisable.
C'est tout un défi de se préparer à
accueillir 10 000 élèves dès le 15 juin, mais c'est un défi
qu'on est capables de relever. Donc, inscrivez-vous. On n'en veut pas
5 000, on n'en veut pas 8 000, on aura de la place pour 10 000 élèves,
10 000 élèves qui vont s'engager dans un bon parcours de formation,
10 000 élèves qu'on souhaite diplômer en trois mois pour ensuite
avoir marqué, je vous dirais, avoir marqué l'histoire avec cette formation
courte puis, comme a dit le premier ministre, avoir dit qu'en 2020 on aura fait
un changement, un changement qui sera durable pour la suite des choses. Voilà.
M. Legault
:
Maintenant, la ministre des Aînés, Marguerite Blais.
Mme Blais (Prévost) : M.
le premier ministre, mon collègue ministre de l'Éducation et de l'Enseignement
supérieur, mesdames messieurs des médias, mesdames messieurs à la maison, mes
premiers mots seront pour remercier les préposés aux bénéficiaires que j'ai
rencontrés au cours des derniers mois, depuis que je suis en poste, où j'ai
fait 103 visites dans les CHSLD.
J'ai parlé à plusieurs préposés aux
bénéficiaires. Ce sont vraiment, les préposés, les figures de proue, les
personnes qui sont en contact avec les êtres humains, avec les aînés, avec les
plus vulnérables. Et souvent les préposés me parlaient qu'ils avaient besoin de
temps, ils avaient envie de prendre le temps pour faire marcher leurs personnes
âgées, pour les faire manger, pour les dorloter, et je me suis énormément
attachée aux préposés aux bénéficiaires.
Et quand le premier ministre nous dit :
Bien, je les pousse un peu fort, parlant de nous, non, vous ne poussez pas trop
fort, M. le premier ministre, parce que c'est la première fois que je rencontre
réellement un premier ministre qui a à coeur les personnes vulnérables et les
aînés dans la société. On en parle des aînés, mais investir des sommes
d'argent, faire des tours de roue pour être en mesure de pallier à des manques
de personnel, mais moi, c'est la première fois. Un premier ministre qui dit
qu'on va rénover, pour 2,6 millions de dollars, des CHSLD puis construire
un nouveau modèle de maison des aînés, je n'ai jamais vu ça. Dire qu'on va
prendre soin des aînés, des personnes vulnérables puis qu'on sera fiers de ça,
si c'est la seule chose que je fais dans ma carrière de premier ministre, je
serai fière, bien, laissez-moi vous dire que moi, je suis fière d'être
responsable des CHLSD.
Et aujourd'hui, je demande à toutes les
personnes qui vont se découvrir une mission, si vous aimez l'être humain, si
vous avez en contact de vous occuper d'une personne âgée, on a besoin de vous.
Je vais le répéter, là, c'est 760 $ par semaine, c'est 12 heures le
cours. Vous allez avoir un poste permanent et vous pouvez vous inscrire dès
maintenant. Je pense que, comme société, au Québec, on est prêts actuellement à
s'investir. Et le premier ministre le disait, on veut faire en sorte que nous
soyons prêts, s'il y a une deuxième vague. S'il y a une deuxième vague de la
COVID-19 ou pour toutes sortes d'autres éclosions, toutes sortes d'autres
infections, on veut véritablement prendre soin des aînés.
Donc, quebec.ca/devenirprepose. Et je
tiens à vous dire, mesdames messieurs les journalistes, si jamais le site est
engorgé, là, s'il y a trop d'achalandage, moi, ça va me faire plaisir. Ça ne
sera pas un problème. On va le régler. Mais on veut vraiment avoir
10 000 personnes, et je pense qu'au Québec, avec la pandémie, on a vu
une solidarité s'installer, et je pense que ça va se faire.
Alors, je remercie le premier ministre
pour sa confiance. Je remercie mon collègue, et, tout comme Jean-François
Roberge, j'aimerais aussi remercier les sous-ministres, les gens du réseau de
la santé qui ont travaillé en étroite collaboration, à la fois avec le Trésor,
mais aussi avec le ministère de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur.
Le Modérateur
: Très
bien. Alors, merci à vous trois. Pour la période des questions des
journalistes, on va débuter aujourd'hui avec Patrice Bergeron, de LaPresse
canadienne.
M. Bergeron (Patrice) :
Bonjour à vous trois. M. le premier ministre, vous l'avez dit tout à l'heure,
les salaires sont intéressants, mais vous ne voulez pas que les gens soient là
juste pour l'argent. Mais comment on fait pour s'assurer que ces étudiants-là
qui se sont inscrits ne sont pas là, justement, pour juste l'argent?
M. Legault : Bien, c'est
une bonne question, effectivement, puis on en a beaucoup discuté. C'est pour ça
que les enseignants vont avoir quand même un rôle important d'évaluer les
habiletés, la compassion, les qualités humaines des personnes qui vont être
formées. Évidemment, aussi, les personnes qui vont superviser la partie stage,
si je peux appeler ça comme ça, en CHSLD, vont avoir leur mot à dire. Donc, ça
fera partie, évidemment, là, de l'évaluation qui sera faite par les
enseignants.
Mme Blais (Prévost) : Si
je peux ajouter quelque chose, en faisant des visites, j'ai rencontré des aides
de service qui étaient formés sur place, dans les établissements, et souvent le
commentaire qui revenait, c'est qu'on sait immédiatement, quand on est plongé
dans un établissement, si on est fait pour faire cette profession-là, si on est
fait pour s'occuper des personnes âgées. Alors, comme il y aura une combinaison
de la théorie et de la pratique, bien, je crois que la personne va le savoir
immédiatement, si elle veut véritablement... si elle a la mission, si elle a le
coeur pour s'occuper des plus vulnérables.
M. Roberge : Ma collègue
l'a bien dit, justement, le fait qu'il ne s'agit pas d'une formation théorique
de trois mois, seulement en salle de classe, mais que rapidement, après trois
semaines, on s'en va sur le milieu, on intervient, on voit ce que c'est que la
vraie vie, je pense que, rapidement, les gens vont voir s'ils sont faits pour
ça. On le souhaite, que ça fonctionne pour 100 % des cas, mais, en même
temps, on ne veut pas non plus des gens malheureux, des gens qui ne trouvent
pas leur compte, parce que c'est quelque chose comme ça, plus on donne, plus on
reçoit, mais encore faut-il aimer ce qu'on fait. Et je pense que rapidement la
formation va être faite pour que les gens sachent s'ils sont là pour les bonnes
raisons.
M. Bergeron (Patrice) :
Par ailleurs, M. le premier ministre, il y a des critiques qui s'élèvent,
notamment, de la Dre Joanne Liu, et puis, même ce matin, le chef du Parti
québécois, M. Bérubé, y a fait écho également, sur la proximité du
directeur national de la Santé publique et du gouvernement. Notamment, sur la
question des masques, elle dit, donc, que les raisons qui ont été invoquées
étaient farfelues, Mme Liu, elle a dit ça.
Est-ce que le directeur de la Santé
publique n'a plus la distance et l'indépendance nécessaires pour exercer son
rôle correctement par rapport au gouvernement?
M. Legault : Non. Moi, je
pense que le Dr Arruda a agi avec toute l'indépendance que ce poste-là
nécessite. On a eu des bonnes discussions durant les trois derniers mois,
à peu près à tous les jours. Et bon, moi, j'ai suivi les indications du
Dr Arruda, mais le Dr Arruda donnait ses consignes, là, de lui-même,
là, ce n'est pas nous qui avons imposé quoi que ce soit au Dr Arruda.
Le Modérateur
:
Maintenant, au tour d'Alain Laforest, TVA Nouvelles.
M. Laforest (Alain) : M.
le premier ministre, vous parliez de critiques, tout à l'heure, là, une des
critiques vient de ceux qui gagnent le salaire minimum. Ce qu'on craint c'est
un déplacement des employés, que des petites entreprises qui ne seront pas
capables de donner 26 $ l'heure voient leurs travailleurs se diriger vers
les CHSLD. Est-ce qu'il y a des mesures pour contrer ça, et est-ce que vous
craignez, justement, un exode des bas salariés vers les CHSLD?
M. Legault : Bon, on va
distinguer deux types d'employés. D'abord, les employés dans les CHSLD, RPA et
RI privées, effectivement, on travaille d'ailleurs... bon, vous le savez, il y
a déjà des contributions qui sont faites pour aider les employeurs à mieux
payer leurs employés. Je l'ai déjà dit, qu'il faudra revoir le niveau de
salaire des employés dans les résidences privées.
Maintenant, pour ce qui est des autres
emplois dans notre société, bon, d'abord, il y a un taux de chômage qui est
élevé, hein, on n'aurait pas dit ça il y a quatre ans, mais actuellement,
le taux de chômage risque d'être élevé. Il y a des secteurs qui sont très
affectés puis qui vont continuer d'être affectés pendant des mois, des années.
Donc, il y a une disponibilité de personnel. Et, bien, moi, je pense qu'on a le
droit de se dire : Au Québec, c'est une priorité, les CHSLD, puis on veut
avoir, entre guillemets, les meilleurs, les gens qui sont capables,
humainement, de s'occuper de nos aînés, mais aussi, qui sont bien payés.
Donc, moi, j'ai... comme je le disais
tantôt, là, s'il y a des gens qui critiquent le fait que les salaires qu'on
paie dans les CHSLD sont trop élevés, je suis prêt à prendre cette critique-là.
Ça fait tellement d'années qu'on en parle, de nos CHSLD qui manquent de personnel,
à moment donné, il faut agir.
Le Modérateur
: En
sous-question.
M. Laforest (Alain) :
Bon, votre projet est très ambitieux, là. Vous dites que d'ici deux semaines,
il faut que vous remplissiez le Centre Vidéotron presque à pleine capacité.
C'est quoi le plan b?
M. Legault : Bien, écoutez,
moi, d'abord, là, j'ai confiance qu'on va y arriver. Il faut comprendre
qu'actuellement on a à peu près 10 000 employés non formés qui ont
été recrutés via Je contribue. Bon, ce n'est pas idéal, il y a beaucoup de...
mais, en même temps, là, puis je veux faire attention à ce que je dis, là, ils
ont fait un travail extraordinaire, puis on ne les remerciera jamais assez
d'être venus nous donner un coup de main. Et j'espère qu'un certain nombre,
parmi ce 10 000, vont s'inscrire dans les cours aussi pour les trois mois.
Donc, évidemment, là, il y a ces
10 000 personnes là qui sont là, mais on a besoin de plus de gens
formés. Puis malheureusement, ce qu'on a constaté depuis un an et demi, c'est
qu'on a augmenté les budgets des CHSLD, on a affiché des postes, mais aux
anciens salaires, on n'arrivait pas à combler ces postes-là. Donc, j'espère
qu'avec des salaires beaucoup plus élevés, on va être capables d'y arriver.
Puis il y a aussi toute la question... Marguerite en parlait tantôt, ce n'était
pas nécessairement, là, agréable de voir ce qui se passait dans les CHSLD,
parce que c'est un peu comme l'oeuf puis la poule, parce qu'il manque
d'employés, ce n'est pas intéressant d'ajouter des employés, parce qu'ils n'ont
pas le temps de prendre le temps avec les aînés. Donc, en en ajoutant
10 000, on rend la tâche aussi plus agréable à tout le monde.
On va avoir aussi des maisons des aînés
qui vont être neuves, plus grandes, plus belles, donc un environnement, aussi,
physique qui est plus agréable. Donc, mon objectif, là, c'est vraiment que ça
soit agréable de travailler dans les CHSLD.
Le Modérateur
:
Prochaine question, Hugo Lavallée, Radio-Canada.
M. Lavallée (Hugo) :
Oui, bonjour. Donc, vous le mentionniez, il s'agit d'une formation payée. Ce
n'est pas donné à tout le monde de pouvoir être payé pour être formé.
Est-ce que les gens qui vont s'engager
dans ce parcours-là vont devoir prendre un engagement à l'effet d'offrir un
certain nombre de mois, par exemple, de services à l'État par la suite? Est-ce
qu'il s'agit comme d'un contrat? On vous paie pour être formé, puis, par la
suite, vous devez rester. Premièrement.
Et deuxièmement, vous mentionniez que ça
va être offert partout au Québec. Or, les besoins sont beaucoup à Montréal, on
l'a vu. Est-ce qu'on va s'assurer qu'il y ait un arrimage entre ceux qui
s'inscrivent puis là où sont les besoins en priorité?
M. Legault : Bon, la
première question, c'était quoi encore? Excusez.
M. Lavallée (Hugo) :
Est-ce qu'on doit s'engager à rester un certain nombre de mois à l'emploi?
M. Legault : Oui. Bon, ce
qu'on... Non, il n'y a pas d'engagement de ce type-là, sauf que c'est important
de le préciser, là, puis c'est important pour ceux qui s'inscrivent, on parle
d'emploi à temps plein, donc 36,2 heures par semaine. Donc, ce sont des
empois à temps plein. Donc, les gens, là, qui disent : Moi, je suis
intéressé, mais je veux travailler une journée ou deux par semaine, ils ne sont
pas éligibles, là. On leur demande de travailler à temps plein. Mais effectivement
il y a un certain risque qu'on forme des gens, que les gens, pour toutes sortes
de raisons, décident de s'en aller après quelques mois. C'est possible.
Maintenant, concernant Montréal, régions,
bien, c'est ça, on a établi les besoins selon les régions. Donc on a réparti
les 10 000 postes entre les régions. On va attendre de voir les
applications pour voir. La situation parfaite, ça serait que les applications
arrivent dans les normes pour chacune des régions. Mais ce n'est pas impossible
qu'éventuellement, soit pour la formation soit pour le travail par la suite,
que des gens soient peut-être obligés de déménager de région, par exemple, en
venant à Montréal. Ce n'est pas impossible. Mais on va regarder, là,
évidemment, les applications qu'on va avoir dans les prochains jours. Veux-tu…
M. Roberge : Je peux
compléter en disant qu'évidemment il y a beaucoup de besoins dans le Grand
Montréal puis qu'il y a beaucoup d'offres de formation dans le Grand Montréal
aussi. C'est certain qu'on a plus de centres de formation avec des capacités
plus grandes que dans les régions éloignées. Donc, il y a une certaine
corrélation entre l'offre de formation et aussi les besoins dans les centres.
Le Modérateur
:
Rapidement, en sous-question... Oui.
Mme Blais (Prévost) :
J'ajouterais peut-être un détail, c'est que le Québec est l'une des sociétés
les plus vieillissantes, alors c'est normal que, dans certaines régions, aussi,
il manque de personnel. Je parle, par exemple, de la Mauricie, qui est une
région très, très vieillissante. Je parle de la Capitale-Nationale, où, il n'y
a pas si longtemps, le taux de chômage était le plus bas à travers le Québec,
donc il manquait de personnel aussi. Donc, il faut regarder le fait que le
Québec vieillit. Puis, de toute façon, ça va nous prendre des préposés aux
bénéficiaires compte tenu du fait que la population est constamment en
vieillissement.
Le Modérateur
:
Rapidement.
M. Lavallée (Hugo) :
J'aimerais revenir maintenant sur la déclaration que vous avez eue hier
concernant le profilage, là, au sein des services de police. Vous avez
mentionné que ça va faire partie de la réflexion du ministère de la Sécurité
publique, le fameux livre vert. Or, quand on lit le livre vert, donc, qui a été
déposé en décembre, il y a un seul paragraphe, là, où on traite de profilage,
dans la section «Intervention dans un contexte socioculturel diversifié».
Alors, concrètement, à quoi est-ce qu'on peut s'attendre de la part de cet
exercice-là? Est-ce que vous demandez aux gens qui ont été nommés, aux comités,
aux experts de vous faire des recommandations spécifiques là-dessus au-delà de
ce qu'il y avait déjà, là, dans le document?
M. Legault : Absolument.
Moi, je pense qu'il ne faut pas se mettre la tête dans le sable, là, il y en a,
chez une minorité de policiers, du profilage racial. On ne veut plus en avoir.
Donc, on veut s'assurer que tous les corps policiers prennent les mesures
nécessaires pour qu'il n'y en ait plus au Québec. Mais je répète ce que je
disais hier, on n'est pas dans la même situation qu'aux États-Unis, là. On n'a
pas eu la même histoire non plus que les États-Unis. Donc, oui, il y a du
travail à faire, entre autres chez les policiers, puis moi, je veux que ça soit
tolérance zéro.
Le Modérateur
:
Prochaine question, Fanny Lévesque, LaPresse.
Mme Lévesque (Fanny) :
Bonjour. D'abord, je voudrais avoir une clarification et je vais poser ma
question en même temps.
Mais donc vous avez mentionné qu'on
pourrait peut-être obligés de déménager. J'aimerais que vous approfondissiez un
petit peu là-dessus. Puis ma question, c'est à savoir : Est-ce que les
demandeurs d'asile vont pouvoir à cette formation-là?
M. Legault : Oui, bon,
pour ce qui est des demandeurs d'asile, non. Ça prend un statut de citoyen pour
s'inscrire. Maintenant, par contre, on a dit que les demandeurs d'asile, là, qui
sont qualifiés puis qui ont travaillé dans nos CHSLD, cas par cas, on va
regarder pour les accepter comme immigrants.
Maintenant, bon, vous allez voir, dans les
prochains jours, que le nombre de préposés qu'on cherche, le nombre d'étudiants
qu'on cherche par région, il va y avoir des chiffres clairs. La situation
idéale, c'est qu'on reçoive des applications exactement aux bons endroits.
Mais, à un moment donné, s'il y a une région qui manque d'applications, par
exemple, Montréal, puis qu'il y en a d'autres qui en ont trop, on pourrait dire
à certaines personnes : Seriez-vous intéressés à venir suivre la formation
ou à travailler dans une autre région? Puis comme disait Jean-François, bien,
il y a aussi des régions qui sont limitrophes, là. Si on prend tout le 450,
bien, les gens peuvent venir aussi travailler à Montréal.
Le Modérateur
: En
sous-question.
Mme Lévesque (Fanny) :
Parfait. M. Roberge, vous parlez que l'attestation va donner accès à un
poste de préposé en CHSLD. Ce n'est pas le même titre que préposé aux
bénéficiaires. Est-ce qu'il y a une différence là-dessus et est-ce qu'on va
inciter les finissants, là, de cette cohorte-là à faire le D.E.P.? Les
documents parlaient d'une qualification provisoire de deux ans. Est-ce que vous
pouvez nous expliquer ça?
M. Roberge : Il ne s'agit
pas d'une qualification provisoire de deux ans. Les gens qui vont terminer la
formation de l'attestation d'études professionnelles recevront cette
attestation qui va leur permettre de décrocher un poste de préposé en CHSLD.
Rien n'empêche les gens par la suite de vouloir aller plus loin, de suivre
d'autres formations, notamment le diplôme d'études professionnelles, mais ce n'est
pas obligatoire. La personne qui complète sa formation de trois mois, qui la
réussit, là, il n'y a pas de nivellement par le bas, il n'y a pas de diplôme
donné à rabais. Les gens qui réussissent cette formation-là peuvent obtenir ce
corps d'emploi, cet emploi de préposé en CHSLD. S'ils veulent ensuite aller en
centre hospitalier ou en soins à domicile, bien là, ils devront aller chercher
une autre formation. Ici, c'est une formation spécifique CHSLD, c'est important
de le mentionner.
Le Modérateur
: Patrick
Bellerose, Journal de Québec, Journal de Montréal.
M. Bellerose (Patrick) :
Bien, juste en suivi à votre réponse, M. Roberge, quel est l'avantage
d'aller suivre un D.E.P. par la suite, si on a un salaire qui va être
équivalent, soit 26 $ ou moindre si on travaille en hôpital ou en soins à
domicile?
M. Roberge : Le diplôme de
formation professionnelle, là, le D.E.P., c'est un diplôme qui ouvre davantage
de portes. CHSLD, c'est un milieu qui est spécifique, puis l'attestation qu'on
met aujourd'hui, c'est 10 000 postes CHSLD. Le diplôme de D.E.P.
demeure. Il est plus long, mais il permet de travailler dans divers milieux.
Donc, il est plus exigeant en termes de temps, puis il ouvre davantage de
portes. Moi, je pense que c'est une offre qui est complémentaire.
M. Bellerose (Patrick) :
Meilleur salaire associé à ça...
M. Roberge : Ce n'est pas
une question de salaire.
M. Bellerose (Patrick) :
M. Legault, pouvez-vous détailler le 26 $ dont vous parlez? Parce que
c'est quand même assez important de savoir quel est le taux horaire de base et
les primes. Pour l'instant, il y a beaucoup de primes qui sont des primes
COVID, des primes temporaires. Donc, comment vous voyez ça, quel est le salaire
de base et les primes qui seront associées?
M. Legault : Bon,
d'abord, il faut comprendre, là, qu'une personne qui travaille actuellement
dans un CHSLD comme préposé aux bénéficiaires à temps plein, à temps plein,
gagne plus que 26 $ de l'heure. Donc, ça, c'est la situation actuelle.
Vous savez qu'on est en négociation avec les syndicats. Bien, on va s'assurer
que les préposés aux bénéficiaires actuels et les nouveaux dans les CHSLD
gagnent au moins 49 000 $ par année s'ils travaillent à temps plein.
Le Modérateur
: Au tour
de Louis Lacroix, Cogeco Nouvelles.
M. Lacroix (Louis) :
Bonjour, M. le premier ministre, M. Roberge, Mme Blais. Justement,
sur les... vous n'avez pas l'impression que ça crée deux catégories de préposés
aux bénéficiaires? Je comprends, là, la différence que vous faites entre la
formation que vous allez offrir, qui est spécifique aux CHSLD... vous dites que
le D.E.P. qui est 70 heures, lui, c'est pour une formation qui ouvre
davantage de portes. Mais, à la base, si, par exemple, quelqu'un qui a un
D.E.P., qu'il a passé 870 heures pour avoir ce D.E.P. là, s'en va
travailler dans un CHSLD, il va avoir les mêmes conditions que l'autre, là, qui
a fait 375 heures, donc 500 heures de moins, là.
M. Legault : Bon, je
répondrais, là, qu'à une situation exceptionnelle, on amène une solution
exceptionnelle. Puis, oui, quand on regarde... quand on fait des évaluations,
de combien vaut un emploi, on tient compte de la formation, mais on tient
compte aussi de la difficulté qui est associée au travail. Puis je pense qu'on
a comme fait la démonstration, là, que ce n'est pas nécessairement facile,
travailler dans un CHSLD, et que ça mérite un bon salaire, même pour une
formation moins longue.
M. Lacroix (Louis) : Ma deuxième
question, ce serait sur ce qui s'est passé... bien, ce qui se passe, bien sûr,
entourant toutes les manifestations qu'il y a eu. Vous dites, vous,
M. Legault, qu'il n'y a pas de racisme systémique au Québec. Chez Québec
solidaire, ce matin, Manon Massé disait qu'au contraire il y a du racisme
systémique, et qu'on peut même le voir jusque dans la fonction publique, où
elle a dit, entre autres choses, qu'on avait du mal... en fait, qu'on ne
recrutait pas suffisamment de personnes qui proviennent des minorités visibles.
Alors, est-ce que vous partagez cette
analyse-là, qu'il n'y a pas... en fait, qu'il peut y avoir une forme de racisme
dans la fonction publique, en ce sens qu'on hésite à embaucher des gens qui
proviennent de minorités visibles?
M. Legault
: Pour
avoir discuté avec les représentants de la fonction publique, un des défis
qu'on a, c'est qu'il y a une bonne partie de la fonction publique qui est à Québec,
dans la ville de Québec, dans notre capitale nationale. Alors, quand on regarde
les minorités visibles, toutes proportions gardées, il y en a moins à Québec
qu'à Montréal. Donc, il y a un défi supplémentaire, un défi que tous les gouvernements
qui se sont succédé n'ont pas vraiment réussi à relever. Par contre, c'est un objectif
qu'on poursuit, d'avoir une meilleure représentation des minorités visibles
dans la fonction publique.
Pour ce qui est du débat sur : Est-ce
qu'il y a du racisme systémique ou non, moi, je répète ce que j'ai dit depuis
longtemps, on a, malheureusement, au Québec, des gens qui sont racistes dans
toutes les parties de notre société, puis il faut lutter contre le racisme,
mais la grande majorité des Québécois ne sont pas racistes. C'est dans ce
sens-là que je dis : Il n'y a pas un système en place qui fait qu'on
s'organise pour discriminer.
Le Modérateur
:
Prochaine question, Marie-Michèle Sioui, Le Devoir.
Mme Sioui
(Marie-Michèle) : Bonjour. Je suis allée faire un tour sur votre page
Facebook, M. Legault. Il y a certaines personnes qui notent que vous avez
supprimé certains commentaires. Je voulais savoir si c'était bel et bien le
cas, puis pourquoi vous avez pris la décision de modérer ou de supprimer des
commentaires. Je parle de votre publication sur George Floyd, là, évidemment.
M. Legault : Bien,
écoutez, il y a des gens qui, effectivement, modèrent les pages quand c'est
trop agressif, là. Il y a des règles qui sont établies puis qui sont suivies.
Malgré ça, quand je vais lire parfois, je trouve qu'il y en a qui sont méchants
avec moi, mais ils restent là, les commentaires. Mais quand ça devient des
insultes, bien, là... En tout cas, il y a une série de critères, là, vous
pourriez demander aux gens de communications, on pourrait vous donner une
réponse plus précise des directives qui sont suivies, là, sur les comptes
Facebook. Mais les commentaires qui sont des insultes personnelles ou des gens
qui sont racistes, par exemple, bien, oui, il peut y avoir des commentaires qui
sont effacés.
Le Modérateur
: En
sous-question.
Mme Sioui
(Marie-Michèle) : Oui. Vous venez de dire, en fait, qu'il y a une
minorité de personnes qui sont racistes au Québec. La dernière fois que c'est
arrivé, ce genre de situation là, puis qu'on en a parlé dans les médias, puis
ce n'est pas juste sur votre page Facebook, c'était à l'anniversaire de
l'attentat à la mosquée de Québec. Qu'est-ce qui explique, donc, que ces commentaires-là
soient là? Est-ce que cette minorité de personnes là se retrouve davantage dans
les sections commentaires sur votre page Facebook? Comment vous l'expliquez, en
fait, cette situation-là?
M. Legault : Bien,
malheureusement, au Québec, il y a encore du travail à faire. Donc, il y a
encore des gens qui, malheureusement, sont racistes, donc, et puis qui aiment
bien aller faire des commentaires sur les médias sociaux. Donc, c'est
malheureux. Je pense qu'il ne faut pas tolérer ça. Et puis effectivement, quand
c'est exagéré, il faut les effacer. Mais en même temps je ne veux pas qu'on se
compare avec les États-Unis. On n'a pas vécu l'esclavage puis l'histoire des États-Unis.
Puis je ne sens pas, à l'égard des minorités visibles, là, dont on parle beaucoup,
qu'il y a une situation semblable ici que ce qu'on voit aux États-Unis.
Le Modérateur
: On
complète avec Olivier Bossé, Le Soleil.
M. Bossé (Olivier) :
Bonjour. Vous disiez : Il n'y a pas de garantie de succès. Pour vous, là,
c'est sûr que c'est 10 000, le mieux, mais c'est beaucoup, 10 000,
puis vous l'avez répété. C'est combien, le succès? C'est 2 000,
5 000, 8 000? À quel moment vous allez dire que c'est quand même...
ça a valu la peine?
M. Legault : Je vais vous
laisser me donner mon bulletin, là, mais, bon, moi, je suis quelqu'un
d'ambitieux, là. Je vise 10 000, mais, bon, chaque personne de plus qu'on
va pouvoir... chaque personne de plus qualifiée qu'on va pouvoir rajouter dans
les CHSLD, ça va être ça de fait.
Mme Blais (Prévost) :
Bien, moi, j'ajouterais quelque chose. Je trouve ça important d'être capable de
penser en dehors de la boîte. Quelle merveilleuse idée d'avoir un horizon plus
élevé, de se dire : On est ambitieux puis on va tout mettre en œuvre pour
être en mesure d'essayer de régler un problème. Tout le monde en convient,
qu'il manque de préposés aux bénéficiaires dans les CHSLD. Ce n'est pas un
secret de Polichinelle. Alors, pourquoi on n'est pas capables de se projeter
puis de dire : On va y parvenir? Bien, c'est ça qu'on fait.
M. Bossé (Olivier) : M. Legault,
sur les frais COVID que les entreprises commencent à charger, comme les
dentistes, les coiffeurs, parce que ça leur prend plus de temps, il a fallu
qu'ils paient de l'équipement, est-ce que le gouvernement a des moyens de
mettre des balises à ça, de limiter ces surplus-là pour les consommateurs?
M. Legault : Bien, c'est
sûr que le gouvernement contrôle le secteur public, là. Par exemple, les
médecins, là, il n'est pas question de charger des frais COVID. Par contre,
quand on parle du secteur privé, bien, c'est souvent l'offre et la demande qui
jouent, là. Donc, on n'a pas tout le temps toute la prise possible. Évidemment,
il faut souhaiter que ça reste raisonnable, que ça tienne compte des coûts
réels, puis il y a quand même des coûts réels qui sont associés à la COVID pour
certains services qui sont offerts. Donc, il faut que ça reste raisonnable.
Bon, si jamais il y avait un problème particulier, il y a des secteurs où on
exagérerait, bien, peut-être qu'on pourrait le regarder, là. Mais il reste que,
quand même, notre capacité d'intervention est limitée dans le secteur privé,
là.
Le Modérateur
: Très bien. So, time now for
questions in English. We'll start today with Samuel Pouliot, CTV News.
M. Pouliot
(Samuel) : Hi. Mr. Legault, healthcare
workers are protesting right now, they are exhausted, they are burning out, and
they are asking for more vacation time this summer. What do you say to them,
considering all the new people you are recruiting won't be there in time to
release those already on the frontlines?
M. Legault : I think we have to make a very important difference between
healthcare workers and unions. Unions are now in negotiation with the
Government, so, of course, they would like to have better conditions. And...
«bon», is it the right time to have this kind of action? I'm not sure of that.
I think we are in a crisis, I would like to see everybody working together. I
understand very well that the healthcare workers have worked a lot in tough
conditions in the last three months. I understand that. But, we have to be
careful when we look at the actions of certain unions.
M. Pouliot
(Samuel) : And, in Côte-Saint-Luc,
Côte-Saint-Luc is making mask mandatory on July 1st in all its public
buildings. Is that something you would consider in Québec, across Québec?
M. Legault : We'll have to ask the question to Dr. Arruda, but so far, no.
Le Modérateur
: Thank you. The next question is from Raquel Fletcher, Global News.
Côte-Saint-Luc has made mask mandatory in public indoor spaces. The mayor says
he hopes other places follow suit and that the Premier is listening. What is
your reaction Mr. Legault?
M. Legault : I just answered the question. No, we don't plan to have it
mandatory.
Le Modérateur
:
And as a second question, should Montreal police finally be outfit with body
cams?
M. Legault :
Outfit with?
Le Modérateur
:
Body cams. Des caméras portatives, caméras corporelles.
M. Legault :
We don't look at that right now.
Le Modérateur
:
All right. So, next question, Phil Authier, Montreal Gazette.
M. Authier (Philip)
: Good day. I just want to return to the question of systemic racism.
Some people yesterday were disappointed that you said : There is no
systemic discrimination, no systemic racism in Québec. The Human Rights
Commission has said it exists, the Viens Commission has said it exists. Why do
you say it does not exist?
M. Legault : Because, for me, the vast majority of Quebeckers are not racist,
and I don't see a system, an organized system, in the police community or
anywhere, that is having discrimination as a system. That's it.
Le Modérateur
: Next question.
M. Authier (Philip)
: Yes. Next question is for Mr. Roberge. I'm getting a lot of
e-mails from people — also for you Mr. Legault — who want to work in the CHSLDs, and they are… But for some of the
ones that I get anyway, their French is not so good. They would like to work
and they might not necessarily be completely fluid in French. Is there
anything… because you need those people, and they want to work, is there
anything in your plan that would… for example, if someone starts the training
program for the CHSLDs to be an orderly, that they would have some French
training along in that course? Is perfect French an absolute requirement to
work at these jobs?
M. Roberge : Well, I can say that we will give this new course within the
francophone system and within the Anglophone system, and it's not built in,
this course, to have some French lessons within the 325 hours. But maybe we
could look at something if we want to help English speaking people to get some
jobs in maybe some francophone CHSLDs. I think it would be a good avenue to
look at.
M. Authier (Philip)
: …in a parallel, you'll have it in both networks at the same time,
is what…
M. Roberge : Yes.
M. Authier (Philip)
: OK.
Le Modérateur
: Next question. Cathy Senay, CBC News.
Mme Senay (Cathy) : I'm wondering, Premier Legault and Mrs. Blais. I looked at the two
advertisings, and you have Henri and Thérèse and you're trying to appeal
through this human touch. But it's always been really, really hard to recruit
orderlies, and the one that we saw with a human touch, in the past few weeks,
are asylum seekers, and you are blocking them from taking that training. So I'm
just trying to understand why it's a good timing to have this strategy and why
are you blocking asylum seekers, that showed this human touch in the last few
weeks, to take that training?
M. Legault : OK. First, in order to have the right to follow some courses in Québec from the network of the education
system, you need to be a resident, a citizen. So that's a condition. Second, I
want to say that the ones that are already trained and worked in our CHSLDs for
the last few months we're open, one by one, to accept them as immigrants.
Alright? We said that, continue to say that.
Mme Senay (Cathy) : ...would work this time to recruit as many people as 10,000. Why
compassion, showing compassion would appeal to people right now?
M. Legault : We're talking about asylum seekers?
Mme Senay (Cathy) : In general.
M. Legault : In general?
Mme Senay (Cathy) : Why this strategy to use this human touch, this compassion, would
work now, in 2020, after this midst of pandemic?
M. Legault : OK. I think that, in adding 10,000 people, it will mean that the
work will be in better conditions. If you're 10,000 more people working in
CHSLDs compared to the actual number, it means that the workers, the new and
the former workers, they will have more time for each resident. So it means
that it's a situation where it's a better job, better working conditions. So I
think that's important because, in the past, some people, they didn't want work
in the CHSLDs because they knew that there were very important shortages of
employees, so they had to run like crazy. With an additional 10,000 people
trained, I think that the work will be easier.
Le Modérateur
: Was that your second question or…
Mme Senay (Cathy) : Mr. Roberge, I would like to hear you in French and in English
about… There are 12 new cases of COVID-19 infections in two different schools
in Trois-Rivières. So you have
11 students and one personnel member. It's in the schoolboard Chemin-du-Roy. We
were expecting to have cases, but now we have 12 in the last few days. Can we
hear you if this is… How do you react, in English and in French?
M. Roberge : Mais ce que je peux dire, c'est qu'on n'a jamais cru qu'en
réouvrant les écoles il n'y aurait aucun cas. On a pris toutes les mesures
nécessaires. On s'est appuyés sur toutes les recommandations de la Santé publique et aussi de la CNESST pour avoir des milieux
qui soient les plus sains et sécuritaires possible. On travaille en
groupes-classes aussi pour éviter que... si jamais il y
a une éclosion, donc plusieurs cas dans un groupe restreint, bien, que ça se limite à un groupe, à
une classe et non pas d'avoir une éclosion à la grandeur d'une école.
Et on voit qu'en ce moment, toutes choses étant relatives,
on a peu de cas, quand on considère qu'on a des centaines de milliers d'élèves
dans les écoles. On a des centaines de milliers d'élèves, on a des dizaines de
milliers d'enseignants au quotidien et on a quelques dizaines de cas. Le cas dont vous parlez, c'est là où on a plusieurs cas dans une école, mais encore une fois, d'après ce que j'en sais,
puis je pourrais revalider, ça reste plusieurs cas dans une classe spécifique.
Donc, nos mesures
inspirées de ce que nous dit la Santé publique semblent fonctionner dans la
limitation des cas dans ce qu'on appelle une cellule-classe. Il n'y a rien de parfait, mais ça semble
adéquat.
Le Modérateur
: So in English.
M. Roberge : Yes. I would say that considering that we have almost half of the
elementary schools open right now, we have a lot, a lot, a lot of kids, a lot
of teachers, and still, we have not that much cases. I want to be prudent, I
don't want to banalize it, because each case is a case and it is important in the life of a person of course,
and we want to take care of everybody in the system of course, teachers, and
support staff, and principals, and kids of course.
But following the rules
of «la Santé publique» and following the rules of the health care system, we
assure that, when we have some cases, it is still within one group, one class
and it won't spread to one school, so we won't have to close an entire school.
And «Santé publique» will tell us how to act in this special situation, but I think that it proves that
we did follow the rules, and we are available to contain those cases within one
class, one group.
Le Modérateur
:Thank youvery much. Donc, c'est ce qui complète pour
cette conférence de presse. Merci.
M. Legault
: Merci, tout le monde.
(Fin à 12 h 30)